Citations de Clara Sanchez (106)
La solitude est aussi liberté.
Mais il se pouvait très bien que le grand amour n'existât que dans mon esprit, comme le ciel, l'enfer, le paradis, la terre promise, l'Atlantide et toutes ces choses qui sont invisibles et dont on ne sait par avance qu'on ne les verra jamais.
Nous n'avions pas l'impression d'être des héros, mais plutôt des pestiférés. Nous étions des victimes, et personne n'aime les victimes ni les perdants.
Le mal ne sait pas qu'il est le mal, tant que quelqu'un ne lui arrache pas le masque du bien.
Mon attitude peut paraître mesquine si l'on ignore que les gestes, les pensées et les propos tenus dans un bureau partagé ne sont compréhensibles que par ceux qui travaillent également dans un bureau partagé.
Si je n'étais pas entrée dans la Tour de Verre ce jour-là, il est probable que rien de tout cela ne serait arrivé. Personne ne serait mort, personne n'aurait perdu la tête et les secrets seraient resté sous clé, dans leurs coffres. Mais parfois on trouve nécessaire d'intervenir dans la vie d'autrui. Et il arrive aussi qu'on intervienne sans le vouloir.
Au fond, vivre dans ce monde est toujours dangereux, parfois nous en avons conscience, parfois non.
Je n'aime pas l'aventure, je trouve absurde le risque inutile, la vie est déjà assez incontrôlable en soi, elle m'effraie quand je pense à combien elle passe vite, si vite que je n'ai pas le temps de l'atteindre.
Le pas que j'avais franchi était sans doute imprudent, mais je désirais le pousser à la limite afin que les rouages se mettent en action. Et de toute façon ce qui était fait était fait.
Les histoires n'ont pas de fin jusqu'à ce qu'on en finisse avec elles.
On n'a parfois pas conscience du pèril jusqu'au momen oú on le voit en face
Hitler, semblable à tous les êtres insignifiants et médiocres, ne supportait pas que d'autres que lui sachent tirer plus de grâce et de suc de l'existence. Voilà pourquoi il n'avait pas seulement voulu terrifier et annihiler, mais aussi ôter toute envie de vivre. Hitler voulait rendre le monde effroyable et, pour beaucoup de gens, il a atteint son but. Pour moi aussi, le monde est devenu un endroit atroce parce qu'un puissant en a décidé ainsi par caprice. (Julian)
On a tendance à penser que ne pas être aimé ou être détesté provient de notre propre nature, alors qu'en réalité c'est tout simplement lié à celui qui nous aime ou qui nous haït.
La vie m'avait projeté dans un monde que je n'aimais pas, un monde inhumain sans rêves, et maintenant ce monde arrivait à sa fin, comme dans un film.
En sortant de là-bas [Mathausen], moi je voulais juste être normal, m'incorporer à l'humanité normale. Mais lui [Salva] m'avait dit que ce serait impossible, qu'il faudrait continuer à survivre. Et il avait raison, jamais plus je n'ai pu me doucher en fermant la porte à clé, jamais plus je n'ai pu supporter l'odeur de l'urine, pas même la mienne. A l'époque du camp, Salva avait vingt-trois ans et moi dix-huit, et j'étais physiquement plus fort que lui. Quand on nous a libérés, il pesait trente-huit kilos. Il était squelettique et pâle, mélancolique et très intelligent. (p.10)
Les histoires n'ont pas de fin jusqu'à ce qu'on en finisse avec elles, qu'on leur donne le coup de grâce avec la tête ou avec le cœur.
Le mal ne sait pas qu'il est le mal, tant que quelqu'un ne lui arrache pas le masque du bien.
Angel n'était pas là. Il était presque neuf heures. Il était sorti jouer au foot à cinq heures après avoir bâclé ses exercices de maths.
L'amour épuise parce qu'il fait passer en peu de temps par toute une gamme d'émotions très intense, joie, douleur, jalousie, extase, mais ne jamais l'avoir connu fait encore plus mal, ne pensez-vous pas ?
Enfants, Carolina et moi nous demandions à quoi pouvaient bien ressembler les habitants d'autres planètes. Pour moi, c'était des crocodiles très intelligents, pour elle des oiseux géants. Nous fermions les yeux pour communiquer par la pensée avec eux. Par la suite, Carolina était devenue une intellectuelle et moi un mannequin, c'en était fini de nos planètes habitées, il ne restait plus qu'un ciel tout bleu.