Citations de Clarissa Pinkola Estés (768)
Rester auprès de ceux avec qui l'on n'a aucune affinité est pire que d'errer pendant quelque temps à la recherche des affinités d'âme et d'esprit dont a besoin.
Il y a d'autres façons d'affronter l'exil. Certaines femmes, comme le petit canard pris par la glace sur l'étang, deviennent elles aussi de glace. C'est la pire des choses qui puissent arriver à quelqu'un. Ce froid, c'est le baiser de la mort donné à la créativité, aux liens affectifs, à la vie elle-m^me. Devenir de glace n'est pas, au contraire de ce que semblent penser certaines, une réussite. C'est un acte de colère défensive.
En psychologie archétypale, être froid, c'est être dénué d'émotions. [...]La solution ? Imiter le petit canard. Aller de l'avant, se battre. Prendre la plume, la poser sur le papier et cesser de gémir. Ecrire. Prendre le pinceau et se mettre à peindre. Mettre son justaucorps, attacher ses cheveux et laisser aller son corps. Danser. Artistes de toutes disciplines, théâtre, musique, poésie et autres, cessez de parler, enfermez-vous et pratiquez votre art. Ce qui bouge ne peut en général. Alors, bougez.
Si ces femmes prenaient le temps de s'interroger, elles verraient qu'elles éprouvent au fond d'elles-mêmes le besoin de voir leurs talents, leurs dons, leurs limites reconnus et acceptés. Inutile donc qu'elles continuent à se leurrer en appliquant le mauvais remède. Qu'elles regardent leur blessure en face : elles connaîtront par là même le bon remède. Ce n'est pas celui qui se trouve à portée de main, celui qui remplit le vide. C'est celui qui rend plus forte. Il se reconnaît à cela.
... le schéma psychique promis à celles qui n'ont pas été maternées, ou peu, comme à celles qui l'ont été de manière tortueuse. même si la mère échoue, même si elle n'a rien à offrir, sa progéniture va croître indépendamment d'elle.
Plutôt que de nous désengager de la mère, nous cherchons une mère sauvage, une mère emplie de sagesse dont nous ne pouvons et ne devons pas nous séparer. Notre relation avec elle est destinée à changer et à se modifier, et ce n'est pas le moindre paradoxe. Cette mère est une école qui nous a vues naître, une école où nous étudions et o nous enseignons, tout cela en même temps et pour le reste de notre existence. Que nous ayons ou non des enfants, que nous enrichissions la terre du jardin, le domaine scientifique ou le monde de la poésie, nous trouvons toujours la mère sauvage sur notre passage lorsque nous aillons ailleurs. Et il doit en être ainsi.
Même si certains psychologues contemporains recommandent de quitter entièrement la matrice maternelle, sauf à être marqué à tout jamais, si d'autres prétendent qu'il est bon pour la santé mentale de chacun de dénigrer sa mère, on ne peut et on ne doit jamais abandonner la structure et le concept de la mère sauvage. Ce serait l'abandon par la femme de sa propre nature profonde, celle qui possède toute la connaissance, toutes les petites graines, toutes les aiguilles pour raccommoder ; tous les remèdes pour travailler, se reposer, aimer, espérer.
Voyez-vous, il n'y a pas deux façons de le dire : une mère doit être maternée quand elle materne.
Quand une femme a dans sa psyché et/ou dans son environnement culturel une structure de mère en train de s'effondrer, elle n'a aucune certitude quant à sa propre valeur. Elle peut être conduite à penser que les choix qu'elle doit effectuer entre les exigences de l'extérieur et celles de l'âme sont des questions de vie ou de mort. Elle peut avoir l'impression d'être un outsider torturé, sans appartenance, ce qui est normal chez un être exilé, mais elle peut mais reste là à se lamenter sans rien faire, ce qui est beaucoup moins normal. On est censé, dans ce cas-là, bondir sur ses pieds et se mettre en quête de sa famille spirituelle. C'est toujours l'étape suivante pour l'exilé,. Elle se révèle absolument essentielle pour la femme qui a intériorité une mère en train de s'effondrer, car elle doit absolument refuser de houer ce rôle vis-à-vis d'elle-même.
La mère qui s'effondre est en fait complètement égarée. Il peut s'agir soit d'une mère d'un narcissisme pathologique qui prétend être elle-même une enfant, soit, plus vraisemblablement, d'une femme qui a été coupée du Soi sauvage et a subi de réelles menaces, psychiques ou physiques.
La mère désireuse d'élever sans problème un enfant qui, à des degrés divers, se révèle différent des autres et de la culture dominante sur le plan de l'âme et de la psyché, doit elle-même faire preuve de quelques qualités héroïques.
... la plupart d'entre nous ont reçu en héritage de leur vraie mère ou une mère intérieure. C'est un aspect de la psyché qui, dans sa façon d'agir et de réagir, reproduit ce que nous avons expérimenté dans notre enfance avec notre propre mère. Plus encore, cette mère interne est constituée non seulement par l'expérience de la mère personnelle, mais aussi par d'autres figures maternelles de notre existence et par les images culturelles de la bonne et de la mauvaise mère à l'époque de notre enfance.
La psychologie des profondeurs appelle cet enchevêtrement le complexe maternel. C'est l'un des aspects centraux de la psyché féminine. Il est très important de faire le point sur son état et de renforcer certains côtés, d'en réajuster d'autres, d'en démanteler certains et de recommencer autant de fois que nécessaire.
Souvenez-vous, nous utilisons le mot "fleurir" pour une fleur, qu'elle soit à la moitié, aux trois quarts ou à la totalité de sa floraison.
... lorsqu'un individu voit que l'on reconnaît et que l'on accepte, sur le plan psychique, "l'avoir-de-l'âme" qui lui est propre - c'est-à-dire une identité à la fois spirituelle et instinctuelle -, il e sent empli d'un pouvoir et d'une vie inconnus jusqu'alors. Le fait d'affirmer sa famille psychique donne à une personne de la vitalité et un sentiment d'appartenance.
Et un par un, parce que la vie passe, et le temps et la passion, tous s'en allèrent en dansant ; les jeunes gens, les jeunes femmes, tous s'en allèrent en dansant. Et les anciens, les époux, les épouses, tous s'en allèrent en dansant. Les enfants et les cygnes s'en allèrent tous en dansant... en nous laissant,n nous... et le printemps... et, en bas près de la rivière, une autre cane commence à couver ses oeufs.
Le terme pneuma, qui signifie "'souffle", et le mot psyché partagent la même origine : ils sont considérés tous deux comme désignant l'âme. Aussi, lorsque dans un conte ou dans un récit mythologique, le chant intervient, on sait qu'on appelle les dieux, afin qu'ils insufflent leur sagesse et leur pouvoir au thème traité.
Crée de belles choses parce qu'un amant croit en vous, parce qu'il a confiance , du fond du coeur, en ce que vous faites, ce que vous projetez, ce que vous êtes, est une expérience d'une grande intensité, un phénomène stupéfiant. Et ce phénomène n'est d'ailleurs pas nécessairement limité à un amant, il peut se produire avec tous ceux ou celles qui vous donnent vraiment leur coeur.
Dans les contes de fée, les larmes changent les êtres. Elles leur rappellent ce qui est important et sauvent leur âme. Seule la sécheresse du coeur inhibe les larmes et l'union.
[Une] blessure malodorante se sent de loin chez les hommes. Et aucune femme, nul amour, nulle attention ne parviennent à la guéri. C'est le rôle de l'autocompassion.
Les larmes ont pouvoir de création. Dans les mythes, elles sont source de création intense et de réunion sincère.
Il arrive que certains aient peur de "s'endormir" en présence d'e l'autre, peur de retourner à l'état d'innocence psychique ou peur que l'autre ne prenne l'avantage sur eux. Ils font en réalité une projection sur l'autre, à qui ils prêtent toutes sortes d'intentions et refusent tout simplement de se faire confiance à eux-mêmes. Ce n'est pas qu'ils manquent de confiance en l'être aimé, en fait, mais ils n'ont pas eu encore affaire à la nature de Vie/Mort/Vie. C'est à la nature de Mort qu'ils doivent faire confiance. Comme dans le sommeil, la nature de Vie/Mort/Vie sous sa forme la plus sauvage a la simplicité de l'expir (la fin) et de l'inspir (le commencement). Il suffit d'admettre que toute fin s'accompagne d'un autre commencement.