C'est depuis quelques années mon livre de chevet. J'ai dû le recevoir 4 fois en cadeau d'amies et le donner encore plus! C'est un livre comme ça, les femmes se le donnent entre elles. Comme un cadeau de reconnaissance. Comme un cadeau d'initiation à un savoir précieux. Clara Pinkola Estes est une fabuleuse conteuse. Elle revisite les contes au plus près de leur source originelle. de façon à se rapprocher du soi instinctuel féminin -"la femme sauvage"- que des siècles de civilisation ont essayé de changer, de faire taire, d'aliéner. Chacun de ses contes est un passage vers la connaissance de soi. Clara Pinkola-Estes se sert de son expérience de psychanalyste pour nous amener à cet éveil de l'intérieur de la conscience. Les images que notre conteuse emploie sont extrêmement fortes, elles apprennent à mieux se souvenir de ses rêves... Ce livre a quelque chose de magique. Mais toutes ses images sont d'une grande clarté. Et son message d'une grande sérénité. Chaque lecture de ce livre est nouvelle. Comme le fleuve d'Héraclès. C'est un livre à ne jamais cesser de parcourir. C'est mon livre de chevet, donc.
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Souvent cité comme "cadeau que les femmes se font entre elles", il s'agit d'un ouvrage dense et remarquable, qui restera durablement dans la mémoire de sa lectrice (et l'on peut regretter que son lecteur soit une "denrée trop rare"...). Il traite avec brio des profondeurs et sentiers mystérieux de la psyché féminine - telle un vaste clairière ou un continent englouti qu'il "nous" resterait à retrouver et explorer : à explorer, oui, et rarement de l'extérieur car il s'agit bien - visiblement - d'avoir accès à cette intériorité-là et à sa richesse si bien cachée... Accès qui donnera la force intérieure de modifier sa propre trajectoire de vie : ce qui n'est déjà pas rien, n'est-ce pas ? La fillette - même protégée par la plus haute des tours d'ivoire (telle la Raspunzel du conte) doit prendre le risque de devenir un jour "la femme sauvage" prudente et déterminée qu' elle SE doit d'être : fée ou sorcière, peu importe puisqu'il s'agira de la même "Femme Sauvage" triomphante et survivante : triomphante car enfin libre... Trouver l'accès à son imaginaire le plus personnel et "ensauvagé". Car il s'agit - souvent contre vents et marées - d'OSER suivre son instinct avec obstination, de braver et laisser là où ils sont paresseusement tapis ces "ogres" que sont conditionnements et sentiers battus (fauteurs de troubles et autres cuisantes souffrances dans les futurs individuels) et d'oser suivre SON chemin. Figure de la "Femme Sauvage" profitant de l'expérience immémoriale des autres femmes et de leurs epreuves surmontées, et s'appuyant sur l'energie secrète des symboles contenus dans les contes (la vieille Baba Yaga...). Riche et poétique en sa manière d' écrire profondement originale, l'ouvrage de Clarissa Pinkola Estes est un parcours initiatique devenu un remarquable "classique"' passionnant jusqu'en son intemporalité. . . Dès leur enfance, les princesses ont à decouvrir, à la fois enfouies et en germe en elles, des armes intérieures d'une efficacité redoutable (vectrices d'indépendance et et de liberté totales) qu''elles decouvriront en leur âge adulte...
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Un livre de contes pour les femmes d'aujourd'hui qui cherchent leur chemin.
A parcourir et découvrir comme les contes de notre enfance, petit à petit, au grès des besoins et des moments.
La femme qui récupère sa nature sauvage est comme les loups. Elle court, danse, hurle avec eux.
Elle est débordante de vitalité, de créativité, bien dans son corps, vibrante d'âme, donneuse de vie.
Il ne tient qu'à nous d'être cette femme-là.
Règles générales de vie du Loup
1- manger
2- se reposer
3- rôder entre temps
4- faire preuve de loyauté
5- aimer les enfants
6- faire des cabrioles au clair de lune
7- accorder ses oreilles
8- s'occuper des os
9- faire l'amour
10- hurler souvent
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"une femme doit choisir avec discernement ses amis et ses amants, car les uns et les autres peuvent devenir comme la mauvaise belle-mère et ses filles malveillantes. (...) Il faut éviter l'amant destructeur et préférer celui qui est fait de muscles psychiques durs et de chair tendre- et pour la Femme Sauvage, c'est encore mieux si l'amant est aussi un peu "médium", s'il peut "voit au-dedans" de son cœur." (p.161)
Sur le voile :
"Certains disent que le voile, c'est l'hymen, d'autres que c'est l'illusion. (...) Il est amusant de constater que si le voile a été utilisé pour dissimuler la beauté de la femme aux regards concupiscents, il fait aussi partie de la panoplie de la "femme fatale". Porter un voile d'un certain style, à un certain moment, avec un certain amant, d'une certaine manière, c'est exsuder un érotisme torride qui coupe littéralement le souffle. En psychologie féminine, le voile est symbolique de la capacité qu'ont les femmes d'être, en présence ou en essence, ce qu'elles veulent." (p606)
La plupart des femmes sont sensibles, comme le sable est sensible à la vague, comme les arbres sont sensibles à la qualité de l'air, comme un loup entend un autre animal pénétrer sur son territoire à plus d'un kilomètre à la ronde. Elles ont le don extraordinaire de voir, d'entendre, de sentir, recevoir, transmettre des idées, des images, des sentiments à la vitesse de l'éclair, de deviner la moindre variation de caractère chez une autre personne, de lire sur les visages et sur les corps - on appelle cela l'intuition - et souvent, à partir de minuscules indices, elles savent ce que les gens ont en tête. Pour pouvoir exercer ces dons sauvages, elles restent ouvertes à tout. Mais en même temps, c'est cette ouverture qui rend leurs frontières vulnérables et les expose à des blessures de l'esprit.
pour éviter de jouer les petites marchandes d'allumettes,
il faut impérativement effectuer un geste essentiel.
Il faut refuser de perdre votre temps avec ceux qui ne vous soutiennent
pas dans votre art, dans votre vie.
C'est dur mais c'est vrai.
Sinon, vous allez mener une vie réduite qui va geler toute pensée,
tout espoir, vos dons, l'écriture, la peinture, le théâtre, la danse.
J'espère que vous allez laisser les histoires, c'est à dire la vie, vous arriver, que vous allez travailler avec ces histoires issues de votre existence -la votre, pas celle de quelqu'un d'autre- les arroser de votre sang et de vos larmes et de votre rire, jusqu'à ce qu'elles fleurissent et que vous fleurissiez pleinement à votre tour. C'est là la tâche, l'unique tâche.
Nous mourons d'envie d'avoir une nouvelle vie. Nous brûlons de retrouver la mer. Nous vivons jusqu'au mois suivant, jusqu'à la fin du semestre, nous avons hâte que l'hiver soit fini pour revivre de nouveau, dans l'attente d'une date future où nous serons libres de faire des choses extraordinaires, nous sommes sûres de mourir si nous ne faisons pas telle ou telle chose. Il y a là quelque chose comme du deuil. Il y a une angoisse, une désespérance, une nostalgie, de longs séjours auprès de la fenêtre. Et ce n'est pas un malaise temporaire. Cela dure et cela croit avec le temps.