Vous ne trouverez rien de mieux que cet ovni pour réveiller vos démons intérieurs, leur ouvrir les veines et boire leur force à la source : un essai unique en son genre et inégalable par son approche.
J'ai découvert Clarissa Pinkola Estes au détour de mes lectures psychanalytiques pendant ma période gaga de Carl Gustav Jung. Et aujourd'hui, elle siège à côté de Jung et à la place de Freud (parti nourrir le feu de la cheminée).
Avant elle, je ne savais pas que les livres pouvaient vous faire si mal avant de vous guérir. Emotionnellement, cette lecture-thérapie m'a coûté si cher que j'ai du faire une pause d'un an en plein milieu. C'est dense, fort, puissant, inoubliable. Et riche au point de m'avoir fait gratter pour elle seule tout un carnet intime.
C. P. Estes nous fait descendre tous les étages de notre psyché par le biais des contes. Ce sont des contes venus du monde entier, dont des contes Inuits et des contes d'Andersen.
À chaque chapitre, elle décortique un conte à la méthode jungienne et en tire des enseignements lumineux pour tout être lambda. Son interprétation des symboles du conte et les parallèles qu'elle fait avec le vécu de ses patientes m'a tout simplement atterrée. Avec le recul, je trouve ce mariage entre art ancestral et psychanalyse tout simplement jouissif. Il a littéralement changé mon rapport aux contes. Le vilain petit canard, les souliers rouges, Barbe Bleue et la petite fille aux allumettes (entre autres contes connus et méconnus) ont une résonance toute personnelle dans mon esprit depuis. Avant, ils étaient contes de mon enfance. Depuis, ils sont devenus contes de ma renaissance.
Et en parler n'est pas une mince affaire. Il y a tant à dire et si peu d'espace pour le faire. Si je m'écoutais, je ferai une chronique attitrée pour chaque chapitre/conte. Car c'est toute une culture ancestrale et universelle qui nous est restituée là-dedans. Et je dis bien restituée car elle nous a toujours appartenu. C'est la culture animale en nous, le savoir inné dans nos tripes, la force sauvage dans nos flancs. Les centres de commande de l'ombre, trop souvent oubliés, ignorés, opprimés. Là que se tapit la peur, l'instinct, le courage, la passion et tout l'héritage des loups. C.P. Estes l'a déterré dans les bois. Elle a foulé le sol aux pieds des louves et retrouvé les cailloux laissés par notre ombre quand nous étions forcées par le système à suivre le troupeau, les hommes ou les ordres. Et elle nous le rend enrobé dans une plume fluide et onirique digne de conteurs professionnels.
Pour résumer très grossièrement ce pavé impossible à bien chroniquer en un seul jet, je me contente de citer encore C. P. Estes :
"Va dans les bois, va."
Lien :
https://www.instagram.com/p/..