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Critiques de Claude Gauvard (40)
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Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc, héroïne diffamée et martyre, de Claude Gauvard n'est pas une énième biographie, mais le portrait d'une jeune fille soumise physiquement et moralement à un jugement de condamnation infamant et à une condamnation effective à mourir par le feu par la volonté des Anglais et sous des prétextes religieux (en réalité des raisons politiques), puis réhabilitée post mortem par un Charles VII qui ne voulait pas laisser l'impression d'avoir été poussé vers son sacre et son couronnement à Reims par une "sorcière" et une "ribaude"selon l'accusation des Anglais et d'une Église de France servile sous obédience romaine. La réhabilitation de Jeanne, après la reconquête de la Normandie en 1449 sur les troupes lancastriennes s'explique ainsi, et l'on comprend très bien la démarche du roi, qui devait se contenter de cela pour que son image personnelle ne fût pas ternie : Jeanne fut donc instrumentalisée par ses accusateurs pour atteindre le roi de France par le procès qui fut fait à Rouen en 1431, et elle fut lavée de tout soupçon en juillet 1456 (l'instruction durait depuis 1450) pour valoriser un souverain appelé à juste titre le Victorieux parce qu'il avait reconquis tous les territoires tenus par les Anglais dans notre royaume et qu'il avait même expulsé ceux-ci de l'Aquitaine qui avait longtemps été leur. Cessons toutefois d'accuser Charles VII de n'avoir rien fait pour sauver Jeanne des flammes du bûcher. C'est un procès sans réel objet, puisque c'est Jeanne qui, dans sa fougue, est allée d'elle-même se faire capturer par les Bourguignons lors du siège de la ville de Compiègne par l'armée de Philippe le Bon, avec le soutien d'hommes d'armes anglais. le seul reproche que l'on puisse lui faire est de n'avoir pas poussé très loin son effort pour racheter la prisonnière par forte rançon plus élevée que ce que les Anglais offrirent à Jean de Luxembourg pour se saisir de la personne de Jeanne, encore que l'on ne sache pas si une offre financière de Charles VII aurait pu réellement contenter les Anglo-Bourguignons et conduire à une remise en liberté de la captive, ce qui est douteux car Jeanne ne pouvait décidément pas être traitée comme une prisonnière ordinaire par ses ennemis. de même, les tentatives pour la retirer de vive force de sa prison échouèrent et aurait-on pu, objectivement, l'arracher aux griffes de Bedford et de ses acolytes ? Soyons sérieux. le propos de Claude Gauvard est autre, il est de mettre en évidence le fait que Jeanne était condamnée par avance aux yeux de ceux qui la percevaient comme porteuse de valeurs exactement inverses de celles qu'elle prétendait incarner. En creux, l'autrice met ainsi en valeur l'héroïsme non militaire de cette jeune fille, en nous donnant à voir et à entendre ce qu'elle put dire d'elle-même avec force et authenticité, et l'on croit l'entendre en effet s'exprimer en lisant ce livre. Mais Jeanne avait beau dire et faire, ceux qui la jugeaient retenaient tout contre elle ; pour eux la cause était entendue : cette jeune fille était une sorcière, une hérétique, une schismatique, une ennemie de la foi chrétienne.



Claude Gauvard s'appuie sur les pièces des procès de condamnation et de réhabilitation pour faire ressortir la figure éblouissante de Jeanne, non pas décrite dans ses heures glorieuses mais plutôt dans ses heures douloureuses jusqu'au martyre, chemin fait de souffrances mais chemin aussi de défense par elle-même de son honneur et de la sincérité de son engagement au service de Charles VII. Seulement, ses contemporains n'en jugèrent pas ainsi, et si elle fut condamnée, c'est bien parce qu'elle n'avait aucune chance de passer, chez ses adversaires mais aussi dans une partie du camp pour lequel elle combattait, pour un être de lumière mais bien comme une figure de ténèbres, forcément condamnée par avance à finir de la plus atroce des manières et désignée du doigt par presque toute la société du temps comme un suppôt du diable - même si pour beaucoup d'autres elle était un symbole d'espoir. Ajoutons qu'à travers elle, on cherchait à discréditer Charles VII, ce qui tombait bien puisque depuis la défaite D Azincourt, la conquête de la Normandie et le traité de Troyes, la dynastie des Lancastre qui régnait sur l'Angleterre prétendait aussi pouvoir ceindre la couronne de France. Claude Gauvard montre ainsi comment il faut lire les événements et comprendre le sort réservé à Jeanne.

Tout comme mon ami, l'historien Fadi El Hage, je salue ici cet important travail d'historienne, sans doute égal en qualité et en hauteur de vue, à ceux de Régine Pernoud, même si Claude Gauvard se montrera elle-même fort modeste à ce sujet.



François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (1338-1358), publié en 2019.
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Le Paris du Moyen Âge

De ce qui devait, au point de départ, n'être qu'une série de conférences demandées à des spécialistes du Moyen-Age par le Comité d'Histoire de la Ville de Paris, est sorti, à l'arrivée, ce très beau livre, richement illustré par plus de 80 reproductions et cartes, et rédigé sous la direction de Boris Bove et de Claude Gauvard. C'est l'occasion, pour chacun des intervenants de faire le point sur une question qui donne lieu à des développements couvrant les recherches et avancées les plus récentes sur les sujets abordés.

Après une entrée en matière où Boris Bove pointe la tardive ingérence capétienne dans les affaires de la ville et la mise sous tutelle de celle-ci durant la première moitié du XIIIème siècle (serait-on revenu à une vision qui prévalait anciennement ?), de même que l'émergence d'une municipalité qui acquiert peu à peu du pouvoir en prenant sous sa responsabilité ce dont la monarchie la laisse finalement s'occuper, c'est Charles Mériaux qui ouvre le bal avec la question de l'importance accordée aux saints fondateurs de la ville, suivi par Véronique Julerot qui s'intéresse au rôle et à la place de l'évêque dans la cité (celle des hommes et celle des clercs).

Yann Potin pose un regard attentif sur les monarques qui règnent en leur palais sur l'île centrale où s'édifie aussi la cathédrale. En bonne logique, Boris Bove se réserve le chapitre où l'on parle des bourgeois de Paris et où l'on aborde le cas d'Etienne Marcel, le célèbre prévôt des marchands, qui, voyant les Valois faire peu de cas du programme réformateur défini par les Etats de langue d'oïl avant et après la défaite de Poitiers-Nouaillé-Maupertuis face aux Anglais en 1356, eut recours à la violence pour faire taire les hommes qui voulaient freiner le mouvement en cours mais l'on sait bien qu'il ne parvint finalement pas à ses fins.

A Hélène Noizet est confié le chapitre où est résumé ce que l'on peut dire d'important aujourd'hui sur les enceintes de la ville : celle du Xème siècle, celle dite de Philippe Auguste (élevée sur les deux rives de la Seine) et celle qui porte le nom de Charles V et qui ne concerne que la rive droite.

Simone Roux jette des lumières neuves sur les femmes qui vivaient dans la capitale, qu'elles fussent ou pas connues.

Jacques Verger évoque l'université et cela nous vaut une carte détaillée des centres d'enseignement, des lieux de réunion des universitaires et des collèges au XVème siècle. Nicolas Weill-Parot nous parle d'une conquête intellectuelle : celle de la pensée aristotélicienne, malgré les obstacles dressés par l'Eglise dans ce temple de la théologie qu'était l'université de Paris.

Claude Gauvard approfondit pour nous la question des crimes et des châtiments mais aussi celle de la rivalité des autorités judiciaires.

Bertrand Schnerb a le dernier mot avec son focus sur les insurrections parisiennes survenues lors du conflit entre le clan des Armagnacs et celui des Bourguignons.

C'est bien tout cela Le Paris du Moyen-Age - et bien d'autres choses encore, qui sont abordées ou pas dans ce livre qui, loin de s'en tenir à des généralités et à des banalités, nous restitue la complexité des questions traitées. Mais où l'on voit aussi à l’œuvre des pouvoirs à la

fois rivaux et complémentaires : le roi et son prévôt, l'évêque, l'université, l'embryon de municipalité avec les prérogatives un temps saisies par un prévôt des marchands dont l'action ne se limite pas à des questions d'ordre professionnel et commercial mais qui s'intéresse petit à petit à tout ce qui fait la vie de la cité.

Bref, un ouvrage que le lecteur curieux lira avec un vif intérêt.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Le Paris du Moyen Âge

Que l'on soit parisien ou non, ce livre ne peut pas laisser indifférent, d'autant plus lorsqu'on s'intéresse à cette période. Paris a toujours fasciné. Il faut dire qu'à cette époque, elle se démarque d'autres grandes villes en cumulant pratiquement toutes les fonctions (économiques, politiques, intellectuelles, religieuses etc.) là où d'autres n'en avaient qu'une ou deux.



Ce livre est le résultat des recherches de neuf historiens. Il est très agréable à lire et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, le livre en lui-même, imprimé sur papier glacé et richement illustré. Ensuite, sa structure (pour parodier une certaine chanson, ♫♪ tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce Paris ♪♫) et le style des intervenants. Les textes sont très faciles d'accès pour tout un chacun, sans aucun pédantisme. De la vie monacale, royale, à la vie quotidienne, rien n'a échappé à la sagacité des auteurs.

Un très beau livre !



Vous trouverez sur mon site une petite prise de vue pour que vous puissiez vous faire une idée.


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dictionnaire du Moyen Age

Voici certainement un ouvrage indispensable à tout amateur éclairé qui s'intéresse au moyen-âge. Je dis "amateur éclairé" car l'écueil à éviter, concernant ce dictionnaire, serait de croire qu'il s'adresse aux néophytes. Je pense, en effet, qu'il parlera avant tout aux apprentis médiévistes. L'ensemble apparaît assez austère, finalement (pas une seule image, ni carte, ni plan), alors que l'inclusion de documents visuels aurait eut le mérite de rendre l'ouvrage plus accessible.



Mais qu'importe, les universitaires de premier cycle devraient y trouver leur bonheur. Et puis il faut avouer que l'autorité des divers contributeurs (sous la direction de Claude Gauvard) est incontestable. Ils se répartissent en spécialistes de trois grands domaines : l'histoire médiévale, la philosophie médiévale et la littérature médiévale (entendue au sens de toutes productions écrites de l'époque, aussi bien en latin qu'en vernaculaire). L'idée est bien de rapprocher ces disciplines afin de contextualiser chaque fait, personnage, concepts etc...et ainsi d'offrir une vision la plus rigoureuse possible de ces mille années qui constituent le moyen-âge. De plus, chaque article renvoie à une bibliographie détaillée (pour ceux qui voudraient creuser) et l'index, en fin de volume, rend l'ensemble assez facile d'utilisation.



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Le temps des Capétiens

Un petit livre fort intéressant, paru dans la collection "une histoire personnelle de la France" (PUF). Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est en parfaite adéquation avec le nom de cette collection puisque l'auteur nous propose, à travers un balayage de la dynastie des capétiens (987 - 1328), d'évoquer la construction du pouvoir royale et, à travers lui, d'un embryon d'état centralisé.



Claude Gauvard décrit un territoire (on ne parle pas encore de royaume sous Hugues Capet) en plein essor économique et démographique, grâce aux grands défrichements et à l'amélioration des techniques agricoles. L'accroissement des villes, la création des communes, la naissance d'une certaine forme d'élite urbaine et l'institutionnalisation de l'Eglise, à travers, notamment, la création de puissants ordres monastiques, sont également des faits notables.



L'auteur insiste particulièrement sur trois règnes : celui d'Hugues Capet, qui met fin à l'élection du "roi des francs" et impose le caractère héréditaire de la royauté, celui de Philippe Auguste, par lequel on bascule de roi des francs à roi de France (la "territorialisation" est une caractéristique importante de cette période, qui se voit particulièrement dans les noms des seigneurs, d'abord associé à une vertu, par exemple "le preux", avant d'être attaché à un territoire) et l'on peut dire que la notion de royaume naît avec lui, enfin celui de Louis IX, son successeur, qui va beaucoup développé l'administration et le droit, attachant au royaume un embryon d'état.



Cet ouvrage, asse bref, n'entend pas rentrer dans le détails mais plutôt décrire une dynamique historique (bien que l'auteur prenne soin de citer les sources sur lesquelles elle s'appuie). Il constitue donc une excellente entrée en matière pour qui s'intéresse aux XI, XII, XIII siècles, d'autant plus que Claude Gauvard s'attache à relativiser un certain nombre d'idée reçues (par exemple les terreurs de l'an mil, ou encore la supposée rupture avec la période précédente, également sur les cathares etc...)





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Dictionnaire de l'historien

Le dictionnaire de Monsieur Jean-François Sirinelli et de Madame ‎Claude Gauvard est un outil extraordinaire et inépuisable. Sa clarté limpide, malgré la largeur du champ et la profondeur des vues embrassées - Claude Gauvard déclare avoir connu des moments de découragement face à l'ampleur du projet, et on la comprend! - en fait un instrument accessible à tous, et néanmoins très utile aux spécialistes. L'article "Féodalité" l'illustre de manière exemplaire: en expliquant tout avec la plus parfaite exactitude en moins de trois pages, en rendant tout compréhensible (les nuances, les rivalités d'écoles et leurs justifications, les invariants idéologiques qui les traversent), il permet de comprendre ce qu'est la féodalité et, par la différence, ce qu'elle n'est pas. Aux spécialistes, le Dictionnaire donne des pistes quelquefois inexplorées. Je n'aurais jamais envisagé un tel tour de force qui s'étend à toutes les entrées, et pourtant, j'ai la chance d'avoir pu assister aux derniers cours de Claude Gauvard, il y a quelques années à Panthéon. J'aurais dû me douter qu'elle produirait un ouvrage qui tranche sur la médiocrité ambiante. A moins que tout ne s'effondre définitivement, il n'est pas très difficile de prédire que le "Gauvard & Sirinelli" deviendra rapidement une référence obligée.
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Le temps des Capétiens



Ce livre n’est pas une histoire chronologique du règne des Capétiens. Il met plutôt en valeur un certain nombre de caractéristiques de ce temps. Ainsi il rappelle que le roi n’est alors qu’un seigneurs territorial parmi d’autres. Que le pays est en quelque sorte unifié par l’Eglise.



Puis Claude Gauvard s’intéresse plus au XIIe siècle qui vit la population croître, les techniques devenir courantes : moulin à eau, charrue, travail du métal… Et surtout de nouveaux villages se créer par défrichement.

C’est aussi l’époque où la noblesse se multiplie,où les châteaux deviennent de pierre, où le nom de la terre devient nom patronymique.

Il parle des règnes de Philippe Auguste et celui de Louis IX (Louis VIII n’a régné que trois ans).

Pour les cinq derniers capétiens, il s’attache à retracer l’évolution de la société mais surtout des institutions.



Un livre court mais qui me paraît bien fait avec des cartes et une chronologie en fin d’ouvrage.





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Dictionnaire du Moyen Age

Ce Dictionnaire du Moyen Âge est un incontournable de l'étude de l'histoire médiévale ! Avec ses grandes entrées fondamentales à la recherche médiévale, il permet d'aborder tout sujet sans en connaître grand chose de prime abord : définitions concises, développements historiographiques et bibliographies pour aller plus loin, tout est à porter de main comme il convient. Comme tout dictionnaire, tout y est bien sûr question de choix, de contenu plus ou moins développé et de profusion ou non de la bibliographie, mais cet ouvrage-ci, dirigé, entre autres, par Claude Gauvard, est plutôt un bon compromis dans ces trois domaines finalement. Incontournable en effet.
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La France du Moyen Âge, du Ve au XVe siècle

Un manuel des plus usuels avec les défauts d'une synthèse sur dix siècles, mais l'érudition de Claude Gauvard et son talent d'historienne compense largement tout cela pour attiser notre intérêt sur chaque problématique médiévale. Un classique donc.
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Histoire de la rue : De l'Antiquité à nos jours

Bon je ne peux pas dire que j'ai lu le livre d'une traite tant j'ai eu de plaisir à picorer des tas et des tas de passages avant de retomber sur les mêmes et de me dire que je pensais avoir fait le tour.

J'ai adoré ce beau livre d'histoire urbaine qui retrace l'histoire de la rue en tant que lieu esthétique, d'affrontement ou de sociabilité par exemple en prenant en compte quelques grandes périodes (Antiquité, un long Moyen-âge à la Le Goff, période contemporaine etc...). Le livre est un vrai plaisir de lecture, c'est savant mais très accessible , et c'est à noter pas du tout ennuyeux. Et ce d'autant plus que le livre est très joli en tant qu'objet et contient de très nombreuses (et pertinentes) illustrations.

On apprend beaucoup incidemment sur les guerres de Religion, les révolutions du XIXème siècle par exemple, mais il y a surtout cette mise en perceptive de la rue sur la très longue durée.

Un livre passionnant et remarquable en tant qu'objet livre avec sa belle couverture cartonnée. Celle qui a dirigé l'ouvrage est la grande historienne Danielle Tartakovski, spécialiste des manifestations politiques. En, ces temps de gilets jaunes puis ne manifestations contre les retraites, le livre permet de prendre un peu de recul.

Bref un super livre que je recommande à fond !
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Souverains et Rois de France

Je me réfère souvent à ce bel ouvrage richement illustré, lorsque j'ai besoin, d'un résumé en quelques pages de la vie d'un roi. Et je glisse sur la vie des ses prédécesseurs et successeurs.

C'est une bonne base.

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Passionnément Moyen Âge: Plaidoyer pour le pet..

"Passionnément Moyen Âge : Plaidoyer pour le petit peuple". Rien que le titre de cet ouvrage de l'historienne Chaude Gauvard est un délice.



Claude Gouvard fut une enseignante chercheuse : elle est spécialiste de l'histoire politique, sociale et judiciaire du Moyen Âge.



Élève de Bernard Guenée, son directeur de thèse, elle fut influencée dans sa formation par la méthode de Jacques le Goff et devint maître de conférence à Paris Sorbonne.



Ce qui la passionne essentiellement, c'est l'influence du droit et des tribunaux, laïcs et ecclésiastiques, sur l'évolution des mentalités au Moyen-Âge : c'est un domaine très éclairant tant les sources écrites sont nombreuses.



Elle a pu ainsi laisser un peu de côté l'histoire traditionnelle, trop souvent simple chronique des hauts faits militaires tenue par les biographes officiels des seigneurs, pour se pencher sur la vie quotidienne du petit peuple, constitué en grande partie par la paysannerie (les "vilains", terme issu du latin tardif "villanus", habitant du village).



Ainsi elle a examiné divers lieux-communs à la lueur des jurisprudences et fait de multiples observations qui vont à l'encontre des clichés habituels sur l'époque qui s'étend environ de l'an mille à la fin du XIV ème siècle.



Ainsi, par exemple, l'honneur n'était pas réservé à la seule noblesse. La réputation d'un villageois était le fondement de son statut dans son groupe social et un nom entaché était source d'un grand nombre d'exclusions, notamment économiques et sur le marché des alliances.



Le droit dit de "cuissage" est un terme sur lequel un contresens fondamental a été commis lors de la révolution française et au XIX ème siècle : le mot "cuissage" vient en effet de "cullagum" ou "couillage" signifiant "cueillette" : et il s'agit bien là de cueillettes de redevances qui étaient de deux sortes : si un serf ou une serve se mariait en dehors du domaine de son seigneur, une indemnisation était prévue pour compenser la perte économique infligée à ce dernier ; mais aussi on considérait dans les campagnes que le garçon qui se mariait portait préjudice à l'ensemble des célibataires du village en leur ôtant un parti possible ; d'où une coutume d'indemnisation, le plus souvent symbolique (le marié payait un coup à boire à ses anciens compagnons, ce qui leur permettait de supporter plus joyeusement la perte d'une promise potentielle).



Très vite les ordalies (épreuves de l'eau, du feu), les jugements de Dieu et les duels dont le vainqueur était blanchi, furent règlementés puis interdits, notamment par le pouvoir religieux qui avait à coeur de ne pas laisser le champ libre à des pratiques heurtant trop frontalement le bon sens.



La place des femmes, sans être très enviable, était moins contenue dans la sphère domestique que ce ne fut le cas à partir de la Renaissance, surtout dans le redoutable XIX ème siècle : elles exerçaient des métiers, dont certains leur étaient réservés et où elles pouvaient devenir maître (dans le tissage de la soie notamment) ; elles pouvaient avoir des charges professionnelles représentatives de leur corporation. Elles étaient enfin le coeur des maisonnées, sachant que "la maison" n'avait pas le même sens au Moyen-Âge qu'aujourd'hui : la sphère du monde extérieur était beaucoup plus réduite : en-dehors de la maison se trouvait le village, puis... le grand danger des chemins bordés de forêts inhospitalières).



Les évènements miraculeux tenaient une grande place dans les mentalités, mais il ne faut pas imaginer une crédulité un peu crétine due à l'obscurantisme. Les miracles étaient collationnés après coup et servaient à illustrer dans les récits les actions militaires, les prémices d'épidémies, les incendies et autres évènements funestes (ou fastes : le couronnement d'un roi, la visite d'un dignitaire etc).

(Notons que même en ce qui concerne le dogme de la virginité de Marie, il fut assez long à sortir de l'indifférence : introduit par le synode de Latran en 649, il n'eut raison de l'incrédulité populaire que quand l'Église interdit, sous peine de sanctions, la représentation de Vierges allaitantes ou enceintes et les fit retirer des lieux publics -voir "Le chemin des vierges enceintes, une autre voie pour Compostelle" de Jean-Yves Loude).



D'autres chapitres retiennent l'attention : le grand chantier de Notre-Dame de Paris, dont Maurice de Sully ( XII ème siècle) voulut faire un livre taillé dans la pierre à visée d'enseignement et d'édification pour le clergé et le peuple : allégories et sermons y furent sculptés sur la façade, Victor Hugo n'a rien inventé ; les croisades et l'extermination de l'ordre des Templiers ; les grands mouvements d'épuration des moeurs qui ne touchèrent pas que le monde ecclésiastique et monacal, mais aussi celui des juges ; l'émergence de l'idée d'État...



"Passionnément Moyen-Âge" est un livre touchant car il émane d' une intellectuelle et d'une érudite spécialiste de l'époque médiévale, mais qui a eu à coeur de se mettre à portée du néophyte sans pour autant abandonner la rigueur de la recherche fondée sur les documents et l'archéologie.



Il en émane une grande tendresse envers les "vilains" et les "manants", trop souvent oubliés ou maltraités par l'histoire.





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Jeanne d'Arc

Incroyable livre, dont j'eut connaissance de sa sortie par le numéro spécial Viking (par les pages consacrés aux actualités dans le dommaine de l'histoire...) et je ne suis pas déçue, car en cette période où il faut revoir totalement l'image de la femme et de sa place dans la société, oui, j'avais envi de lire sur les femmes les plus célèbres de la France, même si on ne parle pas autant d'elles que dans le cas de Jeanne d'Arc, Madame Simone Veille et son passé de résistante et de féministe, la très importante Aliénor d'Aquitaine femme de tête qui a épousé un roi français puis un roi anglais... et à promouvoir son Claret... en Angleterre... a été à l'orgine des vins de Bordeaux, incroyable voyageuse, autant importante pour la France que pour l'Angleterre, Ainsi que la cèlèbre physicienne deux fois prix Nobel Marie Curie... et pourtant combien on ne parle pas assez d'elles, et d'autres femmes proches du pouvoir, mais qui ont eut une action plus locale (Madame de Maintenon, aussi controversé que Jeanne d'Arc, accusé à tord pour l'Edit de Nantes et qui a réconcilier le roi avec la reine, au désarois de Mme de Montespan, et qui a lutter si ford pour l'enseignement des orphelines de la noblesse, révolutionnaire pour l'époque et créant Saint Cyr, Sainte adegonde, véritable femme de tête et mère Théresa Française, Marie de Champagne défendant les arts, mais pas seulement, elle avait un rôle peu connu du grand public, elle s'investissait dans les tribunaux et l'économie de son pays... même si son statu de femme lui inteerdisait de revendiquer...)

Mais Jeanne d'Arc, celle qui vierrge vie parmi les soldats, qui n'est pas seulement habillé en homme, donnant la mort sur les champs de bataille un rôle très discuté jusqu'au milieu du XXe siècle en occident... pas seulement qui était une mystique... mais ce que les historiens ne soulèvent jamais, une femme qui montee à califourchon à cheval, alors que la selle amazone permettant à ces dames de suivre la chasse, ne sera introduite que plus tard.... à la fin de la Renaissance... les femmes montaient à cheval, oui mais sur une espèce de chaise enn travers du cheval... ce qui exigeait qu'elles montent un cheval marchant l'amble et tenue par un écuyer.... ALors oublierr les images d'Epinal du XIX e car oui une femme ne montait pas comme on vous le repésente de 3/4 devant un chevalier pour illustrer les légendes arthuriennes... et jusqu'au XIX e elles doit même reine ou impératrice ce cacher pour monter à califourchon... Rien a voir donc avec les mauvaises séries ou films historiques montrant des femmes à califourchons ouverrtement en habit d'homme ... Oublierr la Fille de d'Artagnant et autres histoires... pathétique... ce n'est pas la réalité... et oui, rien que cette question... condition la vie de la femme... Jeanne d'Arc est la seule femme à ma connaissance s'étant permise de monter à cheval comme cela ouvertement... et pas en cachette... Mais si le livre ne parle pas de cela il n'en aurait de toute façon pas le temps; il commence de façon astucieuse... non pas par Don Rémy, non, mais par le SUplice de Jeanne d'Arc (après une interressante introduction où l'on vous rappelle le mélange de division des Français et de convoitise sur la couronne de France pa deux rois,, des histoires de deux meurtres de deux grands seigneurs qui compliquent la compréhension de la situation).

ALors non ce livre n'est pas un biographie de Jeanne d'Arc, plutôt une explication des enjeux politiques... POurquoi fallait-il brûler Jeanne d'Arc comme hérétique et pas la décapiterr comme agent politique, ou bien la traiter comme une meurtrière? Le tribunal avait d'autres optioons pour la juger... et l'on entre dans les alliances compliques, les motivations compliqués, les aspects religieux, ainsi que les motivations complexes de chacun... bref pas un roman (même s'il est facile à comprendre!) mais un vrai livre d'histoire qui vous explique avec des mots simples combien la situation est complexe....

Et si le deuxième chapitre est enfin sur son procès... ce n'est pas sur le procès lui-même mais encore sur les aspects religieux, les ramifications des enjeux politiques, et les motivations personnels de chacun, y compris l'Evvêque Cauchon... Le moiins qu'on puisse dire c'est qu'on ne s'ennuit pas du momment que l'on est curieux... et le livre me surprend à chaque page....

Mais puisqu'il s'agit d'image... l'auteure ne peut pas s'arrêter là, c'est pourquoi dans les chapitres suivants, à travers la vision qu'on le commun des deux camps de la Pucelle, commun manipulé par les deux camps par les mêmes arguments... mais bien sûr avec des conclusions opposées... et bien seront traité ce qui se déoule au niveau du roi et du royaume, la question de savoir si c'était une prophétesse ou une sorrcière, d'après les avis de l'époques, était-elle ribaude où élus de Dieu, et l'honneur que cette femme hors norme, (même Mulan est différente, puisque la femme asiatique, si elle ne va pas sur les champs de Bataille, peut, en cetaines occasions apprendre à se bâtre, et monte à califourchon un cheval...) le femme hoors norme parfois aimée parrfois détestée... justement parce que hors du commun... et en plus détentrice d'un mystère (particulièrement quand il se produit aux alentours des champs de batailles et pas dans un couvent...) oui une femme hors norme... qu'il faut un peu connaitre... surtout pour replacer la femme moderne dans son rôle moderne... car cette histoire est la clé d'un certain nombre de question de la position de la femme moderne.... Jeanne d'Arc n'est pas une Pénélope usant de dissimulations et de ruses pour attendre son Ulysse... elle est telle une Walkirie sur les champs de bataille... Situation que l'on retrouve parfois pour quelques cas dans l'antiquité et le moyen âge... dans des cultures où la situation de la femme est autre que celle connue par Jeanne d'Arc... Le livre est vraiment pasisonnant pour tout curieux de l'histoire qui cherche à comprendre... avec des mots simples... et des détails innatendus....
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Le temps des Capétiens

Ce petit livre fait parti de la collection « une histoire personnelle de la France» des éditions Puf, où un historien, expliquent-ils, donne sa « lecture propre d'un pan de notre histoire ». J'avoue ne pas avoir très bien compris cet intitulé car à la lecture de l'ouvrage on ne sent aucune subjectivité ni parti-pris, au contraire c'est un livre d'histoire parfaitement objectif et académique, donc je ne sais pas trop quel sens ils ont voulu donné à la collection en tout cas je la découvre et je l'ai trouvé tout à fait remarquable.



Tout d'abord il faut dire que l'ouvrage est très court, 160 pages, donc le but est de découvrir une période de façon plutôt rapide et succincte. La collection court des Gaulois jusqu'à la Révolution, mais j'ai choisi celui qui traite des Capétiens car je recherchais précisément à mieux connaitre cette dynastie et cette longue période justement de manière englobante.



Claude Gauvard va donc nous raconter toute l'histoire des Capétiens de leur origine à leur fin (du moins la branche direct), donc on va de 987 à 1328. Elle explique de quelle façon la dynastie fondée par Hugues Capet est née, en nous situant au préalable le contexte politique et géographique exact qui a permit leur assise et leur longévité. Contexte d'ailleurs assez complexe car cette fin de Xème siècle est un temps où la notion même de France n'existait pas, où le territoire ressemblait à un puzzle morcelé fait d'un agglomérat de principautés et royautés, et de dynastie familiales se chevauchant. On va y apprendre comment la transition s'est faite entre Carolingiens et Capétiens, transition là aussi assez complexe car en ce temps la monarchie était élective et non héréditaire, ce qui a engendré un certain nombre de conflits et de contestation. L'historienne nous expliquera tout cela avec clarté.



Mais Claude Gauvard ne s'arrête pas qu'au Capétiens, et c'est ce qui est formidable dans ce livre et qui le rend d'autant plus passionnant, c'est qu'il est également une présentation de la France et du moyen-âge dans tout ces autres aspects. D'où le titre « le temps des capétiens » et non seulement « les capétiens ». L'historienne va nous décrire la naissance et l'unification progressive du territoire, l'organisation de la vie et de la société, fonctionnement et le poids de la féodalité, le développement des villes, la place de plus en plus centrale de l'Église dans le paysage géographique et spirituel, l'essor de l'idéal chevaleresque etc.

Elle termine en s'attardant un peu plus longuement sur les règne des deux rois capétiens les plus marquant : Philippe Auguste et Saint-Louis. Elle nous explique leur apport significatif à l'agrandissement de l'Etat royal mais aussi de l'appareil royal, via leurs conquêtes ainsi que leurs modifications et améliorations apportées à l'institution (création de divers cours et parlements), ils ont amorcé une nouvelle façon de gouverner et de renforcer le pouvoir royal.



C'est un ouvrage que j'ai trouvé non seulement passionnant mais aussi singulier dans sa forme. Déjà il faut préciser qu'il est extrêmement subdivisé ; il y a quantité de chapitres et sous chapitres (pour chaque thématique on change de sous chapitre !) et je trouve que cela donne une grande clarté au propos et pédagogie à la lecture. Il faut aussi préciser que c'est un ouvrage de niveau « intermédiaire », c'est à dire que ce n'est pas de la vulgarisation mais ce n'est pas non plus universitaire, c'est pile entre les deux. Donc j'ai trouvé ça très intéressant de la part de cette édition d'allier une bonne érudition à de la concision. Par conséquent je trouve que ce livre est un super moyen de découvrir la France des Capétiens de façon courte, complète, précise mais aussi didactique, le tout sans rogner sur la qualité !

Une belle découverte de l'historienne émérite Claude Gauvard que je ne connaissais pas et qui va sans doute très bientôt faire parti de mes historiennes favorites.
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Jeanne d'Arc

Jeanne d'arc est ici bien loin de l'image d'Épinal tel que nous la connaissons depuis le XIXe siècle.

Dans un livre très érudit mais aussi très accessible qui se lit comme un roman historique, Claude Gavard nous livre une Jeanne très pieuse mais surtout qui fait l'objet de manipulation des 2 camps. Manipuler tout d'abord par les anglais :sa mort devait installer aux yeux des français Henri VI comme le seul roi face à Charles VII qui vient de se faire sacré à Reims. Charles VII n'est pas en reste car Jeanne devient encombrante dans la perspective d'une réconciliation avec les Bourguignons comme l'atteste le traité d'Arras signé avec les Bourguignons en 1435( 4 ans après sa mort).

Outre la grande Histoire, l'auteure dépeint une époque où de nombreuses sorcières ont un rôle prophétique ..L'apparition de Jeanne d'arc n'est donc pas si étonnant.. Pour autant, Jeanne tombera presque dans l'oubli de l'imaginaire populaire jusqu'au 19e siècle afin de devenir l'incarnation de la France et une super héroïne..

Au final un très beau livre d'histoire!
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Le Paris du Moyen Âge

Petit essai de 200 pages, passionnant et remarquablement illustré. Boris BOVE est maître de conférences en histoire médiévale. Il nous relate la vie quotidienne d’une ville dont la création remonte à 52 avant notre ère. Ce petit livre est magnifique, très documenté, abordable. Je le recommande fortement.
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Dictionnaire du Moyen Age

Avec ses 1790 entrées ce dictionnaire est une mine de renseignements sur le Moyen-Age. Littérature, personnages célèbres, société, architecture etc..., tout y est expliqué ou presque. Un indispensable pour toute personne s'intéressant à cette période historique.
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Le Temps des Valois 1328-1515

Ce petit livre fait parti de la collection « une histoire personnelle de la France» des éditions Puf, où un historien, expliquent-ils, donne sa « lecture propre d'un pan de notre histoire ». Comme je l'ai dit dans ma critique du précédent tome je n'ai pas très bien compris cet intitulé car à la lecture de l'ouvrage on ne sent aucune subjectivité ni parti-pris, au contraire c'est un livre d'histoire parfaitement objectif et académique, et qui me fait pensé que j'ai découvert une collection que je trouve tout à fait remarquable.



Il faut dire que l'ouvrage est très court, 190 pages, donc le but est de découvrir une période de façon plutôt rapide et succincte. La collection court des Gaulois jusqu'à la Révolution. le temps des Valois fait donc suite au tome précédent que j'ai lu le temps des Capétiens et il est écrit par la même historienne et professeur émérite, Claude Gauvard. Et comme il faut suite au précédent il commence donc en 1328, à la chute des Capétiens direct et à l'avènement des Valois, et va jusqu'en 1515, non pas que les Valois s'éteignent à cette date (ce sera en 1589) mais parce qu'après cette date, nous dit-elle, on entre dans une ère différente.



L'historienne va donc nous raconter comment s'est déroulé la transition entre les Capétiens et les Valois, en débutant par une recontextualisation de l'époque qui débute avec deux grosses crises : économique et démographique. Et aussi une certaine forme de crise morale et seigneuriale. Mais ce qui marque surtout le début des Valois et de ce XIVe siècle c'est le dyptique : guerre et fiscalité. Des thèmes certes un peu techniques, mais tout cela nous sera expliqué de façon claire et précise par l'historienne. La façon dont a commencé la guerre de cent-ans à la fois pour des raisons dynastiques mais surtout pour des contestations de vassalités. On suivra les principales batailles, notamment les premières défaites qui ont accentué cette atmosphère de crise. Et puis la fiscalité, élément majeur sur lequel s'est fondé la guerre mais aussi la bureaucratie croissante de l'appareil royal permettant aux premiers Valois d'acquérir plus de stabilité.

Puis à force de victoires et de reconquête progressive, les Valois, contesté à leurs débuts, affirmeront et assiéront leur légitimité. Toutefois la guerre contre les Anglais ayant duré tout le siècle, ce temps sera marqué par des hauts et des bas alternatifs et le pays rechutera par des conflits civils notamment celui des Armagnacs et des Bourguignons, ou la révolte des grands princes, sans oublier bien-sûr Jeanne d'Arc. Claude Gauvard passera en revu tous ces aspects en les présentant et expliquant de façon claire et précise.

Puis on termina ce temps troublés par la lente reconstruction du royaume grâce notamment à des rois réformateurs et/ou conquérants comme Louis XI, Charles VIII et Louis XII.

Bref ce livre est une véritable présentation ainsi qu'un tour d'horizon de ces deux siècles, à la fois du côté royal que du côté du pays dans sa globalité.



Encore une fois ce fut une lecture passionnante. Comme je l'ai dit pour le tome précédent l'ouvrage est encore une fois extrêmement subdivisé ; il y a énormément de chapitres et sous chapitres (pour chaque thématique !) et cela donne une grande clarté au propos et une pédagogie à la lecture. Je précise à nouveau que c'est un ouvrage de niveau « intermédiaire », c'est à dire que ce n'est pas de la vulgarisation mais ce n'est pas non plus universitaire, c'est pile entre les deux. Donc j'ai trouvé ça très intéressant de la part de cette édition d'allier un bonne érudition à de la concision. Par conséquent je trouve que ce livre est un super moyen de découvrir la France des Valois de façon courte, complète, précise mais aussi didactique, le tout sans rogner sur la qualité !

Une seconde lecture très plaisante de l'historienne émérite Claude Gauvard qui va sans doute très bientôt faire parti de mes historiennes favorites.
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La France du Moyen Âge, du Ve au XVe siècle

Evidemment, l'ouvrage est austère, très didactique : c'est un manuel à l'usage des étudiants du premier cycle. Comme l'indique l'auteur, le Moyen Âge est d'une telle complexité que la plus grande précision s'impose en matière de vocabulaire. Sur ce plan, Mme Gauvard a parfaitement rempli sa mission. J'ai apprécié la clarté des exposés, même quand il s'agit, par exemple, d'expliquer le mécanisme des impôts directs et indirects au XIVe siècle... car l'historienne n'omet pas l'économique, le social ou le politique.

Donc, en bref, un excellent ouvrage universitaire.
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Jeanne d'Arc

J'ai découvert la voix et le parcours de Claude Gauvard grâce au podcast "paroles d'histoire" pour lequel elle a enregistré deux entretiens, l'un sur sa carrière historienne médiéviste, l'autre sur ce livre de la collection "femmes qui ont fait la France". J'avais été passionnée et alors que le 8 mai approche, et que ma ville d'Orléans est en ébullition, comme chaque année depuis 1430 : c'est le moment idéal pour lire ce fameux ouvrage sur Jeanne d'arc !



Les fêtes johanniques orléanaises, qui donnent lieu à une longue série de défilés et cérémonies de tous types, civiles, militaires et religieuses incarnent à merveille le spectre mythologique qui distingue cette "héroïne diffamée et martyre".

Mais comment s'est construite cette figure de Jeanne d'arc, dans quel contexte, à son époque et dans les années et siècles qui ont suivi son épopée et son exécution ?



Avec précision et érudition, Claude Gauvard explique et contextualise l'histoire, et cherche à comprendre Jeanne d'arc avec les sources historiques les plus exhaustives.

La lecture est riche : du super concentré. Sûrement plus fluide quand on est déjà bien informé des faits et des personnages de l'époque - ce qui est loin d'être mon cas et la lecture m'a demandé une grande concentration.



Au terme de ce travail scientifique, Claude Gauvard avoue une forme d'impuissance à tracer les contours de cette figure qui reste aussi mystérieuse que puissante. À travers les pages, c'est aussi un plaisir d'être associé à la réflexion de l'autrice qui embarque son lecteur dans les labyrinthes et les apories de sa discipline. On découvre deux personnalités exigeantes et inspirantes : celle de Jeanne et celle de Claude !
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Paysage : Villes

Tolède. Ce peintre né en Grèce l'a quittée à vingt-cinq ans puis a travaillé près du Titien à Venise pour ensuite gagner l'Espagne et rejoindre Tolède où il réalise cette extraordinaire "Vue de Tolède" une des première représentation urbaine se réclamant comme telle (1597/99) :

B. E. Murillo
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