AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Claude Lecouteux (62)


L’intérêt des textes que nous proposons à la lecture vient surtout de leur caractère composite: ils amalgament des éléments païens et chrétiens, les premiers étant chargés d’une nouvelle signification et si bien intégrés qu’on ne pourrait les reconnaître si l’on ne disposait de points de comparaison. Le christianisme a incorporé les croyances païennes, gommant ça et là, éradiquant ce qui contrariait son dogme, adaptant, remaniant, tronquant, bref louvoyant avec bonheur entre les écueils afin de ne pas choquer.
Commenter  J’apprécie          00
La psychokinèse qui ''souligne l'étroite relation entre l'inconscient et l'apparition de faits objectifs'' est fondée sur ce que C.-G. Jung appela, lors d'une conversation avec Freud, ''phénomène catalytique d'extériorisation''
Commenter  J’apprécie          10
Au fil des siècles, nous avons vu que nous étions confrontés à plusieurs interprétations des phénomènes de poltergeists. Au moyen âge, les croyances populaires proposent trois explications : le diable, des esprits imprécis et les morts. Aux temps modernes, la perspective change et certains psychiatres et psychologues rattachent lesdites manifestations à des conflits inconscients pour avancer une interprétation psycho-analytique. Seule varie l'interprétation des faits, qui reflète l'état des mentalité et les connaissances des époques successives.
Commenter  J’apprécie          00
< < Les pierres tombaient avec une lenteur remarquable, de sorte que même en supposant la fraude il resterait quelque chose de mystérieux à expliquer. On aurait dit qu'elles s'attardaient en l'air, décrivant une courbe parabolique et frappant le sol avec force. Même le bruit qu'elles provoquaient était anormal, car il était trop fort relativement à la lenteur de la chute.
[...] Sauf en des cas spéciaux, les projectiles tombaient et frappaient sans produire aucun bruit, bien qu'ils arrivassent avec un élan tel qu'en conditions normales ils auraient dû produire un fort choc.
Personne ne vit jamais un projectile au moment où il partait ; on eût dit qu'on ne pouvait les apercevoir que lorsqu’ils avaient parcouru d'abord au moins quinze centimètres du point initial > >
Les projectiles échappent manifestement aux lois physiques naturelles. Ceci implique qu'ils répondent à d'autres lois, et les spécialistes de métapsychique parlent de télékinésie ou de psychokinésie.
< < Les masses mises en mouvement étaient souvent considérables et la vitesse très grande. Cependant, le résultat en était finalement si médiocre que ces objets restaient quelquefois arrêtés dans les vitres ou tombaient perpendiculairement aux pieds des personnes qu'ils avaient frappées. La force qui les mettait en mouvement pouvait donc augmenter ou diminuer à sa volonté, et il était facile de voir que ces masses ne suivaient pas les caprices du hasard mais étaient dirigées par un but raisonnable, à savoir ne faire de mal à personne. Si l'on suppose que cette force est bonne par nature il faut admettre qu'elle se réglait et se modérait elle-même, et si elle était maligne par nature, une loi supérieure devait la gouverner, dans les deux cas donc, une volonté conduite par la raison.
Tout cela n'est que la conclusion rigoureuse de prémisses incontestables.
''Nier ces faits parce qu'on ne les peut expliquer est une folie. Les laisser de côté sans se donner la peine de les étudier est indigne lâcheté d'esprit et une nullité.'' > >
Commenter  J’apprécie          10
Il reste donc encore bien des trouvailles à faire sur nos ancêtres et leurs croyances, et à écrire une histoire des mentalités d'antan qui ne soit pas celle que l'Église a réussi à imposer aux historiens ne prenant pas en compte les données dites populaires.
Commenter  J’apprécie          00
La mythologie germanique est l'expression codifiée et ordonnée de ces peuples ,de leur civilisation,leurs croyances leur religion.
Commenter  J’apprécie          00
Toutes ces merveilles - les exemples se laissent facilement multiplier - relèvent d'un merveilleux traditionnel, dont l'intention est politique : il faut faire connaître la puissance de Dieu, provoquer des conversions, extirper les dernières racines du paganisme en prouvant aux infidèles l'inanité de leurs dieux, incapables de rivaliser avec le Dieu des Chrétiens.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
Commenter  J’apprécie          10
La prière a toutes les vertus : c'est un appel à Dieu et Il ne manque pas d'y répondre. Elle fait cesser une pluie diluvienne (I, 206), soude un plat cassé (I, 236), recolle une pierre (I, 83), fait remonter du fond d'un lac le fer d'une faux qui vient se replacer sur le manche (I, 238), change le bois ou les pierres en gemmes fines (I, 83), durcit l'eau sous les pas des (I, 286), les cerfs parlent (I, 170), des tombeaux s'exhalent de merveilleuses odeurs (I, 400), coule la manne (I, 44) ou de l'huile (I, 51).

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
Commenter  J’apprécie          00
Ouvrons la Légende dorée, que Jacques de Voragine achève avant 1264. Amand (I, 206), Marc (I, 303), Pierre (I, 415), Thomas de Cantorbery (I, 94) et d'autres saints guérissent cécité, surdité, mutisme, invalidité, paralysie, sont les dignes successeurs des apôtres et, comme eux, ont été investis d'une parcelle des pouvoirs divins. Les dragons et les reptiles, figures de l'antique ennemi, ne résistent pas aux regards, aux injonctions, aux coups ou aux signes de croix de Silvestre (I, 104 s.), Hilaire (I, 124), Georges (I, 297) et Marthe (II, 21 sq.). La mort recule devant les prières de Philippe (I, 330), de Pierre (I, 415), de Thomas (I, 93) et de Paul (I, 429). Les démons et leurs suppôts, les magiciens, fuient devant Julien (I, 172) et Georges (I, 299), et le Moyen Âge garde vivant le souvenir des duels qui opposèrent Pierre et Simon Mage, Silvestre et Zambri. Le fer se brise ou s'amollit sur le corps des martyrs (I, 307), les anges délivrent les fidèles des cachots où les a jetés le paganisme (I, 208 ; 219 ;307 ; 394), Dieu éteint le feu sur lequel on torture les chrétiens (I, 199), change le plomb fondu en un bain tempéré (I, 208). Le signe de croix brise les coupes pleines de poison (I,237), et Grégoire le Grand raconte dans ses Dialogues (III, 5) qu'il rend le poison inopérant.
Les oiseaux apportent aux prisonniers ou aux ermites nourritures et hosties (I, 197 ; 282 ; 395), le feu du ciel consume les païens que la terre engloutit (I, 300), détruit les temples (I,396).

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
Commenter  J’apprécie          00
Ce type de merveilleux, souvent appelé « surnaturel », repose sur un postulat clairement exprimé par saint Luc (I, 37) : rien n'est impossible de la part de Dieu. La merveille, le miracle, relèvent ici de l'acte de foi : on ne cherche pas à les expliquer, on les reçoit comme un message, on y voit la trace de la toute puissance divine, on y trouve la marque des interventions de Dieu dans notre monde. Cette attitude psychologique explique le nombre de stéréotypes employés dans la légende hagiographique (Legende) qui reprend, imite et amplifie les données bibliques.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
Commenter  J’apprécie          00
La vie médiévale est certes ponctuée de fêtes religieuses, rythmée par les travaux des champs et les saisons, coupée de crises politiques ; elle connaît aussi des phénomènes inexplicables ressentis comme des menaces et des augures.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
Commenter  J’apprécie          00
Le merveilleux médiéval ne peut toutefois se comprendre que si l'on a une idée précise de l'attitude mentale de l'homme de cette époque.
Au Moyen Âge, tout ce qui remet en cause une certaine conception de la réalité, va à l'encontre des connaissances et de la raison, suspend le cours du quotidien, bref, offre un contre-poids à la routine et à la banalité, relève du merveilleux.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
Commenter  J’apprécie          00
S'il fut une époque où l'on crut tout possible, ce fut bien au Moyen Âge : l'Occident médiéval baigne dans ce que l'on a coutume d'appeler le merveilleux.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
Commenter  J’apprécie          00
Depuis un quart de siècle, nous nous sommes attachés à découvrir ce qui se cache derrière le merveilleux de la littérature de divertissement et, dans maintes publications, avons tenté de mettre en évidence l'unité des croyances par-delà la dichotomie entre monde roman et monde germanique. Dans ce livre, nous proposons un bilan provisoire des principaux axes e nos recherches, poussé par le désir de montrer sur quel matériau se sont appuyées nos analyses antérieures, documents et études que les critiques n'ont guère pris la peine de vérifier.
Nous traiterons donc d'abord du merveilleux, puis de ce qu'il recouvre avant de nous attacher à quelques individus singuliers, tout en sachant que la quête de cet univers des croyances est loin d'être achevée.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          00
On l'aura compris : étudier l'univers des croyances du Moyen Âge est une œuvre de longue haleine et semée d'embûches. Ce type de recherche est obligatoirement pluridisciplinaire s'il veut proposer autre chose que des hypothèses en l'air et des extrapolations ; il doit s'effectuer sur la longue durée et sur une large aire géographique, et non sur un seul siècle et un unique pays, s'il veut tenter d'appréhender les structures mentales ; il doit, en premier lieu, définir de façon aussi précise que possible le lexique des croyances et, surtout, le nom des êtres surnaturels.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          00
Nos sources sont d'abord la littérature de divertissement qui se réfère souvent à ce monde de croyances pour agrémenter les récits, les ancrer dans le réel ou transposer ces realia d'un type particulier : dans la sphère du merveilleux : la dame des bois devient une fée, le génie du lieu, un géant, un dragon ou une autre bête dangereuse. Les romans sont donc à prendre avec précaution : dans le meilleur des cas, ils témoignent de l'existence d'un monde parallèle de croyances d'autant plus étonnantes qu'on les retrouve en grande partie dans les légendes et mémorats plus récents, les enquêtes des ethnologues modernes ont apporté la preuve de leur pérennité.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          00
Cet ensemble forme donc l'une des structures de la société médiévale, il est bien vivant et comporte mille facettes dont les axes principaux sont la croyance en l'existence d'êtres non humains, de personnages pouvant entrer en contact avec eux grâce à leurs connaissances, bref d'un monde hanté dont l'homme n'est certes pas le seul habitant, - d'un au-delà ouvert et d'une conception de la mort selon laquelle les défunts continuent à mener une existence réelle, dans la tombe ou ailleurs, pouvant revenir, parler et même agir ici-bas.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          00
On n'ignore plus que la littérature médiévale est un monde fascinant où voisinent prouesse héroïque et merveilles, contes et légendes, fées et démons. Elle nous présente un univers où tout est possible, ou presque, où les lois de causalité sont encore largement inconnues, où les hommes rencontrent des êtres surnaturels, des monstres et des morts, où l'on se rend dans l'autre monde et où des lueurs jaillissent la nuit des trésors enfouis. À cette époque, la parole était toute-puissante et les charmes, conjurations et bénédictions vous protégeaient des esprits malins ainsi que les phylactères, amulettes, ligatures et médailles pieuses.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          10
Honoré reprend une idée de Grégoire le Grand pour qui les défunts pouvaient expier leurs péchés sur terre, d'où la notion de deux enfers. Albert le Grand distingue l'enfer inférieur, la Géhenne réservés aux damnés, et l'enfer supérieur, le limbe des enfants.
Commenter  J’apprécie          00
Dans Seyfrid à la Peau de Corne, le dragon serait le dernier avatar du génie détenteur du trésor, et son évolution répondrait à la loi des écotypes voulant que chaque civilisation, chaque époque transpose dans ses formes propres les données qu'elle assimile, digère et refond.
p. 33
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claude Lecouteux (143)Voir plus

Quiz Voir plus

Combien de fois ?

🎬 Alors qu'il s'apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous... Ce film de Fred Zinnemann, avec Gary Cooper s'intitule "le train sifflera ... "

une fois
deux fois
trois fois

10 questions
17 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , films , roman , espionnageCréer un quiz sur cet auteur

{* *}