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Critiques de Claude Pujade-Renaud (237)
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Celles qui savaient

De Claude Pujade-Renaud, j’ai lu autrefois son roman (recommandable) "Dans l’ombre de la lumière". J’ignorais qu’elle avait écrit aussi de la poésie. Le présent recueil donne la parole à cinq personnages de l’Antiquité grecque, des femmes dont la vie a été marquée du sceau de la tragédie. Parmi elles, seules Cassandre, Jocaste et Ismène m’étaient déjà connues. Elles ont en commun d’avoir su ou deviné l’avenir, sans pouvoir le changer. L’auteure insiste non seulement sur le destin, mais aussi sur les contraintes sexuelles imposées aux héroïnes.

Pour dire la vérité, je n’ai pas été très sensible aux textes de ce recueil (qui est particulièrement mince). D'ailleurs, ils font référence à des épisodes antiques que la plupart des lecteurs ignorent.

Je mets en citation un court extrait de la pièce intitulée "Cassandre".

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Celles qui savaient

Le destin tragique de cinq femmes, Cassandre, Oenonè, Okyrhoè, Jocaste et Ismène. Destin tragique pour ces femmes issues de la mythologie grecque car elles SAVAIENT ce que les autres ignoraient et que, elles-mêmes, auraient dû ne pas savoir afin de préserver leur bonheur. Bonheur qu'elles n'ont pas pu trouvé car Ce savoir était en fait une sorte de malédiction pour elles.

Des femmes qui aimaient des hommes qu'elles n'auraient jamais dû aimé et qui ont contribué à les mener à leur perte.



Un très beau texte poétique où rimes et proses s'alternent mais pas toujours facile dans sa compréhension (ce qui justifie ma note mitigée pour cet ouvrage). Cependant, étant passionnée de mythologie, ces destins de femmes m'ont néanmoins émue, en tant que femme moi-même, et j'en préconise donc la lecture, autant aux hommes qu'aux femmes d'ailleurs. Un très court ouvrage, très vite lu, très bien écrit. A découvrir !
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Chers disparus

Etre l'épouse d'un écrivain est une charge complexe. Ces cinq femmes l'ont vécu de manières différentes, accompagnatrices dévouées ou femmes attendries gérant le quotidien, ou équipière assumée, elles ont pour mission de finaliser l'œuvre de l'Homme. Commence alors pour chacune le tri, la relecture, le classement et parfois la censure. Ces ultimes étapes à la fin de leur vie, sont autant d'occasions de revivre ces instants de bonheur, de crise au détour d'une lettre d'amour ou d'un manuscrit oublié.

Claude Pujade-Renaud nous offre par cinq fois l'occasion de découvrir l'auteur par le biais de la femme, que serait-il sans elle?
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Chers disparus

Cinq récits, portraits de veuves, femmes de caractère, épouses d'écrivains célèbres de la fin 19ème, début 20ème siècle (Michelet, Renard, Schwob, Stevenson, London). Toutes, elles les ont aimés, soutenus, inspirés, soignés. Muses et accompagnatrices, elles se révèlent à elles-mêmes et sortent de l'ombre après le décès de celui qui prenait tant de place, se préparant à publier son oeuvre dont elles censurent parfois des passages dérangeants, avec culpabilité. Elles revivent le chemin parcouru, semé de bonheurs et de blessures et , lucides, lèvent le voile sur les secrets de famille, découvrent de nouvelles facettes de l'être cher et de leur vie de couple à la lecture de l'intégralité de l'oeuvre ou du journal intime du disparu.
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Chers disparus

Quel plaisir de découvrir, sous la fine plume de Mme Pujade-Renaud, ces veuves qui, dans l'ombre, ont oeuvré pour la postérité, la pérennité des écrits de leurs illustres maris, jouant un rôle essentiel dans leur créativité émotionnelle... pas seulement épouses aimantes mais aussi collaboratrices, co-autrices, inspiratrices, parfois dénigrées par l'entourage professionnel, amical, familial, les jugeant profiteuses, mauvaises influences, censeuses.



Héritage littéraire pas toujours facile à gérer, à "digérer", devant certains journaux, cahiers dérangeants voire inconvenants, chez Jules Renard, Jules Michelet.



Cinq portraits fouillés, sans être décortiqués, qui se lisent avec fluidité et grand intérêt.
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Chers disparus

Livre étrange. La continuité de style rend délicat le passage d'une veuve à l'autre. Même si l'auteure tente de nous aider par des liens, des allusions annonçant le suivant ( Schwob et Renard, bien sûr les plus évidents) ou des allusions, des références (la veuve de London s'adressant à celle de Stevenson).

Que dire des révélations qui y sont faites, des allusions, des réponses aux accusations portées contre ces femmes ? Je ne lirai plus jamais du même oeil le Journal de Jules Renard, tant aimé autrefois.

Le parti pris est celui de donner une voix à celles qui ont lutté pour faire perdurer l'image de leur homme écrivain. Il est difficile d'y démêler le vrai du faux, si faux il y a. Cela nécessiterait très probablement de se pencher en détail sur chacun des auteurs concernés.

Et puis, il y a quand même un manque de fil rouge plus solide d'un auteur à l'autre. Le lien tient plus à leurs veuves qu'à leur oeuvre. Je reste sur une sensation d'inachevé.

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Chers disparus

Jules Michelet, Robert Louis Stevenson, Marcel Schwob, Jules Renard et Jack London. Des écrivains plus ou moins lus ou connus de nos jours, qui tous ont laissé à leur mort une veuve désolée, et aussi face aux documents, lettres, journaux, laissés par l'époux, et dont elles vont s'occuper. Parfois en censurant, comme Athénaïs Michelet ou Marie Renard, cette dernière brûlant carrément l'original du journal (elle avait laissé copier auparavant ce qu’elle avait décidé de laisser passer).

Pas facile d'être l'épouse d'un grand homme, parfois d'un malade... Pas facile d'être accusée de trop empiéter sur son oeuvre....

Curieusement, ou pas, puisqu'ils ont vécu globalement à la même époque, certains de ces couples se sont connus, ou admirés. Schwob est même allé en pèlerinage en Polynésie où est mort Stevenson.Les Stevenson et les London ont effectué à des années de décalage un voyage dans les eaux du Pacifique (pas si pacifique que cela). Fanny Stevenson est l'auteur de La croisière de la Janet Nichol (disponible à la bibli).



Claude Pujade-Renaud a su donner vie à ces femmes plus ou moins dans l'ombre, à partir sans doute de parutions moins accessibles, tout en laissant parfois libre court à son imagination, évidemment.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Chers disparus

L'auteure se met à la place de veuves d'écrivains célèbres de la fin du XIXème siècle (ce qui permet un lien entre elles). Femmes (et leurs compagnons) très différents les uns des autres, parfois amis, parfois ennemis. Ce livre est le récit à peu près chronologique, de leur long veuvage (ces écrivains sont morts jeunes et leurs veuves âgées) : Stevenson, Schwob, Renard et London.
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Chers disparus

Très intéressant et d'écriture fluide : on découvre ou redécouvre ces écrivains célèbres fin 19è, début 20è siècle, par le regard de leurs veuves qui consacrent le reste de leur vie à finaliser l'oeuvre de leur homme - en y jetant par ci par là un oeil quelquefois surpris, quelquefois choqué, mais toujours admiratif et témoignant de l'amour qu'elles ont partagé avec leur mari - et sans s'appesantir sur les tâches qu'elles ont assumées pour permettre à leurs hommes de devenir de grands écrivains. Chapeau mesdames ! et merci à Claude Pujade-Renaud de nous les faire découvrir.
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Dans l'ombre de la lumière

Portrait intime et romancé de la compagne d'Augustinus avec laquelle il eut un fils. Claude Renaud-Pujade imagine leur vie de couple, leur relation très amoureuse, passionnée et érotique, un Augustinus aimanté par les plaisirs de la chair et sa compagne Elissa en admiration pour le brillant étudiant, puis professeur de rhétorique. Tous deux adeptes du manichéisme qui rejette l'Ancien Testament, alors que la mère d'Augustinus, est une fervente catholique qui nourrit de grandes ambitions pour son fils. Cette mère dominatrice, trompée et humiliée par un mari païen, a transféré tout son amour et ses aspirations sur Augustinus qui la craint et la tient à distance en quittant Carthage pour Milan, puis Rome. Orgueilleux, il finit par se rallier à sa cause, renie le manichéisme pour se tourner vers le catholicisme et répudie sa compagne. Elissa a trouvé refuge à Carthage, sa ville natale, auprès de sa soeur et de son beau-frère, païens et tolérants. Auprès d'eux, elle tente de faire le deuil de son amour et de son fils disparu. Lors de la venue à Carthage de l'évêque d'Hippo Regius, Augustinus, pour un prêche, Elissa revit leurs 15 années de vie commune avec douleur mais avec la fierté d'être restée fidèle à ses convictions. En toile de fond, les croyances et les conflits entre païens et chrétiens : manichéens, ariens, donatistes, catholiques et la progression des Barbares qui, bientôt, vont traverser l'Italie et franchir la méditerranée avec leur cortège de pillages, massacres, sièges et famines.
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Dans l'ombre de la lumière

"Les confessions de St Augustin" Ce titre figure dans ma collection de livres , dans un placard, jamais je n'aurais imaginé qu'un jour, l'envie me viendrait de reprendre cette lecture oubliée depuis tant d'années. Claude Pujade-Renaud a su, à travers la voix de cette femme aimée passionnément , puis répudiée par Augustinus, au 4ème siècle, redonner vie à cet homme, et nous parler des religions, celles de l'époque bien sûr, mais aussi celles de toujours , avec leurs passions aveugles, leurs débordements, leurs injustices , donc leurs limites. Un beau, très beau livre.
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Dans l'ombre de la lumière

Ce roman donne la parole à Elissa la compagne du saint homme avant qu'il n'entre en religion, dirons nous.

Elle observe de loin l'évolution et l'ascension de celui qu'elle a aimé.

Un texte plein de contradictions: Elissa la manichéenne qui de ce fait doit nier le corps a des regrets très sensuels (est-ce bien utile ici d'ailleurs...) et Augustin est d'abord grammairien (art du discours qui peut être vide) puis s'intéresse à la philosophie (recherche de la vérité, doute) avant de se lancer dans le christiannisme et dans ce qu'il a parfois de plus intransigeant (sa réaction face aux rescapés de Rome ravagée par les Barbares).



Ce qui m'a particulièrement intéressée: les doutes, l'évolution intellectuelle et humaine des personnages, dont Claude Pujade-Renaud parfois à nous rendre témoin. Elissa, femme seule et blessée qui revient dans sa famille, Faona sa soeur et son beau-frère braves "païens", Paulina riche patricienne, Sylvanus le savant copiste infirme de corps mais dont l'esprit est toujours en éveil et toute une galerie de personnages aussi attachants qu'intéressants..... Sauf peut-être Monnica, "the" belle-mère.....



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Dans l'ombre de la lumière

Belle évocation de la vie dans l'Empire Romain au moment où il ne va pas tarder à s'effondrer, Rome, Mila, Carthage. Cette évocation se fait par le truchement d'Elissa, compagne répudiée d'Augustinus, futur Saint Augustin, alors qu’ils étaient tous les deux adeptes du manichéisme.



Augustinus apparait comme un homme aimant la vie, l'amour, les plaisirs et il partage avec Elissa, sa compagne, et Deodatus, leur fils, une vie agréable dont les plaisirs ne sontpas absents.. loin de là.



Petit à petit, sous l'emprise de sa mère, Monica, future Sainte Monique, Augustinus se convertit au christianisme et pour satisfaire ses ambitions répudie Elissa pour un mariage arrangé (qui ne se fera pas)



Du jour au lendemain, Elissa quitte Augustinus mais il reste dans ses pensées et dans son cœur. Elle ne comprend pas ce total revirement . Elle va le revoir, l’écouter prêcher lorsqu'il est évêque d'Hippone.



Un beau portrait de femme, amoureuse et fidèle à son amour déçu. Beaucoup de sensibilité dans l'écriture.



Beaucoup de détails sur la vie dans l'Empire Romain d'Afrique du Nord à cette époque



On peut cependant être dérouté par le récit qui alterne les événements du passé et ceux du présent de manière systématique..
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Dans l'ombre de la lumière

Le sujet ne m'est pas familier, je ne connais pas St Augustin sinon pour ce qu'il est le père des préceptes ''modernes'' du catholicisme. C'est à peu près tout ce que j'avais en tête.

C'est donc tout une découverte pour moi, et j'avoue que faire la rencontre de ce philosophe chrétien par le biais de sa plus grande faiblesse, sa plus grande souffrance, son plus beau plaisir, son immense péché fut plus que séduisant, fascinant.



Supposer cette femme inconnue, tombée dans l'oubli, emportée dans l'ombre de l'Histoire par la révélation de Dieu faite à un homme d'esprit, c'est comme comprendre autrement la symbolique incarnée du péché originel, et reconnaître une fois encore à la femme la puissance de son pouvoir dans le sacrifice fait à l'homme.



En écoutant le récit en deux tons d'Elissa, j'y ai reconnu des femmes, nombreuses...une part de chacune, une part de moi.



Si le style de l'auteure peut être déconcertant en début de lecture, car elle rapporte l'histoire d'Elissa comme une confession de cette dernière à la fois dans le passé et le présent, très vite j'ai écouté la voix d'Elissa portée par ma lecture.



Impossible alors de laisser le livre à moins de s'y contraindre vivement.



Au delà du roman, j'y ai entre-aperçu des notions philosophiques très floues à mon esprit, la lecture de ce livre me donne envie de voir plus loin sur les chemins de St Augustin et à travers lui ceux de la chrétienté lorsqu'elle était encore organisée en sectes (Catholiques, Manichéens, Ariens... ) Pourtant plus de 300 ans séparent le Christ d'Augustinus de Thagaste dit l'Evèque africain. Une aventure qui va toucher à la spiritualité m'attend sans doute...
Lien : http://ecrireenplus.canalblo..
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Dans l'ombre de la lumière

Pujade-Renaud Claude, – "Dans l'ombre de la lumière" – Actes Sud, 2013 (ISBN 978-2330015268)



Rien que le côté gnangnan du titre aurait dû m'alerter, mais bon, c'était censé causer de la vie de Saint-Augustin, bien sûr (féminisme de l'auteur oblige) sous l'angle de vue de sa concubine qui a réellement existé, et qu'il répudia plus tard.



Hélas, il s'agit encore et toujours de cet auteur qui ne nous épargne rien des hémorroïdes du grand homme, mais ne fait qu'effleurer les affrontements avec les donatistes ou les pélagistes, et même le manichéïsme (réduit au brillant des pastèques) auquel l'héroïne est pourtant supposée rester fidèle.

Selon la bien-pensance (genre Télérama et autres turlututus de même acabit), il s'agirait d'un magnifique "livre de femme"...

Comment peut-on ainsi s'ingénier à passer à côté de son sujet ?



Et pour faire connaissance avec Saint-Augustin, mieux vaut lire le "Sermon sur la chute de Rome" de J. Ferrari…

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Dans l'ombre de la lumière

Carthage, 4e siècle. L'empire romain quitte ses dieux en devenant chrétien, et les Barbares et Vandales s'enhardissent dans leurs expéditions destructrices. Augustin pas encore Saint, évêque d'Hippone, écrit les Confessions. Sa compagne, mère de son enfant, concubine répudiée, femme de peu, aide son beau-frère potier et nous raconte ce qu'elle sait du grand homme dont tout le monde parle, et dont nous suivons la trajectoire par l'intermédiaire d'un copieur de textes.

Le contexte est intéressant, d'autant plus que c'est une période historique où je suis peu allée, mais... la narratrice dit elle-même qu'elle ressasse et c'est pour moi tout le problème de cette lecture : je n'ai pu éviter un ennui né du ressassement des souvenirs, des blessures, et du manichéisme (combien de fois est-ce répété : "je me nourris de la lumière des fruits" ?) face au dogme chrétien.
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Dans l'ombre de la lumière

Un coup de cœur pour se beau roman. La passion amoureuse qui lia saint-augustin et Elissa pendant 15 ans nous est conté par cette dernière. Depuis répudié par cet Évêque, elle revient sur cet amour et le fils qu'ils ont eu.

Ce roman très bien écrit fait réfléchir et nous emmène vers les textes de saint-augustin.
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Dans l'ombre de la lumière

Ce livre est lumineux, l'écriture aussi , comme Elissa, congédiée, sans autre forme de procès par " Saint " Augustin.
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Dans l'ombre de la lumière

Voilà que je découvre en triant le bon grain de l'ivraie parmi mes bouquins, le Vita Brevis de Jostein Gaarder, Claude Pujade ne s'en est-elle pas sérieusement inspirée dans son roman historique? Voici la résurrection d'un personnage dont je n'avais même pas idée, la maîtresse de Saint Augustin, ciel, une manichéenne convaincue qui aurait partagé le lit de ce fils de chrétienne pendant plus de quinze ans (il y a 20 siècles)!

Ce roman biographique autour d'une amante et d'une mère délaissée au moment de la chute de l'Empire romain m'a beaucoup plu.

Une redécouverte d'un des Pères de l'Eglise, menée par une féministe.
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Dans l'ombre de la lumière

Une belle et bonne surprise pour moi ! Ce roman est remarquable à divers titres. D'abord pour ses personnages principaux. Elissa est une amoureuse déçue et ambivalente, dont on suit le parcours avec une réelle empathie. Mais il y a surtout Augustinus (que, au XXIème siècle, nous appelons communément Saint Augustin): la pensée mais aussi le vécu de ce Père de l'Eglise sont très bien connus, notamment grâce aux extraordinaires "Confessions" qu'il a écrites et qui sont parvenues jusqu'à nous. Un homme extrêmement brillant, ardent, allant tout au bout des choses, mais aussi tourmenté, variable dans ses convictions et... très sensuel. Un adulte qui est resté sous l'influence de sa mère, elle aussi exceptionnelle: Monnica (Monique). Freud, s'il avait voulu se pencher sur cette mère et ce fils, aurait sans doute écrit beaucoup de choses sur leur relation ! Monnica, fervente chrétienne, voudrait bien qu'Augustinus suive ses pas. Il le fera assez tardivement, répudiant sa concubine chérie, Elissa. Il deviendra un chrétien exigeant, presque fanatique, austère, avant d'être choisi comme évêque de Hippo Regius (actuellement: Annaba) dans sa province d'origine en Afrique du Nord.

Mais il y a plus. La vie quotidienne dans les villes où Augustinus a habité est montrée d'une façon vivante; le lecteur ressent l'authenticité des descriptions d'atmosphères, très différentes dans les villes d'Afrique, à Rome ou à Milan. L'ambiance particulière de l'époque est aussi bien rendue: tout est en train de changer. L'Empire romain est en décadence et les Barbares sont de plus en plus menaçants (les Vandales assiègeront bientôt la ville de Hippo Regius). Sur le plan religieux, le christianisme triomphant - mais embarrassé par des hérésies - le paganisme et le manichéisme se disputent les fidèles, dans une coexistence qui n'est pas vraiment pacifique.

Quant à l'écriture de Claude Pujade-Renaud, elle est simple et accessible, sobre mais chaleureuse. Elle trouve les mots adéquats pour bien évoquer les sentiments et les atmosphères. L'ensemble des qualités de ce roman en font une vraie réussite.

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