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Critiques de Claudie Hunzinger (379)
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Bambois, la vie verte

J'ai du lire ce livre, chez un ami je pense car il n'a jamais habité mes étagères… Un souvenir de lecture agréable, il renvoie à une époque où les chemins bifurquaient facilement à la sortie du lycée ou de la fac…Serait-il aussi simple de choisir la "Vie verte " aujourd'hui, alors que les fils d'agriculteurs peinent à rester sur leur terroir?
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Bambois, la vie verte

Retour en arrière que j’aurais pu faire après la lecture de Survivance mais que je choisis de lier avec des récits de montagne.



Qui n’a pas rêvé un jour de grimper sur le flanc d’une montagne d’y construire un chalet et là de vivre de peu.

Mélu et Pagel s’installent dans les Vosges, dans une ferme où ils vont tenter d’élever un troupeau. Vivre de ce troupeau est forcément difficile et d’un rendement précaire. La météo est parfois capricieuse, la vie un peu difficile dans cette ferme au confort spartiate.

Mais rien n’arrête nos rêveurs, les kilomètres à faire pour assurer un minimum grâce aux poste de Mélu comme prof de dessin qui pour se faire enfile « des habits propres chaque semaine »

Les naissances sont partout, Chloé puis Robin, mais aussi les agneaux qu’ils faut mettre au monde, soigner, tondre pour permettre le travail de la laine.

Filer, teindre, tisser pour le plaisir, pour la subsistance aussi.

Les amis sont là et de nouveaux arrivent pour rencontrer ce couple marginal, différent, entreprenant. Ils partagent « les projets, les rires, les rêves »



Ce couple en a fait rêver plus d’un je garde précieusement ce petit livre qui, disparu une première fois dans une inondation, a repris sa place dans ma bibliothèque.

Le genre de témoignage qui incite à la réflexion aujourd’hui encore sur la surconsommation, qui incite à s’interroger et à vivre un peu autrement.

Passez un peu de temps sur les chemins des Vosges vous ne le regretterez pas.
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Bambois, la vie verte

Savoir être païen

Pour le couple Hunzinger au cœur de ces années soixante l’évidence est de retourner à l’essentiel, la terre. Pagel et Mélu s’installent dans les Vosges et se retroussent les manches. Il faut acheter une ferme, de la terre, ils commencent par un élevage de brebis mais celles-ci sont destinées à l’abattoir…

Ensuite ils vont s’adonner au tissage, cette laine qui leur offre des merveilles.

C’est âpre, difficile, il y a beaucoup d’enthousiasme et parfois des désillusions, il faut savoir surmonter le manque, la peur de l’absence d’argent et les dettes qui s’accumulent. Ce n’est pas être fou ou insouciant, c’est construire un projet qui vous fait être ce que vous êtes au plus profond de vous-mêmes. Même la solitude s’invite et il faut l’apprivoiser.

Il y a de fabuleuses rencontres, des gens de passage, ceux qui reviennent, des liens qui se nouent.

Il y a l’amour entre ces deux-là, comme une évidence, une communion d’âme et tout cela n’aurait pas été vivable sans cet amour-là.

Et la littérature comme étai : « L’appétit aiguisé par une solitude bien poivrée ; et la démangeaison d’avoir tant empoigné les orties de la réalité nous tient, que sait apaiser la main des blanches lectures. »

Alors cela a pu faire se gausser les bien-pensants , ceux qui savent mieux que les autres, mais il faut s’incliner devant un constat simple, ce couple est là au cœur des Vosges, au cœur de la nature depuis soixante ans.

Ils ont tout surmonté et vivent en communion avec cette nature et ses saisons qui ont fait battre leur cœur et couler leur sang avec plus de force.

Ils sont devenus ce qu’ils voulaient être.

« […]c’est ça qui était si bien, et cette nécessité où nous étions de rendre les objets joyeux et utilisables. »

J’ai découvert ce récit à sa sortie en 1973, la même année que Les choses de Pérec, comme un effet miroir.

Cette réédition de Bambois est sublime, accompagnée de photos en noir et blanc de cette vie qui foisonne, qui jaillit joyeusement, compagne des voix qui s’élèvent dans ce récit au plus près de ce qui est vécu.

Car il s’agit bien de partager et non pas de donner une leçon de morale.

C’est un carnet de bord qui s’ouvre à nous, nous incite à être vigilant sur cette nature qui nous offre tout. Rien à voir avec une mode, une lubie.

L’amour des animaux est omniprésent et dans le respect de ce qu’ils sont, l’histoire de l’ânesse Utopie est magique.

C’est de cette profondeur que s’écoule l’essence, la saveur de la littérature de Claudie Hunzinger, il n’y a pas de posture juste ce respect la vie.

Je la lis depuis longtemps, la relis et chaque fois je découvre des pépites qui m’enrichissent.

Tous ses livres cultivent l’authentique et cette valeur perdurera.

Une ode à la vie chaque fois renouvelée qui m’enchante car c’est une émotion absolue.

©Chantal Lafon




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Bambois, la vie verte

En 1966, Claudie (Mélu dans le récit) et son mari Francis (Pagel) décident de se lancer dans l’élevage de moutons dans les Vosges alsaciennes. Pagel a une formation d’éleveur de l’école de Rambouillet et Claudie est professeur d’arts plastiques. C’est d’abord une petite ferme puis une plus grande plus haut qu’ils s’offrent et enfin un troupeau venu de la Sarthe. Ils tirent leur vie de la nature, précèdent le fameux « retour à la terre » de la mouvance soixante-huitarde.

Les moutons seront des « porte-laine », laine qui sera teinte avec les ingrédients de la forêt (lichens, fleurs diverses, fougères…) et ensuite tissé sur un métier à tisser commandé en Suisse sous les instances d’un moine ermite qui leur montre comment le manipuler. Il y a la nature souvent les bras tendus mais aussi les saisons comme l’hiver avec, à l’époque, de grandes hauteurs de neiges. Les joies sont simples. Claudie tire sa joie justement de cette lutte, une joie qui demeure à l’instar des paysans de Giono que je suis en train de lire en parallèle.

Il y a les amis qui passent, vagabonds, étrangers, routards qui laissent leur amitié leur travail ou des objets confectionnés. Puis il y a les fâcheux, curieux qui les admirent secrètement mais qui n‘oseraient pas franchir le pas de se mettre en retrait du monde et pas tous bien perçus par Claudie qui pense que ceux qui vivent dans les villes et qui lui disent « quel courage ! » ne veulent pas de cette vie où l’on se lave à l’eau froide et on l’on ne sait de quoi demain sera fait. Elle est heureuse comme ça mais ne se rend pas compte que tout le monde ne peut comprendre ou ne peut le faire. C’est ce que lui a reproché Charlie Hebdo justement cité en préface par Pierre Schoentjes : si tout le monde faisait comme eux, leur espace serait vite envahi. C’est déjà bien assez que les chasseurs tuent les bêtes familières et que les promoteurs coupent des arbres pour y installer des chalets pour touristes. Eux, sont déjà cinq ou six à rêver d’un nouveau village avec boulangerie, fromagerie et jardin potager. Les tissages de laine de mouton teinte se vendent bien aux expositions des grandes villes de cette époque : finalement les gens des villes les font vivre un peu. Que Claudie soit tombée amoureuse de cet endroit et s’y sente complétement intégrée, c’est indéniable. Parmi les gens de passage, certains restent, d’autres pas, d’autres encore se posent des questions sur leur vie future. Claudie-Mélu a choisi et c’est une grande chance pour elle.

Le lecteur est bercé chaudement par cette nature à la fois hostile et généreuse où les bêtes apportent leur chaleur et les livres ont leur importance. Les quatre éléments, le ciel et ses étoiles font partie intégrante de cette harmonie qui s’est instaurée à Bambois. Mention est faite au livre contemplatif, Walden de Thoreau, les poètes surréalistes, Charlie Hebdo.

Ce n’est pas un roman mais plutôt un témoignage à deux mains Pagel écrit aussi quelques faits sur l’élevage des moutons mais il n’a pas toujours le temps, le travail est rude et chacun le fait de son mieux parce que chacun le fait dans la joie renouvelée. C’est un des premiers livres sur la décroissance. Publié en 1973, il vient d’être réédité et cela ne me semble pas un hasard.

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Bambois, la vie verte

Installation d'un jeune couple d'éleveurs de moutons dans les Vosges au début des années 1970, ce livre m'a marqué profondément . Notre utopie c'était ça !
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Bambois, la vie verte

Pour celles et ceux qui ont lu "la survivance" Bambois est un récit dont des extraits sont repris dans le roman, à quarante ans de distance. Sous forme de journal, nous suivons l'arrivée et l'installation d'un jeune couple dans une petite maison isolée dans le massif des Vosges, en 1965. Mélu donne encore des cours de dessin à Colmar, Pagel veut s'installer comme berger après avoir fait l'école de Rambouillet.



Ils sont jeunes, inconscients de ce qui les attend, mais pleins d'envies et de projets. Ils veulent vivre en contact avec la nature, le plus simplement possible, à l'écart de la société de consommation qu'ils voient arriver.


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Bambois, la vie verte

France, fin des années 1960. Las de la ville, Pagel et sa compagne Mélu décident d’élever des brebis dans une ferme des Vosges.



C’est de sa propre expérience que s’inspire Claudie Hunzinger dans ce livre/témoignage publié en 1973. Et quarante ans plus tard, ce texte n’a pas pris une ride (il entre par exemple en résonnance avec l’intéressant documentaire Anaïs s’en va-t-en guerre, qui raconte l’itinéraire d’une jeune agricultrice qui s’installe en Bretagne). L’auteure décrit de manière très vivante les aléas de la création d’une ferme par d’anciens citadins : le scepticisme de voisins installés depuis des générations, les dettes qui s’accumulent, les conditions de vie précaires… mais aussi les petits bonheurs, les rencontres pleines de richesse que permet une telle expérience. L’histoire est écrite comme un journal, non dénué de poésie, avec une narratrice principale, Mélu, et quelques interventions de son compagnon, qui permettent d’avoir un autre regard sur les évènements.



Un récit et plaidoyer passionné pour un mode de vie différent.

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Bambois, la vie verte

Un retour à la nature, à la terre en 1966 (livre paru en 1973). Toute une époque !

Il s'agit de la vraie vie de l'auteure et de son mari (le texte est écrit à deux voix sous forme de journal). Le couple part de rien, s'installe dans une vieille ferme des Vosges sans aucune commodité, achète des brebis, font de l'élevage et du tissage (tapis, coussins, sacs… souvenez-vous !). Ils teignent leur laine avec les plantes tinctoriales de leurs montagnes, obtiennent des couleurs vives et variées. Ils se passionnent et s'enrichissent (à tous les points de vue, sauf financièrement).



Une aventure humaine ancrée dans son temps mais qui en réalité n'a pas d'âge. Récit d'une vie libre en marge du monde, d'une expérience réelle, concrète qui n'est pas sans soucis ni contraintes.

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Bambois, la vie verte

Certainement l'un des livres qui m'a le + touché dans ma vie de tout jeune lecteur. Sincère, passionnant, émouvant, cet éloignement de la vie citadine polluée et polluante me parlait totalement. Loin de tout, vivre son rêve, sa vie, un livre qui respire la liberté et la nature. A lire absolument !!!

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Bambois, la vie verte

Dans les années 70, un jeune couple, Mélu et Pagel décide de vivre au plus près de la nature.

Après avoir fait l'école de bergerie de Rambouillet, Pagel est prêt à devenir berger. Alors, le couple trouve une petite fermette dans les Vosges et s'y installe.

Bambois, la vie verte c'est leur vie quotidienne évoquée sous forme de journal et de chroniques : les premières brebis, l'hiver, le métier à tisser, les enfants et l'arrivée des uns et des autres (amis, animaux...)

Une vraie leçon de vie loin des centres commerciaux!
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Elles vivaient d’espoir

L'histoire me donnait très envie, mais le style m'a fait abandonner très vite cette lecture...
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Elles vivaient d’espoir

L’auteur :



Née en 1940 en Alsace, Claudie Hunzinger poète, peintre et plasticienne. Elle a publié en 1973 un récit, Bambois la vie verte. Elles vivaient d’espoir est son premier roman.



Le livre :



La narratrice rend hommage à sa mère en reprenant une partie de sa correspondance, de sa jeunesse à son mariage. Elle explore en particulier la relation que celle-ci entretenait avec une amie, Thérèse. Au-delà de cette histoire de famille, c’est la guerre et la situation périlleuse des Alsaciens durant celle-ci qu’évoque de manière très forte ce roman.



Ce que j’en ai pensé :



Il se trouve que j’ai lu ce livre il y a deux semaines, mais que j’ai été un peu flemmarde et que je n’en fais la critique qu’aujourd’hui. Or, ce n’est pas juste pour l’auto-flagellation que je vous dis cela, mais bien parce qu’entre temps, j’ai lu Les Années d’Annie Ernaux, qui m’a fait forte impression. Les deux romans sont un peu dans la même veine, même si le projet d’Annie Ernaux est plus étendu dans le temps, plus ambitieux, moins intimiste également (alors qu’ici l’auteur nous plonge dans l’intimité de sa mère.)



Du coup, en comparaison, je suis un peu déçue. Certes c’est bien écrit, l’histoire est prenante, elle se mèle à l’Histoire, ce que j’apprécie toujours, mais d’une manière un peu rapide : les années se succèdent sans que l’on puisse s’attacher au personnage d’Emma, même si j’ai aimé la liberté qu’elle prend dans ses choix de vie. Cependant je ne les ai pas toujours bien compris, voire je les ai franchement désapprouvés. De plus la question de la guerre me semble être traitée un peu trop légèrement, alors que finalement elle aurait pu développer davantage ce passage. Et elle ne peut échapper à certains topoï littéraires. Au final, peu de surprises dans ce roman.
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Elles vivaient d’espoir

J’en ai lu de très bons commentaires surce bouquin, mais alors je suis désolée, en ce qui me concerne, je n’ai pas du tout accroché. Je m’étais lancée dans cette lecture, justemment, pleine d’espoir au vu des critiques, mais au final : bof. Je m’explique :

L’auteure a repris les carnets de mémoire de sa mère, Emma, relatant ses états d’âmes et aventures dès les années 20, ses amours avec une femme, Thérèse, et des hommes, et franchement, j’ai eu l’impression que ce bouquin se limitait à de simples copiers-collers des carnets de l’aïeule… Je me suis passablement ennuyée. Pourtant, les hsitoires des protagonistes sont très intéressantes et touchantes : la vie des jeunes femmes se préparant au concours d’instit’, leurs recontres, … Mais surtout la période durant la guerre (seconde partie du livre) est beaucoup plus attrayante que la première, avec les désillusions d’Emma dans son mariage, ses renoncements, et la lutte de Thérèse dans la guerre auprès des résistants ; mais j’ai eu la sensation que Claudie Hunzinger n’avait pas assez travaillé ou romancé la matière que lui avait légué sa défunte mère.

En bref : ce texte m’a donné un arrière goût d’ébauche…Quel dommage, avec une mine pareille d’informations !!!


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Elles vivaient d’espoir

La vie est une énigme !

La plume de Claudie Hunzinger m’envoûte par son élégance et sa façon de narrer la vie.

Elle découvre les cahiers tenus par sa mère Emma, femme audacieusement libre.

Emma a été enveloppée de l’amour de sa mère de façon tendrement tyrannique. Cette dernière meurt jeune et dès lors Emma se sent follement libre et osera tout.

Fille d’instituteurs elle se voue elle aussi à l’enseignement. Pour cela, il lui faut suivre une formation à Nancy, c’est là qu’elle va rencontrer Thérèse, jeune fille plus réservée voire effacée. Emma réussira le concours, Thérèse échouera.

Tout cela se passe au début du XX e siècle.

Elles vont être séparées géographiquement mais se retrouveront régulièrement avec audace et liberté.

À Paris elles rencontreront Karl un jeune juif allemand, étudiant communiste balloté par les évènements de l’Histoire.

Emma écrit beaucoup, elle recopie sa correspondance dans des carnets, sa fille y trouvera essentiellement des traces féminines et quelques photos figées, mais c’est toute une vie qui s’ouvre à rebours.

« A travers l’écriture, Emma s’exerçait à vivre. Écrire approfondit (intensément) l’ouïe, le regard, la respiration, la réflexion, la vie. L’esprit s’y fait écho du corps. »

Entre Emma et Thérèse c’est l’amour fou et pérenne , ce qui n’empêche pas Emma d’avoir une passion vertigineuse pour Marcelle, d’aimer François, homme marié, et elle épousera plus tard Marcel un veuf avec deux enfants.

Emma va à la recherche d’elle-même sans se préoccuper du regard des autres. Femme fière et cultivée, elle a conscience de sa valeur.

« Ne jamais consentir au qu’en-dira-t-on familial ou social. La sincérité est le seul chemin. »

La guerre va séparer ces deux femmes. Thérèse va prendre conscience des enjeux du combat et elle va s’engager dans la Résistance, elle y laissera la vie. Une école portera son nom.

Emma en épousant Marcel va vivre en Alsace qui est devenue allemande et épouser les idéaux nazis de son mari. Elle qui n’avait ni Dieu ni maître…

Elle écrit dit-elle pour « donner abri aux fantômes ».

Pour l’auteur, la fille d’Emma, c’est un trajet audacieux d’aller à la rencontre de cette mère, femme libre et passionnée, qui a vécu les méandres de ses contradictions et de ses renoncements.

L’écriture vibre de toutes ces émotions, sensibilité et sobriété sont sœurs pour faire vivre ce destin hors du commun aux lecteurs.

Deux destins, l’une est apaisée par le choix qu’elle fait, l’autre sera tourmentée à jamais.

Un portrait de femme mais aussi celui de la mère solitaire et souveraine.

En refermant ce livre, les lecteurs s’interrogeront sur le sens du concept de liberté, magnifique exemple à méditer.

« L'une émettait de la lumière, l'autre la contenait. »

©Chantal Lafon




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Elles vivaient d’espoir

Plongée dans les archives laissées par sa mère décédée, une femme retrace l’être étrange mais fascinante qu’elle a été. Cahier après cahier, elle découvre l’histoire d’une jeune fille complexe aux sentiments exacerbés, qui n’avait rien d’un ange.



Elles vivaient d’espoir, superbe titre inspiré d’un poème d’Eluard. Les deux héroïnes de ce roman ont en effet été étudiantes puis professeures de lettres dans la France de l’entre-deux-guerres. Emma, mère de la narratrice (qu’on peut identifier à l’écrivaine, qui semble inspirée ici par l’histoire de sa propre mère), noue notamment durant ses études une relation intense avec une jeune fille, Thérèse. C’est en se focalisant ses amitiés et ses amours (une amie résistante, un époux qui s’engage dans la version alsacienne du NSDAP...) que l’auteure choisit ainsi de nous faire découvrir le personnage difficile d’Emma et parvient à nous le faire aimer. Son style, délicat mais factuel, s’accorde bien à ce qu’elle nous raconte. Elle n’atténue pas les responsabilités de sa mère, évite tout pathos ou culpabilisation tardive. Et peu à peu, elle parvient à brosser un bel hommage à ces personnalités d’exception.



Un beau roman, trop peu connu. À découvrir, si ce n’est déjà fait.

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Elles vivaient d’espoir

Ce roman aurait pu être magnifique s'il n'était pas raconté par une tierce personne. Certes, Claudie Hunzinger a souhaité rendre hommage à sa mère et à raconter sa vie au travers des lettres, cahiers et photos retrouvés. Mais ce biais nuit au rythme et à l'émotion de l'histoire.



Car Emma est une femme passionnante. Jeune, elle est une française émancipée. Elle fume, elle vit ses passions tant avec les hommes qui lui plaisent qu'avec les femmes. Intelligente, elle est une amoureuse de la vie et de la littérature.



Pourquoi a-t-elle acceptée de se terrer en Alsace et de s'effacer devant ce mari alsacien qui adhère au parti nazi pendant la seconde guerre mondiale. L'amour, sûrement, mais cela ne correspond pas à ses valeurs de jeunesse. Elle aurait pu fuir avec ses enfants mais elle n'en a rien fait.



" Il avait suffi que cet homme ait besoin d'elle pour que son âme exulte de servitude."



"Il y a pour la femme qui aime, une espèce de volupté à renoncer à elle-même."



Thérèse, son amoureuse de jeunesse, est aussi une femme remarquable.Plus secrète, elle devient une figure importante de la résistance et sera forte jusqu'à la mort.



Les personnages sont donc des êtres passionnés et intéressants, le contexte de la position de l'Alsace pendant la guerre et de la résistance est aussi un sujet riche.



Il me semble que ces tranches de vie transmises directement par Emma et Thérèse auraient pu faire un livre dynamique et passionnant.



Quel dommage d'avoir utilisé ce biais de la fille qui raconte au gré de ses découvertes! D'un autre côté, je comprends la volonté de l'auteur de vouloir rester fidèle aux écrits de sa mère et témoigner avec sa propre perception.
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Elles vivaient d’espoir

Claudie Hunzinger nous livre un roman tragique et poétique, une histoire d'amour audacieuse entre deux femmes, à partir des carnets de sa mère.

Un bel hommage !
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Elles vivaient d’espoir

Un réel bonheur de lecture, une plume somptueuse, douce, caressante qui nous dorlote dans les méandres de cet amour au féminin pour la première partie, celle que j’ai le plus aimé. Car Emma m’a fortement impressionnée, tout en liberté et jouissance, extravagante et ivre de vie alors que Thérèse m’a émue et quelque peu effacée par la majestueuse Emma, mais dans son sillage elle finira par la suivre. Puis il y a Karl, François, tant d’amour à goûter, à dévorer…





Quand vient Marcel enlevant Emma de sa vie fougueuse, Emma “se range” , Emma se marie, Emma devient maman, Emma n’est plus Emma. Cette deuxième partie est consacrée à la vie d’Emma en Alsace, où l’auteur nous dévoile cette partie de la France qui a été maintes fois déchirée, blessure d’être tiraillée par deux nationalités, devoir s’effacer et suivre la marche de l’imposante Allemagne.



La troisième partie retrace le destin de Thérèse Pierre, personnage authentique qui a opéré dans la résistance bretonne. C’est Germaine qui révèle à la fille d’Emma en l’occurrence l’auteur, l’engagement de Thérèse durant la second guerre mondiale.



La quatrième est très courte faisant office de conclusion



Le roman n’est pas un ième X exemplaire d’histoire de guerre, aucunement ressenti cela, mais plus le destin de deux femmes, et c’est la première fois que je lis un témoignage historique côté alsacien.



L’écriture est un pur régal, j’avais mis des post-it au début et chaque page puis j’ai du me raisonner, mon livre n’était plus qu’ailes de papillon “jaune, vert, orange…” j’ai complètement fondu à cette plume si agréable, donnant à ce récit profond et à la fois tragique un voile de tendresse.



Superbe récit …



Beaucoup de passages qui reflètent cet amour des mots, la poésie en filigrane accentuée par la présence de Rimbaud, Eluard… je n’ai pu que succombée, ces cahiers d’écritures, toute une atmosphère qui hume bon l’encre et le papier. Sans compter l’exubérance d’Emma qui nous entraîne follement dans l’aventure. Le punch retombe quelque peu en deuxième partie, l’autre face d’Emma est beaucoup moins éblouissante cependant touchant , on découvre cette autre femme blessée...




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Elles vivaient d’espoir

La vie de deux jeunes femmes, Emma et Thérèse sont dévoilées, par la fille d'Emma, notamment grâce à leur correspondance. Dans les années 30, Emma et Thérèse sont amoureuses, ivres de liberté, intellectuelles et communistes. Peu à peu, leur relation s'émiette. Emma est aussi attirée par les hommes et finit pas se marier avec un Alsacien. La guerre éclate et ce dernier se rallie au parti nazi. Emma est-elle vraiment elle-même ? Comment a-t-elle pu s'amouracher d'un tel homme ? Elle ne peut plus ni lire, ni enseigner et se rattache à ses enfants. Quant à Thérèse, elle est un temps oubliée mais la fille d'Emma décide de partir à sa recherche, ce qui met un peu d'intrigue au roman qui m'a semblé un peu long. Il m'a fallu plus de 150 pages pour réellement m'y accrocher. L'écriture est pourtant belle.
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Elles vivaient d’espoir

"Elles", ce sont Thérèse et Emma, deux jeunes femmes qui, dans les années 1930, sont liées par une amitié - un amour - hors du commun et qui s'écrivent de longues lettres car elles sont séparées par leur carrière. Autant Emma est extravertie, joyeuse, autant Thérèse est calme et discrète, mais toutes deux sont des femmes très modernes. Autour d'elles gravitent des hommes bien sûr, et les évènements en Europe à cette époque les touchent d'autant plus qu'elles ont un ami allemand très proche. Elles auront toutes deux un destin étonnant et plus ou moins tragique...



Voici deux très beaux portraits de femmes - celui d'Emma étant plus complet pour la bonne raison qu'elle est en fait la mère de l'auteur. On s'attache très vite à ces personnages dont la vie suit un cours tout sauf linéaire. C'est un très beau roman, bien écrit, original, qui fait réfléchir sur les choix que l'on fait pour sa vie : en a-t-on fait ce dont on rêvait ?
Lien : http://chezmathilde.canalblo..
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