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EAN : 9782234085190
280 pages
Stock (04/03/2020)
3.55/5   29 notes
Résumé :
« Dans un quart d'heure les images brutes de la tentative d'assassinat du président des États-Unis seront diffusées pour la première fois sur ABC avant de faire le tour du monde. Plus tard on apprendra que l'homme qui a tiré sur Ronald Reagan s'appelle John Hinckley Jr. Plus tard on saura qu'il est amoureux de Jodie Foster. ».

Washington, 30 mars 1981, 14h27, John Hinckley tire six balles sur Ronald Reagan pour prouver son amour à Jodie Foster. Depui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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John Hinckley, le personnage central du livre, est un paumé issu d'une famille typique américaine (la dinde de Thanksgiving est l'occasion de quelques lignes délicieuses). Insatisfait de sa vie, fasciné par la vie rêvée des stars et de la jet set, il fait une fixation amoureuse sur l'encore toute jeune actrice Jodie Foster. Il tentera de l'approcher, sans succès, et lui écrira des lettres amoureuses, sans doute vite jetées au panier.
Pour tenter d'exister, il fera le projet d'assassiner le président des Etats-Unis. Il renoncera devant Jimmy Carter mais passera à l'acte face à Reagan, qui échappera de peu à la mort. Ce livre est aussi un portrait de l'Amérique des années 70, un pays gangrené par une violence décrite dans de courts chapitres intermédiaires relatant quelques assassinats célèbres.
Voilà un livre parfaitement documenté, vivant, alerte, qui passionnera tous ceux que l'Amérique fascine ou simplement intéresse.
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Qu'est-ce qui peut pousser un jeune homme à tirer sur un président des Etats-Unis ?

Clovis Goux se charge de nous éclairer à travers cette fiction, bien documentée, dont le héros n'est autre que John Hinckley, auteur de l'attentat perpétré sur Ronald Reagan en mars 1981.
L'auteur nous introduit dans le quotidien d'un jeune homme de bonne famille, délaissé par son père, sans succès aucun, amoureux fou d'une toute jeune star de cinéma, Jodie Foster. Sans attache, motivé par aucune perspective sociale, le protagoniste, comme d'autres criminels, erre d'un bout à l'autre du pays, tentant régulièrement de s'approcher au plus près de l'actrice adulée.
Si John s'identifie à Travis Bikle, c'est que le personnage central de « Taxi Driver », film culte américain de Scorsese, sorti en 1976, trouve du sens à sa vie en s'inventant justicier. Il sauve l'enfant-pute, Iris, joué par Jodie Foster. C'est un héros, il sort de l'ombre et de la solitude. Il devient célèbre.
John vise la célébrité qui lui permettra d'attirer l'attention de Jodie Foster pour vivre avec elle l'amour fou qui lui permettra ainsi d'échapper à un quotidien sans intérêt.

Lire « Chère Jodie », c'est plonger dans l'Amérique des années 70, où la puissance militaire et économique des USA restent acquises mais où le modèle de société ne séduit plus. Après la guerre terrible du Vietnam, la population se divise, le fossé se creuse entre la jeunesse et ses ainés. Les désillusions et le manque de sens engendrent une société en perte de repères où la violence apparaît comme un exutoire, rendue accessible par la vente libre des armes à feu.
L'auteur nous offre également une balade culturelle dans le cinéma et la musique des seventies, ce qui donne à cette fiction des allures de documentaire. On a du coup envie de revoir ou de relire ses références pour approcher de plus près une réalité américaine à laquelle John Hinckley, comme d'autres, ne s'accrocheront plus.
Si on assiste (et on pressent) la descente aux enfers du protagoniste, c'est aussi parce qu'entre les pages où l'on suit John, l'auteur a introduit, comme des coups de serpe, des chapitres, ultra-courts, relatant avec une précision chirurgicale, les faits divers meurtriers ultra-violents qui ont défrayé la chronique à cette époque-là. L'auteur a également imaginé une correspondance entre John et Ted Bundy. Glaçant. On replonge plus tristement encore dans l'univers perdu de John Hinckley par la suite.

Si je devais rapprocher ce roman d'une oeuvre cinématographique, je choisirais le film fabuleux de Lars von Trier, « The House That Jack Built », sorti en 2018. L'action se déroule aux USA dans les années 70 et nous plonge dans la tête de Jack, un tueur en série qu'on aurait bien imaginé entretenir une correspondance terrifiante avec John Hinckley, dans l'une de ces unités psychiatriques.
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Plongée dans les années 70 avec John Hinckley, jeune homme, perturbé mentalement, attiré par l'actrice Jodie Foster. Cet amour non partagé s'avère néfaste et dangereux au fil des semaines avant l'irréparable, un attentat contre le président Reagan en mars 1981. Ce roman condense un travail très documenté sur ce jeune homme, sa famille, ses envies, ses pulsions, avec en parallèle la carrière montante de la jeune Jodie Foster. Clovis Goux nous renvoie dans les années 70 où les Etats-Unis voient le vernis craquer : montée en puissance des armes à feu, désillusion économique & sociale, les valeurs familiales de plus en plus distendues suite à des incompréhensions inter-générationnelles. Divisé en trois parties, ce récit fait froid dans le dos. Il s'avère aussi désagréablement long et inutile dans une seconde partie trop penchée sur le fou avec de nombreuses rêveries. Elles alourdissent le récit, n'apportent rien. Ces passages (conjugués avec de nombreuses ellipses) rendent le récit bancal avant d'apporter un nouvel élan dans une dernière partie. Quand l'attentat a lieu, et les réactions. Chère Jodie dévoile que la violence aux Etats-Unis n'est pas apparue avec Columbine en 1999. Elle existe depuis bien longtemps. Glacial.
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Une plongée dans les années 70 de l Amérique.
Sous forme de roman bien documenté et agréable à lire on suit le parcours de John Hinckley.
Nom que j avais oublié mais qui fut celui qui tira sur Reagan .
Fascination maladive pour Jodie Foster et les tueurs en général .
Si vous aimez le film taxi driver et le cinéma de cette époque et son environnement de fait divers sordides et connus vous ne serez pas déçus
Plaisir de lecture 8/10
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Bonsoir à toi qui passe par là. Aujourd'hui, j'ai lu " Chère Jodie " de Clovis Goux publié aux éditions Stock. Dans ce livre, l'auteur nous plonge au sein d'un esprit malade, celui de John Hinckley, connu pour sa tentative d'assassinat du président Reagan et complètement obsédé par l'actrice Jodie Foster et le film Taxi Driver. Ce roman noir est une descente aux enfers nous dressant le portrait d'un jeune paumé solitaire en pleine crise identitaire au sein d'une Amérique en perte de sens. C'est insoutenable, l'atmosphère est viciée, la chute de John étant ponctuée de la liste de crimes extrêmement détaillés ayant eu lieu à la même époque. Un roman constitué de faits réels, de lettres et de divagations au sein de la folie de cet homme qui pense pouvoir prouver son amour par l'acte de tuer et qui m'a mis extrêmement mal à l'aise. C'est glaçant. Je pense que ce livre est intéressant pour comprendre le mental d'un déséquilibré. Il pousse à la réflexion sur plusieurs sujets, celui de la célébrité, ses risques, la différence entre amour et obsession, la détresse des parents face à un enfant criminel, la façon dont l'argent gouverne le monde et permet ici à l'auteur du crime d'éviter la prison au profit de l'hôpital psychiatrique. le final du livre s'orchestre sur une correspondance entre Ted Bundy, le sérial Killer et notre protagoniste. Un roman qui m'a angoissé la nuit, un roman qui retourne, une plume acide et alarmante sur les dérives de l'esprit humain. ( Si tu as aimé cette critique, tu peux suivre mes chroniques sur mon blog ou sur Instagram @monprecieuxlivre, merci)
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critiques presse (1)
LePoint
03 août 2020
À travers le destin de John Hinckley, Clovis Goux raconte une époque et un pays. L' hypersexualisation des fillettes, la quête éperdue de la célébrité, la banalisation de la violence, les fantasmes hollywoodiens.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme John Wilkes Booth, comme le premier de cette longue lignée d'assassins américains, John, veut entrer dans la légende en perpétuant cette tradition séculaire qui veut qu'un citoyen ordinaire change le cours de l'Histoire, prenne possession de son destin et de celui de la nation, en abattant le plus illustre d'entre eux. Alors son visage ne sera plus une masse informe, alors son nom sera à la une des magazines, alors son aura hantera les journaux télévisés. Alors, il ne sera plus un inconnu pour Jodie Foster. Pour cela, il lui suffit d'appuyer sur la détente, de tuer un Président, n'importe lequel.
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Jamais le bonheur de Jodie Foster ne lui a paru aussi inaccessible. Si elle n'a jamais répondu à ses lettres, c'est qu'il y a une autre raison. Maintenant il le sait, l'amour ne naît pas de la pitié. On ne tombe pas amoureux d'un mendiant, d'un moins-que-rien, d'une brebis égarée, d'un gros bébé. S'il y avait de l'électricité, il aurait pu trouver un peu de réconfort en écoutant un disque de Lennon sur la chaîne stéréo de Diane, mais personne ne lui viendra en aide ce soir-là. Jamais il n'a été aussi seul. La solitude le suit partout telle une ombre visqueuse, une odeur tenace qui suinte de chacun des pores de sa peau. Il n'est qu'un veau qui attend dans son enclos qu'un boucher l'abatte enfin d'un coup de pistolet. Si seulement il avait un peu de cran.
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Jamais le bonheur de Jodie Foster ne lui a paru aussi inaccessible. Si elle n'a jamais répondu à ses lettres, c'est qu'il y a une autre raison. Maintenant il le sait, l'amour ne naît pas de la pitié. On ne tombe pas amoureux d'un mendiant, d'un moins-que-rien, d'une brebis égarée, d'un gros bébé. S'il y avait de l'électricité, il aurait pu trouver un peu de réconfort en écoutant un disque de Lennon sur la chaîne stéréo de Diane, mais personne ne lui viendra en aide ce soir-là. Jamais il n'a été aussi seul. La solitude le suit partout telle une ombre visqueuse, une odeur tenace qui suinte de chacun des pores de sa peau. Il n'est qu'un veau qui attend dans son enclos qu'un boucher l'abatte enfin d'un coup de pistolet. Si seulement il avait un peu de cran.
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Sur le bureau, la machine à écrire attend, malveillante, sournoise, le surveillant tapie dans l'ombre. La Remington est une pute dont le sourire en coin signifie : « Tu n'es qu'un gros puceau, tu auras beau aligner les billets, tu n'arriveras jamais à me baiser correctement. Continue de secouer ta nouille sur les photos de cette gamine, tu n'es bon qu'à ça. » Pour parvenir jusqu'à Jodie, il faudrait qu'il écrive. Qu'il se lance dans la fiction. Que son roman soit un best-seller. Qu'il devienne célèbre. Mais il n'a aucune imagination, ni aucune volonté.
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Video de Clovis Goux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clovis Goux
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