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Citations de Colette Roumanoff (28)


La bienveillance est un parfum qui se perçoit de loin.
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Les patients Alzheimer partagent cette qualité avec les très jeunes enfants : ils sont extrasensibles.
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Ce sont les personnes qui ont le plus de déficiences cognitives qui portent le plus d'attention aux personnes qui les approchent. Cela peut paraitre étrange, mais on le comprend assez bien : ils ne peuvent pas juger une personne sur son apparence, car les critères sociaux que les personnes dites "normales" appliquent automatiquement leur manquent, tout simplement. Ils vont donc se référer à l'état intérieur de la personne et sauront évaluer son degré de bienveillance et son degré de sincérité.
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Enfin, je rencontrai Daniel. Ses yeux n’étaient ni gais ni tristes. Il avait même un visage sans expression. Cela venait, je l’appris plus tard, des longues heures qu’il passait à méditer, le dos bien droit, les jambes croisées. Je me sentais attirée par lui d’une manière étrange. En tremblant un peu, je lui confiai un jour qu’il m’arrivait de me sentir petite, toute petite comme une noix. Il écoutait gravement :
-Comme une noix, comment ?
En repliant mon index sur mon pouce, je dessinai un petit cercle :
Comme ça.
-Mais ce n’est même pas une noix cela, c’est une noisette.
-Oui, si on veut, dis-je toute émue, une noix ou une noisette c’est pareil. Je me sens si petite que j’ai l’impression de n’avoir ni bras, ni jambes et j’ai très peur.
Je n’en avais jamais autant dit.
-Et vous avez peur de quoi ?
-De quoi ? Je ne sais pas, c’est comme si tout autour de cette noix il n’y avait que du noir, un noir très triste et qui donne envie de pleurer.
Il m’écoutait tellement que je me suis mis à dire des choses auxquelles je n’avais jamais pensé auparavant.
-Ainsi, me dit-il, vous êtes une petite noix.
Il me parlait si gentiment que je me sentais fondre complètement à l’intérieur.
-Non, pas toujours, il y a au contraire des jours où je me sens très solide, d’ailleurs, je fais plein de choses. J’adore même faire plusieurs choses à la fois.

Le lendemain, quand je le vis arriver, je le trouvai tout changé. Il me sembla moins raide, plus souriant.
-Je vous ai rapporté quelque chose, me dit-il et il ouvrit sa main. Dedans, il y avait trois noisettes.
-Voilà, vous allez les garder dans votre poche et chaque fois que vous serez triste, vous regarderez ces noisettes et vous pourrez vous dire ceci : « Même si je deviens aussi petite que la plus petite de ces trois noisettes, eh bien Daniel m’aime. »

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J’ai peur du trou noir, du torrent de larmes qui me secoue furieusement. J’ai peur de me noyer dedans. Heureusement l’homme sage est devant moi. Il sourit. Ce torrent ne l’effraie pas. Il sait le début et la fin de l’histoire, il sait le pourquoi et le comment. Je sens qu’il accueille ce torrent de tristesse à l’intérieur de lui. Pourtant il ne devient pas triste. Je ferme les yeux. Je me laisse glisser. Si je me noie, il me rattrapera. Je pleure, je pleure. Il me semble qu’il y a à l’intérieur de lui, un lac, un lac immense et infini. Le torrent de mes larmes en le traversant ne fait pas une ride.
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On appelle incompréhensibles les comportements qu'on ne sait pas décoder. L'accompagnement devient alors un drame. La notion de démence joue souvent le rôle d'une excuse qui montre que l'on n'est pas assez ouvert pour se demander s'il y a quelque chose à comprendre. Tout devient plus simple si l'on cesse de questionner, de critiquer et surtout de se scandaliser. Le patient a de bonnes raisons de faire ce qu'il fait, même si l'on ne sait pas encore lesquelles. On peut lui accorder le bénéfice du doute, en attendant de comprendre. En d'autres termes on peut appeler cela le respect de l'autre.
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Le patient Alzheimer a un cadeau à nous faire chaque jour, si l'on sait le recevoir ; celui de nous aider à investir notre énergie dans le présent, ici et maintenant, un présent dégagé des ombres du passé et des rêves du futur, un présent qui a le goût délicieux du bonheur...
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Alzheimer nous a déjà remarié un millier de fois.
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