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Citations de Colombe Boncenne (35)


Quelques jours après cet anni­ver­saire, dans une rame de métro bondée, je crus avoir une hallu­ci­na­tion : au fond du wagon une femme discu­tait avec un épi de maïs. Une obser­va­tion plus précise de la scène me fit comprendre qu’un minus­cule appa­reil portable était coincé entre son oreille et le lainage de son bonnet, en réalité, elle télé­pho­nait tout en grigno­tant un maïs grillé.
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Formation qui m'avait, contre toute attente, passionnée : il s'agissait, avec des chiffres, de raconter une histoire, celle d'une entreprise, et de la retranscrire dans le grand livre, dont être le maître me donnait le sentiment de détenir la clé d'un grimoire. Le passif, l'actif, les engagements, les provisions, les imprévus, la vie ne résidait-elle pas dans ce type d'écritures ?
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Cet homme qui venait à ma rencontre, car c'était certain, il venait à ma rencontre, il me reconnaissait, cet homme, c'était Émilien Petit.
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Nous formions désormais un couple de solitaires, que seuls les agacements quotidiens semblaient unir.
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Tout bien réfléchi, Stefan décide de ne pas bouger pour le moment; voyons si le temps continue de passer.
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En refermant Neige noire, j'éprouvai le sentiment de satisfaction du lecteur fidèle qui retrouve dans le nouveau texte d'un écrivain qu'il aime son style, et dans le cas précis d’Émilien Petit, ses personnages
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J’avais examiné le contenu de la boîte. Il y avait là quelques biographies inutiles, comme celle d’un ancien boucher reconverti en présentateur vedette d’une émission de télévision, intitulée Du bifteck au plateau, des enquêtes prétendument historiques, des romans aux allures vaguement érotiques et au fond, tout au fond du carton, un livre d’Émilien Petit que je ne connaissais pas : Neige noire. Moi qui étais certain d’avoir tout lu de lui, j’avais considéré ma découverte comme un trésor qui allait sauver cette excursion cruxoise.
J’avais consulté les premières pages pour vérifier la date de parution de Neige noire : 2000. Cela devait être un de ses premiers romans qui m’avait échappé. C’était tout de même assez incroyable de ne jamais avoir entendu parler de ce livre et de le trouver ici, dans la maison de la presse de Crux-la-Ville. D’autant plus qu’Émilien Petit incarnait, me semblai-il, une littérature exigeante, dont le public fidèle était un tant soit peu averti (depuis le serveur des Légendes, j’avais un a priori négatif sur les autochtones). (p. 12)
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J’avais un peu flâné dans le fond de la boutique, qui faisait également office de papeterie et de librairie, avais farfouillé nonchalamment dans les rayonnages. Parmi les tabloïds vulgaires, les cahiers Le Conquérant aux pages jaunies et l’exemplaire de voyage d’un guide à la couverture verte vantant les merveilles de la région, notamment, comme je l’avais appris en feuilletant rapidement l’ouvrage, « la promenade aux sept lavoirs », j’avais découvert, posé sur un bout de table, un carton rempli de livres neufs, portant une étiquette manuscrite : « Soldes, 2 euros ».
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[…] j’éprouvais chaque fois un plaisir mêlé de déception. Quelque chose dans ces romans me touchait beaucoup – une manière de traiter l’amour par l’étrange, de construire des histoires envoûtantes à la frange du vraisemblable -, mais l’essentiel semblait se dérober, s’échapper.
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a voiture est garée dans une rue adjacente ; c’est l’avantage dans ce quartier résidentiel, on peut y laisser sa voiture dehors. Stefan a trouvé une place sans peine hier soir en revenant de son rituel running au bois. Une dizaine de tours de lacs, canards et poules d’eau, suivi d’un parcours balisé entre les arbres, à presque en oublier le tumulte citadin à quelques pas de là. En cette saison automnale, la lumière dorée de fin de journée fait ruisseler la brume mousseuse sur les pierres et rougeoyer les feuilles tombées au sol.

À l’approche de Stefan, qui possède dans sa poche un boîtier de reconnaissance, la voiture émet un bip et les phares clignotent. Il ouvre d’abord la portière côté passager, enlève son imperméable et le place délicatement sur le siège. Contourne ensuite le véhicule, s’installe à la place du conducteur.



Seulement voilà : il ne pose pas les mains sur le volant, il ne pousse pas le bouton pour enclencher le contact, il ne bouge pas.
Ce matin, Stefan Bouké ne démarre pas.
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Ce matin, Stefan se réveille comme d’habitude au son de l’alarme réglée à 6h30. Il attrape son téléphone posé sur sa table de nuit en bois acajou, assortie à la tête de lit à laquelle il s’adosse un instant. Il consulte sa messagerie, les réseaux, des données chiffrées envoyées par un client, puis se lève, tire sur les rideaux de velours qui laissent apparaitre, au-delà de la vitre et de la terrasse, une vue imprenable sur la ville. Il rejoint la cuisine dont les spots encastrés s’illuminent à son passage, éclairant les vastes carreaux sombres du plan de travail sur lequel sont entreposés quelques rares éléments dont la cafetière, qu’il allume. Il file à la salle de bain, carreaux un peu plus clairs, douche ou baignoire au choix, le matin c’est douche à l’italienne et multi-jets. Il revient quelques instants plus tard à la cuisine, vêtu d’un de ses costumes, le café est dans la tasse. Dans un placard il trouve une biscotte et le beurre dans le réfrigérateur que jusque-là nous n’avions pas distingué – encastré qu’il est dans sa parure de bois. Depuis une enceinte invisible, une radio égrène des informations. Il ne les écoute pas.
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J'ai eu soudain envie de parler. Oui, de littérature. C'est la rentrée, n'est-ce pas ? Je suis écrivain, que diable, pour le meilleur et pour le pire. Je ne sais pas ce que veut dire cette identité, mais je la revendique... Même si l'idée de renoncer à cette carrière qui n'en est pas une me traverse souvent l'esprit.
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Stefan incarne le mouvement, la vie au pas de course, l'activité avant tout. il ne se laisse ni dépasser ni submerger. Aucune paralysie-affective, sentimentale, familiale-, aucune entrave, il gère, il avance. Comme le temps.
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Je nourrissais d’ailleurs le projet de monter ma petite affaire dans la restauration, un endroit où je servirais, entre autres, les huîtres de mon père, et où les murs seraient remplis d’étagères de livres à disposition des clients.
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Elle aime le son souple et moelleux du papier bible, et parcourir des phrases qu'elle connaît pour les avoir déjà lues. Bercé par le souvenir des intrigues qui l'avaient emportée, des personnages qu'elle avait suivis à chaque nouvelle parution, elle revisite avec tendresse sa propre histoire à travers les mots d’Émilien Petit.
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Je dépliai mon journal non sans jeter un coup d'œil à mon voisin d'en face pour essayer de déchiffrer le titre qu'il lisait - habitude de voyeur littéraire.
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Il est du destin de la plupart des livres de n'éveiller plus nulle part aucun souvenir.
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Nous avions vieilli, notre intrépidité ne prenait pas de risque majeur.
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Émilien Petit, qui a toujours eu l’ambition de construire autour de sa propre figure d’écrivain (à défaut de l’avoir réussi à l’intérieur de son œuvre) une supercherie borgésienne ou vaguement surréaliste.[…] texte inexistant, minoré, et mystère autour de son auteur devenant ainsi le centre de l’attention …
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Elle m'écrivit à son tour. Après quelques jolis messages, elle prit même l'initiative d'un rendez-vous dans un café situé tout près de chez elle dans le Marais, Le Voltigeur, dont le nom me parut tout à fait adapté à ce qui se tramait.
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