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EAN : 9782889278114
128 pages
Editions Zoé (03/09/2020)
2.86/5   18 notes
Résumé :
Aujourd’hui, Stefan doit annoncer à son équipe une nouvelle qui va bouleverser l’avenir de son entreprise. Mais voilà, ce matin, il ne démarre pas.

Vue mer décrit la comédie humaine quotidienne de nos journées de bureau. Comme dans une famille, le rôle de chacun est attribué une fois pour toutes : Françoise la gentille secrétaire, Bart le tire au flanc, Guy le contestataire, Charlotte la bosseuse, Rita la jeune-et-jolie assistante… Et Stefan le patro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bon, alors là, je suis très embêtée… Et, pour une fois, je vais faire très très court.
Autant j'avais adoré le premier roman de Colombe Boncenne : « Comme neige » (chroniqué sur mon blog LIRE AU LIT en février 2016), autant j'ai trouvé « Vue mer » assez ennuyeux... Je m'explique : si le projet n'est pas inintéressant, à savoir mettre en scène une satire sociale de la vie de bureau à travers une poignée de personnages, le dispositif narratif me semble poser problème. En effet, comme ces personnages nous sont présentés assez brièvement à la page 19 (nom + fonction dans l'entreprise), j'avoue que j'ai fini par tous plus ou moins les confondre... Il est vrai que dans une parodie, les personnages, tous caricaturaux, fonctionnent mécaniquement et n'ont aucune épaisseur psychologique. C'est le cas ici : on ne sait rien d'eux (ou pas grand-chose) et on les voit s'agiter frénétiquement dans l'entreprise, courant d'un bureau à l'autre, d'un couloir à l'ascenseur, d'une salle de réunion au coin photocop' ou à la cantine. Or, un roman (même court), c'est long, et comme on connaît mal les personnages qui se ressemblent tous plus ou moins et que leur travail de bureau est par définition assez répétitif, on s'embrouille et on se lasse très vite. Très vite, on pige le projet de l'autrice et du coup, la démonstration paraît un peu longue. Franchement, il me semble que le format de la nouvelle aurait nettement mieux convenu à ce récit.
Dommage car l'effet de surprise final est vraiment excellent…(magnifique chute pour une nouvelle!)
Par ailleurs, il faut tout de même reconnaître que le rythme soutenu du récit, les descriptions très visuelles, les jeux sur les sonorités et la parfaite maîtrise du jargon bourré d'anglicismes (ah les « team », « brief », « process » etc.) et des codes de l'entreprise traduisent parfaitement bien cet univers déshumanisé, standardisé et froid où chacun se tire dans les pattes et rêve d'écraser l'autre.
Bon, vous n'aurez peut-être pas le même ressenti que moi…
Faites-vous votre avis et discutons-en !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Deuxième roman deColombe-Boncenne, Vue mer est une délicieuse satire sociale sur la comédie du monde du travail, qui nous amuse autant qu'il nous questionne.

Comme tous les matins, Stefan se prépare pour aller au bureau. Rituel millimétré, comme sa vie. Il vient d'un milieu où la réussite professionnelle est toute tracée, il a fait une grande école, monté son entreprise avec son ancienne camarade de promo, Elsa. Bouké et Parteneure, au nom des deux partenaires qui dirigent cette entreprise florissante. Quel est le secteur d'activités précis ? Cela reste un mystère, tant ce petit micrososme finement étudié se veut être universel et unique à la fois. On y parle de prospect, de com' client, de dossiers urgents à boucler, de reporting…

Chacun dans cet univers bien huilé tient son rôle. Françoise la secrétaire discrète mais indispensable, Charlotte le bourreau de travail, qui fuit son collègue Blaise depuis leur nuit partagée durant un séminaire team building, Rita l'assistante séduisante et papillonante, Guy le syndicaliste chevronné qui ne loupe pas une occasion de prendre en faute sa direction…On fait des pauses café, on débriefe les dossiers, on s'invite à un déj, on se taquine, on s'évite, on sympathise et on complote.

Comme tous les matins donc Stefan s'apprête à se rendre au travail. Mais ce matin là n'est pas un matin comme les autres, il a une importante nouvelle à annoncer à son équipe, et au moment de tourner la clé dans le contact de sa voiture, un grain de sable vient s'immiscer dans son rituel et tout perturber.

Une caricature fortement maitrisée de cette petite société qu'est l'entreprise, couplée d'une construction fine à rebondissements inattendus font de ce court texte un moment de lecture plaisant, dont le mordant ne fait pas non plus perdre de vue ce qu'il tend à dénoncer, un fonctionnement sociétal malade où la souffrance au travail ne fait qu'empirer ces dernières années.
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Stefan , pour une fois, se tient en retrait et ne démarre ni sa voiture, ni sa journée. Mentalement, ce chef d'entreprise manipule comme des marionnettes ses collaborateurs, prévoyant leurs agissements, leurs réactions face la nouvelle qu'il laisse à son associée le soin de leur annoncer. Une nouvelle qui va bouleverser leur routine bien huilée.
En un peu plus de cent vingt pages, Colombe Boncenne bosse une satire sociale malicieuse, multiplie les références littéraires (Françoise Deprouste, Bart El' Bye) ou plus contemporaines (Maria Quaraie), entrecoupe son récit de poèmes d'ascenseur et observe avec acuité la vie de cette fourmilière d'entreprises modernes regroupées dans une tour.
Elle souligne le formatage des prétendues élites , la vacuité des comportements si prévisibles de chacun des rouages de cette entreprise. Une pirouette finale permettra de dégonfler les egos en beauté.



Zoé 2020.
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Un court roman satirique, sur le monde du travail dans ces entreprises branchées des grands centres d'affaires, comme La Défense, par exemple. le patron, assis dans sa voiture ce matin là, comme bloqué par les annonces qu'il doit faire à son équipe, imagine la journée au boulot. Chaque employé de la boîte joue son rôle, finalement bien rodé et prévisible, comme dans une comédie. Tout cela n'est-il pas un peu vain ?
On sourit, parfois un peu jaune, devant cette sorte de masquarade... La fin ? en forme de pirouette !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce matin, Stefan se réveille comme d’habitude au son de l’alarme réglée à 6h30. Il attrape son téléphone posé sur sa table de nuit en bois acajou, assortie à la tête de lit à laquelle il s’adosse un instant. Il consulte sa messagerie, les réseaux, des données chiffrées envoyées par un client, puis se lève, tire sur les rideaux de velours qui laissent apparaitre, au-delà de la vitre et de la terrasse, une vue imprenable sur la ville. Il rejoint la cuisine dont les spots encastrés s’illuminent à son passage, éclairant les vastes carreaux sombres du plan de travail sur lequel sont entreposés quelques rares éléments dont la cafetière, qu’il allume. Il file à la salle de bain, carreaux un peu plus clairs, douche ou baignoire au choix, le matin c’est douche à l’italienne et multi-jets. Il revient quelques instants plus tard à la cuisine, vêtu d’un de ses costumes, le café est dans la tasse. Dans un placard il trouve une biscotte et le beurre dans le réfrigérateur que jusque-là nous n’avions pas distingué – encastré qu’il est dans sa parure de bois. Depuis une enceinte invisible, une radio égrène des informations. Il ne les écoute pas.
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a voiture est garée dans une rue adjacente ; c’est l’avantage dans ce quartier résidentiel, on peut y laisser sa voiture dehors. Stefan a trouvé une place sans peine hier soir en revenant de son rituel running au bois. Une dizaine de tours de lacs, canards et poules d’eau, suivi d’un parcours balisé entre les arbres, à presque en oublier le tumulte citadin à quelques pas de là. En cette saison automnale, la lumière dorée de fin de journée fait ruisseler la brume mousseuse sur les pierres et rougeoyer les feuilles tombées au sol.

À l’approche de Stefan, qui possède dans sa poche un boîtier de reconnaissance, la voiture émet un bip et les phares clignotent. Il ouvre d’abord la portière côté passager, enlève son imperméable et le place délicatement sur le siège. Contourne ensuite le véhicule, s’installe à la place du conducteur.



Seulement voilà : il ne pose pas les mains sur le volant, il ne pousse pas le bouton pour enclencher le contact, il ne bouge pas.
Ce matin, Stefan Bouké ne démarre pas.
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Stefan incarne le mouvement, la vie au pas de course, l'activité avant tout. il ne se laisse ni dépasser ni submerger. Aucune paralysie-affective, sentimentale, familiale-, aucune entrave, il gère, il avance. Comme le temps.
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Tout bien réfléchi, Stefan décide de ne pas bouger pour le moment; voyons si le temps continue de passer.
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Videos de Colombe Boncenne (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Colombe Boncenne
Colombe Boncenne présente "De mes nouvelles", en librairie le 1er mars 2023.
Comment une écrivaine construit-elle ses histoires, comment s'entremêlent-elles à sa réalité? Chaque texte de ce recueil interroge le lien entre la narratrice et son imaginaire. Qu'elle raconte un souvenir, une scène quotidienne ou élabore un récit, nous la suivons dans son flux de conscience, où s'interpénètrent son ordinaire, ses rêves et la littérature. Cet enchâssement, à la manière d'une matriochka, aussi doux que troublant, propose une réflexion intime et subtile sur nos vies et l'expérience de l'écriture.
https://editionszoe.ch/livre/de-mes-nouvelles
Vidéo tournée à la Maison de la poésie, Paris (https://maisondelapoesieparis.com/)
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