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Critiques de Comte de Lautréamont (77)
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Voila sans doute le bouquin le plus délirant qu'il m'ait jamais été donné d'ouvrir. Il serait totalement vain d'essayer de le faire rentrer dans une case.



Il y a un auteur dont on ne sait pratiquement rien, mais qui visiblement était un esprit brillant et doté d'une grande culture. Et par moment on se demande s'il n'a pas décidé de se payer subtilement la tête de son lecteur.



Les Chants font intervenir un très vaste vocabulaire, des descriptions minutieuses, et des visions d'une horreur totale. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver pour qu'il ait des idées pareilles ? Est-ce qu'il s'est donné comme défi de faire vomir son lecteur ?



Les textes s'enchainent avec une absence si complète de logique, et sont eux-même d'un manque si absolu de signification au premier abord, que résumer le livre relève du défi. Au second abord... Et bien on ne comprend pas plus. On dirait une oeuvre de cette "folie lucide" qu'aimaient tant les psychologues de l'époque.



On mesure la qualité d'écriture de l'auteur, on perçoit son ironie. Et on le regarde avec effarement étaler ses idées sur le papier.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

La claque magistrale de mes quinze ans.

A cet âge où je me figurais découvrir le monde par la littérature, ce hurlement flamboyant de fureur et de violence qui m'a sauté au visage comme un démon délirant aurait eu de quoi me faire fuir et, de peur, refermer pour toujours l'univers des livres comme porte sur le monde.

Il n'en fut rien heureusement, et trente ans après c'est encore la beauté exaltée et vénéneuse qui me reste de ce texte unique et fou, qui compte parmi les incontournables.
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Les Chants de Maldoror

« Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. » (p. 7) Ces paroles de l’auteur, le comte de Lautréamont, avertissent le lecteur dès le début du premier chapitre des Chants de Maldoror. Je n’en ai pas tenu compte et bien mal m’en prit. Oh, je me suis rendu jusqu’à la fin et je n’en ai pas été traumatisé, mais je n’en ai pas tiré profit non plus. À l’occasion, un extrait, une phrase ont attiré mon attention, parfois ma curiosité, mais c’est tout. Ainsi, je peux reconnaître le génie mais il n’est pas dans mes goûts, malgré toute l’originalité et l’ingéniosité avec laquelle le comte de Lautréamont manie la langue. Dire que j’ai attendu si longtemps pour lire cette œuvre !



Peut-être aurais-je dû lire les Chants de Maldoror, un peu comme je le ferai pour n’importe quel œuvre d’Emil Cioran. Mais la violence et la monstruosité du propos sont poussés à des niveaux extrêmes que j’en ai été détourné. Pourtant, je ne suis ni prude ni choqué facilement, j’aime bien un polar sanglant à l’occasion. Dans les Chants de Maldoror, la dépravation morale et la suite d’actes immoraux commis par le protagoniste sont tellement gratuit que même le le marquis de Sade en rougirait ! À cela s’ajoute que je ne suis pas fan de ces romans trop obscurément surréalistes, malgré tout le génie dont leurs auteurs font preuve. Par exemple, je n’ai jamais accroché aux Gargantua et Pantagruel. Un rendez-vous littéraire manqué.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Quelques mois d'études et réflexions sur l'oeuvre n'ont pas épuisé le sujet... Nous avions même pondu avec un ami quelque 100 pages sur le thème du cercle, du cycle et de l'ouragan, c'est dire !



Les chants sont ce qui a été écrit de plus définitif dans notre belle langue: le cri ultime de l'homme entre l'ange et la bête, l'effroyable condamnation de qui se rend compte qu'à décrire son semblable, il plonge dans un tourbillon (encore lui) indescriptible ou rien ne prendra forme, rien n'arrivera à sa fin, ne se structurera selon une pensée saine et consistante, rien de bon ne sortira sans son contraire.



Lautréamont, comme Diderot Dailleurs, a aussi touché du bout de sa plume un autre mystère de l'homo scribens à savoir que rien non plus ne s'écrira sans le lecteur. Aussi les Chants sont-ils avant tout un long dialogue avec un lecteur inéluctablement complice de la perversité décrite.



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Poésies 1 & 2

Cet ouvrage, le second et dernier du poète Isidore Ducasse, né en Uruguay et originaire des Pyrénées, s'ouvre sur un long pamphlet (Poésies I) contre les écrivains de son temps.



La rime est contingente, le vers absent… la première stupeur du lecteur est de trouver ce texte en lieu et place de la poésie attendue.

Je ne me risquerai pas à définir ce qu'est la poésie, la prose pouvant lui seoir tout à fait, mais il n'en reste pas moins que c'est davantage un pamphlétaire, certes exalté - avant tout provocateur - dont les mots produisent un son plus proche du capharnaüm que de la rigoureuse musicalité d'un Racine (qu'il tient pourtant en haute estime).



Mais le chaos est magnétique sous la plume de ce météore de la poésie, mort à Paris, avec le Second Empire, à vingt-quatre ans. Sa colère est esthétique, sa rébellion maitrisée et son ironie toute orchestrée. Lautréamont, cloîtré dans sa chambre de bonne, le mouchoir vissé aux lèvres, éructe fiévreusement ses flèches d'oies empoisonnées à l'encrier de ses crachats poitrinaires.



Les idées fusent, les poètes et romanciers de son temps sont des « femelettes », en témoignent les épithètes peu flatteurs accompagnant l'énumération des coupables De Chateaubriand à Lamartine, en passant par George Sand, Rousseau, Balzac et même Victor Hugo, mais dès que le lecteur croit lire en creux ce que doit être positivement la poésie pour Ducasse, ce dernier s'empresse de le perdre à nouveau dans l'abscondité de son propos. Rien d'étonnant à ce que sa contre-oeuvre embryonnaire fut appelée à renaitre sous les auspices des surréalistes.



Le second texte (Poésie II) est une suite d'aphorismes, tantôt péremptoires, égotiques, énigmatiques et provocateurs, souvent contradictoires et prophétiques. Quelle eut été son oeuvre à lui, sa proposition littéraire après la fulgurance contestataire, sous les ferments de sa démolition, de quel génie en germe la phtisie nous a-t-elle privé ? Et quelle fut la vie de ce jeune homme, drapé dans l'oubli – faudra-il l'inventer ?



Lautréamont, prophète, écrivait lui-même : "je veux au moins que le lecteur en deuil puisse se dire: « Il faut lui rendre justice (...) Que n'aurait-il pas fait, s'il eût pu vivre davantage!"



Plusieurs siècles avant nos débats actuels sur les programmes scolaires, le Comte déplore déjà la baisse du niveau d'enseignement au Lycée Louis Barthou de Pau, et sous sa plume, enseigner Alfred de Musset à un élève de troisième ne semble pas plus opportun que de remplacer Rouget de l'Isle par Maitre Gims. On ne sait pas bien si ces emphases cherchent l'outrance ou si c'est un cri du coeur. Peut être est-ce du creux de ce doute que naît la poésie…
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Les Chants de Maldoror

Bon. Vous parler de ce livre ne va pas être aisé, car son contenu est fichtrement obscur, aussi bien par son contenu que par sa forme. Obscur et complexe, certes, mais une oeuvre que j’ai trouvée génialissime.



Maldoror, c’est l’histoire du mal, de la cruauté, de la perversité. Au début, tu ne sais pas trop ce qu’il est ou qui il est, car il semble prendre différentes figures, se métamorphose d’une fois sur l’autre. Est-il un homme ? Est-ce une sorte d’âme du mal ? A la fin, tu n’en sais pas plus qu’au début, en fait… Et en plus, une fois il s’adresse directement au lecteur, en utilisant le Je, n’hésitant pas à partager avec son lectorat ses pensées les plus sombres. Et la fois suivante, le récit est raconté à la troisième personne, faisant de Maldoror un personnage plus distant, et donnant ainsi une impression de juger ou d’analyser les actes de Maldoror.



Un conseil, ne cherchez pas une intrigue dans ces chants, car il n’y en a pas. chaque chapitre raconte des bribes d’histoires, tour à tour cruel, tyrannique, sauvage…(ajoutez ici tous les synonyme du mot Mal). Ces hauts méfaits, qui parfois semblent n’avoir ni queue ni tête, sont entrecoupés des réflexions, bien souvent négatives, de Maldoror. Ou de l’auteur lui-même… on peut se poser la question, tant la frontière entre les deux apparaît par moment bien fine.



Alors voilà, Les chants de Madoror c’est sombre au possible, c’est une lecture qui ne se laisse pas apprivoiser facilement, mais c’est quand même vachement bien, parce que c’est diablement bien écrit.

D’abord ça s’appelle des chants, et le titre est juste, car il s’agit bien ici d’une épopée racontée en proses. C’est une sorte de chanson de gestes, un peu comme la chanson de Roland, mais avec un héros qui, au lieu de sauver des vies, fait le mal autour de lui.



Le texte part dans tous les sens, c’est vrai. Plusieurs fois, enfin, presque tout le temps, je me suis demandée où voulait en venir l’auteur, avec toutes ces digressions, avec ces actes d’une barbarie sans nom. J’ai été non pas choquée, mais abasourdie par les détails foisonnants de scènes macabres, dont les descriptions font tout simplement froid dans le dos. C’est une non-histoire obscure, mais bon sang qu’elle est bien écrite, cette non-histoire !! Même les passages les plus sordides sont emplis de poésie. Les mots sonnent beau et cru en même temps. Je me suis surprise à apprécier cette apologie du Mal, comme une vile tentation que l’on répugne à bannir. Je savais que les monstres étaient omniprésents, prêts à surgir à tout moment de cette lecture, mais je ne pouvais lâcher ce livre, parce que la prose de Lautréamont est belle, qu’il use de mille et unes façons pour tenir le lecteur en alerte. Quand ce n’est pas une description machiavéliquement belle d’un crime, mettant en avant toute son horreur, ce sont les pensées de Maldoror, et ses digressions intellectuelles qui prennent forme, et là encore, on se laisse porter par la prose. Enfin, il y a ces moments de pure poésie, où l’on se dit qu’enfin, Lautréamont laisse tomber son obscurantisme pour nous offrir quelques moments de répits. Avant de réaliser qu’en réalité, ce n’est que pour mieux prendre le lecteur à revers, et lui balancer de manière plus subtile la part sombre de Maldoror.



Essayer de comprendre Les chants de Maldoror, c’est limite impossible. Mais c’est quand même génial. En réalité, c’est génial par ce que c’est complètement tordu… et faut être tordu de vouloir absolument tout comprendre à cette oeuvre.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Rimbaud. Lautréamont. Corbière. Cros. Oeuvres p..

Ouvrage emprunté à seule fin de découvrir Corbières, météorite de cette fin de siècle (le XIXe bien sûr) lorsque se sont croisées les plus grandes plumes françaises. Tandis que Mallarmé s'acharnait à extraire du poème l'essence pure et dénuée de tout artifice, toute technique, Corbières se débattait lui aussi dans les rets de la rime, de l'appareillage symboliste, parmi les derniers fils tissés de rêveries romantiques appliquant son style fait de ruptures au langage poétique environnant.

Corbières ne recherche ni la beauté ni le style. Le sien rejette l'allitération, l'allégorie, s'attache même en fin de poème à défaire l'imagerie mise en place. Iconoclaste mais petitement, secrètement, patiemment... il détrône mot après mot ce que depuis un siècle on affirmait comme le pinacle du geste poétique : le dialogue du moi et du sublime.

N'annonce-t-il pas en cela le surréalisme des décennies à venir ?
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Les Chants de Maldoror

Ce recueil de textes, profondément noirs, est une découverte pour moi.

Poésie en prose, surréaliste, cruelle, évoquant le mal, la douleur.

Je l'ai lu par épisode, en prenant le temps de lire chaque texte, seul moyen pour moi de pénétrer cette prose très obscure, parfois à la limite du non-sens voir du n'importe quoi (ex 1er texte du cinquième chant).

Chaque chant commence souvent par des images cauchemardesques, puis un entrelacement de mots dont émerge une introspection qu'on pourrait prendre pour une réflexion philosophique, mais dont le nihilisme fait un peu peur : clairement l'auteur apparaît comme fou, schizophrène.

Les mots sont beaux, et quand on accroche à la première image, (un monstre, une falaise... ) ils évoquent immédiatement et puissamment des images fortes et rémanentes, qui me font penser au monde plus récent du mouvement hardcore/hardrock métal. Certains chants restent hermétiques, notamment quand on n'arrive pas à accrocher le sens général du premier tableau, d'autres sont de véritables chefs-d'œuvre !

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Les Chants de Maldoror et autres textes

Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, « Les chants de Maldoror » : je rencontre cet opus, à l’adolescence, il me semble, dans un roman de Troyat, « Les Eygletières » dont c’était le livre de chevet d’un des protagonistes …

De nombreuses citations émaillent en effet le roman ; des citations bizarres autant qu’étranges… sulfureuses… Vite, le libraire ! Il faut lire ça en intégralité : six « chants », divisés en 60 versets… C'est long...



Quarante ans plus tard, je n’ai toujours pas terminé cette lecture fastidieuse ; le sera-t-elle un jour ? J’en doute fort, tant le côté misanthrope jusqu’à l’outrance du texte me dérange. Ajoutons à cela mes difficultés avec tout ce qui touche de près ou de loin au surréalisme ; alors ici face à ce surréalisme gothique avant l’heure… Hum !

Il n’en reste pas moins que de temps à autre, au détour d’un rangement de bibliothèque, je « m’en refais » quelques pages, toujours aussi malaisées…



Il faut de tout, mais force est de constater que ce genre d’ouvrage ne me touche pas…

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Les Chants de Maldoror

Mes parents m'ont bercée avec Thiéfaine, chantant quelques airs pour m'endormir le soir comme Je t'en remets au vent ou Stalag-Tilt.

Petite, les textes du chanteur résonnaient comme des comptines :

La Cancoillotte, Anaïs, Maison Borniol ou encore l'agence des amants de madame Muller me faisaient tout autant rire que La famille Tortue et Pirouette Cacahuètes.

A l'adolescence, la poésie de ses paroles me bouleversait, sorte de mode d'emploi idéal à la mélancolie et les contradictions qu'englobe l'âge ingrat. J'ai usé jusqu'à la corde le vinyle de l'album Soleil recherche Futur .

Adulte, j'embrassais toute la culture, les références, la maîtrise de la langue et la complexité de l'univers de l'artiste. Je serais incapable de faire un classement de mes chansons préférées de Hubert-Felix mais s'il y en a une qui m'a profondément touchée, c'est Les dingues et les Paumés.

Elle m'initiait à tant de sentiments, posait des mots sur des émotions et m'ouvrait tant de livres, dont un qui me troublait : Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont.



L'ouvrage paraît en 1869, dans un relatif anonymat. Il est rapidement oublié, de même que son auteur, mort quelques années plus tard. Philippe Soupault, Aragon ou encore Andrée Breton en font un manifeste du mouvement surréaliste et lui donnent ses lettres de noblesse. Magritte, Dali, Modigliani seront bouleversés par les chants du Compte.

Les chants de Maldoror est une œuvre poétique, en prose, composée de six chants où l'on fait connaissance avec un héro négatif, cruel et pervers. La structure des chants donne le sentiment qu'ils ne sont pas liés entre eux alors qu'ils servent tous un même but ; celui de conter le Mal, l'ironie et le blasphème. On s’abîme dans les réflexions de Maldoror ou dans celles de l'auteur, perte de repères volontaire qui permet à l'imagination de s’exprimer sans aucune limite.

Ce recueil est difficile à aborder mais la noirceur du verbe côtoie la luminosité de la plume et vous enveloppe dans une couverture passionnelle. Je n'ai jamais lu de description aussi sordide qui contenaient autant de poésie. Parce que là est la force du Compte : il est poète au sens le plus noble. Il vous enchaîne à ses mots, vous livre des réflexions d'une intensité rare tout en mettant en avant l'horreur, dans une apologie du Mal qu'on se surprend à apprécier.

Apprécier ? Que dis-je à adorer. Le compte s'est affranchi des codes, tant sur la forme que sur le contenu et a cessé de poser des limites à son imagination. Il ouvre grand la porte de son âme pour nous la livrer sans concession. Une lecture qui vous transporte, vous anéanti et vous délivre dans une mélopée dévastatrice.

« Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. » Voici comment l'auteur vous accueille en tout début de recueil. J'y ajouterais que si seuls certains seront rassasiés par le récit, tout lecteur sera touché par la grâce des mots. Les chants de Maldoror sont une folie littéraire, une fulgurance, un diamant noir.



Écouter l'ami Thiefaine est une exercice de poésie à lui seul. Tant ses mélodies vous électrisent, tant ses rimes et références vous interrogent. Il manie si bien la langue française qu'on doute souvent de ce qu'on entend et donc de ce qu'on comprend. Hubert-Felix joue avec la culture et nourrit la vôtre au-delà de la satiété. Dans cette unique chanson, le chanteur vous renvoie à Baudelaire, Hölderlin ou encore Cervantes. Chacune de ses créations vous ouvre des portes, personnellement j'ai franchi ses seuils avec délices et n'ai certainement pas terminer mon périple. Par lui je me suis initiée à la philosophie cynique par Diogène, aux moralistes par Plutarque et aux écrits de Nietzsche. J'embrassais les œuvres d'Antonin Artaud, Charles Belle, Edward Hopper, Fra Angelico, Fantin-Latour ou encore Ingmar Bergman.

Mes lectures s'agrandissaient avec celles de Lord Byron, Aloysius Bertrand, Dante, Rimbaud, François Villon, Nerval et John Milton. Je me passionnais pour Lilith, Eurydice, Savonarole , Antigone, l'alchimie, les mythologies et l'Inquisition.

Longtemps artiste intimiste, Thiefaine est enfin mis en lumière sur la scène francophone. Fort d'une trentaine d'album studio et Live, je ne peux que vous inviter, voir vous sommer de plonger dans l'univers foisonnant de Thiéfaine !
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Il y avait longtemps que je n'avais relu Lautréamont. J'en suis au deuxième chant et je me force à relire patiemment, jusqu'au bout, mais que tout ça m'ennuie ! Les Chants de Maldoror, en dépit de la virtuosité de la plume, ont quelque chose des extravagances d'un adolescent boutonneux, qui guette du coin de l'oeil si ses outrances ont fait quelque effet sur la digestion du bourgeois. Il n'y a même pas le rire de Sade, cette bonne santé truculente, joyeuse, dans le crime et son plaisir. A la place, on a ce romantisme noir, cabotin : "je suis grand, méchant et malheureux et je hais le bonheur", soit : "étonnez-vous de me trouver tel que je suis !", qui cache mal une complaisance pleurnicharde sur soi, du genre personne ne m'aime, personne ne me comprend : "Je cherchais une âme qui me ressemblât et je ne pouvais pas la trouver." ; "Il fallait quelqu'un qui eût mon caractère, il fallait quelqu'un qui approuvât mes idées"... Qui approuvât mes idées, tout est dit... Et pourquoi pas fonder un parti, pendant qu'il y est ? Rimbaud, que je mets pourtant bien en-deça de Baudelaire, a eu cent fois plus de maturité.


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Les Chants de Maldoror et autres textes

Voici une œuvre, Les Chants de Maldoror, d’ Isidore Ducasse (alias comte de Lautréamont) qui laisse une impression étrange, peut-être à cause des secrets qu’elle cherche à taire tout en tentant de les dévoiler. A la manière d’un Antonin Artaud cherchant à exprimer sa souffrance, Isidore Ducasse présente une succession de scènes macabres et désolées, où une force maléfique sous la forme d’un prince de la Nuit, Maldoror, tente par tous les moyens possibles de détruire les apparences trompeuses des hommes et de leur soi-disant bonheur, jouant avec les angoisses de l’époque, comme la mort de Dieu. Ducasse, double de Maldoror, apparaît ainsi accablé derrière ces tableaux marécageux. Un être profondément frustré, contrarié, ne supportant pas l’inassouvissement de ses pires fantasmes. Cette incroyable énergie engendre un véritable hymne blasphématoire, porté par une prose hallucinée qui témoigne aussi, rétrospectivement, des intérêts de la société du milieu du XIXe siècle : les découvertes scientifiques (mathématiques, médecine, psychanalyse, sciences naturelles). Cet enfer pourrait rapidement nous lasser, mais, ayant fait le choix du récit épique, comme Dante, Isidore Ducasse nous tient par le merveilleux. Inspiré de ses longs voyages transatlantiques, domine dans Les Chants un bestiaire à dominante marine (baleines, poissons abyssaux, oiseaux migrateurs). Isidore Ducasse démontre indirectement que la question sexuelle est bien au centre de toutes nos pulsions, causes de nos comportements et de nos emportements sources des guerres, des crimes, tueries et autres actes de domination et de puissance.
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Les Chants de Maldoror

Je ne sais pas vraiment par où commencer car ce livre est déroutant.



Cet ouvrage a été pour moi la transcription de la beauté de la langue française dans son aspect le plus substantifique. Cette prose inhale la poésie et la maîtrise du discours. Elle m’a éblouie comme peu d’ouvrages l’ont fait (voir les extraits du poème Ode au Vieil Océan dans les citations, étant mon passage préféré).



Ce qui est assez paradoxal et peut-être ce qui représente le génie de cette oeuvre, c’est que la beauté et l’horreur se recouvrent et s’entrecoupent tout du long. C’est aussi pourquoi j’ai été assez désemparée dans mes émotions. Si les descriptions sont d’une perfection dans les mots choisis et dans leur formulation poétique, elles sont souvent macabres, sadiques, polémiques. Ce livre regroupe tout ce que l’homme peut faire de vil: le viol, la souffrance, l’abus, le sadisme, les combats, le péché, tout cela à travers une description fine et précise qui, par moments, soulève le coeur.



Aussi les scènes macabres, sadiques, érotiques, malaisantes représentent la majorité de l’ouvrage, bien que les odes à la nature permettent une bouffée d’air saint dans ce tableau déroutant. Il y a une symbolique par moments que l’on ne comprend pas toujours, à chacun d’interpréter à sa façon les nombreuses allégories, notamment cette obsession autour du divin, et du mal.



Je vous conseille ce livre pour sa beauté, tout en étant consciente qu’il ne peut-être destiné à tous. Il a été transcendant pour quelques lecteurs je le sais, mais pour ma part cela restera une lecture éprouvante (dont j’aurais mis plus d’un an à finir).



Fraternellement
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Les Chants de Maldoror

Le plus grand livre de poésie en prose de tous les temps ?



Allez, oui !



Une re-lecture tous les 5 ans s'impose. A faire lire à ses enfants.
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Les Chants de Maldoror

Si la lecture de ces contes s'avère parfois laborieuse, c'est qu'il ne faut pas, comme l'auteur l'indique, découvrir ces « pages sombres » sans maintenir une diligente « tension d'esprit ». Une fois cette consigne suivie, se plonger dans ces interminables phrases, formées de méandres piégeuses et de circonvolutions promptes à égarer, devient un véritable délice. Le style est à l'image du recueil, les phrases à l'image des contes, affranchies des codes, dans la prose comme le contenu.

Le texte est cru et cruel, et certaines âmes trop réceptives pourraient s'imbiber du mal et du mal-être que dégagent ces pages. D'aucuns voient chez Ducasse un défaut de maturité ; mais il semble plutôt qu'il a cessé, lors de la création de ce recueil, de repousser ses pulsions les plus noires, qu'il y a adhéré, et les a magnifiées par une plume faisant violence à la langue française commune.

Accrochez-vous lors de votre lecture, vous serez transporté !
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Les Chants de Maldoror et autres textes

« L'aurore s'élève bleuâtre, cherchant la lumière dans les replis de satin du crépuscule, comme, moi, je recherche la bonté, excité par l'amour du bien »



À lire ceci, on pourrait croire que les Chants de Maldoror célèbrent l'Idéal romantique exprimé ici par la jeunesse et l'aurore. Mais le personnage de ces chants dit simplement adieu à sa vie antérieure, quand il était encore un autre, fraîchement embarqué dans le fleuve de l'existence : l'autre est amont. Maldoror, lui est déjà désabusé : « je sens déjà que la bonté n'est qu'un assemblage de syllabes sonores ; je ne l'ai trouvée nulle part ». le romantisme s'évanouit comme un rêve désuet, et l'aurore n'éclaire plus que la voie du mal : celle de Maldoror, personnage mis en scène par Isidore Ducasse, devenu pour l'occasion (et pour la postérité) Lautréamont. Cette diffraction du sujet lyrique semble contredire le passage où il affirme (en anticipant inconsciemment l'arrivée imminente de Rimbaud et de son « je est un autre ») : « Si j'existe, je ne suis pas un autre. Je n'admets pas en moi cette équivoque pluralité. Je veux résider seul dans mon intime raisonnement. L'autonomie… ou bien qu'on me change en hippopotame. »



Voilà qu'un animal impromptu débarque pour emporter aussitôt la pensée du poète vers des rivages exotiques, probablement ceux de l'Uruguay natal. Une folie bestiale échauffe l'esprit comme dans la moiteur tropicale et menace en permanence la cohérence de la parole poétique. Les animaux foisonnent, surtout ceux qui peuplent les océans. Les pages sont striées de sillages d'ailerons de requins et de baleines, surmontant des tourbillons de poissons, de crabes tourteaux… et de poulpes, un animal fétiche dont les ventouses se plaquent sur l'humanité pour en aspirer ce qu'elle a de plus monstrueux, et le porter à son plus haut degré.



Maldoror, se veut « pilleur d'épaves célestes ». Il trouve sa subsistance dans le naufrage de l'Idéal. Et il y contribue, en abattant les marins rescapés qui parviennent à se rapprocher du rivage. Ces marins pourraient représenter les auteurs romantiques comme Lamartine ou Byron, car leurs textes sont pastichés et parodiés à l'envi par Lautréamont, pour des résultats emplis de cruauté, qui en évacuent les complaintes sentimentales. Maldoror se vante d'avoir décapité sa conscience, et se veut désormais inhumain. Il se place à dessein à l'écart de ses semblables, du côté de l'océan, dont il cherche à venger la beauté souillée par le contraste que l'homme forme avec lui : « le plus ironique contraste, l'antithèse la plus bouffonne que l'on ait jamais vue dans la création ».



Il faut noter que jusqu'à une période pas si ancienne, l'océan et ses monstres marins étaient source d'une horreur métaphysique, en tant qu'avatars du chaos primitif ayant précédé la Création. En étant dévoré par un de ces monstres, on sortait du royaume de Dieu et on perdait non seulement sa vie mais aussi son âme.



Or, cette âme, Maldoror la vend au « vieil océan », envisagé comme la demeure du prince des ténèbres, lors d'une ode passionnée. Il ressort de cette communion avec les abîmes transformé en monstre tentaculaire : un poulpe géant qui vampirise un Créateur corrompu par ce contact impie*. Vidée de son sang, l'âme divine est abandonnée « au crabe de la débauche, au poulpe de la faiblesse de caractère, au requin de l'abjection individuelle, au boa de la morale absente, et au colimaçon monstrueux de l'idiotisme ! »



Ayant recrée Dieu à son image, Maldoror est laissé libre de contempler l'océan, en tant que son idéal propre. Ce dernier est décrit comme un « grand célibataire » « éternellement fécond ». Il n'engendre que lui même, en continu et à l'infini. Au chant 2, ce paradoxe devient une union contre nature entre Maldoror et la femelle requin, reflet fidèle de la férocité du premier. Les corps unis sont « emportés par un courant sous-marin comme dans un berceau », annonçant la naissance de l'hybride homme-poisson qui sera décrit au chant 4, comme un corps rêvé.



L'océan ayant montré la voie, c'est tout le règne animal qui fusionne avec Maldoror, dans des cohabitations inconfortables, visant toujours à éloigner du corps humain, y compris de sa langue. Car la langue De Lautréamont est boursoufflée par des phrases d'une longueur aussi asphyxiantes qu'une plongée vers les abysses. On y trouve un lexique fantaisiste, pillant parfois des termes savants, voire des descriptions entières dans des ouvrages zoologiques. le choix de certaines éditions accentue l'étrangeté fondamentale de cette poésie, en laissant subsister quelques fautes d'orthographe de l'édition initiale, comme autant de verrues sur cette langue contrefaite.



La métamorphose devient peu à peu la norme, comme au début du chant 5, où un homme changé en scarabée roule en une boule monstrueuse les restes de la Circée moderne responsable de sa transformation, devant d'autres victimes en forme d'oiseaux, parmi lesquelles un homme à tête de pélican qui ne déparerait pas à côté de la Toilette de la mariée de Max Ernst, et dont la description est un exemple (modéré !) des bizarreries lexicales De Lautréamont : « beau comme les deux longs filaments tentaculiformes d'un insecte ; ou plutôt, comme une inhumation précipitée ; ou encore, comme la loi de la reconstitution des organes mutilés ; et surtout, comme un liquide éminemment putrescible »



Le rapprochement avec Max Ernst s'impose d'autant plus que l'imagination chaotique De Lautréamont influença fortement les surréalistes. Toutefois, ses méthodes de distorsion des formes établies, de collages et de citations parodiques des romantiques peuvent tout aussi bien constituer un embryon du post-modernisme. Lautréamont anticipe, se joue de tout, même de l'avenir… Mais, comme le crabe, il le fait avec le sérieux du pince sans rire. Il refuse le « sourire stupidement railleurs de l'homme à la figure de canard », qui incarne à ses yeux l'antithèse de la poésie : « rien n'est risible dans cette planète. Planète cocasse mais superbe ».



* précisons que la monstruosité d'Isidore Ducasse est pathologique. Elle a vocation à contaminer ses victimes pour les rendre étrangères à elles-mêmes. C'est sans doute pourquoi, une fois les Chants de Maldoror achevés, il s'acharna, durant les derniers moments de sa courte vie à réécrire les aphorismes de certains moralistes, Pascal notamment, pour disloquer le sens pessimiste de leurs maximes et leur faire « chanter l'espoir ». Avec ces Poésies, Ducasse aboutit ainsi à un résultat qui n'est pas forcément moins vrai que l'original, et procure plus de réconfort, dans une accumulation de sentences fidèle à sa poétique de l'excès, bien qu'elles se décident finalement à encourager l'humanité au lieu de la maudire. La voie du bien est retrouvée à la faveur d'une ultime métamorphose.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Œuvre qui laisse difficilement indifférent. Écrite par un très jeune auteur, c'est un amas de haine contre l'homme et contre Dieu, de mal, de violence et de destruction. C'est aussi une démonstration que la limite entre le bien et le mal n'est pas aussi claire qu'on voudrait bien le croire. Quoi qu'il en soit, il est quasi impossible de décrire le style de Lautréamont, il vaut mieux le lire pour en faire l'expérience (car c'en est une!).

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Les Chants de Maldoror et autres textes

Isidore Ducasse (1846-1870), qui avait jadis pris pour pseudonyme : Comte de Lautréamont en hommage à Eugène Sue et à son personnage Lautréamont. Il avait en tout, écrit deux oeuvres magistrales. À savoir, "Les Chants de Maldoror", "Poésies I" et "Poésies II".



"Les Chants de Maldoror" est une longue imprécation, une litanie faite d'orages, de mouvements de houle, d'éructations, d'invectives dont le dénominateur commun est un profond sentiment de révolte existentiel propre à certains génies tels que Antonin Artaud, Jean Genet ou Luigi Pirandello.

Un recueil extrêmement subtile et composé de 6 chants où Maldoror alias Lautréamont, alias Isidor Ducasse décline leur frénétique avancée dans les ténèbres, pris dans la spirale du mal. le héros est aussi mystérieux que son auteur le très énigmatique isidor Ducasse né en Uruguay et mort très jeune à Paris dans des circonstances inconnues. On sait qu'il jouait du piano des nuits entières. Lautréamont, Maldoror et Ducasse ne font plus qu'un dans ces

pages, où progressivement, le "il" se débarrasse de tout ce qu'il a d'humain pour embaumer ses pages ténébreuses où l'ambiance moyenâgeuse nous

propulse dans un univers glauque et sulfureux, tout en prenant littéralement possession de notre âme. Ici tout y est, la cruauté, la violence et le blasphème, unit dans un savant mélange qui dégage une sensation de volupté. L'auteur nous transporte dans un monde cauchemardesque, risquant de nous faire peur et même de nous faire refermer ce livre en hâte. Cela dit, il faut tout de même, aller jusqu'au bout de la dernière ligne droite, car ce livre est une véritable merveille, une perle.

On y entre dans un monde périlleux, noir, glauque, dans un monde qui apparaît comme bien pire que l'enfer même, mais où on trouvera le

génie de son auteur. Lautréamont, Isidore Ducasse de son vrai nom, est un vrai magicien noir qui fait peur mais surtout qui envoûte.



Je déconseillerais particulièrement aux personnes dont la personnalité n'est pas très structurée, car l'appel schizophrénique est ici, très puissant. Au final, "Les Chants de Maldoror" est un pur chef-d'oeuvre lyrique et magistral, servi en guise avec une prose la plus somptueuse jamais écrite. A découvrir et à lire d'urgence cette sublime Épopée Fantastique !
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Récit poignant, prose hallucinée, images saisissantes, les chants demeurent tout de même hétéroclites, les actions disjointes. Tout ça manque d'unité. La première lecture est fascinante, la relecture est décevante. Mais j'aime les proses baroques et forcenées. Ce livre brille d'un éclat unique et singulier dans la littérature française.
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Les Chants de Maldoror

« C'est le meilleur professeur d'hypnotisme que je connaisse ». Cette phrase, le lecteur doit la prononcer de lui-même à la lecture du texte qu'il a entre les mains, du moins selon le souhait du Narrateur.

Et je dois avouer que j'ai été hypnotisée par ce texte, mal-à-l'aise souvent, à tel point qu'il m'est difficile d'exprimer mon ressenti, puisque j'ai été à la fois choquée ou écoeurée parfois, saisie en tout cas par cette oeuvre qui ne peut laisser indifférent.

Maldoror, qui parfois est le Narrateur, parfois le personnage – et qui parle parfois de lui à la troisième personne, explique le but de l'ouvrage : « attaquer l'homme et Celui qui le créa », en montrant toutes les horreurs, toutes les perversions, et tous les crimes dont sont capables l'homme et son créateur, Dieu lui-même : mutilations d'enfants, pédérastrie, « le Créateur » allant lui-même au bordel violer et torturer un adolescent, ou, devenu ivre, dévorant ses propres créatures plongées dans des excréments, une fillette violée au couteau et par un chien, des poules déchiquetant les traces de sperme sur les cuisses de prostituées... Oui, c'est parfois insoutenable.

J'ai eu l'impression que l'auteur voulait choquer délibérément la société bourgeoise conformiste, mêlant blasphème, violence insoutenable des actes présentés, crudité de certaines expressions – je me demande si ce n'est pas la première fois que les mots « vagin » et « clitoris » sont employés en poésie ; je ne dis pas qu'ils sont vulgaires, mais qu'ils sont considérés ainsi dans la société de la fin pudibonde de la fin du XIX ème siècle. Il y a une insistance sur la sexualité, mais une sexualité sadique, sans amour ni même désir. Et une insistance sur la violence, avec l'image qui revient plusieurs fois d'enfants fracassés – littéralement - sur un mur.

D'autres images qui peuvent choquer, ce sont celles liées à la nature. le texte est peuplé d'animaux sauvages, mais les animaux méprisés, ceux qui sont jugés effrayants : crapauds, tarentule, crabe, poux – l'image des montagnes de poux lâchées dans les villes est répugnante. J'ai trouvé une image plus apaisante, plus poétique pourrais-je dire, celle de la mer, de l'océan. La mer revient plusieurs fois, comme une forme d'apaisement. Je retiens aussi l'image de l'accouplement avec une femelle requin, les deux créatures violentes, cruelles et perverses, se reconnaissent.

Une lecture éprouvante comme rarement pour moi, surtout en lisant de la poésie. Je n'ai peut-être pas toutes les clefs d'interprétation, j'ai lu que Lautréamont avait été redécouvert par les sur-réalistes qui avaient été fascinés par son oeuvre. Je ne suis pas prête à me plonger dans un un bain où aura été dissous un kyste pileux de l'ovaire, trois limaces rouges et un prépuce enflammé », condition posée par le Narrateur pour recevoir sa poésie. Peut-être, pour le dire autrement, y-a-t-il « entre les deux termes extrêmes de [ma] littérature, telle que [je] l'entends », moi lectrice, et « la sienne », à Lautréamont « une infinité d'intermédiaire », et nous n'avons pas la même conception de la littérature. Comme il me l'a demandé, je « ne me fâche pas contre lui si [sa] prose n'a pas le bonheur de [me] plaire » ; je suis sans doute trop « respectable » pour cela. Enfin, je dois dire que d'un point de vue du style, je n'ai pas été éblouie par l'écriture : oui, il y a une accumulation d'images saisissantes, mais je n'ai pas eu envie de lire à voix haute pour écouter le rythme, les sonorités, ce qui est pourtant le cas lorsque je lis de la poésie en prose.
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