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Critiques de Cory Doctorow (67)
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Makers

Dans un futur proche, Lester et Perry sont deux ingénieux "geeks" qui récupèrent dans les décharges pour bidouiller des gadgets technologiques prisés des collectionneurs.

Récupérés par un entrepreneur aux ambitions démesurés, encadrés par un manager aux dents longues et suivis par une bloggeuse économique en quête de nouveaux horizons, ils deviennent très vite, dans une Amérique en quête de renouveau, les gourous d'un nouveau système économique "le New Work", sorte de révolution industrielle où chacun s'empare des moyens de production pour créer son business.



Rapidement, la bulle éclate et le soufflet médiatique retombe. Les deux amis reviennent alors à leurs inventions, se promettant de ne plus sacrifier leurs valeurs à un corporatisme écrasant et amoral.

Jusqu'à ce qu'un cadre de DisneyLand, envieux et admiratif, décide de faire de Lester et Perry les concurrents du célèbre parc d'attractions et déclenche la bataille juridique...



Makers est un roman d'anticipation complexe qui adopte une progression déroutante : la première partie, qui esquisse rapidement l'esprit et l'essor du New Work, sacrifie quelque peu les personnages pour poser les problématiques économiques, techniques et structurelles de l'entreprise du duo. Cette partie assez complexe se clôt de manière abrupte au bout de 150 pages.

La seconde, qui prend place un nombre indéterminé d'années plus tard, augure enfin un commencement d'intrigue. Les antagonistes entrent alors en jeu, notamment le personnage de Sammy, bien plus savoureux que les protagonistes principaux que sont Lester, Perry ou Suzanne, beaucoup plus lisses dans leur infaillibilité et leurs motivations. Les second couteaux se multiplient, les horizons s'élargissent alors qu'un nouveau mouvement national presque cultuel s'organise autour de ces attractions foraines d'un nouveau genre.

C'est alors seulement que la machine judiciaire s'emballe, que les grands principes d'auto-entreprise et de propriété libre du duo se corrompent d'eux-mêmes qu'on trouve enfin, au delà du formidable catalogue d'idées que constitue cet ouvrage, l'essence même de ce qu'on est en droit d'attendre d'un roman. Les personnages s'humanisent, se délestent alors de leur unique étiquette de visionnaires infaillibles, se contredisent, manquent de s'auto-détruire souvent.



La conclusion logique et amère participe même de la tristesse de quitter ces personnages, plus humains que jamais, victimes de leurs ambitions mais forts de leurs valeurs.

Un bon roman d'anticipation, toujours crédible et presque prophétique dans les bouleversements économiques qu'il suppose...
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IRL - Dans la vraie vie

Dans cette bande-dessinée, adaptée d'une nouvelle de Cory Doctorow, nous suivons l'histoire d'Anda. Cette lycéenne, nouvellement arrivée à Flagstaff, AZ depuis San Diego, CA, peine à se faire des ami·es et n'est pas des plus à l'aise dans le monde "réel" et ses codes sociaux.

Lorsqu'une intervenante débarque dans son cours d'informatique pour parler d'un jeu en ligne, et du fait qu'elle recrute des femmes pour y jouer dans sa guilde, Anda saute sur l'occasion.



S'en suivra une aventure en ligne qui la mènera dans des directions qu'elle n'imaginait pas. Et quand il devient question d'argent, sa mère n'est plus tout à fait d'accord !



Le passage où l'intervenante demande dans la classe qui joue à des jeux vidéo, puis qui joue des femmes est particulièrement révélateur et bien pensé.



L'un des messages de l'histoire est aussi qu'il faut arrêter de systématiquement vouloir séparer monde en ligne et monde réel. Les deux sont connectés et les actions ont des conséquences.



Les dessins de Jen Wang font très "dessin animé" et j'ai beaucoup aimé. Elle utilise bien les éléments propres au jeu vidéo pour les intégrer efficacement dans la scénographie des cases.



Cory Doctorow signe une très intéressante préface... mais qui génère un horizon d'attente beaucoup trop grand quand au contenu de l'histoire. Dommage !



Il n'en reste pas moins que c'est une lecture très sympathique et divertissante.
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Little Brother

Je conseille fortement « Little Brother » à tout bon geek qui se respecte, mais aussi à toute personne qui s’interroge sur la défense de nos libertés et les dérives sécuritaires de nos sociétés actuelles.



« Little Brother » a été publié en 2008 mais, lu en 2017, il est plus que troublant. Cory Doctorow l’a écrit comme une dystopie se passant dans un futur proche. Il décrit comment une société déjà prompte à utiliser les nouvelles technologies pour surveiller ses citoyens, bascule rapidement et sans résistance dans un tout-sécuritaire pour « rassurer » sa population, à défaut de la protéger.



Le narrateur du livre s’appelle Marcus Yallow, c’est un lycéen de 17 ans qui habite à Sans Francisco. Il est un peu geek sur les bords, a pratiqué les jeux de rôles grandeur nature mais se passionne maintenant pour les jeux ARG (Alternate Reality Game), des jeux en « réalité alternée » qui se passent autant en ligne que dans le monde physique, notamment un jeu nommé « Harakuju Fun Madness ». Il n’apprécie guère les systèmes de surveillance mis en place par son lycée mais sait intelligemment utiliser ses connaissances technologiques pour les déjouer (il mets, par exemple, du gravier dans ses chaussures pour déjouer les analyseurs de démarche).



Au début du roman, Marcus et trois de ses amis bleutent le lycée pour résoudre la dernière énigme de Harakuju FM. Leur vie va basculer car, à ce moment-là, San Francisco est victime d’une attaque terroriste de grande ampleur et, se trouvant au moment endroit au mauvais moment, ils vont être embarqués, suspectés et emprisonnés.



La suite du roman décrit la confiscation grandissante des libertés par la « Sécurité intérieure » sous couvert de lutte anti-terrorisme. Marcus et quelques autres s’en émeuvent mais ils sont rares. La plupart des citoyens acceptent sans broncher dispositifs de traçage et surveillance généralisée.



"Cette foutue ville est à nous ! Ce foutu pays est à nous ! Et ce n'est pas un terroriste qui pourra nous les prendre, aussi longtemps que nous resterons libres. Quand nous ne le serons plus, les terroristes auront gagné. Résistez ! Résistez ! Vous êtes assez jeunes et assez cons pour ignorer que c'est perdu d'avance. Vous êtes les seuls capables de nous conduire à la victoire ! Résistez !"



Pour être honnête, le livre est intéressant, mais il lui manque un petit quelque chose (peut-être un style un peu plus soutenu ?) pour être un livre vraiment bon. Il est néanmoins parfaitement captivant à défaut d’être passionnant, troublant à défaut d’être rassurant.



Ce qui m’a le plus troublé d’ailleurs, ce sont les similitudes que je n’ai pu m’empêcher de remarquer entre le roman et la réponse sécuritaire qui a été la nôtre après les attentats en France et en Europe ces dernières années. Il pose définitivement les bonnes questions : La liberté individuelle peut-elle être réduite au nom de la sécurité ? Jusqu’où peut aller un gouvernement pour « protéger » sa population ?



"Il existe un nom pour ce genre de dysfonctionnement - on appelle ça "une maladie auto-immune", quand les défenses de l'organisme s'emballent et s'attaquent à ses propres cellules, qu'elles ne reconnaissent plus. Tôt ou tard, l'organisme finit par s'autodétruire."



Je soutenais déjà la Quadrature du net qui se bats sur le front de la défense de nos libertés, mais j’ai envie de les soutenir ENCORE plus…



Bref, je vous encourage fortement à soutenir aussi la Quadrature et, s’il faut vous en convaincre, lisez donc « Little Brother »… d’autant qu’il est disponible en ligne gratuitement, vous n’avez pas d’excuses.
Lien : https://www.6x8.org/2017/08/..
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Little Brother

Assez facile à lire, l'ouvrage brille par son introduction qui permet d'immédiatement et rapidement pénétrer dans l'univers de l'auteur. Même si le récit a tendance à s'essouffler et tourne légèrement en rond lorsqu'on dépasse les 2/3, le tout est tout de même agréable, sans réel génie mais plutôt vif. Très classique sur le fond comme sur la forme, on n'y trouvera rien de très original mais un bon moment de lecture distrayante et rapide.
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IRL - Dans la vraie vie

Une BD pour ados vraiment réussie qui aborde le sujet des jeux vidéo en ligne, leurs limites et leurs dangers, mais également leurs atouts. Autre point positif, ici le joueur est une joueuse : l'album déconstruit également les idées reçues sur les joueurs et redonne de la légitimité aux joueuses. Le roman graphique évoque également les joueurs malsains qui se cachent derrière des avatars pour abuser de la naïveté des plus jeunes joueurs, mais également des dures réalités qui peuvent se cacher derrière un jeu vidéo. En plus des thématiques intéressantes, le dessin est vraiment plaisant (en particulier les avatars du jeu) : ceux qui avaient apprécié Le prince et la couturière retrouveront avec plaisir le trait de Jen Wang dans cette BD. Un joli moment à visée éducative.
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IRL - Dans la vraie vie

Jen Wang m'avait séduite avec sa BD "la tête dans les étoiles". Mais avec IRL le pari n'est pas relevé, pourtant l'extrait disponible sur Internet m'avait énormément plu.

Il y a deux sujets qui sont traités et qui m'ont intéressé: le féminisme à travers le jeu vidéo et les conditions de travail en Chine.

Pourtant, le féminisme est expédié rapidement et le travail en Chine prend une part très importante de l'histoire. On ressort de notre lecture avec un petit blues. A contrario de "la tête dans les étoiles" qui parle d'un sujet grave mais avant tout humain. IRL est pour moi une belle idée qui n'arrive pas à nous transmettre tout son potentiel.
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Little Brother

Je vous conseille ce livre ! Il est très intéressant. Une fois commencé on ne peut plus s'arrêter.

Marcus est un as de l'informatique. intelligent et très à l'aise avec le cyberworld, son grand jeu consiste à tromper les caméras de surveillance. sa vie bascule lorsqu'il se fait arrêter avec des amis sur le lieu d'un attentat terroriste...

L'auteur a su traiter le sujet du terrorisme et des dérives des systèmes de surveillance avec habileté. Tiffany A.



Je vous conseille vivement ce livre.

Il critique la société américaine et surtout les méthodes qu'emploient les Etats-Unis pour surveiller les déplacements des citoyens.

Ce livre nous plonge dans l'aventure d'un jeune lycéen de 17 ans ... Que lui arrivera-t-il ? Que fera-t-il pour son ami ? Je vous laisse le découvrir ... Nassim B.
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Little Brother

Vraiment un très bon roman, plausible, réel, efficace, surtout avec les dernières révélations sur l'espionnage effectué par la NSA sur internet.

Ce livre ne peut pas laisser indifférent.
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Makers

Roman captivant : le rôle socio-économique de l'innovation, dans le futur proche cher à Doctorow.



Publié en 2009, soit un an après "Little Brother", et non traduit en français pour l'instant, "Makers" poursuit le travail de mise en fiction des préoccupations techno-sociétales de Cory Doctorow, dans une veine similaire à ses romans précédents, et toujours avec le même intérêt.



Dans un futur proche, deux innovateurs de génie, inlassables, développent une nouvelle approche de fabrication d'objets à partir de déchets et d'imprimantes 3D, qui manquent révolutionner de fond en comble l'économie, avant d'échouer. Quelques années plus tard, le hasard de leurs créations fait d'eux un concurrent redoutable, et toujours "en réseau libertarien", des parcs à thème Disney, dont certains dirigeants vont mettre en œuvre de terribles ripostes, avant que tout ne se "calme" à nouveau, et que la quête instinctive et forcenée de l'innovation "cool" à impact sociétal ne reprenne, encore et toujours...



Un livre passionnant.



Autant par ce qu'il dit, creusant puissamment le techno-libertarien "sillon Doctorow", autour du rôle social et économique de l'innovation technologique (et de la culture geek / nerd qui lui est associée), de la récompense humaine et financière de la créativité, des approches communautaires et en réseau, du conflit entre liberté et propriété intellectuelle, et enfin du rôle mortifère des grandes firmes, avec leurs désormais obsessionnels comportements de prédation et de refus absolu du risque juridique - et des États, largement considérés comme à leur service, et fondamentalement liberticides...



Que par ce qu'il ne dit pas, voile ou oublie, tant l'idiosyncrasie du capitalisme libertaire est marquée chez l'auteur : caractère inéluctable de la misère, qui ne se résout au fond, tant bien que mal, que par l'initiative entrepreneuriale individuelle ou par micro-groupes, n'acquérant leur modeste pouvoir que par la mise en réseau ; obsession de la "survie financière" dans un monde coûteux et globalement dangereux ; occultation de l'exploitation automatiquement induite par le "calcul économique" nécessaire au développement de l'innovation de masse, dès qu'elle émerge de son héroïque phase artisanale ; ou encore conflit insoluble entre logiques de management créatif et de gestion financière...



Maîtrisant parfaitement - à la différence de trop d'auteurs européens, et de beaucoup d'auteurs "classiques" américains, qui y projettent souvent davantage de fantasmes que de réalités - l'univers des entreprises, petites cellules innovantes comme immenses conglomérats sur-juridisés et sur-administrés, leurs codes, leurs "façons d'exister", Doctorow atteint aisément un très haut degré de "vérisimilitude", procurant ainsi un puissant stimulant intellectuel pour toute tentative d'appréhension des évolutions techno-sociétales actuellement à l'oeuvre un peu partout dans le monde. En revanche, deux faiblesses continuent à mon sens à l'empêcher de toucher au véritable chef d'oeuvre universel : d'abord, une tenace méconnaissance du monde hors Etats-Unis, Canada et Angleterre, qui, réelle ou affectée, lui fait manier les clichés à la tonne dès qu'il parle de Russie, de Chine ou de Brésil ; ensuite, un refus viscéral et idéologique de prendre en compte la composante d'exploitation intrinsèque au capitalisme, fût-il "adouci" (et encore...) par la lutte contre le pouvoir des vastes multinationales et d'États qui seraient à leur service quasi-exclusif...



Au total, y compris lorsqu'on ne partage pas les partis pris idéologiques de l'auteur, sa curiosité, sa verve, sa capacité à mettre en scène des pensées prospectives parfois complexes font de cette lecture une expérience particulièrement stimulante, à recommander sans barguigner.

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Little Brother

Le point fort de ce livre est le futur tout proche proposé par Cory Doctorow car là aussi qu’est-ce que c’est crédible ! Nous sommes donc à San Francisco. Dans les écoles, des caméras sont en place et analyse la démarche des élèves. Chaque lycéen dispose d’un Schoolbook, un ordinateur portable ultra contrôlé. Chaque clic sur le net est enregistré. Après l’attentat, le contrôle est plus oppressant et toute la ville est placée sous haute surveillance. Vos trajets en transports en commun sont contrôlés par exemple et si vos déplacement semblent bizarres, la police vous interroge.



L’auteur aime nous expliquer en long et en large les techniques qu’utilisent Marcus au point que ça en devient vraiment barbant. Bon déjà, je suis assez familière avec les termes plutôt geek donc je n’avais pas besoin d’autant d’explication mais alors que l’auteur aurait pu résumer certains termes en quelques lignes, Cory Doctorow préfère nous en bassiner durant des pages et des pages. Et ce n’est pas franchement utile d’ailleurs.



L’attitude des personnages m’a également parfaitement gênée. L’idée de départ de Marcus est plutôt noble, il veut conserver sa liberté et hacke donc les systèmes de sécurité pour l’obtenir mais parfois ses techniques ne sont vraiment pas éthiques et j’aurais aimé que des personnes raisonnables le critiquent sur ce point. Mais ce ne sont que les “aveugles” qui croient à la sécurité qui critiquent cela de manière véhémente. Il n’y a donc pas de demi-mesure. Soit on est un hacker révolutionnaire prêt à tout soit on est avec le gouvernement. Sauf que moi, ben je suis plus mitigée et j’avais l’impression d’être la seule… J’ai un peu peur que les adolescents qui lisent ce livre se rangent démesurément du côté de Marcus et prennent le hacking comme la solution miracle pour contrer un gouvernement.
Lien : http://iluze.wordpress.com/2..
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Parution en France du premier roman traduit de Cory Doctorow. "Dans la dèche au royaume enchanté" prouve de manière éclatante le talent visionnaire de son auteur. Ecrit en 2003, il est validé par l'évolution socio-technique des 5 années qui se sont écoulées depuis. A quoi ressemble le monde dans cet ouvrage ? La société a été radicalement transformée par deux innovations : les implants neuraux qui permettent d'accéder au réseau de quelque endroit qu'on soit et l'énergie gratuire qui assure un minimum vital confortable à tous sans travailler.
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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IRL - Dans la vraie vie

J'avais adoré (et le mot est faible) le superbe conte Le Prince et la Couturière mais j'avais envie de découvrir cette première œuvre de l'auteur Jen Wang, qui m'avait beaucoup plu dans son trait en rondeur. Je me suis débrouillé pour me la procurer, mais c'est ici une BD écrite à quatre mains qui nous est proposée.



L'idée est de parler du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur (MMO RPG, ou les fameux meuporgs français) mais dans un angle nouveau. L'auteure précise bien sa pensée au début en parlant d'Internet comme d'un formidable outil démocratique. On sent que le récit est construit à la fois d'un point de vue de femme : le personnage principal est féminin, mais surtout le propos parle expressément de la place des femmes dans ces jeux et de la question de l'entre-soi dans les guildes. D'autre part, on est dans une considération économique assez intéressante, replaçant dans le contexte du jeu une question de pays du nord et du sud, d'exploitation et de droits du travail. Si le lien est intéressant, notamment via le père de la fille qui rajoute un autre regard sur la question, c'est dommage que ces différents sujets soient un peu trop vite traités.

Dans l'ensemble, la BD est très gentille et un peu fleur bleue, mais surtout elle me semble passer trop facilement sur certains sujets qui sont pourtant très intéressants et auraient mérités plus de développement. Au final, de parler de cette jeune fille qui trouve un épanouissement dans le jeu vidéo est un atout et une faiblesse, puisque l'histoire ne déborde jamais vraiment de ce cadre-là. D'un côté, c'est une bonne idée pour entrer dans l'histoire, de l'autre ça la cantonne à cette histoire de découverte l'un de l'autre.



Bref, l'histoire est mignonne, peut-être un peu trop, mais aborde des sujets assez étonnants vu l'angle par lequel c'est abordé. Le récit reste plutôt orienté jeunesse et n'a pas la portée qu'a, à mon avis, Le Prince et la Couturière, mais c'est une BD aux thématiques intéressantes et qui a le mérite de les aborder. Sans doute que ça fera plaisir à des plus jeunes de découvrir une façon de voir et comprendre le monde un peu différente de ce à quoi nous sommes exposés d'habitude. Les jeux vidéos peuvent être un moyen d'émancipation, de sociabilisation et même de lutte. A ce niveau, la BD est très instructive et intéressante !
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Little Brother

Chuck Palahniuk et George Orwell sont dans un bateau, décident d'écrire un roman pour ados.

La liberté tombe à l'eau.



Et là les gars il reste un putain d'livre, une critique très bien menée du trop plein de sécurité, de la façon dont un gouvernement se sert de la terreur pour cadrer ses citoyens comme il le faut.



Seulement quand on a 17 ans, qu'on pirate deux trois trucs à droite à gauche et qu'on est pris pour un terroriste, avec séquestration et torture à la clé, on a envie de se venger de tout ça. De se venger sans faire semblant.



Little Brother s'appuie sur de véritables manières de hacker, puise sa force dans les mouvements de rébellion nés à San Franciso (des hippies au black panthers, etc). C'est sûrement un peu trop technique parfois, un brin idéologie à deux balles aussi. Mais le sentiment de vouloir appartenir à un mouvement de contestation se ressent tout du long.



Le héros s'en prend plein la gueule, et pas que. C'est violent et cruel, d'où ma référence à Palahniuk, même si on est loin du porno/trash de l'auteur de Monstres Invisibles. Un bon pavé de 400 pages qu'on ne lâche pas une seule seconde, rien que pour remplir ce fantasme d'ado rebelle qui pousse à vouloir parasiter un système gouvernemental, surtout quand il s'agit de la plus grande puissance mondiale. Oui oui.



Ça reste malgré tout un roman pour ado, avec premiers émois sexuels sur fond de punk superficiel, mais tout y est pour passer un sacré bon moment. Une envie de gueuler toute la discographie de Rage Against the Machine à chaque fin de chapitre.


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Le grand abandon

Un roman recommandé par Edward Snowden et qui interroge le concept de décroissance, il n'en fallait pas plus pour m'attirer. Ce récit d'anticipation reste ancré dans le réel, ce qui lui donne toute sa force et sa justesse. Dans le monde d'après, ravagé par la pollution, dans une société paupérisée qui ne prône que la consommation et dans laquelle seuls quelques élus, à la richesse insolente, dominent l'ensemble de la population mondiale, certains décident de tracer leurs chemins. Outre la jeunesse qui organise des soirée communistes le salut viendra peut-être de ces abandonneurs, ces exilés volontaires qui refusent ce système injuste et laissent derrière eux une société en déclin, pour reconstruire un monde affranchi des possessions et de l'égoïsme. Et pourtant, même parmi ces communauté en marge, une lutte s'engage entre ceux qui prône le mérite et ceux qui parviennent à s'affranchir des modes de pensés dépassés. La course à l'immortalité lancée, qui des millionnaires du "monde par défaut" ou des utopistes de l'abondance sera le premier à vaincre la mort ?
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Le background dans lequel se situe ce roman a un fort potentiel avec, dans un futur proche, un monde où les individus peuvent sauvegarder leur mémoire qui peut être réimplantée dans des clones s'ils viennent à disparaître, où les personnes peuvent être artificiellement rajeunies ou être cryogénisées pour reprendre leur vie dans l'avenir plus ou moins lointain qu'ils souhaitent, où l'individu est en permanence connecté au Réseau.



Malheureusement, l'intrigue n'est pas prenante, consistant en des conflits de pouvoir et des différents de stratégie commerciale et de développement technologique dans un parc Disney Word.



Ce livre est donc pour moi une relative déception après avoir apprécié dans le genre cyber-punk Le serpent d'Angoisse de Roland C. Wagner, Carbone modifié de Richard Morgan et Cablé de Walter Jon Williams.
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Le grand abandon

Encore une dystopie qui va jusqu'à prévoir de pouvoir scanner son cerveau et de devenir immortel et multiple. Ce n'est pas vraiment convaincant et ne fait pas très envie, une conscience sans sens étant tellement désespérante que le programme doit se lobotomiser lui-même pour survivre.

Et ces abandonneurs, qui refusent le monde du profit et de la propriété au bénéfice de l'open source et du partage sont bien sympathiques mais restent quand même très consumériste ce qui ne rend pas très crédible leur lutte contre le réchauffement climatique.

Mais leur utopie les rend attachants et on suit avec intérêt leur combat pour la liberté contre les profiteurs de l'ancien monde.

On voudrait y croire donc on lit avec plaisir jusqu'au dénouement en étant accroché par les nombreux rebondissements.

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Little Brother

Ce roman lu peu après les attentats de 2015, prend une ampleur particulière au vu de cette actualité dramatique. La question posée de ce qu'on est prêt à sacrifier pour la sécurité est intéressante, mais elle est traitée très superficiellement. L'auteur y pose une vision manichéenne des choses : les méchants du gouvernement contre les jeunes rebelles épris de liberté. Le leader ado, effacé dans la vrai vie mais charismatique sur les réseaux est affligeant de banalité . Je ne suis pas rentrée dans le personnage et encore moins dans l'histoire , qui n'a aucune nuance. Une déception pour ce roman qui n'arrive pas à la cheville de 1984 d'Orwell, qui est un véritable chef d'oeuvre indémodable.
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Little Brother

Le héros et narrateur est un jeune garçon de 17 ans, lycéen, vivant à San Francisco, mordu d’informatique et de jeux de rôle grandeur nature. C’est un élément plus ou moins subversif de son lycéen, car il contourne les dispositifs de surveillance et a du répondant.

Lorsqu’un attentat détruit le Bay Bridge il se trouve juste à proximité avec 3 amis et ils se font enlever. Mais non pas par les terroristes, mais par le Département de la Sécurité Intérieure. Il fait l’erreur de ne pas donner immédiatement ses identifiant et mot de passe de téléphone, le DHS le gardera donc en détention quelques jours en représailles et il fera l’objet de menaces et d’une surveillance à la sortie.

Mais devant la restriction des libertés individuelles au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme qu’il subit, ainsi que tous les citoyens de la ville, il décide de ne pas rester inactif.

Le parallèle est très clair avec les attentats du 11 septembre et Guantanamo.

De plus il y a de nombreuses références à l’actualité (qui seront du coup peut être assez vite dépassées).

Ce livre décrypte le mécanisme conduisant à une politique toujours plus sécuritaire et paranoïaque et comment la privation de liberté est acceptée facilement par les citoyens grâce au prétexte de la sécurité et à la peur du terrorisme.

Il y a également beaucoup de références à l’informatique et aux systèmes de sécurité, ce qui ne plaira peut être pas à tous, car bien que vulgarisé c’est parfois assez technique. Mais c’est un propos important du roman, à la fin il y a même deux courtes contributions d’un expert en sécurité et d’un hacker, qui nous enjoignent d’être plus attentifs à notre environnement, moins passifs et à remettre en cause nos systèmes de sécurité (Sont-ils fiables ? Si non, pourquoi les avoirs mis en place ? Intimité et sécurité sont-elles deux choses contradictoires ?)

Au tout début le héros m’est apparu antipathique, un pseudo rebelle, calé en informatique et assez fier de lui. Mais finalement cette première impression s’est estompée et je me suis laissée entraîner par le récit. Ce n’est pas le roman du siècle mais c’est quand même un livre intéressant à avoir dans le fonds. En effet, il soulève des questions intéressantes et traite de façon assez pointue (pour un roman) de l’informatique ce qui est plutôt moderne et original. Il parle aussi, au second plan, du premier amour, du désir et de la première fois du côté du garçon pour une fois. Plutôt ados/adultes par contre.

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IRL - Dans la vraie vie

Liza intervient dans le lycée d'Anda pour "recruter" des gamers pour créer une guilde entièrement féminine du jeu coarsegold. Anda, lycéenne et gameuse, se prête au eu. Elle doit se débarasser des goldfarmers dans le jeu. Si au début, elle passe les étapes sans trop de difficultés ou se poser de questions. Mais un jour, l'un d'entre eux s'échappe, et c'est en essayant de le rattraper qu'elle va rencontrer "Raymond", un gold farmer chinois qui travaille "pour de vrai".



J'ai apprécié que les thématiques des inégalités dans le monde, et entre joueurs, et même du manque de "filles" dans les jeux soient abordés. Mais j'ai trouvé que l'histoire manquait un peu de peps. Les dessins sont très colorés et laissent penser qu'un public ado pourrait très bien y trouver son compte.

Malgré tout, je n'ai été que moyennement convaincue par le message. J'ai trouvé que les thématiques étaient un peu balancées sur le terrain sans être réellement approfondies.

Et la fin et un peu trop banale à mon goût.
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De beaux et de grands lendemains

Dans un monde post-industriel et presque post-apocalyptique, les villes ont disparu, grignotées progressivement par des robots avides de métal. Quelque part près de Détroit, Jimmy et son père tentent de préserver quelques reliquats de la civilisation passée. Leur pièce majeure est le Carrousel du Progrès, développé par Walt Disney en 1964 et rapatrié de Floride (et dont la chanson thème s'intitule "There's a Great Big Beautiful Tomorrow" - d'où le titre du livre). Comme son père, Jimmy est immortel ou presque, vieillissant beaucoup plus lentement que ses comparses humains. Lorsque leur 'musée' est attaqué, Jimmy n'aura d'autre choix que de s'enfuir avec le Carroussel. Évoluant désormais seul, son périple l'amènera à s'interroger sur sa condition d'immortel et à tenter de s'en défaire.





Environnement, transhumanisme, homme augmenté, vie et sauvegarde virtuelles: ce sont toutes les thématiques abordées dans ce court mais riche récit. L'auteur soulève des questions sans forcément engager pleinement une réponse, sans jugement de valeur, laissant le lecteur développer son propre avis. Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue, mais l'on peut dire que l'histoire tient la route: les réflexions de Jimmy sont cohérentes et sans fioritures, son évolution et sa progression dans l'histoire et au fil du temps sont intéressantes.





Un roman intéressant donc, mais qui nécessiterait un travail d'édition un peu plus poussé. Je m'interroge en effet sur le choix des ajouts en fin de livre: le plaidoyer concernant le copyright sort totalement du thème fictionnel abordé juste avant, tandis que l'interview de Cory Doctorow s'adresse à un public déjà fan de l'auteur ou sensibilisé à la question de la singularité. Pour les autres? Et bien vous n'en tirerez pas grand chose! Enfin, une dernière relecture de l'ensemble du livre aurait probablement permis de corriger les 4-5 coquilles qui parsèment encore les lignes du roman.
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