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Critiques de Cory Doctorow (67)
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Fringale de lecture. Après la traversée du désert qu'a représenté pour moi la lecture des Bienveillantes, j'ai besoin de me changer les idées, de jouer au touriste spatial japonais. Tous le jours de découvre un autre univers et je m'extasie, mais je ne reste jamais longtemps en place, le temps de prendre quelques photos puis je repart.

Aujourd'hui, mon bus japonais c'est arrêté devant le manège enchanté de Disneyworld. On a visité la vision du futur que présente Cory Doctorow. Dans la dèche au Royaume Enchanté, tel est le titre du livre qui m'a occupé pendant quelques heures. Même pas deux jours, c'est dire si c'était un passage express.



Bon le livre n'est pas mauvais en soi, je l'ai lu d'une traite. Mais par contre j'ai redécouvert les aspects désagréable d'une science fiction à l'ancienne. Pourtant l'auteur est tout jeune et c'est son premier roman, mais il se croit obligé pour rendre crédible son univers d'y immerger le lecteur. En effet, le point de vue du protagoniste est ancré dans son monde. Nouveaux termes, nouveaux concepts, nouvelles technologies sont utilisés sans explications et ça pique un peu aux yeux pendant les cinquante premières pages.

Au cours du livre, le narrateur nous raconte petit à petit comment le monde que nous connaissons en est arrivé là. Et enfin le lecteur peut s'émerveiller devant le bon côté de la science fiction à l'ancienne. Ces romans ou l'on découvre une utopie sociale radicalement différente de notre mode de vie, où les fondements d'une société imaginaire servent à introduire une réflexion sur le réel.

En l'occurrence le contexte de l'histoire, c'est notre bonne vieille terre dans quelques années. Une société nommée Bitchun est devenue omnipotente grâce à la technologie qu'elle propose, à savoir l'immortalité, sympa non ?

Le fondement c'est d'être capable de sauvegarder l'être humain et de le ré-implanter dans un nouveau corps, à priori un clone. Et comme la mort n'existe plus, les gens peuvent explorer les possibilités d'avoir un corps plus jeune, plus vieux ou modifié génétiquement. Dans une telle société ou tout le monde peut vivre éternellement, ou le plus miséreux peut prétendre à la vie éternelle gratuite, ou la technologie se charge des tâches pénibles, le concept même d'argent a disparu. Remplacé par la notion de whuffie qui est la grosse invention de Cory Doctorow.

Ce terme regroupe les notions de reconnaissance, de réputation et de statut social. Ce sont des points que les personnes accumulent à mesure qu'il se font apprécier par leurs concitoyens. Et plus le score whuffie est important, plus le personnage peut prétendre à des biens et des services élevés. C'est un peu comme les discothèques branchées parisiennes le samedi soir, il vaux mieux être riche et célèbres pour pouvoir avoir le droit d'entrer.

Le principe est très intéressant et mieux que ça il devient crédible. Dans un tel monde ou l'on a plus besoin de travailler pour vivre décemment, les gens travaillent pour rendre service aux autres et ainsi augmenter leur score de whuffie et ainsi s'élever dans la société. Le jeu devient encore plus intéressant lorsque des groupes de personnes s'associent sous la forme d'adhocraties pour prendre le contrôle de structures pour le bien de tous et surtout pour augmenter leur réputation commune en rendant le monde "meilleur" ou plus intéressant.

Nous suivons ainsi les aventure d'un homme s'étant investi dans les attractions du Royaume Enchanté de DisneyWorld. Le narrateur, entrainé dans un sombre complot pour la conquête du parc va tout perdre, son accès au réseau omnipotent de la société bitchum, l'amour de sa vie et sa réputation.



Voilà ce que l'on peut raconter du roman sans trop déflorer l'intriques. Passé la complexité de l'immersion du début, ça se lit bien, c'est rafraîchissant et ça mène à de vraies réflexions. Alors quoi, c'est un bon livre ? En tout cas moi je n'ai pas trop accroché. Le livre est certes intéressant mais il y aurait eu je pense beaucoup mieux à faire.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Je suis convaincu que ce roman nous dévoile un pan de notre futur.



Un vrai roman d'anticipation dans la mesure où l'auteur se livre à une extrapolation de l'une ou l'autre hypothèse scientifique (immortalité par clonage et stockage informatique de notre mémoire) et de leur impact sur la société. Un définition quasi stricto sensu de la science-fiction (si tant est qu'il en existe une).



Relativement bien écrit et très agréable à la lecture, cela donne à réfléchir, notamment sur le monde de l'éducation et la société du divertissement.



Je le recommande et vous invite à découvrir "Scroogled", une nouvelle de Cory Doctorow publiée dans Radar magazine, Numéro d'Octobre 2007, ici : http://cfeditions.com/scroogled/
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

A la fin du XXIème siècle, la mort a été vaincue grâce à la connexion des esprits au réseau ; de ce fait ils peuvent se sauvegarder à tout moment, et être restaurés en quelques heures dans un corps cloné en cas de mort accidentelle. Le travail a été aboli puisque tout existe à profusion, rendant par-là même le concept de monnaie obsolète. Pour les êtres humains il n’y a donc rien d’autre à faire que de se divertir ou de s’investir dans un domaine artistique ou culturel quelconque.



Dans cette société, appelée Bitchun, on continue en revanche à mesurer la valeur sociale des êtres humains. Elle se calcule en whuffie, une mesure de la popularité et de la réputation de chacun. Lorsque vous êtes apprécié ou admiré, on vous attribue du whuffie. Dans le cas contraire, votre whuffie diminue. Et quand il devient trop bas, vous êtes méprisé, puis ignoré, et l’on finit par vivre isolé, à l’infini.



C’est dans cet univers qu’à 150 ans le jeune Julius réalise son rêve d’enfance, vivre à Disney World en tant que membre d’une adhoc, une équipe de volontaires dont la mission est d’entretenir et d’améliorer une attraction, en l’occurrence la Maison Hantée. Tout irait pour le mieux si Julius n’était pas un beau jour assassiné et qu’après sa restauration son esprit connaisse des défaillances de plus en plus fréquentes, le poussant à commettre des actions négatives, et voyant son whuffie diminuer dangereusement…



Dans la dèche au Royaume Enchanté décrit donc un univers pour le moins original et donne l’occasion à l’auteur de tenir un discours intéressant sur les technologies de l’information, tout en le projetant dans un futur imaginaire. Avec humour, il nous montre leurs avantages, mais surtout leurs effets pervers, à l’image de cette horloge interne devenue totalement dépendante du réseau. Il est vrai que Cory DOCTOROW, plus qu’écrivain, est journaliste et blogueur, et considéré à ces deux derniers titres comme une personnalité très influente du web. D’ailleurs ce premier roman avait été l’occasion pour lui de démontrer que l’on pouvait distribuer librement son oeuvre sur Internet et connaître le succès en librairie.



Pour autant, l’originalité du propos et l’acte militant ne suffisent pas à faire de son roman une oeuvre véritablement marquante. Car de la genèse de la Société Bitchun on ne sait quasiment rien, les personnages manquent singulièrement d’épaisseur, et le récit est empreint de nombreuses longueurs en dépit de sa taille réduite. Sachant que Dans la dèche au Royaume Enchanté a obtenu le prix Locus du premier roman en 2004, on a donc ici une nouvelle illustration des effets non justifiés d’un buzz médiatique. De celui-ci on ne retiendra finalement qu’une idée originale qui aurait pu être mieux mise en valeur.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Les creux et les bosses d’une utopie sociale-entrepreneuriale mondialisée, dans un Disneyland post-capitaliste qui n’est pas uniquement de rêve éveillé.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/03/note-de-lecture-dans-la-deche-au-royaume-enchante-cory-doctorow/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Le background dans lequel se situe ce roman a un fort potentiel avec, dans un futur proche, un monde où les individus peuvent sauvegarder leur mémoire qui peut être réimplantée dans des clones s'ils viennent à disparaître, où les personnes peuvent être artificiellement rajeunies ou être cryogénisées pour reprendre leur vie dans l'avenir plus ou moins lointain qu'ils souhaitent, où l'individu est en permanence connecté au Réseau.



Malheureusement, l'intrigue n'est pas prenante, consistant en des conflits de pouvoir et des différents de stratégie commerciale et de développement technologique dans un parc Disney Word.



Ce livre est donc pour moi une relative déception après avoir apprécié dans le genre cyber-punk Le serpent d'Angoisse de Roland C. Wagner, Carbone modifié de Richard Morgan et Cablé de Walter Jon Williams.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

La science-fiction est la littérature d'aujourd'hui.

Voilà peu près ce que démontre ce bouquin.

Dans celui-ci, on suit les pas de Julius, qui tente de sauver son rêve de Disneyworld, au mépris de toutes les conventions de son époque.

Et quelle époque ! La mort n'est plus qu'un souvenir, l'argent n'existe plus, et on change de corps un peu comme de chemise.

Quand je dis que la science-fiction est la littérature d'aujourd'hui, je veux dire que c'est la littérature qui nous parle le mieux du présent, même si elle l'habille des vêtements du futur. Par exemple, dans ce roman, l'auteur nous parle de l'économie de la réputation que sont en train d'installer les divers réseaux sociaux (si vous voulez plus d'infos, allez donc voir la page sur le whuffie de la wikipedia). Il nous parle aussi des dérives de tels systèmes, où quelqu'un de connu pourra créer le consensus autour de lui, mais où l'innovation divergente est difficilement possible, justement parce que la divergence crée des conflits d'opinion. C'est d'ailleurs ce qui arrive systématiquement au héros.

Il nous parle aussi de la fin du progrès, même s'il ne s'en rend pas compte. Il aurait pu en effet choisir des personnages dont le but soit plus "grand" que de faire vivre DisnleyWorld. Je veux dire par là que, pour le lecteur que je suis, le choix des personnages du roman et leur poitionnement dans la société décrite montre d'une certaine façon quelles sont les aspirations de cette société. Là, les personnages sont bien vus parce qu'ils travaillent dans DisneyWorld. Et quand je dis bien vu, ce sont apparement des héros. Alors quoi ? Est-ce que Doctorow essaye inconsciement de nous montrer sa société comme creuse ? Je n'en suis même pas sûr.



En fait c'est un bouquin qui m'a laissé, une fois terminé, beaucoup de questions dans la tête : est-ce que le whuffie est un systèlme économique viable ? Est-ce que la fin de la mort ne va pas juste provoquer un ennui massif ? Franchement, je n'en sais rien. Et si ces questions sont tout à fait fascinante, je trouve que la manière dont est construit le récit, sur des bases très fortes, est un peu trop classique pour être intéressante.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Parution en France du premier roman traduit de Cory Doctorow. "Dans la dèche au royaume enchanté" prouve de manière éclatante le talent visionnaire de son auteur. Ecrit en 2003, il est validé par l'évolution socio-technique des 5 années qui se sont écoulées depuis. A quoi ressemble le monde dans cet ouvrage ? La société a été radicalement transformée par deux innovations : les implants neuraux qui permettent d'accéder au réseau de quelque endroit qu'on soit et l'énergie gratuire qui assure un minimum vital confortable à tous sans travailler.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

A cent cinquante ans passés, Julius a « vécu assez longtemps pour voir le remède à la mort, assister à l'ascension de la Société Bitchun, apprendre dix langues étrangères, composer trois symphonies, réaliser [son] rêve d'enfance d'habiter à Disney World et assister non seulement à la disparition du lieu de travail, mais du travail lui-même. »



- La disparition de la mort se décompose en deux étapes pseudo-médicales qui constituent quasiment tout le savoir d'un docteur, une sauvegarde permettant, en cas de mort comme de rhum une restauration / réinitialisation dans un clone développé à cet effet.

« Avec un taux de mortalité nul et un taux de natalité non nul, le monde accumulait une épaisse couche de population, même avec les migrations et les temps morts. »

La fin de la mort s'est accompagnée de technique de rejuv' permettant à tout un chacun de choisir son âge d'apparence – les docteurs ont généralement les tempes grisonnantes et les rides qui rassurent -.

Faute de sauvegarde quotidienne ou hebdomadaire, on risque de perdre des souvenirs douloureux ou doux mais précieux. Cependant, on peut décider d'être restauré sous une sauvegarde antérieure à des événements traumatisants ou qu'il est souhaitable de ne pas connaître. Et, si l'on s'ennuie, si la vie n'apporte plus son lot de défis ou de plaisirs, on peut opter pour le temps mort de la durée de son choix, un lustre ou la fin thermique de l'univers.



- La Société Bitchun, liée à la disparition de la mort, a quant à elle fait disparaître les establishments : les Etats se sont dissouts, les universités ont été prises par les étudiants, les adhoc – groupes d'administrateurs auto proclamés, démocratiques – se sont instaurés décisionnaires.

Il ne s'agit pas pour autant d'anarchie. La base de fonctionnement de la Société Bitchun est le niveau de whuffie que chacun accumule, ou non. Le whuffie est constitué du mérite, de la considération, de l'estime que les autres vous portent. Il aboutit à une méritocratie où celui qui est reconnu comme le plus compétent, le plus valable peut influer le plus sur la marche des structures - leur organisation, leur évolution -. Un monde idyllique en somme, où pour obtenir plus, il faut se montrer méritant, meilleur, gentil (?).

Le trait de maître de Cory Doctorow est bien évidemment de situer l'action de son roman – une lutte feutrée, doucereuse et âpre autour de la gestion des attractions du parc) dans la synthèse parfaite de la Société Bitchun, Disney World.

Quant aux éventuels opposants ? « Ceux qui n'avaient pas adopté la sauvegarde / restauration auraient pu soulever une objection... mais, ah tiens ? Ils sont tous morts. » Depuis une génération, naturellement.



- La disparition du lieu de travail, du travail lui-même. Le whuffie se gagne par la considération. Dans une méritocratie, il faut donc se montrer œuvrant pour les autres pour progresser. La méritocratie comme idéal de gouvernement ? Pourquoi pas, d'ailleurs il s'agit sans doute de l'idéal à atteindre, hmm. Mais il a ses travers, comme tout idéal, il sacrifie l'individu. Le principal écueil d'une méritocratie est vraisemblablement le conditionnement induit par la recherche de l'accumulation de whuffie.



« Les autres visiteurs détournaient les yeux après avoir consulté mon whuffie. Y compris les enfants. »

« Voilà à quoi ressemble de toucher le fond : on se réveille dans la chambre d'hôtel de son ami, on allume son mobile, et il ne se connecte pas ; on appelle l'ascenseur et le bouton d'appel se contente de vous adresser un bourdonnement hostile. On descend par les escaliers dans le hall de l'hôtel, et les gens vous croisent en vous bousculant mais sans vous regarder. »



Une recherche qui mène au règne des apparences et des faux-semblants – puisque je vous dis que Cory Doctorow est intelligent de situer son intrigue à Disney World ! -, aux actions cachées et aux trahisons



Avec Dans la dèche au Royaume Enchanté, Cory Doctorow offre à ses lecteurs un roman enthousiasmant. La frivolité apparente d'une société où la mort et le travail n'existent plus, une société de sybarites, est un décor acidulé. Ce caractère est renforcé par une écriture tout à la fois enlevée et maîtrisée. Les retours en arrière suivent des expériences personnelles de Julius, le narrateur, et éclairent sans lourdeurs mais avec bonheur l'avènement de la Bitchunerie, ses bénéfices, ses largesses, ses libertés. Sous la légèreté d'un « petit » roman Doctorow aborde non sans humour et dérision un thème beaucoup moins anodin et intrinsèque à la société humaine, la contrainte faite à l'individu par le groupe. Le héros du roman, Julius a par ailleurs écrit une thèse sur la Foule, Battre la Foule est une de ses marottes.

Le côté bon-enfant du Bitchun dissimule, mais n'empêche pas manipulation et opportunisme. La violence est larvée, ne s'exprime plus dans les actes – la perte rapide de whuffie étant à éviter – mais dans les contraintes douces et les mouvements de masse qui écrasent l'individu, comme Zoya, l'épouse folle de Julius.



Ce roman de Cory Doctorow, je l'ai ouvert avec un a priori favorable. Mon jugement final est très positif. On ne s'ennuie pas à cette lecture à la fois distrayante et intelligente. Doctorow intègre avec habileté dans le fonctionnement de son univers beaucoup d'éléments cyberpunk devenus courants dans la science-fiction. Il laisse de côté toute explication scientifique des évolutions qu'il présente comme acquises ce qui accélère - ou plutôt ne ralentit pas - son récit.

Un auteur, et un roman, à ne pas négliger pour tout amateur du genre.
Lien : http://www.culture-sf.com/Da..
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Julius a toutes les apparences d’un jeune homme, malgré ses 150 ans bien tassés. C’est alors qu’il réalise son rêve d’enfance : vivre à Disney World. Julius fait partie de l’équipe qui gère la maison hantée. Mais, un jour, Julius est tué. Il s’en remet très bien, sa dernière « sauvegarde » ayant été effectuée il y a peu. Il n’a alors de cesse de rechercher son assassin. Ses soupçons se portent rapidement sur Debra qui veut contrôler absolument tout Disney World. L’auteur nous plonge dans un monde où la distraction a pris le dessus sur le travail.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Sympa... J'aime assez le principe de changer de corps lorsque celui-ci présente un problème après avoir fait une sauvegarde du cerveau. lol
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Beaucoup de bonnes idées d'anticipations, comme le principe de réinitialisation du corps, de la méritocratie, etc… Tout ça pour une action qui ce déroule à Disney World ! aïe aïe aïe. Du coup je n'ai pas du tout accroché à cette intrigue.
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De beaux et de grands lendemains

Percer le secret de l’immortalité dans un monde ravagé. Quelle ironie !



Jimmy vit en effet dans un monde post-apocalyptique : les grandes villes sont devenues des immenses ruines vides. Seules quelques communautés humaines éparses semblent avoir survécues ; si elles parviennent à utiliser correctement les derniers vestiges technologiques, elles paraissent incapables de construire quelque chose de comparable : ce qui se casse est perdu à jamais. On ne sait pas très bien ce qui s’est passé, mais vu que certaines de ces communautés pratiquent un terrorisme écologique extrême, on se doute que l’industrialisation a du jouer un petit rôle néfaste dans l’histoire.



Visiblement, il restait suffisamment de techniques et suffisamment de connaissances pour faire de Jimmy un post-humain : son père a en effet bidouillé son code génétique pour ralentir son vieillissement. De longs siècles, voire de longs millénaires (après tout, il est un des premiers, on ne sait pas très bien ce qu’il va donner) s’offrent à lui.



Mais voilà, à quoi ça sert d’être immortel dans un monde pareil, à vivre dans les glorieuses ruines d’une civilisation disparue? Et où une bonne partie de l’humanité restante le considère comme la dernière monstruosité d’un système devenu fou à lier ?



J’aime beaucoup ce type de romans, qui en dit assez pour nous questionner et nous mettre mal à l’aise avec nos propres convictions, mais qui se tait aussi suffisamment tôt pour nous laisser trancher ces questions tous seuls ensuite. On aborde d’ailleurs une foule de thèmes sensibles : l’écologie, le vieillissement, le post-humanisme, …



En tout cas, force est de constater qu’aujourd’hui, les beaux et grands lendemains, il n’y a plus grand monde pour les rêver.
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De beaux et de grands lendemains

Une belle découverte.



Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce livre, et j'avoue que ce n'est pas plus mal, car j'ai été totalement désorienté, troublé et j'ai adoré !



Car oui, cette nouvelle à de quoi perdre le lecteur, en nous plongeant directement dans l'histoire sans nous donner trop de contexte, en nous offrant un monde post-apocalyptique très SF, bourré de technologie et de mots nouveaux sans nous offrir de références, cela crée quelque chose de vraiment immersif.



J'ai été troublé, troublé par les sujets qu'aborde ce livre, entre trans-humanisme, technologie, avancée, différence, écologie, vie humaine, bref, ce livre demande de s’interroger, de plonger dans son univers afin de se questionner sur le notre...



Enfin j'ai adoré, adoré cette fin abrupte qui m'a prise au dépourvue et qui m'a demandé de la réflexion. Afin de mieux comprendre cette nouvelle atypique, l'auteur ajoute un entretien et un texte qui permettent de mieux aborder ce livre.



J'ai été touché par le personnage de Jimmy, un personnage qui s’interroge, qui subit, qui mûrit, un personnage qui m'a complètement happée et avec qui j'aurais aimé passer encore plus de temps, ce qui est clairement ironique au vu de la longévité de Jimmy !



En bref, une nouvelle qui à des choses à dire et des personnages convaincants, mais qui pourra peut-être perdre les lecteurs les moins à l'aise avec la SF et les moins concernés par le sujets.



Bonne lecture à tous.
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De beaux et de grands lendemains

Il y a quelques années de cela, j’avais été très enthousiasmé par différentes publications de l’auteur (et blogueur/essayiste/etc.) canadien Cory Doctorow – tout particulièrement son roman Dans la dèche au Royaume Enchanté, qui avait suscité comme une hype, et qui m’avait vraiment, vraiment intéressé : je n’adhérais pas à tout ce qui s’y trouvait, loin de là, mais ça n’en était pas moins un bouquin d’une grande richesse et d’une grande pertinence – une lecture à même de faire envisager le monde différemment, ou du moins à même de susciter des questionnements qui nous auraient échappé sans cela ; d’une certaine manière, l’essence de la meilleure science-fiction. Le très geek (enfin, plus encore, quoi) recueil Overclocked, en anglais, m’avait fait peu ou prou le même effet. Si le roman « young adult » Little Brother m’avait moins emballé (mais il a semble-t-il été décisif dans l’orientation de l’auteur vers ce registre), je l’avais néanmoins trouvé très recommandable, tout particulièrement pour initier nos petites têtes pas nécessairement blondes à certaines thématiques science-fictives et plus. Depuis, cependant, je n’en avais rien lu…







Et je suis tombé tout récemment sur cette publication française aux éditions Goater – dans la collection « Rechute », qui s’inscrit ouvertement dans la filiation de l’antique collection « Chute libre » des éditions Champ Libre ; la (chouette) couverture signée Pierre Bunk en témoigne assez, parfaitement dans l'esprit. Bon, « Chute libre », c’était y a un bail, et je ne peux pas prétendre avoir « connu » la chose, même a posteriori – et je suppose que le « mythe » qui nimbe certaines expériences éditoriales passées justifie toujours une certaine méfiance, au cas où. L’allure mise à part, je ne saurais donc vous dire si De beaux et grands lendemains est bien dans la continuité de « Chute libre ». Mais il est probablement plus utile de relever que cet ouvrage, et semble-t-il d’autres de « Rechute », est la traduction d’un volume en anglais de la collection « Outspoken Authors » des éditions californiennes PM Press – d’où sa composition assez particulière : la novella-titre, qui occupe environ 150 pages, est suivie d’une conférence datant de 2010 et intitulée « Créativité vs. Copyright », où Cory Doctorow monte avec toujours autant d’enthousiasme son dada sur les DRM et autres impostures supposées protéger les droits des auteurs quand elles ne protègent que les bénéfices des grands groupes (il se montre plutôt convaincant, pour être franc, mais je ne peux pas prétendre être vraiment partie prenante à ce débat), tandis qu’une interview de Cory Doctorow par son collègue Terry Bisson, interview qui m’a globalement laissé indifférent, conclut l’ouvrage. Il n’a rien d’un puzzle anarchique pour autant : en fait, la conférence (probablement) et l’interview (très certainement), même sans que cela débouche sur de la citation explicite, peuvent éclairer certains aspects de la novella.















… qui aurait bien besoin d’être éclairée ? Parce que, comme souvent chez l’auteur, elle comprend plein de choses intéressantes… mais je ne suis pas bien certain de comprendre ce que Cory Doctorow voulait y dire au juste. Au point où c’est un peu frustrant – d’une certaine manière, j’y ai retrouvé ce qui m’avait tant plu dans Dans la dèche au Royaume Enchanté, mais le ressenti a pourtant été très différent…







Présenter cette histoire n’a du coup rien d’évident – et la résumer serait très malvenu, je suppose, en plus d’être passablement difficile… Cela tient pour une bonne part à son univers, que j’ai du mal à saisir. D’une certaine manière, cette anticipation post-cyberpunk, ou post-singularité, ou en tout cas post-quelque chose, évoque l’anticipation assez proche de Dans la dèche au Royaume Enchanté – au point peut-être du clin d’œil, parce que ce monde se situe ouvertement quelque part entre le post-Disney et le, euh, para-Disney ? méta-Disney ? ou peut-être anti-Disney ? truc ? avec en tout cas des transhumains qui kiffent les antiques attractions de la bande à Walt, en l’espèce le Carrousel du Progrès, relique absurde en même temps que fascinante d’un lointain passé lorgnant sur le futur en chansons, et qui fournit à elle seule un commentaire perpétuel à l’action de la novella, et, bordel, le héros s’appelle Jimmy Yensid, et ça, non, mon Cory, faut pas, c’est pas bien. Faut pas. C’est interdit.







Mais ce monde, donc, quel est-il ? Transhumain ou post-humain pour une part, si on s’en fie à notre héros Jimmy et à son papounet. Et, oui, définitivement post-singularité, sans trop en dire (mais on s’en doute). Au-delà, il ne rentre pas bien dans les cases : la novella s’ouvre quand même sur un Jimmy pilotant un mécha qui mitraille des wumpus, des sortes de robots fous endémiques, et tout ça nous a quand même un air post-apo prononcé – surtout quand on navigue ainsi dans les ruines de Détroit avec la conviction qu’il n’y a rien autour. Bien loin de la bombe humaine par ailleurs, on a aussi l’impression d’un monde où l’humanité se limite à quelques communautés extrêmement restreintes, et plus qu’à leur tour sectaires, ce qui rentre dans les cases du post-apo, mais elles ont aussi une dimension utopique, libre et volontaire, en même temps, qui ne vire peut-être pas systématiquement au dystopique – c’est compliqué. Cela dit, ces petites communautés, en attendant de se faire ravager par les wumpus d’ici quelques années ou quelque décennies, semblent vivre dans une relative insouciance tranquille et paisible, qui nous éloigne pour le coup de Mad Max ou Fallout… Même si nous aurons droit à des milices combattant désespérément les wumpus. OK, post-apo, alors ? Mais ce monde est en même temps connecté, et très avancé technologiquement : Jimmy et ses proches communiquent régulièrement, via une sorte d’Internet, avec des cols blancs partout de par le monde, notamment en Inde, et, dans ces scènes, on n’a clairement pas le même ressenti qu’avec les ruines de Detroit : l’humanité ne s’en sort pas si mal, alors ? Eh bien, je n’en sais rien. Il y a sans doute plein de choses intéressantes dans cet univers, qui m’intriguent et régulièrement me séduisent, mais sa cohésion d’ensemble me laisse passablement perplexe – du moins jusqu’à ce que les toutes dernières pages viennent régler la question en changeant tous les termes de l'équation, hein.







Mais ce souci de cohésion vaut probablement pour la novella dans son ensemble – qui aborde vraiment plein de choses différentes ; et c’est ici que la sensation de patchwork se fait la plus prégnante, bien plus que dans le format même du livre, novella + conférence + interview. Une scène cruciale attrape le lecteur par le col et lui braille dans les oreilles : « LA CLEF POUR COMPRENDRE L’HISTOIRE SE TROUVE ICI !!! » Il s’agit d’une petite dissertation sur les notions de progrès et de changement – avec le sentiment que le monde de Jimmy est post-progrès (tout est ici très post-truc, décidément), il ne connaît plus que le changement. Les connotations de ces deux termes orientent le débat vers l’éthique, mais la réponse n’est probablement pas si claire – ce qui n’est au fond pas plus mal, je suppose. De mes anciennes lecture doctorowiennes, j’avais hérité l’image peut-être infondée d’un auteur, disons, « technophile raisonné » : plutôt favorable et optimiste quant au progrès technologique et scientifique, associé éventuellement à une forme de progrès moral (or on sait que ces deux progrès ne sont pas nécessairement liés, outre que le progrès quel qu'il soit n'a donc rien d'une certitude, loin de là, cachez cet historicisme que je ne saurais voir, et plus encore cet évolutionnisme au sens de l'anthropologie sociale), mais tout disposé à soulever les difficultés, voire les périls, que ces paradigmes d’évolution comportent nécessairement. Cette idée est peut-être fausse – et une projection de ma part, car je suppose que je suis quant à moi ce technophile raisonné, intrigué positivement par le transhumanisme, même si pas au point de l’aveuglement religieux, et qui pique en revanche des colères noires au moindre soupçon de luddisme, il plaide coupable…







Ceci étant, cette problématique du changement et du progrès se concrétise dans la novella au travers du personnage même de son héros-narrateur, Jimmy. Jimmy n’est pas qu’un pilote de mécha qui takatakatake les wumpus : il est un post-humain ; virtuellement (enfin…), selon ses termes qui sont ceux de son papounet, un « immortel ». Et ça lui pose comme un souci – parce qu’il est encore un enfant, au moins physiquement : il a l’allure d’un gamin de onze ans, à peu près, et ne vieillit que très, trèèèèèèèès lentement. Ce qui est frustrant. Peut-être pas tout à fait au sens propre, car son corps décide pour une part de sa mentalité : les hormones ne le perturbent pas, la sexualité ça n’est pas encore ça – la copine Lacey est très jolie, mais elle n’a plus onze ans, elle, Jimmy s’en rend bien compte… Et il soupçonne quand même que le monde serait beaucoup plus intéressant s’il avait, mettons, dix-huit ans ? Allez ? Alleeeeeeeeeeez ! Or ça ne semble pas prévu avant un bon moment. Changement/progrès, tout ça… La perfection utopique, statique par essence, a ses inconvénients – illustrés de la sorte dans leur mode le plus absurde. Jimmy n’est donc pas très satisfait de sa condition d’immortel – il aimerait vieillir, au moins… au prix à terme de la mort, le cas échéant. Sa vie, oui, serait quand même beaucoup plus intéressante…







Seulement De beaux et grands lendemains (oui, ce titre vient ironiquement d’une chanson du Carrousel du Progrès) contient plein d’autres trucs – sans revenir sur les détails d’ambiance de l’univers. Et, à terme, via les wumpus qui l’emportent (oups, je l'ai dit ? mais je ne crois pas spoiler quoi que ce soit...), la novella associe à ce premier discours sur le progrès et le changement un second discours qui pousse les notions de post-singularité et de post-humanité bien au-delà, en les accompagnant plus que jamais d’un commentaire éthique que je n’ose pas dévoiler ici, mais qui n’est pas à son tour sans une certaine ambiguïté.







Mais, oui, plein, plein d’autres trucs – et une novella d’autant plus difficile à appréhender dans sa globalité. Un héros pré-ado mais pas « young adult », dans une utopie qui est une dystopie qui n’en est pas une, un futur post-apo mais pas post-apo, de beaux et grands lendemains terriblement ironiques ou en fait pas du tout ironiques… Et dans l’ambiance, et dans la forme, les ruptures sont brutales : nous parlons d’un récit somme toute subtil et « philosophique », si cela veut dire quelque chose, mais avec quand même un gosse dans un putain de mécha qui massacre robots tueurs fous et pillards bikers clonés mutants (oui, aussi). Et c’est plus ou moins convaincant selon les passages – parfois un peu trop « forcé », en tout cas, au point regrettable de la dispersion.







Cela tient peut-être au format de la novella ? Je fais banalement partie des science-fictionneux qui prisent ce format intermédiaire – que les mauvaises langues, du coup, diraient le cul entre deux chaises. Régulièrement, devant un roman, je me dis que tailler dans le gras aurait été profitable, et qu’il aurait mieux valu en faire une novella. Plus rarement, devant certaines nouvelles, je me dit que davantage d’ampleur, mettons celle d’une novella, eh, aurait été également profitable. Ici, nous somme dans une tout autre situation : pour une fois, je le crains, c’est le format de la novella qui se montre assez peu adapté… Parce qu’il y a beaucoup de choses dans De beaux et grands lendemains, on pourrait en déduire qu’un peu plus de place aurait été une bonne chose – d’autant que les dernières parties du récit tendent au laconisme, probablement un peu trop. Un roman, alors ? Pas dit, car je tends à croire, finalement, qu’il aurait mieux valu scinder tout ça – en plusieurs nouvelles, en fait.







Ce en quoi je me gourre peut-être totalement, hein. Ce qui illustrerait avant tout que je suis passé totalement à coté du propos. Pas impossible, ça… Parce que si je vois plein de choses intéressantes dans De beaux et grands lendemains, je ne suis vraiment pas certain de ne serait-ce qu’entrevoir ce que Cory Doctorow voulait dire au juste dans cette affaire.







Un sentiment mitigé, du coup – et, hélas, cette édition française tire un peu plus le bouquin vers le bas… La traduction est parfois un peu lourde, et, surtout, la relecture est défaillante : beaucoup de coquilles, de mots « oubliés », de phôtes diverses et variées – au début ça va à peu près, mais, plus on avance dans le bouquin, plus c’est rude ; ça l’est tout particulièrement dans la conférence et l’interview, ai-je l’impression…







Oui, sentiment mitigé – c’est bourré de choses intéressantes, mais il n’y en a pas moins beaucoup à redire.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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De beaux et de grands lendemains

Dans un monde post-industriel et presque post-apocalyptique, les villes ont disparu, grignotées progressivement par des robots avides de métal. Quelque part près de Détroit, Jimmy et son père tentent de préserver quelques reliquats de la civilisation passée. Leur pièce majeure est le Carrousel du Progrès, développé par Walt Disney en 1964 et rapatrié de Floride (et dont la chanson thème s'intitule "There's a Great Big Beautiful Tomorrow" - d'où le titre du livre). Comme son père, Jimmy est immortel ou presque, vieillissant beaucoup plus lentement que ses comparses humains. Lorsque leur 'musée' est attaqué, Jimmy n'aura d'autre choix que de s'enfuir avec le Carroussel. Évoluant désormais seul, son périple l'amènera à s'interroger sur sa condition d'immortel et à tenter de s'en défaire.





Environnement, transhumanisme, homme augmenté, vie et sauvegarde virtuelles: ce sont toutes les thématiques abordées dans ce court mais riche récit. L'auteur soulève des questions sans forcément engager pleinement une réponse, sans jugement de valeur, laissant le lecteur développer son propre avis. Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue, mais l'on peut dire que l'histoire tient la route: les réflexions de Jimmy sont cohérentes et sans fioritures, son évolution et sa progression dans l'histoire et au fil du temps sont intéressantes.





Un roman intéressant donc, mais qui nécessiterait un travail d'édition un peu plus poussé. Je m'interroge en effet sur le choix des ajouts en fin de livre: le plaidoyer concernant le copyright sort totalement du thème fictionnel abordé juste avant, tandis que l'interview de Cory Doctorow s'adresse à un public déjà fan de l'auteur ou sensibilisé à la question de la singularité. Pour les autres? Et bien vous n'en tirerez pas grand chose! Enfin, une dernière relecture de l'ensemble du livre aurait probablement permis de corriger les 4-5 coquilles qui parsèment encore les lignes du roman.
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Engooglés

Greg a quitté l'entreprise Google il y a six mois. Il a converti ses stock options en cash et s'est accordé un peu de bon temps. Il a passé cinq mois à réparer les ordinateurs de ses amis, à regarder la télé non-stop et à engraisser doucement. Il s'est ensuite offert un long séjour au soleil du Mexique et à son retour sur le sol américain, il s'est retrouvé bloqué plusieurs heures à la douane. Un fonctionnaire aussi zélé que borné l'a longuement interrogé sur l'historique de ses recherches sur Internet en se basant sur les spams de publicité qui s'y étaient rattachés automatiquement. Libéré, il se pose beaucoup de questions. A quoi se livre le gouvernement ? Quel est le rôle de Google dans la recherche des « déviants » ? Va-t-on continuer à l'espionner, à le traquer longtemps ? Pourra-t-il aller effacer ce qui peut être dangereux dans la base de données de Google et ainsi se refaire une virginité ? Aura-t-il droit à l'oubli ?

« Engooglés » se présente sous la forme d'une longue nouvelle ou d'un très court roman, en fait d'une novela, format très courant dans la littérature anglo-saxonne. Ce texte coruscant, bien écrit et assez dérangeant pose la question cruciale de la liberté de penser en particulier et de la liberté humaine en général. Ou comment une démocratie peut basculer insensiblement dans le pire des totalitarismes par le simple biais des technologies informatiques... Le lecteur découvre que Google a une puissance d'espionnage des âmes et des consciences mille fois supérieure à celle des ridicules fichages manuels de la défunte Stasi. De là à penser qu'un système digne de 1984 ou du « Meilleur des mondes » en dix fois plus efficace en est la résultante immédiate, il n'est nul besoin d'être paranoïaque pour le comprendre. Une petite histoire en forme de conte philosophique qui fait froid dans le dos et qui n'est déjà plus de la science-fiction mais une sinistre réalité bien actuelle. Comment l'humanité pourra-t-elle s'affranchir d'une pareille tutelle ? Toute la question est là.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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IRL - Dans la vraie vie

Cette bande dessinée attire notre attention sur un problème méconnu (mais bien réel) tout en déroulant son histoire dans l’univers virtuel fantastique et graphique d’un jeu vidéo.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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IRL - Dans la vraie vie

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IRL - Dans la vraie vie

J'avais adoré (et le mot est faible) le superbe conte Le Prince et la Couturière mais j'avais envie de découvrir cette première œuvre de l'auteur Jen Wang, qui m'avait beaucoup plu dans son trait en rondeur. Je me suis débrouillé pour me la procurer, mais c'est ici une BD écrite à quatre mains qui nous est proposée.



L'idée est de parler du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur (MMO RPG, ou les fameux meuporgs français) mais dans un angle nouveau. L'auteure précise bien sa pensée au début en parlant d'Internet comme d'un formidable outil démocratique. On sent que le récit est construit à la fois d'un point de vue de femme : le personnage principal est féminin, mais surtout le propos parle expressément de la place des femmes dans ces jeux et de la question de l'entre-soi dans les guildes. D'autre part, on est dans une considération économique assez intéressante, replaçant dans le contexte du jeu une question de pays du nord et du sud, d'exploitation et de droits du travail. Si le lien est intéressant, notamment via le père de la fille qui rajoute un autre regard sur la question, c'est dommage que ces différents sujets soient un peu trop vite traités.

Dans l'ensemble, la BD est très gentille et un peu fleur bleue, mais surtout elle me semble passer trop facilement sur certains sujets qui sont pourtant très intéressants et auraient mérités plus de développement. Au final, de parler de cette jeune fille qui trouve un épanouissement dans le jeu vidéo est un atout et une faiblesse, puisque l'histoire ne déborde jamais vraiment de ce cadre-là. D'un côté, c'est une bonne idée pour entrer dans l'histoire, de l'autre ça la cantonne à cette histoire de découverte l'un de l'autre.



Bref, l'histoire est mignonne, peut-être un peu trop, mais aborde des sujets assez étonnants vu l'angle par lequel c'est abordé. Le récit reste plutôt orienté jeunesse et n'a pas la portée qu'a, à mon avis, Le Prince et la Couturière, mais c'est une BD aux thématiques intéressantes et qui a le mérite de les aborder. Sans doute que ça fera plaisir à des plus jeunes de découvrir une façon de voir et comprendre le monde un peu différente de ce à quoi nous sommes exposés d'habitude. Les jeux vidéos peuvent être un moyen d'émancipation, de sociabilisation et même de lutte. A ce niveau, la BD est très instructive et intéressante !
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IRL - Dans la vraie vie

Voici le récit d'une jeune lycéenne Anda qui se plonge dans un jeu de rôle en ligne multijoueur. Elle va y passer la majeure partie de son temps car dans ce lieu magique, elle est une féroce guerrière alors que dans sa vie scolaire, c'est plutôt une élève timide et réservée.



En fait, elle est en manque d'amitié et ce jeu lui permet de faire des rencontres assez fructueuses notamment avec un joueur venu de Chine qui a d'énormes problèmes liés à la pauvreté qu'elle va tenter de régler malgré le choc des cultures. Cela ne sera pas aussi facile malgré de bonnes intentions.



Il est question de nous montrer un monde virtuel qui obéit à des règles mais qui est également connecté à une certaine réalité économique. C'est une vision assez intéressante de ce univers qui nous est proposé par l'auteur Cory Doctorow, journaliste, auteur de science-fiction et activiste.



La vraie vie, ce n'est certainement pas celle de l'enseigne Auchan, ni celle des jeux vidéos et de ces mondes imaginaires à la Matrix. Non, la vraie vie, c'est la nôtre avec une pandémie mondiale assez meurtrière, une guerre au porte de l'Europe, des attentats islamistes et du nationalisme partout, sans compter les fakes news et autres catastrophes climatiques. Je comprends qu'on puisse vouloir se tourner vers d'autres alternatives.



Au final, on aura droit à un beau récit de solidarité, de girl power, et de culture du jeu vidéo mais cela reste quand même assez peu creusé dans l'ensemble.
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