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Critiques de Cristina Comencini (109)
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Matriochka

C'est surprenant de constater que ce livre n'a ici que deux critiques. Il en mérite davantage c'est certain. Je l'ai lu pour ma part il y a fort longtemps. Je dirais une dizaine d'années et parce qu'il avait fait l'objet d'un retrait des collections de la bibliothèque municipale. Je garde un souvenir ému et deux mots clés me viennent à l'esprit : délicatesse et féminité. Si je ne me trompe pas, il y a un fil rouge autour d'une référence au livre Les mille et une nuits.

Pour finir, je mentionne qu'il est traduit de l'italien par Carole Walter.
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Quatre amours

Nous avons donc deux couples qui se sont connus sur un bateau, et ont tout partagé depuis, la vie de couple, puis les grossesses, les enfants, la vie de famille donc. Brusquement, un des conjoints de chaque couple décide de mettre fin à cette union, qui n’apporte plus rien semble-t-il. Les enfants sont partis, syndrome du nid vide et cela pèse à certains.



Il s’agit de Piero et Laura d’un côté et Andrea et Marta de l’autre et curieusement, la rupture ce fait de façon asymétrique, un des conjoints ne supportant plus l’autre, d’un côté, c’est le mari qui part de l’autre,la femme. En effet, Piero, qui ne se sent plus aimé comme il le voudrait, enfermé dans un rôle de père, futur grand-père, sa fille étant sur le point d’accoucher, dont il ne veut plus, car il est encore jeune met fin brutalement à son couple.



Il a une maîtresse, plus jeune que lui bien-sûr, et curieusement c’était drôle, quand il trompait sa femme, en la quittant cela a beaucoup moins de charme… Laura apprend qu’elle a un cancer du sein et décide de consulter une amie médecin à Milan, pas à Rome, et surtout de ne rien dire et d’affronter la maladie seule, Marta l’accompagne quand même à sa consultation.



Marta s’éclate dans son travail d’architecte d’intérieur, les enfants sont élevés alors, Andréa devient un poids mort, et du jour au lendemain, elle lui dit que c’est fini, sans aucune explication, en gros c’est à lui de trouver, et il sombre dans la tristesse, mais Marta a aussi un plan B (Q serait plus adapté !) …



L’auteure a choisi de rythmer son histoire sur celui des saisons, ils se quittent en hiver, et la deuxième période, celle peut-être des bilans est en été. Ce qui est plutôt pas mal…



J’ai choisi ce roman pour ce concept de couple miroir, celui qui part étant chaque fois celui qui domine l’autre dans l’union, mais ce n’est pas forcément aussi simple.



La personnalité de Piero, parfait macho dans sa manière de traiter les femmes (la sienne ou sa maîtresse), misogyne est un terme qui lui convient bien, il a détesté sa mère, n’a absolument pas gérer la maladie de celle-ci, c’est sa femme qui s’en est occupée, avec beaucoup de compassion et de bienveillance, comme avec les maladies de ses enfants quand ils étaient petits, c’est son côté Mère Térésa. Évidemment, la mort faisait peur à Piero, donc absent jusqu’au bout, et pourtant il a détesté sa femme pendant trois ans, car elle, elle avait su gérer. « Œdipe toi-même » dirait Marcel Rufo avec son petit sourire…



C’est le personnage qui m’a le plus intéressée tellement il est caricatural. Par contre, j’ai eu plus de mal avec son pendant féminin, Marta, car elle est encore pire et cela contraste trop avec la douce Laura. Son comportement avec son époux Andrea est horrible, mais autant on peut trouver des explications pour la personnalité de Piero autant pour elle, on a l’impression que c’est gratuit. Si, son père est parti quand elle était jeune et elle reproduit la même chose dans son couple…



Cristina Comencini a choisi deux couples vraiment très caricaturaux, beaucoup trop même, ce qui m’a laissée perplexe, et je me suis posée beaucoup de questions sur la fin, ou la non-fin de ce roman, qui par ailleurs est truffé de citations, ce que j’ai apprécié. L’auteure aurait pu étoffer davantage son sujet, à mon humble avis. D’où le bémol, je suis restée sur ma faim, comme on peut le constater dans les extraits choisis.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



#Quatreamours #NetGalleyFrance
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Quatre amours

En lisant le résumé, le pitch est formidable., la façon dont cela est conté...

Deux couples , amis depuis environ trente ans, se séparent à l'approche de la soixantaine, lorsque les enfants sont tous partis du nid.

Dans le couple n°1, (Marta et Andrea) , c'est la femme qui décide de partir. Elle a un besoin vital d'être seule.

Dans les faits , l'explication est plus compliquée et prend sûrement racine dés l'adolescence, lors du départ du père, qu'elle ne reverra jamais.

Dans le couple n°2, c'est l'homme qui part. Officiellement, il ne se sent pas assez aimé... Dans les faits, il a trompé sa femme durant des années avec tout ce qui bouge et elle faisait , par "plus envie de souffrir", chambre à part.

Ces quatre personnes nous racontent à tour de rôle leur mariage, leur séparation.

Un roman comme ça , ne marche que si la finesse des portraits, les descriptions psychologiques vous prennent à bras le corps. Il faut s'identifier, ou avoir de l'empathie, ou reconnaître des gens autours de vous. Cela ne m'a pas touchée. Pas assez sensible, pas assez fortiche du point de vue psychologique. des portraits esquissés à gros traits . le macho qui veut tout et son contraire, la mère de famille nombreuse. le mari du couple n°1 qui se lamente sur son amour perdu, qui aime sa femme, qui continue à l'aimer malgré qu'elle ne veuille plus de lui. Sauf, que dans les faits, il l'a trompée des années avant, avec une collègue de boulot ( au temps pour le pauvre mari quitté qui ne se remettra jamais de l'abandon de sa femme)

En fait les auto-analyses de ces couples bourgeois qui n'ont pas d'autres problèmes que ceux qu'ils se créent ( à part Laura , et il faut voir comme cela est traité ! ...) m'ont ennuyée, ça m'a rappelé les films français ou italiens des années 70/80 . Ce roman est terriblement daté.

Les citations ou références culturelles ont contribué à m'agacer, comme si Cristina Comencini, n'était pas assez grande pour penser par elle-même, qu'elle voulait avoir la caution de plus grands qu'elle ... Ou comme si connaître Natalia Ginzburg ou Winnicott donnait l'accès, la compréhension à ce livre, que sans cela vous n'avez pas la carte du club, d'une certaine élite intellectuelle qui ,ELLE saura l'apprécier .

Avec le même sujet , une romancière du nord de l'Europe ou anglo-saxonne aurait fait quelque chose de plus percutant, plus sensible, plus fin, plus efficace, quelque chose qui serait resté dans ma mémoire. Là, je crains de l'oublier très vite...

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Quatre amours

Dans 4 amours Cristina Comencini nous parle avec beaucoup de psychologie de 2 couples Marta et Andrea, et Laura et Piero. Ils se sont connus sur un bateau et depuis ont partagé les grands moments de leur vie. Ces 2 couples vous connaître en même temps une séparation dans le premier couple, c'est Marta,la femme qui rompt et dans le second couple, c'est Piero, l'homme, qui décide de partir. Il y a une certaine asymétrie dans cette symétrie des faits. A tour de rôle ces personnages vont faire l'objet d'un chapitre et revisiter leur vie. On va alors avoir 4 façons de voir l'amour, le mariage, la vie, le rapport à l'autre. Ce roman est un roman sur L'amour l'amitié et le temps qui passe.

Cristina Comencini a marqué ce temps par les saisons, l'hiver qui va être le moment de la rupture et l'été qui va être un temps pour la redécouverte de l'autre. Ce roman fait réfléchir et montre ô combien, il est difficile de se sentir en osmose dans un couple et met en exergue la complexité des relations et leur mouvance.
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L'autre femme

Ce roman frôle le coup de coeur. Une once d'émotion plus vibrante l'aurait déclenché !

J'apprécie beaucoup Cristina Comencini pour l'étude toujours très fine de ses personnages et leur profondeur. Les femmes tiennent presque toujours la place centrale ce qui n'exclue nullement les hommes. Elle me touche par sa façon bien singulière d'aborder les liens intergenerationels, la séduction au sens large, le poids de l'héritage familial,les conflits intérieurs. L'Autre femme est bien dans la lignée de ces préoccupations. L'histoire se construit principalement autour de Pietro et Maria, couple en séparation après une longue histoire d'amour qui leur a donné trois enfants désormais adultes, et Elena,la jeune maîtresse de Pietro. L'Autre femme n'est pas unique car chacune la représente aux yeux de l'autre.

Contrairement aux apparences de cette présentation simpliste, nous sommes loin du Vaudeville car C.Comencini effeuille et effleure avec sensualité et sensibilité la question de l'amour et du couple. Elle interroge cette relation sans rien remettre en cause de sa force et de sa beauté. Ne sommes nous vraiment que deux dans la grande valse de l'amour? Qui guide nos pas? Qui impulse le rythme? Qui nous accompagne pour parfois nous faire perdre la tête ? Est t'il possible d'aimer sans prendre conscience de ceux qui nous habitent et sans nous libérer de leur poids sur notre vie?

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Quand la nuit

Un homme, une femme, encore.

Dans un décor de montagne

Lui est guide, divorcé; il loue pour un mois un appartement à une jeune femme accompagnée de son fis de deux ans.

Il est sauvage, rude, agressif.

Elle est fragile, peu sûre d’elle et cependant enjôleuse

Entre eux se joue une étrange partie.

Un roman très prenant, très vivant, qui tient en haleine.

Ces deux êtres si différents sont attachants, chacun avec leur passé, leur présent, leurs difficultés

J‘ai beaucoup aimé la description de la vie rude dans la montagne.

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Être en vie

Je suis toujours touchée par les beaux portraits de Cristina Comenci. Souvent des femmes blessées par la vie et pourtant fortes, au point même de paraître dans un premier temps, froides ou hautaines . Ici la question est puissante: " qu'est-ce que ça veut dire être en vie?". Caterina a été adoptée lorsqu'elle avait 6 ans,presqu'une enfant "sauvage". Elle garde secrètement des souvenirs forts de " sa première vie". Vilain petit canard elle est devenue cygne grâce à l'amour et l'attention de ses parents adoptifs. Pourtant elle lutte contre l'ambivalence de ses sentiments envers sa mère. Alors que cette dernière a quitté son mari et refait sa vie avec Sebastiano, le couple est retrouvé mort dans un hôtel à Athènes. Caterina s'y rend pour rapatrier le corps de sa mère dès que l'autopsie sera faite. Daniele, le fils de Sebastiano l'y rejoint pour les mêmes raisons. De sa première vie, Catarina a gardé une sensibilité exacerbée " des intuitions foudroyantes" qui lui permettent parfois d'accéder à des instants de vie des personnes qu'elle croisé. Daniele porte lui aussi un fardeau bien lourd et des angoisses terribles. Leur rencontre dans ce contexte dramatique va agir comme une sorte de catharsis en les replongeant dans leur histoire, leur enfance pour mieux comprendre comment "être" vraiment. C'est une très belle lecture qui aborde aussi bien la question de la relation fille/mère, du lien paternel, du couple, du poid du passé....
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Quand la nuit

C'est sous la forme d'un monologue intérieur que l'auteur donne l'occasion aux deux protagonistes de s'exprimer. Lui est un montagnard taciturne, aigri depuis que sa femme l'a quitté. Elle est une jeune mère peu convaincue de ses capacités à élever son enfant, avec qui elle s'est isolée pour un break. Tout les oppose, et les relations sont très tendues. Lorsqu'un accident blesse l'enfant dans des circonstances troubles, Manfred, notre montagnard songe à la dénoncer. C'est donc plutôt auprès de la famille de Manfred que la jeune femme trouve du réconfort. Et essaie de comprendre : les hommes de cette famille semblent frappés par une malédiction qui fait fuir les femmes. Jusqu'au jour où un accident fait tomber les masques







L'histoire est banale. Les personnages peu attachants. Et surtout la construction nuit à la fluidité de la lecture : à chaque paragraphe le lecteur n'a d'autre choix que d'essayer de deviner qui se confie, et quand cela est fait, il faut relire les lignes précédentes pour donner du sens à ce que l'on vient de lire.







Heureusement le roman n'a que 250 pages, car je ne crois pas que j'en serais venue à bout au delà de 300 pages


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quand la nuit

Ce n'est qu troisième roman de C.Comencini que je lis et en refermant le livre je me demande pourquoi ! L'écriture de cette femme est fine, intelligente, inattendue. C.Comencini sait d'écrire avec psychologie les tourments et la complexité des relations humaines, l'ambivalence des sentiments. Dans ce roman,deux voix. Celle de Marina qui est venue pour un mois dans les Dolomites avec son petit garçon de 2 ans et celle de Manfred, guide de montagne, taciturne et taiseux. Deux voix d'introspection qui nous mettent, nous lecteurs, au coeur de chacun. Nous partageons et confrontons leur regard l'un sur l'autre mais aussi sur eux même. Nous percevons peu à peu la force et le poid du passé,des secrets familiaux. Nous mesurons à quel point les loyautés familiales peuvent influer sur notre vie à nos dépends. Cette histoire questionne avec originalité l'ambivalence du sentiment maternel,la difficulté de vivre avec le sentiment d'abandon, le mystère de l'attirance amoureuse. L'amour,cette force irraisonnée et parfois violente qui nous gouverne. Marina et Manfred vont devenir l'un pour l'autre le révélateur du mystère qui constitue l'essence de leur être. Ce ne sont pas des personnages sympathiques et pourtant je m'y suis vraiment attachée et ils vont rester près de moi longtemps.
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L'autre femme



C'est le dixième roman de C.Commencini et c'est toujours avec habileté et justesse qu'elle étudie les soubresauts du cœur , qu'ils soient familiaux ,amoureux, intimes.

Cette fois elle dissèque un triangle amoureux sous un angle original : après une séparation peut-on repartir à zéro sans garder l'empreinte de sa vie ultérieure ?

C'est Elena jeune étudiante amoureuse de son professeur, Pietro, bien plus âgé et divorcé, père de 3 enfants qui raconte son expérience.

Pietro et Elena vivent une aventure passionnelle, Pietro a l'impression de revivre, Elena est heureuse.

Une femme un jour , sous un faux nom, par un biais discret , entre en contact avec Elena sur un réseau social,, elle deviennent amies , voire confidentes , elles se racontent leur vie avec un homme, pour l'une c'est du passé,Elena c'est le moment présent...

Quelque part , l'auteur écrit que « l'amour ne concerne pas seulement 2 personnes, mais toutes celles que ces 2 personnes portent avec elles »

Ce peut-être la première épouse, Maria, , un fils qui vient s'installer chez eux. Il n'y a pas d'étanchéité possible, et le passé peut-être ravageur.

J'ai beaucoup aimé ce roman bien plus profond qu'il n'y paraît, tous les sentiments sont bien analysés , une bien belle lecture.

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Quatre amours



Ecrit par la romancière et cinéaste Christina Comencini- fille du grand Luigi Comencini "Quatre amours" peut donner l'illusion d'un badinage léger sur deux couples qui se séparent au bout de vingt cinq ans de mariage.



Autour de deux couples d'amis d'une soixante d'années dont les rutpures sont annoncées, on voit à quel point ces séparations sont comme un deuil (sidération, colère déni ) mais ce qui frappe surtout dans le roman de Comencini, c'est l'immense solitude à laquelle sont confrontés les personnages.



Comment se réinventer,exister autrement à 50 ans passés ?



On aurait certes pu penser que la culture italienne infuserait plus le roman (c'est ce qui nous a sans doute poussé vers lui) mais il s'agit surtout de questionnements universels qui n'en demeurent pas moins captivants.



On aura aimé ce temps passé du temps en compagnie de Marta et Laura et de leurs maris pas toujours parfait mais profondément humain .



Une autopsie de l'âme humaine complexe et sensible .
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Quatre amours

J'avais lu Etre en vie, paru en 2018, de cette même auteure et je me souviens avoir été captivée par cette rencontre entre deux personnes, une femme et un homme comme des frères et sœurs qu'elle avait mis en scène.



Quatre amours , une nouvelle histoire, une histoire de couples, deux couples d'amis.



Un voyage en Italie !



" Notre monde est fait de séparations, d'individus libres et seuls ." nous confie Marta



C'est ainsi qu'après 30 ans de vie commune, Marta comme son ami Piero, décide de quitter leur conjoint. Elle, elle quitte son mari Andrea, du jour au lendemain, parce qu'elle a soit disant envie d'une vie nouvelle et Piero parce qu'il se croit pas aimé par sa femme Laura.



Mais derrière cette réalité que se cache-t-il dans les esprits de chacun, dans leur cœur, quel est le sens, si il y en a un, de ce qui leur arrive à tous les quatre ?



" Qu'est-ce qui nous assure que la vie que nous pensions être la nôtre l'a été vraiment ? "



Au rythme des saisons hivernales et estivales nous allons tout au long de cette lecture découvrir ces personnalités très complexes parfois.



Ce n'est pas toujours facile à suivre au point de vue structurel, de discerner qui parle avec qui, à l'image de ce qui se passe dans la tête de chacun d'ailleurs, une belle confusion dans leurs esprits comme sur le papier parfois.



#Quatreamours #NetGalleyFrance
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Quatre amours

J'ai choisi ce roman sans me poser de question sur son thème,juste pour son auteur que j'aime beaucoup pour sa plume légère et fluide bien qu'abordant des sujets profonds. Souvent le thème central est Le rencontre entre deux femmes,deux milieux sociaux, deux générations. Ici le thème différe un peu car il question de séparation. Deux couples d'amis qui vivent au même moment la séparation. Chaque individu à sa façon,qu'il en soit à l'initiative ou qu'il la subisse. Mais bien sûr, c'est surtout la question du couple qui est traitée dans ce roman. Qu'est ce qui fait couple? Pourquoi choisi t'on ce conjoint? Que projette t'on sur lui? Quel liens inconscients avec notre enfance? Il est évident que C.Comencini a beaucoup réfléchi à ces questions et son roman est fin, intelligent, émouvant. Il change de la façon dont beaucoup de roman sur ce thème sont écrits. Par de larmoiement ou de crises d'hystérie, mais de la souffrance, de la pudeur, du respect, de la réflexion et...de la résilience.
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Quatre amours

J'ai eu envie de lire ce roman parce qu'il a pour thème principal les couples qui se séparent après trente ans de vie commune et quand on sait qu'un grand nombre de divorces se produisent souvent au moment où les enfants quittent le nid, où on se retrouve face à face, seuls, où le temps a passé et laissé des traces, où on ne se reconnaît plus, je trouvais intéressant de voir comment le sujet était traité.



"Dans le mariage, Piero, on se dispute le pouvoir : même dans les couples les plus réussis, les plus solidaires en apparence, la lutte peut éclater. Une lutte souterraine, qui n'est peut-être jamais venue au grand jour. D'un côté il y a la curiosité et l'envie de se connaître et se donner à  fond, et de l'autre, il y a la terreur de succomber.(p79)"



Deux couples amis qui se sont rencontrés lors d'une croisière il y a longtemps et ne se sont jamais perdus de vue. Ils ont la soixantaine, leurs enfants sont adultes et pour certains seront bientôt à leur tour parents. Ils ont tout partagés et sont face chacun à la séparation de leur couple.



Marta, décoratrice d'intérieur a décidé de quitter Andrea, du jour au lendemain parce qu'elle veut vivre libre et seule, être celle qu'elle ressent être au plus profond d'elle,  laissant Andrea désemparé.



"On devrait réussir à se sentir libre aussi quand il y a d'autres personnes rès de soi : si on veut faire quelque chose, on le fait de toute façon. on peut dire que j'ai cherché à remplir mon temps pour ne pas me sentir seul, mais je ne pouvais pas vraiment être avec les autres parce qu'ils me privaient de ma solitude. une sorte de damnation, tu ne trouves pas ? (p89)"



Piero lui quitte Laura parce qu'il ne sent pas aimé comme il devrait l'être. Lui travaille dans la publicité, collectionne les aventures sûr de son charme,  elle est professeure de français et est l'image même de la femme-mère qui s'est oubliée dans ce statut. Ils ont trois enfants dont l'une les fera bientôt pour la première fois grands-parents. Mais une autre naissance s'annonce pour Piero....



Ils sont à un carrefour de leurs vies : comment vont-ils vivre désormais sans celui ou celle qui était à leurs côtés depuis presque 30 ans ......  Tout est remis en question : la solitude, les projets, les lieux de vie et les rencontres vont être les ingrédients du sens qu'ils vont donner à leurs existences. Deux couples, quatre personnalités, des décisions de rupture par une femme et par un homme, qui représentent finalement un large éventail de situations. Autant de couples autant d'histoires, de vécus, de ressentis. En prenant cette option, l'auteure peut ainsi aborder le thème de la séparation sous des angles différents mais qui reflètent les dissonances que l'on peut retrouver au sein des couples après des années de vie commune.



A travers deux saisons : Hiver : le moment de la rupture, Eté : la période où l'on se reconstruit puis Ensemble où de nouvelles perspectives s'offrent à chacun, Cristina Comencini donne à chacun de ses personnages la parole pour évoquer toutes les frustrations latentes qui apparaissent au fur et à mesure du temps, pour des motifs très différents et en particulier dans l'opposition des caractères de ses personnages. Marta la femme active, volontaire, forte, Laura la femme-mère en pleine période de fragilité suite à la découverte d'un cancer. A l'inverse Piero est l'homme-séducteur mais aussi l'homme-enfant qui avait trouvé en Laura une seconde mère et Andrea, l'homme fragile qui vivait dans l'ombre de son couple, dans l'ombre de sa femme, en sécurité, sans se poser ni se remette en questions.



Chacun fait comme il peut et cela l'auteure le rend parfaitement, ne portant jamais un jugement sur aucun de ses personnages (même si nous nous sentons finalement peut-être plus proche de l'un ou de l'autre). J'ai trouvé le ton très juste et très vrai sur le temps qui passe, sur ce qui a construit un couple et ce qui, peu à peu, peut le détruire, ce qui attire et plus tard devient insupportable. Vieillir ensemble n'est pas toujours facile, possible, les personnalités évoluent différemment ou pas au même rythme, les centres d'intérêt et la façon de voir l'avenir.



Un court roman plein d'espoir sur le devenir de chacun sous diverses formes. Je pense que beaucoup de lecteurs pourront se retrouver dans les aléas de la vie commune, avec une écriture ciselée, précise, mêlant introspection et constatations sur les attitudes de chacun. Peut-être un peu stéréotypé par rapport aux portraits (homme à femmes, femme-mère)  mais j'ai aimé les suivre, les écouter, retrouver parfois des sensations connues.



C'est juste, concis, peut-être un peu optimiste sur la sortie de crise de chacun mais pourquoi pas après tout ....
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Quatre amours



Très joli livre qui fait penser à un clair-obscur.

Deux couples qui se connaissent depuis toujours, et ont passé les années les plus difficiles d'un mariage se retrouvent à la cinquantaine (bien pesées) en difficulté.

Dans chaque couple il y a rupture, d'un côté un homme qui fuit, de l'autre une femme qui , le devoir accompli, enfants partis, à envie de vivre seule.

Ils vont se croiser, essayer de s'oublier, avoir d'autres épreuves à traverser, mais chacun poursuivra son but.

Très joliment écrit, de vraies et belles réflexions sur le couple et les années qui passent.

Peut-être même parfois un peu trop beau , je doute que toutes les séparations se passent ainsi.

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Matriochka

Matriochka n'est pas une lecture facile mais interressante. Je ne l'ai pas trouvée simple mais dans les deux sens du terme. Pas simple, car le jeu de miroir entre Chiara (l'écrivain) et Antonia (la scultrice dont elle écrit la biographie), les allers/retours entre le passé et le présent de ces deux femmes, la découverte des multiples personnes qui ont composées leurs existences, ne permettent pas la fluidité. Mais également, pas simple par une complexité intelligente qui enrichit la personnalité des deux protagonistes et contourne le piège de la psychologie de comptoir! Le jeu de projection de Chiara sur cette femme, l'investissement de cette dernière dans leurs entretiens révélent des similitudes dans leur vie, ouvrent la boite de Pandore après avoir déboité les multiples poupées russes de leur histoire, d'où ce nom de matriochka. Le mot "matriochka" me semble aussi renfermer le mot "mère", ceci est purement personnel car ce n'est pas la traduction, mais je m'autorise cette interprétation car les femmes de ce roman ont toutes une relation bien particulière à leur mère et à la maternité. Et puis, la "mère" c'est aussi la création, et Matriochka est un roman sur la création...

Parfois cela m'arrive, je pense à une note à la fin de ma lecture, et finalement l'impact du roman se fait sentir au cours des heures ou même des jours. J'y pense sans le vouloir, me réinterroge, certaines réppliques me reviennent et me font réfléchir et tout ceci témoigne alors d'une profondeur qui se développe , qui demande un certain recul. Comme un bon vin dont il ne faut pas se contenter de la gorgée immédiate mais laisser tranquillement le palais et la langue se souvenir de son passage et exalter ses saveurs! C'est le cas pour ce roman auquel j'ai ajoutet une 4 ème étoile.
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Être en vie

Être en vie de Cristina Comencini éditions Stock La cosmopolite , avril 2018.

Caterina se rend à Athènes , elle vient d'apprendre le décès de sa mère Maria -Graziela et de son compagnon Sebastiano . Ils se sont suicidés dans leur chambre d'hôtel. Bientôt rejointe par Daniele le fils de Sebastiano ils vont mutuellement se soutenir. Les deux sont des cabossés de la vie , leurs enfances ont été mouvementées et traumatisantes. Ils ont le même âge, des parcours de vie qui se ressemblent , parviendront ils à revisiter leur enfance et à en sortir grandis et apaisés pardonnant par là même le geste définitif de leurs parents respectifs ?

Je découvre avec Être en vie la plume de Cristina Comencini C'est une très belle rencontre . Les pages s'enchainent , les images affluent , n'oublions pas la cinéaste qui sommeille . Décor, personnages, dialogues, ressentis tout y est ! Que demander de plus . Surtout je ne voudrais pas oublier de saluer la belle traduction de Dominique Vittoz !

Un immense merci aux éditions Stock via NetGalley pour ce partage

#Êtreenvie #NetGalleyFrance
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Quatre amours

Andrea et Marta. Piero et Laura. Deux couples. Quatre amis. Et c’est une amitié qui dure depuis des années entre eux. Pourtant, un jour, tout change. Lorsque Marta se rend compte qu’elle est mieux sans Andrea, et que Piero décide de prendre le large presque au même moment, c’est le quotidien de tous qui se retrouve chamboulé.



Je ressors conquise de ce roman, qui a réussi à m’offrir une bulle de douceur et de sensibilité. Sous une forme très introspective, l’auteure va disséquer le sentiment amoureux dans diverses situations et elle le fera avec beaucoup de réalisme.



Marta décide de quitter son mari parce qu’elle a un besoin inassouvi de solitude. Quant à Piero, il décidera de quitter Laura parce qu’il se sent à l’étroit et aspire à plus de liberté. Au travers de ces couples, nous allons suivre peu à peu l’évolution de leur relation amoureuse.



L’auteure nous invite à observer ces duos, à prendre part à leurs introspections respectives. On se sent presque privilégié de rentrer ainsi dans les méandres de ces couples qui s’essoufflent. Avec beaucoup de délicatesse, l’auteure va nous rendre des personnages vrais, avec leurs failles, leurs souffrances, mais surtout leur grande part d’humanité.



Les quatre personnages sont très bien dessinés. L’auteure a su leur insuffler une pointe énorme de réalisme et tout est crédible. Je me suis énormément attachée à eux, tout particulièrement aux personnages féminins. J’ai trouvé Marta affirmée et Laura très forte malgré les épreuves auxquelles elles devront faire face.



La plume de l’auteure m’a totalement conquise. Je ne m’attendais pas forcément à retrouver un style aussi fluide. Les pages ont défilé. J’y ai retrouvé beaucoup de sensibilité, de pudeur dans les propos des protagonistes. Le schéma narratif m’a paru très judicieux. L’auteure alterne les points de vue entre chacun des personnages.



Un roman d’une grande douceur, au travers duquel l’auteure nous livre, à l’aide de personnages forts, une véritable introspection et une réflexion sur l’amour. Le récit est emprunt d’une grande sensibilité. Une très belle découverte.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Quatre amours

J'ai vraiment aimé ce court roman, sensible et bien écrit, sur le désarroi sentimental de quinquagénaires italiens. On a quatre points de vue, petit à petit on comprend mieux des situations qui sont parfois peu claires. C'est fort bien écrit. On sent que l'autrice a beaucoup réfléchi sur ces questions et c'est une vraie écrivain, on le constate dès la première phrase.

La vision du couple est dure, il y a là un certain tragique. On peut lire notamment : "L'essentiel est de ne pas avoir une seule vie, ne pas fermer les yeux dans l'idée d'une ligne continue : une histoire du début à la fin, c'est la mort. C'est peut-être de cela que j'ai peur."

Un puissant miroir à des interrogations bien contemporaines et qui débordent largement de la péninsule italienne....
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Quatre amours

Un titre prometteur et un pitch très alléchant, il ne m’en fallait pas plus pour me plonger dans cette lecture. Délicieuse, lecture je dois dire, qui nous amène à nous interroger sur la vie commune après vingt-cinq ans de mariage. La routine, les habitudes, la tendresse qui remplace peu à peu la passion, les enfants et le poids des années qui pourrait rapprocher mais qui sépare parfois.

C’est une crise de la soixantaine que vivent deux couples, amis inséparables, rencontrés au cours d’une croisière. Un coup de foudre amical qui leur permet de vivre en miroir les étapes fondamentales de leurs vies respectives.

Mais un beau jour, ça ne va plus.

Marta quitte Andrea, sans motif, avec la seule volonté d’être seule, vivre de manière indépendante. Elle n’a pas grand-chose à reprocher à son mari mais c’est un point final qu’elle oppose à leur mariage. Elle ne veut plus vivre une seule vie, linéaire, mais s’imagine pouvoir être une autre et multiple.

Laura est quittée par Piero, infidèle dans son mariage, il reproche à sa femme la place infime qu’il pense avoir dans son cœur, évincé depuis des années par l’arrivée de leurs enfants, déjà grands. C’est un prétexte, on l’imagine, prétexte usuel pour rejeter la faute sur l’autre conjoint et s’offrir une nouvelle autonomie. Mais peut-être que cela est révélateur d’un véritable mal-être, une souffrance d’homme qui ne trouve plus sa place dans la famille.

Au fil du roman on suit le fil des pensées de chacun des quatre personnages, ses idéaux perdus, sa vision du mariage, ses espoirs d’avenir. Et si la crise de la quarantaine était aujourd’hui remplacée par la crise de la soixantaine ?



En effet, j’ai pu constater dans mon entourage proche un revirement vers l’âge de soixante ans, un virage de la dernière chance. Comme si au final un élan courageux pour quitter l’être qui partage sa vie était une question de vie ou de mort. Maintenant ou jamais. La dernière chance pour partir ou rester à jamais.

Ce roman m’a fait penser à l’expression « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». Ces couples, qui ont vécu tant de choses ensemble, des étapes fondamentales, des joies, des larmes, du bonheur et du désespoir, peuvent vaciller car l’un des deux ne suit plus.

C’est une leçon de vie car pour être un couple il faut être deux, et Laura et Andrea, les deux personnages quittés ne comprennent pas. Ils subissent cette décision et se rendent compte que tout seuls, ils ne peuvent plus tenir le radeau de leur couple.



L’écriture de Cristina Comencini est belle, limpide et décrit avec précision les ressentis et les sentiments de ses protagonistes. Souvent tendre, parfois cruel, poétique et drôle, ce roman est un bijou sur les sentiments amoureux qui perdurent, qui s’éteignent ou se réveillent.
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