Citations de Dan Franck (240)
Que chacun, à travers sa propre liberté, choisisse la liberté de tous.
L'occupation lui paraissait pire que la guerre.
Celle - ci permettait d'exprimer une opposition; celle - là interdisait d'agir et même de penser.
Ils avaient honte devant la France, mais la France avait honte devant le monde.
J'admettais enfin que ma vie n'était pas une histoire que je me racontais, mais un compromis entre le monde et moi. Simone de Beauvoir
Je dessinais comme on écrit son testament. Vercors
Depuis que tu es "occupé", ils paradent en ton déshonneur.
Léautaud a peu de chose à dire, parfois rien, mais il le dit bien. Roger Martin du Gard.
Otto Abetz aimait certainement la France.
Mais la France de droite et de la défaite.
Je passe des heures la tête dans mes mains, dans une étrange prostration, celle du pays lui même.
Jean Guéhenno
L'armée française, "la plus belle d'Europe", et même pas huit semaines de pif paf. Jean Malaquais
On m'a donné le jour, c'était un cadeau empoisonné.
L’émotion né du regard peut être infirmée ou confirmée: il suffit de voir à nouveau. L'odorat impose et enferme, il saisit. il produit un effet quasi immédiat, quasi automatique qui renvoie aussitôt aux souvenirs et à l'histoire. Ceux ci se bousculent alors au premier plan en un flot d'impressions et de sensations qu'il est impossible de circonvenir . L'odorat est semblable au gout, il porte en lui toutes les radicelles de la mémoire.
Je dessinai rapidement quatre traits verticaux et une courbe.
- Une ville dis-je, Tokyo
- Vous êtes allés au Japon ?
- Non
- Vous aimeriez ?
- Non
- Alors pourquoi Tokyo ?
- C'est plus abstrait que Vienne.
- Comment le savez vous puisque vous n' y êtes jamais
?
- Justement parce que je n'y suis jamais allé.
Elle prenait tant de plaisir a essayer ses toilettes qu'elle ne pouvait probablement pas se les offrir ( p 52)
En plus, grâce au chien, j’aurais une utilité sociale. Tirant sa laisse pour le plus grand bénéfice de locataire du bâtiment D, j’occuperais une place dans le fonctionnement des sociétés. Un an et quelques poussières mensuelles après avoir emménagé dans le local à bicyclettes, il serait peut-être bon qu’on parle de moi dans les étages; que je sois reconnu; qu’on m’estime; surtout, qu’un jour peut-être, on m’aime.
Les impondérables sont facilement identifiables : visites d’un médecin, livraisons de toutes natures (colis express, pizzas, sushis) , coursiers, promenade intempestive du gardien dans les étages. Chaque fois, la mise en lumière de mon domicile, consécutive à la mise en route de la minuterie, provoque une oscillation de mon encéphalogramme.
Parcourir les rayons d’un supermarché les mains vides et refaire le même chemin les poignets reposant sur la barre plastifiée d’un caddie, ça vous change un homme ! Ça vous responsabilise. On devient aussitôt le chef d’une famille nombreuse. La tentation est grande. Surtout si une voix fort douce bien qu’un peu sirupeuse guide la promenade.
J’imaginais une amoureuse conversant à voix basse avec son amant, puis je me suis dit qu’à son âge on n’avait pas d’amant mais un petit ami, un fiancé, un copain, un compagnon. J’ai murmuré plusieurs fois le mot, amant, joli vocable en même temps que redoutable, les commanditaires auraient pu tenter d’apparier le mari et l’amant en un amour marxiste pétri de contradictions, de cas de conscience, de faux-fuyants et faux-semblants, l’un sortant du placard après le départ de l’autre, la réciproque étant plus rare.
Chaque chose à sa place, et une place pour chaque chose.
Je n’appartiens pas à cette catégorie masculine dont le nombre de conquêtes constitue un solide mètre étalon. Dans mon cas, il n’y a pas de quoi compter les moutons pour s’endormir.