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Citations de Dan Franck (240)


Il empoigne la valise et la pousse vers Apollinaire.
- Plus j y réfléchis, plus je pense que c est à toi de rapporter la valise. Guillaume Apollinaire, c est très français. Tu risques moins que moi.
Apollinaire se lève. Il est un peu nerveux.
- Question étranger, je ne vaux pas mieux que toi. Mon vrai nom c est Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky.
- Il y a une particule. Ça plaide en ta faveur. Tu pourrais obtenir les circonstances atténuantes.
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En 1911, Henri Rousseau était mort depuis un an, mais rien n étant impossible à qui écrit une balade dans le Paris et les années d alors, prolongeons sa vie de deux ou trois trimestre et admettons qu au moment du vol de la Joconde au Louvre, le bon Douanier vit encore. D ailleurs la veille, Apollinaire l a vu descendre du sous-sol de la Rotonde pour téléphoner à une personne habitant Laval. Preuve que le Douanier avait raison de croire en la résurrection.
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- Tu sais à quoi on mesure la richesse ? demande Apollinaire. Aux saisons. L été, les aristos vont faire trempette dans les eaux bleues, les bourgeois dorment à l ombre, les pauvres soupirent au soleil.
- Mais tu es riche, toi. Non ? Il n y a que les riches pour coiffer aussi bien les phrases et les idées. C est ça, les poète riches : vous shampouinez vos points de vue, vous mettez une raie au milieu des mots, vous sentez bon la grammaire...
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Ils descendent vers la Seine. Au bas de la Butte, le père Soulié les arrête. Bio rapide : ancien lutteur devenu brocanteur, spécialiste en literie et vieux matelas, reconverti dans les oeuvres d art, d un meilleur rapport. Il expose directement sur le trottoir des peintres qui ne valent pas grand-chose : Renoir, Lautrec, Dufy.
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On descendait pour entrer, on montait pour sortir. Les choses se faisaient à l envers, de même que les artistes qui habitaient là vivaient à l envers, à rebours d un monde qui les ignorait encore. Par chance, ça n a pas duré longtemps.
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Il s exaspère lorsque Henri Rousseau - dit le Douanier - débarque pour téléphoner à son tour. Gentleman, le poète cède la place au peintre. Celui-ci demande Laval, en Mayenne. Quand il a Laval, il hurle pour dire bonjour, fait beau à Paris, quel temps chez vous, je ne viendrai pas dimanche mais la semaine d après. Apollinaire lui adresse des signes : Parle moins fort. Mais le Douanier s égosille. Même il hausse les épaules. Après avoir raccroché, il dit :
- Laval, c est loin ! Comment veux-tu qu ils m entendent si je ne crie pas ?
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Ça paraît curieux, le téléphone en 1911, mais il existait. On passait sans doute par des standards où des personnes affairées enfonçaient des fiches dans des orifices prévus pour.
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Un sculpteur sans grand talent mais avec des mains que j'aime. Quand on s'attache aux mains d'un homme, c'est foutu pour toujours.
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Elle comprenait que quelque chose de plus important avait pris le pas sur ses préoccupations habituelles. Elle dit :
- Tu n'es avec nous que le temps d'autre chose.
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- Vous avez de la conscience !
- De l'amitié, plutôt.
- Qu'est-ce qui coûte plus cher ? La conscience ou l'amitié ?
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Dans le détestable, il n'y avait pas pour Korovine de différence mesurable entre un bordel et un champ de bataille. ... Il connaissait les basses-fosses du monde. A ses yeux, les galons des souteneurs valaient ceux de tous les maréchaux d'Empire.
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- Mieux que la baignoire de Foujita cette douche ! commenta Juan Gris

- Cadeau d'un ami qui avait le vice de la propreté, poursuivit la jeune modèle en s'asseyant sur une chaise. Il travaillait dans la banque et se lavait les mains de la misère d'autrui. Comme je n'avais pas grand sou, il s'est nettoyé la conscience en m'offrant une pièce de bains. Çà lui faisait croire qu'aimant les pauvres il pouvait récurer les riches.
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Puis il se saisit du monocle que Max Jacob frottait toujours machinalement contre le tissu de sa veste. Il le porta à sa bouche, l’embua, le nettoya à son mouchoir et le posa sur l’œil du poète.
- Tu vois mieux ?
- Je ne vois qu’en moi-même. Et c’est à peine clair….
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Sans passé, le présent n’a pas d’avenir.
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Je t’offre un crème si tu me le paies.
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Toute la nuit on a entendu les Allemands parler dans les boyaux d’en face. Il y a même eu quelques échanges entre les poilus et les casques à pointe. Ça arrive parfois. On se raconte des histoires. On rend des nouvelles. On regrette cette guerre. Mais lorsque l’état-major commande le feu, quelques secondes avant que les pièces d’artillerie crachent leurs salves, on jaillit de dessous terre, baïonnette au canon, pour se réduire en sang et en bouillie.

C’est un embrouillamini de formes et de couleurs. Les poitrines hachées, les effondrements, la terre retournée, le vacarme et les hurlements composent un kaléidoscope rougi du sang des autres que regardent, au loin, les maréchaux d’Empire dans l’œilleton des jumelles.
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« Regarde ! »
Se penchant, Lev découvrit la peau douce d’un poulet monté sur un reste de pectoraux. Soutine scrutait la carcasse comme un chasseur-renard. Il se baissa, la prit et pâlit de plaisir devant la mobilité des moignons et des cartilages, la finesse du vieux bec, la rondeur des orbites. … En tout cas, à peindre avant car ne se gardant pas.
« C’est pour la nuit prochaine ! » s’enthousiasma le peintre.
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Zadkine était muté comme ambulancier à Epernay.
Lev laissa son bloc au fond de la poche de son manteau noir. Il songeait qu’à son tour Zadkine allait découvrir la plainte des obus, les shrapnels claquant, les traits blanchâtres des fusées, les canons de 120, les canons-révolvers, le Lebel, les rats cavalant dans les tranchées, les ordres gueulés, les blessés geignant, les dragons et les mitrailleurs, les zouaves et les chasseurs, le génie, la poudre et le soufre, la guerre, la guerre pour ce ays de merde que les métèques remerciaient ainsi, à la vie à la mort, tant ils l’aimaient de leur avoir si bien ouvert les bras.
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Lorsqu’elle aperçut Korovine, ses lèvres peintes marquèrent un « O » tout rond …. Elle entonna le premier complet d’une chanson qui avait couru sur la gamme des années, depuis l’époque où Frédé et sa femme la chantaient au Lapin Agile :

Il mit la main sur mes deux yeux.
Cré nom de Dieu, qu’ils sont vicieux !
Ah ! le maladroit…. Ah / le maladroit !
Il ne mettra jamais la main, jamais la main
Au bon endroit.
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Ordonner un chaos, voilà la création.

(Guillaume Apollinaire)
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