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Citations de Dan Franck (240)


J'aurais préféré que tu ne me parles pas car tu n'as pas choisi. Tu ne m'as pas mis devant un fait accompli mais devant la possibilité du fait.
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La métamorphose est prodigieuse. La question que je me pose en regardant cette transformation, c’est si Picasso l’avait anticipée ou si elle lui est apparue au cours de son travail. Et me revient une réponse que m’avait faite le peintre Soulages alors que je lui demandais, pour un mauvais livre jadis publié, quelle différence existe, selon lui, entre l’artiste et l’artisan. A quoi il m’avait répondu : « L’artiste et l’artisan savent où ils vont, mais l’artiste ne connaît pas le chemin.»
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_ Moi, j'étais un génie dans le ventre de ma mère. A la conception, mon père l'a compris. Il a fichu le camp, ce qui lui a évité de fades comparaisons.
(p.47)
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Ca doit être ça, grandir, marmonna Jolan (...). Donner un sens à un élan. Organiser les situations. Se soumettre aux rencontres.
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Pipes et cigarettes m'ont donc choisi comme terrain de manoeuvre. Elles circulent en moi à des cadences infernales. Elles se relaient, se succèdent les unes aux autres, se contrarient souvent et me laissent, le soir, grandement éprouvé par leurs chamailleries. Quand elles partent, longtemps après le coucher du soleil, je ferme la porte de ma bouche sur leurs sillages délétères et fuis leurs souvenirs en me lavant les dents.
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Chaque matin, inévitablement, me traverse une des grandes pensées de la quarantaine : Qu'il serait doux de ne plus fumer.
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Vous descendez les marches quatre à quatre, tenez la porte par un ultime réflexe de galanterie, cavalez dans la rue vers la voiture, démarrage sur les chapeaux de roues, périphérique, quais, Etoile, Drugstore, Je reviens.
Vous foncez au tabac, vous achetez trois cartouches, vous ouvrez le paquet dans la précipitation, vous craquez une allumette, fermez les yeux, inspirez profondément -sourire, joie intense, la vie désormais se consume puissamment.
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L’instant d’après, Blèmia Borowicz, le visage balayé par la crinière de son cheval, galopait dans un désert escarpé. Il allait, farouche fiancé de la vie, évitant les gouffres et les précipices, ignorant encore au-devant de quelles nouvelles déraisons de l’amour il courait en un temps où s’accumulaient sur la lointaine Europe les fureurs de l’Histoire.
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Le peuple français ne s'incline pas (…) Nous proclamons notre administration pour les victimes de la terreur organisée en France par Hitler et son valet, le gouvernement de Pétain.
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Le Nouvel Alphabet français réjouit les littérateurs - et les autres - qui le reçoivent:

La Nation A.B.C.
La gloire F.A.C.
Les places fortes O.Q.P.
Les provinces C.D.
Le peuple E.B.T.
Les lois L.U.D.
La justice H.T.
La liberté F.M.R.
Le prix des denrées L.V.
La ruine H.V.
La honte V.Q.
Mais l'espoir R.S.T.
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-Il m'a proposé un round.
-Qu'est-ce que c'est un round?
-Une passe pour grande personne , répondit Nicole. J'ai refusé bien sûr.Avec sa gueule de travers , il ferait pondre un grizzli à une autruche.
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Je n'avais pas prononcé mon nom depuis longtemps. J'ai pensé qu'il constituait mon seul bien, que je l'avais à portée de la main et qu'il avait suffi qu'on me le demande pour que je le donne.
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Je détestais qu’elles fussent comme les femmes que j’avais connues ou que je connaissais encore et qui, parfois, mais pour quelques semaines seulement, acceptaient de supporter les douleurs de mon corps et l’insalubrité de mon caractère.

(p.69)
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- Quand tu crèves de chaud ou de froid, de faim ou de soif, t'as intérêt à croire en toi. T'as intérêt à penser que t'es le meilleur. T'as intérêt à dire moi je, puisque les autres ne te regardent même pas.
Picasso soupire.
- Tu peux vivre, toi, sans qu'on te voie ?
- Non, sans qu'on me remarque, oui. Sans qu'on me voie, non.
- Pour être vu, il faut être remarquable.
- Soyons le, répond Apollinaire
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- Vous connaissez la Joconde ?
- Il y a bien une Madame Joconde à côté de chez moi. Je crois qu elle tient une pharmacie, ou quelque chose du même genre.
- Je ne parle pas d elle. Je parle de celle du Louvre.
- Ah ! La Jo-con-de !
- Du Lou-vre, oui !
- Bien sûr que je la connais ! Une brune aux cheveux un peu longs qui vous regarde comme si vous aviez un secret en vous ?
- Voilà !
- Que lui est-il arrivé ?
- On l a enlevé ... Elle n est plus au Louvre.
- Elle est peut être partie faire un tour ! Vous savez, à force de rester sans bouger comme ça depuis quatre siècles...
- Elle est allée au toilettes, c est ça ?!
- C est bien possible !
- Vous vous fichez de moi ?
- Pas du tout, Monsieur le juge, répondrait Picasso avant de s enferrer davantage. Vous savez, moi, des filles comme la Joconde, j en peins tous les jours ! Et je peux vous dire qu elles doivent souvent aller aux toilettes ! Elles ont de toutes petites vessies, et à force de ne pas bouger, ça les fait, gonfler, gonfler, et si elle n y vont pas, elles explosent ! C est le risque !
- Vous divaguez ...
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- Jarry souffre d un double drame, explique Apollinaire à Picasso. Tu n en connais qu un : l herbe sainte.
- C est quoi, l herbe sainte ?
- L absinthe.
- Et l autre drame ?
- Il n est pas l auteur d Ubu Roi.
- Merdre ! S écrie à son tour Picasso, interloqué. Je ne te crois pas !
Il n est pas le seul. Mais Guillaume a raison : Alfred Jarry n est pas l auteur de cette oeuvre qui l a pourtant consacré. Quand, à seize ans, Jarry est arrivé à Rennes, la pièce était déjà écrite. Elle avait été créée par des élèves qui se moquaient à travers elle d un de leur professeur. Jarry s est contenté de lui donner son titre, de nommer le personnage principal et, très probablement, d ajouter quelques scènes. Scénario facile à imaginer, difficile à porter, surtout quand le prête-nom d une telle oeuvre est par ailleurs l auteur de livres remarquables dont l histoire littéraire a à peine retenu les titres.
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- Une place pour chaque chose et chaque chose a sa place !
S emparant de la montre d Apollinaire, il poursuit sur le même ton :
- Pour ne pas être en retard, Monsieur Apollinaire doit avoir un gilet, une boutonnière pour accrocher la chaîne, une chaîne pour retenir la montre, un gousset pour y glisser la montre, et la montre pour lire l heure !
- Tu auras bientôt la même, marmonne Guillaume.
- Pas besoin ! Je lis l heure au soleil ! Toi, tu dépends des jours, moi de l éternité.
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Le plus grand scandale artistique du XIXème siècle, en tout cas le plus mémorable, c est la claque et la contre-claque qui s affrontèrent le 25 février 1830 sur la scène de la Comédie-Française où Victor Hugo faisait jouer Hernani. Il faut lire le rapport dès censeurs, qui après délibération, donnèrent leur accord pour que la pièce fut jouée. Non pas parce qu ils la jugeaient dépourvues d insolences ou conforme aux règles du théâtre classique mais, tout au contraire - je les cite -, parce qu il est bon que le public voie jusqu à quel point d égarement peut aller l esprit humain affranchi de toute règle et de toute bienséance.
Or, quand on relit cette pièce aujourd?hui, ou d autres semblablement rejetées, elles nous paraissent si sages et si raisonnables que les seuls à railler sont les censeurs et les critiques.
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Matisse et Picasso, c est le jour et la nuit. L un a une allure de notaire de province, bésicles, cravate, gilet, barbe bien taillée, la main froide et bien élevée. L autre, celui des années 1907 plutôt que 1911, la mèche en bataille, bleu de chauffe et espadrilles, un petit foulard rouge logé dans l échancrure de la chemise. Pôle Nord et Pôle Sud, comme ils s appelleront l un l autre - sans qu on sache lequel des deux eut l idée géniale de cette appellation hémisphérique.
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Apollinaire tend le bras vers sa droite.
- Allons jeter la valise au pont Mirabeau.
- Pourquoi le pont Mirabeau ?
- Il m est cher.
Picasso secoue la tête.
- La Seine, finalement, ce n est pas une bonne idée. Ces deux antiques ne nous ont rien fait. Et je puis je ne me sens pas le courage de balancer dans la Seine des oeuvres d art datant du Ve siècle avant Jesus-Picasso-Apollinaire-Christ.
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