AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dan Slott (216)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Marvel Legacy : Spider-Man nº1

"Spider-man Legacy Tome 1" chez Panini Comics (@paninicomicsfra)



Synopsis :



"Après Secret Empire, Peter Parker doit reprendre sa vie en main. Retrouvez aussi les autres Spider-Men : Miles Morales, Ben Reilly et la version de Peter marié à Mary Jane"



Voilà, voilà, voilà ça brise le suspens je trouve ce synopsis non? Vous m'en excuserez je n'ai pas trouvé mieux mais bon passons pour cette fois-ci...



Donc, nous retrouvons notre ami Peter Parker aka #Spider-man juste après les événements survenus dans "Secret Empire" (petit rappel : on y découvre que #CaptainAmérica est en fait un allié de l'Hydra depuis le début, avec cette page où il sort son fameux "Hail Hydra" :



(voir la photo sur le blog).



Et qu'il va mettre à mal nos #SuperHéros et notre monde. "It's a mess", "c'est le bor**l" en VF, résume très bien cette situation. Je n'en dis pas plus : faut que je relise les 5 tomes et que j'en parle prochainement ici. Du boulot, encore et toujours du boulot 😂😉) où rien ne va plus!! En effet, #Octopus & Co ont essayé de s'octroyer la compagnie de notre cher ami et d'en détourner son but, mais bon ça personne ne le sait et ne le saura jamais.  Ce qui a eu pour conséquence que Peter a dû la détruire afin qu'elle ne tombe pas, ainsi que tous leurs travaux, dans les mains d'un de ses plus grands ennemis et donc d'#Hydra au passage. Il se retrouve donc confronter à la liquidation de son entreprise, les dommages collatéraux suite à ça : les employés au chômage, la vente du #BaxterBulding (précision importante : Peter Parker a racheté le QG des #4Fantastiques) et à la haine du bon peuple #NewYorkais. Peter accuse le coup car pour une fois ce n'est pas son identité secrète qui est visée mais lui, Peter Parker en chair et en toile! Même le #DailyBugle, journal où il a travaillé en tant que photographe à ses débuts, s'en prend à lui, vous voyez donc le topo. Notre héros pourra quand même compter sur l'aide de ses plus proches amis comme Harry Osborn ou Johnny Storm dans cette difficile épreuve.



Cette nouvelle saga sur #Spider-man, n'apporte pas forcément quelque chose de plus dans l'Univers de notre homme-araignée préféré mais constitue une autre pierre solide à l'édifice de notre super héros. Le scénario, les dessins, la colorisation et les personnages sont les ingrédients d'une bonne recette une fois bien mélangés et marquent un point important : comment Peter Parker, et pas son alter ego #Spider-man pour une fois, va se sortir la tête de l'eau (pour ne pas dire autre chose) et reprendre sa vie en main...Wait and See comme ils disent...



Note : 15/20.



Comme toujours suivez-moi sur les réseaux sociaux ou directement sur ce blog, pour échanger avec votre serviteur et/ou être les premiers avertis lorsque paraît une nouvelle #chronique. Je viens également d'ouvrir un #insta pour ce blog à retrouver sous le #nametag : yradon4774



See you soon sur les ondes...
Lien : https://wordpress.com/post/y..
Commenter  J’apprécie          00
Spider-man Human Torch: I'm With Stupid

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, mais pas complètement de la continuité des personnages. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2005, écrits par Dan Slott, dessinés par Ty Templeton. L'encrage a été réalisé par Mark Nelson (épisode 1), Mark Nelson & Tom Palmer (épisodes 2 & 3), Drew Geraci & Tom Palmer (épisodes 4 & 5). La mise en couleurs a été réalisée par le studio Sotocolor (épisodes 1 à 3) et par John Rauch (épisodes 4 & 5). Les couvertures ont été réalisées par Paul Smith.



Épisode 1 - Les Fantastic Four viennent de mettre une pâtée à Mole Man (Harvey Elder) et Johnny Storm a fait parvenir une belle photographie de lui au Daily Bugle avec la promesse que ce haut fait fera l'objet de la une du lendemain. Lorsqu'il ouvre son journal, il constate que J. Jonah Jameson a privilégié un article incendiaire contre Spider-Man, s'étant supposément associé à Mysterio (Quentin Beck). Dans le bureau de Jameson, Peter Parker est en train de se faire mettre minable par Jameson qui refuse ses nouvelles photographies de Spider-Man contre Mysterio. Il quitte son bureau furax, sans même entendre Betty Brant en train de l'appeler. En rentrant chez sa tante May Parker, il trouve Johnny Storm en train de discuter avec elle. Human Torch souhaite embaucher Parker pour faire des photographies de ses combats, afin de redorer son blason dans les pages du Daily Bugle. Premier ennemi : Pierre pot de Colle (Pot Paste Pete, Peter Petruski). Épisode 2 - Human Torch se retrouve en plein ciel face à Vulture (Adrian Toomes) dont il a tôt fait de brûler les ailes, le neutralisant ainsi sur le champ. Peu de temps après, Johnny Storm retrouve Crystal dans le café où se retrouvent également Flash Thompson, Peter Parker, Gwen Stacy et Mary-Jane Watson. Après une petite discussion, Spider-Man accepte de prendre la place de Human Torch dans une mission des Fantastic Four, pendant que Human Torch le replace dans une enquête sur un trafic de drogues.



Épisode 3 - Spider-Man se tient sur le pont de George Washington et s'adresse dans sa tête à Gwen Stacy, décédée depuis peu. Puis il se rend au Baxter Building, où il pénètre en tant que Peter Parker, car il a décroché un stage auprès de Reed Richards, en même temps qu'une deuxième stagiaire Nina Pushnikov. Johnny Storm fait tout ce qu'il peut draguer cette dernière, et se fait rembarrer sèchement à chaque fois. Le soir, Human Torch et Spider-Man se retrouve pour tester la Spider-Mobile dans les rues de New York, bien que Peter Parker n'ait pas son permis. Épisode 4 - Il y a des années de cela, Walter Hardy avait essayé de dérober le masque de cérémonie de T'Chambwe, le premier chef du culte de la Panthère. Au temps présent, Black Cat (Felicia Hardy) demande à Spider-Man de l'aider à voler ledit masque à l'occasion d'une exposition à New York à laquelle sera présent Black Panther (T'Challa). Il refuse, mais Human Torch qui passait par là accepte. Épisode 5 - Comme souvent, Human Torch et Spider-Man se retrouvent au sommet de la statue de la liberté pour papoter, et évoquer le bon vieux temps, sauf celui où c'était le clone de Spider-Man. Aujourd'hui, ils évoquent la prise d'otages qui s'est déroulée le jour même à l'école publique 108, en leur présence, Peter Parker en tant que professeur de chimie, Johnny Storm en tant qu'intervenant extérieur pour évoquer ses propres études.



En 2005, Dan Slott n'a pas encore pris en main la destinée de Spider-Man ou d'autres superhéros comme Silver Surfer. Il hérite donc de cette minisérie, puis d'une série (en 8 épisodes sur The Thing, rééditées dans The Thing & The Human Torch by Dan Slott. Étant devenu un scénariste populaire par la suite, l'éditeur en profite pour rééditer ses œuvres précédents. Cette minisérie est construite d'une manière un peu différente des récits habituels : son thème principal est la relation entre Spider-Man et Johnny Storm, chaque épisode se déroulant à une époque différente. Il reste possible d'envisager cette lecture sans rien connaître au préalable des personnages. Dans cette optique, le lecteur assiste alors à autant d'aventures que d'épisodes, un peu simples, avec un côté enfantin assumé. Spider-Man utilise une stratégie simpliste pour déjouer Doctor Doom, et il se conduit comme un gamin lors de l'expédition avec les Fantastic Four. Les ennemis du troisième épisode semblent sortir d'une autre époque, un groupe de super-singes. D'épisode en épisode, Johnny Storm se conduit comme un dragueur de plus en plus lourd, parfois naïf, par exemple lorsqu'il accepte d'aider Felicia Hardy à commettre un vol. L'amitié qui lie les deux compères Spider-Man et Human Torch est un peu vache, mais finalement très gentille, et souvent touchante.



Pour accompagner ces aventures rapides, Ty Templeton réalise des dessins descriptifs et réalistes (sauf pour les éléments superhéroïques bien sûr), avec un petit degré de simplification. Il ne vise donc pas le photoréalisme, et réalise des planches tout public. Dans le même temps, l'artiste n'est pas dans l'hommage servile : il ne cherche ni à dessiner comme Steve Ditko, ni comme John Romita senior, ni à reproduire des cases apparaissant dans les comics originaux d'où sont tirés certains événements. L'encrage évolue d'un épisode à l'autre, en passant de Mark Nelson à Tom Palmer, puis à Drew Geraci, là encore sans chercher une évocation nostalgique des années 1960 ou 1970. Enfin il n'y a que dans l'épisode 3 que le coloriste se limite à des aplats de couleurs uniformes, mais avec un nuancier beaucoup plus large que ce qui existait dans lesdites décennies. Éventuellement, le lecteur peut estimer que la narration montre des points communs avec celle des années passées, dans la mesure où Templeton ne s'appuie pas sur des cases où les superhéros sont en train poser, ou sur des effets pyrotechniques qui en mettent plein la vue. Il privilégie de raconter l'histoire.



Au fil des épisodes, le lecteur se rend compte qu'il s'agit d'une narration plus dense que la moyenne et qu'il lui faut une fois et demi le temps nécessaire pour lire un numéro contemporain. S'il ne tombe pas en arrêt devant le spectacle pyrotechnique d'une case, ou devant l'intensité mélodramatique d'une autre, il apprécie régulièrement des cases pour ce qu'elles montrent : la masse des monstres de Mole Man plaquant Human Torch au sol, l'aménagement du petit pavillon de tante May, le fou rire inextinguible de Spider-Man face à Pierre pot de colle, l'évidence de la défaite de Vulture dont les ailes sont en train de brûler, la tristesse de sincère de Peter Parker parlant à haute voix sur le pont George Washington, le mépris sur le visage de Nina Pushnikov, les soubresauts de la Spider Mobile, le déguisement inattendu de She-Hulk pour une soirée, ou encore l'incompréhension qui se lit sur le visage de Johnny Storm lorsque Peter Parker lui fait des signes d'intelligence. Ty Templeton ne réalise pas des planches démonstratives ou pyrotechniques, mais ses pages sont en phase avec la tonalité du scénario de Dan Slott.



S'il dispose d'une connaissance des aventures de Spider-Man jusque dans les années 1980, le lecteur découvre un récit thématique qui comprend de nombreuses références auxdites aventures, ainsi que quelques-unes à l'univers partagé Marvel. Dan Slott évoque la première rencontre entre Spider-Man et Doctor Doom, la première visite (non sollicitée) de Spider-Man au Baxter Building, le costume noir, le clone, etc. Il n'effectue pas de rappels en plusieurs cases. Le lecteur observe juste les circonstances qui lui permettent de situer quand se déroule tel épisode en particulier. Il y a quelques éléments qui servent de trame à l'intrigue comme l'existence de la Spider Mobile, la relation de Spider-Man avec Black Cat, ou encore la découverte par Johnny Storm de l'identité secrète de Spider-Man. Le lecteur peut également découvrir de discrets clin d'œil à l'univers partagé Marvel. Par exemple, il sourit forcément en voyant apparaître le nom de Danny Ketch (alors enfant) émerveillé par la Spider Mobile se déplaçant à la verticale sur les murs. Il se sent dans le cercle des initiés également quand Dan Slott met en scène Dorrie Evans, apparue pour la première fois dans le numéro 113 de Strange Tales en octobre 1963.



De séquence en séquence, Dan Slott dresse le portrait de ses deux personnages principaux en les opposant, ou en les faisant se compléter. Le premier épisode permet d'établir leur rivalité, et la jalousie de Johnny Storm vis-à-vis de Peter Parker qui semble avoir une vie de rêve. De manière plus subtile, il apparaît, dans le deuxième épisode, que Peter ne peut qu'envier la vie d'insouciance de Johnny Storm n'ayant pas d'écrasantes responsabilités à assumer, mais bénéficiant également d'aventures auprès d'un scientifique de renommée mondiale. Le lecteur pourrait trouver le comportement de cavaleur de Johnny Storm un peu outré ou trop systématique, mais le scénariste fait bien attention à le rapporter à la quantité de déconvenues qui sont les siennes. La réaction de Johnny en découvrant l'identité secrète de Spider-Man est également très juste et très sensible, et son utilisation du terme de Chance de Parker (Parker's Luck) arrive pile entre les 2 yeux.



Dan Slott et Ty Templeton racontent l'histoire de l'évolution de l'amitié entre Spider-Man et Human Torch, avec une réelle sensibilité, sans passéisme. Ils sont en phase pour une narration dense centrée sur l'objectif de raconter une histoire complète par épisode, et de dresser ainsi le portrait de cette relation par touches successives. Le lecteur néophyte en univers Marvel peut y voir une suite d'histoires gentilles, avec une forme un peu désuète. Le lecteur cultivé en Marvel savoure cette façon de voir les choses, qui ne repose pas sur une nostalgie stérile, ni sur des gros coups de rétro-continuité tombant dans le sensationnalisme. Il peut éventuellement trouver que les auteurs donnent parfois l'impression de se livrer à un exercice de style, honnête avec un soupçon de bons sentiments tout public.
Commenter  J’apprécie          30
The Thing: Idol of Millions

Ce tome regroupe les 8 épisodes de la série écrite par Dan Slott. Ils sont initialement parus en 2006, avec des couvertures réalisées par Andrea di Vito & Laura Villari. Les épisodes 1 à 5 ont été dessinés et encrés par Andrea di Vito. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Kieron Dwyer. La mise en couleurs des 8 épisodes a été réalisée par Laura Villari.



Ben Grimm fut une star de l'équipe de football de son université, un pilote de chasse émérite, et le compagnon de Reed Richards, Susan Storm et Johnny Storm pour un vol spatial au cours duquel ils furent transformés par les rayons cosmiques. Présentement, il est en train de se battre contre une créature métallique géante avec l'aide de Goliath (Bill Foster). Le combat ayant occasionné de nombreux dégâts matériels et quelques blessures bénignes, de nombreux civils viennent réclamer des dédommagements à La Chose. Même Goliath essaye de lui soutirer un investissement financier pour un prototype. Effectivement, Ben Grimm dispose de la jouissance d'un quart de la fortune des Fantastic Four. De son côté, Alicia Masters s'est mise en couple avec l'architecte Arlo North, et elle apprend dans le journal du matin que Ben Grimm s'affiche avec l'actrice Carlotta LaRosa. Ben se réveille dans les draps de soie de son lit, dans son appartement privé de 3 étages, avec vue sur Central Park. Il retrouve Carlotta en dessous chics dans la salle de bain. Elle lui annonce qu'elle a organisé une soirée en son honneur (avec ses sous). Pendant la fête, Brynocki apparaît et tous les invités finissent à Murderland, le royaume d'Arcade, y compris Kyle Richmond (Nighthawk) et Frank Payne (Constrictor).



Après cette première aventure, Ben Grimm doit garder ses 2 neveux le temps d'une soirée. Ils reçoivent la visite de Lockjaw, le chien téléporteur des Inhumains. Ben Grimm en profite pour emmener tout ce petit monde dans une loge privée pour regarder les courses de chevaux. Suite à un accès de nostalgie, Ben Grimm se rend à Yancy Street où il est pris à partie par Hiram Sheckerberg qui lui rappelle sa promesse : venir servir d'homme à tout faire dans sa boutique de prêteur sur gage dans la rue de Yancy. Il finit par se heurter à Sandman (Flint Marko) et Trapster (Pete Petruski). Heureusement, il peut compter sur l'aide de Spider-Man (Peter Parker). Pour son anniversaire, Ben Grimm emmène Alicia Masters en 100 avant JC où elle rencontre Alexandros d'Antioche et admire sa célèbre statue. Enfin, le temps est venu pour une partie de poker d'anthologie, avec Hercule, Constrictor, les Great Lake Avengers (enfin, les Great Lake Champions), sans oublier Squirrel Girl (Doreen Green) et une vingtaine d'autres superhéros. Il est également question d'une cérémonie religieuse importante.



En 2006, Dan Slott n'a pas encore pris en main la destinée de Spider-Man ou d'autres superhéros comme Silver Surfer. Il hérite donc d'une série sur The Thing, qui s'arrête en moins d'un an. Étant devenu un scénariste populaire par la suite, l'éditeur en profite pour rééditer ses œuvres précédents. Le lecteur est assez impressionné par la couverture, avec la posture qui fait bien ressortir la carrure de The Thing, ses petits yeux bleus, la texture rocailleuse de son épiderme, ainsi que la posture à la fois très professionnelle, mais aussi un peu amusée. Les couvertures suivantes conservent ce dosage élégant entre la puissance physique du superhéros, et une touche discrète d'amusement, que ce soit Constrictor et Nighthawk très tendus derrière la silhouette massive de Thing, les différents Hulk essayant de submerger Thing par leur nombre, la dignité de Grimm mise à mal par Valeria, Franklin et Lockjaw, le luxe de ses habits en total décalage avec la pauvreté de Yancy Street, Thing imitant la posture de Spider-Man au bout de sa toile, le peintre représentant le combat entre Hercule et Thing, ou encore les nombreux superhéros observant la partie de poker. Dan Slott sait conserver cette touche légère d'autodérision dans les différentes aventures. Le lecteur retrouve avec plaisir ce bon vieux Ben Grimm, un peu râleur, régulièrement ridiculisé par les circonstances, avec un cœur gros comme ça.



De fait, Ben Grimm apparaît comme un individu avec une personnalité bien établie, générant une forte empathie chez le lecteur. Au travers de ses décisions, de ses réactions, de ses remarques, le lecteur retrouve le gugusse un peu bourru par moment, issu de la rue avec des valeurs morales bien claires dans sa tête. Dan Slott ne verse pas dans la facilité quand il montre Ben Grimm faire un usage très basique de sa fortune, avec des vêtements de luxe, une poule à chaque bras (ou presque), une grosse bagnole et un chauffeur femme. Il montre un individu avec des goûts simples, utilisant son argent pour un confort matériel immédiat. Cela ne l'empêche pas d'en faire profiter ses proches ou des individus dans le besoin s'ils croisent sa route. Ben Grimm n'est pas à la recherche du bling-bling pour épater la galerie et faire son m'as-tu-vu. Bien sûr, le lecteur se doute bien que l'enjeu de cette série est de ramener Ben Grimm à ses valeurs profondes et de lui faire ouvrir les yeux sur le fait que l'argent ne fait pas le bonheur. C'est d'ailleurs ce que fait Reed Richards de manière très directe en mettant à contribution ses 2 enfants. C'est bien sûr ce que fait le scénariste en envoyant Ben faire un tour dans Yancy Street, et en le rapprochant d'Alicia Masters.



Dans le même temps, Dan Slott se tient à distance de la solution de facilité qui consisterait à faire rendre les rênes de son argent par Ben Grimm, au profit des Fantastic Four. Malgré tout, il ne se fatigue pas trop pour le premier ennemi : Arcade enlève des civils et Ben Grimm doit affronter tous les pièges un par un pour leur sauver la mise. Miss Locke et Mister Chambers sont bien sûr de la partie, mais c'est Brynocki qui leur vole la vedette, avec des dessins d'Andrea di vitto qui joue sur son aspect mignon. Les épisodes 4 à 6 et 8 reposent également sur des éléments attendus comme la garde des neveux, le retour à Yancy Street et la partie de poker. Pour autant, Dan Slott sait utiliser ces éléments attendus à bon escient, mettant en scène l'amour du tonton pour les enfants avec une petite couche supplémentaire du chien reconnaissant, l'amour vache des voyous de Yancy Street, mais aussi l'attention bienveillante d'Hiram Sheckerberg et l'amitié des membres de la communauté des superhéros. Tout du long, Ben Grimm se conduit comme un individu intègre, honnête et droit. Le lecteur peut y voir comme un hommage à son créateur, Jack Kirby.



Dan Slott sait ajouter quelques ingrédients choisis avec soin dans l'univers partagé Marvel. Il y a l'intrigue inattendue et farfelue de l'épisode 7, avec la première rencontre entre Thing et Hercule. Il y a quelques apparitions rapides et pertinentes, comme celle de Daredevil, ou celle de Damage Control (l'entreprise chargée de déblayer les décombres après les dégâts causés par un affrontement entre superhéros et supercriminels). Il y a un ou deux clins d'œil savoureux comme le teeshirt d'Hercule qui reprend les initiales de Damage Control (DC). Les dessins d'Andrea di Vitto sont très agréables à la lecture. Il réalise des cases descriptives avec un bon niveau de détail, et encrage discrètement arrondi. The Thing est massif et parfois un peu pataud, sans exagération. Son visage est expressif comme il faut, avec quelques moues enfantines qui reflètent bien le caractère dépourvu de malice de Ben Grimm. Le dessinateur sait utiliser les conventions des comics de superhéros avec à propos, que ce soit la robe révélatrice de Carlotta LaRosa mettant bien ses courbes en valeur, ou l'aspect de gros monstre inoffensif de Lockjaw, ou encore les efforts physiques insoutenables de Constrictor. La mise en couleurs de Laura Villari renforce la texture et le relief des surfaces détourées par l'encrage. Avec le passage à Kieron Dwyer, les dessins perdent 2 ou 3 degrés de nuances. Son encrage des traits de contour est moins lissé, aboutissant à une apparence moins agréable à l'œil, un peu plus fruste. Il en va de même pour les décors qui perdent 1 ou 2 degrés de détails. Toutefois Ben Grimm conserve son entrain, à la fois dans ses postures et dans l'expression de son visage. D'un côté les dessins donnent une impression plus naïve ; de l'autre côté, cela permet à l'artiste de plus facilement mettre sur le même plan graphique toute la ribambelle de superhéros hétéroclites du dernier épisode, comme Squirrel Girl et Flatman (Matt).



Au cours de ces 8 épisodes, le lecteur éprouve la sensation de retrouver un vieil ami perdu de vue : Ben Grimm. Il se retrouve partagé entre le plaisir de voir qu'il dispose d'une grande aisance financière, et le risque que cela lui monte à la tête et le transforme. Les intrigues et les supercriminels ne sont pas tous très originaux, mais le scénariste et le dessinateur savent en respecter l'essence et les utiliser de telle sorte à faire ressortir le caractère de Ben Grimm et des personnages secondaires. 4 étoiles pour des sympathiques et chaleureuses retrouvailles avec un personnage qui a conservé les traits de caractère de son créateur Jack Kirby, soit un bel hommage qui lui est rendu par Dan Slott, Andrea di Vito et Kieron Dwyer.
Commenter  J’apprécie          20
Avengers The Initiative, tome 3 : Secret In..

Ce tome fait suite à Avengers: The Initiative vol.2: Killed in Action (épisodes 7 à 13, et annuel 1) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 14 à 19, initialement parus en 2008, coécrits par Dan Sott & Christos Gage, dessinés et encrés par Stefano Caselli (épisodes 14 & 16), Harvey Talibao (épisodes 15, 17 et 19), Steve Kurth & Drew Hennessy (épisode 18, avec l'aide de Bong Dazo). La mise en couleurs a été réalisée par Daniele Rudoni (é14), Jay David Ramos (é17, é17, é19), Luca Malisan (é16), Matt Milla (é18) et Chris Sotomayor (é19). Ces épisodes ont été réédités dans Avengers: The Initiative - The Complete Collection Vol. 1 (épisodes 1 à 19, annuel 1). Les épisodes de ce tome se déroulent pendant Secret Invasion (2008) de Brian Michael Bendis & Leinil Francis Yu. La suite et fin de la série se trouve dans Avengers: The Initiative - The Complete Collection Vol. 2 (épisodes 20 à 35, Special 1, Reptil).



Dans le ciel au-dessus de Crawford dans le Texas, il y a quelques mois, le premier groupe de superhéros formés à Camp Hammond intervenait pour neutraliser des vaisseaux de Hydra. Yellowjacket se trouvait sur un moteur en flammes allant exploser d'une seconde à l'autre. Il évoque la manière dont il en a réchappé en utilisant ses pouvoirs de Skrull, tout en donnant une explication bidon aux autres superhéros. Au temps présent, à la cantine, Crusader (Aubrey Thompson) se rend compte que Yellowjacket a pris des fraises avec des cornichons comme lui. Il en déduit que Hank Pym est un skrull comme lui. Il parvient à éviter de se faire découvrir par Pym. 3-D Man (Delroy Garrett) rejoint Hawaï où il prend le commandement de l'équipe de l'Initiative de cet état, composée de Star Sign, Paydirt, Devil Slayer et Magnitude. 3-D Man constate avec effarement qu'il voit à travers le camouflage de Magnitude qui est un skrull. À Camp Hammond, Aubrey Thompson renonce à aller consulter le nouveau psychothérapeute Terrence Ward (Trauma) de peur qu'il ne perce à jour son camouflage.



Les Skrulls se sont révélés au grand jour, à la population de la Terre, en leur enjoignant de ne pas avoir peur du changement et de coopérer. Crusader a réussi à neutraliser les lunettes de détection de 3D-Man ce qui laisse ce dernier incapable de distinguer les skrulls des humains. Aubrey Thompson (Z'Reg de son nom skrull) se souvient de la mission qui lui avait été assignée par le commandement Skrull, de la manière dont il a petit à petit succombé au charme des qualités de l'humanité, et comment il en est venu à endosser l'identité de Crusader. À New York, les skrulls dotés des pouvoirs du Super-Skrull affrontent les superhéros pas encore soumis. Dans chaque base de l'Initiative, le skrull implanté reçoit pour mission d'activer le pylône qui permettra d'ouvrir le portail vers la zone négative. Au Nouveau Mexique, 3-D Man est sauvé in extremis par un groupe se faisant appeler Skrull Kill Krew, composé de Ryder & Riot, exécutant froidement le Skrull qui se faisant passer pour She-Thing.



Par la force des choses, la série se retrouve emportée dans le grand maelstrom du crossover de l'été 2008 : Secret Invasion. Les skrulls sont partout et tous les superhéros se doivent de lutter contre leur invasion. Dan Slott et Christos Gage avaient d'ailleurs déjà placé un ou deux indices dans les épisodes précédents, indiquant la présence d'un skrull au sein de Camp Hammond. Ce genre d'événement à l'échelle de l'univers partagé Marvel bénéficie d'une planification de longue date, à l'échelle d'au moins un an, au cours de laquelle chaque scénariste en place sur une série doit indiquer comment il envisage que les personnages dont il a la responsabilité y participent, ou il peut aussi se voir attribuer une commande imposée. Les scénaristes révèlent dès la première page (ou plutôt confirme) que Hank Pym, le responsable de l'Initiative à Camp Hammond est un skrull, un sale envahisseur. Ils indiquent par la suite que la stratégie des skrulls étaient de placer un des leurs au sein de chacune des 50 équipes de l'Initiative, une par état. Ils réussissent à fournir une explication qui tient à peu près la route pour justifier cette stratégie. Le lecteur découvre donc petit à petit l'ampleur des dégâts, et la problématique pour identifier cet intrus et le neutraliser.



Les coscénaristes se lancent alors dans une narration ambitieuse. Ils rendent compte de l'ampleur de l'invasion, avec des scènes se déroulant dans plusieurs états, et en plaçant des personnages qui portent un fil de l'intrigue. Ils remettent ainsi sur le devant de la scène le costume de 3-D Man, porté par un nouveau personnage, du fait de ses lunettes qui lui permettent de voir au travers du camouflage des skrulls. Ils ramènent une équipe assez farfelue Skrull Kill Krew créée par Mark Millar & Grant Morrison, avec Steve Yeowell & Brendan McCarthy. Rapidement ils adoptent la dynamique du récit de guerre, avec des ennemis à abattre coûte que coûte. Ça peut finir par surprendre dans le contexte d'un comics de superhéros que ces derniers n'hésitent pas à tuer des skrulls. Dès que 3-D Man a vu au travers du camouflage d'un skrull, la réaction de base est de l'abattre, sans considérer d'alternative. Même la jeune recrue Cloud 9 (Abby Boylen) n'hésite pas à assumer la fonction de tireur d'élite embusqué pour tirer une balle dans le crâne d'un skrull. Le lecteur finit par accepter cet état de fait car dans le même temps Gage & Slott mettent en scène des superhéros par dizaine avec les équipes de Freedom Force, Desert Stars, Heavy Hitters, Point Men, Liberteens, Cadets, Skrull Kill Krew, Action Pack, Great Lake Initiative, The Command, The Rangers, etc. Au total, s'il en a l'envie, le lecteur peut ainsi dénombrer et identifier plus de 50 superhéros différents, la majeure partie de second rang. Les coscénaristes savent montrer la richesse infinie de l'univers partagé Marvel et en tirer parti. Pour un lecteur de longue date de l'univers Marvel, c'est un vent de fraîcheur qui souffle alors, le ramenant à l'époque où il découvrait des superhéros à n'en plus finir à un rythme effréné.



Ce type de narration de grande ampleur s'accompagne de 2 risques : des dessins trop étriqués, des personnages perdus dans la succession d'événements spectaculaires. Ce sont 4 dessinateurs qui se succèdent en 4 épisodes, un cinquième venant en renfort sur le cinquième épisode, pour assurer le spectacle. Le lecteur observe dans un premier temps qu'ils privilégient les cases de la largeur de la page pour conserver la dimension panoramique du spectacle, Harvey Talibao s'amusant avec une mise en page avec des cases verticales au cours de l'épisode 17 pour changer, mais aussi pour tirer un meilleur parti de la séquence. Dans l'épisode 14, Stefano Caselli réalise des dessins avec un bon niveau de détails, que ce soit la cantine du Camp Hammond ou le quartier général à Hawaï. Daniele Rudoni complète les dessins avec des couleurs délavées pour Camp Hammond et beaucoup plus lumineuses pour Hawaï, rehaussant le relief des surfaces, pour une narration visuelle dense, avec une solide consistance. Harvey Talobao prend la relève pour l'épisode suivant, avec la présence des arrière-plans diminuant à la moitié des pages de l'épisode, des expressions de visage plus intenses, en cohérence avec la découverte que les skrulls sont partout. Le lecteur peut parfois détecter l'influence de Leinil Yu dans une mise en page ou dans la façon de dessiner un visage. Talobao est le premier à devoir affronter un nombre élevé de superhéros dans la moitié des pages et il s'en sort avec les honneurs, à la fois pour la lisibilité des costumes qui les rend tous reconnaissables, à la fois dans leur positionnement, pour éviter l'impression qu'ils s'entassent les uns sur les autres.



Stefano Caselli revient pour un deuxième épisode, avec moins de personnages à caser. Il continue de dessiner les décors avec une bonne régularité, à utiliser des cases de la largeur de la page de manière quasi systématique, à réaliser des cases avec un bon niveau de détail, donnant une consistance satisfaisante aux personnages et aux environnements. Les coscénaristes lui ont réservé une séquence qui sort de l'ordinaire quand Ryder, Riot et 3-D Man se retrouve à manger des hamburgers sur la table de jardin d'Hal et Peggy Chandler, des images étonnantes combinant une pelouse bien tondue dans une banlieue pavillonnaire avec des gugusses hauts en couleur. Caselli s'amuse bien également à donner sa version du dessin pleine page de Leinil Yu pour l'apparition fort opportune de Nick Fury et ses Secret Warriors à New York. Talbao est de retour pour l'épisode 17, avec des décors qui n'apparaissent plus que sur un tiers des pages, des superhéros toujours plus nombreux, une représentation magnifique de Mutant Zero (Mary Walker), une Spider-Woman (en fait Veranke) exsudant une sensualité irrésistible. Les dessins reviennent dans un registre plus fonctionnel et plus ordinaire avec l'épisode 18 mis en images par Steve Kurth & Drew Hennessy, même s'ils réussissent eux aussi à garder en mémoire les caractéristiques de chaque costume de tous les superhéros. Les décors disparaissent encore un petit peu plus dans le dernier épisode, mais dans le même temps, Harvey Talibao se montre impressionnant dans sa capacité à gérer un nombre de personnages qui ne cesse d'augmenter, sans se tromper une seule fois dans leurs caractéristiques visuelles, en conservant lisibilité et clarté dans chaque page.



Gage & Slott ont su imaginer une structure pour leur écrit leur permettant de mettre en scène des personnages dans lesquels le lecteur peut s'investir émotionnellement, évitant qu'il ne sente qu'un simple spectateur dans un combat désincarné augmentant d'ampleur à chaque épisode. Il y a bien sûr l'histoire personnelle du Crusader inattendue, mais aussi les épreuves successives auxquelles Delroy Garrett se retrouve confronté. Ils savent même insuffler plus que le minimum syndical de personnalité et d'émotion dans des personnages secondaires comme Ryder du Skrull Kill Crew, ou Eric O'Grady, totalement raccord avec la version de Irredeemable Ant-Man de Robert Kirkman, Phil Hester et Cory Walker. Certes le lecteur peut éventuellement regretter que les cadets des précédents tomes ne jouent pas un plus grand rôle, mais dans le même temps il apprécie le spectacle inattendu généré par ces affrontements contre les skrulls, ces personnages innombrables et les individus sur lesquels il se focalisent. Ce troisième tome prouve la qualité de la synergie entre Dan Slott & Christos Gage, ainsi que leur capacité à tirer intelligemment profit du crossover omniprésent du moment. Leurs histoires bénéficient de dessinateurs compétents capables de gérer les caractéristiques imposées : des affrontements de grandes ampleurs et des personnages à tire-larigot.
Commenter  J’apprécie          20
Amazing Spider-Man: Worldwide, tome 8

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man Worldwide 7 (épisodes 29 à 32, et 789 à 791) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 794 à 796 et l'annuel 42, initialement parus en 2018, écrits par Dan Slott (annuel 42), coécrits par Slott & Christos Gage (épisodes 794 à 796), avec des dessins de Cory Sith (annuel 42, encré par Terry Pallot, mis en ecouleurs de Brian Reber), de Stuart Immonen (épisode 794, encré par Wade von Grawbadger), de Mike Hawthorne (épisodes 795 & 795, encrés par Terry Pallot et Cam Smith), avec une mise en couleurs réalisée par Marte Gracia (é794 & é795), Erick Arciniega (é796). Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross. Les épisodes 792 & 793 se trouvent dans Amazing Spider-Man: Venom Inc..



-

Annuel 42 - Il y a quelques semaines, un individu qui reste anonyme avait réuni les Enforcers : Fancy Dan (Daniel Brito), Ox (Raymond Bloch), Montana (Jackson Brice), tous récemment revenus à la vie. Le commanditaire leur demande de surveiller Betty Brant qui a commencé à reprendre une enquête menée par Ned Leeds avant qu'il ne décède. Au temps présent, à East Village, Betty Brant est allée consulter une voyante, en compagnie de Peter Parker. Ce dernier se montre plutôt désagréable, alors que Betty essaye de trouver un indice sur le fait qu'elle ait entendu le son de la voix de son ex-mari, au téléphone. Parker lui fausse compagnie car il a repéré un individu en train de les suivre. Il se change en Spider-Man, le suit, et le perd pour son plus grand étonnement. Au final, Robbie Robertson décide d'associer Betty Brant et Peter Parker sur l'enquête.



Quand le lecteur découvre un numéro annuel, il sait qu'il s'agit le plus souvent d'un épisode bouche-trou ; néanmoins le fait qu'il ait été écrit par Dan Slott, le scénariste attitré de la série à ce moment-là le rassure un peu. L'auteur a concocté une enquête sur la base d'un mystère lié à la présence d'une statue dans un espace vert devant le palais de justice, commémorant un événement historique qui semble ne jamais avoir eu lieu. C'est l'occasion pour Slott de revenir sur d'autres conséquences de Clone Conspiracy, à savoir le retour à la vie de plusieurs personnages. C'est ainsi que les Enforcers évoquent la condition de mort avec leur nouvel employeur, et que Betty Brant est bien décidée à tirer au clair cette histoire de message d'outre-tombe de son ex-mari. Comme à son habitude, Slott sait marier une intrigue un peu convenue, avec des personnages que le lecteur a toujours plaisir à voir, et des intrigues secondaires laissées en suspens. Le résultat est sympathique en termes d'aventure, mais pas inoubliable faute d'un manque d'empathie pour les personnages dont les émotions restent trop embryonnaires et cliché. Cory Smith réalise des dessins soignés, bien détaillés pour les décors, mais sans beaucoup de personnalité, charriant une narration facile sans rien de mémorable. 2 étoiles.



-

Épisodes 794 à 796 - Les agents Krane et Coleman apportent un objet de pouvoir dans la base sous-marine Lock Box où sont stockés les objets de pouvoir dangereux. Ils sont accueillis par le commandant Hicks. L'attention de ce dernier est attirée par un garde qui lui indique qu'il y a des fluctuations autour de la clé du Zodiac. Krane & Coleman en profitent pour passer à l'attaque, car ils sont venus pour récupérer un objet bien particulier, pour le compte de Norman Obsorn. À Greenwich en Angleterre, Spider-Man (Peter Parker), Mocking Bird (Bobby Morse), Max Modell, Anna Maria Marconi, Grady Scraps et Bella Fishbach sont prêts pour recevoir Scorpio (Vernon Fury). Par la suite, Spider-Man reçoit la visite inattendue du nouveau Sorcier Suprême (Loki), puis, il aide Anti-Venom (Flash Thompson) pour éviter le vol d'une matière hautement explosive (du Tritium).



C'est donc avec plaisir que le lecteur revient à l'histoire principale, même s'il constate que Dan Slott n'a pas eu le temps d'écrire les épisodes tout seul, et qu'Immonen n'a eu le temps d'en dessiner qu'un. Là encore, les coscénaristes donnent l'impression d'écrire trois histoires successives, chacune résolue dans l'épisode concerné. En fil rouge, le lecteur voit la montée en puissance de Norman Osborn pour qu'il puisse être prêt à affronter Spider-Man dans l'épisode 800. Slott (avec Gage) a pris son temps pour amener Osborn à ce moment décisif, en particulier avec l'excellent épisode 32 du tome précédent. Il accepte donc cette association avec un autre ennemi emblématique de Spider-Man. Même s'il n'attendait pas avec grande impatience le retour de Scorpio, le lecteur se prend très rapidement au jeu de son arrivée, grâce aux magnifiques dessins d'Immonen, bien rehaussés par la mise en couleurs de Marte Gracia, avec des teintes soutenues et riches en nuances. Du coup, l'intrusion dans la base sous-marine est tendue à souhait, et l'arrivée de Sorpio est pyrotechnique, ainsi que l'affrontement physique qui s'en suit. Dessinateur et coloriste jouent à fond à la carte du spectaculaire. Slott a prévu un lieu d'affrontement qui se prête bien à des images saisissantes. Le résultat est entraînement, bien rythmé, pour une aventure plus soutenue que celle de l'annuel.



Slott, Gage et Hawthorne s'amusent bien avec la séquence d'ouverture de l'épisode suivant. C'est l'hiver à New York, et Peter Parker a remis un costume en simple tissu, qu'il a complété par un bonnet, une écharpe et un gilet rembourré. L'artiste réalise des dessins avec beaucoup de moins de panache que ceux d'Immonen, revenant dans un mode descriptif commun. Il détoure les formes avec des traits assez fins, ce qui aboutit à des visages figés manquant de naturel. Loki manque totalement de prestance, un simple mortel avec un costume bien moche, Spider-Man ne se gênant pas pour lui faire observer. Les bestioles surnaturelles qui s'attaquent aux passants innocents semblent sortir tout droit d'un film de série Z. Dans les rues, les immeubles donnent l'impression d'avoir été dessinés avec un logiciel de modélisation datant de plus de 10 ans. Slott & Gage utilisent une promesse faite par Loki quelques épisodes auparavant, et s'en servent pour mettre en scène une facette de l'altruisme de Peter Parker, qui aurait certainement été plus touchante si elle avait bénéficié d'une mise en images plus convaincante.



Un peu dépité, le lecteur entame le dernier épisode et commence par se rendre compte que les dessins d'Hawthorne sont plus adaptés à cette dernière histoire qui ne nécessite pas de représenter des personnages majestueux et une magie crédible. L'artiste se sort beaucoup mieux des décors, même si la qualité de leur représentation n'est pas beaucoup plus élevée que dans l'épisode précédent. Peut-être est-ce l'encrage de Cam Smith qui apporte un plus. Les expressions des visages restent trop exagérées. Le scénario utilise le Tritium introduit dans le numéro annuel, donnant ainsi un petit intérêt supplémentaire à la première histoire de ce tome. En outre, Gage & Slott se montrent plus fins dans l'écriture des relations entre les personnages, en particulier celles de Peter Parker avec la gente féminine. Les dialogues entre Spider-Man et Anti-Venom s'avèrent également savoureux jouant sur la différence de statut entre ces 2 héros. L'intrigue suit un fil linéaire, mais elle permet donc aux protagonistes d'exprimer leur personnalité, et elle a une incidence directe sur l'histoire principale, à savoir le retour progressif de Norman Obsorn.



Ce tome se termine par 2 histoires courtes. (1) Spider-Man (Peter Parker) se retrouve une fois de plus à intervenir à l'occasion d'un cambriolage commis par Clash (Clayton Cole). Une fois encore il hésite à le neutraliser et à le remettre aux forces de l'ordre. Christos Gage écrit une histoire courte de 8 pages pour étoffer un peu la relation entre Spider-Man et Clash, avec des dessins très dynamiques de Todd Nauck. Cette histoire était déjà présente dans le tome 6, avec un intérêt moyen, pour une émotion facile. (2) Peter Parker commente les avertissements que lui donnent son sens d'araignée tout au long d'une journée normale. Dans cette histoire de 9 pages, le scénariste David Hein prend un point de vue original pour parler du sens d'alerte de Spider-Man. Il met en avant la manière dont ce sens est actif en permanence et avertit Peter Parker sur les petits dangers de la vie quotidienne. Le lecteur sourit quand Peter explique que son sens l'avertit juste avant que son réveil ne sonne (ce qui ne l'empêche pas d'être en retard) ou sur le temps nécessaire pour se brosser les dents. Ce mode humoristique fonctionne parfaitement pour une comédie sympathique. Marcus To réalise des dessins dans un registre descriptif avec un degré de simplification et quelques petites exagérations comiques, avec un bon niveau d'investissement dans la représentation des décors.



Le lecteur a bien compris que Dan Slott a pour objectif de préparer le grand affrontement pour le numéro 800 et qu'il utilise les épisodes restant pour raconter ce qui l'intéresse, tout en faisant monter en puissance Norman Osborn. Il profite de la présence de Stuart Immonen pour réaliser un épisode spectaculaire et très réussi. Le reste des épisodes oscille entre le dispensable et sympathique, mais il est certain qu'à ce stade de la série le lecteur a décidé de rester jusqu'au bout pour découvrir la fin des épisodes écrits par Dan Slott.
Commenter  J’apprécie          50
Avengers: The Initiative: Killed in action

Ce tome fait suite à Avengers: The Initiative Volume 1 - Basic Training (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 13 et le numéro annuel 1, initialement parus en 2008, écrits par Dan Slott (épisodes 7, 12, 13) coécrits par Dan Slott & Christos Gage (épisodes 8 à 11 et annuel 1). Stefano Caselli a dessiné et encré les épisodes 7 à 11, avec une mise en couleurs de Daniele Rudoni. Les épisodes 12 & 13 ont été dessinés, encrés et mis en couleurs par Steve Uy. L'épisode annuel comporte 5 histoires courtes, chacune illustrée par une équipe différente : Salvador Larroca, Clayton Henry, Tom Feister & Carmine di Giandomenico, Patrick Scherberger. Ce tome a été réédité dans Avengers: The Initiative - The Complete Collection Vol. 1 qui contient les épisodes 1 à 19 et le numéro annuel 1.



Épisode 7 - Le docteur Werner Von Blitzschlag se rend à New York avec le sénateur Arthur Woodman, en tant qu'expert des rayons gamma pour apporter des éléments technologiques confidentiels. Ils sont attaqués par 3 Vulturions qui s'emparent de la mallette de Blitzschlag. 3 individus avec un costume d'Iron Spider se révèlent devant eux. Blitzschlag leur ordonne d'aller récupérer la mallette. À Camp Hammond, Justice (Vance Astrovik) et Cloud 9 (Abby Boylen) ont une discussion animée avec Yellowjacket (Dr. Hank Pym) et War Machine (Jim Rhodes), ce dernier se rendant compte que Pym (représentant les États-Unis) ne lui dit pas tout parce qu'il représente le SHIELD, une organisation internationale. Annuel 1 - Il y a de cela plusieurs années, Joseph Green avait récupéré une arme extraterrestre dans le désert, pendant qu'une autre personne s'accaparait la source d'énergie allant avec. Au cours d'une séance de thérapie, Violet Lightner (Armory) explique comment elle a acquis sont arme, à la docteure Burke. Au temps présent, le sénateur Arthur Woodman explique comment Roger Brokeridge (Hardball) a acquis ses pouvoirs. Au temps présent, le docteur Werner Von Blitzschlag explique son état à un clone de Michael Van Patrick. Au temps présent, l'équipe des Liberteens intervient pour stopper un nouveau Flag Smasher ; elle se compose de Blue Eagle, Ms. America, The Revolutionnary, Iceberg, Whiz Kid, Hope et 2-D.



Épisodes 8 à 11 - Au temps présent, le camp Hammond est dévasté, et Yellowjacket mal en point fuit devant un ennemi inconnu. Plusieurs mois avant, Tony Stark, Reed Richards et Hank Pym réfléchissaient aux actions à mettre en œuvre suite à la tragédie de Stamford. Quelques semaines plus tard, ils tenaient une conférence publique pour annoncer l'ouverture de Camp Hammond et expliquer la nature de l'Initiative. Une semaine dans le passé, l'équipe en formation à Camp Hammond ramenait Dragon Man qu'ils venaient de capturer, avec un petit raté lors de leur arrivée. Taskmaster devenait le nouvel entraîneur des jeunes recrues, succédant à Joseph Green (The Gauntlet) toujours dans le coma. Il accueillait assez froidement le nouveau groupe de recrues : Ant-Man, Crusader, Melee, Geldoff, Dragon Lord, Geiger, Red 9, Diamondback, avec quelques sarcasmes bien sentis. Là encore, les choses ne s'étaient pas si bien passées, Cassy Lang prenant ombrage de la présence d'un nouvel Ant-Man. Épisodes 12 & 13 - Suite à quelques révélations gênantes (des clonages clandestins), la découverte d'une équipe clandestine Shadow Initiative et la mort d'une des recrues, Iron Man, Valerie Cooper, Ms. Marvel et Arthur Woodman se réunissent en commission d'enquête pour interroger les responsables de Camp Hammond : Henry Gyrich, Hank Pym, Jim Rhodes. Gyrich se montre des plus évasifs dans ses réponses. Puis le camp accueille une nouvelle fournée de recrues : Butterball/Boulder (Emery Schaub), Annex (Alex Ellis), Prodigy (Richie Gilmore), Sunstreak (Andrea Roarke), Gorilla Girl (Fahnbullah Eddy), Batwing (Jimmy Santini).



Après une premier tome mi-figue mi-raisin, il n'était pas certain que le lecteur revienne pour le deuxième, si ce n'est pour assister aux séances de doute et de piques bien senties entre adolescents, et à des complots internes complexifiant la situation de l'Initiative jusqu'à en causer sa perte. Toutefois, Dan Slott & Christos Gage avaient introduit et développé beaucoup de nouveaux personnages et éléments dont certains très intrigants. Le lecteur découvre dans ce tome des histoires partant dans des directions éparpillées. L'épisode 7 se focalise sur l'intervention des Iron Spider et l'enquête non autorisée de Justice et Cloud 9, sur la réalité du décès de Michael Van Patrick. Pour faire bonne mesure, les scénaristes ajoutent une apparition de Spider-Man (Peter Parker) dans une situation catastrophique (il a révélé son identité à la télé, et Tante May se trouve dans le coma suite à un attentat). Le lecteur a eu le temps de s'accommoder aux dessins de Stefano Caselli avec beaucoup de cases de la largeur de la page, et à la mise en couleurs très particulière de Daniele Rudoni, avec des teintes à la fois un peu sombres et un peu délavées, ne distinguant pas les différents plans de la case. Sur cet épisode, Caselli et Rudoni sont bien complémentaires avec un niveau de qualité descriptive assez élevé. Le lecteur en ressort contenté par une mission inattendue, la découverte de nouveaux personnages et une intensification des complots.



Le lecteur passe ensuite aux histoire courtes du numéro annuel. Il découvre d'abord comment Joseph Green a récupéré son arme extraterrestre, ce qui donne un peu plus d'épaisseur à un personnage qui semblait ne reposer que sur une unique idée très banale, avec des dessins très cliniques de Salvador Larroca. Il passe ensuite au recrutement d'Armory, avec une nouvelle allégeance occulte inattendue et des dessins propres sur eux. L'origine des superpouvoirs de Roger Brokeridge (Hardball) est à la fois classique et utilise une des ressources sans fin de l'univers Marvel (Power Broker) d'une manière mélodramatique et convaincante, avec des dessins un peu plus froids reposant beaucoup sur l'infographie. L'histoire de MVP & du baron von Blitzschlag n'étoffe pas les personnages, mais leur insuffle une forme de légitimité du fait leurs racines dans l'univers partagés Marvel, avec les dessins un peu surprenant de di Giandomenico du fait de leurs contours irréguliers. Enfin les 6 pages consacrées à l'équipe des Liberteens sont amusantes grâce aux dessins de Scherberger qui évoquent ceux d'Humberto Ramos (en moins exagérés) avec une ouverture sur une autre menace de grande ampleur (à venir dans le crossover Marvel de l'année 2008).



Dan Slott & Christos Gage embrayent avec l'arrivée d'une nouvelle équipe dans l'épisode 8, puis encore une autre dans l'épisode 12. Ils ne ménagent pas leur peine pour nourrir les rangs de l'Initiative, ce programme ambitieux souhaitant installer une équipe de superhéros dans chaque état, en proposant à des individus dotés de superpouvoirs de se faire recenser et de disposer d'un entraînement approprié pour éviter que le catastrophe de Stamford ne se reproduise. Le lecteur découvre un mélange de personnages très secondaires apparus une ou deux fois auparavant, se retrouvant à lutter contre une des jeunes recrues de l'Initiative, le programme ayant déjà engendré ses propres monstres du fait de l'activité des adultes. Il retrouve les dessins de Stefano Caselli, toujours un peu trop denses, des expressions un peu surjouées, et dans le même temps des personnages faciles à reconnaître malgré leur nombre élevé. L'artiste continue à utiliser des cases de la largeur de la page, avec une bonne gestion de cette largeur pour montrer les mouvements. Les différents environnements sont assez définis pour que le lecteur sache où se passe chaque action. Daniele Rudoni a amélioré le niveau de complémentarité de sa mise en couleurs et des ajouts effectués à l'infographie. La narration reste un peu chargée, mais elle présente l'avantage de bien rendre compte du nombre de personnages impliqués.



Pour les épisodes 12 & 13, le lecteur retrouve les dessins de Steve Uy qui avait déjà illustré l'épisode 6. Il continue de détourer les formes avec un trait très fin de largeur uniforme, et de compléter ces formes éthérées par la mise en couleurs et l'ajout d'effets spéciaux comme des textures, par l'infographie. Le résultat fait toujours penser à la technique du Cel-shading, mais sans l'exagération comique de sitcom de l'épisode 6. Du coup, la narration est plus classique, tout en restituant bien la diversité des personnages qui restent reconnaissables, ainsi que l'état d'esprit de chacun d'eux. Cette dernière particularité est d'autant plus appréciable que Slott & Gage ont introduit un nouvel élément dans leur narration.



La tension entre les différents responsables du camp continue de monter, en particulier la divergence de points de vue entre Henry Peter Gyrich (représentant le gouvernement des États-Unis) et War Machine (puis Iron Man) représentant le SHIELD. Les manigances de certains adultes du camp Hammond commencent à être exposées au grand jour. L'intrigue se focalise donc plus sur le camp Hammond, que sur les missions des jeunes recrues. Dans le même ordre d'idées, les coscénaristes s'intéressent moins à leur formation. Pourtant ils ont introduit un nouveau formateur avec une forte personnalité : Taskmaster. Ce dernier se montre tout aussi intransigeant que Joseph Green, mais sur la base d'une toute autre motivation. C'est un mercenaire pragmatique et il n'a pas l'esprit d'entreprise, ni même d'équipe avec les petits nouveaux. Il effectue donc des remarques cyniques et cinglantes qui font mouche à chaque fois, faisant naître un sourire sur le visage du lecteur. Au sein de la deuxième fournée de recrues, le lecteur découvre Emery Schaub, un jeune homme au pouvoir étonnant, à la personnalité irrésistible, et totalement inutile dans les situations de combat. Avec ces 2 personnages, les coscénaristes ont trouvé ce qui manquait à la note d'humour en phase avec le ton de la série, et le lecteur se rend compte qu'il se retrouve à la fois dans le cynisme de Taskmaster et dans l'entrain de Schaub.



A priori, le lecteur part avec l'idée que ce deuxième tome sera déterminant dans sa décision de poursuivre ou non cette série. L'épisode 7 est sympathique et prouve la compétence de Stefano Caselli pour le découpage des planches et les plans de prise de vue. Le numéro annuel apporte des éléments de l'histoire de plusieurs personnages, bienvenus et leur donnant plus de consistance, ainsi qu'aux fondations de la série. En première impression, les épisodes suivants focalisent l'intrigue sur le camp Hammond, réduisant l'ampleur de la série. Après lecture, il s'avère que Caselli et Uy ont gagné en efficacité narrative distillant une ambiance très particulière. Gage & Slott ont trouvé l'ingrédient qui faisait jusqu'alors défaut : une forme d'humour reposant sur le caractère de 2 personnages, parlant directement au lecteur de comics de superhéros.
Commenter  J’apprécie          40
Avengers - The Initiative, tome 1 : Basic T..

Ce tome est le premier d'une série consacrée à des superhéros ayant besoin d'entraînement, se déroulant juste après les événements de Civil War (2006/2007) de Mark Millar & Steve McNiven. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2007, écrits par Dan Slott (épisodes 1 à 5) et Christos Gage (épisode 6), dessinés et encrés par Stefano Caselli (épisodes 1 à 5), et par Steve Uy (épisode 6). La mise en couleurs a été réalisée par Daniele Rudoni (épisodes 1 à 5) et par Uy (épisode 6). Les couvertures ont été réalisées par Jim Cheung (épisodes 1 à 5), et par Stefano Caselli (épisode 6). Ce tome a été réédité dans Avengers: The Initiative - The Complete Collection Vol. 1 qui contient les épisodes 1 à 19 et le numéro annuel 1.



Après les événements de Civil War et la mort de Captain America, Tony Stark (Iron Man) est devenu chef du SHIELD, et a mis en œuvre une organisation de recrutement pour les jeunes superhéros, dénommée L'Initiative, afin d'éviter que la catastrophe de Stamford ne puisse se reproduire. À Bagdad, en Iraq, les forces militaires américaines bénéficient de l'aide de Gauntlet (Joseph Green), un superhéros sans masque, sergent de l'armée, utilisant une arme extraterrestre lui recouvrant l'avant-bras droit. Juste à la fin d'une action d'interception, il est accosté par Henry Peter Gyrich qui vient le recruter pour qu'il serve de sergent instructeur au Camp Hammond, afin de former les jeunes superhéros. À Evanston dans l'Illinois, une jeune demoiselle se faisant appeler Cloud 9 (Abigail Boylen) s'amuse à voler sur son nuage. Elle est interceptée pas 2 avions chasseurs et par War Machine (Rhodey Rhodes) qui lui indique qu'elle ferait mieux de se faire recenser pour pouvoir bénéficier d'une formation. À Liberty dans le Kentucky, Justice (Vance Astrovik) recrute Michael Ian Van Patrick (MVP) en présence de son père, dans le salon de leur pavillon. À San Francisco, les Mighty Avengers sont en train de combattre une version d'Ultron. Ils bénéficient de l'aide d'Armory (Violet Lightner), une jeune superhéroïne.



Lors de l'arrivée à Camp Hammond (ainsi nommé en l'honneur de Jim Hammond, le premier Human Torch), les nouvelles recrues sont rejointes par Slapstick (Steve Harmon), Trauma (Terrence Ward) et quelques autres, et accueillies par Yellow Jacket (Hank Pym). Dès leur descente de car, ils sont placés sous l'autorité de Gauntlet (Joseph Green). Dès le lendemain, ils commencent leur entraînement par un parcours du combattant, sous le regard de She-Hulk (Jennifer Walters), ayant été rejoints par Thor-Girl (Tarene Olson), Komodo (Melati Kusuma), Rage (Evin Haliday), Hardball (Roger Brokeridge) entre autres. Ils reçoivent ensuite leur dotation vestimentaire, avec costume de superhéros personnalisé, puis vont prendre leur douche. Ils passent ensuite une évaluation en salle, sous le regard de Gauntlet, Peter Gyrich et le baron Werner Von Blitzschlag. Malgré la supervision de ces professionnels, un accident se produit, coutant la vie à un des élèves.



C'était l'époque où les séries événements avaient des répercussions à moyen terme sur l'univers partagé Marvel, en l'occurrence une montée en puissance de la responsabilité de Tony Stark et la mise en place d'un programme d'entraînement des individus ayant acquis des superpouvoirs pour éviter qu'ils n'en fassent n'importe quoi, qu'ils mettent en danger des civils, qu'ils n'occasionnent des dommages collatéraux. Le lecteur découvre donc le camp d'entraînement situé à Stamford dans le Connecticut, enfin pas tant que ça, quelques salles, entre zone d'entraînement, dortoirs et laboratoires secrets, sans oublier l'infirmerie. Il assiste à l'entraînement des nouvelles recrues, mais aussi à leurs premières missions telles qu'une attaque aérienne d'Hydra, une approche de Spider-Man et du Sinister Syndicate, ou encore une intervention en plein pendant World War Hulk (2007, Greg Pak & John Romita junior). Le lecteur peut s'interroger sur le niveau de responsabilité des instructeurs qui n'hésitent pas à soumettre des adolescents au feu de l'ennemi en situation de combat réel, après à peine quelques jours passés à les entraîner.



Dan Slott a choisi, certainement en suivant les consignes éditoriales, de constituer l'équipe de nouvelles recrues sur la base d'un savant mélange de nouveaux personnages, et d'assistants adolescents apparus au fil de diverses séries avec des succès d'estime au mieux. Là aussi, le lecteur peut se poser des questions sur le recrutement d'un individu comme Rage (Elvin Haliday) qui avait réussi à faire partie des Avengers, l'équipe principale, ou de Slapstick (créé en 1992 par Len Kaminski & James Fry), totalement décalé dans le cadre de ce centre de formation. D'ailleurs, au vu du nombre des recrues, Slott puis Gage ne peuvent pas tous les développer et leur insuffler une personnalité. Les différents ennemis montrent bien les limites auxquelles se heurtent les scénaristes : ils doivent s'intégrer dans des récits déjà existants, développés par ailleurs, sans pouvoir influer sur leur déroulement ou leur issue. Du coup, il faut qu'ils trouvent une dynamique narrative ailleurs. Le principe d'un camp d'entraînement pour superhéros novices permet de faire apparaître d'autres superhéros chevronnés comme instructeurs. Le lecteur familier de l'univers partagé Marvel peut donc repérer et identifier, au fond d'une case, Miss Marvel (Carol Danvers), Red Wolf (William Talltrees), Gargoyle (Isaac Christians), Doc Samson (Leonard Samson) et quelques autres. Le degré d'interaction est minimal, voire inexistant, entre eux et les nouvelles recrues. Ces dernières bénéficient de quelques cours spécialisés, avec des instructeurs comme Ben Grimm, ou même de cours particulier, par exemple avec Mirage (Danielle Moonstar). Là encore le niveau d'interaction reste assez faible.



Pour les 5 premiers épisodes, les dessins sont réalisés par Stefano Caselli, un artiste ayant une bonne expérience en comics de superhéros. Dans un premier temps, le lecteur remarque surtout la colorisation de Daniele Rudoni qui aime bien les couleurs pastel et un peu délavées. Le résultat déconcerte un peu : entre cases ternes et en même temps couleurs pop. Le travail est professionnel et minutieux, mais il a tendance à renforcer l'impression d'artificialité, comme s'il s'agissait d'un dessin animé en ombrage de celluloïd (cel-shading) pour un aspect faisant penser à du plastique, pas des plus heureux. Steve Uy se cale aussi sur cette approche, avec une meilleure utilisation des textures appliquées par infographie, mais la même impression de toc. Caselli réalise des dessins de type descriptif, avec un détourage encré des contours, généralement avec un trait fin, tout en faisant varier son épaisseur pour faire ressortir les reliefs des formes. Il a fort à faire pour donner une apparence différente aux très nombreux personnages, que ce soit les principaux élèves, ou les superhéros de passage. Cette dimension de la narration visuelle est de qualité, car le lecteur reconnait tout le monde sans peine.



Au fur et à mesure des séquences, Stefano Caselli se retrouve à représenter des lieux très différents : de Bagdad à New York, en passant par les installations de Camp Hammond. Le lecteur observe avec plaisir que l'artiste fait un effort pour donner de la consistance à ces différents lieux, au moins dans les cases initiales. Il a régulièrement recours à l'infographie pour insérer des images retouchées en fond de case, comme les immeubles floutés vus du ciel sous Cloud 9 en train de voler, ou la zone plus rurale toujours en vue du ciel en arrière-plan du vaisseau d'Hydra, ou l'impressionnante vue plongeante au milieu des gratte-ciels de New York. Même quand il représente les salles et les corridors de Camp Hammond, il ne se contente pas de 3 traits pour vaguement évoquer une cloison en arrière-plan. Le nombre de cases dépourvues d'arrière-plan est assez faible pour un comics de superhéros. Caselli se conforme plus aux conventions visuelles en ce qui concerne les personnages. La direction d'acteurs n'a rien de naturaliste : les protagonistes ont souvent la bouche grande ouverte, ou les dents serrées pour montrer au choix la concentration, la colère ou la détermination. Les superhéros et supercriminels prennent des postures assez torturées dès qu'il s'agit d'une scène d'action ou d'affrontement physique. Au fur et à mesure de l'avancement du récit, Caselli se focalise plus régulièrement sur les visages en gros plan comme solution passe partout à la mise en scène des dialogues.



Steve Uy détoure les formes uniquement en traits très fins de largeur immuable. Il utilise des couleurs un peu plus claires que Daniele Rudoni. Il épure beaucoup plus les visages que Caselli. Cela aboutit à une apparence encore plus de dessin animé pour jeune public. Dans le même temps, il intègre mieux l'utilisation des effets spéciaux de l'infographie aux cases, pour des images qui apparaissent assez denses en informations visuelles. Le lecteur apprécie l'expressivité accrue des personnages qui en découle, tout en regrettant qu'ils soient atteints de jeunisme systématique. Cet épisode 6 se concentre sur une enquête au sein de la base pour trouver qui a agressé un instructeur, le blessant au point qu'il soit sans connaissance dans l'infirmerie de la base. En effet, ne pouvant pas alimenter leurs intrigues uniquement avec des affrontements en situation réelle, les scénaristes complètent avec des problèmes surgissant à l'intérieur de l'enceinte de la base. Le récit en devient plus intéressant, car ils savent faire ressortir le fait qu'une telle installation attire l'intérêt de personnes pas forcément bien intentionnées. Sur ce plan, la narration gagne en consistance et en complexité. Slott puis Gage savent faire ressortir le manque de confiance en eux des nouvelles recrues, ainsi que les motivations officielles et officieuses des différentes personnes impliquées, y compris certains décideurs, certains élèves et des individus convoitant une chose ou une autre



Voilà un premier tome un peu décevant, mais également très intriguant. Les scénaristes sont confrontés à la difficulté de mettre en place beaucoup d'éléments divers, que ce soient les nouveaux personnages ou le principe même d'un camp d'entraînement, tout en tissant des liens étroits avec l'univers partagé Marvel. Les dessinateurs doivent mettre en scène des affrontements physiques spécifiques des comics de superhéros, tout en faisant ressortir la dimension personnelle du parcours de chaque nouvel arrivant. Les créateurs ne réussissent pas à donner vie à autant de protagonistes, ni à rendre intéressants des affrontements qui se résolvent dans d'autres séries. Par contre, ils commencent à dresser un tableau très intriguant des différents intérêts et convoitises qui s'entrechoquent au sein de ce camp d'entraînement. 4 étoiles, en espérant que le potentiel de la série sera mieux exploité par la suite.
Commenter  J’apprécie          20
Superior Spider-Man, tome 1 : Mon premier e..

Un très bon Comics qui met en place un nouveau Spider-Man plus performant, mais tout de même bien différent du vrai Peter sur de nombreux points.

Ca se lit très vite et on ne peut pas le lâcher durant l'heure qu'il nous dure !



Bonne lecture !

Lou
Commenter  J’apprécie          10
Superior Spider-Man, tome 1 : Mon premier e..

Ce comics présente une version originale et inattendue du héros aux mille toiles. Le machiavélique Docteur Octopus a en effet pris possession du corps de notre héros grâce à une de ses inventions. Spiderman est, lui, mort dans le corps d’Otto Octavius sans pouvoir révéler la supercherie. Le vilain a donc décidé de reprendre et de s’approprier la vie de Peter Parker.



Nous retrouvons donc un Spiderman bien différent de l’original. Dans ce premier tome, le héros va lutter contre plusieurs ennemis récurrents du tisseur : Les sinister six, Massacre, le vautour. Mais ses méthodes sont nouvelles. Il collabore avec la presse, qu’il convie sur les scènes de crimes, mais aussi avec la police. Il finit même par se réconcilier et travailler avec Jonah Jameson. Le faux Spiderman, dû à son passé de super vilain, est aussi bien plus dur et radical avec la racaille de la ville. Il n’hésite pas à franchir la limite et à tuer. Tout cela pose des questions intéressantes sur les limites à franchir ou non pour rendre justice. Par exemple, le personnage de Massacre a été enfermé dans l’institut Ravencroft par Spiderman, qui avait promis qu’il ne ferait plus jamais de dégâts. Or, dans ce tome, le criminel sans empathie s’échappe et tue encore en grand nombre. Le Spider-Octopus l’achève devant les civils. On se dit alors que tous ces morts auraient pu être évité si le Tisseur avait été plus radical dès le début. Peter veut voir le bien en chacun, mais est-ce une raison suffisante pour mettre en danger la population ?



Ce comics donne un vrai vent de fraicheur dans l’univers de Spider-Man. Il est un moyen jouissif pour les fans de voir s’accomplir des choses impossibles dans le monde classique. Il met ainsi fin à plusieurs frustrations : Les problèmes de santé de May deviennent anodins, Spiderman est respecté de la police, la presse est de son côté, c’est lui qui mène la danse avec MJ… De plus, à l’inverse de Peter, tout réussi à Otto Octavius. Il est charmeur, intelligent et drôle. Même si on se demande au début comment la conscience de Peter va récupérer son corps, on oubli petit à petit ce problème pour se mettre sans s’en rendre compte du côté du Spiderman supérieur. Nous sommes finalement heureux qu’Otto fouille les souvenirs de Parker pour parvenir au meilleur. L’histoire est réécrite…à un niveau supérieur 😉



Un ex-vilain qui chausse le costume d’un super héros : le cocktail est explosif et riche en situations cocasses. En effet, Otto va se retrouver à devoir réduire en poussière certains de ces anciens associés. C’est le cas du Vautour qui attaque le bar dans lequel MJ travaille. Un flash-back nous permet de voir ce qui liait les méchants et comment ils ont collaboré pour détruire le Tisseur. La situation donne un avantage non négligeable au docteur Octopus car il connait les faiblesses de son adversaire. Là où les choses deviennent plus intéressantes c’est lorsque le personnage s’aperçoit que le vautour utilise des enfants pour faire le sale travail. On a alors un autre flash-back sur l’enfance d’Otto. Ce retour en arrière permet d’une part au lecteur de s’attacher au personnage en le rendant plus humain et d’autre part il amène le problème des mauvais traitements des enfants et de leur implication dans les problèmes des adultes. Otto ne peut pas supporter les nouvelles méthodes du Vautour et n’hésite plus pour neutraliser celui qui a été son associé. Il ne reconnait plus son collaborateur.



La situation produite par le scénario amène aussi le problème de la propriété intellectuelle. Certes Otto s’est complètement approprié le corps et la vie de Spiderman mais il reste quand même le Dr. Octopus. Il ne peut pas s’empêcher de jalouser le succès que Peter va obtenir grâce à toutes ses nouvelles inventions. Tout restera au nom du Tisseur, le sien est oublié, mis de côté. De même, il ne supporte pas les faiblesses de sa nouvelle enveloppe. Peter n’a jamais pris le temps de passer son doctorat. Otto va donc remédier à ce qui est pour lui une hérésie.



Pour terminer, un petit mot du dessin qui sert très bien le dynamisme et rythme de l’histoire. Les traits sont ciselés, nets ce qui rend bien l’idée de savant fou lorsque Octopus délire et crée dans son labo.



En résumé, une très bonne surprise, rafraichissant et innovante. Il n’est pas improbable que je craque pour la suite.

Commenter  J’apprécie          10
Spider-Man : Spider-Island

Ce volume vient compléter l'autre volume qui contient l'histoire de Spider-Island. Ici, des personnages secondaires sont mis à l'honneur. On retrouve donc, entre autres, Spider-girl, la Cape et l'Epée, Misty Knight .... bref des personnages que l'on ne retrouve souvent que pour quelques épisodes ou au sein d'une équipe bien définie.

Les histoires ne sont pas toutes d'une qualité égale. Je pense que l'intérêt pour le personnage concerné y fait beaucoup. On apprécie pourtant l'effort des auteurs pour qu'elles forment un tout cohérent avec l'histoire principale de Spider-Island. Une bonne façon de compléter sa connaissance de l'événement.
Commenter  J’apprécie          00
Superior Spider-Man : Prélude

Superior Spider-man nous l'avait déjà annoncé mais nous voilà devant les faits : Docteur Octopus a pris la place de Peter Parker.

Dans ce "prélude" qui est en fait la fin de la série Amazing Spider-man, on va voir que finalement la lutte entre l'homme araignée et son ennemi a été plus rude que ce que l'on pensait.

Les illustrations sont très sympathiques même si je suis conscient que le style de Ramos ne plait pas à tout le monde (personnages quelquefois très trappus, traits très gros). J'ai eu tout de meme un peu de mal avec l'apparence d'Otto.

Le scénario est très bien tourné .

On ressent une véritable tension à travers la lecture en se demandant si Peter va finalement s'en sortir (bon on a déjà la solution mais on fait un minimum semblant).



Ce prélude est une bonne introduction à la série Superior Spider-man et permet de faire un bon lien entre les deux séries.
Commenter  J’apprécie          00
Silver Surfer All-new All-different, tome 2

Ce tome fait suite à Silver Surfer - All-new All-different, tome 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car ils forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, mis en couleurs par Laura Allred, la même équipe depuis le premier épisode. Ce tome se termine par une postface, la première partie écrite par Dan Slott, la seconde par Michael Allred.



Après la tentative catastrophique de rapprocher Dawn Greenwood de l'un de ses proches, Silver Surfer l'emmène à nouveau dans l'univers infini, sur des planètes propres à lui offrir des divertissements rassurants s'accompagnant d'un sentiment de bien-être. Dawn finit par s'en rendre compte quand elle comprend qu'elle est en train de jouer dans une nursery extraterrestre. Elle exige que Norrin Radd arrête de la surprotéger ainsi et qu'il l'emmène dans un endroit dangereux. Il choisit un casino spatial tenu par Grandmaster (En Dwi Gast) dans lequel Mephisto lui-même participe à un défi de jouer du violon. Avant de pénétrer dans le casino, Dawn exige de Norrin qu'ils fassent au moins chacun 2 paris une fois à l'intérieur. Il accepte.



Après s'être sortis du casino, Silver Surfer accepte d'apprendre à Dawn à piloter sa planche (Toomie). Le deuxième essai les amène à être avalés par une baleine de l'espace où ils sont tout de suite détectés par son système immunitaire et identifiés comme une infection dangereuse. Après cette nouvelle aventure, ils décident de se rendre une planète hospitalière et habitée. Ils y dansent pour la première fois ensemble, mais il arrive quelque chose d'inquiétant à Dawn quand elle se rend aux toilettes. Par la suite, Silver Surfer est convoqué de manière impérative par Galactus, et il reste encore à régler le problème de la durée de vie de l'univers, d'arriver à l'heure pour la naissance de la fille d'Eve (la sœur jumelle de Dawn) et de Costas, sans parler de la vente de l'auberge tenue par Reg Greenwood, le père de Dawn.



Dans la postface, Dan Slott dit à quel point il a pris plaisir à écrire cette série qui totalise 30 épisodes par la même équipe créatrice, qui a connu quelques retards par sa faute et qui n'a pas dévié de la ligne directrice qu'il s'était fixée. Il a raconté une histoire dans laquelle il a pu laisser s'exprimer plusieurs de ses influences : la série télévisée Red Dwarf (1988-1999), le roman Le guide du voyageur galactique (créé en 1978) de Douglas Adams, les séries du magazine 2000 AD, les différentes incarnations du Doctor Who, ou encore les anime d'Hayao Miyazaki. Si le lecteur est familier de ces références, il peut en détecter l'influence dans la narration, sinon la compréhension de sa lecture n'en sera en rien obérée. Avant tout, Dan Slott raconte une histoire de Silver Surfer, conçue sur mesure pour ce personnage. Il y a donc une utilisation de ses superpouvoirs, en particulier de son cosmique pouvoir. Il continue de voyager dans l'espace sur sa planche et il a conservé un attachement particulier pour la Terre. Son histoire personnelle continue d'être liée à celle de Galactus. Concernant ce dernier, le lecteur apprécie le fait que le scénariste prenne en compte les changements survenus au personnage dans la série Ultimates d'Al Ewing.



Il s'agit bien de la suite et fin de l'histoire commencée avec la rencontre entre Dawn Greenwood et Silver Surfer, ce tome menant à son terme leur histoire commune. Le lecteur retrouve donc les personnages étant apparus précédemment comme sa sœur Jumelle Eve et son mari Costas, ainsi que son père Reg Greenwood. Il retrouve également d'autres personnages comme Warrior Zero ou Enternity et Queen of Never. Dans la postface, Michael Allred indique qu'il a apprécié l'élégance avec laquelle Slott sait lier les différents éléments entre eux, et faire fructifier une situation précédente ou un personnage déjà vu. Il a raison et le scénariste le fait sans esbroufe. Par exemple, en voyant le retour de Warrior Zero, le lecteur ne se dit pas que Slott est particulièrement habile et astucieux. Il se rend juste compte du naturel de ce retour, de sa motivation, de la manière dont Silver Surfer y fait face. Le scénariste n'utilise pas effets de manche pour mieux prendre par surprise le lecteur. Il le fait de manière ouverte au vu et au su du lecteur, sans se gargariser de sa construction astucieuse. Cette manière de raconter est en cohérence avec le ton du récit qui ne repose pas sur l'agressivité ou sur des sentiments négatifs, mais sur une sensibilité plus délicate.



Évidemment si le lecteur est allergique aux caractéristiques des dessins de Michael Allred et à celles de la mise en couleurs de Laura Allred, il aura abandonné la lecture de cette série dès le premier tome, ou il s'en sera tenu à l'écart. Sinon, il sait déjà à quoi s'attendre : des dessins avec une apparence rétro, descriptifs avec un degré de simplification significatif et des couleurs régulièrement acidulées. Il s'en dégage une impression de dessins à destination d'un jeune lectorat, presque naïfs. Ce parti pris graphique participe à la fois à rendre la série tout public, mais aussi à éviter la dramatisation exagérée et à lui donner un parfum de conte. De ce point de vue, la narration graphique est parfaitement en phase avec le ton du récit.



En y regardant de plus près, le lecteur se rend compte que cette apparence naïve est savamment entretenue, alors que la densité d'informations visuelles est au moins au niveau d'un comics de superhéros, et même supérieure. Allred s'amuse à concevoir des morphologies d'extraterrestres qui sortent de l'ordinaire, sachant que le scénario comprend des rencontres de races différentes à intervalles régulier, et en fait donc une consommation importante, parfois uniquement le temps d'une unique case. De même, Allred prend soin d'augmenter le niveau de détails quand une scène le requiert, que ce soit la décoration intérieure de l'auberge Greenwood ou les bâtiments et les machineries de la planète Inkandessa 4. Cette apparence faussement naïve permet également de faire coexister dans une même case des personnages de nature très différente, sans solution de continuité, sans hiatus. Dawn Greenwood ne semble déplacée, ni aux côtés de Silver Surfer sur sa planche dans le vide de l'espace, ni en face d'extraterrestres, ni parmi sa famille lors de son retour sur Terre. En outre les dessins parviennent à faire exister les entités cosmiques comme Éternité ou la Reine des Jamais, comme des personnages de conte, plus grands que nature, sans prétention de les rendre réelle. Finalement Allred leur rend la majesté que savait leur conférer Steve Ditko (pour Éternité), mais dépourvue de la fibre horrifique. De même Galactus n'est pas plus ridicule que dans un comics de superhéros classique, dessiné de cette manière.



Cette façon très particulière de dessiner de manière rétro en neutralisant les aspects agressifs ou offensifs n'aboutit pas à des visuels insipides, mais à une interprétation de la réalité positive. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que cela n'est pas synonyme de facilité. Michael Allred réussit à donner à voir des événements ou des séquences assez difficiles à rendre substantiels sans tomber dans les stéréotypes fadasses ou usés des comics de superhéros. Dans l'épisode 7, il doit représenter un duel au violon (une forme d'archétype culturel aux États-Unis) et il sait laisser planer le doute quant à qui a réellement gagné la partie. La première partie de cet épisode requiert également une sensibilité délicate, lorsque Silver Surfer emmène Dawn dans des endroits rassurants pour la réconforter. Les dessins montrent très bien le plaisir qu'elle prend à pouvoir caresser des petits animaux à la fourrure douce, comme s'il s'agissait de peluches animées inoffensives. Dans un épisode suivant, il doit représenter le Big Bang en y intégrant un phénomène déclencheur directement lié à un personnage et à sa naissance. Le résultat est des plus étonnants dans sa simplicité et son évidence, rendant crédible la logique du récit. Le lecteur retrouve cette intelligence graphique également dans les détails : par exemple les différentes tenues de Dawn toutes rouges à points noirs, avec une inventivité intarissable quant à leurs formes. Il la retrouve également dans des moments de pure bande dessinée, quand Éternité crée un raccourci dans l'espace, avec une mise en scène d'une extraordinaire élégance. Si le lecteur subissait encore les dessins de Michael Allred jusqu'alors, il comprend toute leur pertinence et leur adéquation au récit dans ce dernier tome.



Bien sûr, Dan Slott continue sur sa lancée, et cette histoire est avant tout une histoire d'amour délicate et gentille entre Dawn Greenwood et Norrin Radd, 2 individus qui passent du temps ensemble, qui apprennent à se connaître, qui se rendent compte qu'ils apprécient la compagnie l'un de l'autre, plus que la solitude pour Norrin Radd, plus que la chaleur de sa famille pour Dawn Greenwood. Le scénariste raconte cette romance à l'ancienne, en mettant en lumière les sentiments, mais pas sous la forme d'interrogation basique de type Est-ce qu'il m'aime ? Il préfère montrer les interactions personnelles, la manière naturelle dont les valeurs de l'un déteigne sur l'autre et réciproquement, le plaisir de pouvoir partager des moments, des paysages qui nous sont chers, des émotions positives. Il est possible de traiter cette approche de vieux jeu, ou alors d'apprécier sa qualité positive et e respect mutuel.



Dans le tome précédent, le lecteur avait l'impression que le scénariste avait atteint un point où il aurait pu s'arrêter, avec une forme de reconnaissance pour Norrin Radd. En découvrant ces épisodes, il voit bien que l'auteur s'attache surtout à l'histoire de la relation entre Silver Surfer et Dawn, que l'enjeu pour Norrin est de reconnaître en Dawn un individu pleinement indépendant, avec ses propres valeurs, mais aussi ses propres drames. Cet enjeu se matérialise sous la forme de ce que Silver Surfer apprend de Dawn. Au fil de ces aventures dédramatisées, le lecteur constate que Dawn influe sur le comportement de Silver Surfer, et que les changements occasionnés reflètent des valeurs morales. La plus évidente réside dans le fait que Dawn lui montre que la violence ne doit jamais être la première réaction à une situation de danger, par exemple dans l'épisode 8, contre les défenses biologiques de la baleine de l'espace. Cette fibre de la narration s'apparente à une sensibilité à base de bons sentiments, mais sans mièvrerie.



Dan Slott ne se contente pas de cet état d'esprit gentil. Au fil des épisodes, les personnages évoquent des aspects de la condition humaine très perspicaces et pertinents. Il peut s'agir de la peine causée par la perte de petites choses auxquelles on ne fait pas attention d'ordinaire, comme de ne plus voir une couleur (ici le rouge) ou ne plus être capable de prononcer une consonne (ici le B). Il peut s'agit d'évidence mais aux ramifications profondes (le fait que toutes les histoires doivent avoir une fin, une métaphore de la mort inéluctable), ou le fait qu'être gentil n'est pas synonyme d'être faible (la gentillesse n'est pas une preuve de la faiblesse).



Au fur et à mesure, le lecteur découvre également des réflexions plus personnelles et plus pragmatiques, toujours dépourvues de cynisme. Il se dit qu'il fut absolument qu'il retienne cette comparaison du temps à l'amour des parents pour leurs enfants, et de l'espace à l'amour des enfants pour leurs parents. Il constate que la gentillesse narrative de Dan Slott n'est pas synonyme de faiblesse, et qu'il sait regarder la condition humaine sous différents angles. Dans l'épisode 9, il évoque avec une rare élégance le fait que les êtres humains produisent tous des déchets, à commencer par les déchets biologiques issus du processus de digestion, et que c'est consubstantiel de la condition humaine. Dans un autre épisode, il s'attache à un personnage souffrant de dépression, montrant comment son entourage essaye de le soutenir et de le sortir de là, tout en indiquant que l'individu n'est pas une machine et qu'il n'est possible de faire des prédictions sur le temps de guérison nécessaire ou de forcer le processus.



Ce dernier tome clôt une série atypique dans la production Marvel, avec un scénariste et un artiste capable d'utiliser toutes les conventions les plus farfelues des superhéros, et de raconter une histoire qui gagne en profondeur de tome en tome, sans rien perdre de sa gentillesse et de son intelligence émotionnelle. Le lecteur peut se divertir devant les voyages extraordinaires de Silver Surfer, se repaître des connexions avec l'univers partagé Marvel, et également se sentir rasséréné par les dessins sympathiques et tout public, ainsi que par les personnages avec un état d'esprit positif, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne souffrent pas. Une saison extraordinaire.
Commenter  J’apprécie          40
Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 7

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man Worldwide 6 (épisodes 25 à 28) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 29 à 32, et 789 à 791 (la série ayant repris sa numérotation originelle en cours de route), initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 29, 30 et 790), dessinés par Stuart Immonen et encrés par Wade von Grawbadger, avec une mise en couleurs de Marte Gracia, à l'exception de l'épisode 32 dessiné et encré par Greg Smallwood, avec une mise en couleurs de Jordie bellaire.



Épisodes 29 à 30 - Après les événements de The Clone Conspiracy et l'intervention de Spider-Man en Symkaria (le pays de Silver Sable, aussi connue sous le nom de Silver Sablinova) avec du matériel fourni par Parker Industries, le temps est venu pour Peter Parker de répondre de ses actes face au public. Il s'apprête donc à se faire démolir par une intervieweuse pas commode dans un studio de télévision londonien. Alors que la journaliste commence tout juste à se lâcher, une information prioritaire arrive : des extraterrestres essayent d'envahir la Terre. Parker s'apprête à se livrer à une de ses disparitions dont il a le secret, mais Anna Maria Marconi lui intime par gestes, de ne pas se défiler. La journaliste explique qu'elle remet à plus tard l'interview, l'invasion bénéficiant de la préséance sur les exactions de Parker Industries. En route pour son hôtel, Parker décide d'effectuer une visite dans ses bureaux de Londres sous son identité de Spider-Man pour rassurer les employés. Il découvre que des intrus sont en train de se livrer à l'espionnage industriel. Peu de temps après apparaît Superior Octopus.



Épisode 32 - Norman Osborn sait qu'il n'est pas lui-même, la folie du Green Goblin lui manque. Après avoir essayé différentes méthodes conventionnelles pour circonvenir les nanites dans son sang, il décide de se rendre au Tibet, auprès de moines avec de grands pouvoirs psychiques : Maître Ox, Maître Hawk et Maître Snake. Épisodes 789 à 791 - Peter Parker se retrouve sans le sou, à habiter chez Bobby Morse. Le Daily Bugle publie un papier très sévère sur la gestion de Parker Industries, et l'incompétence de son PDG. Parker déboule dans la salle de rédaction du journal pour taper un scandale. En tant que Spider-Man, il aide des passants, il se bat contre un supercriminel de troisième zone Griffin (John Horton), avec l'aide de Mockingbird. En tant que Peter Parker, il doit se résoudre de donner l'ordre à Parker Industries de vendre le Baxter Building, pour couvrir ses dettes.



À nouveau, pas sûr que le lecteur soit très enthousiaste en commençant la lecture de ce tome de la période Worldwide de Spider-Man. Il est entendu que le scénariste a amorcé la phase descendante de Peter Parker, c’est-à-dire son retour au statu quo, selon toute vraisemblance à l'occasion de l'épisode 800. En plus Dan Slott doit s'accommoder du crossover Secret Empire (2017) de Nick Spencer. C'est donc sans surprise qu'il assiste au début du lynchage médiatique de Parker Industries, à l'arrivée de Superior Octopus qui porte les couleurs d'Hydra. Dan Slott sait tirer parti d'un événement majeure de Secret Empire pour en rajouter une couche du côté de la culpabilité de Parker Industries qui se retrouvent accusées d'être à l'origine du dôme de ténèbres qui a recouvert New York. Le scénariste file assez logiquement la situation qu'il a installé dans les épisodes précédents : Otto Octavius est de retour et compte bien récupérer la propriété de ce qu'il a créé pour Parker Industries. Peter Parker prend peu à peu conscience du délitement de son empire industriel. Tante May est désemparée de voir que la source des finances de la fondation Ben va se tarir bientôt.



Dans les 3 premiers épisodes, le tandem d'Immonem & von Grawbadger effectue un travail toujours très sympathique. L'encreur a l'art et la manière de jouer avec les aplats de noir, avec leur contour, pour peaufiner les planches, les rendre à la fois consistantes et fluides. Marte Garcia a conservé son habitude d'utiliser des teintes un peu trop sombres, tout en réhaussant le relief de chaque surface. Il utilise le potentiel infini des effets spéciaux de l'infographie avec modération et à propos, augmentant lui aussi la beauté plastique des planches. Le dessinateur s'amuse bien avec les expressions des visages, en particulier celles d'Anna Maria Marconi à qui il donne aussi une vraie morphologie de personne de petite taille. Il redonne des expressions un peu juvéniles à Peter Parker, laissant à penser que ce personnage vient bientôt perdre plusieurs années et revenir vers les 20 ans, alors qu'il en semblait plutôt 30 en tant que PDG. May Parker conserve à la fois ses rides et son apparence de personne âgée en bonne santé, ayant conservé toute sa tête et son autonomie. Stuart Immonen a conçu une prise de vue sophistiquée pour l'affrontement entre Spider-Man et Superior Octopus, alors que Dan Slott a prévu un déroulement complexe, sur la façade d'un building, avec de nombreux engins.



Arrivé à la fin de ces 3 premiers épisodes, le jugement de valeur du lecteur a évolué. Certes Dan Slott effectue bien l'entreprise de démolition attendue, pour revenir vers un statu quo plus classique. Mais dans le même temps, il montre tout ce que Peter Parker est en train de perdre. Le lecteur mesure alors combien cette période Wordwide sortait de l'ordinaire, au moins autant que celle dite Superior Spider-Man. Le scénariste avait pris au moins autant de risque sinon plus, et il avait placé Peter Parker dans une situation totalement inédite. Lorsque Spider-Man perd son costume bourré de technologie, le lecteur voit que cette période Worldwide peut aussi être considérée comme une mise à jour technologique du héros, avec une épaisseur inattendue. Finalement la suite de la dégringolade de Peter Parker s'avère plus consistante que prévue, avec un regard toujours aussi affectueux porté sur le personnage. À la rigueur, le lecteur ne peut que regretter qu'elle ne soit pas plus longue pour laisser plus de place à l'auteur de mettre en scène plus de personnages secondaires.



L'épisode 32 fait office d'interlude, puisqu'il a pour objet de ramener Norman Osborn sur le devant de la scène, avec un retour de ses pouvoirs. Le lecteur apprécie tout de suite les dessins différents de Greg Smallwood qui avait collaboré avec Jeff Lemire sur la série Moon Knight. L'histoire mélange le mythe avec des visions semi-oniriques, et une tragédie très humaine, avec un individu aussi obsédé de retrouver ce qu'il a perdu, que désemparé par son état d'incomplétude. En outre, Dan Slott a écrit une histoire en 1 épisode, avec un retournement de situation bien amené. Le lecteur reste sous le charme de cette narration, de la reconquête du pouvoir de Norman Osborn, après la chute de plusieurs crans de Peter Parker.



Dans la troisième partie, Peter Parker est descendu de son piédestal de PDG et doit réintégrer une vie civile normale et banale. Pas tout à fait encore : il loge chez Bobby Morse avec qui il entretient une relation, il doit gérer le démantèlement de son entreprise et les dettes qui y sont attachées, il doit retrouver un boulot. Il reste donc dans une phase de transition. Le lecteur s'attend presque à le voir retourner à l'université et à reprendre des photographies. Effectivement le lien avec le Daily Bugle est bien rétabli, mais pas à l'identique de ce qu'il fut. En outre, c'est l'occasion pour Dan Slott de pouvoir mettre en scène des personnages civils dans un peu plus de pages qu'au cours de la première partie. Le lecteur prend plaisir à revoir May Parker qui papote un instant avec Thompson, ou encore Harry Lyman et Liz Allan qui font le point sur leur relation. L'intrigue repose sur 2 problématiques : la mise en vente du Baxter Building et une entreprise qui s'apprête à commercialiser une source d'énergie propre qui alimente des petits robots domestiques autonomes. Loin d'être des idées pour alimenter les numéros en attendant le 800, elles sont l'occasion de voir les conséquences financières de l'échec d'une entreprise sur son personnel et sur d'autres parties prenantes (par exemple Johnny Storm) et de s'interroger sur l'utilisation d'intelligences artificielles pour des domaines d'aide à la personne ou de l'éducation.



Stuart Immonen & Wade von Grawbdger sont de retour et le lecteur apprécie beaucoup plus leur capacité à donner vie aux personnages civils et à Spider-Man. Les visages sont toujours parfois un peu trop marqués par la jeunesse, mais le langage corporel est parlant, avec une légère touche comique quand la situation s'y prête. Les scènes d'action et les actes de bravoure sont impeccables, en termes d'impact, de puissance, avec une dimension ludique qui les rend très agréables. La mise en scène sait transcrire la vitesse des actions, leur simultanéité, et les moments chargés de tension comme la destruction de la sculpture à la mémoire des Fantastic Four dans le hall d'accueil du Baxter Building. Le lecteur découvre une nouvelle phase de la vie de Peter Parker qui ne s'anticipe pas aussi facilement que celle de la première partie de ce tome, avec toujours la même affection portée par les créateurs aux personnages, qui se ressent à chaque page.



Alors qu'il plonge dans ce tome, le lecteur sait déjà à quoi s'attendre, rien qu'à la couverture et aux tomes précédents. Peter Parker est parti pour une descente de son statut de PDG et un retour à la normale. Les dessins d'Immonen & von Grawbadger sont sympathiques, sans être enthousiasmants. Mais d'épisode en épisode, Dan Slott fait beaucoup plus que sa mission de fossoyeur d'une ère contestée, en montrant la nature de la perte et le caractère extraordinaire de la période Worldwide. Les artistes relèvent les défis de mise en scène complexe, et réalisent un spectacle immersif. Les auteurs continuent de surprendre avec l'épisode consacré au retour de Norman Osborn, puis avec le démantèlement de Parker Industries, incluant des remarques perspicaces sur les responsabilités et la nécessité de continuer.
Commenter  J’apprécie          20
All-new Amazing Spider-Man, tome 3

Ce tome fait suite à All-new Amazing Spider-Man T02 (épisodes 6 à 11) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 12 à 15, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 14 & 15, dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. Il comprend également 7 pages extraites de l'épisode 1 et consacrées à la première apparition de Regent au temps présent, écrites par Dan Slott & Christos Gage, et dessinées par Paco Diaz. Il se termine avec le numéro annuel 19 de la première série Amazing Spider-Man, initialement publié en 1985, écrit par Louise Simonson, dessiné et encré par Mary Wilshire et Pat Redding.



Il y a des jours comme ça. Peter Parker s'apprête à prononcer un discours sollicitant des dons pour la fondation Oncle Ben qu'il a créée. En saluant les invités, il a le plaisir de voir que Tony Stark a répondu à l'invitation, mais qu'il a emmené sa nouvelle employée Mary Jane Watson. Fort heureusement Harry Osborn est présent à ses côtés pour le soutenir. Égal à lui-même, Stark sous-entend clairement que Parker est un chef d'entreprise parvenu et qu'il n'a ni la compétence ni l'endurance nécessaires pour durer très longtemps dans le monde des affaires. En outre à peine a-t-il commencé son discours par un vanne navrante (Non, je ne vais pas vous parler de riz) qu'il est attaqué par le supercriminel Ghost. Iron Man et Spider-Man se lancent à la poursuite de l'intrus.



Peu de temps après, Peter Parker décide de se détendre un peu en allant entraîner le nouveau Spider-Man (Miles Morales). En arrivant, il découvre que c'est déjà ce qu'est en train de faire Iron Man, les 2 étant des Avengers. Excédé, Spider-Man asticote Iron Man et ils finissent par en venir aux mains, aucun des 2 n'acceptant de se montrer le plus intelligent, chacun des 2 ayant des frustrations à extérioriser. Spider-Man (Miles Morales) décide de s'éloigner et d'aller voir ailleurs. Mais il se retrouve face à Regent (Augustus Roman).



En ouvrant ce tome, le lecteur sait déjà qu'il s'agit d'une histoire relativement courte puisque se profile à l'horizon l'événement de 2016 lié à Spider-Man : The clone conspiracy. Néanmoins, la couverture toujours très colorée d'Alex Ross ne lui en dévoile pas beaucoup sur la nature de l'intrigue. Dan Slott raconte une histoire commençant avec les relations de Peter Parker et de ses amis, puis embraye sur la mise en œuvre du plan de Regent. Lors de la soirée de charité, le scénariste replace Peter Parker dans le contexte plus global de l'univers partagé Marvel, en particulier sa rivalité avec Tony Stark. Il s'amuse à sous-entendre les inconsistances de la continuité, avec Peter et Mary Jane qui se souviennent de leur séjour dans la Tour des Avengers (dans Amazing Spider-Man - Volume 10: New Avengers), alors que Tony n'en garde pas un grand souvenir, voire a tout oublié. Comme à son habitude, Slott a l'art et la manière de donner de la saveur au comportement de ses personnages, en faisant ressortir leur caractère dans ce qu'il a d'attachant, mais aussi d'énervant. Le lecteur éprouve de l'empathie pour Peter Parker qui met à profit sa richesse récente pour créer une fondation caritative et il comprend son énervement face au cynisme un peu blasé de Tony Stark. Il voit comment les frustrations de Peter Parker s'accumulent au point qu'il finisse en venir aux mains contre Stark, trop sûr de lui, et trop condescendant face au petit jeune.



Certes les 2 superhéros qui se battent au lieu de s'entraider est un cliché infantile des comics, mais Dan Slott a fait le nécessaire pour que ce comportement de la part de l'un comme de l'autre soit logique au vu des circonstances. En outre, ce scénariste a le chic pour rendre ses personnages accessibles et sympathiques, sans qu'ils n'en deviennent parfaits ou purs. Outre Peter Parker et Tony Stark, Mary Jane Watson resplendit comme à son habitude, et le lecteur en vient même à trouver logique qu'elle ait accepté le poste proposé par Tony Stark dans Invincible Iron Man Vol. 2: The War Machines de Brian Michael Bendis et Mike Deodato. Mine de rien, Dan Slott sait aussi construire des passerelles avec le reste de l'univers partagé Marvel, qui servent son récit, et ne peuvent pas à être réduites à de simples artifices pour satisfaire des exigences éditoriales. Il traite avec le même égard Harry Osborn, et le lecteur assiste avec émotion à un déjeuner entre lui Mary Jane et Betty Brant.



La deuxième partie prend un peu le lecteur au dépourvu car il ne pensait pas que le plan d'action de Regent viendrait à terme aussi rapidement. Il s'agit d'un personnage qui a été créé à l'occasion de la minisérie Renew your vows, se déroulant pendant l'événement Secret Wars, et intégré rétrospectivement à l'univers contemporain Marvel. Le lecteur découvre enfin la fonction de la prison La Cave, et Regent met son plan à exécution. Le lecteur peut trouver ce passage à l'acte précipité, et sa résolution encore plus précipitée, avec la participation de plusieurs superhéros en mode express. Il peut aussi se souvenir qu'il a suivi régulièrement l'avancée de son plan depuis l'épisode 1 et apprécier que le scénariste ne fasse pas durer les choses, d'autant que la nature de son plan est connue par avance puisqu'elle avait été expliquée dans Renew your vows. D'un autre côté, comme souvent, la narration donne l'impression d'expédier le conflit et la résolution rapidement, pour tenir dans le nombre de pages allouées, sans tirer tout le potentiel de la situation.



Ces 4 épisodes sont dessinés par l'artiste attitré de la série : Giuseppe Camuncoli. Comme d'habitude, le lecteur sent qu'il fatigue un peu au fur et à mesure des épisodes, avec une diminution progressive des décors, la scène de combat du dernier épisode se prêtant bien à des décharges d'énergie et à une séquence en plein ciel qui lui permet de s'économiser discrètement. Camuncoli représente des personnages civils avec une allure certaine que ce soit Peter Parker dans son costume de soirée de location, ou Tony Stark très à l'aise dans son propre costume. Il affectionne de leur donner une silhouette un peu arquée pour accentuer l'angle de vue, et le dynamisme de la posture, même s'ils ne font que se tenir immobiles debout. Mary Jane Watson est affublée d'une belle robe verte pour la soirée de charité, et d'un boléro de soirée, élégant sans être hypersexualisé. Dan Slott fait honneur à la personnalité bien affirmée de Mary Jane qui peut ainsi tenir tête aux 2 héros, mais le dessinateur a décidé de lui donner un visage juvénile, un peu en décalage avec son caractère. Il en va de même pour le visage de Liz Allan c'est moins marqué sur le visage de Betty Leeds et sur celui de Shannon Stillwell, l'assistante d'Augustus Marcus. Il dessine ce dernier avec une morphologie massive conformément à son apparence dans son armure technologique de Regent. Il est en particulier très impressionnant quand il se tient devant Harry Osborn et qu'il le domine de toute sa masse.



Giuseppe Camuncoli représente un Spider-Man toujours aussi bondissant dans ses cabrioles improbables. Il établit une différence visuelle avec Spider-Man (Miles Morales), dans la taille et la corpulence, le dernier étant plus mince que l'original. Mis à part dans le dernier épisode, le dessinateur prend le temps de bien décrire l'environnement de chaque scène : le parc dans lequel se déroule le dîner de charité avec les arbres et les tables, la façade de la bibliothèque de Manhattan en référence au film SOS Fantômes, le terrain de sport où Iron Man entraîne Spider-Man (Miles Morales), les couloirs de la prison The Cellar et ses cellules très particulières, ainsi que le café où se retrouvent Osborn, Watson et Brant.



Les scènes d'affrontement sont spectaculaires à souhait, comme il est de coutume dans un comics de superhéros, et comme l'attend le lecteur. Même s'il est agacé par le cliché de 2 superhéros se tapant dessus, le lecteur regarde avec curiosité les manœuvres de l'un et de l'autre. L'affrontement contre Regent est bien coordonné avec une logique dans les déplacements des uns des autres, et dans leurs mouvements. Camuncoli a l'occasion de représenter d'autres superhéros, le plus souvent le temps d'une seule case (ce qui fait grincer des dents au lecteur quant à la facilité avec laquelle Regent les neutralise, même s'il a eu du temps pour se préparer), sans en donner une interprétation mémorable. Après le combat, tous ces superhéros se regroupent à l'occasion d'un dessin en pleine page qui ressemble plus à un gaspillage de papier qu'à un moment impressionnant.



Ces 4 épisodes forment une lecture agréable, prouvant une fois encore la capacité de Dan Slott à transcrire la personnalité de chaque protagoniste. Le lecteur peut se sentir un peu irrité de l'affrontement entre Spider-Man et Iron Man et de la rapidité de l'affrontement contre Regent. D'un autre côté, cette bagarre est amenée avec l'état d'esprit des 2 adversaires, et Slott ne refait pas le combat qu'il avait déjà raconté dans la minisérie Renew your vows. Giuseppe assure un spectacle visuel prenant, même si le dernier épisode montre quelques signes d'essoufflement.
Commenter  J’apprécie          30
Les Patients d'Arkham

A travers le destin de cet escroc surpuissant réduit à l’état de « viande fraiche », les auteurs ont fait le choix de mettre en lumière des personnages plus méconnus tels que le doux Humpty Dumpty, le moins doux Killer Croc, Jane Doe… On retrouve également le Joker, Double-Face, Pison Ivy, Nygma et autres stars ayant pété la carafe mais ces personnages emblématiques font plutôt de brèves apparitions, et si c’est avec plaisir qu’on tombe sur leur trognes, j’ai vraiment apprécié qu’on nous propose autre chose aussi.



Il est assez fascinant de suivre le parcours de Warren, qui s’il n’arrive d’abord pas à accepter sa situation doit bien se résoudre à survivre entre ces murs. L’homme qui sait bien qu’il est le seul à être sain d’esprit ici va bien devoir trouver un semblant de protection quelque part. Mais au milieu de tous ces sociopathes, à qui peut-il vraiment se fier ? Warren va être confronté à plusieurs d’entre eux, et tous auront un avis bien tranché à son propos, l’une des idées les plus puissantes du comics d’ailleurs.



J’ai d’abord eu du mal à me faire au dessin, tout en contrastes marqués et en ombres, et puis finalement j’ai trouvé qu’il portait à merveille le récit et l’ambiance de cet asile, qui loin de soigner, rend littéralement fou. Sombre, tortueux à souhait, le coup de crayon s’adapte aussi de façon assez magique aux changements de ton. Je pense notamment au Gotham fou et naïf d’Humpty Dumpty (super personnage).
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
Commenter  J’apprécie          10
Amazing Spider-Man: Worldwide, tome 5

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man: Worldwide 4 (épisodes 16 à 19) qu'il faut avoir lu avant. Les présents épisodes se déroulent concomitamment à Clone Conspiracy. Ce tome comprend les épisodes 20 à 24, ainsi que le numéro annuel 1, initialement parus en 2017, coécrits Dan Slott & Christos Gage, dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par Cam Smith, Camuncoli (épisode 20) et Roberto Poggi (épisode 21).



Épisode 20 - Otto Octavius a retrouvé un corps humain et est en train d'utiliser ses tentacules de Doctor Octopus contre Spider-Man. Mais d'où sort ce corps et comment a-t-il réussi à y transférer son esprit ? Que doit-il à Jackal ? Épisode 21 - Kaine Parker est de retour à la vie et il sort d'un cocon d'araignée, pour se retrouver face à Master Weaver (Karn), dans Loomworld. Ce dernier lui explique son corps est en train de dégénérer car il est un clone, et que sa condition est peut-être contagieuse. Alors que Kaine estime que sa responsabilité est d'aider Hummingbird (María Aracely Penalba), Master Weaver lui confie la tâche de retrouver le patient zéro de l'infection de l'infection.



Épisode 22 - Spider-Man (Peter Parker) se tient en face au nouveau Jackal qu'il a démasqué. Ce dernier lui explique comment il est revenu à la vie par les bons soins du docteur Miles Warren, mais contre son gré. Il lui explique également pourquoi Peter Parker ne peut qu'être d'accord avec ses plans et ses actions. Épisode 23 - Spider-Man se retrouve face à Nathan Lubesky, Ned Leeds, et enfin Gwen Stacy. Le moment est venu pour un face à face poignant entre Peter Parker et Gwen, une discussion sur ce qui fait un individu, sur le moment à partir duquel un clone acquiert une personnalité distincte. Épisode 24 - Le combat final entre le nouveau Jackal et Doctor Octopus est arrivé à son terme. Jackal finit par se réfugier dans son pavillon, où il y retrouve le véritable Miles Warren qui a enfilé son costume orignal de Jackal.



En entamant ce recueil, le lecteur se rend rapidement compte que les épisodes qu'il découvre servent de satellite à la minisérie Clone Conspiracy. Il est possible de lire ce tome sans avoir lu ladite minisérie, mais il s'agit finalement de 5 épisodes développant une histoire annexe s'insérant dans l'événement, avec des situations qui en découlent directement. Par rapport au tome précédent, le lecteur en apprend plus sur le retour de Doctor Octopus, sans savoir s'il est momentané ou s'il est pérenne. Il découvre que Kaine Parker est revenu à la vie, mais sous le patronage de Master Weaver, et après bien des épreuves. Dans l'épisode 22, il apprend l'identité du nouveau Jackal, ce qui peut être une révélation qui désamorce le récit Clone Conspiracy s'il ne l'a pas encore lu. Il bénéficie d'un épisode consacré aux retrouvailles entre Gwen Stacy et Peter Parker, et il se dit qu'effectivement le scénariste aurait été bien bête de ne pas développer ce moment chargé d'émotion. Enfin il assiste à ce qui semble être un épilogue parmi d'autres, avec la confrontation des chacals. En voyant que Dan Slott a coécrit ces épisodes avec Christos Gage, le lecteur retrouve le mode de travail de Dan Slott. Lorsqu'il doit scénariser 2 séries concomitantes, il a l'habitude de se faire aider par ce scénariste pour pouvoir respecter les délais de production du récit. Il sait également que Gage est capable de respecter la trame de l'intrigue fournie par Slott, mais qu'il n'arrive pas à faire passer la même sensibilité dans ses dialogues.



Effectivement, ce tome est étroitement interconnecté avec la minisérie Clone Saga. Il ne s'agit pas simplement des épisodes qui s'intercalent entre ceux de Clone Saga, mais aussi du volume de personnages et d'événements référencés. La minisérie fait aboutir l'une des intrigues secondaires de la série Amazing Spider-Man qui montrait depuis plusieurs épisodes des individus revenus à la vie et leurs liens avec une entreprise appelée New U. C'est donc tout naturellement que Spider-Man découvre que de nombreuses personnes décédées qui lui sont liées, sont revenues à la vie. Le fan de Spider-Man n'aura aucune difficulté à les reconnaitre dans l'épisode 23, le lecteur de passage aura du mal à s'intéresser à tous ces individus qui n'apparaissent que le temps de quelques cases et qui ne sont pas développés. Dan Slott pioche également dans la riche mythologie associée à Spider-Man pour saupoudrer son récit de figurants de luxe. Le lecteur peut y voir des échos de Spider-verse avec la présence de Pavitir Prabhakar et de Master Weaver, sans oublier Spider-Gwen. La situation d'Otto Octavius renvoie à la période Superior Spider-Man, et il y a également de nombreuses références à Parker Industries.



Le lecteur retrouve également le dessinateur régulier de la série Amazing Spider-Man: Worldwide, en la personne de Giuseppe Camuncoli, avec son encreur attitré Cam Smith pour la majeure partie des épisodes. La première caractéristique qui impressionne le lecteur se trouve dans la capacité de l'artiste de reproduire une ressemblance satisfaisante pour la majeure partie des nombreux personnages, à commencer bien évidemment par les nombreux superhéros et les déclinaisons de Spider-Man, mais aussi les différents civils revenus à la vie. S'il est familier des épisodes originels du Jackal, le lecteur retrouve très exactement sa posture classique dans l'épisode 24. Camuncoli conserve le costume traditionnel de Doctor Octopus (jaune & vert) sans qu'il ne soit ridicule. Il lui a aussi conservé sa surcharge pondérale, sans pour autant qu'il n'ait l'air d'un gros poussah. Le lecteur se rend même compte qu'il a conservé une forme d'affection pour Octavius depuis qu'il a assumé le rôle de Superior Spider-Man. Dans l'épisode consacré à Kaine Parker, Gwen Stacy focalise l'attention sur elle dès qu'elle apparaît. Camuncoli a conservé le sweater noir avec ou sans col roulé, la jupe violette, l'imperméable vert et les bottes. Le lecteur a beau savoir qu'il est en train de fétichiser le personnage, son aura de séduction est intacte, et irrésistible dans l'épisode 23 quand elle se tient face à Peter Parker, déterminée, refusant de se laisser réduire à l'état de clone, et pourtant fragile dans le même temps. Une grande réussite visuelle.



Le plaisir visuel ne se limite pas à retrouver des personnages connus bien représentés, Giuseppe Camuncoli utilisant bien les conventions narratives propres aux récits de superhéros. La fréquence de représentation des décors s'avère satisfaisante, avec un degré de détails très variable d'une page à l'autre, élevé quand il s'agit du début d'une nouvelle scène pour bien présenter l'environnement, moins complet par la suite. En particulier, les intérieurs de pavillon de banlieue sont dotés d'un ameublement dégageant une impression d'endroit typique où il fait bon vivre, même s'il ne présente pas une forte personnalité. Les scènes d'affrontement physiques impressionnent par leur énergie. Les tentacules de Doctor Octopus ondulent avec grâce et avec force. Scarlet Spider adopte des postures plus en force que celle de Spider-Man. Le pauvre Ben Reilly souffre mille morts au cours des expériences sadiques de Miles Warren, son corps se tordant. Le nouveau Jackal bondit face à ses adversaires, avec agilité. Giuseppe Camuncoli et Cam Smith (avec l'aide de Roberto Poggi) assurent un spectacle divertissant, maîtrisant parfaitement les apparences des nombreux personnages (Mais ne serait-ce pas Spider-Ham qu'on aperçoit au fond d'une petite case dans l'épisode 21 ?), et concevant des mises en scène vivantes pour les combats, mais aussi pour les scènes de dialogue.



Le lecteur accepte donc le statut un peu particulier de ces épisodes, comme découlant de la minisérie Clone Conspiracy. Malgré tout, il espère qu'il présente une valeur pour eux-mêmes. Le premier épisode consacré Otto Octavius s'avère intéressant pour un lecteur ayant suivi la période Superior Spider-Man, car il subsiste une implication émotionnelle, même s'il ne sert finalement qu'à ramener le personnage. Le deuxième épisode consacré à Kaine Parker a du mal à dégager une émotion car le lecteur y voit encore plus une étape indispensable dans l'intrigue pour amener ce personnage d'un point A à un point B. Le lecteur retrouve cette impression avec l'épisode suivant consacré à la genèse du nouveau Jackal, ainsi que dans le dernier épisode où s'affrontent les 2 Jackal. L'épisode 23 dégage plus d'empathie dans la mesure où le face à face entre Gwen Stacy et Peter Parker s'appuie sur leur histoire personnelle depuis la mort initiale de la première et le chemin parcouru par le second.



Ce tome laisse le lecteur mi-figue mi-raisin, content d'avoir retrouvé certains personnages et d'avoir appris ce qui leur est arrivé, parfois un peu déçu de lire des fils narratifs avant tout utilitaires, mais pas toujours assez denses en émotion. 3 étoiles.



-

- Numéro annuel 1 - (1) 10 pages, scénario Humberto Ramos & Christos Gage, dessins et encrage de Francisco Herrea - Peter Parker est en train de faire un discours à Shanghai pour promouvoir une bourse d'études quand le sol tremble. Spider-Man doit se battre contre l'incarnation de la déesse Itzpapalotl. (2) 15 pages, scénario James Amus, dessins Cory Smith - À Shanghai, Cloak (Tyrone Johnson) & Dagger (Tandy Bowen) doivent défendre les employés de Parker Industries contre les hommes de main de Mister Negative qui ont investi l'immeuble, et contre Neon Dragon à la recherche de l'antidote contre le poison de Mister Negative. (3) 8 pages, scénario Wayne Alphonso Brady & Jonathan Mangum, dessins Bruno Oliveira - Spider-Man se fait moquer de lui par un voleur à la tire et par un journaliste, qui trouvent que ses vannes sont nulles. Il suit un cours d'improvisation pour s'améliorer.



Comme à son habitude, l'éditeur Marvel étoffe ses recueils avec ce qu'il a sous la main. Le lecteur découvre un premier récit sur le mode aventure convenue et très basique, avec des dessins très cartoon, pleins d'entrain, rigolos. Il passe ensuite à des dessins très convenus et un peu basique, pour une histoire qui vient à nouveau tenter de mettre Cloak & Dagger sur le devant de la scène, ainsi que les personnages très secondaires Min Wei et Philip Chang. Sous réserve de se souvenir de cette intrigue très secondaire, le lecteur peut manifester un soupçon d'intérêt pour la résolution de l'état de Cloak & Dagger. La dernière histoire est beaucoup plus superficielle avec un bon point de départ : les vannes de Spidey commencent à avoir perdu tout leur potentiel comique. Malheureusement l'exécution de l'histoire s'avère assez poussive.
Commenter  J’apprécie          20
Amazing Spider-Man Marvel now, tome 4

De quoi ça parle :



Sajani rappelle à Peter que, le lendemain matin, ils doivent présenter un projet au comité et qu’il doit, pour cela, connaitre son dossier sur le bout des doigts. Peter lui fait la promesse de l’étudier scrupuleusement dès qu’il sera chez lui. Mais, alors qu’il sort de son entreprise, il entend retentir des sirènes de police. Il enfile alors son costume de Spider-Man et se rend immédiatement là où se dirigent les forces de l’ordre. Il ne s’agit toutefois que d’un simple accident et les secours sont déjà sur place.



Pendant un court interlude, on voit Spider-Man chercher le propriétaire d’un Smartphone trouvé à proximité de l’accident. l’appareil se met à sonner mais, avant qu’il ait le temps de répondre, une explosion retentit juste derrière lui ! Arrivé sur place, il retrouve son ami Hawkeye et décide de l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il a l’air de se trouver…



Mon avis :



Nous sommes proches de la fin de la série The Amazing Spider-Man. Il s’agit, en effet, de l’avant dernier tome de celle-ci. Cet opus n’est pas vraiment une suite du tome précédent. On peut, d’ores et déjà, commencer à faire un petit bilan de tout ce qu’a dû subir Peter Parker. Après avoir vu sa vie complètement chamboulée par Otto Octavius durant la série Superior Spider-Man, il commence, à peine, à remettre de l’ordre dans son quotidien. Le célèbre auteur Dan Slott a quand même réussi à nous offrir de bons moments en compagnie du Tisseur. J’ai particulièrement aimé le passage du Spider-Verse.



Secret Wars ayant mis un terme à toutes les séries, les aventures que vit Spider-Man, dans cet avant dernier opus, sont beaucoup moins impressionnantes que d’habitudes. Elles ont, toutefois, le mérite d’être très divertissantes. Et puis, je trouve que cela fait, aussi, du bien de voir nos Super-Héros faire « simplement » leur boulot, sans être embarqués dans de grands « runs » capitaux. Certes, ici, l’intrigue est très légère et ne permet pas de faire avancer l’histoire de Spider-Man, mais nous passons, cependant, un bon moment en compagnie de notre cher héros.



Côté graphique, Ramos fait, comme à son habitude, du très bon travail. J’aime beaucoup son coup de crayon.



Je finirai en disant que j’ai aimé ce quatrième tome, pour sa simplicité, particulièrement appréciable derrière un run comme Spider-Verse.



On se retrouve rapidement pour la chronique sur le dernier tome de cette série sur The Amazing Spider-Man !



Ma note : 13/20
Lien : https://nexus-quest.fr/the-a..
Commenter  J’apprécie          00
Amazing Spider-Man, tome 3 : Spider-Verse

De quoi ça parle :



Au début de l’histoire, un appel réveille Peter Parker en sursaut. À l’autre bout du fil, J. Jonah Jameson. Ce dernier demande à Peter de se rendre, de toute urgence, à Armstrong Park, afin d’y prendre des clichés : un étrange individu, en effet, détruit tout sur son passage. Peter prend la décision d’y aller mais dans son costume de Spider-Man et non dans celui de photographe. Arrivé sur les lieux, il se trouve face à Morlun. Celui-ci ne met pas longtemps pour se débarrasser du Spider-Man de laTerre 449.



De retour sur la Terre 001, les Héritiers utilisent les capacités du Tisseur pour se rendre où ils le souhaitent, partout dans le multivers, afin de détruire toutes les autres araignées.



Nous retrouvons, alors, notre Spider-Man à nous, qui a, semble-t-il, passé la nuit avec Cindy Moon, alias Silk. Dès qu’ils sont bien réveillés, les deux super-héros enfilent leurs costumes respectifs et partent faire leur ronde habituelle. Alors qu’ils s’affairent à arrêter un cambriolage, une myriade d’Araignées, venues d’autres dimensions, débarquent sur les lieux…



Mon avis :



Spider-Man n’a pas le temps de profiter des bienfaits d’avoir retrouvé son corps (cf. Superior Spider-Man), qu’il doit faire face à une menace qu’il connait bien : Morlun, le célèbre vampire. Dans cet arc du Tisseur, Morlun n’est pas tout seul, il est accompagné d’autres suceurs de sang. Ensemble, ils parcourent le Multivers et tuent toutes personnes possédant des capacités arachnéennes.



L’auteur prend plaisir à jouer avec toutes les versions de Spider-Man. En effet, pour vaincre les Héritiers, les Araignées vont devoir s’unir pour avoir la moindre chance de battre leurs ennemis.



Avant de commencer ma lecture de ce troisième tome des aventures de Spider-Man, j’avais peur que l’intrigue parte dans tous les sens et que l’on se perde avec toutes les Terres. Mais, Dan Slott a réussi à rendre le tout très lisible et facile à suivre. L’histoire est vraiment maîtrisée et nous capture dans sa toile.



Le point le plus positif de cet opus est la qualité de ses dessins. Pour l’instant, je trouve que c’est l’album le mieux réussi. Les personnages sont dessinés à la perfection tout au long de l’histoire. C’est donc, vous l’aurez compris, un Comics très complet avec des graphismes magnifiques et une histoire qui change de l’ordinaire. Vivement que je me procure le quatrième tome pour voir si l’évolution continue dans ce sens !!!



Ma note : 16/20
Lien : https://nexus-quest.fr/the-a..
Commenter  J’apprécie          00
Amazing Spider-Man, tome 1 : Une chance d'êtr..

De quoi ça parle :



The Amazing Spider-Man fait directement suite aux évènements de la série Superior Spider-Man. On se souvient que le corps de Peter Parker avait, alors, été investi, pendant plusieurs mois, par l’âme d’Otto Octavius, un de ses pires ennemis. Ce dernier en avait profité pour chambouler, quelque peu, la vie du tisseur. Désormais, Peter est titulaire d’un doctorat, propriétaire d’une entreprise et, surtout, il a une petite amie qu’il ne connait pas du tout. Spider-Man tente cependant de donner le change afin que personne ne découvre son identité secrète. Contrairement à ce qu’il pensait, le Docteur Octopus a, quand-même, relativement amélioré certains aspects de sa vie : on pense, notamment, aux améliorations de son costume. Mais Peter découvre aussi les dégâts qui ont été commis, comme, par exemple, sa relation avec la Chatte Noire qui semble désormais le haïr. Tout ça n’est, certes, pas facile à gérer, mais Spider-Man est bien décidé à réparer les dommages causés par Octavius.



Mon avis :



Le célèbre auteur Dan Slott, nous rend, ENFIN, notre Spider-Man ! Même si j’ai adoré la série Superior Spider-Man, il était temps de retrouver le vrai Peter Parker. Si vous suivez de près les aventures du tisseur, vous avez pu constater, en effet, que cela faisait plusieurs mois qu’Otto Octavius avait investi le corps de notre héros « afin de le rendre meilleur ». Je dois reconnaître que cela permet de relancer cette nouvelle série qui s’avère des plus intéressantes.



Dorénavant, Peter doit apprendre à vivre dans un univers complètement perturbé par les choix qu’a pu faire le Docteur Octopus. Ce n’est pas une mince affaire car la cote de popularité de Spider-Man semble avoir drôlement chuté.



Je trouve que, dans l’ensemble, l’intrigue est menée de manière intelligente. Tout est cohérent avec les évènements précédents. De plus, l’auteur intègre un nouveau personnage dans l’histoire, ce qui promet pas mal de surprises pour la suite.



Graphiquement, les artistes ont fait un excellent travail. Ils contribuent à rendre le récit encore plus agréable à lire.



En clair et en bref, ce début est très intéressant, et j’espère que l’auteur nous réserve encore plein de surprises.



Ma note : 15/20
Lien : https://nexus-quest.fr/the-a..
Commenter  J’apprécie          00
Superior Spider-Man Deluxe, tome 1

J'ai profité de cette réédition des 10 premiers épisodes pour découvrir le Superior Spider-man dont on entend beaucoup parler.

J'avais lu la suite de cette série et j'avais donc pu constater les dégats qu'avaient fait le Docteur Octopus, voleur de corps et installé dans celui de Peter Parker.

On ne peut que saluer tout d'abord le magnifique travail des scénaristes qui ont su rendre ce Peter Parker particulièrement antipathique, socialement inadapté et particulièrement violent.

Passé le choc, on est vite intrigué par la tournure que prennent les événements et on garde toujours au fond de soi le petit espoir de voir revenir le Peter qu'on aime tant.

Visuellement soigné j'aime beaucoup le style et les dessins de Humberto Ramos pour ma part, ce Superior Spider-man est une très bonne surprise pour renouveler la série.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dan Slott (411)Voir plus

Quiz Voir plus

Mario

Comment s'appelle l'héros du jeu vidéo?

Luigi
Mario
Peach
Bowser

6 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}