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Critiques de Dan Smith (154)
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Le Village

[...] L'arrivée de l'étranger allait semer le trouble.



Difficile de cartographier Le Village du britannique Dan Smith.

On a bien envie de parler de polar historique puisqu'il nous plonge dans les années 20, dans un empire soviétique déjà dévasté par une première guerre, par les erreurs de Lénine et maintenant celles de Staline.

Il s'agit tout aussi certainement d'un excellent nature-writing au cœur d'un hiver continental particulièrement bien rendu.

On pourrait même évoquer un polar ethnique tant la survie de ces hommes et femmes d'Ukraine dans ce froid inhumain relève de l'étrange.

Alors on se contentera de suivre bêtement l'éditeur qui a inscrit thriller sur la couverture de cette histoire de serial-killer qui commence un peu comme le Rapport de Brodeck : lorsque le Village découvre un homme à demi-mourant tirant un traîneau avec les corps de deux enfants à demi-dévorés.



[...] L'arrivée de l'étranger dans notre village allait semer le trouble. [...] Surtout s'ils voyaient ce que cet homme avait transporté sur son traîneau.

[...] Il y a des gens ... des gens tellement désespérés qu'ils feraient n'importe quoi pour survivre. Des gens affamés. Ce pays est passé par des moments - pendant les guerres, la famine - où les gens mangeaient tout ce qu'ils pouvaient. Et il y a aussi des gens méchants.

La cruauté, la peur et la bêtise humaines feront le reste et la chasse à l'homme commence. Ou plutôt, les chasses à l'homme puisque chacun semble poursuivi à son tour, qui par les villageois, qui par ses démons, qui par le tueur, qui par les brigades communistes, ...

Une histoire épouvante et glaçante où l'on patauge dans la neige, les peurs les plus profondes et les instincts les plus bas, dans une ambiance proche du roman d'Ignacio Del Valle.

Blanche est la neige, noire est l'histoire.

On regrette cependant un style un peu ampoulé où l'auteur nous détaille les affres et les dilemmes de son héros de manière beaucoup trop explicative : une écriture plus épurée et plus elliptique aurait été tout aussi efficace.

Pour celles et ceux qui aiment les hivers rigoureux.
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Le Village

Waouh ! Waouh ! Waouh ! C’est la seule chose que je pense à dire en pensant à cette petite merveille de livre, qui a été un énorme COUP DE CŒUR !



Dès les premières phrases, je me suis retrouvée en plein dans la campagne ukrainienne, froide, vaste, enneigée, fusil en main et adrénaline dans tout le corps. Tout ça à travers le si charismatique personnage de Luka, ancien soldat père de famille qui va se lancer à la poursuite du kidnappeur de sa nièce, cannibale à ses heures…



Vous l’aurez compris, Le Village est un livre très immersif, qui a totalement fonctionné sur moi. J’ai été happée par cette ambiance glaciale, cet hiver rude si menaçant. Et j’ai surtout été totalement prise dans cette chasse à l’homme entre Luka et le « voleur d’enfants » comme on l’appelle dans le roman. Avec en fond l’avancée de l’armée rouge en Ukraine suite à la révolution et à l’arrivée au pouvoir de Staline, qui menace tous les habitants de déportation ou de mort… Ça vous donne une bonne idée de l’ambiance !
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Le Village

En hiver 1930, dans un petit village de l’ouest de l’Ukraine, Luka, père de famille et vétéran de la guerre de Crimée, trouve un homme tirant un traineau dans la neige sur lequel reposent deux enfants morts, l’un d’eux mutilé à une jambe. L’homme mourant est recueilli par Luka dans sa famille. Lorsqu’une petite fille du village disparaît, Luka part sur les traces d’un tueur en série, tandis que l’Armée rouge passe de village en village réquisitionner les biens et les terres.

Beaucoup de suspense et de tension dans ce roman qui se lit d’une traite. La traque du tueur dans la steppe enneigée est particulièrement réussie. La construction du roman est brillante et à aucun moment on ne prévoit le déroulement de l’intrigue.

Par contre, j’ai trouvé agaçant le côté moralisateur du héros, qui se lance dans de la psychologie simpliste assez ennuyeuse, gâchant le bon niveau de l’intrigue. Lorsqu’il se met à insister sur l’humanité qu’il faut conserver en toutes circonstances et sur le fait que « les gens bien peuvent faire le mal » et vice versa (p. 460), on s’ennuie devant tant de platitudes. On se dit aussi que l’auteur ratisse large en faisant beaucoup de répétitions dans les premiers chapitres pour être sûr de ne perdre aucun lecteur en route.

Mis à part ces quelques aspects bas de gamme, qui pourraient être parfaitement évités, ce roman reste un bon thriller qui se lit avec plaisir.

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Big game

Big Game est un thriller proposé par Dan Smith, publié par les Editions Michel Lafon et en vente à 14,95€. Ce roman de 281 pages nous propose un thriller plein de rebondissements qui ne m’aura, malheureusement, pas plus convaincue que ça.



Le roman est écrit gros et les pages s’enchaînent. L’histoire commence rapidement, avec la quête d’Oskari. Cette partie concernant la quête m’a beaucoup passionnée mais j’ai trouvé sa conclusion un peu décevante…

Le roman est digne d’un film d’action américain : des actions qui s’enchaînent, parfois un peu incroyables voire aberrantes. Ça ne s’arrête pas une seule minute. J’ai beaucoup apprécié la relation Oskari-Le Président et de fait, j’ai vraiment été bien prise dans le livre. Cependant, une fois la lecture terminée, j’ai trouvé que le livre n’était pas exceptionnel. Les actions s’enchaînent, certes, on est bien prise dans le livre, certes… Mais je ne l’ai pas non plus trouvé transcendant. La plupart des actions sont « grosses ». J’ai vraiment eu l’impression de lire un scénario de film d’action américain avec beaucoup d’explosions et de fusils. Pour ma part, je ne pense pas regarder le film.



Conclusion



Bien qu’ayant passé un moment agréable avec cette lecture qui se lit rapidement et qui nous maintient en haleine, je n’ai pas non plus été transportée par ma lecture. C’est un thriller qui enchaîne les actions, parfois un peu aberrantes (comme dans un film d’action américain). La relation entre les deux personnages est sympathique et le rite de passage d’Oskari m’a plu même si j’ai trouvé sa conclusion décevante. Du bon et du moins bon donc, mais le livre reste un bon moment de lecture.
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Big game

J'ai été intrigué dès le début par sa couverture et son résumé, qui résume parfaitement le roman sans en dire trop.

Après lecture, j'ai trouvé ce roman plutôt pas mal bien que très jeunesse. Il n'en reste pas moins original, osé et portant sur des sujets tels que l'amitié et le courage.



Pour l'histoire, nous rencontrons Oskari et son village, où depuis des générations, les jeunes enfants sont envoyé en pleine forêt, livré à eux-mêmes, afin de devenir un homme le jour de leurs 13 ans... en chassant un animal et en ramenant sa tête.

Seulement voilà, Oskari n'est pas habile de ses mains, il est plus intellectuel et est la riser des jeunes de son village.

Il part frustré en pleine forêt, étend persuader qu'il reviendra bredouille. Néanmoins, et ceux à sa plus grande surprise, sa vie va prendre un tournant inattendu ; son chemin va croiser celui de terroriste, mais aussi et surtout... le président des États-Unis, échoué dans sa capsule de sauvetage, et menacé de mort.

Désormais, sa mission n'est plus de trouver et de tuer un animal, mais de sauver ce président de ses dangereux terroristes. Commence une aventure hors du commun pour ce petit bout d'homme qui va être propulsée dans un monde dangereux et semé d'embûche.



Ce roman est une adaptation d'un film que je n'ai jamais vue, et que je ne regarderais pas, je pense, préférant garder en tête que le roman.

Au sujet des personnages, ces derniers sont tous très bien travaillé, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Oskari, évidemment. Même les terroristes étaient de vrais barbares.

De même pour les décors étaient merveilleusement décrit, je me voyais parfaitement en plein milieu d'une forêt, et d'un endroit post apocalyptique avec le crash de l'avion du président... etc...



Le roman est plein de rebondissement. Cependant, les événements étaient trop prévisibles et j'ai trouvé ça vraiment dommage. Nous savions déjà la fin avant même d'avoir lu le début.

Je rajouterais que certains détails étaient absent. Je pense que le fait que ce soit Oskari, jeune enfant de 13 ans qui raconte l'histoire joue beaucoup sur le style de l'auteur dans ce roman, mais bon, ça n'en reste pas moins un point un peu gênant.



Concernant le style de l'auteur, celui-ci est enfantin, comme expliquer plus haut, mais il est fluide et permet de tourner les pages sans difficulté de lecture ou de langage. Je n'ai pas trouvé de coquille ou autres donc c'est également très agréable.



Pour conclure, ce roman est un très bon roman jeunesse, et très original bien que banal dans sa structure et son style. Je pense qu'en étant plus jeune, j'aurais davantage apprécié ce roman. Je pense également que les plus jeunes seront séduits par cette histoire et les plus grands pourraient facilement s'y laisser tenter. L'histoire vaut le coup. De plus, pour les intéressés, un film, uniquement en VO.
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Big game

Une fois n'est pas coutume, Big Game n'est pas un roman adapté au cinéma, mais un film (plus précisément un scénario) adapté en roman. Cela se sent au découpage, nerveux et haletant, où chaque court chapitre correspond à une action ou à un retournement de situation. Le rythme de lecture est rapide, le suspense est constant et les évènements s'enchaînent sans trop de temps mort. Même si l'intrigue semble improbable et tirée par les cheveux, le roman fonctionne très bien.

Je me suis prise au jeu facilement, tremblant pour le jeune Oskari, en oubliant totalement les grosses ficelles et les invraisemblances tant la lecture a été prenante. A mon avis, un(e) adolescent(e) devrait y prendre encore plus de plaisir que moi, car le héros leur ressemble sur certains points. Pas très sportif, peu sûr de lui, plein de doutes et victime d'un profond sentiment d'infériorité, mais voulant faire ses preuves et ne pas décevoir ses proches, Oskari est un jeune finlandais plein de ressources qui va tout mettre en œuvre pour réussir l'épreuve de son passage à l'âge adulte, à savoir ramener une proie aux hommes du village ; d'une tête de cerf Oskari passe allègrement à un président sain et sauf, mais peu importe, le principal est de ramener quelque chose, suivant en cela les préceptes ancestraux de la tribu :

« La forêt est un juge sévère, elle donne à chacun ce qu'il mérite. Nous devons savoir l'écouter, et nous battre bec et ongles pour notre proie. C'est ce que nous faisons depuis des siècles et ce que nous ferons pour des siècles. Rien ne nous est offert gratuitement. »

Les personnages sont intéressants, j'ai beaucoup aimé le décalage entre la fiction et ce que serait la "réalité" : l'ado qui doute devient un sauveur qui accompli des prouesses, et le président des Etats-Unis un homme un peu balourd qui se repose presqu'entièrement sur un jeune garçon de 12 ans. Les méchants sont vraiment méchants, même si leurs motivations sont simplistes, et n'hésitent pas à tuer pour arriver à leurs fins. Il y a des courses poursuites à foison, ça canarde et ça explose de tous les côtés, mais le roman laisse quand même la place à quelques petits passages d'introspection, où l'on découvre toute la beauté de la forêt boréale, et où l'on apprend à connaitre plus en profondeur nos deux héros.

Big Game est donc un roman jeunesse qui se lit très bien, qui possède le rythme frénétique d'un très bon film d'action, et que les adolescent(e)s féru(e)s d'aventures devraient apprécier tout particulièrement.
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Le Village

Avant de rentrer dans le coeur du sujet il me semble important de bien situer le contexte historique. Staline est aux commandes de la Russie, il impose sa vision d’un communisme déshumanisé, multipliant les chasses à l’homme pour X raison (opposants politiques, poètes, curés, intellectuels, propriétaires terriens… tout file dans le même goulag) et sa politique de collectivisation à tout bout de champs. Ceux qui vivent, ou plutôt survivent, dans les zones encore épargnées par sa tyrannie dévastatrice, savent que chaque jour les rapproche de l’inéluctable purge menée par ses troupes. Bref le climat idéal pour que la paranoïa règne sans partage.Et dire que aujourd’hui certains ukrainiens sont nostalgiques de la Russie, il doit vraiment leur manquer des neurones, à moins qu’ils n’aient abusé de vodka frelatée…



Ensuite le décor joue aussi un rôle primordiale, l’hiver au fin fond de l’Ukraine c’est limite décor post apocalyptique tellement la nature est hostile. Bin oui n’allez pas croire que tout le bouquin se passe dans le village, assis au coin du feu… que nenni, direction la steppe enneigée pour une chasse à l’homme pour le moins éprouvante et riche en rebondissements...



Du coup forcément dans un contexte et un environnement pareil il n’y a pas d’autres choix que de s’endurcir pour survivre, Luka l’explique d’ailleurs fort justement à l’un de ses fils : « Les faibles femmes, chez nous, ça n’existe pas. Quant aux hommes d’ici, ils sont capables de transformer leur cœur en pierre. » Et en effet les personnages qui peuplent ce récit ne sont pas des pieds tendres, Luka n’échappe pas à la règle, il peut parfois se montrer dur même s’il essaye de rester humain et juste, en prise permanente avec son passé de soldat et les souvenirs qui le hantent.



Au cours de la traque chacun devient tour à tour chasseur et proie, mûs par une même détermination, survivre… et éliminer l’autre. Chaque fois qu’une embellie semble vouloir se pointer, c’est un autre cauchemar qui commence pour Luka.



Le choix d’un récit à la première personne nous plonge encore plus intensément au coeur de l’intrigue. Il faut dire que l’auteur n’y va pas de mains mortes quand il s’agit de jouer avec nos nerfs et nos émotions. Il m’a fallu un peu de temps pour entrer pleinement dans l’intrigue (on va dire les cinq premiers chapitres, sur les trente six que compte le bouquin) mais une fois ferré je n’ai lâché temporairement le bouquin qu’à regrets, n’ayant qu’un hâte : y retourner au plus vite.
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Le Village

Pourquoi gâcher un tel livre avec autant de descriptions complètement inutiles qui n'apportent rien à l'histoire ?

Vraiment dommage...
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Hiver rouge

Hiver rouge ; rouge comme la couleur du drapeau des Bolcheviks, rouge comme la couleur du sang !

Le livre de Dan Smith est une réussite absolue en matière de roman noir, écrit à la manière d'un conte à faire peur pour adultes avec des forêts pleines de mystères et des personnages aux caractères ensorcelés. L'intrigue nous saisit dès les premières pages et ne nous lâche plus jusqu'aux ultimes instants. Nikolaï Levitski, officier élevé au rang de héros de l'ordre du Drapeau rouge, se lance à la recherche de sa famille disparue en pleine tourmente révolutionnaire comme un homme en quête de rédemption. La description de la steppe, des forêts russes sont époustouflantes, l'auteur prenant son temps pour peindre un tableau saisissant de réalisme de cette époque trouble de la guerre civile. Une fois ouvert, il est impossible de le refermer sans émotion et la tentation de le reprendre aussitôt vous étreint tellement sa lecture vous dévore d'envie de poursuivre.

Un roman implacable !
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Le Village

L’ennemi n’est pas toujours où on le croit….

C’est sur une vision d’apocalypse que s’ouvre ce récit.

Il fait froid, les hommes ont peur, ils ont des difficultés à se chauffer, la nourriture manque. Un groupe se cache dans un petit village, espérant que l’Armée Rouge et les activistes les « oublieront »…et qu’ils resteront isolés, avec peu de moyens mais libres….même si rien n’est facile quand on vit si proches les uns des autres, la proximité exacerbant et déformant les émotions.

Dès les premières pages, l’écriture sèche, âpre, rude de l’auteur retranscrit avec précision des faits et une ambiance funeste. On rentre de plein fouet dans la violence des hommes, des peuples opprimés. Chez ses gens, parfois obligés de tuer pour s’en sortir car ils n’ont pas d’autres choix. Le narrateur est l’un d’eux et la mise en abyme pour le lecteur en est d’autant plus douloureuse. On se prend à ressentir sa frayeur, sa terreur, à épouser sa cause, son combat, sa lutte, ses recherches. On a froid jusqu’aux os avec lui et les lueurs d’espoir sont rares. Mais Luka est un homme qui a vécu et qui sait que pour s’en sortir, il ne faut jamais rien lâcher. Alors on s’accroche avec lui, on se prend à penser que ce sera moins noir dans le chapitre suivant, plus facilement supportable mais l’auteur ne nous laisse pas de répit. En filigrane, omniprésent le stalinisme et ces miliciens qui cherchent à tout rafler, à tout récupérer, à annihiler les hommes ou à en faire des bêtes de somme.

Homo homini lupus.

L’homme est-il un loup pour l’homme ? Peut-on dire que certains sont nés du mauvais côté ? Devient-on tourmenteur ou tortionnaire parce qu’on a subi de mauvaises influences ?

Où se trouve la limite entre ce qu’on peut appeler la légitime défense et le plaisir de la chasse à l’homme, de la traque ?…

La rencontre de Luka avec un des bourreaux est intéressante. Papa tous les deux d’une petite fille, pères aimés de leurs enfants, que peuvent-ils faire, eux qui sont ennemis ? Un seul doit survivre…



« Elle était là en permanence, sous-jacente, mais jamais elle n’avait été aussi proche de la surface. »

De quoi parle Luka ? De la peur… Pas celle qui se présente à vous de temps à autre et vous permet de prononcer un « ouf » bien senti lorsqu’elle s’éloigne. Non, cette peur, qui, insidieuse, est en vous en continu, comme une seconde peau, ne faisant qu’une avec ceux qu’elle habite. Et cette peur, elle régente tellement tout que les relations entre les personnes sont faussées et elle les fait agir come des bêtes. Le « sens commun » disparaît, emporté par dans tourbillon d’actes non réfléchis mais réalisés à cause de « l’effet de groupe ».

Avec des phrases courtes, des mots qui percutent, des descriptions froides et précises, Dan Smith nous emmène dans un monde sans illusion où le rapport à la violence et à la peur entraîne les hommes sur des chemins qu’ils n’auraient jamais pensé emprunter. Il décortique aussi remarquablement bien les rapports entre Luka et sa famille, sa femme, sa fille, ses jumeaux…

Malgré sa noirceur, j’ai trouvé ce livre magnifique. Pourquoi ? Parce qu’il m’a bousculée, bouleversée, interpelée et c’est ce que j’attends de mes lectures. Et puis pour le style adapté à l’œuvre (la neige en rajoute une couche en plus), pour l’empathie qu’on ressent pour Luka (j’ai pensé à « La route » de Cormac McCarthy) ; pour la précision quasi chirurgicale des événements présentés, pour l’atmosphère générale, pour les raisonnements de Luka qui analyse, observe pour atteindre son objectif sans faire d’erreurs….

Ce livre m’a marquée au fer rouge et je ne suis pas prête de l’oublier….

NB : C’est le premier roman de cet auteur traduit en français.


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Le Village

L'émotion étreint le lecteur dès la prise en main du roman. Vont se rajouter la peur, la colère et l'impuissance contre l'absurdité et la cruauté du régime russe qui se repaît du peuple ukrainien comme une bête sauvage de sa proie. Dans cette période agitée que nous vivons en 2022, j'ai voulu mieux comprendre la situation dramatique entre ces deux peuples, et LE VILLAGE m'a aidé dans cet objectif. Ce seul ouvrage n'y suffirait pas, bien évidemment. Mais il représente une lecture édifiante car l'on ressent bien que tout est reflet d'une triste réalité dont les origines nous renvoient des décennies en amont.

J'ai tremblé tout du long de ma lecture pour la survie de ce père et ses deux fils qui s'exposent à tous les dangers pour sauver la vie d'une enfant enlevée et disparue dans la neige et les forêts glaciales d'Ukraine. Eux-mêmes traqueurs du kidnappeur de cette enfant, ils en sont également le gibier et paieront cher leur désir de justice et de révolte. La fin nous procure une faible étincelle d'humanité mais si faible...
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Le Village

étonnant que ce roman d'aventure intégrant survivalisme en milieux hostiles, tant naturels qu'humains, à une période historique méconnue, la sovietisation forcée de l'Ukraine dans les années 1930 par le maître du Kremlin (Staline alors), organisant volontairement famine locale et déportations massives. L'auteur a eu une riche idée, originale et forte, de situer son œuvre en cette période politique trouble et oubliée entre Ukraine et Russie, prenant par ailleurs un écho actuel particulier.

Un vétéran de plusieurs guerres, Luka se lance à la poursuite du ravisseur de sa nièce accompagné par ses deux fils, dans l'hiver d'une campagne ukrainienne reculée. Ils affrontent un ancien soldat tireur d'élite, le froid la neige et la faim, et les militaires-nettoyeurs russes.

La première partie, la traque, la rencontre avec les troupes russes, s'apprécie d'une traite.

La dernière partie, à compter du départ des prisonniers pour un train vers l'exil, aurait peut être méritée d'être plus ramassée surtout qu'elle se transforme un peu en "suspense hollywoodien" avec quelques bons sentiments sûrement peu en vogue dans la réalité de cette période. Une fin plus sombre mais plus en phase avec la rudesse de l'époque et du lieu aurait peut-être été préférable.

A cette - petite - réserve près, ce roman original à la lecture fluide et facile, ménageant à la fois suspense action et Histoire, est une heureuse surprise.



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Le Village

Comme tous les passionnés de livres, j'ai tendance à offrir des cargaisons de livres à mes proches à noël ou aux anniversaires. Et du coup le grand jeu en amont c'est de réfléchir à quel livre conviendra à telle personne. Dès que j’ai vu « Le village » à la librairie à côté de chez moi, j’ai su qu’il allait me plaire, mais aussi qu’il allait plaire à mon beau-père, amateur de polars. Et il m'a confirmé plus tard que je ne m'étais pas trompé.



Décollons donc pour l’Ukraine en 1930, en pleine période de collectivisation des terres sous le régime de Staline. Les différents villages vivent dans l’attente et la peur des réquisitions des terres et des hommes pour les activistes envoyés par le gouvernement soviétique. A Vyriv, en plein hiver, Luka, vétéran de la guerre de Crimée, et ses deux fils recueillent un homme quasi mourant dans la steppe. Avec lui un traineau où gisent deux enfants morts et horriblement mutilés. Mais dans cette époque troublée, la terreur s’empare du village. D’autant plus que bientôt, la fille du beau-frère de Luka est enlevée par le tueur d’enfants. Luka, seul capable de suivre sa piste, par dans la neige avec ses fils et son beau-frère pour le traquer.



Sortez les moufles, les manteaux et les chapkas car vous en aurez besoin pour parcourir la steppe avec Luka. Dan Smith nous propose un livre saisissant de réalisme et oscillant entre roman historique et pur thriller. C’est une véritable chasse à l’homme qui s’engage dans des conditions dantesques où la simple survie est un combat de tous les instants. Le froid, la faim et la folie humaine von contraindre Luka à aller au bout de ses forces et de son humanité pour espérer réussir dans sa mission.



En bref, un livre captivant, plein de tension et de suspense dans une atmosphère glaciale et oppressante. Un huis-clos mâtiné d’un jeu du chat et de la souris, où le chasseur devient chassé et inversement au gré des rebondissements de la traque.
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Le Village

Que pensez vous d'une longue marche dans la steppe ukrainienne. Le concept peut etre au premier abord sympathique sauf que nous sommes à la poursuite d'un voleur d'enfant à une periode de l'histoire ou les communistes tissent leur toile...

Luka, villageois au passé sombre et à l'avenir incertain (comme l'ensemble du peuple ukrainien), se lance à la poursuite du voleur dans une région hostile ou la survie est une priorité qui pousse les hommes dans leur retranchement le plus noir.

Dan Smith a l'instar du ravisseur, prend soin de brouiller les pistes pour mieux nous perdre.

Un contexte historique oppressant et incertain, des personnes de caractere et rudes. Un beau tableau ou la blancheur des paysages, le rouge de l'idéologie communiste et le noire des personnages se mélangent dans un recit dur mais d'un réalisme poignant
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Le Village

Voici un thriller qui n'est pas de ceux qu'on lâche facilement. L'action est réduite à l'essentiel : une marche à travers le paysage gelé, enneigé, à la poursuite d'une ennemi quasi invisible. Il n'est pas question de vie mais de survie, l'intrigue est sans fioritures, brute, à l'image des conditions dans lesquelles évoluent les protagonistes.

L'angoisse monte à mesure que le contexte historique est mis en place : la menace de l'invasion de l'Armée rouge, et des atrocités que leur arrivée génère. On pourrait penser que Le village est à mi-chemin entre le document et la fiction.

On ferme ce livre glacé par l'horreur, par cette vie où l'on imagine le froid qui s'engouffre entre chaque page, où l'on reste dans la perplexité de ces idéaux Staliniens qui menaient à la mort certaine ceux qui n'avaient déjà rien.
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Big game

Ecrit d’après un film pour le cinéma, Big Game est un roman intense.



J’étais un peu en pane de lecture avec mon roman en cours, quand j’ai reçu ce livre dans ma boite aux lettres. Je l’ai feuilleté, histoire de voir, puis en fin de compte, j’ai dévoré ce livre quasiment d’une seule traite.



Nous sommes en Finlande, au dessus du cercle arctique. Oskari vit seul avec son père dans un petit village. Il se prépare à passer son rite d’initiation qui fera de lui un homme. En effet, suivant la tradition, la nuit qui précède les treize ans des jeunes garçons, tout le village se rend en un lieu sacré, La Terre des cranes. Avant que la nuit tombe, le jeune doit alors se rendre seul, dans la forêt et la montagne, muni de l’arc sacré, et chasser un animal qu’il ramènera avant l’aube à la Terre des Cranes, ou l’ensemble des villageois l’attend.



Oskari s’est entraîné très dur, mais malheureusement il n’est pas bien bâti, il tient plutôt de sa mère qui est décédée. Il a du mal à tendre son arc, et celui qu’il utilisera pour passer le rite, sera encore plus grand. Il a honte, il a peur de décevoir son père qui lui a chassé un ours lors de son initiation. Mais il n’a pas le choix, malgré les moqueries, et sa peur, il enfourche le quad de son père et se rend seul dans la montagne.



J’ai beaucoup aimé cette histoire mêlant culture, tradition et aventures. Je me suis attachée au jeune Oskari, qui fait preuve de courage et d’initiative. Sa mission, il va la réaliser avec brio, même si elle diffère complètement de ce qui était prévu au départ !



« La forêt est un juge sévère. Elle donne à chacun ce qu’il mérite. Nous devons savoir l’écouter, et nous battre bec et ongles pour notre proie. A présent, tout était clair. J’étais censé le secourir. C’était ça mon épreuve. Je n’étais pas venu dans la forêt pour tuer, j’étais venu pour sauver. » page 174



L’écriture de Dan Smith est simple, sans fioriture, mais efficace et abordable par les plus jeunes. Après quelques pages qui présentent l’histoire, nous entrons assez rapidement dans l’action, et le rythme ne redescendra pas avant la fin.



Ce roman aurait pu être un coup de cœur, s’il n’y avait pas eu deux ou trois éléments qui m’ont paru un peu trop tirés par les cheveux, mais n’oublions pas que ce roman s’adresse à la jeunesse qui s’y laissera prendre certainement plus facilement.



Si vous aimez l’aventure, et surtout l’action, alors foncez !



Je remercie beaucoup Les Editions Michel Lafon pour leur confiance.



Ce roman est disponible en librairie depuis le 28 mai 2015.
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Le Village

Bien plus qu'un thriller ordinaire, ce premier roman traduit en français de Dan Smith - jeune quadra longtemps bourlingueur, établi à Newcastle - assène une sidérante leçon d'histoire et d'humanité. Et une leçon de survie qui fait frémir. Voilà un immense livre.
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Le Village

Encore un livre reçu en cadeau et qui m'a attiré par l'accroche de la 4ème de couv', mais qui finalement ne m'a pas enthousiasmé.

Pourtant, les lieux (l'Ukraine est malheureusement bien tristement d'actualité), les conditions climatiques extrêmes, l'époque ( elle aussi horrible pour ses habitants ), l'histoire de ce vétéran qui part chasser "le voleur d'enfants" ( titre qui aurait beaucoup mieux convenu à ce roman) et les personnages, tout cela m'a bien plu.

Alors pourquoi ce manque d'enthousiasme, au point d'avoir par moments, au milieu de la lecture, lu en diagonale ? Eh bien, beaucoup trop de longueurs, de répétitions, de situations semblables ... ce roman aurait mérité d'être un peu plus "resserré", car cette chasse à l'homme m'a paru interminable, la faute peut-être à un style un peu trop fade.

Je suis content d'avoir lu ce livre, d'être arrivé au bout sans abandonner, car l'histoire est vraiment intéressante et bien construite.

L'an dernier, quand l'Ukraine a été attaquée par la Russie, j'ai suivi à la télévision un reportage historique retraçant l'histoire de ce pays, qui avait déjà connu l'invasion des Russes en 1930, et j'ai retrouvé dans ce roman tout ce qui avait été abordé dans le documentaire.

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Le Village

Dans ce livre, on suit le parcours de Luka, vétéran de la guerre de Crimée, pour retrouver sa nièce disparue. Nous sommes dans l'Ukraine des années 30, avec la Russie de Staline, et cette guerre qu'elle mène pour annexer des territoires et étende son influence. La paranoïa et la peur animent les habitants du petit village de Vyriv, et c'est sûrement ce qui les pousse à agir comme ils le font lorsque Luka débarque au village avec un inconnu et deux corps d'enfants mutilés. Sa nièce disparait quelques heures plus tard, et c'est ainsi que commence le chemin de Luka. Il se lance à la poursuite de la petite fille, et se rend rapidement compte qu'elle est aux mains d'un prédateur.

J'ai adoré ce livre, vraiment. Dès les premières pages, je me suis attachée à Luka qui est d'une humanité frappante malgré tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il a vécu. Il a une authenticité touchante, dans sa façon d'agir et dans sa façon de pensée. J'ai aussi apprécié sa relation avec ses fils, qui eux aussi ont réussi à me toucher. La traque du kidnappeur est vraiment prenante, j'ai été aussi sous pression, tout comme les personnages, et j'avais hâte de découvrir le coupable !

Le petit plus pour moi, c'est que j'ai appris des choses sur cette partie de l'histoire de l'Ukraine, et c'est que quelque chose que j'apprécie quand je lis ! De plus, c'est un pays que j'affectionne particulièrement. Ça entre un peu résonance avec la situation actuelle, et ça m'a beaucoup ému.
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Le Village

Neige !



Le Village de Dan Smith est un thriller psychologique de haut niveau.

Tout le vocabulaire de la neige, du froid, de la faim et de la guerre retranscrit par l'auteur m'ont vraiment parlé.

Les personnages sont particulièrement bien écrit, ils ont la vie dure et on souffre avec eux.

J'ai trouvé ce roman vraiment original quant à la période et au cadre, l'intrigue se dessine petit à petit et nous la découvrons au fur et à mesure de l'histoire.

Il n'y a pas de morale à cette histoire, il y a des jugements de valeurs mais c'est une belle histoire humaine qui nous est retranscrite ici.



Mes plus :

- vocable du froid et de la neige

- la guerre est un personnage à part entière

- belle aventure humaine



Mes moins :

- quelques longueurs au début
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