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Critiques de Daniel Pennac (2765)
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L'oeil du loup

Un loup tournant en rond dans sa cage au zoo, aperçoit un enfant nommé Afrique, qui le regarde avec insistance. Le loup ne veut pas voir les hommes qui le retiennent prisonnier et lui ont fait du mal à lui et aux siens. Puis le loup se met à fixer l’enfant avec son œil unique créant un lien qui va permettre aux deux êtres de communiquer.

Un classique à ne pas manquer tant pour la jeunesse, que pour les adultes. Une histoire ou se mêlent la nostalgie, l’émotion et la tendresse. L’œil du loup est un récit qui présente une originalité à multiples facettes : D’abord, Daniel Pennac, ici semble réhabiliter le loup, animal fière, noble, intelligent, sensible, fidèle à sa meute. Des qualités que l’on a rarement attribuées à cet animal. Ensuite un enfant qui crée des liens très fort avec les animaux, et pour finir, une histoire du loup qui défile dans son œil (voir citation) et l’œil de l’enfant qui raconte son histoire, ce procédé permet de sortir du zoo pour aller explorer le monde et l’histoire des deux personnages. c’est magnifique d’un point de vue littéraire ! Les deux histoires révèlent une souffrance équivalente, ce qui met le loup et l’enfant sur un pied d’égalité. Différents thèmes sont abordé dans ce roman : l’amitié (Afrique se fait des amis dans tous les lieux où il s’installe) , la fidélité, la violence(ni le loup, ni Afrique ne sont épargnés), les épreuves de la vie qu’il faut surmonter, l’errance et l’intégration dans un nouvel environnement, l’intervention humaine dans l’environnement, la déforestation, la cupidité des hommes, leur « humanité ».

La narration, elle aussi, présente une originalité : le narrateur n’est pas identifié, il possède une connaissance totale de l’histoire du loup et de l’enfant. Il apporte son jugement sur les situations, les états d’esprit des personnages. Notons également la présence de « narrateurs secondaires, le loup et l’enfant, apportant différents points de vue.

Un très beau conte philosophique que l’on ne peut oublier.

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L'oeil du loup

Très belle histoire d'amitié entre un loup et un enfant.



Le jeune garçon se nomme "Afrique", orphelin, ayant vécu de multiples péripéties, il est doué pour raconter des histoires et lire dans les pensées des animaux. Ce jeune conteur émerveillera ses auditeurs, leur emplira la tête de belles images et d'espoir.



Il voyagera à travers l'Afrique et se retrouvera finalement plongé dans le regard d'un loup nommé "Loup bleu" . Ce dernier a été capturé par les humains et emprisonné dans un zoo.

Chacun dans le regard de l'un, pourra y lire la vie tourmentée de l'autre.



J'ai aimé cette histoire, car elle nous montre que ce petit garçon, abandonné , délaissé, a su trouver en lui ce qui pouvait le sauver de ce monde d'hommes impitoyable. Il n'a rien reçu, mais il donne sans compter. Loup Bleu lui ressemble, il est un exemple d'intelligence, de courage et de dévouement. Beau conte, qui mêle émotion, rêve et espoir.

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Au bonheur de lire : Les plaisirs de la lec..

Je sors de cette lecture, brève et agréable avec une folle envie de lire Comme un roman de Daniel Pennac et la résolution, bien plus courageuse, de mettre dans ma pile à lire À rebours de Joris-Karl Huysmans.

Dans cette compilation de textes autour de la lecture et des livres, chaque fragment se lit avec plaisir, mais l'ensemble manque un peu d'ambition je trouve. Il y a de la part de l'éditeur une intention vague de regrouper les extraits en trois parties, non nommées mais désignées par des courtes citations. J'ai de loin préféré la dernière, tout comme j'ai « nimbé de marqueurs fluorescents » ce passage de Daniel Pennac : « Il n'y a pas si longtemps, j'ai vu de mes yeux vu une lectrice jeter un énorme roman par la fenêtre d'une voiture roulant à vive allure : c'était de l'avoir payé si cher, sur la foi de critiques compétents, et d'en être tellement déçue. Le grand-père du romancier Tonino Benacquista, lui, est allé jusqu'à fumer Platon ! Prisonnier de guerre quelque part en Albanie, un reste de tabac au fond de sa poche, un exemplaire du Cratyle (va savoir ce qu'il fichait là ?), une allumette… et craque ! une nouvelle façon de dialoguer avec Socrate… par signaux de fumée. »

Je ne jette jamais les livres, car je me fie à babelio et que je ne suis ainsi presque jamais déçue. Pour ce qui est de fumer j'ai heureusement arrêté il y a longtemps. Ma drogue quotidienne reste la lecture.

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Comme un roman

Bien évidemment, je ne peux qu'adhérer au discours de Daniel Pennac.



Je dis "bien évidemment" car, en d'autres temps et d'autres lieux, j'ai découvert sur le profil de mon ami Amnezik le terme "d'intégrisme culturel" et ça m'a permis de mettre un nom sur ce qui me dérangeait depuis toujours sans que je puisse, avant cela, le définir précisément.



Je dis "bien évidemment" car c'est cette fameuse liste de Pennac qui nous a valu de claquer la porte de cet autre site littéraire où une pseudo-intellectuelle; persuadée de détenir la vérité absolue, s'était donnée pour mission, non seulement de nous inonder de sa "culture" et de sa condescendance, mais surtout d'éduquer les misérables ignares qu'à ses yeux nous étions. Un novice qui tomberait sur ce genre d'ayatollah rejetterait sans appel tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à un livre.



Je dis "bien évidemment" car cette manie qui consiste à analyser, décortiquer, voire présumer, du "véritable" sens d'un texte a toujours été, de mon point de vue, un rien "peine à jouir" et la plupart du temps totalement absconse pour la néophyte que je suis. Ces didacticiens ont l'épouvantable don de transformer le plaisir, sans doute primaire, que je tire d'une lecture, en un truc incroyablement chiant.

Vous savez... un peu comme lorsque vous êtes seul, perdu dans la contemplation d'une toile de maître et qu'un rabat-joie vient troubler ce moment de félicité. Se faisant un devoir d'aiguiser votre perception, il vous assène le rapport circonstancié sur la psychologie, les motivations, le vécu, de l'artiste au moment de la création de son oeuvre.

Difficile, en ce cas, de retenir un "Taisez-vous ! Durant l'instant où j'ai ce tableau sous les yeux, il m'appartient. Tout comme m'appartient la décision de le voir, de le comprendre et de l'aimer comme ça me chante. Je me fous de connaître les détails de l'accouchement. Il existe et c'est tout ce qui m'importe".



Je terminerais mon commentaire par la brillante conclusion de Monsieur Pennac : "En sorte que nos raisons de lire sont aussi étranges que nos raisons de vivre. Et nul n'est mandaté pour nous réclamer des comptes sur cette intimité là."
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Chagrin d'école

Dans le récit fictif qui va suivre, toute ressemblance avec certains membres de Babélio ne saurait être que pure coïncidence.



- Élève Sachka au tableau ! Veuillez soumettre à la classe votre exposé je vous prie. Le sujet était, je le rappelle, qu'avez-vous pensé du roman de Daniel Pennac, "Chagrin d'école", analyse et appréciation du thème.

Clap ! Clap ! Bruit de règle qui claque violemment sur le bureau de l'institutrice Madame Péteseque. Même la mouche qui volait s'est arrêtée net.

- Silence !!!! Je ne to-lé-reu-rai davantage les bavardages incessants des élèves mh17, Bobby the rasta lama et Tetrizoustan qui ont déjà fait honneur au bonnet d'âne le mois dernier ! Et si l'élève Tetrizoustan pouvait par la même occasion cesser de tuer les mouches en déclamant des haïkus pendant la classe, cela serait bénéfique à la bonne concentration de tous.

Madame Péteseque se dirige vers le fond de la classe d'un air contrit et pincé. L'élève Cascasimir se trouve face au mur, la tête baissée, les mains dans le dos.

- Cascasimir, vous pouvez retourner à votre place, votre punition est levée. Vous me recopierez 50 fois pour demain sans faute : " À l'avenir je ne raconterai plus à mon institutrice que Tigrou et Coco lapin ont déchiré ma rédaction". L'exposé peut commencer !



Ah ! L'école... Quand on est petit on traîne les pieds pour y aller et une fois grand on voudrait y retourner. Dans mon cas je précise, et encore plus après avoir passé ces derniers jours en compagnie de Daniel Pennac et de son alter ego le professeur Daniel Pennacchioni, qui au travers de ce roman nous transmet tout son amour pour la langue française et son apprentissage qu'il n'aura de cesse de transmettre à ses élèves au fil des années qu'il aura passées à enseigner, comme pour conjurer le sort d'avoir été un cancre.



Un roman brillant et émouvant que l'auteur nous sert sous la forme d'un conciliabule en laissant tour à tour s'exprimer le cancre qu'il fut et le professeur passionné par son métier qui enseigna au collège de 1969 à 1995.

Daniel Pennac casse délibérément le mythe du cancre bienheureux et je-m'en-foutiste en nous dressant le portrait d'un gamin rieur, farceur, turbulent, bien souvent en manque de reconnaissance et d'affection, incompris par ses professeurs et ses parents, en proie à la solitude, qui dès son plus jeune âge souffre de troubles de la mémoire et de dysorthographie.



En alternant récit au passé et au présent, Daniel Pennac va jusqu'à chercher les causes profondes à sa cancrerie et à la cancrerie en général. Avec l'humour et la finesse qui caractérisent son écriture, il analyse ses causes et ses conséquences sans jamais tomber dans le jugement ou la critique acerbe. Il nous soumet simplement les faits sous la forme d'une réflexion intelligente et personnelle. Pour cela il n'hésite pas à nous faire une petite piqûre de rappel en grammaire avec quelques leçons très drôles et très ludiques sur les adverbes et les propositions subordonnées conjonctives, citant au passage pour notre plus grand plaisir des textes de La Fontaine, Daudet et Montesquieu.



"Chagrin d'école" est un roman qui plaira à grand nombre d'entre vous. C'est un roman qui vous fera sourire, qui vous attendrira et qui réconciliera (je l'espère) ceux qui ont gardé un mauvais souvenir de leurs années d'école car finalement en chacun de nous il y a un écolier, certes bien caché, mais il peut être intéressant de le rappeler à notre bon souvenir de temps en temps.



Je remercie Madame Rabanne la documentaliste du CDI où j'ai mes habitudes après la cantine, c'est elle qui m'a recommandée cette lecture ;)
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L'oeil du loup

Loup bleu voit le monde à travers des barreaux. Un jour, un petit garçon le fixe au travers, loin d'être en mouvement comme la plupart des humains qu'il voit courrir à longueur de journée, celui-ci le fixe intensément. C'est gênant. Un jour, le garçon se rapproche et regarde dans l'oeil du loup. Commence alors un magnifique partage entre les deux êtres.



Une merveilleuse histoire de partage d'expérience entre cet animal et ce garçon. On voyage entre le grand nord et l'Afrique. Dans ces tranches de vie, se mêlent amitié, aventure, adversité, courage et beaucoup d'amour et d'amitié. Une des plus belles histoires jeunesse que j'ai lues à ce jour.
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Journal d'un corps (Bande dessinée)

J'abordai ce Journal d'un corps avec un enthousiasme prudent, appréhendant d'avoir à y lire, rapportées au jour le jour façon traité d'anatomie, les manifestations pas forcément ragoutantes d'un corps en (dé)route vers l'inexorable décomposition.



Erreur ma fille, grossière erreur. En fait de journal, il s'agit plutôt d'une chronique. Ou même… d'un roman. Oui, un roman ! Un roman de mec, instinctif, poétique et truculent, pudique et sans tabou, espiègle et grave, cru, élégant, empreint de dérision, rythmé par la réjouissante symphonie des phrases et la saveur des (bons) mots.



Réduire ce roman donc à la seule description d'un corps et de ses bouleversements au fil du temps ne lui rendrait pas l'hommage qu'il mérite, car ce sont l'esprit du narrateur, ses émois, ses troubles et toutes les réminiscences de sa belle existence qui s'expriment ici avant tout. Cadeau, et pas des moindres, l'humour et la prose virtuose de Pennac, redécouverts avec bonheur, confèrent à cette lecture d'authentiques moments de délectation.



Bon sang, je l'ai tellement aimé ce livre qu'en pondre ne serait-ce que l'ombre d'un pauvre commentaire m'a intimidée pendant des jours. J'arrête donc là les frais mais pour finir, juste un conseil qui n'engage que moi… Lisez ce bouquin. Point.






Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Au bonheur des ogres

De la dérision, de la fantaisie, de l'impertinence, du rocambolesque mais aussi de la fragilité de l'enfance, de l'éclatement de la famille, de la gravité des évènements …il y a tout ça dans ce premier opus de la saga Malaussène où le narrateur, Benjamin Malaussène, affublé du costume de chef de tribu quelque peu trop grand pour lui, devient le moteur malgré lui d'un conte policier moderne. Car à veiller sur sa famille en racontant des histoires d'ogres, Benjamin va découvrir que la fiction peut prendre des airs de réalité.



Oui c'est vraiment un drôle de type ce narrateur qui attire sur lui toutes les flèches perdues : non seulement il a été un bon fils suppléant une mère absente, un frère prévenant qui se consacre à sa fratrie, un employé martyr subissant la colère des clients …mais il doit en plus se débattre avec un poseur de bombes qui cherche à l'incriminer dans une série de meurtres violents, des flics suspicieux, une hiérarchie méprisante et de jeunes frères et sœurs qui malgré eux font de la vie de Ben une véritable odyssée burlesque et distrayante.



Qu'est-ce qui tend à rendre ce récit fantaisiste cohérent et jubilatoire ?

Paradoxalement le ton résolument extravagant qui abolit les règles de la vraisemblance. On se laisse facilement corrompre par le réalisme évaporé qui règne dans ce roman. Mais si on se laisse séduire c'est parce que le récit bénéficie d'une réelle construction de l'intrigue, une trame assise sur un ressort narratif.

Et certainement la galerie de doux dingues qui peuplent l'univers de Pennac, au premier desquels Benjamin Malaussène. Auréolé de l'image d'innocent persécuté, le narrateur déploie toutes les facettes de l'humanité, forçant la compassion et l'empathie dans des situations cocasses, assouplissant par là même les tentatives de raisonnement du lecteur.



Tout est réuni pour en faire un roman divertissant : le comique des situations, le rythme vif, la plume tonique, Daniel Pennac a le don de rendre ses improbables personnages attachants et les faits tragiques légers.
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L'oeil du loup

Cette histoire raconte la vie d'un loup dans une cage au zoo. Ce loup vient d'Alaska, le grand nord, où, il y fait assez froid. Une louve partageait son enclos avec lui, et ils jouaient à regarder les hommes, sans y faire très attention. Et un jour, un garçon se place devant sa cage, et n'en bouge plus. Le loup est tellement agacé, qu'il arrête de faire les cents pas, et fixe le jeune garçon. Mais le loup a un problème : il n'a qu'un oeil et le garçon en a deux. Et le garçon fait quelque chose qui calme le loup : il ferme un oeil. À ce moment là, ils se regardent oeil dans l'oeil, tout en se racontant leur passé.

Le garçon lui aussi raconte son passé : un jeune Africain qui a parcouru toute l'Afrique : l'Afrique jaune, l'Afrique grise et l'Afrique verte. C'est un orphelin raconteur d'histoires qui font rire et rêver, et il sait aussi communiquer avec les animaux.



C'est une histoire un peu magique, mais aussi un peu triste.

















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Mon frère

Un petit livre pour un grand moment , pour un salut à ce frère aîné décédé, pour ce frère dont l'absence est un grand vide , un frère dont le " souvenir " se manifeste ici ou là , au gré d'un événement aussi anodin que le passage d'une voiture rouge par exemple ... on pourrait s'attendre à partager deux vies désormais séparées à travers les moments heureux , les farces d'enfant , les complicités dans les " bêtises " mais l'auteur , ne l'oublions pas , c'est Pennac et ce qu'il " doit à son frère ", c'est plus que ça et un voile de pudeur va s'installer devant nos yeux pour nous cacher la banalité d'une relation " normale " entre frères et nous " montrer " une relation plus " intellectuelle " , un legs littéraire illustré par l'hommage de Daniel à Bernard .Cet hommage solennel , c'est la "reprise " d'un texte adoré des deux frères :"Bartleby, le scribe " , une nouvelle d'Herman Melville , plus connu pour l'extraordinaire Moby Dick . A travers ce texte , intercalé entre des extraits plus " personnels " c'est toute la reconnaissance , l'amour partagé de deux frères pour la lecture , pour le partage avec un public , pour la vie qui éclate au grand jour . C'est tout simplement magnifique , pudique , fort , humain , triste...Pennac .

Vous l'aurez compris , je ne suis pas vraiment objectif mais , quand je lis un tel roman , j'ai la certitude que la littérature est un art .

Et puis , Pennac , depuis son " Comme un roman " , il a changé ou " mûri " mes réflexions , comme il a , ici , vous le verrez , " su amener " le public au...partage . Et ça , vraiment , c'est l'apothéose, la récompense au " conteur Daniel " et le " merci à Bernard " , ce frère dont on ne doute plus , à la fin , du rôle tutélaire essentiel, indispensable qu'il a pu jouer .

Un bien beau livre . Merci Messieurs .
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Au bonheur des ogres

J'ai en ce moment une folle envie de rire, de littérature détente et joyeuse. Sans réel penchant pour cette littérature dite feelgood, j'exclus donc d'entrée de jeu Grimaldi, Giuliano, Legardinnier et consorts. Je questionne Babelio (formidable bibliothèque !) et on me propose Pennac et La fée carabine. Jamais lu Pennac, pourquoi pas me dis-je. Commençons donc par le premier volet de cette saga mallausène. Les avis sont élogieux en plus (4.04/5: pas mal).



Soyons cash et direct: je n'ai pas aimé ce livre. Je m'attendais à lire une histoire joyeuse et drôle, je l'ai trouvée manichéenne au possible et tirée par les cheveux.

L'histoire est celle de Benjamin Mallausène, l'ainé d'une famille où la mère disparait à tout bout de champ, où les enfants n'ont pas de père et vivent seuls avec cet ainé qui les surveille de son deux pièces en haut. Benjamin travaille dans un grand supermarché, il sert de tête à claque à son boss au service réclamation, puis de bouc émissaire après l'explosion de bombes dans le magasin. Ben aime séduire les jolies pickpockets dans les rayons qu'il surnomme Tante Julia. Il renverse la tante Julia dans son deux pièces à côté de son chien Julius et la scène x se termine en orgie devant les gosses (frères et soeurs) qui mâtent la scène. Au milieu de cette orgie hallucinante, des jurons en latin viennent pimenter la scène. Oui ce passage m'a semblé terriblement surréaliste (et on me dit qu'Au bonheur des ogres est lu à l'école, suis-je la seule à être choquée?)



La suite est tout autant loufoque et déjantée à souhait. Avec un vocabulaire pas évident à suivre et une histoire qui m'a semblée quelque peu sans queue ni tête. Je me demande alors si un Grimaldi ne me réussirait pas encore mieux qu'un Pennac.



J'abandonne donc Au bonheur des ogres, La fée carabine était peut-être plus accessible et dans mes cordes, je n'en saurai rien car j'en resterai là. C'est dommage, je me faisais une autre idée de cet auteur... Pennac...



Je serai donc la vingt deuxième chronique grise sur deux cent cinquante-six arc en ciel.



Et si jamais vous vous demandez quel livre m'a fait rire dans ma vie de lectrice (et de très bon coeur), je vous citerai ces quelques pépites, aveu de coccinelle:

- Le grand méchant renard (Renner);

- Les gens sont les gens (Carlier);

- Des femmes qui tombent (Desproges);

- Une femme au téléphone (Fives)

- Le serpent majuscule (Lemaitre);

- Vieux, râleur et suicidaire (Backman);

- Stupeurs et tremblements (Nothomb);

- La famille Martin (Foenkinos);

- Trente-six chandelles (Rogier);

- La police des fleurs et des arbres (Puèrtolas)

...

Et si on se donnait rendez-vous en commentaire pour agrandir cette liste de livres trop bons pour le moral? Cela fait tant de bien d'être parfois juste heureux en lisant et puis la littérature c'est aussi ce voyage-là, vers des contrées heureuses et joyeuses.

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Le cas Malaussène, tome 1 : Ils m'ont menti

Dans l’émission, la grande librairie à laquelle François Busnel avait invité Daniel Pennac lors de la sortie de ce nouveau volet de la saga Malaussène, François Busnel enviait les Français qui n’avaient pas encore lu cette série parce qu’ils avaient encore le bonheur de la découvrir ! Heureuse que je suis ! Parce qu’il reste encore deux tomes, malheureuse que je suis ! Parce que j’ai déjà avalé le premier.



Quel bonheur en effet de retrouver Benjamin, et sa génération avec une Verdun (juge Talvern) à la personnalité bien affirmée et la génération suivante (C’est Un Ange, Maracuja, Monsieur Malaussène).



Quel bonheur de retrouver cette famille aux personnages tous plus originaux les uns que les autres, avec des idées bien à eux, cette famille disparate et ô combien unie.



Ce premier tome est très prometteur ! une nouvelle notion jusque-là inexplorée et qui risque fort de transformer notre Benjamin en super bouc emissaire : les Vévés : auteurs de la vérité vraie, qui contribuent à la prospérité des éditions du Talion, et dont Malaussène doit assurer la protection, particulièrement celle d’alceste, victime d’une tentative d’assassinat.



J’ai eu parfois des difficultés à imaginer Benjamin Malaussène dans ce rôle de coordinateur des protection d’un individu, haute responsabilité pour un bouc Emissaire, Malaussène qui donne l’impression de ne faire que passer, Malaussène, le coupable parfait, Malaussène qui ne voit rien de ce qui se joue, qui tout au long du roman, est volontairement étranger à l’intrigue, laissant venir à lui l'actualité et les informations sans s'y intéresser.



J’apprécie toujours autant les dialogues auxquels il participe, plein d’esprit et de réparties, ces petits apartés intérieurs délicieux pour le lecteur.



L’intrigue est bien originale voire loufoque, et c’est sans doute une des innombrables raisons du succès de cette saga.



Daniel Pennac, lors de l’émission, se déclarait prêt à ajouter un 11ème droit imprescriptible du lecteur : le droit de s’endormir sur un livre qu’on aime. Je peux donc dire que je me suis endormie sur ce livre, dans un sentiment de bien-être et en ayant le plaisir au réveil de savoir que je pouvais encore le lire parce que je n’avais pas terminé.





J’espère que je vais à présent réussir à trouver le repos en attendant la suite !!!Et que Daniel ne nous laissera pas trop languir.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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L'oeil du loup

Oyez ! Oyez ! Ce jour, vendredi 7 avril 2023, est à marquer d'une croix blanche. Figurez-vous que le fiston a aimé, a même beaucoup aimé une lecture qu'on lui a imposée. J'ai beau trifouiller dans mes souvenirs, je crois bien que ça n'est encore jamais arrivé ! Pas à ce point-là en tout cas. Distribué lundi par la prof de français, avec pour consigne de le lire pendant les vacances, "L'œil du loup" n'aura finalement pas fait long feu. Les vacances débutent ce soir, il l'a déjà terminé...



« Dans un zoo, un enfant et un vieux loup borgne se fixent, œil dans l'œil. Toute la vie du loup défile au fond de son œil : une vie sauvage en Alaska, une espèce menacée par les hommes. L'œil de l'enfant raconte la vie d'un petit Africain qui a parcouru toute l'Afrique pour survivre et qui possède un don précieux : celui de conter des histoires qui font rire et rêver. »



Ce petit roman se découpe en quatre chapitres : La rencontre entre le loup et le garçon, le parcours du loup, celui du garçon, et pour terminer les circonstances qui emmêleront le destin de ces deux êtres qui n'étaient pas destinés à se croiser.



Car en effet, pendant que l'un et sa meute fuyaient les hommes dans le Grand Nord canadien, l'autre découvrait les Afriques, la jaune, la grise et la verte. Loin l'un de l'autre, ce sera donc dans l'Autre Monde qu'ils se feront face. Si leur vécu est bien différent, il y a tout de même un point commun : la dévastation de la faune et la flore par l'Homme. Entre peaux de loup convoitées d'un côté et déforestation de l'autre, le message est clair...



Je comprends que mon fils ait été touché par l'histoire de Loup Bleu, puis par celle d'Afrique N'Bia ensuite. Nos deux compères sont extrêmement attachants, leur parcours aux multiples souffrances (traque, froid, deuil, abandon, vie en cage, guerre, etc) n'en est pas moins empli d'amour et d'amitié, de sensibilité, de loyauté, de courage, et d'aventures également.



"L'œil du loup" est un joli conte (philosophique ?) faisant montre d'empathie et d'acceptation de l'autre, sur le partage d'expériences et de vécus riches en leçons de vie. Malheureusement je déplore la fin, si triste et désarmante à mes yeux, qui ravit pourtant le garçon puisqu'il n'est plus totalement seul : il est entouré de tous ses amis, ... tous parqués dans les enclos du jardin zoologique (et c'est ça que je trouve affreusement triste).







[N.B. : J'ai fait la bêtise de taper "peaux de loup" dans Google. Je suis écœurée...]

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Journal d'un corps

Conteur hors pair, pudique dans l'impudeur Daniel Pennac ose dire les défaillances du corps qui sont celles aussi de la psyché. L'humour et la dérision ajoutant au plaisir jubilatoire de la lecture de ce journal qui trace tous les âges de la vie. L'enfance ses peurs et ses manquements traumatiques, l'adolescence cataclysmique, la maturité et ses certitudes à géométrie variable et la défaillante vieillesse, mais aussi les bonheurs grands et petits, les véritables jouissances sont autant de sujets qui nous rappellent l'indéfectible lien entre corps et esprit. Et surtout que « Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté. »
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Journal d'un corps

"Avec le temps

Avec le temps, va, tout s'en va

On oublie le visage et l'on oublie la voix

Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien.. " (Léo Ferré).



Une relecture pour moi que ce roman de Daniel Pennac dans lequel il nous livre sans aucun interdit, sans ménagement et d'une façon si juste, le journal intime du père (qu'il a pourtant peu connu) de sa vieille amie Lison.



De son écriture, comme toujours directe et ciselée, Daniel Pennac cultive l'art et la manière de mélanger les styles, la dissonance du ton et du langage, tantôt cru, tantôt soutenu, n'enlève en rien la dimension poétique qui perdure tout au long de ce roman dont le récit est somme toute très physiologique mais seulement en apparence, car les apparences sont bien souvent trompeuses et l'auteur n'hésite pas à explorer habilement les profondeurs de la psyché humaine pour notre plus grand plaisir. Car finalement n'est-il pas vrai que le sacro-saint corps et l'esprit sont irrémédiablement reliés ?



Impossible de ne pas s'attacher à notre narrateur et auteur de ce journal qui restera anonyme jusqu'à la fin, dont nous nous approprions le corps et l'esprit aussitôt les premières pages tournées. Il va sans dire que ce corps observé à la loupe avec minutie, jour après jour durant 75 ans, c'est un peu le nôtre finalement.



Des maladies infantiles à la valse des hormones qui régissent l'adolescence, des premières défaillances physiques de ce corps devenu adulte à l'écueil infrangible de la vieillesse qui s'installe, l'auteur nous dit tout sans exception et sans jamais tomber dans l'effet de style dramatique, quelle prouesse !



Mais pour moi ce roman c'est avant tout un très bel hommage à l'enfance et de cette lecture je garderai le

souvenir certain du petit garçon âgé d'a peine dix ans qui aime à se réfugier dans l'imaginaire, orphelin de père (un père dont l'image est très présente tout au long de ce roman), qui pousse tout seul à la veille de la deuxième guerre et qui reporte tout son amour sur la cuisinière de la maison, Violette, car sa mère accablée et malheureuse est incapable de lui témoigner un tant soit peu d'affection.



Difficile d'expliquer ce que j'ai pu ressentir durant ma lecture tant mes émotions ont fait le grand huit encore une fois. J'ai ri, j'ai pleuré, sur moi, sur les êtres chers à mon cœur, qui ne sont plus, qui sont encore...

Ce roman c'est tout simplement l'éloge de la vie, du temps qui passe, de notre corps qui en est le témoin et en conserve précieusement les traces sans que nous ne puissions rien y faire !



Un très beau roman, à lire et à relire sans modération et qui sait ? C'est peut-être bien ça le secret pour parvenir à être heureux quand la vie nous joue de vilains tours : tenir un journal intime ;)





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Chagrin d'école

Après l'excellent Journal d'un corps, j'ai voulu relire Chagrin d'école qui m'avait laissé une impression mitigée. Eh bien malheureusement le constat est le même. Pennac en ancien cancre devenu brillant professeur de français n'est pas convaincant ni très passionnant. D'abord parce qu'un cancre qui lit comme lui les grands auteurs n'en est pas vraiment un. Ensuite parce que sa démonstration sur la façon de sauver les cancres peut avoir de l'intérêt pour des professeurs, encore que je le trouve un peu condescendant à leur égard, mais à mon avis pas assez pour captiver le lecteur lambda.

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Au bonheur des ogres

Très éclectique dans mes choix littéraires, je ne suis attachée à aucun genre en particulier. Pourtant, la lectrice volage que je suis est, pour ce second rendez-vous, totalement et définitivement conquise par un auteur. Daniel PENNAC. Rien que sur son nom, je sais que la balade tiendra ses promesses.



Au Bonheur des Ogres... un roman sans prétention, enlevé, plein d'humour, oeuvre d'un auteur de talent qui ne "s'écoute pas écrire".

Ni longueurs, ni lourdeurs, on est immédiatement plongés dans le coeur de l'histoire. A aucun moment je n'ai été tentée de deviner l'issue de l'intrigue tant chaque passage était en lui-même riche d'intérêt et de surprise.



Monsieur PENNAC, une fois encore, vous m'avez épatée !

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La loi du rêveur

Daniel Pennac est un malin, un manipulateur, qui sous prétexte de vous raconter ses rêves vous entraîne et vous perd dans un récit chaotique où une vache n’y reconnaitrait pas son veau!



C’est plutôt pénible, d’habitude, de s’entendre raconter des rêves auxquels vous n’avez pas participé, et pour cause. Mais là, on en redemanderait! D’ailleurs on ne sait jamais où l’on se trouve, dans le rêve ou dans la réalité, même l’auteur semble se perdre à la lisère de ces deux mondes.



Et comme de tout façon, l’art de conter est une de ses dons incontestables, on se lasse porter par le récit, quitte à attendre la fin pour y comprendre quelque chose, ou pas.



C’est aussi l’occasion d’apercevoir l’univers onirique et cinématographique de Fellini, cinéaste, apprécié de notre narrateur et qui faisait de ses rêves un matériau propice à la création de ses films. Quant aux liens évoqués avec l’auteur d’Amarcord…





Très plaisant, très court, mais très dépaysant, ce roman fait partie des textes difficiles à classer. Entre rêves et réalité.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Au bonheur des ogres

Un livre rempli de fantaisie, complètement déjanté. Le découvrir est un pur bonheur tant il est captivant. Très bon roman. Très septique au début à cause de la jaquette et de la quatrième de couverture, je m'appretre à découvrir tous les autres volumes de la saga Malaussène.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Journal d'un corps

J’abordai ce Journal d’un corps avec un enthousiasme prudent, appréhendant d’avoir à y lire, rapportées au jour le jour façon traité d’anatomie, les manifestations pas forcément ragoutantes d’un corps en (dé)route vers l’inexorable décomposition.



Erreur ma fille, grossière erreur. En fait de journal, il s’agit plutôt d’une chronique. Ou même… d’un roman. Oui, un roman ! Un roman de mec, instinctif, poétique et truculent, pudique et sans tabou, espiègle et grave, cru, élégant, empreint de dérision, rythmé par la réjouissante symphonie des phrases et la saveur des (bons) mots.



Réduire ce roman donc à la seule description d’un corps et de ses bouleversements au fil du temps ne lui rendrait pas l’hommage qu’il mérite, car ce sont l’esprit du narrateur, ses émois, ses troubles et toutes les réminiscences de sa belle existence qui s’expriment ici avant tout. Cadeau, et pas des moindres, l’humour et la prose virtuose de Pennac, redécouverts avec bonheur, confèrent à cette lecture d’authentiques moments de délectation.



Bon sang, je l’ai tellement aimé ce livre qu’en pondre ne serait-ce que l’ombre d’un pauvre commentaire m’a intimidée pendant des jours. J’arrête donc là les frais mais pour finir, juste un conseil qui n’engage que moi… Lisez ce bouquin. Point.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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