AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Daniel Woodrell (64)


Nous savons beaucoup de choses sur ceux que nous aimons... beaucoup de choses que nous refusons néanmoins de croire.
Elias Canetti
Commenter  J’apprécie          340
- J'ai toujours l'impression de posséder tout ce qui m'entoure dans le rayon d'un jet de pisse, a fait Red.
- Alors tu devrais boire plus de bière.
Commenter  J’apprécie          341
- De quoi tu rêverais si t'avais le choix ?
- Oh j'en sais rien. De toute façon ce qu'on appelle les rêves, c'est la plupart du temps des envies. Entre rêve et envie, il y a une grosse différence. Je ne sais même pas lequel des deux risque d'être exaucé en premier.
Commenter  J’apprécie          290
« Shug, tu ne connaissais pas la fille qui était assise derrière nous ?
- Sans plus, elle était dans ma classe.
- J’ai l’impression, mon petit cœur, qu’elle faisait de son mieux pour que tu la remarques.
- Je l’ai vue.
- Quand les filles s’intéressent à toi, trésor, tu devrais leur rendre la politesse.
- Les filles ne s’intéressent pas à moi. En plus, je m’en fiche.
- Elle se trémoussait comme si tu lui plaisais.
- Elle devait avoir envie de pisser et n’avait pas envie de rater une scène. »


Conversation entre Glenda et son fils Shuggie à la sortie du cinéma.
Commenter  J’apprécie          250
Le darwinisme urbain était ici à l'oeuvre, sous cette lumière lugubre, et les plus forts triomphaient, armés d'une mauvaise rage qui ne se connaissait pas de limites, tandis que les plus faibles s'enfonçaient, dans le plus grand silence.
Commenter  J’apprécie          230
Les pierres avaient sans doute été empilées par ses ancêtres directs et pendant un bon moment, elle s'efforça d'évoquer la vie des pionniers en se disant qu'une partie au moins de leur existence transparaissait encore dans la sienne.

En fermant les yeux, elle pouvait presque les invoquer, voir ses aïeux...dont tant d'os se brisaient, se cassaient et se ressoudaient mal, de sorte qu'ils claudiquaient toute leur vie durant, d'années en années, sur ces os mal réparés, jusqu'à ce qu'ils tombent morts, un certain soir, d'un truc qui faisait résonner leurs poumons d'un bruit mouillé...

Elle s'imaginait les femmes plus grandes et plus proches, avec des yeux noyés de solitude, de vilaines dents jaunes, un sourire figé, toujours plaqué à la bouche, travaillant à n'en plus pouvoir dans les champs brûlés par le soleil, les mains aussi calleuses que des épis de maïs secs, les lèvres gercées tout l'hiver durant, une robe blanche pour les noces, une noire pour les obsèques.
Commenter  J’apprécie          190
Ree...redescendit à travers un bosquet de pins, enveloppée par leur odeur caractéristique et cette ombre et ce silence qu'ils produisent.

Des pins dont les branches basses s'étalaient au-dessus de la neige fraîche formaient pour l'esprit une voûte plus solide que n'en pourraient jamais créer prie-dieu et chaires.
Commenter  J’apprécie          180
La guerre est synonyme de perte, mais la capitulation est synonyme de dévastation.
Commenter  J’apprécie          160
Je me suis abandonné un instant à l'un de mes espoirs préférés, celui d'être enterré dans une boîte de conserve. Demander aux médecins de me réduire aux dimensions de petites pépites, grosses comme des graines, pour me glisser ensuite dans une vieille boîte de conserve, celles avec le couvercle déchiqueté encore accroché au bord, et la clouer tout en haut d'un arbre pour que les oiseaux puissent se nourrir de moi puis battre des ailes, prendre leur envol, parcourir le globe et me chier sur la tête de toutes les créatures vivantes.
Commenter  J’apprécie          120
Même quand elle était en colère et parlait grossièrement, Niagra était adorable, comme un ange qui raconterait des histoires de pets.
Commenter  J’apprécie          120
— Ce que je sais, c'est qu'il y avait tous ces nègres morts à Lawrence. Je n'arrive pas à les chasser de mon esprit.
— Il y avait beaucoup de morts à Lawrence, dis-je.
— Il n'ont pas épargné un seul nègre.
— Ils ne voulaient épargner personne, Holt.
— Jake, voici ce que je pense de ces hommes : les nègres et les Hollandais sont leur cible favorite. Pourquoi est-ce qu'on était avec eux ?
— Et bien, pour arrêter les agresseurs Yankee.
— Mais on ne les a pas arrêtés.
— Non.
— Et ils t'ont tiré dessus, et ils m'ont tiré dessus.
— C'était une affaire d'hommes, répliquais-je. Les affaires d'hommes n'ont rien à voir avec la guerre.
Commenter  J’apprécie          110
...

Tout en fumant, il repensait à Alvin Rankin. Quarante-quatre, quarante-cinq ans, un pur produit de la “Poêle-à-frire”, le quartier noir historique de Saint-Bruno : intelligent et dur, et doué du rare talent de savoir avec qui il devait se montrer dur, et avec qui il fallait être le plus malin : un futur gros bonnet du parti démocrate, à la puissance électorale croissante, puisque les citoyens de la Poêle-à-Frire, plutôt que de mettre des X là où on leur enjoignait de les mettre, et de se tenir tranquilles le reste de la décennie, se mettaient de plus en plus à voter.

...

J’ai quand même un peu de mal avec ces phrases proustiennes qui reviennent presqu’à chaque page.
Je ne suis plus tout jeune.
Commenter  J’apprécie          104
La chance est une divinité, mais mieux vaut s’abstenir de miser sur elle, car elle est capable de vous déserter plus rapidement qu’un Français.
Commenter  J’apprécie          90
- C'est justement pour ça que je me sens si mal depuis ... il m'a regardée droit dans les yeux, mais il a fait celui qui ne me connaissait pas, ne m'avait jamais vu de sa vie. Ils sont sortis en groupe et je suis restée plantée sur le seuil, dans le chemin, et il m'a frôlée sans même me faire un signe de tête. Ces types mijotaient un truc moche. Il se passait quelque chose de pas normal et, depuis, je n'ai pas arrêté de tourner et de retourner cette histoire dans ma tête, pour finale¬ment comprendre pourquoi il n'avait même pas fait signe de me voir. Il m'ignorait pour me protéger, tu comprends ? C'est à ça que j'ai vu que ton papa m'aimait. Parce qu'il avait regardé ailleurs.
Commenter  J’apprécie          80
Malgré son nez amputé et sa vie de labeur, la mère était accusée de profiter des moments où Cecil dormait pour coucher avec des inconnus, au bord de la rivière probablement, car à force de cogiter sous la véranda il avait fini par se convaincre que la jolie petite Ruby {sa fille} devait être le fruit d’une fornication à laquelle il n’avait pas pris part. Physiquement, elle ne ressemblait ni à Cecil {le père} ni à aucun membre connu de sa famille, ce qui faisait d’elle une simple bouche à nourrir, un derrière à botter, un jeune corps sans lien de parenté dont il lui arrivait de palper longuement la croupe et les tétons naissants jusqu’à ce que son souffle devienne si pesant qu’il était obligé de s’allonger auprès de la catin, sa mère, pour en tirer un piètre soulagement.
Commenter  J’apprécie          80
Notre maison avait l'air d'avoir été coloriée avec des crayons de couleur géants par un gosse aux mains malhabiles, qui aurait adoré les bariolages mais s'en serait rapidement désintéressé. Moi, en l'occurrence...
Commenter  J’apprécie          80
Mémé disait que m’man pouvait dire « Salut, tout le monde ! » de façon si lascive, qu’on se sentait obligé d’aller se laver les oreilles tout de suite après, pour revenir ensuite l’écouter une seconde fois.
Commenter  J’apprécie          70
Les Ozark regorgent de plantations de cannabis. Un article du West Table Scroll avait affirmé que, dans la région, un revenu moyen de douze mille dollars par an représentait un montant pour une famille de quatre personnes. Avec de telles données économiques, qui constituaient en fait un vibrant encouragement, toutes sortes de jeunes et de montagnards s'étaient mis semer ces graines magiques qui rapportaient au minimum mille dollars le pied, une fois mûr. C'est un délit mais c'est aussi une tradition et un acte de simple bon sens.
Commenter  J’apprécie          70
- De quoi tu rêverais si t'avais le choix ?

- Oh j'en sais rien. De toute façon ce qu'on appelle les rêves, c'est la plupart du temps des envies. Entre rêve et envie, il y a une grosse différence. Je ne sais même pas lequel des deux risque d'être exaucé en premier.
Commenter  J’apprécie          60
Devant le nombre de jeunes morts ou défigurés, dans une ville qui comptait à peine quatre mille habitants, une clameur d'indignation désespérée s'éleva, appelant à la justice.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Daniel Woodrell (419)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
157 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}