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Citations de Danièle Laufer (62)


La fin d'une vie professionnelle, avant d'être un renouveau, c'est aussi le retour du refoulé. Quand les bouchons sautent, les paravents derrière lesquels on a pu se "planquer" pendant plus de cent soixante trimestres tombent. Il n'y a plus de masque social qui tienne. On se retrouve tout nu au milieu des cotillons. La fête est finie. Les lauriers sont coupés. (p. 24)
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Pendant des mois, j’ai enduré les silences soudains quand j’entrais dans notre espace commun, les soupirs exaspérés quand je tapais sur mon clavier, les regards sous-entendus… Et les accusations de parano dans la foulée.
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L’invisibilité sociale est une forme subtile d’humiliation. On ne regarde, on ne voit que ceux auxquels on accorde une valeur.
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Je suis habituée à vivre en état de choc au boulot. Et à n'en rien donner à voir. Je surveille constamment mes paroles et mes attitudes.
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J'avais l'impression de m'effondrer, comme un immeuble bourré d'explosifs qui retombe sur lui-même dans une avalanche de parpaings. Les dents serrées, ne surtout rien donner à voir.
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Il y a une profonde injustice et une grande brutalité à rendre les individus responsables des problèmes qui relèvent du collectif. Il devrait y avoir une obligation de réciprocité dans l'entreprise.
Vous mettez vos compétences et votre énergie au service de votre employeur, en échange il doit vous permettre d'effectuer votre travail dans les meilleures conditions possible.
Nous avons toutes et tous des vies privées à mener. Des ressources et des fragilités personnelles.
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A ce stade, je pense que ce qui m'a fracassé le cœur, c'est que je n'ai pas su me protéger de la brutalité et des injonctions paradoxales d'un monde du travail qui demande tout et son contraire et nous fait parfois perdre notre humanité en mobilisant pour notre survie ce qu'il y a de plus laid en nous, ce qui est le plus loin de ce que nous croyons ou voudrions être.
Un monde qui nous plonge dans un chagrin dont nous ne pouvons pas parler, car nous sommes tenus de le supporter et de le vivre de façon "positive", puisque telle est l'injonction de notre époque. Or, je suis malheureuse dans l'entreprise qui m'emploie, même si j'ai la chance de faire un travail qui me passionne, parce qu'on me demande de me conformer à des attentes qui ne correspondent pas à ce que je suis.
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A une époque qui prône le bonheur, le jeunisme, la réussite et le pouvoir de la volonté, l'ouverture d'esprit et la joie de vivre qu'émanent de ces "jeunes" retraités au bout de quelques mois sont pour moi un plaisir et un réconfort. Les entendre disserter sur leurs projets, leurs coups de coeur, leurs découvertes, leurs passions quand ils ont enfin trouvé ce qui leur donne envie et les fait vibrer montre à quel point le travail, même quand on l'aime, peut parfois détourner les individus de leurs aspirations. Sortis des obligations de performance et de rentabilité auxquelles ils ont souscrit pendant quarante ans, ils peuvent enfin prendre le temps d'emprunter des chemins de travers pour chercher à mettre du sens et de l'essentiel dans leur existence. (p. 135)
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La mère suffisamment bonne, qualificatif qui devrait définitivement remplacer celui de parfaite, est une mère qui a confiance : en elle -même et en son enfant, quel que soit son âge, et qui l'accompagne sans se fustiger ni s'accuser, elle, de toutes les imperfections.

P.142
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Aujourd'hui, les mères sont presque interdites d'émotion quand ils quittent le nid. Si d'aventure elles expriment un peu de tristesse ou de nostalgie, elles s'entendent dire : "Eh bien quoi, c'est normal, c'est l'âge, tu ne vas pas en faire un plat", ce qui les condamne au silence. Sauf que, tout de même, après dix-huit, vingt ou vingt-cinq ans de " vie commune", on peut avoir un coup de blues; cela ne signifie pas que l'on voudrait les garder pour soi mais qu'une page se tourne. Le métier de mère, et de parent plus généralement, consiste à tout faire pour apprendre aux enfants à nous quitter. On le sait, et c'est très bien comme ça et on se réjouit généralement de les voir grandir. Il n'est cependant pas interdit d'être en proie, de temps à autre, à un accès de spleen.

P.33
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On se dédouble, on dépersonnalise, on perd le contact avec soi-même et on s’épuise. Ce n’est pas un choix, mais une stratégie de survie inconsciente.
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Le message envoyé aujourd'hui aux mères par la publicité est clair : "Offrez à vos enfants ce qu'il y a de meilleur car ils le méritent ". Le message subliminal est tout aussi clair : " Si vous ne le faites pas, vous êtes une mauvaise mère. " Cette idéologie de consommation accroît la culpabilité maternelle.

P.65
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La fin d'une vie professionnelle, on l'imagine comme un nirvana. Finis le réveil qui sonne et les contraintes, enfin du temps pour soi, pour lire, écrire, se divertir, créer, voyager, se promener, aimer. Satisfaire enfin ses aspirations les plus profondes. S'engager dans le bénévolat, militer, se mettre à la peinture, à la photo, à la guitare. Ou buller.
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Au moment où on leur enlève leur carte de visite professionnelle, leur statut et leur utilité sociale, beaucoup d'hommes et de femmes ont le vertige. On ne peut pas échapper au questionnement. Comment se présenter ? Que faire désormais de ses journées ? Quelle communauté intégrer ? Quelles relations conserver avec les compagnons de route que l'on a côtoyés tous les jours pendant de longues années ? (p. 94)
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En revanche, ils ont besoin de cohérence et sont déstabilisés quand on exprime quelque chose avec lequel on n'est pas en accord ou que l'on ne ressent pas, de crainte de leur faire du mal. Parce que l'enfant sait s'adapter et se protéger, il vaut parfois mieux être cohérent avec nos défauts de parents qu'adopter une attitude qui n'est pas vraiment la nôtre.

PP. 78-79
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Quand les enfants osaient poser des questions, celles-ci restaient parfois sans réponses. Quand la réponse n’était pas encore plus effrayante que la question.
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Pas facile de passer le cap de la retraite en duo. En général, on n'est pas synchrone. Le premier qui arrête de travailler vit une expérience incommunicable , qui rejaillit sur la relation. Dans ce moment creux de l'existence, il est tentant de projeter sur l'autre ce qui va mal dans sa propre vie. (p. 170)
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La maternité ne s'apprend pas dans les livres. C'est une expérience singulière qui s'invente au fur et à mesure du développement de l'enfant : elle n'est jamais tout à fait la même pour un premier et pour un second, jamais tout à fait semblable d'une mère à une autre. C'est pourquoi il ne peut y avoir un modèle de mère, valable pour toutes. La seule vérité, c'est qu'il y a autant de mères qu'il y a d'enfants et que la meilleur possible aux yeux de l'enfant, c'est la sienne.

P.140
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Projeter des désirs sur son enfant ne pourrait s'avérer nuisible que si on l'empêchait de faire ce dont il a envie ou si l'on imaginait qu'il n'y a qu'une seule voie possible pour réaliser nos désirs. Mais le pire de tout serait sûrement de n'avoir aucune attente, aucun désir par rapport à un enfant puisque cela reviendrait à être parfaitement indifférent à son égard.

P.38
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Le mot « retraite » est insupportable. Il est insupportable parce qu’on n’est pas en retrait. C’est comme si on tirait un trait » (p. 88) »
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