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EAN : 9781020900617
Les liens qui libèrent (18/09/2013)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Chaque année, plusieurs centaines de milliers personnes quittent le monde du travail sans savoir ce qui les attend. Heureux de cette liberté retrouvée, ils tombent parfois de haut.

Danièle Laufer, auteur et journaliste spécialisée des questions de psychologie et de société, a rencontré des dizaines de jeunes retraités issus de milieux sociaux différents et lui ont confié leurs joies, leurs espoirs et leurs désarrois.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un emprunt à ma médiathèque… par curiosité, me trouvant dans ce même SAS particulier, cette année de transition et de « reconstruction »qu'est la première année de retraite. L'auteur, journaliste, et spécialiste depuis plus de 30 ans, de questions de psychologie et de société, a rencontré des dizaines de jeunes retraités, issus de tous les milieux sociaux, qui se confient sur cette période qui peut être tout à la fois : Libération, euphorie, soulagement comme sentiment de panique et d'angoisse sur « Comment organiser cette nouvelle tranche de vie » hors cadre, et soutien d'une vie collective, d'une raison et statut sociaux…qui justifie notre place dans la société , et ce n'est pas rien de quitter tout cela !

L'auteure nous fait rencontrer, croiser des personnalités, hommes-femmes très différents, aux métiers les plus différents ; certains pleinement choisis et faisant comme une seconde peau aux personnes et les autres, n'ayant pas eu cette chance, finalement impatients d'être libérés du monde du travail. Cette enquête nous propose à travers ces récits de vie une double réflexion : ce temps de « la retraite » à préparer, construire, inventer… et seconde grande question : la place que le travail occupe dans nos vies respectives ! Ce qu'il a signifié pour nous : central, omniprésent, captivant… ou est-ce qu'il ne fut qu'un « moyen de gagner sa vie « ?

Je n'ai rien appris de fort nouveau, ayant souvent réfléchi ces dernières années à ce passage à la fois heureux et douloureux de « la mise à la retraite », si on ne l'a pas suffisamment anticipée…
Le plaisir de lire, découvrir des hommes, des femmes faisant de leur mieux pour assumer ce « grand chamboulement » de vie…qui doit être RENAISSANCE, Liberté de réaliser des projets que l'on n'a pas pu mener à bien, faute de temps !

Je me permets une parenthèse avec une anecdote lointaine vécue personnellement. Cet « incident marquant » date du tout début des années 1980, alors que je faisais mes premières armes de Libraire, je me trouvais sur le quai du métro, et me rendais à mon travail, je croise un homme d'un certain âge, d'une fort belle prestance, attaché-case…costume trois-pièces très élégant, l'image d'un cadre sur-actif, se rendant à ses abondantes responsabilités.. Ce dernier m'aborde de la façon la plus déstabilisante qui soit ! Cet homme, au demeurant enviable… m'avoue qu'il est désorienté, perdu ; C'était sa toute première journée de retraite… et il n'avait pu s'empêcher de faire les mêmes gestes qui avaient été ceux de tant d'années de responsabilités professionnelles …Il n'avait pu réfréner son besoin de se rendre à son travail, se retrouvant sur le quai du métro…bêtement, comme un automate. Il devait se rendre à l'évidence : on ne l'attendait plus ; il devait faire demi-tour et rentrer chez lui, dans sa nouvelle vie de « retraité » qu'il n'avait pas préparé et vu venir !! Cette image pathétique et poignante ne m'a jamais quittée, espérant que je ne me laisserai pas surprendre aussi violemment !

Je reprends une phrase de cette enquête, parfaitement en accord avec la panique de cet homme, qui se retrouvait, comme dénudé de tout ce qui faisait « son existence » : « le mot « retraite » est insupportable. Il est insupportable parce qu'on n'est pas en retrait. C'est comme si on tirait un trait » (p. 88) »

Une lecture qui nous met face aux questions existentielles universelles : l'approche de la vieillesse, la peur de la mort de nos proches, la troisième période de la vie ( après la jeunesse, la vie adulte avec la carrière, la construction ou non d'une famille)offrant un espace géant de LIBERTE, de temps disponible, à inventer, à construire au plus près de « ses rêves » et comme l'exprime fort justement Danièle Laufer, La liberté, ce n'est pas si simple que cela , finalement!!?

« Au moment où on leur enlève leur carte de visite professionnelle, leur statut et leur utilité sociale, beaucoup d'hommes et de femmes ont le vertige. On ne peut pas échapper au questionnement. Comment se présenter ? Que faire désormais de ses journées ? Quelle communauté intégrer ? Quelles relations conserver avec les compagnons de route que l'on a côtoyés tous les jours pendant de longues années ? (p. 94)”

Bien que les personnes aient préparé ce temps de “leur retraite”, cette fameuse première année comporte sa part de flottement et d'adaptation .
“Ceux qui refusent le statut de retraité ont intériorisé les stéréotypes. Ils ne veulent pas être au rencart de la société. Ils ont besoin de temps pour décompresser et trouver des raisons de vivre qui ne soient pas de simples passe-temps. Ils traversent forcément un moment de désarroi; comme s'ils se retrouvaient désormais au chômage à perpétuité. (...) Vivre libre n'est pas aussi facile qu'on l'imagine.” (p. 115)

Il est aisé à comprendre que les individus qui n'ont pas tout investi dans leur univers professionnel, possédant des passions, des centres d'intérêts parallèles, se sentiront moins désorientés… Je bénis la chance…d'avoir premièrement exercé la majeure partie de ma carrière le métier que j'avais choisi ; celui de Libraire… Les boulimies de la culture, du Savoir, des Livres , de l'Ecriture sont des domaines merveilleusement « infinis »…où de multiples ouvertures se déployent… La seconde chance en ce début d'année ,complètement imprévue fut de prendre ma retraite en même temps que mon meilleur ami ; Sur-actifs, tous les deux, les discussions et partages sur cette période charnière nous ont aidé à clarifier ce que nous voulions profondément, et surtout ce que nous souhaitions éviter à tout prix : l'immobilisme, le repli, l'inactivité…Rester dans les projets, l'envie de faire… une dynamique de Vie à conserver intacte !

En plus du temps plus abondant de partages avec les amis aux quatre coins de l'hexagone, il y a nos « violons d'Ingres » , expression bien choisie, puisque cet ami est un musicien confirmé, qui va pouvoir se consacrer plus librement à la musique, aux concerts à organiser avec d'autres amis de longue date , musiciens… de mon côté, reprendre différents projets d'Ecriture, restés inachevés, faute de temps…

L'auteur pointe aussi diverses difficultés qui peuvent jalonner ce passage à la retraite : la vie de couple, trouver un équilibre avec son conjoint où subitement, on est ensemble 24h sur 24 ; les inégalités sur les moyens financiers de chacun, pouvant freiner les projets de voyage ou autres…

Restent … l'envie de faire, de se projeter , de partager, de retrouver l'Essentiel, et surtout oeuvrer pour nourrir encore et encore les liens sociaux, éviter à tout prix de se « désocialiser ». Si je n'ai guère appris de nouveau dans cette enquête, elle a eu le grand mérite de m'aider à clarifier cette période de transition, ambivalente… qui reste pour chacun, délicate à vivre. MERCI donc à l'auteur pour ce travail d'enquête des plus « éclairants » et positifs…

"A une époque qui prône le bonheur, le jeunisme, la réussite et le pouvoir de la volonté, l'ouverture d'esprit et la joie de vivre qu'émanent de ces "jeunes" retraités au bout de quelques mois sont pour moi un plaisir et un réconfort. Les entendre disserter sur leurs projets, leurs coups de coeur, leurs découvertes, leurs passions quand ils ont enfin trouvé ce qui leur donne envie et les fait vibrer montre à quel point le travail, même quand on l'aime, peut parfois détourner les individus de leurs aspirations. Sortis des obligations de performance et de rentabilité auxquelles ils ont souscrit pendant quarante ans, ils peuvent enfin prendre le temps d'emprunter des chemins de travers pour chercher à mettre du sens et de l'essentiel dans leur existence." (p. 135)
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Je cherchais un livre sur la retraite sans avoir un recueil un peu bateau de ce qu'il faut ou non faire arrive à cette étape de ma vie. le livre est le résultat dune enquête faite sur différents profils de nouveaux retraités. Bien sûr j'y ai trouvé les principales réactions voire pathologies de quelques retraités mais j'aurais souhaité des histoires plus complètes, plus romancées. Si ce devait être une enquête, j'aurais attendu que soient évoqués d'autres catégories que quelques nantis de carrières intellectuelles et non manuelles . L'avantage est que cette lecture fût très rapide.
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Un livre qui nous nombre témoignage sur cette année particulière qui est celle de la cessation du travail, lors du passage à la retraite. Utile pour nombre de jeunes retraités et de retraités en devenir.
Bien sûr, il n'y a pas de recette, si ce n'est peut être celle d'anticiper et de se projeter un peu dans l'avenir.
Le titre, très bien trouvé à mon sens, évoque bien le contenu de l'ouvrage: la possibilité d'un retour à la vie après le passage par le feu!
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
A une époque qui prône le bonheur, le jeunisme, la réussite et le pouvoir de la volonté, l'ouverture d'esprit et la joie de vivre qu'émanent de ces "jeunes" retraités au bout de quelques mois sont pour moi un plaisir et un réconfort. Les entendre disserter sur leurs projets, leurs coups de coeur, leurs découvertes, leurs passions quand ils ont enfin trouvé ce qui leur donne envie et les fait vibrer montre à quel point le travail, même quand on l'aime, peut parfois détourner les individus de leurs aspirations. Sortis des obligations de performance et de rentabilité auxquelles ils ont souscrit pendant quarante ans, ils peuvent enfin prendre le temps d'emprunter des chemins de travers pour chercher à mettre du sens et de l'essentiel dans leur existence. (p. 135)
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La fin d'une vie professionnelle, avant d'être un renouveau, c'est aussi le retour du refoulé. Quand les bouchons sautent, les paravents derrière lesquels on a pu se "planquer" pendant plus de cent soixante trimestres tombent. Il n'y a plus de masque social qui tienne. On se retrouve tout nu au milieu des cotillons. La fête est finie. Les lauriers sont coupés. (p. 24)
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Au moment où on leur enlève leur carte de visite professionnelle, leur statut et leur utilité sociale, beaucoup d'hommes et de femmes ont le vertige. On ne peut pas échapper au questionnement. Comment se présenter ? Que faire désormais de ses journées ? Quelle communauté intégrer ? Quelles relations conserver avec les compagnons de route que l'on a côtoyés tous les jours pendant de longues années ? (p. 94)
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La fin d'une vie professionnelle, on l'imagine comme un nirvana. Finis le réveil qui sonne et les contraintes, enfin du temps pour soi, pour lire, écrire, se divertir, créer, voyager, se promener, aimer. Satisfaire enfin ses aspirations les plus profondes. S'engager dans le bénévolat, militer, se mettre à la peinture, à la photo, à la guitare. Ou buller.
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La fin d’une vie professionnelle, on l’imagine
comme un nirvana. Finis le réveil qui sonne et les
contraintes, enfin du temps pour soi, pour lire,
écrire, se divertir, créer, voyager, se promener, aimer.
Satisfaire enfin ses aspirations les plus profondes.
S’engager dans le bénévolat, militer, se mettre à la
peinture, à la photo, à la guitare. Ou buller.
Sauf que rien ne se passe jamais comme on l’avait
imaginé.
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