Après
Skellig,
le jeu de la mort et autres romans puissants,
David Almond poursuit son oeuvre ancrée tout à la fois dans un réalisme social proche de celui qui fait le succès d'un certain cinéma britannique contemporain, et dans une forme de fantastique qui nous place sur le fil entre réel et irréel. Ici, le lien entre ces deux univers est Davie, fils d'une famille modeste, enfant de coeur dans un petit village sinistre et pieux. Lui et son copain Gordie sont intrigués par un nouveau venu, Stephen Rose, orphelin sorti de son séminaire pour venir vivre chez Mary la Folle. Stephen a le don extraordinaire de modeler dans la
glaise des figures dotées de vie et c'est ainsi qu'il entraîne Davie, de plus en plus fasciné, dans un univers de dévotion, de messes noires, d'influence maléfique … Davie, et le lecteur avec lui, ne sait plus très bien où situer la frontière entre réel, foi et folie.
Cette sensation indéfinissable d'avoir traversé un épisode troublant et de ne plus savoir à quoi s'en tenir réserve
Glaise à des lecteurs aguerris, capables d'affronter un texte brillant, envoûtant et parfois dérangeant.