Citations de David Dufresne (96)
« Je crois que les rêves sont un petit peu terminés à 20 ans et qu’on passe sa vie ou à y renoncer, ou à se battre pour leur réalisation. Voilà à quoi je crois. »
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des Trois Faisans
On leur montrait not’cul et nos bonnes manières En leur chantant
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bêtes
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient…
Les Bourgeois
« Ne me quitte pas, c’est un hymne à la lâcheté. À la lâcheté des hommes. C’est jusqu’où un homme peut s’humilier. Je sais qu’évidemment ça peut faire plaisir aux femmes qui en déduisent, assez rapidement semble-t-il, que c’est une chanson d’amour. Et ça les réconforte ; et je comprends bien ça… »
(« Vivre en compagnie de certaines femmes est l’acte le plus paresseux et c’est un acte de vampire plus souvent. On s’en remet doucement à l’amour d’une dame et puis, quand on a fait le tour de cet amour, on s’en va. Si c’est ça être normal et généreux… »)
Je ferai un domaine Où l’amour sera roi
Où l’amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Chauffe ! Chauffe !
T’as plus aimé Vesoul
Et on a quitté Vesoul
Chauffe Marcel !
Vesoul
On n’oublie rien de rien
On n’oublie rien du tout
On n’oublie rien de rien
On s’habitue, c’est tout
Et la sous-préfecture
Fête la sous-préfète
Sous le lustre à facettes
Il pleure des orangeades
Et des champagnes tièdes
Et les propos glacés
Je suis un soir d’été
Brel, son costume, sa cravate de travers, son visage noyé, sa gestuelle de boxeur domptant la scène, et surtout Brel noir et blanc, Brel pénombre et lumière grise, Brel clopeur, Brel charmeur, Brel enchanteur, Brel pleureur, hurleur, rieur, en sueur, c’était lui.
L’Ivrogne (Je chante et je suis gai / Mais j’ai mal d’être moi)
Adieu ma femme, je t’aimais bien, tu sais
Mais je prends l’train pour le Bon Dieu
Je prends le train qu’est avant le tien
Mais on prend tous le train qu’on peut
Adieu ma femme, je vais mourir
Le Moribond
La mort m’attend comme une princesse
À l’enterrement de ma jeunesse
Pour mieux pleurer le temps qui passe
La Mort
Finalement finalement / Il nous fallut bien du talent / Pour être vieux sans être adultes.
1978. Giscard, la crise, Coluche et le chômage de masse pour horizon définitif. Et en bas de l’immeuble : un buisson pour éviter l’école ; et des parkings pour jouer aux gendarmes et à Mesrine.
La ville s’endormait
Et j’en oublie le nom
Sur le fleuve en amont
Un coin de ciel brûlait
La ville s’endormait
Et j’en oublie le nom
La ville s’endormait
Face à moi, un petit camion vert semblait se débattre de la noyade, sur la place. En regardant bien, il y était littéralement amarré. Des cales à ses roues assuraient qu’aucune tempête ne le sortirait de là.