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Citations de David Foster Wallace (206)


Je me fais du souci pour les jeunes d'aujourd'hui. ils devraient boire des bières, regarder des films, aller voler les culottes des filles, perdre leur virginité, et se trémousser sur de la musique suggestive, et pas écrire des histoires longues, tristes et tarabiscotées.
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C'était un garçon qui avait un rapport intime et étrange à ce qui l'entourait, un garçon silencieux aux yeux sombres qui, dés qu'il fut autonome en pensées et en actes, devint le miroir déformant du monde. Pour moi, Vance était un reflet. Il ferait la pluie et du beau temps dans son monde d'enfant.
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C'est l'histoire de deux jeunes poissons qui nagent et croisent le chemin d'un poisson plus âgé qui leur fait signe de la tête et leur dit "Salut, les garçons. L'eau est bonne?" Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l'un regarde l'autre et fait, "Tu sais ce que c'est, toi, l'eau?"
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Nous aimons croire que c'est notre génération qui a accompli la révolution sexuelle. Pardonnez mon langage, mais c'est de la connerie. Ce sont ces femmes, celles qui sont vieilles aujourd'hui, qui ont tout inventé. Tout ce dont nous nous gargarisons. Ces femmes qui sont en maison de retraite ont été les premières Américaines à porter les cheveux courts. Les premières à boire. A fumer. A danser en public. Et à voter, avons-nous vraiment besoin de le rappeler? A gagner de l'argent. A devenir des entités économiques. Ces femmes en chaise roulante avec leurs couvertures sur les genoux, elles ont été des pionnières.
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Vous n'avez que ce mot à la bouche : liberté ! Pour votre pays muré. Toujours à crier 'Liberté ! Liberté !' comme si le sens de ce mot était évident pour tout le monde. Mais je vais vous dire, ce n'est pas aussi simple que ça. Pour vous, être libre, c'est être libéré de, mais personne n'explique à vos précieux individus états-uniens ce qu'ils doivent faire. Vous ne connaissez que cette signification : être libéré de la contrainte, de la peine. Mais être libre de, et non pas seulement libéré de, hein, qu'est ce que vous dites de ça ? Les contraintes ne viennent pas toutes de l'extérieur. Vous faites semblant de ne pas comprendre. La liberté de faire. Comment choisir librement si le choix se limite à des gourmandises infantiles, si vous n'avez pas de père aimant pour vous guider, vous informer, vous apprendre à choisir ? Il n'y a pas de liberté de choix si on n'a pas appris à choisir.
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TINE : Il est hors de question qu'un terme humanitaire déprimant comme "réfugié" soit employé ici. Je ne saurais trop insister là-dessus. Reproprié : oui. Sacrifié sur l'autel du renouveau de la nation : tout à fait. Des héros, une nouvelle race de pionniers dans une ère nouvelle, partant à la conquête d'un territoire américain déjà conquis mais non souillé : bien sûr.

SEC. PRESSE : Neil, à la direction de la Com., a épluché la documentation. Apparemment, le terme "réfugié" peut être contesté si... je cite directement son mémo :
a) si aucun chariot de fortune contenant des biens mobiliers n'est tracté par des bovins à cornes incurvées,
b) si le nombre d'enfants de moins de six ans nus (a), hurlants (b) ou les deux (c) est inférieur à 20% du nombre total d'enfants de moins de six ans en transit.
Il est vrai que Neil s'appuie sur le Guide totalitaire de la propagande à poigne de Pol et Diang mais, à la Com, ils pensent que ça peut se régler sans difficulté.

TINE : Les équipes de Marty et Jones ont bossé jour et nuit sur des stratégies pour parer à toute forme visible de réfugisme.

SEC. PRESSE : Tout bovin à cornes incurvées sera abattu à vue. Les meilleures agents de l'organisation de Rod se sont postés à des endroits stratégiques dans des camions rutilants pour distribuer des vêtements d'enfants de la ligne "Winnie l'Ourson" fournis gracieusement par Sears, afin d'éradiquer la nudité à la source.
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La morale de cette histoire est tout simplement que les réalités les plus évidentes, les plus omniprésentes et les plus importantes, sont souvent les plus difficiles à voir et à exprimer.
Dit comme ça, ce n'est qu'une banale platitude - mais il n'empêche que, dans les tranchées d'une vie d'adulte, les banales platitudes peuvent revêtir des enjeux de vie ou de mort.
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« Mais c'est de la merde.
— Et en même temps c'est de l'art. Des œuvres d'art sublimes. C'est extraordinaire au sens propre du terme.
— Non, c'est de la merde au sens propre du terme, c'est tout ce que c'est au sens propre du terme. »
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Passé la porte du bâtiment des Arts puis le préau, j'arrive dans une cour, la cour, où des garçons aux poignets fluides jouent au frisbee, pieds nus et en vêtements larges sous le couvert des feuillages, courent comme des chevreuils et renvoient chaque fois le disque de plastique. Nous, les dinosaures, nous jouions à un jeu similaire avec des plateaux subtilisés à la cantine, des plateaux en métal à cette époque avec des bords à vous couper des phalanges qui nous obligeaient, si je me souviens bien, à attraper les plateaux en plein vol avec le pouce et les doigts en pinces... On jouait, on saignait.
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Une Histoire Ultra-Condensée de l'Ère Postindustrielle

Quelqu'un a fait les présentations, il a fait un trait d'esprit, dans l'espoir qu'on l'aimerait. Elle a ri extrêmement fort, dans l'espoir qu'on l'aimerait. Chacun est rentré seul chez soi, regardant la route droit devant, le visage contracté exactement de la même manière.
L'homme qui les avait présentés ne les aimait guère ni l'un ni l'autre, même s'il faisait comme si, soucieux qu'il était de ménager des relations cordiales en toutes circonstances. Car enfin, sait-on jamais sait-on jamais sait-on jamais.
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— Mes jambes, je les ai perdues à l'adolescence, percutée par un train.
— Ça a dû faire vachement mal.
— Je serais tenté de répondre que vous n'imaginez pas à quel point. Mais je vois que vous savez ce qu'est la souffrance.
— T'imagines pas à quel point.
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Voici une nouvelle petite histoire didactique. C'est l'histoire de deux types assis dans un bar en plein milieu des étendues sauvages d'Alaska. L'un est croyant, l'autre est athée, et ils débattent de l'existence de Dieu avec cette intensité particulière qui s'installe aux environs de la quatrième bière. Et l'athée dit, "Ecoute, c'est pas comme si j'avais aucune raison fondée de ne pas croire en Dieu. C'est pas comme si j'avais jamais essayé tous ces trucs de prière et de Dieu. Tiens, le mois dernier, un blizzard atroce m'a éloigné du camp, je voyais rien, j'étais paumé, il faisait moins cinquante, et alors je l'ai fait, j'ai essayé : je me suis mis à genoux dans la neige et j'ai crié, "Mon Dieu, s'il y a un Dieu, je suis perdu dans le blizzard, je vais mourir si vous ne m'aidez pas!"". Et là, dans la bar, le croyant regarde l'athée, perplexe : "Alors tu dois y croie, maintenant, il dit. Après tout t'es là, bien vivant." L'athée lève les yeux au ciel comme si le croyant était un crétin : "Non mon pote, tout ce qui est passé, c'est que deux Eskimos sont passés par là et m'ont indiqué la direction du camp."
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Lang dit que les grand-mères le rendaient affreusement triste. Il dit que pour lui les grand-mères étaient des choses fondamentalement tristes, surtout les très vieilles, celles qui avaient des problèmes tristes.
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Jay : Pourquoi une histoire serait-elle plus claire que la réalité?
Lenore : Ça a l'air plus honnête, je ne sais pas pourquoi.
Jay : Honnête signifiant plus proche de la vérité?
Lenore : Ça sent le piège.
Jay : Ça sent le progrès. La vérité serait qu'il n'y a aucune différence entre une vie et une histoire? Qu'une vie ferait semblant d'avoir quelque chose de plus? Alors qu'en fait elle n'aurait rien?
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David Foster Wallace
Dans les heures les plus sombres, la définition d’une œuvre de qualité est celle qui circonscrit et ranime, au bouche-à-bouche si besoin, ce qu’il reste d’humain, de magique, de rayonnant en dépit de l’obscurité.
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Dieu semble avoir un mode de gestion laxiste dont je ne suis pas fan. Je suis très antimort. Dieu, selon toute apparence, a l'air pro-mort. Je ne vois pas comment on peut s'entendre sur cette question, lui et moi.
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… que, pour te redire ce que j’ai entendu pendant des années et des années, et que toi aussi tu as dû entendre plus d’une fois, la signification d’un objet n’est ni plus ni moins que sa fonction. Et cetera et cetera et cetera. Elle t’a fait le truc du balai ? Non ? Qu’est-ce qu’elle fait maintenant ? Non. Quand j’étais petit – je devais avoir huit ou dix ans, je ne sais plus -, elle me faisait asseoir dans la cuisine, elle attrapait un balai, elle se mettait à balayer le sol comme une furie et elle me demandait qu’elle partie était pour moi la plus élémentaire, la plus fondamentale, la brosse ou le manche. La brosse ou le manche. Et j’étais là, oppressé et hésitant, et elle passait le balai de plus en plus fort, ça me rendait nerveux et finalement je disais que je pensais que c’était la brosse, parce que si tu en as envie tu peux balayer sans le manche, juste en tenant la brosse, et alors elle me flanquait un coup qui m’éjectait de ma chaise et elle me hurlait dans l’oreille des trucs comme, « Haha, c’est parce que tu veux te servir du balai pour balayer ! C’est à cause de la fonction que tu veux donner au balai ! » Et ainsi de suite. Et que si on voulait se servir du balai pour casser une vitre, alors le manche devenait l’essence fondamentale du balai [...]
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Qu'il n'est pas nécessaire d'aimer une personne pour apprendre d'elle. Que l'isolement n'est pas fonction de solitude. Qu'il est possible d'être tellement en colère qu'on voit réellement rouge. Ce qu'est un étui pénien. Qu'il existe vraiment des voleurs - des gens qui volent ce qui vous appartient. (...) Que les alliances claniques, l’exclusion et les commérages peuvent être des formes d'évasion. Que la validité logique n'est pas une garantie de vérité. (...) Que vous éprouvez subitement le besoin irrépressible de vous défoncer avec votre Substance, si irrésistible que vous craignez de mourir si vous n’y cédez pas, mais que vous demeurez assis, les mains crispés sur vos genoux, la figure moite d’envie, voulant céder mais tenant bon, voulant tout en ne voulant pas, disons, et que si vous parvenez à dominer cette envie pendant toute la durée de la crise l’envie finira par passer, par disparaitre – du moins pour un moment. (…) Que, dans une proportion de 99%, la pensée des penseurs compulsifs a pour objet eux-mêmes ; que ces 99 % de pensée autocentrée consiste à imaginer des choses qui vont leur arriver puis à s’y préparer ; et que, bizarrement, s’ils cessent d’y penser, 100 % des choses auxquelles ils consacrent 99 % de leur pensée et de leur énergie pour les imaginer et se préparer aux contingences induites et à leurs conséquences ne sont jamais bonnes.
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Mon coloc n'était pas un sale type, pas une mauvaise personne, même s'il s'est révélé incapable de jouer plus de trois ou quatre vrais morceaux à la guitare, il les jouait en boucle, et il rationalisait son business de drogue sans vergogne pour en faire une forme de rébellion sociale et non du capitalisme pur et simple, et déjà sur le moment je savais qu'il se conformait parfaitement aux prétendus standards de l'anticonformisme de la fin des années soixante-dix, et parfois je le prenait de haut. Je l'ai peut-être un petit peu méprisé. Comme si moi j'étais sans reproches, évidemment -- mais ce genre de projection et de transfert arrogant faisait partie de l'hypocrisie nihiliste de cette période.
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Hal aime se défoncer en secret, mais son vrai secret est qu'il est plus accro au secret qu'à la défonce.
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