David Vann

Aucune pensée n'est fiable, rien qu'un témoin de l'instant présent.

On pourrait croire à un changement de registre pour l'auteur du bouleversant Sukkwan Island, qui s'attaque ici à la difficile réécriture d'un pilier de la mythologie grecque en revisitant le mythe de Médée.
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Chez Gallmeister, la nature, l'écologie tiennent une place toute particulière dans la ligne éditoriale... Ce roman ne déroge pas à la règle. Cette fable, à l'écriture assez poétique n'en est pas pour autant légère, elle soulève également une thématique assez difficile : Les secrets de famille et leur impact mais aussi la rédemption... L'écriture est fluide, le déroulé limpide et les personnages attachants comme notre héroïne, petite fille à la passion sans limite pour la faune aquatique. De fait, on espère un futur tout tracé pour elle plus rose que ne l'est son présent. Il y a cet homme aussi, ce nouvel ami dont on ne sait rien et tellement attachant et attentif à Caitlin, un nouveau

confident et puis la mère, aimante mais à bout, à bout de son travail, de sa vie de mère seule, envahie par la colère et le passé qui l'aveuglent et l'emprisonnent mais qu'on ne peut se résoudre, cependant, à détester... Nombre de thématiques sont traitées avec une certaine pudeur. a lire

Challenge Gallmeister Un texte fort et noir qui nous entraîne dans la folie d’un jeune homme. Galen est un jeune garçon qui vit seul avec sa mère, dans une ferme un peu délabrée de Californie. La vie est monotone, il y a l’heure du thé sous les noyers, puis la visite à la grand-mère qui est dans une maison de retraite et qui serait atteinte d’Alzheimer. Se joint à cette visite quotidienne, la tante de Galen et surtout sa cousine. Celle-ci est une jeune fille délurée et qui fait du « rentre dedans » à son cousin. Une description d’une famille où Galen est le seul homme. Plane le souvenir d’un grand père violent, et d’un père qui a vite disparu. Cette petite troupe va alors organisée un weekend dans la cabane de la famille, perdue en forêt. Puis cela va dégénérer au retour quand Galen et sa mère vont se retrouver seuls dans la chaleur de l’été. Une lecture éprouvante et l’auteur réussit à nous mettre mal à l’aise face au comportement de ce jeune homme. Il nous raconte sa descente aux enfers et les relations très difficiles avec sa mère et on n’a l’impression que rien ni personne ne pourront l’arrêter. Nous sommes avec lui dans sa chambre quand il tente de faire le point mais aussi avec lui quand armer d’une pelle il décide de détruire le jardin. Nous sommes en plein dans la folie de ce jeune garçon et pourtant on ressent des sentiments paradoxaux face à son comportement. Une description d’une famille et de la relation entre une mère et son fille si terrible. On se sent très mal à l’aise mais on a aussi quelques poses quand il s’installe sous un noyer pour lire des revues new age et qu’il essaie de faire du yoga. Une lecture dont on ne ressort pas indemne. « Peut être que la plupart de nos souvenirs ainsi, devenus inaccessibles mais présents, à leur manière et il en allait peut être de même avec nos existences passées. Rien que leur ombre et leur enseignement, mais plus rien de visible pour nous. Les souvenirs attendaient, se rassemblaient et manifestaient leur présence d’une autre manière ainsi chacun de nos choix avait déjà été fait pour nous, chacun de nos actions fortuites était guidée, et le soi n’était pas une illusion mais une entité qui ne pouvait jamais mourir. »

Début un peu poussif, pas désagréable, assez léger. Avec Caitlin et sa maman on est dans le creux de la vague, entre deux eaux, vie pas très reluisante, une mère un peu paumée et un futur très hypothétique. La bouée de cette enfant c'est le monde de l'aquarium et ces drôles de poissons. C'est charmant, mais quatre vingt pages pour une mise en scène, on se sent gagné par une certaine lassitude.

Pour ceux qui ont lu Sukkan Island le rythme de ces premières pages sent le faux, malgré tout notre garde s'affaisse lentement, la poésie des poissons...Catlin...on se laisse aller avec l'hippocampe feuille et le poisson grenouille à trois tâches. Et puis en dix pages l'univers s'écroule, scènes très difficiles, magistralement décrite entre la mère et la fille , violence physiologique, déchirure terrible, haine et ressentiment d'une acuité terrible, tellement vraie.

Il faut souligner la magistrale écriture de D.Vann, sa capacité à décrire les situations intimes les plus inavouables. A inscrire dans la liste de cadeaux.

Tu croyais que je lisais plus ? Ben si. J’ai juste pris un peu de temps pour moi.

Et puis, on va pas se mentir, ce roman là, j’ai aussi pris le temps de le lire, et surtout, après l’avoir lu, j’ai laissé macérer, faisander plutôt, ce qu’il m’avait fait à l’intérieur.

Il y a un type du Figaro littéraire qu’a dit : « David Vann écrit avec des gants de boxe »… Pas sûr qu’il ait bien compris le roman. Parce que David Vann, il écrit avec ses tripes, son cœur parfois, et ses larmes sans doute.

Un roman paradoxal.

Un roman qui se referme comme s’il te piégeait dans un endroit où tu vas pas pouvoir respirer, une maison, perdue dans un champs de noyers. Regarde-bien, j’ai pas écrit noyés, quoique… Tu verras.

Galen, d’abord. Il a une vingtaine d’années, et il vit seul, avec sa mère. Tu verras aussi que ça veut dire qu’il est pas vraiment tout seul. Et Galen, il est vierge. Pas le signe des astres, le signe de ceux qu’ont pas connu les filles en dedans et que ça travaille.

Galen, ça le travaille grave, et ça le rend fou. C’est normal, non ? T’en as pas connu des types comme ça ? Des types que ça rendait fou ?

Regarde autour de toi, tu vas en voir.

Dans ce roman, tu prends une baffe toutes les douze secondes, mais la transcendance que recherche Galen vient finalement apaiser la douleur, comme la caresse du vent que ceux qui brûlent en enfer espèrent sans jamais la ressentir. L’enfer, c’est le soleil de Californie, la fournaise sous laquelle se joue ce drame familial.

Parce qu’« Impurs », c’est une famille, d’abord. Une famille déchirée par l’enfance. L’enfance de la mère, celle de la tante, puis, comme un écho, la douleur qui vient résonner dans la tête de Galen.

Sans doute aussi un roman sur la folie. Celle que peut fabriquer une mère trop infantilisante, une mère qui repousse l’amour de son fils et le transforme en quelque chose qui ressemble à la haine, qui y ressemble tellement que le seul refuge de Galen devient cette envie de transcendance, cette hésitation entre les choses physiques, l’amour charnel obsédant qu’il voue à sa cousine, la nourriture qu’il absorbe et qu’il vomit, et la méditation provoquée par les mortifications physiques qu’il s’impose. Tu vas penser aux prêtres qui se flagellaient pour se rapprocher de Dieu.

Ou du Diable.

La suite, comme d'hab, sur le site, juste là :
Lien : http://leslivresdelie.org/im..

Comment fabriquer un tueur de masse

Tous les jours, aussitôt l’école terminée, Caitlin, douze ans, se rend à l’aquarium de la ville.



C’est son moment à elle. Son rituel. Là-bas, elle contemple les poissons… tout en s’abandonnant longuement à ces rêveries de petite fille. Ce monde merveilleux et paisible l’apaise. Elle voit en ce lieu, un cocon qui la protège de la dureté du monde extérieur.



Cet aquarium est pour elle une bulle dans laquelle elle peut s’échapper quelques heures. Le moyen de s’évader à sa façon… quelques instants… loin de son quotidien morose et des nombreuses angoisses qui la grignote un peu plus chaque jour.



Caitlin est une petite fille qui se sent seule.« Le pire dans l’enfance, c’est de ne pas savoir que les mauvais moments ont une fin, que le temps passe. Un instant pour un enfant plane avec une sorte d’éternité, insoutenable. » Très prise par son travail et élevant seule sa fille, sa mère n’a pas le temps de partager ces moments-là avec elle. Ni de lui accorder l’attention dont elle a tant besoin d’ailleurs, et pourtant, qu’elle mérite. Mais que peut-elle y faire ?



Alors qu’elle s’émerveille devant tant de beauté, elle fait la rencontre d’un vieux monsieur.



Caitlin sait bien qu’il ne faut pas parler aux inconnus. Pourtant, elle sympathise rapidement avec lui et se laisse même aller aux confidences. Elle ignore tout de ce vieil homme… mais ce dont elle est sûre, c’est qu’ils partagent une passion commune. L’affection pour les poissons. Et puis, il est gentil avec elle, à l’écoute, rassurant… ce dont elle avait besoin finalement…



La petite fille lui confie ses maux, mais aussi ses pensées… Une chose qu’elle ne peut partager avec sa mère… leur relation est trop fragile, trop distante…




Lien : https://www.exquimots.fr/liv..

Un constat glaçant de l'Amérique procréatrice de "tueurs de masse". Livre dérangeant qui nous fait nous poser une question fondamentale sur notre société violente et amnésique: Tous fous et aveugles ?

C'est le premier livre de David Vann que je lis et j'avoue qu'au début j'ai failli abandonner car j'étais un peu perdu dans les description de cet aquarium, des relations entre les personnages. Puis petit à petit, on est captivé par l'histoire de Caitlin, de sa relation avec le monde des poissons et de ce vieux messieur rencontré dans l'aquarium. On suit les changements bouleversants de sa vie. Et on se dit quel magnifique livre.

inqualifiable, extraordinaire lecture pleine de punch, de chemins croisés, de reflexion possible, une lente descente dans les personnages tout en les voyant s'éloigner du bord, de la raison. terrifiant et envoutant.

Son nouveau roman chemine avec précision vers une rédemption possible. Il est une grande déclaration d'amour à l'enfance qu'il ne faut jamais cesser de protéger.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..

Une fable apaisante, à l'écriture poétique.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..

ce livre m'a boulversé et comme d'habitude David Vann nous fait frissonner. Qu'a pu vivre cet auteur pour écrire et nous transmettre autant d'émotion dans ce livre mais aussi dans tous ses livres. J'ai vécu moi même l'abandon d'une mère (pas d'un père comme dans l'histoire) et en effet notre passé resurgit tout au long de notre vie à chaque instant et il faut se battre sans cesse contre les effets néfastes de ce passé pour ne pas impacter notre enfant, notre mari ... David `Vann porte ce mal être en en donnant une touche positive c'est remarquable

Lien : https://chroniqueslitteraire..

Je viens de finir le livre de David Vann.

Il s'agit, selon moi, d'un livre documentaire. Il est compliqué de porter un jugement du type "j'ai aimé" et je ne peux pas non plus affirmer ne pas avoir apprécié la lecture. D'un point de vue "littéraire" j'ai trouvé l'écriture de David Vann peu avenante, hormis le fait que le sujet est difficile à traiter, et qu'il semble exorciser une partie de sa propre histoire personnelle. Parfois confuse, j'ai dû revenir en arrière à plusieurs reprises car il y a sans cesse des allers retours dans le temps et je me suis un peu perdue dans la chronologie du récit..(je suis blonde:) !!)

Blague à part, les analyses de l'auteur, quant à la fascination exercée par les armes aux USA, le lien entre troubles mentaux et parcours de vie m'ont semblé très intéressant.

Au final, je n'ai pas envie de "noter" ce livre parce qu'il ne ressemble pas à ce que j'ai pu lire récemment.

Il s'agit de faits réels, du parallèle que fait l'auteur avec sa propre vie et cela, je ne suis pas en mesure de porter une appréciation qui sera de toutes les manières, certainement injuste et arbitraire.

En gros, ce n'est pas un livre détendant à lire en vacances, et la lecture fut d'autant plus difficile en cette période tragique après ce qui s'est passé à Nice..

Peut-on gagner un prix Medicis sans aborder quelques notions philosophiques ou psychologiques dans un roman ? Apparemment la réponse est oui. Je ne me baserai plus sur la notoriété de ce prix pour choisir mes prochaines lectures.



Ce roman est une sorte de "huis clos" sartrien vécu par un père et son fils, plutôt subi par le fils, sans approfondissement ni philosophique ni psychologique de la part de l’auteur, d'une profonde lassitude mentale, une psychanalyse abordée même pas tentée. Des histoires personnelles et intrapsychiques jamais résolues amènent à la catastrophe, autant matérielle (la situation vécue par les protagonistes) que symbolique.

Mais le lecteur d’un certain niveau intellectuel se lassera de ce livre, car il s’attendra à une moindre métaanalyse, un regard extérieur afin de rendre la lecture psychique plus intéressante.



Ou alors le but est celui de dire qu’il existe plein d’humains qui, comme Jim, ne sortiront jamais de leur bassesse? Aucun apprentissage humain n’est pressenti dès le début. Si c’est ça le but du roman, alors ce n’est pas de mon gout car c’est du déjà vu et du revu.



La situation est bien mis en scène, on pourrait trouver l'histoire intrigante et excitante par son "unicité" de décor (cependant complètement irrecevable ni croyable de la part de ces parents - autant la mère que le père). Si c’est pour écrire une historie noire, sans issues, bien savoir jouer avec les mots, alors c’est peut être réussi. Pour le reste, tout ce qui compte, ça manque de vraie profondeur... c'est du raconter pour raconter et donner le dégout de l'homme.

Je me trouvais à la librairie ; David Vann était présent pour y parler de son ouvrage Sukkwan Island et faire des dédicaces. Je ne le connaissais alors pas. Peu de temps après, je lisais Sukkwan Island. Ce roman m'a laissé un souvenir indéfinissable. Je l'ai trouvé très dur, "noir" et dérangeant ! Désolations m'a plu davantage bien qu'il soit lui aussi très sombre. David Vann trouve les mots et décrit des paysages sauvages magnifiques et en même temps nous entraîne dans le monde suffocant, douloureux d'Irène et Gary. D'un moment à l'autre, tout peut basculer et on tente de rester sur le fil, tel un équilibriste...

Une enquête romancée sur l'histoire d'un "tueur de masse" nord américain. Livre bien écrit, très documenté, qui aide à prendre de la hauteur sur ce genre de phénomène récurent aux U.S.A. Le livre est une alternative entre la vie de Steve Kazmiersack et de le jeunesse de David Vann, qui disposait également d'armes à feu chez lui. Sauf qu'il n'a jamais basculé comme Steve, dans le meurtre. Un livre glaçant. Je l'ai préféré à Sukvan Island.

Déçue par ce roman dont les seuls qualificatifs qui me viennent pour en parler sont noir, déprimant, glauque, pathétique et surtout, dérangeant... Je n'ai pas compris et surtout pas du tout adhéré au fait que l'auteur "récupère" un des personnages principaux de son précédent roman (Sukkwan Island). Ici ce personnage est plus jeune que dans Sukkwan island et j ai trouvé ça perturbant, voyeur et malsain de decouvrir sa personnalité en amont, sachant ce qu'il va devenir. Bien sûr il faut avoir lu Sukkwan island pour pouvoir suivre mon délire mais j'insiste, cela m'a beaucoup gênée et a sûrement nui à mon intérêt pour ce livre.