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Critiques de Déborah Lévy-Bertherat (40)
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Le châle de Marie Curie

Un récit émouvant, sensible, avec deux personnages très différents.

Kahina, mère de famille nombreuse, kabyle, arrive dans une chambre déjà occupée par Elsa, une jeune femme très maigre, solitaire, discrète.

Etrangeté, choc des cultures, mais les deux femmes vont apprendre à se connaître. Elsa, célibataire sans enfant, juive d'origine polonaise et ukrainienne, adore sa petite nièce Milena et dessine avec passion. Elle crée des enfants de papier. En Bretagne, elle a connu des descendants de Marie Curie. Kahina et Elsa vont penser, rêver à un vieux châle berbère ...

Ce récit nous offre un huis clos le temps d'une soirée et d'une nuit à l'hôpital. Juste avant l'opération de Kahina et Elsa, atteintes d'un cancer du sein. Un moment tragique conté avec poésie, émotion et douceur.

A découvrir.
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Les voyages de Daniel Ascher

Etudiante en archéologie, Hélène s'installe à Paris dans la chambre de bonne de son grand-oncle Daniel Roche. Elle n'est pas très proche de cet éternel enfant qui faisait la joie des plus jeunes lors des réunions de famille en racontant avec force gestes et mimiques ses voyages aux quatre coins de la planète. Ses talents de conteur, il les a aussi mis au service de Peter Ashley-Mill, le héros de La Marque noire, une série à succès de romans d'aventures pour adolescents dont il est l'auteur, sous le pseudonyme de H.R. Sanders. Mais Hélène n'a jamais réussi a dépassé le troisième chapitre du premier tome de ces livres qui ont fait frémir toute une génération. Daniel, à l'instar de son héros, voyage beaucoup, Hélène n'a donc que très peu de contacts avec lui et elle s'en félicite. Pourtant, à force de côtoyer ses fans, dont son petit-ami Guillaume est un bel exemple, ses voisins et amis, elle finit par s'intéresser et aux livres et à l'homme. Elle découvre ainsi que derrière Daniel Roche se cache Daniel Ascher, un petit garçon juif qui a fui l'Occupation et les rafles pour trouver refuge en Auvergne chez ses arrière-grands-parents. Intriguée, Hélène part sur les traces de son grand-oncle, à la recherche de ce qu'il fut et aussi de ce qu'elle est.





En même pas 200 pages, dans un roman qui ne paie pas de mine, un premier roman qui plus est, Déborah LEVY-BERTHERAT réussit avec beaucoup de douceur et de pudeur à évoquer des sujets graves sans tomber dans les clichés ou le pathos. On y suit une jeune fille sérieuse, à peine sortie de l'adolescence, et qui en garde encore les préjugés et les jugements à l'emporte-pièce, qui au fil d'une enquête au coeur des non-dits familiaux, va mûrir et se révéler à elle-même. Face à Hélène la pondérée, le fantasque Daniel roche, alias H.R. Sanders, semble frivole et pourtant...De la rue d'Odessa à Paris jusqu'à New-York, en passant par l'Auvergne, Hélène va découvrir l'histoire d'une famille juive décimée par la guerre, d'un enfant tiraillé entre le souvenir des siens et son nouvel attachement à ceux qui l'ont recueilli, sauvé, adopté et qui n'a eu d'autre choix que de s'évader et de se raconter à travers ses romans. Car c'est dans La Marque noire qu'Hélène va trouver les cailloux semés par Daniel pour aller vers la vérité. Chez les Roche le parcours de Daniel n'est pas un secret, plutôt un non-dit, un épisode recouvert du voile de l'oubli; les Justes sont discrets. Mais Daniel, bien sûr, n'a pas oublié le petit Ascher, ses parents, sa soeur, la boutique de photographe qu'ils habitaient et la nostalgie de ce bonheur saccagé par les nazis n'a jamais cessé de le hanter. C'est cette histoire, intimement mêlée à la sienne, qui va faire grandir Hélène, la réconcilier avec sa part d'enfance, lui donner les ailes pour s'envoler vers l'avenir.

Un roman tendre et sensible qui révèle une auteure brillante et prometteuse. A découvrir.
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Sur la terre des vivants

🪨Chronique🪨



« Et si c’était l’affaire des femmes, de protéger et de sauver? »



Être Krankenschwester, Infirmiere, sœur des malades, c’est voir, sentir, toucher, entendre, goûter tous les maux. C’est ressentir, revoir, re-entendre, soigner, redonner goût à la vie... Alors oui, c’est bien affaire de femmes, de protéger et de sauver. Protéger et sauver la vie, la mémoire, l’honneur, les histoires, les archives, le lien. C’est affaire de femmes, d’écrire, afin de protéger et de sauver ce qui peut tomber dans le néant. C’est affaire de femmes de prendre soin et de restaurer ce qui a été abîmé. Deborah Lévy-Bertherat protège et sauve de l’oubli, l’histoire familiale. En allant chercher l’origine, elle met en lumière cet héritage du care, le lien intergénérationnel avec les femmes de sa famille, des mouvements sur des photos jaunies…

En avançant Sur la terre des vivants, mon sommeil s’est barré, des fantômes m’ont entouré, des souvenirs m’ont bousculé…En repartant dans le temps, l’Histoire est venue me conter des horreurs d’antan, de ferventes prières, les pleurs des disparus, la réalité de la haine, les blessures purulentes, l’antisémitisme, les pierres d’achoppement, les camps de concentration, la contagion, la violence, le nazisme, les souffles des mourants…Le cauchemar est revenu reprendre son espace. Ces guerres mondiales ont marqué profondément les esprits, les corps, les frontières. Les femmes traversent ces périodes avec bravoure, mais l’Histoire les oublie. Elles portent les corps, les morts, les clés, l’espoir, mais les histoires ne parlent pas d’elles, ne leur rendent pas leurs actions bienveillantes. Elles ont été sœurs, soignantes, accompagnatrices, actives, courageuses, inspirantes, et c’est à peine si on trouvera deux lignes les concernant pour se rappeler de leurs passages sur terre…

Ce texte m’a bouleversée. J’ai été touchée par ce portrait de femme libre. Irma est l’aïeule qu’on aurait aimé avoir, connaître, entendre, interroger. Elle est de celle qui ne se résigne pas, une herbe folle, une âme rebelle. L’enquête de Déborah Lévy-Bertherat est passionnante, riche et travaillée. Cette manière qu’elle a aussi, de mêler ses propres émotions aux racines de son histoire, la rende d’autant plus intéressante parce qu’elle est aller puiser loin en elle, pour recueillir la vérité de celles qui l’ont précédée, et ça sonne rudement bien, jusqu’à nous, Sur la terre des vivants…
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Les voyages de Daniel Ascher

C’est toujours intéressant un premier roman. Découvrir un nouvel auteur.

On n’a pas d’attente particulière, juste l’espoir d’être agréablement surpris, juste une grande curiosité.

Et bien là, mas curiosité ne m’a pas déçue, j’ai été complètement emballée par ce livre.



Hélène, étudiante à Paris loge dans une chambre de bonne chez son grand-oncle.

Enfant, elle n’aimait pas tellement cet homme qui par contre ravissait tous les autres enfants de la famille en leur racontant des histoires extraordinaires.

Il est d’ailleurs devenu écrivain et a publié une série de romans d’aventures qui a passionné toute une génération de jeunes, dont Guillaume, le nouveau petit ami d’Hélène.

Bourlingueur, son grand-oncle, Daniel, n’est pas souvent là Paris et quand il y est, il l’agace toujours autant

Mais petit à petit ils vont s’apprivoiser. Elle va se mettre à lire ses livres qu’elle n’avait jamais lus.

Et à son contact et par ses livres, elle va découvrir tous les secrets de sa vie étrange et surtout de son enfance. Elle ira même aux Etats-Unis pour en savoir plus.

Jusqu’à découvrir une vérité insoupçonnée qui rendra enfin adulte ce vieil oncle fantasque.



Le style est classique et irréprochable

Au fil des courts chapitres, on découvre avec Hélène la vie peu commune de Daniel Ascher, ses nombreux voyages, et comment l’écriture l’a sauvé d’un drame d’enfance si mal cicatrisé.

Si Hélène peut sembler un peu froide ainsi que sa famille, ses recherches l’humanisent.

Daniel et Guillaume, extravagants, gais, éternels enfants, sont eux d’emblée très sympathiques.

Outre l’histoire, c’est une réflexion sur la shoah, sur la transmission, sur les rêves offerts aux enfants, sur la survie par le rêve et par l’écriture, sur les secrets de famille, sur la filiation.

Un roman plus dense qu’il n’y paraît de premier abord et qui passionne très vite.

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Sur la terre des vivants

L'auteure enquête et fait revivre la famille de ses grands-parents paternels, famille juive allemande implantée à Altona près de Hambourg. L'arrière-grand-père Alkan et son épouse Fiete ont en charge un asile de vieillards appartenant à la communauté juive et élèvent leurs cinq enfants. Nous suivrons la destinée de chacun dans les tumultes du XXe siècle, y compris pendant la période nazie. Certains périront dans les camps, d'autres y échappèrent par chance et volonté de vivre ou eurent la capacité d'émigrer à temps et de refaire leur vie dans d'autres pays.

Alternent des chapitres qui se concentrent sur des faits avérés forcément parcellaires, et d'autres relatifs à la recherche de l'auteure n'hésitant pas à romancer pour combler les blancs de l'Histoire.

À noter le beau portrait qui est fait d'Irma, celle qui survivra à l'enfer de Theresienstadt, antichambre d'Auschwitz, un caractère indomptable.
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Sur la terre des vivants

C'est le 26 janvier 1903 qu'Irma, la petite dernière de la famille voit le jour, à Hambourg, à l'Altenhaus, un asile de vieillards que gèrent Elkan et Fiete Ley, ses parents. Un hospice qui est aussi l'entrée du petit cimetière juif dont son père est gardien et est en charge également d'accompagner les défunts.



C'est dans cet endroit, qu'Irma, la rebelle va grandir avec ses frères et soeurs : Manfred, Kurt, Senta et Edith.



Irma, au physique un peu ingrat est différente; rebelle, espiègle, elle va mener une vie hors du commun, refuser de suivre les traditions et conventions juives.



La légende familiale dit qu'elle aurait suivi volontairement sa mère au camp de Theresienstadt et en serait sortie vivante.. Déborah Levy-Bertherat sur base d'une photo prise de sa grand-mère paternelle et de ses tantes Irma et Edith en 1972 lorsqu'elle avait 9 ans a voulu retracer l'histoire orale qu'on lui avait transmise.



C'est en s'intéressant à ses racines en Allemagne, en essayant de savoir s'il y avait une "Stolpersteine" - pierre d'achoppement, du souvenir - que l'autrice est entrée en contact avec Christina qui lui signalait que la ville de Hambourg détenait des documents sur sa famille - un arbre généalogique de ses deux grands-parents paternels , Levy et Fränkel - que tout a commencé.



Ce livre c'est l'occasion de redonner vie aux disparus de la famille, de leur rendre chair, de retrouver ses racines tout en rendant par ce témoignage la mémoire de tout un peuple. Cette enquête est riche, travaillée.



Elle nous parle de femmes, de leur bravoure, du courage de celles qui soignent et réparent.



Ce récit nous fait revivre l'Histoire , l'horreur de cette époque, l'antisémitisme, la Shoah. C'est toute l'histoire d'un peuple, brimé, privé, persécuté, exécuté. C'est la violence du nazisme, des camps de concentration, les horreurs d'antan mais aussi les traditions juives qui nous sont contées.



Irma s'engagera comme infirmière, elle ira pendant trois ans dans le camp de Theresienstadt et elle reviendra.. mais ne témoignera pas vraiment, du moins pas directement à sa petite nièce. C'est ça aussi ce récit : la difficulté de témoigner.



J'ai beaucoup aimé au fil du récit le parallèle très marquant avec l'histoire de "Hippeltisch", Pinocchio. C'est vraiment judicieux tout comme les traductions de certains mots allemands ou hébreux. J'ai appris des choses intéressantes tout en découvrant ce récit personnel qui paradoxalement est aussi universel.



La plume de Déborah est sensible, lumineuse. L'écriture est très belle, riche, humble mais aussi teintée d'humour. Elle redonne chair aux disparus et pose avec pudeur la question de l'héritage familial.



Ce livre est un réel hymne à la vie.



Ma note : 9/10


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Le châle de Marie Curie

Un joli livre qui relate une rencontre entre deux femmes que tout sépare de par leurs origines, leurs vies respectives sauf le cancer qui les réunit avant une opération du sein. Là se tisse un lien fort face à la maladie. C'est réussi.
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Le châle de Marie Curie

Deux femmes partagent la même chambre d'hôpital.





- Kahina, kabyle musulmane originaire de Tilist en Algérie. Elle arrive entourée d'une grande partie de ses douze enfants, elle est persuadée qu'on l'opérera demain d'un simple kyste au sein gauche.



- Elsa, juive d'origine polanaise et ukrainienne, célibataire, sans enfant. Elle est solitaire et atteinte d'un cancer au sein droit. Elle est illustratrice pour enfants, ce qui lui permet de s'évader dans sa famille de papier. Elle a déjà subi un long traitement.



Toutes les deux seront opérées le lendemain. Tout les sépare sauf leur opération.



Avec beaucoup de sensibilité, de pudeur, ses deux femmes vont le temps d'une nuit, se découvrir, se mettre à nu, partager leur vie.



Kahina racontera le drame de sa vie. Elles se livreront, partageront leur parcours de vie, leurs origines, les drames de leur vie et seront proches comme jamais.



Aucun tabou, aucune barrière pour parler de l'arrivée de la maladie, les étapes, l'acceptation, leurs souvenirs.



Une plume magnifique comme chaque fois, limpide, allant droit au coeur des sentiments et des émotions.



Un sujet qui me touche de très près pour l'instant et m'a fortement émue. Déborah plonge ici aves ses héroïnes au plus profond de soi, à la découverte de l'humanité qu'il y a en chacun de nous.



Merci pour ce beau moment d'émotions.



Ma note : 9.5/10
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Les voyages de Daniel Ascher

Hélène, étudiante en archéologie, est logée dans la chambre de bonne de l’immeuble de son grand oncle Daniel. Hélène la réservée, la trop sage, n’a jamais été proche de cet oncle facétieux, joyeux, exubérant qui racontait des aventures invraisemblables aux enfants lors des repas de famille. Tous étaient suspendus à ses lèvres sauf elle.

En vivant dans le même immeuble, elle va être amenée à rencontrer ses voisins, ses amis, à partager quelques moments intimes avec lui. Elle va alors découvrir une autre facette de cet étrange personnage. Plus authentique, plus touchante. Et ses rapports avec lui vont prendre une autre tournure. A la manière d’un détective, elle va remonter son passé, marcher dans ses pas et reconstituer son histoire.



Bien que la trame soit déjà vue et l’intrigue classique, ce roman, mettant en scène des secrets de famille, est particulièrement touchant et juste. Ni larmoyant, ni exagérément sentimental, il nous plonge dans une période sombre de l’Histoire pour mieux nous expliquer le mystère que représente cet oncle Daniel. De courts chapitres au rythme soutenu nous plongent très vite au cœur de l’intrigue et nous tiennent en haleine jusqu’au terme de l’histoire. Bien que la multitude des événements rende le récit complexe, le fil conducteur est clair, simple je dirais, et permet de deviner certains faits sans éventer le dénouement assez inattendu.



Mêlant habilement les histoires écrites par Daniel, sa vie et celle de son héros, l’auteure nous invite en quelque sorte à un jeu de piste au cours duquel les indices sont disséminés pour nous permettre de résoudre l’énigme en même temps qu’Hélène. Et cela fonctionne incroyablement bien. Elle nous offre aussi une réflexion intéressante sur l’écriture qui permet d’échapper au quotidien. Grâce à ses romans d’aventures, Daniel a trouvé le moyen de guérir ses blessures, de se recréer à travers son héros, Peter Asley Mill (proche de « schlémihl » qui signifie « malchanceux » en yiddish).



Ajoutons à cela une plume élégante, ludique et classique à la fois et nous avons un récit aux multiples facettes qui séduira petits et grands. Je pense que j’en ferai le premier livre à lire pour mes élèves en cette nouvelle année.

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Les voyages de Daniel Ascher

Hélène a vingt ans, un grand-oncle – Daniel Roche – qu’elle a toujours trouvé farfelu, dont elle a souvent eu secrètement honte, tant ses manières n’avaient rien d’un adulte, mais évoquaient plutôt des gamineries d’un autre âge. Et pourtant… Ce grand-oncle est aussi un écrivain célèbre, auteur d’une série jeunesse « La Marque Noire » qui se décline, à ce jour, en 23 volumes. Hélène va avoir l’occasion de se rapprocher de Daniel à la faveur de ses études d’archéologie à Paris : ce dernier lui a, en effet, proposé de l’héberger dans son appartement. Cet homme décalé, rarement présent à ses côtés puisque toujours en partance vers des contrées lointaines, va intriguer Hélène qui décide de mener l’enquête. Et celle-ci la transformera de l’intérieur, lui permettant de basculer de « la pénombre bénie de l’enfance » vers l’âge adulte, et sa contrepartie, l’accession à une vérité qu’elle n’avait pas demandé à connaître.



« Les voyages de Daniel Ascher » est un roman riche d’une palette d’émotions contrastées, notamment la nostalgie d’un avant qui ne reviendra pas. C’est aussi un roman tout en pudeur, en retenue, qui explore très finement la mutation de l’enfance vers l’âge adulte. C’est le personnage d’Hélène qui va servir de fil rouge à l’auteur pour illustrer l’oscillation d’un être qui semble hésiter, à l’orée de l’âge adulte, à quitter un état d’enfance, cocon douillet où les vérités d’un autre âge n’ont pas encore pénétré.

Le roman porte, en lui-même, ces hésitations, puisqu’il navigue entre des genres variés : tantôt roman d’aventures jeunesse, tantôt roman historique, qui explore les tourments de la seconde guerre mondiale, la persécution des Juifs et l’engagement des Justes, tantôt encore roman sentimental. Si le personnage d’Hélène est un premier fil rouge de l’intrigue, l’archéologie semble constituer le second : la jeune femme tente ici d’exhumer les vestiges enfouis d’un passé familial qu’on s’efforce de taire sous les faux-semblants du quotidien. Mais les non-dits ont la force de savoir ressurgir, à l’improviste. Et quand Daniel Ascher surgit, se découvre, au détour d’une écriture inédite, le lecteur assiste de l’intérieur à la mutation d’Hélène, et participe à son vertige, à ses côtés dans l’avion qui la ramène en France : « Et elle qui n’avait jamais eu peur de l’altitude, elle a senti, pour la première fois, les trente mille pieds de vide au-dessous d’elle » (p. 138).
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Le châle de Marie Curie

L'auteur est agregee de lettres et professeur, également traductrice de Gogol.

Parfait. Je lui suggère de rester dans sa profession d'enseignante ou de traductrice. Souffrirait-elle de quelque chose ? Est-ce un ouvrage destiné à quelque proche ? Dans ce cas je comprendrais mieux.



Mais en aucun cas cette sorte de longue nouvelle littéraire n'est recommandé à des personnes en souffrance de toute sorte.

Lugubre, complaisante, attendue, elle met en scène ne deux femmes confrontées au cancer.

Qui n'a pas, dans sa famille, eu le malheur d'avoir un cancereux ou une autre personne - voire soi-même ? Qui ne s'est pas trouvé dans une clinique à discuter, méditer sur la maladie et la mort, sur la souffrance ?

C'est pour cette raison que personne n'arrivera à s'attacher à ces lignes, cette histoire facile à écrire et facile à lire aussi.



La fin de ce récit est toute plate.

Certes, elle ouvre une voie sur l'Espoir.

Elle est comme une tentative de main tendue entre deux femmes. Deux mondes a priori diamétralement opposés.

Mais franchement, la lecture de ce récit met mal à l'aise.

Et ne sert absolument à; rien !!

Proposer cet ouvrage pour une lecture en dehors de la sphère familiale ou amicale me semble donc une erreur.

La collection Rivages est de plus en plus navrante.
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Sur la terre des vivants

"L'histoire de cette famille ressemble à une amande, il faut savoir attendre avant d'en ouvrir l'écorce. La patience, voilà ce qui me manquait, et qui commence enfin, au bout de cinquante ans, à me venir."

Déborah Lévy-Bertherat retrace, à travers une photo prise en 1972 de sa grand-mère et ses deux grandes-tantes, ainsi que des recherches en Allemagne, l'histoire de sa famille paternelle.Nous les suivons alors du début du 20 ème siècle jusqu'en 1972, à travers leur histoire et l'Histoire dans tout ce qu'elle a de plus horrible : la guerre et l'antisémitisme.Chaque chapitre relate un moment dans la vie de cette famille et se conclut par les réflexions et questionnements de l'autrice sur la mort, la religion, l'héritage familial...A travers cet écrit, la famille Lévy existe à nouveau. Nous découvrons Fiete et Elkan, ses arrières grands-parents, responsable d'un Altenhaus, un hospice également porte d'entrée du cimetière juif, "une maison placée à la lisière des mondes",  et leurs enfants Manfred, Senta, Kurt ( le grand-père de l'autrice), Edith et Irma, la petite dernière, née en 1903 dont l'histoire veut qu'elle ait suivi sa mère dans le camp de Terezin.

"A dix-sept ans, elle croyait que le monde reposait sur les épaules des hommes, elle connaît désormais leur fragilité. Et si c'était l'affaire des femmes, de protéger et de sauver?"



C'est un roman magnifique. Il y est question de femmes, de famille, de tradition, de mort, de douleurs et du silence des absents dont on est sans nouvelle, mais aussi d'espoir, de force et d'amour.Il m'a été difficile de refermer ce livre et il me restera longtemps en mémoire.

La plume de l'autrice, belle et pudique, sert parfaitement l'histoire de  sa famille et ces magnifiques portraits de femme, dans lesquels se mêlent le romanesque et l'historique.De nombreux passages sont d'une sensibilité bouleversante.C'est un bel hommage à sa famille et une manière noble de dire haut et fort qu'il ne faut pas oublier.

Déborah Lévy-Bertherat a redonné vie à ses aïeux, elle les a fait entrer chez moi et je pense pouvoir dire qu'ils n'en ressortiront pas tant je les ai aimés. 


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Le châle de Marie Curie

L'une est musulmane, kabyle, mère de douze enfants. L'autre est française, juive et reporte son affection sur son unique nièce. Tout semble donc les opposer mais le fait de partager une chambre à l'institut Curie, où elles vont être opérées d'un cancer du sein le lendemain matin , va créer entre ces femmes une subtile osmose qui les fera se rencontrer par delà les différences.

Ce roman baigne dans une atmosphère onirique, empreinte de magie,et on ne s’étonne pas de rencontrer, entre veille et sommeil, le fantôme de Marie Curie, dont le châle crée un lien entre les deux femmes d'une manière originale, par delà les frontières et les années.

En 135 pages, emplies d'humanité et d'empathie, Déborah Lévy-Bertherat nous fait partager cette nuit cruciale pour ces deux femmes, qui nous deviennent vite très proches. On embarque à leur suite dans cette traversée dénuée de tout pathos mais riche d'émotions et on en sort le cœur battant. à découvrir sans plus attendre !



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Les voyages de Daniel Ascher

Hélène , jeune étudiante en archéologie s'installe dans une chambre de bonne chez son grand oncle Daniel à Paris. Ce grand-oncle , frère de sa grand-mère, elle le connaît très peu, et il est vrai qu'elle ne l'a jamais apprécié.



Daniel a toujours été présent aux réunions de famille, à la table des enfants à raconter des histoires fantasques. Il est toujours aux quatre coins de monde pour y trouver source d'inspiration. Et pour cause, son grand-oncle aime les aventures et c'est sous le pseudo de H.R. SANDERS qu'il publie la célèbre série "la Marque Noire". Hélène et son frère ont d'ailleurs reçu les 23 volumes dédicacés, mais Hélène n'en a lu aucun.



En s'installant chez Daniel, elle tombe amoureuse de Guillaume, un étudiant qui est lui grand fan de la série.



Petit à petit, Hélène et Daniel vont s'apprivoiser. Guillaume lui racontant la série va lui donner une clé, et en future bonne archéologue, Hélène va mettre au grand jour les secrets enfouis de son grand oncle.



Daniel, Ascher de son vrai nom, fils d'un photographe juif polonais est arrivé à l'âge de 10 ans dans la famille Roche, des Justes qui l'ont hébergé pendant la guerre, puis adopté c'est alors qu'il est devenu Daniel Roche.



Hélène se rendra très vite compte que les 23 aventures de la Marque Noire racontent la véritable histoire de son grand-oncle. Elle les relira un à un, voyagera au départ de la rue d'Odessa, en Auvergne, aux Etats-Unis et comprendra le destin tragique, la tristesse de Daniel et comment en utilisant ces déchirements, en se livrant il donnera du rêve aux enfants.



Ce livre fera grandir Hélène , qui quittera sa vision d'ado pour entrer de plein pied à l'âge adulte. Dommage que le personnage d'Hélène et sa relation avec Guillaume ne soient pas aboutis.



C'est le seul bémol de ce livre oscillant entre histoire d'amour, l'histoire avec un grand h, roman d'aventures qui nous emmène vers une palette d'émotions oh combien variées. Il revient avec un peu de nostalgie sur des personnages du passé, la guerre, la persécutions des juifs, les Justes.



Un petit livre lumineux, petit format de 185 pages qui se lit d'une traite et nous montre également un joli travail sur l'écriture et sa nécessité d'être.



Un petit coup de coeur.



ma note 9/10


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Le châle de Marie Curie

Un grand merci à la masse critique Babélio et aux éditions Rivages de m'avoir permis de découvrir ce roman qui m'a tapée dans l'oeil dès sa sortie, par son titre mais aussi par le sujet traité. Alors bonne ou mauvaise surprise?



Nous allons accompagner durant une soirée et une nuit deux femmes de confessions religieuses différentes. Kahina est Kabyle et Musulmane, Elsa est Française et Juive, rien n'était fait pour qu'elles se rencontrent, elles n'ont qu'une chose en commun la maladie.



C'est à l'institut Curie de Paris que les deux femmes se rencontrent, tout les oppose Kahina a une grande famille qui ne la lâche pas d'une semelle, elle est joviale et expansive Elsa quant à elle est une femme réservée et solitaire, très discrète elle dessine et écoute de la musique tout en pensant à sa nièce qu'elle chérit.



D'une écriture simple et subtile Déborah Lévy-Bertherat nous offre le portrait de deux femmes qui vont se livrer et échanger sur leurs vies, leurs coutumes le temps d'une nuit avant de se retrouver face à leur sort au petit matin. Les masques tombent, toutes les deux ont le même but : affronter la maladie qui elle n'a ni religion ni nationalité.



Un récit poignant qui nous pousse à une réflexion sur nous-même et sur notre vision de la vie, cependant j'ai trouvé que le récit manquait dans l'ensemble de profondeur, j'aurais aimé que les deux femmes aillent plus loin dans leurs discussions, qu'elles se dévoilent un peu plus que leurs religions soient mises face à face pour qu'il y' ait un échange beaucoup plus enrichissant.
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Les fiancés

Et un coup de cœur, un vrai de vrai!

Ce roman est magnifique. L'écriture sublime l'histoire touchante de ces deux "petits-vieux" qui se rencontrent, enfin se retrouvent plutôt, dans une maison de repos.

Madeleine confond René avec Max, son amour de jeunesse. S'en suit un merveilleux voyage dans leurs souvenirs, voyage parfois joyeux mais, bien souvent, empreint de plus de tristesse. Splendide devoir de mémoire à travers les yeux de ces jeunes enfants d'alors qui vivent de près l'occupation allemande, ce récit continue avec, en tant que jeunes adultes, l'évocation de la guerre d'Indochine.

Bref, un vrai coup de cœur que je vous recommande chaleureusement!

Quant à moi, je ne vais pas tarder à me procurer le premier roman de l'auteur - "Les voyages de Daniel Ascher - en espérant en ressortir aussi conquise.

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Les fiancés

Madeleine est la nouvelle pensionnaire de la maison de retraite L’Espérance. A la fois élégante et mystérieuse, elle attire très vite l’attention de René. Attention réciproque puisque Madeleine est persuadée que René n’est autre que Max son premier amour, décédé à la guerre d’Indochine. René décide de jouer le jeu et de se faire passer pour Max. Intrigué par Madeleine, il est sûr de l’avoir déjà croisée au cours de sa vie mais où et dans quelles conditions ?

Un beau roman, plein d’amour et de vie où règne une petite part de mystère… Accompagner René et Madeleine dans leurs souvenirs s’est faire avec eux un très beau voyage !

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Les voyages de Daniel Ascher

Non-dits et révélations.



Hélène. jeune étudiante en archéologie, est hébergée dans une chambre de bonne par son grand-oncle. Écrivain reconnu, Daniel Roche est l’idole d’une génération d’enfants sous le nom de H. R. Sanders, auteur de la série de romans d’aventures : La Marque noire.



Bien qu'occupant le même immeuble, Hélène ne croise pas souvent Daniel qui part souvent en voyage. Pourtant, lectrice réfractaire de cet oncle fantasque -alors que son ami Guillaume en est, lui, un lecteur fanatique-, elle découvre, derrière un enjouement de façade, le passé douloureux de ce grand-oncle, frère de sa grand-mère paternelle Suzanne.



Commence alors, pour la jeune femme, une quête au cœur de l'histoire familiale -creusant ce dont on ne parle pas et ce qu'on tait telle l'archéologue en devenir qu'elle est- d'une part et de la vie d'avant de Daniel, cet enfant juif adopté par la famille pendant la guerre, d'autre part.



Ce premier roman prometteur, qui déjoue avec habileté les pièges des clichés sur lesquels il est construit, se laisse lire d'une traite et conduit le lecteur vers une fin pleine d'espoir.





Retrouvez l'auteur à propos de son livre (Vidéo de la librairie Mollat)...
Lien : http://www.dailymotion.com/v..
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Le châle de Marie Curie

Tout d'abord merci à masse critique Babélio et aux éditions Rivages de m'avoir permis de découvrir ce roman qui m'a happée un samedi matin. En 150 pages, avec une plume humaine et poétique Déborah Lévy-Bertherat nous raconte la rencontre de deux femmes si différentes mais rongées par le même mal. Elsa est juive d'origine polonaise ; Kahina est kabyle et musulmane. Elles sont voisines de lit à l'institut Marie Curie, l'espace d'un soir, une nuit. Kahina c'est la mère, la mama (on entend son accent chantant entre les lignes), entourée de ses enfants, qui ne lui ont pas tout dit ("un kyste bénin"). Elsa n'est pas mère mais voue pour sa petite nièce de quatre ans, un amour inconditionnel (tiens tiens !) Elle dessine, tout ce qui l'entoure, capte les instants et les retranscrit dans son carnet. C'est le personnage qui m'a le plus intriguée : sa solitude, sa souffrance silencieuse et cette rage omniprésente m'ont troublée. L'auteur nous entraîne comme dans un conte d'un autre temps ou une légende ancestrale dans la vie de ces deux femmes et nous livre une bien jolie réflexion sur la religion, la maladie et la solitude.

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Le châle de Marie Curie

C'est joli, c'est émouvant, c'est une histoire tout en douceur.

On s'y croirait tellement ça parait réel, deux femmes totalement différentes qui s'apprivoisent, des personnalités et des cultures que tout oppose, et une même maladie à combattre.

Un beau petit récit d’actualité.
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