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Citations de Denis Drummond (54)


Ce matin, j'ai vu passer des grues cendrées dans le ciel . Elles formaient de grands V. Profitant du vent de nord, elles se dirigeaient plein sud. On dit qu'elles volent aussi la nuit et discutent entre elles pour ne pas s'endormir. C'était beau.
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Se rapprochant de la falaise comme on ouvre un grand livre, Sandra explique le caractère immuable de la chronologie. Elle prend pour exemple les strates de couleurs différentes qui se superposent dans un ordre permanent, inchangeable, qui est le cours du temps : ce qui est au-dessus est plus récent, ce qui est en dessous est plus ancien ; on ne peut revenir en arrière, ni projeter ce qui a été dans un futur qui n’est pas encore.
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Le destin est un loup qui, dans l’ordre des choses humaines, finit par déclencher l’enchaînement des événements qui construisent une fatalité.
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La structure du vivant se prenait dans l’ellipse du temps. Les doubles hélice d’ADN des graminées et de l’homme d’Atsuma allaient placer la science dans un ailleurs sans lieu. Elles raconteraient une histoire qui défierait les récits, déférait les icônes et donnerait aux mots un sens nouveau. Les lumières naissantes s’accompagnent toujours de leur cortège d’ombres.
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Échapper à sa condition ou la subir, s'élever au-dessus de sa nature ou s'y soumettre, lutter contre ses démons ou les laisser envahir sa vie, refuser le mal et agir pour le bien, tous ces choix sont possibles et recourent au libre arbitre.
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L’extrême agitation de ses gestes est pour lui (l'autiste) ce que la canne blanche est à l’aveugle. Son mutisme est un langage sans signe. Sa surdité à l’autre fait que tout, chez lui, doit passer par d’autres sons que les sons. Les yeux sont sa grammaire. C’est par eux qu’il peut encore s’accorder au monde et trouver un jour un chemin de vie.
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Lorsqu’une discussion quitte le champ du verbe pour entrer dans celui de la bataille, elle se transforme en dispute. Ce passage de la ligne marque la frontière entre la parole et la violence. L’échange devient âpre, le débat s’envenime, le différend tourne à l’insulte.
La dispute est une controverse dont l’objet peut à tout moment échapper. Elle devient querelle, et la guerre en est la forme ultime.
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« Gilles repensait à ce qu’écrivait Enguerrand dans sa lettre sur le silence visuel de la photographie, ce coup d’arrêt donné par la fixité de l’image, comme une musique énigmatique qui s’adresse à l’œil et lui permet d’entendre le mutisme des choses. » (p. 192)
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« La guerre nous apprend des choses qu’on ne sait pas retenir. » (p. 33)
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« Il s’agit bien de la guerre en ce qu’elle échappe à nos regards. » (p. 22)
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« Il n’eut le temps que d’un seul cliché, celui de tous ces regards tendus dans la même direction, exprimant le même saisissement, la même terreur, au point d’effacer toute singularité, exprimant une attraction et un effroi comme s’ils percevaient ensemble, au même moment, avec la même intensité, que la guerre invente des horreurs. » (p. 5)
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Le visage de la guerre est le visage de l’homme.
Et ça, Jeanne, je crois que c’est vrai. Aussi vrai que l’esthétique est, par la composition, le seul moyen de voir au-delà de l’immontrable et, par l’écriture, le seul moyen de dire au-delà de l’innommable.
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La guerre a ses mensonges, ses écrans de fumée, elle sait endormir, faire se lever un soleil dans la nuit, attraper la lune du bout des doigts. Elle porte le masque de la vérité. À défaut de savoir, que peut-on croire ?
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Je te serre dans mes bras sans abîmer ton rêve. Tu sentiras chaque jour mon souffle sur ta nuque. Mon souffle et mon odeur refermeront tes poings sur les plis de ton drap. Dors, mon aimée, dors, mon amour, dors en paix, car je retourne à la guerre. Elle est là qui m’attend.
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On cherche à éduquer la guerre. On la veut propre. Végétarienne. Quand elle mord et fait couler le sang, c'est un écart de conduite, une régression passagère. L'âge de raison se mérite. Mais la guerre s'amuse des formes qu'on lui prête. On la veut bio, elle sera cannibale. Dents serrées, elle en ricane. Je le vois dans mon objectif. Je crois qu'on la fascine.
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Au nom des cris de là-bas, fidèle à l’œuvre d'Enguerrand, Jeanne refusait que le silence soit anéanti par le bruit. Elle savait qu'il ne voulait pas ça. Il ne l'aurait pas laissé faire. Le monde, perdu pour le silence, n'était pas prêt à l'entendre.
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Le silence les insupportait, car il tuerait la fréquentation. Ils réclamaient du haut débit et de la réalité augmentée. La bande passante du projet n'était pas assez "high level" pour répondre aux nouveaux standards d'une expérience visiteur.
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Ils voulaient la guerre, pas son silence.
Ils ne voulaient pas le beauté car ils l'avaient déjà.
Ils voulaient du bruit et de la fureur, version colorisée du choc et de l'effroi, des corps démembrés, des enfants en cadavre, du napalm et des agents de couleur, de la guerre tonnante et déchiquetante, avec un peu de droits de l'homme et un geste pour la planète.
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Cette folle présence qui se dégageait de lui faisait penser à Jean Moulin, T.E. Lawrence ou André Malraux. Gilles se disait que la fraternité d'âme des chercheurs d'absolu leur donnait comme un air de famille.
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La notice indiquait que ce trois-mâts charpenté en Hollande avait débarqué le 25 mai 1720 à Marseille avec une cargaison de coton et de soierie pour la foire de Beaucaire toute proche. À son bord, six membres d’équipage manquaient à l'appel. Un certificat de complaisance établi peu avant à Gênes attestait un empoisonnement alimentaire, ce qui permit au navire de quitter son mouillage de quarantaine pour accoster les quais de Marseille afin d'y décharger sa cargaison. Six mois plus tard, la peste dont les six marins étaient morts aurait fait cinquante mille morts à Marseille et dans sa proche région.
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