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Critiques de Didier Le Fur (42)
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Et ils mirent Dieu à la retraite

Dans cet ouvrage Didier le Fur fait part de son étonnement concernant le déca­lage entre les ouvrages géné­raux qui trai­taient de la période de la Renaissance et le contenu des docu­ments datant de cette époque. Ces der­niers évo­quaient des pro­grès en tous genres alors que des auteurs récents évo­quaient prin­ci­pa­le­ment les guerres, conflits, expan­sions ter­ri­to­riales …sous le regard de Dieu.

L'auteur en tire le constat d'une his­toire mou­vante selon les opi­nions des his­to­riens qui contre­di­t le côté scien­ti­fique dont elle se pare. Ainsi Didier le Fur s'attache dans son ouvrage à l'évolution de l'his­toire selon un carac­tère rigou­reux.



Depuis l'aube de l'humanité, un dieu a gou­verné la vie des hommes, écrit leur his­toire. En Europe, la reli­gion catho­lique romaine impo­sait l'idée d'un Dieu qui déci­dait du sort des hommes tant indi­vi­duel­le­ment que col­lec­ti­ve­ment. Cepen­dant, dès le XVIe siècle, cer­tains catho­liques évo­luaient et admet­taient de nou­veaux rap­ports avec leur Créa­teur.

C'est avec l'éveil d'une idéo­lo­gie de pro­grès que l'Histoire de l'Homme com­mence à naître. Aupa­ra­vant, elle était tou­jours rehaus­sée de reli­gion, de rap­ports et d'interventions divines. La vision catho­lique du monde avait déjà été bat­tue en brèche avec la décou­verte du conti­nent amé­ri­cain. Puis les philosophes et savants tels Coper­nic, Gali­lée, Condor­cet, Des­cartes, Bacon et Vol­taire vont amener une nou­velle approche du monde. La Terre n'est plus le centre de l'univers.



Les savants prônent un pro­grès, rete­nant de ce terme le sens d'avancer en y ajou­tant l'espoir du mieux. L‘Homme avait enfin un des­tin, il n'était plus gou­verné par une force tuté­laire. Peu à peu a émergé une his­toire sans divi­ni­tés, celle de l'humain et du pro­grès.

Mais, ouvrir une autre vision du monde inter­ro­geait quant à la place de Dieu dans cette nou­velle confi­gu­ra­tion, d'autant que la reli­gion romaine subis­sait des frac­tures avec le Protestantisme.



Didier le Fur explore ainsi, l'évolution de l'histoire, de son trai­te­ment par les hommes, fai­sant d'eux les prin­ci­paux acteurs de celle-ci. En quinze cha­pitres, l'historien aborde et expli­cite les ques­tion­ne­ments de ces pro­gres­sistes. Que faire de Dieu, du passé ? Puis l'histoire est confron­tée à la cri­tique, la phi­lo­so­phie, la rai­son. Quelles consé­quences cette trans­for­ma­tion impliquent-elles dans les formes de gou­ver­ne­ment, dans la société, la civi­li­sa­tion… ? Il retrace, ainsi, l'histoire de l'Histoire telle qu'on la connaît aujourd'hui, deve­nue une science.



Didier le Fur signe un essai brillant, éru­dit qui donne à com­prendre cette évo­lu­tion prag­ma­tique et donne à l'Homme sa réelle dimension.



Je remercie Babelio et les éditions Passés Composés pour m'avoir offert ce livre lors de l'opération Masse Critique.
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François Ier

J’avoue qu’au moment où j’écris ces lignes, je n’ai que la moitié du livre. Non pas qu’il m’ennuie, bien au contraire, mais avec mon travail en chantier de fouille, je n’ai pas assez de temps pour lire ce pavé de 890 pages à lire (il en fait 1000 et est un grand format ! ).

Comme je dois faire une chronique à la fin des 30 j imposés par Babelio, voilà mon avis préliminaire. J’actualiserai la chronique quand j’aurai fini le livre.



Mais il y a déjà des choses à dire. Des choses négatives, hélas.

L’auteur sait de quoi il parle, heureusement. Il est d’ailleurs très érudit. Trop pour public lambda, même pour moi qui ne connais rien à François 1er et à son époque. Par exemple, l’auteur met une page et demie pour donner le nom du premier fils de François 1er, c’est beaucoup trop long ! Autre exemple, il utilise les seuls noms de famille pour désigner des personnages historiques. Alviano… heu… ne connait pas, mais si on colle un prénom Bartholomeo Alviano, HAAAA, c’est mon pote d’Assassin’s Creed (oui, j’ai les références que je mérite). Bref, c’est très déroutant.

L’auteur évoque beaucoup les publicistes de l’époque ainsi que les spectacles à l’entrée des villes. C’est parfois un peu pénible, surtout quand c’est écrit en français ancien (il n’y a pas toujours de traductions, et sur ce pavé de 890 pages, je n’ai pas envie de passer des heures à essayer de comprendre ce qui est écrit).



Il manque un arbre généalogique, ou même plusieurs. Plusieurs cartes auraient aussi été nécessaires : l’Europe de l’époque n’a pas les frontières actuelles et on a parfois du mal à saisir où l’on est et surtout qui est souverain à cet endroit.



Bon, comme j’ai dit, pas mal de défauts, mais le livre reste très intéressant bien qu’il soit un peu ardu à lire par moment.

Mon avis complet dès que possible.

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L'Inquisition

- livre rapide a lire, trés concis, il nous offre un résumer de cette période qui couvre notamment les persécutions contre les cathares ou un peu plus tard la chasse aux sorcières (oui c'était également de l'inquisition ! 😉 )

- pour ma part, je suis passionné par cette période, et j'avais déjà pas mal de connaissances sur le sujet. Du coup j'avais une légère appréhension de "relecture" ou peur de m'ennuyer... que nenni ! 🙂 ce livre est trés bien écrit et trés synthétique, du coup on apprécie d'aller droit à l'essentiel et d'aborder tout un tas de notions, jusqu'à la description du processus inquisitoire sans être rébarbatif 🙂 , je recommande ! 🙂
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Je couche toute nue

Je couche toute nue est un document exceptionnel, ou plutôt, une somme de documents divers et variés qui nous permet d'entrer dans l'effervescence de la vie artistique de la fin du XIXe - début XXe. Contrairement à ce que je croyais à la base, ce livre n'est pas uniquement composé de lettres entre Claudel, Rodin et leurs proches, on y trouve également des coupures de journaux au sujet des sculpteurs, des comptes rendus de Salon ou même des fragments de journaux intimes comme celui des frères Goncourt ou encore de Paul Claudel, écrivain et frère de la sculptrice.



C'est sans fard que nous entrons dans la vie des deux artistes, on est littéralement catapulté aux premières loges et ça, c'est vraiment génial ! On sent tout d'abord l'immense influence de Rodin dans le milieu de la sculpture, il est énormément plébiscité, et on peut voir à quel point il était reconnu de son vivant - même s'il a dû attendre des années pour enfin recevoir la consécration.

Le fait d'avoir accès à tous ces documents permet de rythmer la vie des artistes, on a ainsi un rapide échange épistolaire entre Zola et Rodin autour de la statut Balzac, ou même entre Rodin et Rainer Maria Rilke par exemple.



Néanmoins Claudel parvient petit à petit à se faire connaître, elle passe de "l'élève de Rodin" à son propre maître, elle est d'ailleurs souvent valorisée dans les journaux, son travail paraît être reconnu, mais paradoxalement, elle ne parvient pas à vivre de ses oeuvres.

Un premier bémol (il n'y en aura que deux et ce sont surtout des détails) réside dans le fait que je m'attendais à trouver plus de lettres entre Claudel et Rodin, finalement il y en a assez peu, mais elles sont toujours très forte émotionnellement parlant et elles permettent d'accéder à une infime partie de ce qui les reliaient tous les deux.



e couche toute nue commence en quelque sorte quand Camille devient l'élève d'Auguste et se termine un peu après la mort de celle-ci en 1943 - plus spécifiquement après la mort de son frère Paul. Leur relation amoureuse est connue, mais les causes de leur séparation restent assez floues - on sait qu'elle aurait décidé de rompre parce que Rodin refusait de se séparer de sa femme et il y a des rumeurs d'avortement, mais c'est mystérieux.

Étant une grande fan de l'artiste, j'appréhendais un peu le moment de son internement (en 1913) et sa captivité durant les trente dernières années de sa vie. Le moins qu'on puisse dire c'est que niveau apprentissage, je suis servie !





Elle a été internée pour délire de persécution (entre autres choses) et en voyant les lettres qu'elle adressait à sa famille (sa mère et son frère), on peut voir qu'elle avait bien un problème à ce niveau-là. Je me demande à partir de quel moment toutes ces idées ont germées dans son esprit - certains disent que c'est après qu'elle ait dû avorter d'un enfant de Rodin - et pourquoi fallait-il nécessairement qu'elle accuse son ancien amant. On voit clairement que Rodin n'est pas la cause de son internement, il veut l'aider au contraire, et ce, même après leur séparation, où il fera en sorte qu'elle vive le mieux possible en lui versant une petite pension tous les mois à titre anonyme.

Peut-être que c'était trop dur pour Camille de simplement accepter que sa famille se cachait derrière l'internement. En même temps faut dire qu'elle avait pas l'air gâté niveau famille, son père avait à peine le pied dans la tombe que la mère et le fils faisaient en sorte qu'elle soit internée...





Mon avis en intégralité :
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François Ier

Didier le Fur a mis six années à rédiger cette biographie.

Évidemment à première vue, on perçoit ce travail comme une énième biographie de l'un de nos plus illustres rois.

Mais l'auteur a un dessein précis : laver l'image de ce roi de toutes ses légendes .

Qu'entend-on sur ce roi ? Prince des Lettres, roi-chevalier , sensible à toutes formes d'art, prince galant constructeur de châteaux et soucieux du bonheur de ses sujets.

Didier le Fur nettoie , élague l'image de ce roi de toutes ces idées amenées en grande partie par les historiens du XIXe siècle.

A travers la biographie de ce roi qui a régné trente deux ans, nous percevons un règne d'une extrême violence.

Nous accompagnons un roi nimbé d'une ambition réelle : faire de la France une grande puissance européenne , le coeur d'un nouvel empire chrétien.

Ainsi le lecteur assiste à la guerre qui éclate entre François Ier et son rival Charles Quint , animé par la même ambition .

Notre François Ier , défait à Pavie , résigné, laisse alors à son rival la mission que Dieu lui confie : combattre les ennemis de Dieu. L'histoire nous apprendra qu'il a échoué.



Force est de constater que Didier le Fur nous présente un royaume , un siècle pieu , en attente du retour du Christ.

Il va sans dire que la lecture de cette biographie peut s'avérer laborieuse pour les novices en Histoire . Il est important au préalable de s'informer sur la géopolitique et l'organisation du royaume au XVIe siècle.

Si le béotien se perdra , l'érudit , lui, jouira.



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François Ier

Voici une nouvelle biographie concernant François Ier. L'on pourrait aisément penser qu'il n'y a rien de nouveau à apprendre sur ce prince de la Renaissance, l'enseignement scolaire nous ayant déjà magnifié le vainqueur de Marignan et protecteur des Arts et des Lettres.

Mais, en cette année de commémoration (Marignan a, en effet, 500 ans !), l'historien Didier Le Fur, après une brillant biographie sur le prédécesseur de François Ier, Louis XII, nous livre ses dernières recherches sur un roi connu de tous, et surtout mal connu.



Cette immense biographie n'hésite pas à casser l'image du bon roi pour nous proposer un portrait d'un souverain guerrier, entêté par une conquête en particulier, celle de l'Italie. Car François Ier était ceci : un homme de guerre, une guerre qui parcourt son règne et qui débute (et qui peut presque se résumer) par une victoire et une date que chaque Français connaît, 1515, Marignan. Le récit de cette bataille est richement raconté par Didier Le Fur, bien que certains passages soient un copié-collé d'un autre de ses ouvrages consacré à Marignan.

L'historien parvient à saisir avec justesse l'obsession du souverain pour l'Italie, continuant alors la politique extérieure de son prédécesseur, les relations avec deux autres princes de la Renaissance, Charles Quint et Henry VIII Tudor.

Malgré cela, cette biographie, divisée en deux grandes parties, laisse sur notre faim, notamment en raison d'une première partie un peu longue, narrant la vie du souverain, et d'une deuxième partie trop courte où l'auteur s'emploie à casser les idées reçues sur François Ier, faisant alors un travail rétrospectif sur la perception du règne par les historiens. L'absence de cartes rend toutefois la compréhension des batailles et de la géographie un peu difficile et fastidieuse.
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Charles VIII

:Pas facile de succéder à Louis XI , surtout quand on a 13 ans . Donc un début de règne assez bousculé pour ce Charles VIII car enjeu d’une lutte de partis qui se solde par la victoire du clan royal dirigé par Anne de Beaujeu (normal qu’elle gagne) . Le voilà fort riche et puissant roi à vingt ans (son mariage prépare la récupération de la Bretagne) . Et le voilà à 24 ans pris d’une fièvre de voir l’Italie qui commence comme une promenade militaire , finit en quenouille et de plus le roi meurt à 27 ans en se cognant à une porte ! Il a vu Naples et il est mort conformément au dicton. Cela dit Didier le Fur conte fort bien la trajectoire de ce météore royal qui ouvrit la porte (sans s’y cogner cette fois ) à la Renaissance française.
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Et ils mirent Dieu à la retraite

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions Passés Composés pour l'envoi de ce livre, reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Didier Le Fur est un historien moderniste connu, et reconnu, notamment pour sa biographie de François Ier. Le livre qui nous intéresse aujourd'hui, "Et ils mirent Dieu à la retraite. Une brève histoire de l'histoire", est un livre d'historiographie. Dans le jargon, cela veut dire un livre qui parle de la manière dont les historiens et les intellectuels ont pensé l'histoire au fil du temps.



Ce livre fait 233 pages et il est donc plutôt court. Il se découpe en 15 chapitres. Dans la version que j'ai, de nombreuses coquilles se sont glissés et c'est un peu dommage.



De manière générale, en proposer une recension est pour moi un défi, car l'ouvrage ne s'y prête pas bien. D'une part, le résumer n'aurait pas grand sens. En tirer les grandes idées ? Pourquoi pas... mais le propos est philosophique, parfois ardu (avec un peu de théologie), même pour ancien étudiant en histoire.



Donner envie de le lire sans en parler réellement, que voilà le pire moment d'un chroniqueur. Toutefois, il est rafraîchissant. Tout étudiant ayant eu des cours d'historiographie à l'université, de manière classique, sera surpris par ce livre. En fait, pour Le Fur, l'originalité des historiens d'avant la Révolution n'est pas dans la méthode, ni même souvent dans le résultat finale, mais dans la pensée qu'il y a derrière. C'est la façon dont les intellectuels pensaient qui l'histoire qui a permis à la discipline de finir par se constituer en science.



Il y a un paradoxe avec ce livre, car Le Fur est original sans l'être. Pour lui, l'histoire devient une science dans le seconde moitié du XIXe siècle avec Langlois et Seignobos, puis les Annales de Bloch et Febvre. C'est un fait établit.



Au fil de la lecture, nous croisons Descartes, Malebranche, Bernard du Haillan, Bodin ou Pasquier, mais encore, plus proche de nous Voltaire, Turgot, Michelet ou Guizot. Pour appuyer son propos, et c'est fort intéressant pour ça, Le Fur s'appuie aussi sur des auteurs moins connus (voire inconnus pour certains me concernant). Encore plus original peut-être, son intérêt pour des penseurs européens, comme Ferguson pour l’Écosse et Herder pour l'Allemagne. Herder est un philosophe allemand, plutôt connu des philosophes que des historiens, qui a écrit "Une nouvelle philosophie de l'histoire" en 1774.



Pour bien en dégager les idées-force, je devrais sans doute relire ce livre. Toutefois, Le Fur montre que l'histoire comme science, même au début du XIXe siècle, et tout au long du XXe siècle, cela n'a jamais été une évidence. Je dirais, même si Le Fur n'en parle pas, que prolonger son propos avec le début du XXIe, montrerait que nombreux sont les écrivains, ayant des contacts avec des historiens professionnels, qui ne sont pas exempt d'erreurs et d'approximations, voir d'idéologie (je pense ici à Jean-Christian Petitfils et son "Histoire de la France"). Le Fur, à la toute fin de son dernier chapitre, constate que le grand manque des successeurs de Bloch et Febvre c'est l'histoire politique.



Finalement pour résumer à gros traits, l'histoire s'est d'abord détachée de Dieu, puis elle a dû se détacher du contrôle de l’État sur elle (le fameux roman national). Pour tout citoyen, ce livre montrera sans doute l'importance d'une histoire scientifique.
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Une autre histoire de la Renaissance

Enfin un historien qui dépoussière les légendes…
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Je couche toute nue

Camille Claudel.



Auguste Rodin.



L’élève et le maître.



La passion. Fulgurante.



Une histoire mainte fois contée, qu’elle en est devenue un mythe, une vérité.



Le travail d’Isabelle Mons et Didier Le Fur est impressionnant, car nous avons accès à une importante part de la correspondance de ces deux artistes. Les tours et détours de Rodin pour faire connaître son élève, les transactions de ventes, les nouvelles d’amis et les quelques mots de nos deux amants. Petite précision, qui n’est pas stipulée dans le résumé, ce ne sont pas uniquement les lettres de Rodin et Camille qui sont présentes ici, elles ne sont d’ailleurs qu’une part infime de ce livre. Nous suivons bien plus, au jour le jour, les avancées de chacun dans leur vie professionnelle, les rumeurs sur leurs vies et les comptes-rendues d’expositions auxquels ils participent. Mais insidieusement, par petites touches, au détour d’une phrase d’une connaissance, d’un aparté sur l’un ou l’autre, nous touchons du doigts la puissante passion qui les animait l’un pour l’autre.



Un livre particulièrement charnel lorsque les sculptures des deux artistes sont évoquées. Les mots utilisés par les journalistes ont ce rapport au corps à la fois féroce et d’une tendresse peu commune. Les œuvres ne peuvent laisser indifférent. Nous lisons des critiques acerbes où le verbe des journalistes est cruel ou alors d’une sensualité extrême.



Puis vint l’heure de la souffrance et de la peur. Les lettres de Camille pendant son internement sont d’une violence et d’une pureté rare, elle jette les mots comme des armes dont elle se servirait la première pour ne pas avoir à encaisser les coups par la suite. La maladie la transforme, pour la tuer petit à petit.



Nous ne pouvons rester immobile devant tant d’émotions déversées, cachées ou exposées…
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Diane de Poitiers

Si je reprends le Secret d’histoire sur cette dame de la Renaissance qu’est Diane de Poitiers, on découvre qu’elle était une belle femme, influente, ambitieuse, manipulatrice, intelligente, etc, etc. Bref, si on écoute cette émission on y découvre un portrait mi-ange mi-démon. Femme amoureuse, femme ambitieuse. Pourtant, tout est presque faux. En effet, à la fin de ce livre écrit par un éminent historien, on découvre surtout que nous ne savons quasiment rien sur cette femme, il existe très peu de source et le peu qu’il y a ne sont pas très parlantes.

Bien sûr ces sources parlent tout de même, on sait grâce à elles, que Diane de Poitiers n’a jamais cherché à récupérer les biens des hérétiques que sont les chrétiens dissidents. Elle n’a jamais cherché à amasser toute la fortune au détriment des autres, elle a même plutôt fait beaucoup pour les autres.

Bref ! Grâce à ce livre et au travail d’historien de l’auteur qui a pris le temps de décortiquer les sources, de peser le parti-pris des auteurs, etc., on sait que la légende écrite par des hommes (ennemis des femmes), des protestants, des adversaires, des romanciers comme Victor Hugo, est en partie forgée sur des délires politiques et amoureux ; des délires qui ont forgé petit à petit - même en se contredisant - cette légende sans grande rigueur historique qui sert aujourd’hui encore le roman de la vie de Diane de Poitiers. (Je précise quand même qu’il y a eu du nettoyage avant Didier Le Fur, en effet tous n’ont pas tout pris pour argent comptant ce qu’ils ont lu.)



Mais si je n’ai rien à dire sur le travail technique de l’auteur, qui a vraiment une démarche d’historien comme je l’ai déjà dit, en présentant par exemple ce que l’on dit, ce qu’on peut affirmer, la construction de la légende et la déconstruction des sources ; j’ai par contre eu beaucoup de mal à lire ce livre et ce pour deux raisons. Déjà il y a beaucoup de noms par moment ce qui m’a noyé dans les informations (c’est surtout vrai pour le dernier chapitre) et enfin c’est parfois un peu fastidieux à lire. Pourtant je suis habituée à lire des livres d’histoire pour mon plaisir personnel ou pour mes études (et dans le dernier cas ils sont souvent chi*** à lire) mais là waouh, à des instants il faut s’accrocher ! C’est par moment vraiment soporifique, surtout quand on a déjà du mal à suivre avec tous les noms.

Donc, si j’ai vraiment deux choses à reprocher à ce livre-là, c’est ces deux derniers points, pour le reste vraiment j’ai rien à dire, c’était instructif, étonnant, intéressant sur le fond.



En résumé c’est un livre que je conseille, mais un conseil accrochez-vous. Prenez peut-être même des notes en lisant pour vous retrouver plus facilement dans la masse d’information et de nom. (Et je crois que si un jour je lis son livre sur François 1er, que je désire vraiment lire, c'est ce que je ferai.)
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Le royaume de France de 1500

L'exposition "France 1500" m'a donné envie d'en savoir un peu plus et j'ai pris ce livre. Il est centré sur les règnes de Charles VIII et Louis XII et revalorise ces rois.



Apparemment, c'est l'histoire républicaine qui a surévalué Louis XI, centralisateur, et François 1er, protecteur des arts. Charles VIII et surtout Louis XII ont laissé un souvenir impérissable jusqu'au XVIIIe siècle et les monarchistes les prenaient comme modèle.



Il faut dire que Louis XII s'est beaucoup opposé au pouvoir royal quand il n'était qu'un prince, il a eu beaucoup à se faire pardonner et a eu un règne plein de clémence. C'est aussi grâce à ces 2 rois que la succession de Bretagne a été réglée et que cette province est devenue française.



Ce petit livre fait le portrait du royaume et de la monarchie, il évoque une France qui a déjà un sentiment national très fort. A l'époque, la légende fait des Français des descendants des Troyens, donc les ancêtres étaient aussi, voire plus, important que les Romains... Quand la connaissance des textes classiques a ébranlé cette croyance, a n'a pas pu se contenter des Gaulois, peuple vaincu par les Romains, on en a fait les ancêtres des Troyens !



La dernière partie insiste sur le rêve d'Empire : L'Empereur est celui qui mène les croisades, bien que la dernière soit lointaine, c'est toujours dans l'imaginaire. Le pape a demandé le soutien des rois français en Italie : ce soutien ajouté aux revendications familiales sera un des moteurs des campagnes d'Italie.
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Diane de Poitiers

L’histoire fascinante et romancée de Diane de Poitiers, cette femme au destin hors du commun m’a littéralement séduite du début jusqu’à la fin.

Je suis particulièrement éblouie par certaines femmes d’exception qui ont marqué l’histoire de notre pays comme Anne de Bretagne, Aliénor d’Aquitaine, Jeanne d’Arc, Blanche de Castille, Marie Stuart, Catherine de Médicis. Je dois en oublier, c’est certain.

Dans ce roman, Didier le Für explique ce qu’il sait vraiment de Diane de Poitiers sans tenir compte de la légende qui entoure sa vie. Il essaie de rendre à cette femme extraordinaire sa réalité en faisant fi de l’imaginaire collectif. Malgré cela, la belle Diane reste un personnage historique incontournable absolument haut en couleur qui fut le grand amour du roi Henri II. (petit clin d’œil : A ce propos, vous voyez bien que je ne suis pas rancunière et n’en veux pas à ce bon roi d’avoir enlevé sa particule et son titre de noblesse à mon ancêtre Jean de Taix qui avait insulté la Belle Diane en faisant allusion à son âge avancé lorsqu’elle est devenue la maîtresse du Dauphin ! Je connaissais ce passage de l’histoire qui est rappelé dans le roman.)

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Et ils mirent Dieu à la retraite

Didier Le Fur est historien. Il a déjà commis des biographies remarquées : Louis XII, Charles VIII, Henri II. Son François Ierfut acclamé par la critique, tandis que son livre consacré à Diane de Poitiers a reçu le Grand Prix de la biographie politique 2017. Avec son dernier opus, sous-titré Une brève histoire de l’histoire, il étudie avec sérieux et minutie la place, l’écriture, le statut et la réception de l’Histoire. Il démontre que l’Histoire a continuellement évolué pour aboutir aux formes connues actuellement.



Dès les premières pages, l’auteur écrit : « Je fis le constat que l’histoire était particulièrement mouvante, et donc finalement peu certaine puisqu’elle pouvait être réécrite régulièrement sans que les connaissances nouvelles puissent justifier ces modifications : elle était souvent le simple reflet des opinions des auteurs qui la rédigeaient, ou le témoin d’un regard collectif que l’on avait décidé de porter sur elle. » Cette phrase illustre bien la difficulté et la nécessité de distinguer l’Histoire du roman national, l’étude historique de la propagande officielle. Or, depuis les temps les plus reculés, l’Histoire a souvent été agitée par les puissants à des fins de domination politique, économique, culturelle et religieuse.



En partant de ce constat, que l’histoire pouvait être écrite et réécrite sans justification scientifique, Le Fur pose une interrogation lourde de sens : « Comment prétendre alors que l’Histoire était une science qui, pour qu’elle le soit, devait être conduite par des règles communes à tous et applicables par tous ? » Il prolonge avec pertinence sa réflexion de la façon suivante : « Mais peut-être l’histoire n’avait-elle pas toujours été une science ? Dans ce cas, quand l’était-elle devenue ? Et pour quels motifs ? » De fait, l’auteur déclare sans ambages : « Parce qu’aucun livre ne répondait franchement à ces questions d’idiot, je me suis décidé à le faire. Il est ce qu’il est, mais il m’a finalement été utile. » Il ne s’agit cependant pas de questions idiotes, loin s’en faut. Son livre permet de lever le voile sur les sujets complexes précédemment évoqués.



En réalité, l’éminente qualité d’historien ne se résume pas à une question de diplômes ou à une éventuelle reconnaissance médiatique voire étatique. Être historien revient avant tout à agir en historien. Cela signifie donc étudier et confronter les sources. Ces dernières peuvent être très variées : tableaux, pièces, armes, timbres, cachets, mémoires, notes, lettres, correspondances, photographies, vidéos, etc.



Pourtant, durant une très longue période, l’Histoire et les hommes se sont passés d’historiens, et plus encore d’historiens critiques. Dieu suffisait car Il inspirait les esprits ; vivre suffisait, car la vie était vécue avec élan, sans introspection suspicieuse et nombriliste. Puis sont apparus les poètes, les hommes de lettres et les religieux. Ils ont raconté par diverses manières l’origine de l’humanité en partant tous du principe que Dieu avait tout créé. Les questions métaphysiques sur Dieu et la création de l’univers arrivent après. Et la boîte de Pandore du moifut ouverte. De légitimes interrogations laissèrent la place à la contestation, puis au rejet de Dieu, de l’ordre social, de la nature, de la réalité de l’homme. Descartes, Spinoza, Vico, Voltaire, Lessing, Condorcet rejetèrent l’histoire telle qu’elle fut acceptée à leur époque. Les découvertes scientifiques et les progrès techniques - notamment le mécanisme - accentuent cette idée d’une humanité affranchie de la création divine perçue comme un joug. Il existe ici un énorme paradoxe, car la très grande majorité de ces découvertes scientifiques sont l’œuvre de clercs ou de laïcs croyants.



Dès le XVIIèmesiècle - mais les prémices de cette révolte intellectuelle émergent en réalité au XVème - l’histoire classique ou ancienne se voit considérer comme une fable, un opiumà l’usage du bas-peuple. Les miracles sont, au mieux, vus comme des contes, au pire comme des énormes mensonges. Les philosophes tournent en ridicule l’idée de Dieu et la notion même de providence divine. Enfin, les textes bibliques perdent ce caractère sacré pour devenir des écrits comme les autres.



Didier Le Fur montre que l’Eglise tente de résister à ces différents assauts. En effet, Spinoza et Voltaire mettent toute leur énergie à détruire les textes de l’Ancien Testament, pour attaquer les fondements intellectuels et moraux sur lesquels repose la monarchie chrétienne, ainsi que l’égalité du genre humain, hommes, femmes et enfants, de toutes races - doctrine à leurs yeux scandaleuse qui résulte pourtant de la lettre et de l’esprit de la Genèse. Bossuet contre-attaque en promouvant la vision de l’Eglise : « Comme le judaïsme dont il est issu, le christianisme est une religion historique, révélée dans le temps. Il enseigne que des événements, de la Création à l’Apocalypse, y sont advenus ou y surviendront. Le cours du temps a donc un sens, une unité, et signe qu’il n’est pas illimité. Le temps chrétien a un début, un milieu et une fin : soit la naissance du monde et la chute de l’homme, la venue du Fils et son sacrifice, l’attente du retour de celui-ci et la rédemption finale du péché humain. Au milieu se situe l’histoire de l’homme entièrement dépendante des volontés de Dieu. »



Les premiers contempteurs à démonter le discours catholique sur l’histoire sont les Philosophes. Avec de nombreux arguments et de pertinentes explications, l’auteur démontre que les opposants à cette vision théologique et historique critiquent, sans pour autant conceptualiser l’Histoire qui serait conforme à leurs vues. La démonstration se montre imparable. Depuis le XVIIèmejusqu’au XVIIIèmesiècle, cette histoire « divine » subit des attaques et des moqueries sans pour autant être remplacée dans la sphère intellectuelle : « La religion romaine traditionnelle était une nouvelle fois montrée du doigt, rendue responsable de l’aveuglement de l’homme, de sa persistance dans l’ignorance de son droit. Elle revêtait ainsi, pour toujours plus de gens, un caractère monstrueux. »



Il faut donc attendre le XIXèmepour que les historiens s’affranchissent radicalement de Dieu pour bâtir une nouvelle histoire. Or, si ces créateurschassent Dieu, ils le remplacent par des idoles : bonheur, progrès, science, technique. En définitive, l’histoire dépend encore et toujours de nouveaux maîtres. Par la suite, comme l’expose très bien l’auteur, l’Histoire reste au service des dominants à des fins politiciennes. Michelet incarne encore à ce jour le meilleur exemple de cette école de pensée. Il construit une histoire militante et partisane dans laquelle le Moyen-Age a malheureusement mauvaise presse. Il invente la « Renaissance » pour dévaloriser encore plus les Temps Féodaux. Guizot écrit et compose sur les civilisations : « Il était convaincu que le développement social et moral étaient intimement liés, même si parfois ils ne marchaient pas à la même cadence ». Ses travaux justifieront… le colonialisme ! En fin de compte, sans une authentique formation à l’histoire des idées, une profonde humilité et une honnêteté intellectuelle, on peut faire dire beaucoup de choses à l’ « Histoire », le tout et son contraire.



La vraie question aujourd’hui, comme l’indique un des chapitres du livre est : Mais que faire du passé ? Le passé doit-il expliquer le présent ? Le justifier ? Le passé représente-t-il un idéal à atteindre ou un modèle à dépasser ? De même, ce passé doit-il être organisé ou hiérarchisé ? Et surtout comment l’enseigner ? Ces questions ont hanté les penseurs, les intellectuels et les érudits des siècles passés. A bien y réfléchir, elles peuvent faire encore débat… N’oublions jamais que des gouvernements ont tenté, dans un passé très récent, de figer l’histoire par la force législative. Heureusement, certains historiens se sont levés contre cette forfaiture intellectuelle et morale.



Il va de soi que Le Fur ne peut être considéré comme un candide. A le lire, nous comprenons parfaitement que l’histoire ne souffre jamais d’un excès de neutralité car elle reste, en tant que discipline, un outil de lutte politique et idéologique. Il n’hésite pas à écrire un propos démontrant sa grande lucidité : « Personne n’a trouvé les lois de cette histoire parfaite, définitive. Jamais, non plus, elle ne réussit à réaliser ce qui habitait l’imaginaire des philosophes de l’histoire (rassurer collectivement sur la raison de l’existence humaine et contribuer à apaiser la peur de la mort), par une vie sans Dieu. »



Ils ont mis Dieu à la retraite, mais comme l’avait dit le Curé d’Ars en son temps : « Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre, on y adorera les bêtes. » L’explicitation de cet inextinguible besoin de paix intérieure chez l’Homme se trouve remarquablement net dans cette citation. A notre époque qui se dit (et se croit peut-être) aussi moderne, éclairée, démythologisée, scientifique, rationnelle et objective, les Hommes croient pourtant en tout et n’importe quoi, sans pour autant connaître la paix avec autrui ni la sérénité personnelle : le succès croissant des horoscopes, marabouts, et spirites - y compris dans l’ « élite » intellectuelle ou sociale - le prouve assez. Etait-ce pour autant mieux ou pire avant ? L’Histoire nous aide à y avoir plus clair… à condition de ne pas vouloir y trouver ce qu’on veut.



Cette brève histoire de l’histoirepassionnante et dense sur le plan intellectuel ravira tous les passionnés d’histoire. Elle permet de comprendre les grands enjeux intellectuels et moraux que soulève l’Histoire, ainsi que les nombreux débats historiques qui en résultent. Depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, de nombreux historiens professionnels se sont transformés en de véritables ayatollahs, tout en revendiquant l’étiquette de scientifique. Loin de favoriser la science historique ou la philosophie de l’histoire, ils transforment l’Histoire en une nouvelle - fausse - religion légitimant les régimes ou les modes successifs. Nous nous retrouvons face à des nouveaux mais faux inquisiteurs, car ils ne sont pas animés par le souffle divin et la réelle transcendance. Le solide et bon sens critique du peuple a ainsi été peu à peu gavé par le prêt-à-penser, et remplacé par le politiquement correct, cette fameuse doxa. Ceci sacralise - sous des protestations d’objectivité républicaine et laïque - la mise à mort de l’histoire : à la fois comme vie spirituelle et collective à travers les âges, et en tant que science. Le Fur a parfaitement compris que le conformisme mine profondément l’intelligence. Et ils mirent Dieu à la retraite permet d’éviter de succomber à ce grossier et banal piège intellectuel.



Franck ABED





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La France de la Renaissance

Didier le fur embrasse une grande variétés sujets relatifs à la renaissance dans ce dictionnaire ou l'on prend plaisir à venir picorer.

Il s'évertue à pourfendre les clichés, nombreux sur cet période . On saluera la rigueur historique de cette démarche même si le roman national en prend un coup, se qui ne manquera de crisper certains esprits sensibles (dont je suis évidement)
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Diane de Poitiers

Diane de Poitiers a titillé l’imagination de nombreux historiens ou personnes de son temps. Pour l'un, ils ont tenté d’adapter aux mieux ce qu’ils avaient pu recueillir sur la maîtresse royale. Et pour l'autre, il suffit de regarder autour de nous pour voir divers mensonges s’escalader sur telle ou telle personne afin d’assouvir une jalousie, une haine…
Lien : http://auria.fr/diane-de-poi..
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Diane de Poitiers

Oubliez ! Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur Diane de Poitiers, car vous ne savez rien, nous ne savons rien… ou si peu ! Adieu, la pionnière des féministes qui chevauchait dès l’aube cheveux au vent ; adieu la sublime femme de 1,70 m qui semblait avoir trente ans du haut de ses soixante-six.



Non, Diane de Poitiers n’a pas mené par le bout du nez son royal amant Henri II ; non, elle ne s’occupait pas de politique ; non, elle n’offrait pas son corps pour arriver à ses fins.



Quasiment tout ce qui a été dit, en bien ou en mal, relève du roman national, « le portrait que les historiens font de Diane de Poitiers aujourd’hui n’est que le résultat d’une longue construction » qui commença dès le vivant de l’intéressée, quand des ambassadeurs étrangers se devaient de critiquer la maîtresse royale pour justifier les actions du roi de France qui, évidemment, ne convenaient pas à leurs attentes. De fil en aiguille, d’interprétations en tentatives de justifications historiques hasardeuses, nous avons créé de toutes pièces une femme, une nouvelle Diane.



La suite sur : www.actualitte.com


Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Peindre l'histoire

Je pensais avoir en main un livre d'art, en fait ce livre retrace l'histoire de la propagande visant à créer un sentiment nationaliste et encourageant à l'obéissance les masses vis à vis de leurs dirigeants. L'auteur nous explique les raisons politiques qui firent que telle ou telle figure fut choisie afin d'exacerber le sentiment d'appartenance à la nation française, comment Clovis, Vercingétorix, Jeanne, Geneviéve, et autres figures mythiques furent enjolivées de manière à enflammer l'imaginaire populaire.





L'histoire de France est survolée telle que présentée selon l'époque pour s'arrêter surtout sur le XIXème siècle, la majeure partie des peintures servant à illustrer le livre sont d'ailleurs issues de ce siècle. L'auteur tente d'expliquer les bases de l'histoire de France officielle enseignée et acceptée la majeure partie du XXème siècle. Les peintures sont là pour illustrer le texte, leur symbolique brièvement expliquée.





Il me semble que les reproductions choisies témoignent du conformisme de leurs créateurs, à moins que ce ne soit leur cynisme pour des peintures de commande destinées à leur fournir subsides et notoriété. Ces peintures ne me semble avoir été qu'une manière de conforter leur acheteur dans ses convictions, ou d'impressionner les visiteurs des édifices publics, l'équivalent nationaliste de l'iconographie religieuse destinée à l'édification des croyants dans les églises.





Un joli livre à la facture soignée, qui devrait intéresser ceux dont la connaissance de l'histoire de France reste superficielle, mais qui ne m'a pas vraiment passionné.
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Et ils mirent Dieu à la retraite

Dans Et ils mirent Dieu à la retraite, l’historien Didier Le Fur privilégie le méconnu et le surprenant pour appréhender la notion de progrès. Un essai audacieux.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Charles VIII

Très intéressant, plus facile à lire que celui sur Diane de Poitier, mais parfois un peu fastidieux et tout particulièrement les entrées dans les villes. J'ai bien aimé voir les décisions politiques, les rapports avec les Beaujeu et Orléans (futur Louis XII), la personnalité de ce roi, mais parfois c'était très long dans le détail (entrée et guerre d'Italie). Je n'en demandais pas autant pour mon cours.
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