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Citations de Djaïli Amadou Amal (502)


Mais tu es intelligente et tu as appris ce que tu pouvais à l'école. Tu sais lire et écrire. C'est plus que suffisant. La place d'une femme est avant tout dans son foyer.
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Tu es ma fille et je t'aime plus que tout au monde. pour moi, Doubla est ton père. C'est lui qui t'a acceptée. Il t'aime autant que ses propres enfants. Et nous formons une famille heureuse. Un père n'est pas forcément un géniteur. C'est surtout celui qui aime et protège.
page 330.
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Bintou est morte.
Non, elle n’est pas simplement morte. Elle s’est suicidée, et ce n’est pas la même chose. Par amour, Bintou a insulté la vie et fait le sacrifice ultime. Elle a osé commettre le pire des blasphèmes, celui qui la bannit de sa propre tribu, au-delà de la mort même ! Bintou ne sera pas célébrée dignement – et même son souvenir sera effacé. Selon les traditions, on évitera de prononcer son nom à jamais. Les ancêtres eux-mêmes ne la reconnaîtront pas et son âme errera pour l’éternité. 
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”Que jamais vos parents ne sachent ce qui est désagréable dans votre foyer, gardez secrets vos conflits conjugaux, ne cultivez pas l’aversion entre vos deux familles car vous vous reconcilierez, alors que la haine que vous semerez perdurera”, ajouta oncle Hayatou.
Après un silence, mon père reprend sur le même ton grave et autoritaire :
”À partir de maintenant, vous appartenez chacune à votre époux et lui devez une soumission totale instaurée par Allah. Sans sa permission, vous n’avez pas le droit de sortir ni même celui d’accourir à mon chevet ! Ainsi, et à cette seule condition, vous serez des épouses accomplies !.
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Personne ne fut scandalisé par mon état. Ce n’était pas un crime ! Moubarak avait tous les droits sur moi et il n’avait fait que se conformer à ses devoirs conjugaux. Il avait certes été un peu brutal mais c’était un jeune homme en bonne santé et viril. En plus, j’étais belle comme un coeur ! Il ne pouvait que perdre la tête face à tant de charmes. Il était surtout très amoureux ! Je méritais aussi des félicitations car j’avais su me garder pure. Je n’avais pas déshonoré ma famille.
Ce n’est pas un crime ! C’est un acte légitime ! Le devoir conjugal. Ce n’est pas un péché. Bien au contraire. Que ce soit pour moi ou pour Moubarak, c’est un bienfait accordé par Allah.
Ce n’est pas un viol. C’est une preuve d’amour.
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Ô mon père ! Tu as tellement d'enfants mais c'est commode d'avoir des filles. On peut s'en débarrasser si facilement.
Ô mon père ! tu dis connaître l'islam sur le bout des doigts. Tu nous oblige à être voilée, accomplir nos prières, à respecter nos traditions, alors, pourquoi il ignores-tu délibérément ce précepte du prophète qui stipule que le consentement d'une fille à son mariage est obligatoire ?
Ô mon père ! ton orgueil et tes intérêts passeront toujours avant. Tes épouse et tes enfants ne sont que des pions sur l'échiquier de ta vie, au service de tes ambitions personnelles.
Ô mon père ! ton respect de la tradition est au-dessus de nos volontés et de nos désirs, peu importe les souffrances que causeront tes décisions.
Ô mon père, nous as-tu jamais aimées ? Oui, diras tu, et tu fais tout cela pour notre bien. Car, jeunes filles, que savons-nous de la vie ? Comment pourrions-nous choisir notre époux ?
Mais, si tu estimes que nous en sommes incapables, c'est que peut-être, nous n'avons pas encore l'âge de nous marier.
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Ô ma mère! Que c’est dur d’être une fille, de toujours donner le bon exemple, de toujours obéir, de toujours se maîtriser, de toujours patienter!

Ô ma mère, je t’aime tellement mais je t’en veux aujourd’hui.

(Emmanuelle Colas, p.75)
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L'islam est toujours le dernier recours pour débusquer la vérité ! Jurer sur le Livre est une chose extrêmement grave, et on ne l'exige qu'en des cas très rares qui le justifient. Jurer sur le Coran peut faire peser de lourdes menaces, exposer même à l'anéantissement de toute une famille. (p. 197)
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Je ne suis pas folle. Si je ne mange pas, c'est à cause de la boule que j'ai au fond de la gorge, de mon estomac si noué qu'aucune goutte d'eau ne peut plus accéder. Je ne suis pas folle. Si j'entends des voix, ce n'est pas celle du djinn. C'est juste la voix de mon père. La voix de mon époux et celle de mon oncle. La voix de tous les hommes de ma famille. (...)Non, je ne suis pas folle. Pourquoi m'empêchez-vous de respirer ? Pourquoi m'empêcher-vous de vivre ? (p. 152)
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Je n'étais pas que la fille de mon père. J'étais celle de toute la famille. Et chacun de mes oncles pouvait disposer de moi comme de son enfant. il était hors de question que je ne sois pas d'accord. J'étais leur fille. j'avais été élevée selon la tradition, initiée au respect strict que je devais à mes aînés. (p. 41)
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le mariage est surtout une question de relations, de dignité, de valeurs familiales et de préservation de ces valeurs. C’est l’entente et l’union de deux familles. L’amour, le sexe et l’intimité viendront après le mariage ou ne viendront jamais. Ce n’est pas le plus important.  
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« Ta fille, comme toutes celles de son âge, veut partir. Elle ne cherche qu’à se trouver et à devenir utile. Elle court vers son destin ! Ton cœur de mère, ma chère Kondem, est divisé. S’y livre une lutte sans merci. C’est cela qui te tourmente. Une part de toi comprend la nécessité de son départ, veut la laisser grandir et s’épanouir. L’autre relève de ton souci de mère avec ses multiples questionnements. Ta fille partira et elle reviendra saine et sauve. Et ensuite elle repartira… »
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Durant tout le trajet, je pleure. J'ai envie de hurler aux curieux qui, agglutinés sur le bord de la route, saluent par des cris le cortège nuptial :
" Sauvez-moi, je vous en supplie, on me vole mon bonheur et ma jeunesse ! On me sépare à jamais de l'homme que j'aime. On m'impose une vie dont je ne veux pas. Sauvez-moi, je vous en conjure, je ne suis pas heureuse comme vous voulez le croire ! Sauvez-moi avant que je ne devienne à jamais l'une de ces ombres cachées à l'intérieur d'une concession. Sauvez-moi avant que je ne dépérisse entre quatre murs, captive. Sauvez-moi, je vous en supplie, on m'arrache mes rêves, mes espoirs. On me dérobe ma vie. "
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On ne compte plus les hématomes, égratignures et ecchymoses que ses coups laissent sur mon corps, et ce dans la plus grande indifférence des membres de la famille. On sait que Moubarak me frappe, et c'est dans l'ordre des choses. Il est naturel qu'un homme corrige, insulte ou répudie ses épouses.
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La patience est un arbre dont la racine est amère mais les fruits très doux.
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J'ai aujourd'hui achevé mon devoir de père envers vous. Je vous ai élevées, instruites, et je vous confie ce jour à des hommes responsables ! Vous êtes à présent de grandes filles - des femmes plutôt ! Vous êtes désormais mariées et devez respect et considération à vos époux.
P. 16
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J’ai grandi dans une maison peule, semblable à toutes les autres
concessions aisées de Maroua, au nord du Cameroun. Mon père,
Alhadji Boubakari, fait partie de la génération des peuls sédentarisés
qui ont quitté leur village natal et se sont installés en ville,
diversifiant ainsi leur activité. C’est aujourd’hui un homme
d’affaires comme le sont ses frères. Cependant, il a conservé à
Danki, son village d’origine, un cheptel de bœufs qu’il a confiés à
des bergers encore attachés à la tradition de la transhumance. Car le
bœuf fait le peul. Et ma famille ne déroge pas à la règle.
Mon père est un bel homme, la soixantaine alerte. Digne en
toutes circonstances, toujours impeccablement vêtu, il porte une
gandoura amidonnée et un bonnet assorti.
La coutume impose la retenue dans les relations entre parents et
enfants au point qu’il est impossible de manifester une émotion, des
sentiments. C’est ce qui explique qu’il n’est pas particulièrement
proche de nous. La seule preuve que j’aie de son amour paternel est
celle d’exister. Je ne sais pas si mon père m’a déjà portée dans ses
bras, tenue par la main. Il a toujours gardé une distance
infranchissable avec ses filles. Et il ne m’est jamais venu à l’esprit
de m’en plaindre. C’était ainsi, et ça ne peut être autrement. Seuls
les garçons pouvaient voir mon père plus souvent, entrer dans son
appartement, manger avec lui et même, parfois, l’accompagner au
marché ou à la mosquée. En revanche, ils ne pouvaient pas
s’attarder à l’intérieur de la concession, qui restait le domaine des
femmes. La société musulmane définit la place accordée à chacun.
Nous sommes une famille nombreuse. Mon père la tient d’une
main de fer. Quatre épouses lui ont donné une trentaine d’enfants
dont les aînés, en majorité des filles, sont mariés. Baaba ne
supportant pas les conflits, chacune de ses épouses se garde bien de
lui rapporter les petits incidents ou disputes qui ne peuvent manquer
de troubler un foyer polygamique. Aussi notre grande famille
évolue-t-elle dans une atmosphère apparemment harmonieuse et
sereine.
Nous habitons dans ce que nous appelons au Cameroun
septentrional une concession. Entourée d’une enceinte de très hauts
murs, qui empêchent de voir à l’intérieur, elle abrite le domaine de
mon père. Les visiteurs n’y pénètrent pas ; ils sont reçus à l’entrée
dans un vestibule que, dans la tradition de l’hospitalité peule, nous
nommons le zawleru. Derrière s’ouvre un espace immense dans
lequel se dressent plusieurs bâtiments : d’abord l’imposante villa de
mon père, l’homme de la famille, puis le hangar, une sorte de
portique sous lequel on reçoit les invités, enfin les habitations des
épouses où les hommes ne pénètrent pas. Pour parler à son mari, une
épouse ne peut passer que par la coépouse dont c’est le tour.
Mes cinq oncles habitent dans le même quartier. Aussi, nous
n’avons pas une mais six concessions. Et, si nous ajoutons à la
trentaine d’enfants de mon père ceux de toute la famille réunie, nous
sommes facilement plus de quatre-vingt enfants. Nous, les filles,
vivons avec nos mères respectives pendant que nos frères ont leurs
propres chambres à l’extérieur des appartements maternels dès la
préadolescence. Et, bien sûr, filles et garçons ne font que se croiser,
s’adressant à peine la parole.
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Djaïli Amadou Amal
p. 182 C’est dans l’épreuve qu’on te conseille de patienter. Reste stoïque face à l’épreuve. Personne ne doit savoir que tu es triste. La jalousie est un sentiment honteux.
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Un père n’est pas forcément un géniteur. C’est surtout celui qui aime et protège.
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"Il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont brefs, les moments d'insouciance. Nous n'avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. À toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. C'est ce que j'ai fait, moi, durant toutes ces années. J'ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs."
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