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Critiques de Djaïli Amadou Amal (808)
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Les Impatientes

A travers la voix de Ramla, Hindou et Safira nous pénétrons la condition des filles et femmes au Sahel, les violences qu'elles subissent sous couvert de tradition et de respect de la famille. A mettre dans toutes les mains.
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Les Impatientes

Un témoignage tellement important pour espérer faire bouger les lignes un jour!

Aucune place à la patience, uniquement une réelle impatience que cela change et vite!!!

Il est vraiment temps que les musulmanes polygamesprennent la parole pour dénoncer ce système injuste et dégradant pour les femmes. Nous sommes au XXIème siècle et il est temps que nos chers frères musulmans qui pour certains chérissent ce système polygame d'ouvrir les yeux. Il est temps qu'ils arrêtent de réfléchir avec leur nombril et leurs couilles pour enfin se servir de leur cerveau et leur coeur.

Bravo à Djaïli Amadou Amal d'ouvrir un peu la porte des concessions pour informer le monde. Demain nos frères musulmans polygames ne pourront plus fanfaronner tel des coqs de basse cour, car grâce à elle nous en savons plus sur la manière dont les choses se passent.

Charge à nous de les regarder droit dans les yeux pour leur faire comprendre à quel point leur pseudo "pouvoir" n'est en fait qu'un leurre servant à cacher leur lâcheté et leur bestialité.

Alors a faire lire copieusement à nos adolescents pour que le monde puisse changer un jour.

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Les Impatientes

Voilà une pépite de cette rentrée littéraire. Ce roman a reçu le prix Orange du livre en Afrique en 2019, et cette année, il fait partie de la première sélection pour le Goncourt 2020.



Le lecteur se retrouve propulsé au Cameroun, découvrant le destin de trois femmes :



Ramla, 17 ans tout juste, souhaite devenir pharmacienne. Son goût pour les études sera compromis par son mariage imposé par son père à l’homme le plus riche de la ville. Ramla devra se soumettre à la toute puissance patriarcale et épouser Alhadji , la cinquantaine, malgré les sentiments qu’elle éprouve pour un autre jeune homme.



Hindou, la demi-sœur de Ramla, quant à elle, sera obligée d’épouser son cousin Moubarak, homme violent, colérique, alcoolique et bon à rien. Elle va subir les viols conjugaux, les brimades, sa vie ne sera plus que peur et angoisse. Le tout avec la bénédiction de sa famille, bien entendu.



Safira, 35 ans, est la première épouse du mari de Ramla. L’arrivée de la jeune fille la fera devenir la « daada-saare », c’est à dire, la guide de la maison. Sur elle va retomber toute la gestion de la concession (la demeure familiale où co-habitent toutes les épouses et leurs enfants). Elle n’aura de cesse de compromettre Ramla pour qu’elle soit répudiée par Alhadji, afin de reprendre sa place dans le cœur et le lit de son époux.



« Munyal » signifie « Patience« . Nos trois héroïnes refusent de se conformer aux règles. Leurs proches leur donneront un seul conseil tout au long de leur vie : Munyal. Aucun dialogue n’est possible. Il faut accepter silencieusement le destin imposé par Allah.



Hindou est violée par son mari ? Munyal.



Ramla se désespère du comportement de Safira envers elle ? Munyal.



Safira refuse cette jeune épouse qui a l’âge de sa fille ? Munyal.



Tel un mantra, ce mot revient inlassablement dans toutes les situations. Le poids des traditions et des coutumes rongent les trois femmes. Elles subissent ou ont subi un mariage précoce et forcé, duquel découlent toutes les violences, plus pernicieuses les unes que les autres : viol conjugal, violences physiques, économiques et psychologiques. Et pourtant, elles ne peuvent pas se rebeller. Elles ne peuvent qu’endurer cette vie dont elles ne veulent pas, prises au piège.



Plus qu’un roman, c’est un témoignage, puisqu’il y a une part autobiographique. Djaïli est une auteure engagée, à la plume nette, précise, sans faux semblants. Elle immerge le lecteur dans une réalité crue et atroce. Elle brise le tabou de cette condition féminine révoltante, cette société qui les dépouille de tous leurs droits, sauf de celui d’être patiente.



Une histoire bouleversante, une lecture difficile, qui prône les violences faites aux femmes, ce chantage affectif couplé à cette brutalité physique. J’ai dévoré ce livre, accrochée à mon siège, le paquet de mouchoirs à proximité. Comment peut-on infliger cela à des femmes au XXIème siècle ?



« Le paradis d’une femme se trouve aux pieds de son époux. »



« Le viol n’existe pas dans le mariage ».



Une lecture essentielle, que je qualifierai d’utile. Pour s’informer, pour que la prise de conscience se fasse afin que la situation ait une chance d’évoluer. A ne pas manquer !



#DjaïliAmadouAmal #LesImpatientes #Collas #RentréeLittéraire #SélectionPrixGoncourt
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Les Impatientes

Basé sur l’histoire vraie de l’auteure, ce livre court et révoltant dépeint le sort de 3 femmes au Sahel, au sein d’une communauté dans laquelle le mâle règne en maître suprême.



Elles sont jeunes, elles ont des rêves et de l’ambition mais… elles n’ont strictement rien à dire, rien à décider, rien à espérer dans cette société gouvernée par les pères, les oncles et les maris. Tout ce qu’on leur demande, ou plutôt ce qu’on exige d’elles, c’est munyal, munyal, patience, patience. Mais patience pour quoi ? Patience pour parvenir à supporter les humiliations, les mariages forcés, les coups, les viols conjugaux. Car, si elles sont traitées de la sorte, à qui la faute ? A elles bien entendu!



Je ne sais pas ce que j’ai trouvé le plus révoltant : l’attitude des hommes ou celle de toutes ces tantes qui, ayant pour la plupart vécu le même calvaire que ces jeunes filles, s’arrogent pourtant le droit de les sermonner et de les convaincre que tout est de leur faute. Que leur quotidien pourrait être bien meilleur si elles faisaient preuve d’un peu plus de munyal, munyal.



Un témoignage poignant d’une quotidien inconcevable pour nous, occidentales.
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Les Impatientes

🌔Patience… 🌖



Un des romans marquants de cette rentrée littéraire dans lequel nous suivons le destin de 3 femmes du Sahel. Elles vivent dans des foyers polygamiques. Il y a l'épouse numéro un et il y a les coépouses. Pour parler à son époux, une femme doit passer par une coépouse dont c’est le tour. Elle doivent se plier aux règles de l’époux, subir, se taire, accepter, ne jamais se plaindre, perpétuer les traditions. Et si ça ne va pas ? Patience, s’entendent-elles répéter continuellement, à longueur de journée, au fil des semaines, des mois, des années…⁠

⁠▪️

Qui sont les trois femmes de ce roman polyphonique ?⁠



Il y a Ramla tout d’abord, jeune fille de 17 ans, étudiante rêvant de devenir pharmacienne qui sera mariée à un riche politicien de 50 ans au lieu de son amoureux promis du départ. Un déchirement pour elle.⁠

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Il y a ensuite Hindou, la sœur de Ramla, qui sera elle, mariée de force à son cousin drogué, alcoolique et violeur de surcroît. Un déchirement pour elle.⁠

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Il y a Safira, enfin, 35 ans, première épouse du mari de Ramla, qui ne se fera jamais à l’idée que son mari prenne une seconde épouse. Un déchirement pour elle.⁠

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Ces trois femmes, liées par une même souffrance, se voient imposer un destin déjà tout tracé, sans même avoir le droit de s’y opposer. La rébellion n’a pas sa place, elles finiraient alors répudiées, mises purement et simplement à la porte, en ayant l’obligation de laisser leurs progénitures derrière elles. Surtout, elles n’auraient même plus le soutien de leur famille, puisque dans cette société, le poids des traditions et l’honneur occultent tout le reste.⁠

⁠▪️

Ces femmes sont malgré elles, victimes d’une conception religieuse erronée qui sert de prétexte à ces hommes, pour leur infliger des violences absolument inconcevables. Un homme peut posséder jusqu’à 4 femmes différentes, toutes vivants dans la même concession. On imagine bien (ou pas…) le quotidien chaotique que cela engendre, entre médisances, coup bas, amertume, rivalités, tristesse, peur.⁠



C’est un récit qui surprend, qui émeut et qui vous marque. Un roman puissant, et bouleversant, sur cette question universelle de la violence faite aux femmes. Un coup de cœur de cette rentrée littéraire. ⁠
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Les Impatientes

Témoignage fort sur la condition féminine au Sahel. A travers ce roman polyphonique, l’écrivaine nous donne à entendre différents points de vue (la future mariée, la mariée, la coépouse) et ressentir de l’intérieur les conditions de vie de 3 femmes.

On découvre un système patriarcal et ancestral qui perdure encore de nos jours : la femme n’est qu’un objet au service de son mari. C’est révoltant, injuste et honteux. Ce roman - qui s’inspire de la propre histoire de l’écrivaine - se passe au XXIème siècle.

Livre coup de poing qui - je l’espère - permettra de faire avancer la cause des femmes ou plutôt de l’Humanité. Il ne faudrait pas oublier - comme le disait Aragon - que l’avenir de l’homme est la femme.
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Les Impatientes

« Munyal ! Munyal… munyal ma fille !

Combien de fois a-t-elle entendu ce mot ? Combien de personnes lui ont donné ce conseil ? Encore et toujours de la part de tous. Par toutes les circonstances douloureuses de sa vie. On le sait d’ailleurs, on ne conseille le fameux munyal comme remède souverain à tous les maux que dans les moments difficiles. On le sait, c’est dans la douleur qu’on dit à une personne : « supporte ! ». »

Et les femmes peules supportent, supportent, supportent.



Ramla et Hindou, deux demi-sœurs, le père a plusieurs épouses, sont mariées le même jour. Ramla très instruite, aurait tant aimé être pharmacienne, d’ailleurs c’était son plan avec Aminou son jeune fiancé qu’elle aime. Le couperet est tomé, l’oncle l’a promise à un autre,le père s’y soumet, rompt ses fiançailles pour la marier à un riche cinquantenaire dont elle sera la seconde épouse. C’est mieux pour les affaires familiales.



Malgré les supplications, il n’en sera pas autrement, Munyal les filles, munyal !!!



Patience à toi Ramla qui voulait continuer tes études et te retrouve seconde épouse avec obligation d’aider et respecter la première épouse devenue « daada-saare », c’est-à-dire que tu pourrais être corvéable à merci, sans jamais t’en plaindre bien entendu, Munyal, ma fille !



Hindou, elle, sera la femme de son cousin Moubarak, un bon à rien qui a sombré dans l’alcool, la drogue, les filles faciles…

Munyal ma fille ! et honte sur toi qui revient chez ta mère avant une année de mariage parce que ton mari a failli te tuer, que tu t’es sauvée pour protéger ta peau.« Personne ne parut plus que cela scandalisée par mon état. Ce n’était pas un crime ! Moubarak avait tous les droits sur moi et il n’avait fait que se conformer à ses devoirs conjugaux. Il avait certes été un peu brutal, mais c’était un jeune homme en bonne santé et viril ! En plus, j’étais belle comme un cœur ! Il ne pouvait que perdre la tête par tant de charmes. » Munyal ma fille !

Bonnes conseillères, les tantes énumèrent la liste des courses, pardon, de ce qu’elle DOIT être pour son époux chéri :

« Je dois soumission à mon époux !

Je dois être son esclave afin qu’il me soit captif !

Je dois être sa terre afin qu’il soit mon ciel !

Je dois être son champ afin qu’il soit ma pluie !

Je dois être son lit afin qu’il soit ma case !

Je dois épargner mon esprit de la diversion !

Si j’avais compris les conseils de mon père, j’aurais été soumise au désir de mon époux et ainsi, il n’aurait pas été obligé de me brutaliser. J’aurais dû m’estimer heureuse qu’il m’honore. » Surtout après une nuit de noces terminée à l’hosto avec plusieurs points de suture suite à un viol répétitif ! Le jeune époux pour être certain d’assurer a pris des pilules de Viagra avec alcool et autres drogues, un vrai bouc en rut. Munyal, ma fille, munyal !

« Oui Baaba, je sais, j’ai compris tous tes conseils. Avec mon époux, je ne dois jamais bouder, être colérique ou bavarde, dispersée ou suppliante. Je dois me montrer pudique, reconnaissante, patiente, discrète. Le valoriser, respecter sa famille, me soumettre à elle. Lui apporter mon aide, préserver sa fortune, préserver sa dignité, réserver son appétit. Epargner sa vue, épargner son ouïe, épargner son odorat ». Lorsque Hindou marmonne ainsi, on la traite de folle, de possédée !!



Ce n’est pas mieux du côté de la première épouse, Safira. Elle qui a régné en maîtresse pendant vingt ans sur le coeur et le corps de son époux, le voici qui entre dans la concession au bras d’une jeune épousée, trop jeune. La voici devenue « daada-saare », guide de la maison « Si la maisonnée vit en harmonie , c’est à son mérite et à elle les compliments. Elle jouira alors de considération et estime car elle se sera montrée digne. Si au contraire il y a discorde, alors on indexe logiquement l’aînée ! Ça sera sa faute, de son incapacité à gérer la famille »… La daada-saare est la poubelle de la maison, tous les détritus reviennent sur elle. Elle est le pilier de la concession, le pilier de toute la famille. » Munyal ma sœur, munyal !! Elle entre en résistance et veut en sortir victorieuse, cette nouvelle épouse doit être répudiée. Une grosse partie de sa fortune en bijoux, qu’elle revend, passe chez les marabouts et autres charlatans, jusqu’à ce qu’elle ait une idée de génie (malfaisant). Le grand bénéficiaire est le mari qui feint d’ignorer les tensions, la guerre larvée que mène Première Epouse.



La patience a ses limites, munyal ou pas. Ramla, Hindou, Safira le prouvent chacune à sa manière, selon sa propre psychologie, sa force.



Dieu ! Que le poids de la tradition, de la religion, est dur pour ces femmes peules. La tradition vient par les femmes. Comme il doit être dur d’envoyer sa fille vers un vieil homme, vers un homme qui la battra … Mais « Tu dois savoir une fois pour toutes que tes décisions n’influencent pas que ta vie ». Il y a la mère par peur d’être répudiée, la fratrie dont il faut assurer le train de vie, Les autres épouses qui guettent l’instant de la déchéance. Ce que ressent la jeune épousée n’entre jamais en ligne de compte. Munyal ma fille ! Patiente et supporte avec le sourire.



Dans la nouvelle concession, point de solidarité à attendre « Quand on se sent mal dans sa peau et dans sa vie, on en devient vite égoïste… On ne peut se sentir plus solitaire qu’au milieu des autres. »

Djaïli Amadou Amal d’une écriture simple directe m’a fait entrer dans un monde de violence frontale ou feutrée. J’ai vécu dans les trois concessions, c’est ainsi que les peules appellent leurs demeures où se côtoient beaucoup de monde, co-épouses, enfants, parents, grands-parents, « lécheurs de cul » pour les plus riches.

Un coup de coeur pour ce livre au contenu si fort, si prenant, qui a reçu, cette année les prix de la presse panafricaine et Orange du Livre en Afrique.
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Walaande : L'art de partager un mari

Walaande, c’est le jour où une des épouses d’un polygame prend en charge les tâches de la maison et la nuit avec son mari. Le polygame musulman a le droit à quatre femmes, s’il est riche et peut leur payer le même train de vie à elles quatre. Djaïli Amadou Amal, connaît bien cette région du Nord Cameron et elle est Peule comme ses quatre héroïnes. Elle rassemblé ses souvenirs pour écrire son roman, une interview donnée à « Africulture » éclaire bien son propos.



Ce roman se lit très rapidement. Il décrit de façon très précise la condition de ces femmes réunies pour satisfaire les désirs d’un seul homme. Elles sont différentes mais ont en commun d’être très malheureuses. Comme il s’agit d’un roman, il y a une histoire qui se finit bien, trois des enfants vont s’émanciper de la tutelle de leur tyran de père. On y croit pas beaucoup, je pense que dans la réalité même si la jeunesse grâce aux modes de communications actuels, prend conscience que le monde peut évoluer , le poids des traditions très bien décrites par cette auteure doit être plus fort que leurs désirs d’émancipation, surtout avec la radicalisation de l’islam.



Cette plongée dans le monde Peul ,et dans une maison où quatre femmes se partagent le même homme, n’a rien du tourisme exotique. C’est vraiment horrible et j’espère qu’ils arriveront à sortir de cette tradition qui de façon évidente les empêche tous, hommes et femmes d’être heureux.
Lien : http://luocine.fr/?p=3999
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