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Critiques de Dominique Brisson (68)
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Vive La Fontaine !

Voilà un petit livre illustré qui a vocation à figurer dans toute bibliothèque destinée à la jeunesse : école primaire, collège...

Comment rendre intéressante la biographie d'un personnage vaguement connu et dont tout petit français (et belge peut être?) a entendu parler et appris un jour une fable?

Comme cela.

C'est écrit correctement : le niveau d'écriture des explications est exactement celui qui permet de lire sans souffrir mais qui ne prend pas le jeune lecteur pour un demeuré.

C'est ludique : Où vivait-il? Qui côtoyait-il? Comment s'habillait-il? ... une succession de questions qui relancent l'intérêt à chaque page.

C'est très bien illustré : des portraits de contemporains (et de lui-même), en fin d'ouvrage, la reproduction du seul manuscrit retrouvé du fabuliste : " le renard et les mouches" procure même une certaine émotion.

Bref, je ne vois que des qualités à ce petit ouvrage accessible aux plus jeunes qui apprendront quelques petites choses fort intéressantes en le lisant.

Merci mille fois à Babélio et aux masses critiques pour cette découverte enthousiasmante.

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Nos jardins secrets

Nos jardins secrets cosignés par Dominique Brisson, Zaü et Isabel Asúnsolo est un condensé de paniers de légumes, de fruits défendus, de vols d'insectes et de grignotis de rongeurs. Un bouquet de souvenirs et de parfums d'enfance.

Les jardins secrets de Dominique Brisson s’énumèrent en trente textes, anecdotes, histoires, légendes et fables ; ils s’animent sous les pastels de Zaü et abritent les haïkus d’Isabel Asúnsolo.

Plus que le contenu du texte c'est l’agencement et la beauté de l'objet qui émerveillent. On ouvre ce livre comme on entre dans un jardin, attentif et curieux. On y croise une humanité délurée, mystérieuse, imprévisible.

Les jardins du Nord de la France, dont s’est inspirée Dominique Brisson regorgent de beaux et vigoureux légumes, enchantent les limaces et nourrissent les lapins et les chevreuils, servent de terrains de jeux aux gamins en culottes courtes, deviennent garde-manger pendant la guerre mais aussi cachette pour le déserteur. Il est lieu de création pour l’artiste topiaire qui décline son art guerrier ou pacifique. Le potager, le jardin ou le courtil sont des lieux où l'on cultive autant la terre que sa fierté et son contentement. Il y a de la musique, de la magie et du merveilleux entre les haies de lauriers et au pied des prunus.

Nos jardins secrets est une invitation à la promenade et à la méditation, au réveil et à l’épanouissement de nos sens. Alors semez, plantez, observez, admirez, goûtez…

Je remercie Babelio et les Editions cours toujours pour le chemin contemplatif dans Nos jardins secrets.



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Les yeux d'Aireine

Un livre assez étrange, onirique, très beau, plein de mystère.

Beaucoup de questions restent sans réponse, mais j'ai aimé connaître Aireine et les autres personnages
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Ma poule

Des nouvelles sur les poules. Des petits moment de vie glanés ça et là à travers la France et agrémentés à chaque fois de judicieux points de vue scientifiques.



Ce livre a tout pour plaire, on le peut le picorer et savourer des petits moments de grâce entre ces animaux pas si bêtes et leurs propriétaires qui le sont parfois. Il surfe aussi sur la mode écologique en soulignant leur rôle de décomposeurs des aliments jetés qui, de fait, ne sont plus gaspillés.



Le propos n'est pas ici de dénoncer les élevages industriels. Pourtant, en soulignant les échanges entre l'homme et l'animal, il le dénonce indirectement.



Par sa bienveillance envers le célèbre gallinacé, cet ouvrage m'a conforté dans l'idée que nos poulettes de basse cour sont surprenantes et attachantes. Heureux propriétaire de deux pondeuses, je n'ai jamais vérifié les clichés sur sa prétendue sottise. Mais je ne suis pas objectif.



A défaut d'en élever, on pourra toutefois se laisser attendrir par une histoire de poule qui caquette quand elle pond, clousse quand elle couve ou crételle et glousse quand elle converse avec ses voisines. Des histoires de poules boudeuses, courageuses ou fidèles: voilà le pari osé de Dominique Brisson.



Gros bémol: les 30 histoires sont illustrées par les pastels de Pascale Belle de Berre qui m'ont semblés trop grands et parfois envahissants avec des traits rageurs peu en lien avec un texte plus soyeux. J'aurai préféré des photos.



Merci aux éditions Cours Toujours et à Babelio pour cet envoi dont on prélève chaque tranche de vie avec autant de plaisir qu'un oeuf tiède dans un nid.
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Une vie merveilleuse

A partir de quand un mal-être adolescent devient-il pathologique ? Quels signes doivent inquiéter l'entourage, amener à consulter ? Les parents sont-ils les plus clairvoyants en la matière ? L'ado est doué pour faire illusion, et même les parents les plus anxieux sont souvent dans le déni.

► « Sans doute voulaient-ils croire que leur fille 'au fond' n'était pas si paumée, pas si indifférente à son milieu, à son sort, à son avenir ? Sans doute espéraient-ils très fort que ce n'était qu'un passage, une de ces crises d'adolescence particulièrement aiguës, futur mauvais souvenir à ranger dans les tiroirs de la mémoire et dont on pourrait peut-être sourire un jour. Ils voulaient avoir confiance : la chrysalide allait devenir papillon. [...] Ils pensaient qu'il fallait la laisser sortir de ce sombre tunnel, longue nuit d'hiver plus rigoureuse pour elle que pour d'autres adolescents. »



Elève de troisième, la soeur du narrateur est en train de s'enliser dans une dépression sévère et bien que celle-ci s'accompagne de violence, de colères publiques fracassantes, et de comportements auto-destructeurs, seul son petit frère de douze ans semble mesurer l'ampleur du drame.

► « Je sentais que cela allait mal tourner, mais je ne savais pas si je devais le dire, ni comment le dire. »

A défaut d'en parler à des tiers, il entoure la jeune fille d'attentions. Mais l'amour des proches suffit-il à guérir des troubles mentaux ?



Un texte poignant, d'une grande sensibilité, d'une grande finesse. Beaucoup de tendresse, de générosité, de douceur chez ce jeune garçon qui assiste au naufrage de sa soeur aînée.

Une histoire terrible, superbement écrite.



• Une petite pensée émue, admirative et pleine de gratitude pour les enseignants qui ont le courage de tirer la sonnette d'alarme quand ils remarquent la dégringolade d'un adolescent...
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Cher cousin caché

Très surprenant, un échange de lettres entrés cousins. A faire lire a de jeunes ado, a travers cette amitié épistolaire , on devine les secrets de famille qui n'échappent jamais aux enfants. La fin est un peu brute, mais c'était le jeu...juste les lettres .
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Lettres d'amour à des petites chipies

Léon 7 ans a une passion pour les bonbons.

Il décide d'en partager quelques uns avec les filles de sa classe. Pour les séduire, il leur écrit une lettre sous forme de poème. Malheureusement, les chipies restent hermétiques à ses belles déclarations.



J'ai trouvé cet album attendrissant, très drôle et très plaisant à lire avec toutes ses rimes.

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Cher cousin caché

En trouvant le forfait de ski d’une certaine Mathilde portant le même nom que lui dans sa doudoune, Émile découvre qu’il a une cousine de son âge et qu’il n’en a jamais entendu parler. Fâchés de longue date, ses parents et son oncle se partagent le chalet familial à chaque période de vacances sans jamais se croiser. Bien décidé à communiquer avec cette cousine dont on lui a caché l’existence, Émile lui laisse un message dans la doudoune. Commence alors entre les deux enfants une correspondance secrète où chaque lettre aura la valeur d’un trésor…



Un petit roman épistolaire avec des gamins espiègles et attentionnés particulièrement attachants. Du léger, du vivifiant, du positif. Entre Émile et Mathilde, c’est une amitié simple et sincère qui se développe. J’ai aimé voir leur complicité se renforcer au fil du temps, comme une évidence. J’ai aimé l’originalité dont ils ont dû faire preuve pour cacher leurs missives, les trouvailles qu’ils ont mis en œuvre pour faire pester les adultes, la façon dont chacun s'est confié à l’autre en toute confiance, sans aucune arrière-pensée. Et puis cet échange ne s’inscrivant dans aucune immédiateté, cet échange fait d’attente, d’impatience (des semaines voire des mois séparant deux lettres) possède un petit coté anachronique plein de charme.



Une très belle surprise donc que ce court roman dont la lecture fait le plus grand bien.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Une vie merveilleuse

Un livre extraordinaire.

Sur une histoire très dure, l'auteur nous offre un texte rayonnant et positif, dont on émerge, à la fois un peu "sonné", mais plein d'émotion et de chaleur, et curieusement, d'optimisme.



Quel livre magnifique !

Décidément, Dominique Brisson, qui surgit toujours là où on ne l'attend pas, est vraiment une auteure à découvrir et à suivre.



J'avais lu il y a quelques années "Gros sur la tomate" et j'avais apprécié ce joli petit roman sur un enfant qui s'emmêle un peu dans les mots, les textes et les idées, mais avec des personnages très gais et positifs.

Récemment, j'ai particulièrement apprécié "On dirait le sud" un "road-movie" très gai, très frais et réconfortant.



Dès que j'ai reçu "Une vie merveilleuse", je m'y suis plongée avec curiosité car j'ignorais totalement le sujet.



Je l'ai lu d'une traite, mais il m'a fallu un moment pour m'en remettre et pouvoir en parler !



Une relation frère-soeur très loin de ce qu'on lit d'habitude sur la littérature adolescente, en général plutôt portée sur les disputes, les mésententes.

Ici Yann, le narrateur, un jeune garçon en 5e, voue une adoration sans borne à sa soeur, de deux ans plus âgée.

Une soeur d'abord très complice, avec qui tendresse et fou-rires se succèdent. Ils dorment dans la même chambre, et ne supporteraient pas d'être séparés.

Puis peu à peu, une adolescence particulièrement difficile éloigne sa soeur, mais il ne lui en veut, et essaie de l'aider, de toutes ses forces.



La trame est originale, puisque partant d'un abécédaire brodé que cette soeur (Zoé, mais on n'apprendra son prénom qu'au dernier chapitre) garde au dessus de son lit et dont elle caresse une lettre différente chaque soir, sans lui dire à quel mot elle pense, il va imaginer ce qui peut lui passer par la tête.

Chaque titre de chapitre sera un mot, à l'initiale dans l'ordre alphabétique de A à Z. Et cette contrainte, loin de sembler artificielle, ou d'enlever de l'intérêt au texte,donne une vraie trame, une poésie très prenante.



Tout le livre, même s'il commence avec des faits plus anciens, est raconté en peu de temps, Yann relate sa relation avec sa soeur depuis les moments joyeux jusqu' une date récente.



Dès le début on comprend que le temps présent n'est plus à la gaieté, mais la tension monte lentement au fil des chapitres, de façon presque insoutenable.



En parlant de cette soeur qu'il aime tant, il se raconte aussi un peu, un garçon tout petit, pas très beau, dont on se moque beaucoup.

Longtemps, sa soeur l'a aidé face aux autres. Et quand elle ne le fait plus, elle lui a tant laissé qu'on le sent capable d'affronter sa vie de façon très positive.



Il est très difficile de parler de ce livre sans trop en dévoiler.

Ce texte est par certains côtés beaucoup plus triste que les romans précédents de l'auteure, mais il est en même temps tellement merveilleux de tendresse, d'espoir, qu'on en ressort à la fois sonné mais aussi plein d'optimisme, comme Yann.



Les textes et les sujets de Dominique Brisson gagnent en force à chaque roman, auteur à suivre !!!



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Les yeux d'Aireine

J'ai été vraiment emballée par l'écriture simple et claire; le réel frôle le fantastique. C'est très troublant: une invasion de coccinelles orange (pas comme nos petites rouges, si sympathiques et alliées du jardin) puis une invasion d'aveugles (le regard est très important dans ce roman) et enfin les personnages qui changent, un suicide de la meilleure amie, un mystérieux Aël et des ados qui survivent loin de la Ville, robinsons du moment, ils font tout à partir de presque rien. Aireine, puis Achelle sa petite fille, qui au début semble croire son aïeule , faisant foi aux journaux intimes mais le doute s'installe, Aireine est-elle mythomane, voire folle (ce que suggère Aël, le grand amour d'Aireine, au moins dans son monde imaginaire: il nie tout) Aireine et Aël se retrouvent, malgré lui dans une maison de retraite où elle le harcèle avec ses souvenirs...qu'il ne partage pas.

Troublant mais ce livre m'a beaucoup plu.
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Toi, mon chat

Une merveille pour qui a la passion des chats (qui a un drôle de nom finissant évidemment en phile); des illustrations splendides et des textes variés montrant la diversité des comportements de chats (je pourrais si j'avais du talent en écrire d'autres, comme tous ceux qui ont eu des petits félins dans leur vie) Dominique (que je connaissais comme éditrice dynamique de beaux textes) part de faits réels: j'ai connu un des chats de la librairie venu s'installer sur mes genoux lors d'une rencontre avec Olivier Adam, je connais aussi Cyprienne Kemp mais pas son chat…

Un délicieux moment de lecture et un coup de cœur

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Toi, mon chat

La Feuille Volante n° 1416– Décembre 2019.

Toi, mon chat - Dominique Brisson, Pascale Belle de Berre - Éditions Cour toujours.



Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions "Cours toujours" de m'avoir fait découvrir cet ouvrage de Dominique Brisson pour les textes et Pascale Belle de Berre pour les pastels. C'est vraiment un beau livre.



L'univers du chat, ses réactions parfois étranges, la phobie que parfois il inspire, son indépendance, la musique de ses ronronnements m'ont toujours fasciné. Il a, dit-on, neuf vies, les Égyptiens le célébraient comme un dieu et il a bien souvent inspiré les peintres et surtout les poètes et ce même si on a parfois péjorativement moqué sa maigreur, sa peur de l'eau froide ou simplement parlé de l'éventualité de le fouetter. Il est, et ce depuis des siècles, un auxiliaire efficace dans la lutte contre les rongeurs et le "Roman de Renard" nous présente un Tibert convainquant tandis que Garfield est croqué en philosophe gourmand quelque peu égoïste et paresseux. le chat n'est donc pas seulement un simple animal de compagnie, c'est un véritable compagnon, un complice qui ne laisse évidemment pas indifférents ceux qui vivent avec lui et qui habitent chez lui parce qu'il devient vite évident qu'il investit jusqu'à la propre maison de ceux qui l'ont recueilli.



J'ai donc décidé de m'approprier ces trente récits à la lumière des moments d'exception passés avec mon compagnon. Il a sa propre manière de s'exprimer qui dépasse les miaulements traditionnels qu'on lui attribue. Ils sont souvent plaintifs, toujours expressifs, vont de l'itératif commandement à la supplication, il sait y faire et obtient toujours ce qu'il veut. Il adopte très vite un langage cabalistique que sa gestuelle corporelle précise et que l'émail de ses yeux soulignent. Pour peu qu'on y prête attention on peut avoir avec lui des conversations silencieuses faites de clignements de paupières, de rauquements de gorge, de coups de tête et de frottements sur les jambes... Je ne sais pas quoi en penser, toujours est-il qu'il affectionne souvent les rayonnages de la bibliothèque et suis sûr qu'il est sensible à l'odeur de l'encre, à la fragrance du papier et pourquoi pas à la musique des mots, parce qu'évidemment il sait lire et pénètre facilement dans l'univers créatif d'un auteur. Ce n'est quand même pas parce que c'est un animal à poil qu'il n'est pas sensible aux gens de plume ! Il tente même d'attraper mon stylo quand je hasarde des mots pour ce modeste commentaire. C'est peut-être une tentative de donner son avis, une manière de contestation, après tout il a lui aussi son mot à dire puisqu'il s'agit de lui. Et puis le farniente, ça il connaît, au soleil d'été ou près du radiateur l'hiver. Il y a les courses effrénées dans le jardin, les explorations jalouses de son territoire, l'heure du repas qu'il ne manque jamais même si sa gourmandise lui fait souvent renouveler cette séquence mais j'ai pu voir qu'il a une pendule dans la tête et s'adapte mieux que moi aux ridicules changements d'heure que la loi nous impose, à nous pauvres humains! Tout cela procède du mystère qui l'entoure et de la fascination qu'il inspire.



Parmi ces témoignages, beaucoup sont anecdotiques mais révèlent autant l'indépendance du chat que son attachement à son maître. J'ai une particulière tendresse pour Édito, cette chatte journaliste qui s'est installée dans un salle de rédaction d'un quotidien. Cela me rappelle qu'il y a quelques années un chat s'est installé dans la mairie de la ville de Niort, cette cité tant décriée par Houellebecq, on se demande bien pourquoi. L'article de presse qui lui a été consacré détaillait son quotidien et l'attachement du personnel mais ne précisait pas s'il assistait aux séances du conseil municipal ni si le maire lui prêtait un oreille attentive. J'ai été sensible aussi à l'histoire de Limoges, cette chatte fidèle dont son maître se sépare pendant trois ans et qui finalement vient mourir dans ses bras.



L'animal est tellement tout cela et tellement d'autres choses encore qu'il me reste à découvrir parce que, évidemment chaque chat est unique, toujours prompt à étonner. D'ailleurs mon compagnon s'agite et jette des regards désespérés vers la porte et la nuit. Il a sûrement un rendez-vous mais là, c'est une autre paire de pattes!

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com.
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Les yeux d'Aireine

Comment parler d'un roman si foisonnant, si proliférant qu'à chaque strate de sa construction de nouvelles interprétations surviennent, non pas en contradiction avec les précédentes mais en complémentarité, pour créer un ensemble qui se ramifie, s'approfondit, se densifie jusqu'au vertige ? Comment l'évoquer, le commenter sans le dénaturer ? Je me lance...

Dans la Ville, Aireine et Eli, sa meilleure amie, déploient leur énergie et leur enthousiasme en des cascades de rires, de confidences et de rêveries. Prêtes à mordre dans la vie à pleines dents pour en goûter toutes les saveurs, elles rayonnent de leur jeunesse, de leurs promesses et de l'éclat de tous leurs possibles. Mais, insidieusement, un glissement s'opère qui fait naître l'inquiétude : le soleil sature la vue de "reflets métalliques" et la chaleur fait apparaître des grappes de coccinelles qui colonisent la Ville ; la personnalité et le comportement d'Abé, un élève du Socle, l'école fréquentée par Aireine et Eli, changent inexplicablement ; le frère d'Eli, qui lui était si proche, subit la même métamorphose radicale et rejette sa soeur. Quand Aël, le premier amour d'Aireine, devient lui aussi un être différent, quand le regard maternel devient prédateur, la jeune fille se résout à fuir. A ce stade, le roman semble installer un univers à la lisière du fantastique, mais que remettent sans cesse en question les annotations de fin de chapitre qui - et c'est déconcertant et palpitant- à la fois, jettent le doute sur les interprétations et les corroborent. Et l'énigme à laquelle Aireine doit faire face devient la nôtre : que se passe-t-il avec le regard que les adultes portent sur les adolescents ?

Au coeur d'une Clairière, Aireine va trouver un abri et, entourée d'autres adolescents, elle pourra prendre son envol pour vivre la vie qu'elle s'est choisie. C'est là qu'Achelle, son arrière-petite-fille, atteinte d'une rare forme d'amnésie, le "syndrome blanc" qui "efface sa vie au fur et à mesure qu'elle s'écrit", la rencontre pour la première fois et découvre son histoire par le biais de ses carnets. Mais qui faut-il croire ? Cette aïeule qui évite tous les regards et que sa propre famille a tenue à l'écart ? Le vieil Aël qui affirme que les souvenirs d'Aireine ne sont qu'élucubrations de mythomane ? Les archives qui tantôt reconnaissent les faits, tantôt les nient ? Ou bien sa propre intuition qui la pousse à se fier à cette arrière-grand-mère qui possède ce dont Achelle est privée : une mémoire et des souvenirs qui ont nourri son existence entière, lui donnant force et indépendance ; une somme de connaissances et d'expériences qui continuent de faire bouillonner son âme.

Tout est efficace et magistralement construit dans ce roman que je n'ai pas lâché avant la dernière page... et qui ne me lâche pas depuis ! Cette architecture, qui enchâsse des récits comme autant de points de vue portés sur la réalité, porte une intrigue captivante et aborde des thématiques que l'écriture de Dominique Brisson tisse avec souplesse, laissant le lecteur libre de forger sa propre interprétation. Le récit est imprégné d'une confiance lucide et d'une radieuse admiration pour l'adolescence. Le pouvoir et les paradoxes du regard, celui que l'on porte comme celui que l'on supporte, sont au coeur de l'histoire et, sur cette trame, viennent se faufiler d'autres motifs, tout aussi passionnants : la force de la transmission, la notion de passage, l'interdépendance des histoires personnelles et familiales, la vision pervertie par l'âge, l'inextricabilité des relations humaines...

Roman fantastique, roman d'initiation, roman d'apprentissages, roman d'amour, roman poétique, roman onirique... "Les yeux d'Aireine" est tout cela et bien plus ! Transcendant les genres et les âges de lecture, il s'impose de manière fulgurante par une écriture sensorielle, sensuelle, qui fusionne avec les personnages et leur environnement. Comme une énigme lancinante, dont il m'est impossible d'épuiser le sens, il continue de m'interroger, de me fasciner par son homogénéité, sa profondeur et son intensité.



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Une vie merveilleuse

Un frère raconte son amour infini pour sa grande soeur et comment il l'a vu sombrer. Tout en la déifiant, il dessine sa chute, de la crise d'adolescence à un mal plus profond.



En 26 chapitres, un pour chaque lettre de l'alphabet, Yan décrit en parallèle tous les petits moments exceptionnels partagés et l'absence progressive de Zoé.





Un livre beau et dur à la fois sur l'amour inconditionnel que l'on peut porter à nos proches et notre incapacité à les empêcher de souffrir.



Le lecteur devine en filigrane diverses problématiques : l'anorexie, l'homosexualité, la scarification, la dépression... Un livre à deux facettes. Intéressant.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Vive La Fontaine !

Un petit ouvrage clair, ludique et attractif pour faire découvrir ou mieux connaître Jean de La Fontaine aux jeunes lecteurs. Dès la fin primaire jusqu'au collège, ce livre peut être utilisé pour aborder le célèbre fabuliste. On y trouve des informations sur sa vie, sa famille, ses métiers, ses amours et amitiés, le contexte historique et des petites anecdotes intéressantes. Les textes sont clairs, découpés en plein de petits chapitres, les illustrations de différentes époques nombreuses, la mise en page dynamique et le livre est parsemé de petits jeux et activités proposés.

Une collection à suivre de près !
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Nos jardins secrets

Tout d'abord, cet ouvrage contient trente récits illustrés de magnifiques pastels d'une grande finesse d'exécution. Puis, le sommaire récapitule toutes les histoires en laissant un très court résumé pour chacun, voici celui du premier récit :





"CHASSEZ LE NATUREL ?" p 9 - Cécile et Maurice n'ont jamais compris comment, malgré les efforts les plus fous pour l'en empêcher, un chevreuil a pu s'inviter dans le potager pendant une dizaine d'années (une histoire pleine d'humour).





De plus, on y trouve Chanter le jardin - Hardines et hortillonnages, une canchon (chanson) à la gloire d'un des patrons des jardiniers, saint Fiacre. C'est grâce au conteur Jean-Pierre Semblat, de Bieuvos-in-Vermindos (Beauvois-en-Vermandois), artisan de la renaissance de la culture picarde que cette chanson a la chance de se trouver dans ce recueil. Elle est écrite en langue picarde et ensuite en version française.





En voici un extrait :



Ech pucheron, élle calein-ne,

éch cope-borgeons, éch scolyte,

l'inthon-nomme, éch bupresse,

éch capricorne maqutent à qui miux miux

Fas zés moérir sint Fiaque !





Le puceron, le charançon, ...

le coupe-bourgeons, le scolyte,

l'anthonome, le bupreste,

le capricorne dévorent à qui mieux mieux,

Fais-les mourir saint Fiacre





D'autre part, ce sont des personnes et des jardins & parcs qui ont insufflé ces fabuleux récits à l'auteure, par exemple, le récit intitulé Une rose de caractère vient des Jardins de Valloires, en Picardie maritime, créés par le paysagiste Gilles Clément.





En fait, le lecteur observe de belles histoires en voyageant de jardins en jardins et de parcs en parcs, il s'y plonge grâce aux magnifiques illustrations particulièrement réussies de Zaü. J'ai particulièrement été touchée par Les racines du souvenir, un récit émouvant réalisé grâce au témoignage de Valérie Bortoluzzi, animatrice aux Jardins de Cybèle, maison de retraite de Margny-lès-Compiègne. Et certaines ont eu pour effet de me projeter dans un film d'animation.





Ainsi, cet ouvrage est bien plus qu'un livre illustré car le côté artistique est très prononcé avec les dessins. On en apprécie la véracité et la poésie des récits, même les animaux s'expriment, les légumes et les fleurs respirent et vivent. On se ballade à travers toute la splendeur de la création et on s'émeut des bienfaits qu'elle apporte à ses contemplateurs. C'est un livre au sujet très intéressant qui plaira beaucoup aux passionnés de la nature et pas seulement les jardiniers. Un beau cadeau de Fête des Pères en perspective !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Les yeux d'Aireine

Un très beau roman, poétique et surprenant, mais je n'ai pas vraiment accroché.



Une dystopie dans laquelle je n'ai pas trop su entrer, même si le sujet m'a paru intéressant.



Il me manquait trop de données pour me sentir proche des personnages, et je me suis contentée de les observer, plutôt que d'entrer dans leur histoire.



Il est vrai que la fiction n'est pas vraiment le thème dans lequel je me sens à l'aise.







On a différentes parties, bien distinctes.



Si j'ai eu un peu de mal au début, j'ai bien aimé ensuite la deuxième partie, où Achelle l'arrière petite fille, se raconte.



Apprécié aussi la vie dans La Clairière, ce monde où tout est à réinventer, ces enfants livrés à eux-mêmes, à leurs angoisses, mais qui apprennent à revivre.



La fin m'a laissée perplexe.







Le texte est beau, comme toujours chez Dominique Brisson, qui nous emmène à chaque roman dans un monde bien différent.



Je l'avais découverte avec "Une vie merveilleuse" si triste et si originale avec sa forme d'abécédaire.



Plus légère dans Gros sur la tomate, où les mots et leurs formes ont tant d'importance. Mon préféré restant sans doute le road movie de On dirait le sud, une échappée belle d'une mère et son fils.



Tous des sujets bien ancrés dans la réalité, et voilà que nous basculons de l'autre côté du miroir, dans un monde proche du nôtre mais dont l'évolution ne fait pas rêver.



Avec des chapitres très courts, parfois moins d'une page, on est obligé d'aller de l'avant !







Je relirai ce roman, car il contient tant de choses qu'une seule lecture ne peut suffire à tout apprécier je crois.







Et je voudrais ajouter une anecdote personnelle un brin impressionnante :



Je n'étais pas chez moi quand j'ai lu ce roman, et le soir, je rentre, et je découvre sur mon portail une coccinelle, orange à 7 points !



Qui s'attend à voir une coccinelle en plein mois de décembre, un soir trempé et froid ?



Je précise que, comme beaucoup, j'aime bien la petite coccinelle rouge, la bête à bon dieu de notre enfance, qui protège mes rosiers des pucerons.



Mais quand nous arrivons dans notre maison de Savoie, des multitudes de coccinelles orange et noire* nous y attendent, l'air plus mort que vif, mais qui se réaniment sitôt la chaleur du poêle revenue. On les sort par pelles entières, et on continue à en voir sans cesse grimper aux carreaux, avec des nombres de points très variables, et toutes les nuances de l'orange au noir.



Alors, lire une histoire qui commence par une invasion de coccinelles orangées, et en trouver le soir même en plein hiver une sous mon nez, quel signe faut-il y voir ?



* La réforme de l'orthographe n'a-t-elle pas touché les adjectifs de couleur ? Ce serait bien utile, c'est probablement un des domaines les plus compliqués de l'orthographe française.



Mais si pas de réforme, je maintiens mes coccinelles orange et noire



"les adjectifs de couleur unis par la conjonction de coordination 'et' restent invariables lorsqu'il s'agit d'une seule et même indication (par exemple : des oiseaux vert et bleu), mais s'accordent lorsqu'il s'agit de deux indications distinctes (par exemple : des plumes vertes et bleues, autrement dit des plumes vertes et des plumes bleues)"
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Nos jardins secrets

Reçu dans le cadre de la Masse critique, un petit mot de l'éditeur et deux marque-pages que je remercie pour ces attentions.



C'est le genre de beau livre qu'on a plaisir à feuilleter sur un transat de préférence,

alternant histoires courtes pour les amoureux du jardin, pastels chatoyantes, haikus déposés comme une rosée du matin, qui ravira tous ceux qui comme moi profitent de bourgeons, de boutons en fleurs et de natures éphémères de "suivez les paquerettesp.80"..au" moment d'égarement" devant la montée de sève"p.88 et "à la rose de caractère"p.60.
Lien : https://lecturesindelebiles...
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Cher cousin caché

Il suffit d'une doudoune de ski, laissée par on ne sait qui au départ dans le chalet montagnard de ses parents, pour que l'univers d'Emile Hadrien, 11 ans, change. En effet, en la mettant, il y trouve un forfait de ski au nom d'une certaine Mathilde Hadrien née la même année que lui. Il comprend alors très vite qu'il a une cousine cachée. C'est une agréable surprise pour l'enfant unique qu'il est ! Il comprend aussi très vite que sa famille partage le chalet familial avec la famille de sa cousine. Il décide d'entamer une correspondance avec Mathilde. Une affection sincère naît alors entre les deux enfants qui développent des trésors d'astuces pour cacher les lettres qu'ils s'envoient...

Une très jolie histoire qui fait rêver de réconciliation !
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Vive La Fontaine !

Voici un livre vraiment génial !! On n'est pas habitué à avoir des livres biographies de grands personnages adaptés aux collégiens, et je trouve que celui-ci est vraiment parfait !



Il est ludique et dynamique, il donne envie d'en savoir plus que ce grand auteur qu'est Jean de La Fontaine. On ne s'ennuie pas du tout, même si on n'est pas trop intéressé par le sujet. Les autrices ont su rendre mystérieux et intéressant cet auteur du 17ème siècle. Il est question de son caractère, de sa façon de vivre, de sa famille, des femmes qui l'entouraient; mais également de ses textes, de ce sur quoi il écrivait, de la société de l'époque.



Il y a de petits jeux, mais aussi des activités d'écriture (comment écrire une fable par exemple). Il y a aussi une iconographie très riche avec peinture, sculpture, photos de livres d'époques...



Le format du livre est aussi assez attractif, c'est un petit livre qui sera peut-être moins impressionnant qu'un grand livre documentaire comme on en voit souvent.



Je pense que c'est un livre parfait pour mettre dans les CDI de collège (et en cycle 3 aussi) ! La Fontaine est un auteur que les élèves étudient souvent, ils ont parfois des recherches à faire sur lui et là on a le livre qu'il faut à leur proposer !



Pour faire bref, une belle découverte !
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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