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Critiques de Dominique de Saint Pern (117)
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Baronne Blixen

De Karen Blixen (1885-1962), nombreux sont ceux qui avaient oublié l’existence et l’œuvre… jusqu’à la magnifique adaptation à l’écran par Sydney Pollack en 1985 de son roman autobiographique : « Out of Africa » - traduit en français par « La Ferme africaine ». Succès planétaire pour ce film qui met en scène Robert Redford, Klaus Maria Brandauer et – dans le rôle de Karen Blixen – une Meryl Streep à l’apogée de son talent. Personne n’a oublié, je crois, les paysages somptueux, les kikuyus, les chants massaï, la musique de John Barry et celle de Mozart, les désillusions et les drames, ni la romance tragique entre les deux amants qui vaudront immédiatement à la Baronne – de son nom de plume Isak Dienesen – et à son œuvre un immense regain d’intérêt.



Dominique de Saint Pern prend prétexte de la préparation de ce film et de la nécessité où elle imagine que se trouve alors Meryl Streep d’enquêter plus avant sur l’héroïne qu’elle incarne pour introduire dans son roman une narratrice, Clara Svendsen : celle qui fut pendant presque vingt ans la secrétaire et la dame de compagnie autant que le souffre-douleur de Karen Blixen, dont elle devint l’exécutrice testamentaire. Par ce petit tour de passe-passe littéraire, elle nous ouvre les portes de l’existence tumultueuse et tourmentée de « la Baronne », de son tempérament passionné, volcanique et intransigeant, de sa personnalité complexe, exclusive et parfois cruelle, de son imaginaire aussi et de son écriture.



Nous l’accompagnons dans ses voyages, dans ses amours, dans ses paradoxes et dans sa fantaisie, et elle nous fait cortège, cette femme fière et singulière à la liberté exigeante et hautaine, rongée par la souffrance, la maladie et la solitude ; nous l’escortons au cœur de la brousse, dans sa maison de Rungstedlund, à New-York ou à Londres, jusque dans l’intimité de son travail et de son écriture – elle qui fut longtemps pressentie pour un Prix Nobel de Littérature qu’elle n’obtiendra jamais et qui connaîtra la gloire avant de sombrer dans un provisoire oubli.



Le texte est beau, les psychologies finement analysées, la construction habile. Dominique de Saint Pern est à l’évidence entrée en empathie avec cette Baronne qu’elle sait nous rendre proche et presque familière sans pour autant sacrifier à l’hagiographie ni rien dissimuler des aspérités de son caractère, et elle nous offre avec ce récit sensible et très documenté le portrait d’une femme et d’un écrivain hors du commun dont l’œuvre de haute stature – « Out of Africa », bien sûr, mais également les « Contes d’hiver » ou les « Sept Contes gothiques » - a su conquérir aujourd’hui une place de choix dans la littérature.



Un bon moment de lecture qui donne envie de lire - ou de relire - l’œuvre de Blixen et fait revivre pour le lecteur, l’espace de quelques heures, l’esprit rebelle de cette femme indomptable, excessive et flamboyante, à qui « en échange de son âme, Satan avait promis que tout ce qu’elle vivrait deviendrait une histoire ».

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Baronne Blixen

Mais qui était vraiment la Baronne Blixen ? En 1985, lorsque Out of Africa de Sidney Pollak est sorti au cinéma, j'ai découvert l’étonnante histoire de Karen Blixen, une danoise au caractère bien trempé, partie vivre au Kenya durant quelques années d'extraordinaires aventures. J’ai ensuite dévoré son livre de souvenirs, La ferme africaine, et j’ai adoré Le festin de Babeth, un film magnifique inspiré par l’une de ses nouvelles. L’idée d’aller gratter derrière l'histoire romantique qui m'avait subjuguée à l'époque n’était pas faite pour me déplaire et je tiens à remercier les Editions Stock et Babelio de m’avoir permis de découvrir Baronne Blixen de Dominique de Saint Pern, une biographie déguisée en roman, absolument passionnante, fouillée et tout en nuances…

Karen Blixen avait sa part d’ombre et de lumière, séductrice, amoureuse, conteuse, tour à tour courageuse et perverse, elle s’est complètement révélée en Afrique. Tout a commencé par des chagrins d’amour, le décès de son père lorsqu’elle était enfant et le désintérêt total pour elle d’un homme dont elle était follement amoureuse. Elle épousa finalement son frère jumeau, Bror qui l’entraina au Kenya pour s’occuper d’une ferme. Monsieur était très volage et lui laissa comme seuls cadeaux de mariage, le titre de Baronne et la syphilis.

Elle aima de toute son âme les terres qu’elle cultivait avec obstination mais aussi Denys Finch Hatton, un guide de safari cultivé. Cette double passion la dévora toute entière, la laissant exsangue et ruinée après le décès accidentel de Denys qui s’éloignait d’elle et la faillite économique de sa ferme.

L’indomptable Tania rentra alors au Danemark et se mit à écrire sous le nom de plume d'Isak Dinesen. C'est alors qu'elle engagea Clara Svendsen, la narratrice du roman devenue plus tard son exécutrice testamentaire. On découvre alors une Karen Blixen blessante et parfois méprisante avec cette jeune femme qui mit toute sa vie au service de son œuvre, se laissant vampiriser par une femme au charme électrique.

Adulée par les écrivains danois, La Baronne entama une relation malsaine et passionnée avec Thorkild Bjornvig, un jeune poète qui accepta de signer un pacte avec elle, devenant son jouet et elle, sa muse. Cette histoire machiavélique assombrit considérablement le portrait de cette femme troublante qui s'est accrochée à la vie jusqu’au bout en éblouissant les dîners mondains new-yorkais malgré les souffrances et la maladie.

La Baronne Blixen était assurément une lionne et Dominique de Saint Pern, en conteuse tout aussi talentueuse qu’elle, m'a donnée envie de relire La ferme Africaine et de découvrir Sept Contes gothiques et Les Contes d'hiver...





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Edmonde

Il y a des noms qui résonnent dans votre tête sans savoir vraiment qui se cachent derrière.

Pour moi, le patronyme d’Edmonde Charles-Roux était de ceux-là.

Tout fiérot d’amoindrir mes lacunes, je me lance dans cette lecture qui, je dois l’avouer m’a bien déçue.

D’abord par le trop court intervalle de vie proposé par l’auteure de 1938 à 1945 soit des 18 aux 25 ans d’Edmonde où sa jeunesse dorée dans une famille d’aristocrates la rend à mes yeux, hautaine, guindée et maniérée.

« Edmonde retrouva son père désemparé, comme l’aurait été tout homme de sa condition soudain privé de son valet de pied. Les circonstances obligeant à l’austérité ». Saleté de guerre !

Puis par l’ennui, lorsqu’elle croise continuellement du « beau monde » connu ou inconnu dans le style « Point de vue, Images du Monde ». Surfait et glacé.

On est encore loin de la femme prétendue libérée à laquelle je m’attendais, nous sommes davantage à proximité d’une pauvre petite fille riche qui vit la guerre entre le 7ème et le 16ème arrondissement de Paris entre tennis chic et thé mondain.

Bien sur son amour « Camillo » engagé dans les troupes fascistes italienne sera tué en Albanie. Évidemment sa sœur mariée à un proche du Duce sera emprisonnée dans un palais en décrépitude en Belgique sous le joug nazi. Inévitablement sa famille n’aura plus accès à son argent, à leurs émoluments, il restera tout de même l’entregent.

Je ne parviens pas à m’émouvoir. Trop de privilèges, trop de complaisances…

« Ces années de guerre l’avaient changée, l’expérience terrible de l’ambulance chirurgicale lourde, les drames, ces années oppressantes bousculaient l’ordre des possibles. Le mariage lui apparaissait comme un lieu de confinement. »

Et voilà qu’apparait Roger, le fils Vilmorin, frère de Louise de Vilmorin, du beau linge. De la bonne graine, si je peux me permettre. Huhuhu.

Elle ne sera pas la femme d’un seul homme.

Ce roman aurait également pu s’appeler « Cyprienne » tant la vie de sa sœur est omniprésente et larmoyante. « Non, elle n’avait plus de ressources. Non, elle n’avait jamais exercé de métier. De quoi lui parlait-on ? Elle se retint de préciser qu’à défaut de savoir exécuter des ordres, elle était imbattable pour en donner. »



Afin d’édulcorer mes propos, je dois admettre que la participation active d’Edmonde dans les infirmeries militaires à la libération de Marseille par de Lattre de Tassigny force le respect ce qui d’ailleurs l’amènera à devenir sa secrétaire.

La France est libre. Sa vie de femme ne fait que débuter, Gaston Deferre alors avocat fait une apparition de quelques lignes, elle rencontre également Lee Miller photographe chez Vogue. Elle veut écrire…

Dommage, son destin demeurera pour moi un mystère.



« Palpitant », Télé Matin.

« Pas tant, tant pis » Tel est, chagrin.

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Baronne Blixen

« Il existe un dieu pour veiller sur les légendes en perdition. Pour sauver les étoiles un peu oubliées. » C’est ainsi que débute « Baronne Blixen », le roman de Dominique de Saint Pern, décidée à jouer le rôle de ce dieu des grands hommes (et des grandes femmes en l’occurrence!) et à rendre à Karen Blixen tout son éclat, toute l’intensité d’une vie riche en émotions, en aventures mais aussi en désillusions…



En se basant sur l’autobiographie de Karen Blixen : « La ferme africaine » ainsi que sur les nombreux témoignages recueillis, Dominique de Saint Pern imagine, à travers la voix de Clara Svendsen (ou Selborn), la dame de compagnie de cette femme fantasque pendant plus de vingt ans mais aussi son exécutrice littéraire, ce que fût sa vie depuis son arrivée à Nairobi en 1914 jusqu’à son retour au Danemark en 1931. Elle raconte le coup de foudre de Karen Blixen pour l’Afrique, cette terre aride qui recèle mille dangers mais dont la beauté et la richesse vous subjuguent à jamais. Elle nous ouvre les portes de son intimité, revenant sur son mariage avec Bror, un homme volage qui lui transmettra la syphilis mais pour lequel elle éprouvera toujours une profonde tendresse. On y découvre une femme passionnée qui se consumera pour Denys Finch Hatton, grand aventurier épris de liberté et amis des deux époux. Un triangle amoureux qui n’aurait été possible nulle part ailleurs mais qui prendra tout son sens sur ces terres sauvages et exotiques.



Mbogani et Nairobi deviendront la raison d’être de Karen. Elle n’aura de cesse de se battre pour ses terres, pour son exploitation de café, pour « ses gens » et leur culture fascinante. Ce n’est que le cœur brisé qu’elle abandonnera tout ce qu’elle a construit, faute de rendements suffisants, pour retourner au Danemark, la tête pleine d’odeurs, de couleurs et d’images qu’elle ne reverra plus. Naîtra alors la Karen Blixen écrivain, auteur de contes et de mémoires qui la rendront célèbre. De chasseuse de lions elle devient démiurge, consacrant son temps à l’écriture et à la vie artistique de son pays, encourageant les jeunes créateurs, jouant avec les cœurs et faisant naître des passions au gré de ses envies.



Femme du monde, aventurière, conteuse hors pair, amoureuse exaltée, Karen Blixen donne l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en une seule. Dominique de Saint Pern nous offre un portrait passionnant et foisonnant de cette femme remarquable, aux multiples facettes. Une rencontre riche et marquante qui donne envie d’en apprendre encore plus, de revoir « Out of Africa » et de lire, enfin, « La ferme africaine ». Un roman aux airs de biographie, mais sans les contraintes qui vont avec et qui permet de rendre justice à l’un des plus beaux portrait de femme que j’ai pu lire !



Difficile dans ces conditions de ne pas tomber sous le charme de cette baronne hors normes, au caractère bien trempé, qui masque ses faiblesses par un esprit vif et impétueux. L’écriture soignée et fluide sert à merveille la rencontre entre le lecteur et Karen Blixen, développant pour son sujet une empathie croissante et durable. Un roman bien rythmé, à la fois tendre, fort et passionnant, qui rend un magnifique hommage à la femme de lettres et à l’éternelle amoureuse que fût la baronne Blixen.





Un énorme merci à Babelio et aux organisateurs du Prix Relay des Voyageurs-Lecteurs pour cette très belle découverte !



Challenge Variétés : Un livre avec un triangle amoureux
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Baronne Blixen

Pas vraiment sympathique la baronne : paternaliste avec les uns mais autoritaire et dominatrice avec les autres. Son portrait réalisé par Dominique de Saint Pern est assez éloigné de l'image glamour incarnée par Meryl Streep au cinéma.

Après l'épopée africaine qui représente la meilleure partie de sa vie, le retour forcé au Danemark auprès de sa famille est une rude épreuve qui l'a probablement aigrie même si elle s'interdit l'auto-apitoiement.

Je ne saurais expliquer pourquoi mais j'ai des doutes sur la façon dont l'auteure interprète l'étrange relation qui la liera dans sa vieillesse avec le poète Thorkild Bjornvig, trente ans de moins qu'elle. Il est totalement sous sa coupe et à ses ordres et pas seulement sur le plan artistique, de la même façon que sa dévouée secrétaire et exécutrice littéraire Clara Selborn dont les souvenirs ont été précieux pour la biographe.

Un bon moment passé avec une sacrée bonne femme aussi admirable qu'exécrable.
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Baronne Blixen

Quel délice de passer ainsi du Kenya au Danemark en suivant les traces d'une grande dame excentrique!

Baronne, aventurière, propriétaire d'une plantation en Afrique, puis écrivain, Karen Blixen ne pouvait qu'inspirer les biographes. Dominique de Saint-Pern prend le parti de commencer cette biographie lorsque Karen Blixen a déjà une quarantaine d'années et s'apprête à quitter le Kenya contre son gré, alors qu'elle y a vécu dix-neuf ans.

Elle choisit également Clara Selborn, exécutrice littéraire de l'écrivain, comme narratrice réinventée de ce roman qui la voit rencontrer Meryl Streep à l'occasion du tournage de Out Of Africa. Les deux femmes, selon la volonté de la biographe, passent ainsi des moments d'échanges et de rencontres autour de la vie que Blixen a menée au Kenya une cinquantaine d'années plus tôt. Sa ferme, les gens de sa plantation, puis ses luttes, son attachement à ses terres, son amour pour Denys Finch Hatton, ses exubérances frivoles, tout cet univers se dessine sous nos yeux, empli de senteurs et des couleurs flamboyantes de la savane.



Au-delà de cette histoire personnelle, on y lit cette faune d'enfants d'aristocrates danois, anglais, norvégiens, enfants terribles d'un vieux monde dans lequel ils étouffent et vivant sur cette terre sauvage comme sur un terrain de jeu: drogues, sexe, safaris, un monde incestueux dans lequel tout le monde est lié d'une manière ou d'une autre; on peut y deviner enfin la voix distante mais présente de Dominique Saint-Pern, qui, sans condamner le comportement de ces colons, n'hésite pas à montrer, parfois, leur paternalisme révoltant.



Clara Selborn ne connaît le passé de Karen Blixen en Afrique que par ce que celle-ci lui en a dit, car la jeune femme, à l'époque, ne rencontrera celle qui l'envoûtera, au point de lui faire quitter des études prometteuses pour se mettre à son service, qu'au Danemark.

Deuxième partie du livre. Seule, séparée de son mari qui au passage lui aura transmis la Syphilis, la plantation en faillite, la voilà donc contrainte de rentrer vivre auprès de sa mère et d'être traitée, alors qu'elle a quarante-huit ans, comme une jeune fille sans expérience. En 1933, le poids de la société sur les femmes célibataires est encore très lourd. Cependant, grâce à ses frère et soeur, elle se plonge dans l'écriture et une nouvelle étape de sa vie commence, remplie de rencontres littéraires et d'élans furtifs jusqu'à cette rencontre avec Thorkild Bjornvig, jeune poète danois qu'elle envoûte comme elle seule sait le faire. La Karen Blixen machiavélique, sorcière, se dessine peu à peu sous des dehors de plus en plus méprisables, et pourtant, on continue à s'attacher à elle.



La lecture de ce roman a été un vrai bonheur, notamment par toutes ces images d'Out Of Africa de Sydney Pollack, qui me revenaient régulièrement. la deuxième partie, au Danemark, m'a plus semblé être une succession de petits événements, parfois maladroitement assemblés, et j'aurais aimé avoir plus de références à son travail d'écrivain, mais ce livre m'a donné envie de me plonger dans l'oeuvre de la baronne.



Je remercie vivement Babelio, le Prix Relay et les éditions Stock pour cette belle découverte!
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Edmonde

L’entrée dans le monde d’Edmonde Charles-roux, filles de diplomates, fiancée au fils d’une grande famille d’aristocrates italiens, ne se passe pas comme elle l’avait imaginé. Pendant que la vielle europe valse de réceptions en dîners mondains et que sa jeunesse dorée skie à Megève, l’Allemagne d’Hitler entre en guerre. Pour Edmonde, jeune fille brillante et pleine de vie c’est le début d’une période noire qui forgera ses convictions et la changera à jamais.



J’avoue avoir eu une petite réticence au début du livre, allant jusqu’à me demander si les pages mondaines du Figaro n’auraient pas suffit à combler ma curiosité...

Dans le milieu de la haute bourgeoisie, on s’allie, se marie et s’entraide en cercle fermé. De bals des débutantes en amitiés pas toujours très avouables (une soeur chez les chemises noires, un père à Vichy...) tout cet entregent finit par écœurer un peu !

Et puis le portrait de cette femme que l’auteure admire visiblement beaucoup, m’a semblé manquer de nuances. Aucun être humain n’est tout blanc ou tout noir, cependant Edmonde semble faire exception : Héroïne de guerre, intelligente et courageuse, élégante, talentueuse... qui a survécu à tous les malheurs avec tellement de dignité !

J’étais sceptique... Mais c’était sans compter sur l’écriture envoûtante de Dominique de Saint Pern. Passé l’enfance et l’adolescence dans les palais de Prague et Rome, je me suis laissé happer par l’histoire de cette jeune fille aux illusions brisées par la guerre qui va peu à peu s’émanciper, s’affirmer, grandir. (A l’image de cette France occupée peut-être ?)

Et j’ai pris plaisir à découvrir un épisode de l’histoire d’un point de vue inédit pour moi : celui des ministres, ambassadeurs et autres hauts fonctionnaires d’état. Un milieu très codifié qu’Edmonde, née dedans, a su utiliser à dessein. De fille de bonne famille, insoupçonnable, elle devient agent des renseignements pour la résistance, infirmière de guerre dévouée, diplomate en zone ennemie si c’est pour sauver les siens de la déportation.

Un courage et une énergie qui force l’admiration !



Une plongée dans l’europe de l’aristocratie avec ses intrigues amoureuses, familiales et géopolitiques, doublé d’une plongée dans la France occupée, ses combattants de l’ombre et sa jeunesse qui refuse, que j’ai trouvé passionnantes.

Dommage que l’histoire finisse avec la fin de la guerre. Rien n’est dit de la carrière journalistique et littéraire de l’auteure de «Oublier Palerme » prix Goncourt 1966; Pourtant, en refermant ce livre, on a qu’une envie : en savoir plus sur cette femme indépendante et combattive, la lumineuse Edmonde Charles Roux.

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Edmonde

Dominique de Saint Pern aime les femmes fortes, aux destins romanesques et aux personnalités marquantes. Je m'étais régalée avec sa Baronne Blixen, biographie romancée et superbement enlevée de Karen Blixen, dont la vie, de toute façon était un roman. Rien d'étonnant à ce qu'elle se penche à présent sur le cas d'Edmonde Charles-Roux dont la silhouette altière et le regard perçant donnaient un aperçu du caractère et de la trempe.



Pour moi, Edmonde Charles-Roux c'est Oublier Palerme, prix Goncourt de l'année de ma naissance (ça pouvait même être le jour de ma naissance en fait, il faudra que je vérifie), roman lu il y a une quinzaine d'années, lors d'un voyage en Sicile. C'est un (beau) visage familier, lié à Marseille, à Gaston Defferre et à l'Académie Goncourt qu'elle présida durant de nombreuses années. Dans ce livre, l'auteure choisit de se focaliser sur la période qui selon elle a forgé définitivement la femme libre qu'est devenue Edmonde Charles-Roux, bien plus libre que son milieu ne l'y prédisposait malgré un caractère déjà bien trempé. 1938-1945. Années de guerre, années dramatiques, années d'apprentissage et d'émancipation.



En 1938, Edmonde a 18 ans et elle est amoureuse. Fille d'ambassadeur, polyglotte, elle partage sa résidence entre Rome où officie son père et Marseille où se trouve la Villa Serena, propriété familiale. Sa sœur, la belle Cyprienne épouse le Prince Del Drago tout en entretenant une liaison avec le gendre de Mussolini. Lorsque la guerre jette la France et l'Italie dans deux camps opposés, la famille éclate. Camillo, le fiancé d'Edmonde est contraint de s'engager et trouvera la mort sur le front albanais. Cyprienne et Edmonde sont séparées. Engagée comme infirmière, Edmonde échappera de peu à un bombardement, juste avant l'armistice. François Charles-Roux rejoint d'abord le gouvernement de Vichy mais renonce lorsque Laval est imposé par Pétain et avec lui, une collaboration ignoble. En digne fille de son père, Edmonde apprend à s'entremettre, à négocier, à intercéder... Sans rien céder de son appétit de vivre.



Ce qui se dessine au fil de ce récit-roman, c'est le portrait d'un certain milieu qui a traversé la guerre avec une forme de fausse insouciance. Un milieu dans lequel on continue à donner des concerts, à jouer des pièces de théâtre, à trouver dans toutes les formes d'art un ultime refuge. Un milieu où l'on continue à donner des fêtes, à skier à Megève. Mais où l'on planque des familles juives dans la cabane du fond du jardin ; où l'on passe des messages à la Resistance. Où l'on utilise tout l'entregent d'années de fréquentations diplomatiques pour agir, même a minima. Et au centre, ce portrait de femme qui se libère et décide, après tout ce cirque qu'elle ne se laissera entraver par aucun lien, fut-il des plus doux.



Encore une fois, Dominique de Saint Pern mène son affaire tambour battant, au rythme d'une héroïne dont on ne peut s'empêcher d'admirer l'énergie. Qui choisira l'écriture, plutôt que le mariage. Et dont la vie, longue et riche prend sa source ici, dans ces années qui ont façonné la femme autant que l'écrivain. Avec un tel personnage, inutile d'en inventer d'autres. Sa vie est un captivant roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Baronne Blixen

Il y a bien longtemps que j'aurais abandonné ce livre si je ne m'étais pas engagé à un commentaire. Je me souviens pourtant avoir vu "out of Africa" et en garde un bon souvenir, même si le nom de Baronne Blixen ne me rappelle rien. Le livre commence par une interminable première partie, d'une centaine de pages, à la façon d'une préface, sans autre intérêt que d'introduire le véritable sujet. Ce n'est qu'avec la deuxième partie, que la vie de notre extraordinaire baronne, commence enfin. On espère alors retrouver cette femme exceptionnelle et les grands espaces africains, mais cent pages plus loin, c'est déjà fini avec le retour désabusé de notre héroïne au Danemark, et avec lui de nouveau l'ennui d'une troisième partie, récit épique des débuts de notre baronne dans l'écriture. C'est avec consternation que je me suis engagé dans la quatrième partie, avec de nouveau mise en scène notre groupie, narratrice de la " préface", mêlant sa propre histoire à celle de la baronne. C'en était trop, j'ai survolé la fin. Arriver à s'ennuyer en lisant la vie si riche d'une femme au caractère exceptionnel, je pense que ce livre n'était pas fait pour moi. Le fait est que je n'ai pas accroché â cette biographie d'un autre âge où, comme dit l'éditeur en quatrième de couverture, on savait aimer, écrire et mourir en beauté, oubliant de préciser, "pour une classe sociale de fortunés privilégiés". Erreur de casting, en ce qui me concerne. Vous avez compris, je n'ai pas aimé mais ce n'est qu'un avis personnel.
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Edmonde

Edmonde, intrépide, combattante, forte tête et passionnée.



Dominique de Saint Pern en fait une véritable héroïne de roman, de la petite fille née dans les salons luxueux de la diplomatie où son père Jean Charles-Roux entraîne sa famille au fil des affectations internationales, jusqu'aux engagements personnelles de la jeune femme .



Polyglotte, téméraire, amoureuse et volontaire, la jeune Edmonde va vivre la fin d’une époque dans les milieux aisés de la grande bourgeoisie, et subir au plus près les turbulences des années de guerre (infirmière-ambulancière, résistante, engagée dans les forces alliées de libération).



L’auteure en fait un portrait attachant et dynamique, sur décor en grisaille de la France de la seconde guerre mondiale. Une biographie romanesque qui n’a que le défaut d’être trop courte en s’arrêtant aux lendemains du conflit. Quand on sait le parcours d’Edmonde Charles-Roux, femme libérée, romancière, journaliste, épouse de ministre, présidente du Goncourt... il y a de quoi imaginer une suite...



Un très bon livre pour un beau portrait de femme dans son époque

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Baronne Blixen

La journaliste Dominique de Saint-Pern narre la vie tourbillonnante de Karen Blixen et fait le portrait d’une femme courageuse, indomptable, féministe et envoûtante qui vécut deux existences totalement différentes, une en Afrique comme fermière, et l’autre au Danemark, où elle devint écrivain à succès.

Cette biographie déguisée en roman est divisée en quatre parties (Nairobi 1984, Kenya 1930-1931,Danmark 1931, Rungstedlund 1942-1954)

Karen Dinesen est née en 1885 au sein d’une famille bourgeoise de Rungstedlund au Danemark. Elle épouse en 1914 à Mombasa, au Kenya, le baron Bror von Blixen-Finecke, frère jumeau de celui qui était son grand amour. Volage, son mari lui transmettra la syphilis.

« La Ferme africaine », roman autobiographique et adapté au cinéma en 1985 par Sydney Pollack avec Robert Redford et Meryl Streep, relate cette découverte émerveillée des grands espaces africains.

Affaiblie par la syphilis, perturbée par le divorce d'avec son mari Bror en 1925, Karen Blixen vit sa plus grande histoire d'amour avec Denys Finch Hatton. Aventurier, guide de safari, charismatique et érudit, celui-ci l'encourage à écrire. Mais ce dernier meurt lors d'un accident d'avion. Seule et ruinée par l'engloutissement de son capital dans l'achat puis la gestion hasardeuse de sa ferme, elle doit regagner le Danemark en 1931.

Elle écrit alors sous le pseudonyme d’Isak Dinesen.

Ses « Sept contes gothiques » sont édités en 1934. « La Ferme africaine » sort en 1937. Confinée au Danemark occupé pendant la guerre, elle publie « Les contes d'Hiver » en 1942.

Elle engage Clara Svendsen comme secrétaire après la Seconde Guerre mondiale qui deviendra peu à peu sa dame de compagnie jusqu'à son dernier souffle, ce qui fera d'elle son exécutrice testamentaire littéraire. ( Dominique de Saint Pern en fait son héroïne pour éclairer le caractère et la vie de la Baronne Blixen).

A la fin de sa vie, elle règne en souveraine adulée sur une cour de jeunes écrivains et intellectuels danois dont un jeune poète, Thorkild Bjornvig, de trente ans son cadet, avec lequel elle entretient une relation passionnée et machiavélique et signe « un pacte » où le jeune poète deviendra la marionnette, la proie, de sa muse tyrannique. Cette histoire est racontée par Bjornvig dans Le Pacte.

Elle entreprend un voyage de quelques mois aux États-Unis en 1959. Elle meurt Le 7 septembre 1962 à Rungstedlund.

Aidée par une documentation maîtrisée, des voyages au Danemark et en Afrique, en immersion dans l'œuvre de la baronne, Dominique de Saint-Pern mélange fiction et réalité et nous offre ici un voyage extraordinaire et plusieurs facettes de Karen Blixen tantôt magnétique, tantôt perverse.



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L'extravagante Dorothy Parker

Miss Dorothy Rothschild et ses 22 ans entrent dans la pièce comme une excuse. Elle sait déjà que la vie s𠆞mpoigne ou vous passe sous le nez. La vie n𠆞st pas toujours un bol de cerise. Tout le monde le fai.Fait quoi ? Le pas de l’oie ! Dorothy est née enfant du ruche et de l𠆞mmanchure raglan. Je m𠆚muse énormément, bien que mon cou et mes bras soient brûlés par le soleil. La concision est la quintessence de la lingerie affirme le jupon au bustier. Elle s𠆞st délectée à paraphraser Shakespeare. Faites que ce soit par une nuit de pluie poétique et de brise chantante, que sonne mon glas. J𠆚i tant aimé la pluie . Prenez soin des luxes, les nécessités prendront soin d𠆞lles- memes. (Oscar Wilde ) Cette vie, cette vie n𠆚 jamais été une idée à moi . Rues pleines d�u que dois-je faire ? Immensément ? Juste assez ? Oh tant que ça ! Et puis il y𠆚ura ce soir ! Demain seront nous encore en vie ? Le baiser de la mort. Je suis la sœur de la pluie, éphémère , soudaine et impie. Voyage, ennuis, musique, art / un baiser, une robe, une rime / Je n𠆚i jamais dit qu’ils comblent mon cœur / mais au moins ils me passent le temps.
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Baronne Blixen

Un roman plutôt qu'un récit. De toute façon, la vie de Karen Blixen est un roman, dont elle a elle-même mis en scène une grande partie dans "La ferme africaine", succès interplanétaire relayé par celui du film de Sydney Pollack, "Out of Africa". Impossible en parcourant les premières pages de cette "Baronne Blixen" d'empêcher les images du film de se surexposer au texte. Karen Blixen et Denys Finch Hatton ont définitivement les traits de Meryl Streep et de Robert Redford. Pourtant, sous la plume de l'auteure, la seconde partie de sa vie, moins connue, fait apparaître un personnage presque monstrueux, torturé autant par la maladie que par la passion. Romanesque jusqu'à son dernier souffle.



La première partie nous plonge donc en Afrique. L'auteure utilise le personnage de Clara Svendsen qui fut la secrétaire de Karen puis, après sa mort, l'administratrice de son œuvre littéraire. Sur le tournage de "Out of Africa", Clara tente de raconter la vraie Karen à Meryl Streep afin que celle-ci peaufine son interprétation. Cette partie, tous ceux qui ont vu le film la revivront avec plaisir et retrouveront l'ambiance autant que les images (sauf que le vrai Finch Hatton perdait ses cheveux... Aïe, le mythe en prend un coup.). Il faut croire que Clara a bien raconté, ce qui explique aussi le succès du film. Pas grand-chose de neuf donc mais un vrai plaisir de survoler à nouveau l'Afrique dans l'avion de Denys. Et pas de miracle non plus : il s'écrase toujours et Karen l'enterre avant de quitter le Kenya, ruinée.



Cette période a marqué Karen Blixen pour toujours et son retour au Danemark est difficile. Son attachement à l'Afrique était réel, sa passion pour Denys exceptionnelle. Il lui faut se réadapter au climat, aux mœurs... Et supporter la douleur que son corps, rongé par la syphilis (cadeau de Bror Blixen, son mari à peine six mois après leurs noces) lui inflige. Elle qui captivait Denys en lui racontant des histoires se tourne vers l'écriture. Avec le succès fulgurant que l'on sait. Et ne renonce pas à la passion. Sa dernière tocade s'appelle Thorkild Bjornvig, il a trente ans de moins qu'elle et deviendra un poète célèbre.



Hors norme. C'est l'expression qui vient à l'esprit pour qualifier cette femme libre, qui a défié toutes les conventions faisant passer sa passion avant tout. Dominique de Saint Pern est loin de l'hagiographie, au contraire, elle dessine une héroïne qui suscite des sentiments très ambivalents mêlant admiration et crainte, pitié et colère. Une femme au caractère entier, en représentation permanente, soucieuse de satisfaire son public, consciente d'entretenir sa légende.



Exercice très intéressant qui, s'il ne révèle aucun élément caché ou oublié de la vie de Karen Blixen, parvient à faire toucher du doigt ce qu'est une personnalité. Une vraie. A une époque où elles avaient encore la possibilité de s'épanouir. Pas sûr que l'on puisse de nos jours croiser une Karen Blixen.
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Baronne Blixen

Quelle a été ma joie lorsque j'ai découvert la publication de Baronne Blixen ! J'ai lu La Ferme Africaine à 18 ans, dans une petite chambre d'étudiant, tard le soir. Au lieu de réviser les ennuyeuses kholles du lendemain, j'ai voyagé sur un autre continent et dans un autre siècle. Karen Blixen m'a permis de voyager à un moment de ma vie où j'en avais terriblement besoin et elle a ouvert pour moi une fenêtre sur le monde et sur l'Afrique. Ce roman compte pour moi et je lui dois beaucoup.

Baronne Blixen est un roman autobiographique sur la plus célèbre des auteurs danoises. Dominique de Saint Pern nous entraîne sur les pas de Karen Blixen pendant quelques années seulement.



La première partie du roman débute par le tournage de Out of Africa et relate la rencontre de Meryl Streep et Clara, ancienne secrétaire de Karen Blixen et sa testamentaire littéraire. Ensemble, elles visitent des lieux chers à Karen Blixen, retrouvent Tumbo l'enfant noir aimé par Karen devenu grand-père et Clara permet à Meryl Streep de comprendre l'auteur et de rentrer petit à petit dans son rôle. A l'ombre de la terrasse d'une maison dans laquelle Karen venait se réfugier lorsque les ennuis la poursuivaient, Clara raconte à Meryl Streep et aux lecteurs les années qui ont conduit Karen Blixen à la faillite et son retour au Danemark.



Dans la deuxième partie, Dominique de Saint Pern se concentre alors sur l'effondrement d'une femme qui avait tout donné à sa ferme. Karen Blixen, la chasseresse, la planteuse de café, la protectrice de ses kikuyus, la femme aimée par Denys Finch Hatton ne cesse de voir le sol s'effondrer sous ses pas et perd tout ce qui lui permettait de vivre: sa ferme, son amour et sa liberté. Loin du très beau film de Pollack Out of Africa, Dominique de Saint Pern ne nous raconte pas l'apogée de la vie de cette aventurière et de cette amoureuse passionnée mais elle nous relate son lent déclin et ses multiples renonciations. Elle nous dresse le portrait d'une femme ruinée mais héroïque qui se bat pour défendre les droits de ses gens et qui accepte de perdre l'homme qu'elle aime au profit d'une autre avec dignité. Karen et Denys ne forment plus le couple idéalisé par le cinéma américain mais leur histoire passée et revécue par Karen jusqu'à la fin de sa vie n'en reste pas moins flamboyante.



Dans la troisième partie du roman, le lecteur assiste à la résurrection du phénix qui renaît de ses cendres. Karen Blixen ne peut plus être l'aventurière qu'elle a été, elle doit alors se trouver un nouveau masque et s'inventer de nouveau comme un auteur pourrait le faire pour ses personnages. Au Danemark, elle travaille sur son propre personnage de conteuse aristocrate et de sorcière qui envoûte les jeunes poètes des environs. Karen Blixen devient alors le grand auteur nobélisable. Dans sa vie privée, elle joue les tyrans et les protectrices. Elle tyrannise Clara, sa secrétaire, elle passe un pacte digne du diable avec un jeune poète danois et elle manipule son monde comme un marionnettiste pourrait le faire avec ses marionnettes selon Dominique de Saint Pern. La dernière partie du roman relate le déclin physique de l'auteur et sa gloire américaine.



J'ai adoré ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir. L'auteur a choisi de ne pas aborder certains moments de la vie de Karen Blixen, j'étais donc contente d'avoir lu cet été la très riche et complète biographie de Judith Thurman qui me permettait de compléter les manques que d'autres lecteurs ont pu avoir. J'ai beaucoup aimé la construction du roman et la plume de Dominique de Saint Pern.



J'ai eu la chance de visiter la maison de Karen Blixen au Danemark cet été et j'ai vraiment adoré pouvoir visualiser les différentes pièces et le parc décrits par la romancière. Baronne Blixen m'a également permis de faire un voyage dans le temps et j'avais l'impression d'être de nouveau dans la maison de Karen Blixen !



Pour conclure, si vous aimez les romans d'aventures, les romans d'amour et si vous aimez lire des destins de femme flamboyants, ce très beau roman ne peut que vous plaire !
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Edmonde, l'envolée

Dominique de SAINT PERN. Edmonde, l’envolée.



Me voici face au second volume de la biographie de Edmonde CHARLES-ROUX. Dans ce livre, l’autrice narre la longue vie de l’héroïne de la fin de la deuxième guerre mondiale, de 1945 jusqu’à la mort de cette femme au destin hors du commun, au 20 janvier 2016, à l’âge de 96 ans.



Edmonde, dans ce volume, est une femme de pouvoir, une battante, une combattante ; elle a participé de façon très active à la guerre, et sera même décorée à ce titre. Mais c’est également une femme fort imbue de sa personne : nul ne doit lui résister. Il faut qu’elle obtienne tout ce qu’elle désire, les hommes, les femmes, les honneurs. Bien évidemment c’est une jeune femme d’origine aristocratique et elle n’hésite pas à se mêler à la gauche. Une longue et belle amitié la relie au couple ARAGON-TRIOLET.



Elle sera une grande journaliste, occupe son premier poste au magazine ELLE, dirige Vogue, etc.... Au cours de son existence, elle fréquente tous les grands noms du monde littéraire, artistique. Grâce à ses nombreuses liaisons, elle participe même à l’écriture de la grande série des « Rois maudits » de son amant Maurice DRUON. C’est une grande amoureuse. Je ne dévoilerais pas la liste de ses conquêtes ; cela ne m’intéresse pas. De plus vous la retrouverez au cours de la lecture de ce récit. Sa vie privée a cependant fait l’objet de quantités de délations, sans doute de la jalousie.... Mais passons outre ces racontars. Elle sera fidèle à son unique époux, Gaston DEFFERRE, maire de Marseille et plusieurs fois ministre. Les ors de la République lui fournisse un beau décor et elle aime frayer parmi les grands… Il faut qu’elle soit toujours au premier plan ; elle réussit à avoir un bureau même à la mairie de la ville et à donner des ordres aux subalternes de son époux...



Femme conquérante, féministe, libre, libérée, dans ce deuxième volet me paraît bien frivole et ce livre ne me convainc pas, contrairement au précédent. La personnalité de cette femme, parvenue à sa maturité, n’est que sourire, séduction, arriviste même. J’ai voulu suivre le destin de cette femme. J’aurais du m’arrêter au premier tome qui nous présente une fort belle jeune femme téméraire à l’aube de sa vie de femme. Je vous souhaite cependant de faire sa connaissance. Dominique de SAINT PERN a fait un beau portrait de Edmonde. Bonne lecture et à bientôt.

(07/05/2023).


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Edmonde

Dominique de PERN. Edmonde. Tome 1.



Dominique de SAINT PERN nous plonge dans la jeunesse de Edmonde CHARLES-ROUX. Sa biographie débute en 1938, elle a dix-huit ans et vit à Rome. Cette jeune fille d’ambassadeur est donc issue de la bourgeoisie. Elle a mené une brillante adolescence entre les diverses affectations de son père : elle possède une bonne culture générale, est polyglotte et aventurière. Elle mène une vie d’aristocrate, skie à Megève, bronze sur la côte d’Azur, joue du piano, chante, fréquente les salons parisiens. Son frère Jean participe lui aussi à la guerre. Sa sœur aînée, Cyprienne a épousé un prince italien, âgé de quarante-sept ans, Marcello del Drago, un proche de MUSSOLLINI et du conte CIANO, gendre du dictateur. Cette union ne plaît pas à la famille, mais la jeune femme est majeure, elle épouse donc son prince. Edmonde est fiancée à Camillo Caetani, un duc italien. La guerre éclate, son fiancé, refusant d'être dispensé de ses formalités militaire, s'engage, envoyé sur le front; il est tué sur le front albanais. Edmonde est effondrée. Cependant elle se relève vaillamment et elle va jouer un rôle important dans cette guerre. Elle va donc participer activement à l’effort de guerre. Elle va suivre un stage d’infirmière et sera un véritable soldat de la 5ème DB, engagée volontaire dans les forces alliées de la libération. Au volant de l’ambulance, elle se rend sur le front afin de soigner les blessés. C’est une femme libre, indépendante, libérée qui s’enrôle et suit avec courage, témérité les appelés du contingent.



Sa sœur, épouse d’un proche de MUSSOLLINI sera arrêtée par les chemises noires et placée en résidence surveillée avec son époux, à Bruxelles. Edmonde sera toujours fidèle à sa famille. Elle usera de la notoriété de son père pour rendre visite à sa sœur exilée en zone occupée. Elle fera tout pour son neveu, Clemente et le recueillera, le sortant de cet isolement auquel sont condamnés ses père et mère. .Alors que cette jeune femme était destinée à mener une vie d’aristocrate, elle est devenue une brillante femme de lettres. Dominique de PERN nous dresse un beau portrait de cette femme. Une femme moderne, volontaire, patriote, n’hésitant pas à se mettre au service des autres et qui a accompli de belles actions au cours de la deuxième guerre mondiale. Nous suivons pas à pas, de 1938 à 1945, les actions de Edmonde lors de ce fléau qui a durement frappé l ‘Europe puis le monde entier. Ce livre comprend des photographies d’époque. Nous faisons ainsi la connaissance des membres de sa famille. Edmonde, était une féministe avant l’heure et elle a participé à de nombreux mouvements féministes. Je vais me plonger dans le deuxième volume que cette autrice a consacré à Edmonde. Une belle biographie, écrite avec verve et précisions ; les relations diplomatiques nous sont offertes et les nombreuses tractations qui les entourent ont même poussées le père d’Edmonde à quitter ses fonctions. Pas de collaboration avec l’ennemi pour cet homme intègre. A lire.

( 30/03/2023).


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Baronne Blixen

J ai refermé ce livre totalement de glace face aux tourments de cette icône de la litterature, de cette baronne insupportablement snob et de plus en plus tyrannique .Hormis de belles descriptions de paysages , l'ennui montait ..et tandis que je tournais les pages de cette bio romancée, je rêvais de bonté, de charité, de simplicité. ....et de lions vengeurs...
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Edmonde

Fille de diplomate, issue d’une famille intellectuelle aisée, Edmonde Charles-Roux est promise à un bel avenir sans nuage. Son amour de jeunesse Camillo Caetani est duc et prince italien, leur mariage s’annonce heureux. Pur produit des ambassades et de la diplomatie française, en 1938 elle à 18 ans et vit à Rome. Les bals, la vie fastueuse, les relations mondaines, une excellente éducation, une sœur qu’elle adore, tout semble parfait dans la vie d’Edmonde, mais c’est sans compter les revers de l’Histoire. L’entrée en guerre des pays européens et la puissance destructrice d’Hitler en Allemagne et de Mussolini en Italie.



Engagée dans la croix rouge, puis dans la résistance, Edmonde portera une fidélité sans faille à sa famille. Malgré quelques dissensions avec Cyprienne, sa sœur par trop futile qui vit en Italie, proche de Ciano, le gendre de Mussolini. Cyprienne arrêtée par les chemises noires avec sa famille en Belgique.



Alors ce sera Vichy pour François Charles-Roux, mais son père refuse la collaboration et démissionne. Puis viennent vite les années d’engagement, Edmonde sera infirmière sur le front, puis à Marseille où elle vécut ensuite, elle sera passeur d’informations dans la résistance, amoureuse indécise et depuis toujours poussée par l’envie de devenir écrivain.



Voilà un roman familial habilement mené qui s’inscrit directement dans l’histoire de l’Europe. Cette Europe détruite qui doit se recomposer tant bien que mal. Une saga à la façon d’autant en emporte le vent, avec une héroïne prise dans le feu de l’histoire, peut-être contre son gré, mais qui saura révéler le meilleur d’elle-même.



J’ai aimé la façon dont l’auteur nous parle d’Edmonde en choisissant cette courte période entre 1938 et 1945, car comme elle le disait souvent La guerre a fait de moi celle que je suis. Ce sont dans ces années difficiles que se construisent les fondations d’une vie.



chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/06/21/edmonde-dominique-de-saint-pern/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Edmonde





Comment une jeune fille de bonne famille parvient-elle à échapper à un destin tout tracé par sa lignée familiale et à conquérir une indépendance qui lui permettra de mener la vie qu'elle a choisie ?

Pour traiter ce thème, Dominique de Saint-Pern a voulu présenter la biographie romancée d'Edmonde Charles-Roux dont elle nous livre ici le premier volet en traitant la jeunesse de son sujet.

Edmonde Charles-Roux, c'était pour moi cette vieille dame digne qui présida de longues années durant l'Académie Goncourt après avoir fait ses preuves dans le journalisme et participé à la vie politique française en tant qu'épouse du maire de Marseille, Gaston Deferre.

Je découvre grâce à ce livre, illustré de photos de famille, une jeune fille à la beauté éblouissante, fille d'ambassadeur, évoluant dans le milieu aristocratique qui l'a vue naître avec grâce et audace, faisant chavirer des coeurs sur son passage et témoignant d'une liberté de moeurs et d'un appétit de vivre qui lui a permis de surmonter les épreuves.

Car Edmonde n'a pas toujours connu un bonheur serein, c'est le moins que l'on puisse dire. La seconde guerre mondiale lui a pris son fiancé bien aimé mort au front pour un régime qu'il aborhait, le régime de Vichy a contraint son père à renoncer à la brillante carrière diplomatique qui lui était promise pour préserver son honneur, le fascisme italien a mis en danger sa soeur chérie Cyprienne mariée à un fidèle de Mussolini ...et maîtresse du gendre de ce dernier...

A travers les anecdotes racontées d'une plume allègre qui fait de ce livre, un roman passionnant, on découvre tout un pan de la personnalité d'Edmonde qui, certes, allait skier à Megève en pleine guerre....mais en profitait pour renseigner la résistance, qui cultivait un côté "people" en allant de fête en fête... mais se montrait infirmière dévouée, plongeant les mains dans le cambouis de son ambulance qu'elle conduisait non loin du front, et aussi dans le sang des blessés qu'elle secourait avec dévouement, qui faisait usage de toute son influence et des réseaux familiaux....pour venir en aide à ses proches.

On sent l'admiration que lui porte l'auteur qui la présente comme une héroine moderne, une "indomptable Angélique" qui collectionne les hommes et se met en danger en suivant l'armée libératrice du Maréchal De Lattre de Tassigny qui libérait la France au fur et à mesure de son avancée..

Par contre, la discrétion est de mise sur la véritable intimité d'Edmonde . Comment a t'elle assumé la mort de celui qu'elle aimait, la perte du statut social de son père qui a contraint la famille à réduire drastiquement son train de vie, les oppositions idéologiques qui la séparèrent de sa soeur bien aimée, le manque d'empathie de sa mère qui ne parait vraiment pas lui avoir apporté de réconfort dans ces épreuves ?

Bien sûr le lecteur qui entre par le biais de la biolgraphie , dans la vie d'un personnage hors du commun , est avide d'en savoir toujours davantage et peut-être faut-il réserver une part de mystère en évitant de dévoiler trop crûment les blessures intimes.

Cette biographie constitue l'illustration éclatante de ce que signifiait pour la classe d'âge qui avait vingt ans au moment de la seconde guerre mondiale les notions de patriotisme, engagement, défense de la liberté. Une belle leçon à méditer aujourd'hui alors que viennent de se terminer les festivités du 75ème anniversaire du débarquement sur la côte normande. Tant de jeunes gens venus de l'autre bout du monde sont venus mourir sous le feu de l'ennemi pour leurs idéaux et leurs convictions ! Et même une belle dame qui aurait parfaitement pu se tenir à l'écart, s'est elle aussi engagée dans le combat ! Que dire d'autre que :Chapeau bas !



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Edmonde

Femme de lettres et journaliste, née en 1920, décédée en 2016, Edmonde Charles-Roux éclairait de son allure fière et de son lumineux sourire la scène française. Prix Goncourt en 1966 pour son roman « Oublier Palerme » et membre de l’Académie Française de 1983 à 2016, intelligente et volontaire, libre et indépendante alors que son milieu la prédestinait davantage à un brillant mariage et une vie d’oisiveté, elle marque l’époque de son caractère affirmé et son engagement déterminé.



De 1938 à la fin de la seconde guerre mondiale, Dominique de Saint Pern retrace la destinée de cette femme hors du commun qui a su s’émanciper, femme avant tout et écrivain, élevée par les évènements où s’entremêlent relations diplomatiques, résistance et activités mondaines. Biographie précise, agrémentée de photos et d’anecdotes, l’écrit se lit avec beaucoup d’intérêt et incite à en connaître davantage sur cette femme à la vie toute aussi passionnante qu’un roman.



Une belle découverte au rythme exaltant comme son héroïne.




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