Citations de Douglas Reeman (163)
L'histoire ne juge que les résultats, non les intentions.
Les tyrans et les sots despotes disparaissent dans la fumée du vrai danger.
Trouver du réconfort dans le malheur des autres, même s'il s'agissait de frères d'armes, était somme toute un sentiment humain, surtout quand ce malheur vous met vous-même à l'abri.
La discipline est une chose particulièrement importante à bord d'un navire de guerre. Sans elle, il n'y a ni ordre ni commandement possible à l'heure décisive.
Il n'y a pas de honte à avoir peur, mon gars, mais il ne fait jamais bon de le montrer.
Aucun capitaine ne saurait être à mauvaise besogne, dès lors qu'il a réussi à ranger son navire contre le bord de l'ennemi.
Horatio Nelson.
Ceux qui paient de leur vie leur ambition ne m'intéressent pas. Mais un homme qui meurt pour une cause, fût-ce une cause perdue, je respecte sa mémoire !
Dans le petit monde monacal de la Navy, ce n'était pas chose aisée de se débarrasser de ses vieux ennemis ! Quant aux amis hélas, rares étaient ceux qui croisaient une seconde fois votre chemin.
Seuls les imbéciles ignorent la peur ; mais la montrer était impardonnable.
Il ne suffit pas toujours de respecter à la lettre les ordres reçus. Au service du roi, vous pouvez voler de victoire en triomphe mais, à la première erreur, tout est oublié.
L'expérience m'a prouvé que les gens voient en général ce qu'ils s'attendent à voir.
Voici que tonnante, se déploie la ligne de bataille
Et que dans les airs Mort gémit et chante
Mais Jour l’agrippera de ses puissantes mains
Et Nuit l'enveloppera de ses ailes puissantes.
Julian Grenfell
La mort est la seule chose inévitable au monde et pourtant c'est la seule que l'on ne puisse jamais admettre.
Une guerre défensive ne peut se terminer que par une défaite inévitable.
C'est à des hommes que vous commandez, non à des objets. L'autorité vous est impartie avec le grade. Le respect vient ensuite, mais il faut le mériter.
Levée l'ancre, disparue la rive, face à l'horizon vide, les sentiments de colère et de pitié sont aussi inutiles qu'un bateau sans voile.
Certes oui, j'abandonne tous les fruits de la terre, mais je m'en vais cueillir les fleurs de l'océan.
Amiral Boscawen, 1756
Autant prévenir d'emblée le lecteur qu'il va se trouver, d'ici peu, soumis à rude épreuve. Enrôlements forcés, mutinerie, batailles navales, des chefs de pièce couverts de sang et de débris humains qui frappent à coups de nerf de bœuf les canonniers épouvantés, des malheureux fous de douleur qui s'arrachent à pleines mains leurs entrailles pour en finir au plus vite, et partout des éclats de bois sortant des chairs tel des crocs, des corps brisés, mutilés, se tordant dans un purée pourpre.
Il y eut un coup de sifflet et tout recommença. Pieds nus, les gabiers de hune se précipitèrent dans les enfléchures tandis que les novices, encore craintifs, les suivaient sous les cris et les coups de canne des officiers mariniers qui veillaient à ne pas voir traîner les choses.
(…) Il fallait maintenant grimper dans les enfléchures mouvantes, enjamber les gambes de revers, passer à l'extérieur, dans le vide, au-dessus du pont et de la mer démontée, s'accrocher des doigts et des orteils pour éviter de tomber. Puis, sans reprendre son souffle, le gabier grimpait plus haut, gagnait la hune de misaine tandis que d'autres progressaient déjà dans le mât de hune, s'agrippant comme des singes à tout ce qui dépassait pour accrocher la lourde toile durcie par le froid et la rouler. Un train de déferlantes arrivait alors et menaçait de jeter les hommes à bas de leur perchoir. Ils juraient terriblement en se déchirant les ongles sur la grosse toile de tempête, d'autant qu'il leur fallait se débarrasser, en plus, de leurs camarades moins téméraires qui tentaient désespérément de se cramponner à eux. Bolitho s'accrocha à un galhauban pour regarder ce qui se passait dans les autres mâts. (...) Toujours campé au vent, le capitaine observait les vergues. Était-il inquiet ? Se demanda Bolitho...
Pendant des heures et des heures, Hugh Bolitho continua de houspiller son équipage. Il n'était pas à prendre avec des pincettes. Les voiles trempées, raidies par le froid, échappaient aux doigts gourds des gabiers aveuglés par le sel. Elles battaient dans un fracas qui dominait le bruit du vent et de la mer déchaînée. Le tout donnait un horrible concert de plaintes et de souffrances : grincement des poulies, piétinements des pieds nus sur le pont, ordres criés du tillac. (…) La bordée libérée descendit dans son poste pour prendre un court repos. Certains juraient qu'ils ne remettraient jamais leur sac à bord : le genre de chose que l'on dit à chaque fois et que l'on ne fait jamais.
D'autres étaient trop fatigués pour seulement penser. Ils s'écroulèrent sur leurs couchettes humides d'eau salée, dans des odeurs de vêtements trempés et un fatras d'apparaux. On allait sûrement les rappeler bientôt – 'Tout le monde en haut', 'du monde sur le pont ! ', il n'y avait jamais trop longtemps à attendre.