Citations de Douglas Reeman (161)
Un pavillon avait été hissé au-dessus des canons invisibles, mais ce n'était pas le tricolore des révolutionnaires : pâle et fragile, flottant gaiement au denier souffle de la brise, c'était l'insigne d'or qui étincelait au soleil, la fleur de lys.
Derrière la portière et sous ses pieds, le bâtiment était calme, ce qui était inhabituel. On avait parfois peine à croire que cette coque emportait près de cinq cents êtres humains. Il esquissa un sourire. Si certains pouvaient être qualifiés d'êtres d'humains.
Il imaginait Bulkley et ses aides dans l’entrepont obscur, parmi les instruments de chirurgie qui brillent vaguement, le cognac pour assommer les blessés, la lanière de cuir destinée à les empêcher de se couper la langue entre leurs dents tandis que la scie fait son œuvre.
— C’est bon signe, répondit le capitaine, ne devenez jamais trop dur. C’est comme l’acier de mauvaise qualité, ça finit par casser un beau jour.
Bolitho avait entendu dire qu'on pouvait repérer les navires négriers à l'odeur, comme les galères d'Espagne : remugles de corps entassés les uns sur les autres, condamnés à une immobilité totale qui limitait même les mouvements les plus élémentaires. page 118
Sur la figure de Deighton, la surprise se changea en incrédulité, puis en quelque chose qui ressemblait à du dépit.
Luttant et tanguant sous la traction de ses voiles, le Vengeur accélérait. Les bonnettes étaient maintenant établies comme de grandes oreilles. Ainsi gréée, vergues brassées carrées, elle offrait au vent une impressionnante cathédrale de voiles.
Les naufrages ne se comptaient plus sur cette côte : bâtiments en provenance des Caraïbes, de la Méditerranée, de partout… Quand on pensait à ces milliers de lieues parcourues, pour en finir là, en Cornouailles… Il y avait assez de rochers pour vous arracher la quille, et les falaises interdisaient tout espoir de survie, même à un excellent nageur.
Il leva les yeux vers la jolie courbe que faisait la grande voile au-dessus de leurs têtes . Elle avait pris forme ; la lune qui émergeait entre les bancs de nuages filant à toute allure l'avait teintée de bleu pale . La mer se soulevait et retombait comme une masse de verre noir avant de se séparer de chaque bord. Vide, sans aucun horizon.
C'était excitant, impressionnant; même à bord du vengeur, ce cotre des douanes, il n'avait jamais rien connu de pareil . Les grandes voiles qui se déploient dans un bruit de tonnerre avant de se gonfler au vent, les embruns qui les douchent comme une pluie glacée. Les pieds qui glissent et qui cognent sur le pont trempé, les hommes, haletant et jurant, courbés en deux pour mieux lutter contre le vent et la barre.
Un aspirant n'est peut-être pas grand-chose sur un vaisseau de Sa Majesté, mais un matelot n'est vraiment rien du tout.
Il était midi, mais les nuages qui déferlaient en rangs serrés au-dessus de Portsmouth laissaient penser qu'il faisait déjà presque nuit . L'aigre vent d'est qui soufflait depuis plusieurs jours avait transformé le mouillage encombré en champs de moutons et le crachin ininterrompu donnait aux bâtiments qui se balançaient sut l'eau, aux lourdes fortifications du port, l'aspect luisant du métal.
La neutralité est de la responsabilité de celui qui la pratique.
(p.129)
Connais ton ennemi.
Mais ne montre jamais que tu le connais.
Savoir, qu’à la guerre, on a besoin de héros pour l’emporter. Mais en temps de paix, les héros deviennent gênants pour ceux qui n’ont rien risqué.
Mets à la voile – cap sur le grand, large,
Ô mon âme intrépide, pars à l’aventure. Moi avec toi, toi avec moi,
Car là où nous allons, aucun marin n’osa encore voguer,
Et nous y risquerons notre vaisseau, nous-même, et tout le reste
Walt Whitman
Une guerre défensive se conclut inexorablement par une défaite.
Avoir des amis ne servait à rien, c'était même destructeur. Il ne fallait pas encourager les autres à avoir des amitiés qui se terminaient dans la mort.
Partout où un bout de bois peut flotter, suis certain de trouver le pavillon d'Angleterre.
Napoléon Bonaparte.
Dieu et la marine tu adoreras, lorsque tu seras en danger, et pas avant cela!