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Critiques de Douna Loup (53)
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Boris, 1985

Boris Weisfeiler, un mathématicien américain, disparait au Chili en janvier 1985. Près de quarante ans après les faits, jamais élucidés, sa petite-nièce, l'écrivaine Douna Loup, exhume dans un texte intime ce "fantôme" de la dictature de Pinochet, un parmi des milliers d'autres.
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Boris, 1985

Douna Loup, autrice suisse que je découvre par ce texte, nous livre un récit personnel. Elle part à la recherche de son grand-oncle Boris né en URSS et disparu en 1985 au Chili alors qu'il se promenait dans la nature.

Elle se lance dans une enquête pour comprendre les circonstances de la disparition de cet homme qu'elle n'a jamais rencontré. Mathématicien, poète, homme solitaire, elle interroge les hommes et les femmes qui l'ont côtoyé et qui ne croient pas à la thèse d'un simple accident dans la forêt.

Le texte nous emmène des États-Unis au Chili, de doute en doute, d'éléments étranges, aux questions sans réponse.

C'est un court texte intime qui eclaire une période obscure du Chili, où sous la dictature de Pinochet, toute personne pouvait disparaitre sans que des recherches soient menées.
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Boris, 1985

L'auteur part à la recherche des traces de son grand-oncle disparu lors d'un séjour au Chili à l'époque de la dictature de Pinochet.

Douna Loup retrace les dernière rencontres de son parent, interview les personnes qui l'ont croisé ; cette sorte de journal de recherche, de quête est vain sans doute, plus de trente ans après cette disparition. Cela permettra cependant de faire revivre ce grand-oncle et de préciser le lieu, les circonstances probables de cette disparition comme une sorte de tribut au silence et à l'anonymat.
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Boris, 1985

Sur les pas de son grand-oncle



Douna Loup s'éloigne de la fiction pour nous livrer le récit de son enquête aux États-Unis et au Chili pour tenter de comprendre les circonstances de la disparition de son grand-oncle Boris au Chili en 1985.



«Début janvier 2018, je sors d'un concert avec ton prénom dans la tête, Boris.

Je viens d'entendre la chanson Vino del mar, dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d'un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976. Boris, mon grand-oncle, a disparu au Chili en 1985. Et cette chanson résonne comme un appel à me souvenir et à aller le voir.» Il suffit parfois d'un air de musique pour se lancer dans un projet qui mûrissait lentement. Car Douna Loup se sentait investie d'une mission, rendre à Boris Weisfeiler un visage, le sortir de l'oubli.

Né en 1941 à Moscou, Boris va réussir à sa faire une place comme mathématicien et ce malgré tous les obstacles mis au travers de sa route. Issu d'une famille juive, il apprend vite à rester discret, à ne pas s'exposer. Mais très vite sa situation va devenir intenable. Après avoir refusé de signer une lettre à l'encontre d'un collègue, il est classé «antisoviétique» et comprend que pour pouvoir poursuivre ses recherches, il ne lui reste que l'exil. Après quelques péripéties, il finit par gagner les États-Unis, d'abord à Princeton puis à l'Université de Pennsylvanie. Et pour se détendre, il pratique la randonnée, explore les contrées sauvages de son nouveau pays – il est naturalisé américain en 1981 – et des pays alentour. « J'imagine le repos qu'il trouvait dans cette pratique, le repos de ne plus être juif lorsqu'il est assis sous le chêne, de ne plus être russe sur son radeau solitaire, de ne plus être un homme, de ne plus être qu'un souffle libre, doux, dans la tendresse brute de la vie qui l'entoure de toute sa masse. Montagnes du Pérou. Torrents de l'Alaska. Lacs du Yukon. Forêt, cailloux sans noms, bêtes inconnues, baies étrangères, champignons autochtones. Boris avance dans cette assemblée qui l'accueille sans demande de passeport, sans débat de religion, il dort où bon lui semble, rêve sous la neige, marche dans l'eau, la boue, les pierres et se trouve en cette communauté première comme en son grand chez lui.»

Pour les congés de Noël 1085, il se rend au Chili. Début janvier, on perd sa trace. Il ne sera jamais retrouvé. On comprend alors pourquoi sa petite-nièce a éprouvé le besoin d'en apprendre davantage: «Boris, j'ai honte parfois de parler de toi que je ne connais pas. Toi qui étais si discret. Tu n'aimais pas causer de trouble, évitais de faire du bruit dans le fracas du monde. Tu es passé dans cette vie pour comprendre un peu de sa musique, la traduire en mathématiques, cette musique du vivant, la jouer, sourire à tes amis et tout à coup disparaître pour toujours sans laisser de traces. Laisser une équation sans résolution. Une dissolution.»

Même si son enquête a failli tourner court. Car en arrivant aux États-Unis avec ses filles, elle se casse la jambe. Mais elle est obstinée et volontaire et décide après quelques jours de suivre son plan et de parcourir la côte-Est de Chicago jusqu'en Caroline du Nord, en passant par Washington D.C. et la Virginie avant de rejoindre le Chili. Autant d'étapes qui vont lui permettre de rassembler de nombreuses pièces d'un puzzle qui reste toutefois incomplet. Car de nombreux témoins refusent d'apporter leur concours, ce qui somme toute est assez compréhensible car le Chili sous Pinochet était loin d'être un État-modèle. Il offrait alors l'asile aux anciens nazis tels que Paul Schaefer qui avait érigé la Colonia Dignidad, vaste domaine près duquel on a perdu la trace de Boris. «Schaefer bénéficie d'une totale liberté pour créer cette enclave allemande où il règne en maître absolu. L'Allemagne

ne s'en inquiète pas, décrétant par l'entremise de son ambassade que c'est au Chili de régler ce qui se passe sur son territoire.»

Douna Loup expose les pièces du dossier sans juger et met le lecteur à la place d'un juré d'assises. En l'absence de preuves, c'est son intime conviction qui est sollicitée. À vous de juger !




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Boris, 1985

Dans « Boris, 1985 », la romancière genevoise enquête sur son grand-oncle, le mathématicien américain d’origine russe Boris Weisfeiler.
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Boris, 1985

D'emblée Douna Loup dit avoir déjà écrit deux romans qui retracent des vies, des destins et que c'est une façon qu'elle aime beaucoup de parler d'histoires réelles avec le souffle de la fiction. "Boris, 1985" est son troisième roman sélectionné dans le cadre du prix des lecteurs et lectrices de ma bibliothèque dans lequel elle suit les traces de son grand-oncle, Boris Weisfeiler, disparu en 1985 dans le Chili de Pinochet alors qu'il marchait seul dans une forêt, loin de tout. D'ailleurs, la marche est importante dans ce livre car la narratrice va suivre le chemin que Boris a emprunté pour tenter de comprendre sa disparition irrésolue. Elle le fait alors qu'elle s'est cassée une jambe comme s'il fallait qu'elle réapprenne à marcher en faisant cette enquête sur ce grand-oncle qu'elle n'a pas connu.



Douna Loup choisit d'alterner son carnet de voyage et la reconstitution des faits avec l'aide d'Olga la soeur de Boris qu'elle rencontre à Boston. Homme charismatique, né en URSS dans une famille juive, ce surdoué des chiffres s'était exilé aux États-Unis pour exercer librement les mathématiques.

Sa soeur et ses amis ont déjà cherché des explications notamment au sujet d'une secte allemande à la botte de la dictature chilienne qui aurait pu le séquestrer et le torturer (ce qui m'a valu quelques cauchemars).



On n'apprend rien de nouveau par rapport aux enquêtes déjà réalisées mais Douna Loup réussi à faire vivre une famille, la sienne, parce qu'elle a conscience qu'elle est faite de ce qui la précède quand elle écrit "Je n'émerge pas du néant, je viens de ce terreau passé."





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Plumes féminines 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge Gourmand 2023-2024

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Boris, 1985

L’enquêtrice suit différentes pistes, pense être tout près de la vérité mais en vain lors de sa rencontre avec un ancien policier qui, elle le sent, ment. Sur toute l’affaire rôde l’ombre sinistre de la Colonia, une secte allemande, proche des tortionnaires de Pinochet.
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Boris, 1985

Boris est le grand-oncle de l’autrice, Douna Loup, et il est dans sa famille une sorte de héros énigmatique, lointain. Né en Union soviétique (URSS) en 1945, cet homme se révéla un savant doué mais fragile, traversant une jeunesse difficile dans un pays qui n’aimait pas les juifs, et où il aima les mathématiques plus que tout.
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Boris, 1985

Sur les traces de son mystérieux grand-oncle, disparu dans les Andes, l'écrivaine fait plus d'une découverte.
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Boris, 1985

J'ai adoré ce livre. Peut-être parce que je suis des ateliers biographiques et que pour moi, l'histoire des miens est importante.

En tous les cas Douna Loup nous prend par la main à la recherche de ce grand-oncle disparu qu'elle n'a jamais connu, sauf dans les récits de sa famille.

Nous la suivons en compagnie de ses filles à New-York où elle va se casser la jambe, mais rien ne l'empêche de suivre les traces que sa grand-tante lui a confié.

Car lors de la disparition de Boris, des recherches, des avocats... tout a été fait pour savoir ce qu'il était devenu. En vain.

C'était un homme brillant, mathématicien, sans doute taiseux, très indépendant qui aimait partir à l'aventure lorsqu'il le pouvait. Russe d'origine, il demande la nationalité américaine.

Lors de sa disparition, au Chili, il est proche d'un camp tenu par un allemand qui avait quitté l'Allemagne parce que son activité était considérée comme une secte, et au Chili, sous Pinochet, certaines personnes y ont été détenues.

Douna va rentrer bredouille, mais proche de cet oncle et pleine de rencontres extraordinaires.

Très beau témoignage.
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Boris, 1985

Douna Loup est une autrice suisse installée désormais en Suisse et qui jusqu’ici écrivait de la fiction.



Dans « Boris, 1985 » elle nous parle de son grand-oncle, Boris Weisfeiler, qui a disparu en janvier 1985 au Chili sous le régime de Pinochet. Il avait 44 ans seulement.



L’autrice part sur ses traces pour essayer de résoudre l’énigme de sa disparition : de Moscou, où il est né, et où il est catalogué de « antisoviétique », à l’Europe où il est passé, jusqu’à Boston, où il s’installe, et enfin le Chili où il va disparaître. L’autrice interroge les proches pour mieux comprendre qui fut ce jeune homme qui était par ailleurs un brillant mathématicien.



Elle part elle-même en direction des Etats-Unis, où elle va mener l’enquête, marchant sur les traces de son grand-oncle au sens propre et figuré. Il faut dire que Boris a une passion pour la randonnée et la nature. C’est d’ailleurs pendant une randonnée au Chili qu’il a disparu : s’est-il noyé, comme le veut la réponse officielle faite à la famille ? Ou au contraire a-t-il été kidnappé et transporté dans l’horrible Colonia Dignitad ? Cette institution qui relevait d’une secte, cachait de la torture, des exécutions et d’autres horreurs sous le régime de Pinochet, crimes qui sont restés impunis à ce jour.





L’autrice connaît quelques mésaventures, en enquêtant sur Boris : alors qu’elle est partie avec ses filles direction les Etats-Unis pour rencontrer d’autres membres de la famille, elle se casse la jambe malencontreusement. Mais elle poursuivra néanmoins ses recherches, allant même jusqu’au Chili pour rencontrer ceux qui ont arrêté Boris, et qui campent sur la version d’une simple noyade, ce qui paraît peu probable.



Il y a un petit côté « Into the Wild » dans les carnets que l’autrice a retrouvé tenu par son ancêtre.

Car Boris Weisfeiler n’est pas qu’un mathématicien promis à un brillant avenir : il est aussi poète à ses heures. Douna Loup peut ainsi alterner les temporalités ; tantôt des extraits du carnet écrit avant 1985, tantôt en 2019 lorsqu’elle-même mène l’enquête sur le continent américain.



Une pensée pour tous ces femmes et ces hommes, militants pour un autre régime, et torturés et ensuite jetés à la mer d'un hélicoptère par les soldats de Pinochet.



Un récit touchant, donc, qui nous fait revivre des heures sombres en Amérique latine, et nous rappelle qu’il y a eu des destins prometteurs qui furent brisés beaucoup trop tôt, du fait de circonstances absurdes et inhumaines.

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Boris, 1985

Douna Loup nous avait habitué aux romans en forme de quête, à la recherche d’un frère disparu (Les printemps sauvages) ou des raisons d’un suicide (L’embrasure). Cette fois, le réel dépasse la fiction et l’autrice part « pour de vrai » sur les traces de son grand-oncle, c’est-à-dire le frère de sa grand-mère, disparu au Chili en 1985.



Ce grand-oncle, il faut bien avouer qu’il a eu une vie romanesque. Né russe d’un père juif et nomade, il connait une enfance marquée par les violences du fait de l’antisémitisme qui règne en URSS. Quand il s’oppose à une décision arbitraire du pouvoir, il est mis au ban de l’université où il excellait pourtant dans les mathématiques. Il décide alors de fuir et rejoints les États Unis, où il reprendra – avec succès – ses recherches en maths. Mais au delà du mathématicien, ce Boris est un type aussi discret que souriant, auquel on ne connait aucune aventure amoureuse (il avait horreur du contact physique) mais plusieurs d’amitiés intenses. Il adorait les longues aventures en solitaires dans la nature sauvage, dans une logique de quasi survie et de randonnée extrême, par exemple au fin fond de la Sibérie ou dans les grands espaces américains.



C’est dans cet optique qu’en 1985, alors qu’on est pourtant en pleine dictature de Pinochet, il part pour le Chili avec l’objectif de marcher plusieurs semaines seul dans les montagnes. Il ne reviendra jamais. S’est-il noyé dans une rivière, comme le veut la thèse officielle ? A-t-il été assassiné par l’armée qui voyait en lui un espion américain ou russe ? Quel rôle a joué la Colonia Dignidad, cette horrible secte qui servait de lieu de torture et d’enfermement, près de laquelle on perd la trace de Boris ?



J’ai trouvé ce livre assez étonnant de la part de Douna Loup. Très loin de ce qu’elle écrit d’habitude. Et en même temps, j’ai adoré la découvrir différemment, la voir enquêter, parfois assez près du danger quand elle part interroger directement les témoins et acteurs de l’affaire au Chili. Le livre est par ailleurs une réflexion intime sur l’identité, la famille, les souvenirs, sur ce qui nous pousse à être obsédé par des événements ou des personnes que nous n’avons jamais connu.



Un livre court, mais prenant (je l’ai dévoré en trois soirs). Et l’écriture dense et douce de Douna Loup est comme toujours parfaite.
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Déployer

Déployer est un livre original pour sa forme : sept carnets détachés qui peuvent se lire dans n'importe quel ordre. Pour que cela soit possible, l'auteure a du imaginer un récit qui n'a pas de marqueur temporel clair. On ne connait pas l'ordre d'apparition des événements, ou plutôt cela change selon quel livret on lit en premier, et cet ordre aléatoire n'empêche pas l'existence d'une histoire où plusieurs thématiques se mélangent. En cela, bravo à Douna Loup. Même si elle n'est pas la première à faire ce genre d'exercice, c'est plutôt bien réalisé. D'autant plus que l'écriture n'est pas « classique » : on retrouve l'exigence quasi poétique de l'auteure pour un texte qui sort des sentiers battus, qui dissèque au plus juste les émotions, mais dans une veine très différente de ce que peut faire Annie Ernaux par exemple ; chez Douna Loup on est davantage dans des élans lyriques, des images, des enthousiasmes soudains.



Les thématiques, donc : que raconte déployer ? La 4e de couverture laisse entendre un livre sur le polyamory, le couple libre… C'est effectivement un des sujets. Elly, la narratrice, le décrit explicitement : « … cette utopie que je cultive depuis des années de pouvoir vivre des amitiés avec des hommes pour lesquels j'éprouve du désir physique et que nous puissions à la fois le vivre, se le dire et passer au-delà en inventant un lien hors normes. » En fait il est surtout question d'une relation, compliquée, qu'elle entretient à coté de celle avec son compagnon. Celui-ci, d'ailleurs, après avoir été monogame longtemps, va à son tour se mettre à vivre sa liberté amoureuse – non sans heurts.



Une autre thématique est celle du deuil. Elly a perdu un ami, volontairement mort de faim, dans une quête mystique et religieuse extrême. On retrouve là un thème et une situation déjà travaillé dans L'embrasure.



Si je n'ai pas trouvé ce livre aussi puissant que Les printemps sauvages, j'ai quand même beaucoup aimé. J'ai surligné des passages qui m'ont beaucoup touché. Douna Loup a une écriture très personnelle, je suppose que tout le monde n'accroche pas. Pour ma part, je lis ces livres avec intensité, je la trouve à la fois très belle et très juste.
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Déployer

« Déployer » (2019, Editions Zoé, 208 p.) de Douna Loup est une histoire de trio à cinq. Journal intime de la mère, Elly, avec Danis le mari et père de ses deux filles, Eva et Mona, avec en supplément Jonas, l’amant, Willy l'ami qui choisit de se laisser mourir de faim et de soif au fond d'une forêt. Et pour finir Danis qui la trompe avec V. Roman compliqué comme souvent lors les histoires de couples à plus d’une personne. De plus une écriture débitée en sept livrets à lire dans n’importe quel ordre, soit 5040 possibilités de lire la vie sexuelle, et quelquefois amoureuse. Pourquoi ce journal intime ? « Pour écrire des lettres qui ne seront jamais envoyées sinon à [elle-même], écrire sans honte surtout ». Ces sept livrets, d’une longueur moyenne d’une douzaine de pages, ont même chacun un titre.

- Lettres de la chambre secrète

- Souvenir Source

- Cette nuit-là

- Ici-là

- Contes

- L'île

- Vive



Cette forme de publication en livrets indépendants n’est pas nouvelle, bien que rare. La pratique a été initiée avec les Editions Quidam, qui font paraitre « Les Malchanceux » de Bryan Stanley Johnson (2009, Quidam), traduit par Françoise Marel et publié en coffret sous forme de 27 livrets indépendants. Il n’y a bien sûr, pas de pagination. Il s’agit d’un représentant de commerce, qui arrive dans une petite ville, s’y souvient de bonnes journées passées avec un ami, maintenant malade, et même plus que mal en point. « Mais je la connais cette ville ! / Le vert, c’est bien cette salle des guichets, et ce long bureau en demi-cercle, cette claire-voie ironique, les carreaux de faïence bruns, et verts en dessous, rien n’a changé, même ces poutres martelées, purement décoratives, elles ne soutiennent rien, enfin au-dessus ! Je la connais cette ville ! ». Quant à son ami, Tony « Ses joues au teint cireux, on dirait qu’elles s’écroulent, des os saillants, et ses gencives rétractées et même resserrées je dirais, les dents déchaussées quand il baille » « L’abri, les taxis, oui, prendre un taxi, toujours prendre un taxi dans une ville inconnue, mais non, je la connais cette ville ! ». « Un panneau qui indique Castle Boulevard, oui, ça y est, ça me revient maintenant, les rues sont des boulevards, c’est comme ça qu’ils les appellent, dans cette ville, enfin certaines rues je veux dire, et c’est dans l’une de ces rues que se trouve l’université, University Boulevard, rien de plus logique ». Et ainsi de suite, si toutefois il y a une suite. Belle réalisation de Quidam, dont il faut lire les livres de B.S. Johnson.

Autre réalisation du couple Quidams-Johnson, dont je doute qu’ils forment un couple. « Albert Angelo » également traduit par Françoise Marel (2009, Quidam, 184 p.) dans lequel il y le fameux trou, qui permet d’aller voir ce qui se passe deux pages plus loin, pour le lecteur pressé. Evidemment cela va faire hurler les lecteurs grincheux qui payent un livre au poids du papier et non du trou auquel ils ne comprennent rien. Et que dire alors de « R.A.S. Infirmière-Chef », toujours traduit par Françoise Marel, (2003, Quidam, 208 p.) qui narre les confrontations de cette infirmière-cher, quelque peu despotique, avec les cerveaux de huit pensionnaires, quelque peu délabrés pour leur part. Un humour typiquement anglais à savourer.

Pour en revenir à Douna Loup, paradoxalement, c’est de la chambre secrète que tout part de Elly, « femme sauvage éprise de liberté », avec sa remise en question. « Je contemple mes métamorphoses. Je ne sais pas ce que je deviens. Je ne sais pas ce que la vie fait dans son chatoiement inattendu. Mais ça me plaît au fond. Ce mouvement ».

Remise en question qui n’est pas étrangère à son parcours, ni à celui de Douna Loup d’ailleurs, à travers son expérience des ONG. « J'ai voyagé dans des pays pauvres, j'ai vécu plusieurs mois à Madagascar. Mais c'est à Calais que j'ai vu la plus grande détresse humaine. Je trouve ça incroyable, dans mon pays ». bref la vie en soi avec ses malheurs « tout ce qui a pu la rendre triste dans le passé est révolu, est enfoui dessous la terre, ça ressemble à des graines, toutes ses petites histoires, des graines qui pousseront à leur tour », Ses drames « Combien de fois faut-il être secoué par la vie pour vivre? ». Ses périodes de réconfort « Un être existe et ça vous fait du bien ».

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L'affaire clitoris

J'ai trouvé cette BD génial,

Visuellement magnifique.

Pendant ma lecture j'avais envie de criée avec Pulchérie, VIVE LE CLITORIS.

j'ai lu cette BD en travers d'un roman et chaque page était un réel plaisir et j'ai élargi encore plus ma connaissance autant grâce à cette BD cas toute les références que l'on peut trouver a la fin du bouquin.

Cette lecture a était douce et agréable.
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L'affaire clitoris

J'ai vraiment beaucoup aimé le fond de cette BD mais un gros bémol pour les dessins... Je ne suis pas franchement adepte des traits de l'auteure. Mais après en avoir fait abstraction je suis vraiment contente de l'avoir lue. Il est essentiel pour les femmes et les hommes de se documenter sur un sujet tel que le clitoris.
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L'affaire clitoris

Douna Loup et Justine Saint-Lô nous proposent un album pour nous parler du clitoris. Elles nous présentent Pulchérie, 34 ans, qui méconnaissait son clitoris jusqu'à lors. Surprise de découvrir que c'est un organe, elle s'étonne de sa taille et de l'étendue de l'ignorance du grand public à son sujet. Aussi, elle se lance dans une quête personnelle autant que dans une enquête de terrain : c'est "l'affaire clitoris" ! Ses compétences, ses capacités, l'histoire de son étude (pourrait-on dire de sa "découverte" ?!?!) et sa place dans la culture (particulièrement occidentale, mais pas que).



J'ai beaucoup appris sur le clitoris et l'anatomie féminine en lisant cet album ! Et pour cela, je ne peux que remercier Douna Loup et Justine Saint-Lô. Les données scientifiques et sociales sont présentée clairement et avec humour. L'enquête me parait hautement documentée et les informations sont très intéressantes, la plupart du temps. En revanche, j'ai moins accroché sur les parties narratives et les parties très oniriques (psychédéliques pastels). Je n'ai pas non plus été séduite par les dessins... J'ai trouvé les illustrations et les couleurs un peu fade et pas toujours très explicites.



Il n'empêche que c'est un sujet de la plus haute importance, cruciale même ! Et pas que pour les femmes... hum hum hum : messieurs, prenez-en de la graine avant de poser les vôtres dans l'orchidée...! Et qu'à mon sens, ce genre d'album de vulgarisation est absolument nécessaire à nos éducations !
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L'affaire clitoris

A la découverte du clitoris, organe féminin inconnu ou presque, tabou pendant longtemps!

La Bd nous emporte dans les recherches de Pulcherie sur « cette plante en forme d’orchidée », quelle belle image!

Au-delà des informations apportées, comme par exemple qu’il faut attendre 2017 pour que cet organe soit correctement représenté dans les manuels scolaires, les dessins nous entraînent par métaphores et métamorphoses dans les pensées du personnage principal, juste dommage qu’elle ressemble plus à Lucy australopithèque qu’à une femme d’aujourd’hui.
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L'affaire clitoris

C'est en rencontrant Anna, un été à la cueillette des pommes, que Pulchérie apprend que le clitoris est :



- un organe



- il mesure 10 cm



- il n'a jamais été représenté correctement dans manuels scolaires avant 2017



C'est le début d'une enquête que va mener Pulchérie. Elle veut savoir ce que son entourage et plus largement, les Français et les Françaises connaissent de cet organe.



Bon, j'avoue, je n'y serais sans doute pas allé spontanément, mais ma grande fille m'a dit qu'elle voulait le lire, alors j'ai accepté l'offre d'envoi de Lecteurs.com (merci Nicolas). Et bien m'en a pris, car j'ai appris plein de choses et les auteures ne se limitent pas à décrire le clitoris, mais font un historique des études sur l'organe depuis l'Antiquité. Elle parlent aussi de la place de la femme dans la société, puisque celles qui pratiquaient l'onanisme étaient qualifiées d'hystériques, le mot facile pour que les hommes puissent les écarter et continuer à les dominer. Elles évoquent la sexualité, le féminisme à travers icelle et son organe principal. C'est intéressant de voir comment les hommes construisent la société dominante, patriarcale avec tous les arguments foireux possibles comme celui du sexe féminin, creux, qui attend forcément le sexe masculin fièrement dressé et qui ne peut que se soumettre devant une telle érection.



Même s'il va au plus direct, le texte n'est pas cru, les dessins sont très colorés, oniriques parfois, poétiques ; la couverture donne le ton général. Bel album, je ne regrette pas ma demande. Merci ma fille !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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L'affaire clitoris

Voilà une bande dessinée à mettre entre toutes les mains. Filles et garçons, hommes et femmes.

On y apprend plein de choses sur l’anatomie féminine. Voilà que l’on s’étonne de ne pas en savoir plus sur l’organe qu’est le clitoris.

C’est bien illustré, joyeusement optimiste et libérateur.
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