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Critiques de Dror Mishani (191)
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Une deux trois

Une, c’est Orna, totalement vouée à son jeune fils depuis son récent et amer divorce, profondément seule jusqu’à …



Deux, c’est Emilia, immigrée lettone en situation précaire, elle travaille auprès de personnes âgées, la sa foi mystique est son seul recours qu’Orna jusqu’à …



Trois, c’est Ella, une universitaire désabusée par la vie maritale et familiale, elle s’ennuie jusqu’à …



… leur rencontre avec un homme, Guil, avocat, pas le prince charmant mais qui les séduit à l’usure par sa présence visible et rassurante . Sous son apparence banale et respectable, c’est un psychopathe.



A travers les portraits de ces trois femmes, Dror Mishani dresse un tableau aiguisé d’Israël. Il décortique avec empathie et finesse leur psyché, leurs espoirs, leurs failles pour expliquer comment elles ont pu devenir des proies, mais aussi comment la société israélienne a crée un environnement favorable à ce que des femmes puissent être transformées en victimes et violentées. C’est particulièrement pertinent dans la section consacrée à Emilia et à tous ces migrants d‘Europe de l’Est exploités par des couches sociales favorisées. C’est particulièrement glaçant dans ce que cela dit sur le patriarcat latent et étouffant lorsqu’il s’agit d’Orna.



Très habilement, ce thriller psychologique se découpe en trois chapitres, un par femme. Les deux premiers, avec leur grand pouvoir de caractérisation, sont les plus réussis, au plus près d’Orna et Emilia, au plus près de leur vérité émotionnelle. L’auteur prend son temps pour tisser son intrigue, cela peut surprendre, mais pour ma part, j’ai aimé que le récit mijote à combustion lente, que la tension monte très progressivement, dès le départ, après l'identification du "méchant" . La dernière section est plus classique, on revient sur le rythme du thriller standard. Et malgré la maladresse de l’emploi du futur, la torsion narrative qui s’y déploie est fort convaincante tout comme le dénouement. L’ombre d’Orna et Emilia plane, impossible de les oublier.



Lu dans le cadre du jury Prix Bureau des Lecteurs RTL 2021 #5

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Une deux trois

Un, deux, trois,

Trois femmes, Orna, Emilia, Ella, aux profiles différents, se débattant dans des difficultés matérielles ou sentimentales.

Orna, enseignante frustrée, seule avec son petit garçon traumatisé, le mari l'ayant quittée pour une plus vieille avec quatre enfants,

Emilia, auxiliaire de vie, émigrée de Lettonie, sans famille , souffrant de solitude, la vieil homme dont elle s'occupait étant décédé,

Ella, étudiante fin trentaine préparant une thèse, sa nombreuse marmaille la poussant à étudier dans un café,

Voilà ! Toutes les trois vont croiser le chemin du même bonhomme dans différentes circonstances.....

Difficile de parler de ce bouquin sans rien révéler, surtout si vous ne connaissez pas l'auteur et que vous n'avez pas lu de critiques bavardes. Après le Un, l'épisode d'Orna, vous saurais déjà mieux sur quel terrain vous êtes, la fin du Deux vous semblera inévitable, mais au Trois, changement de ton et de style narratif, et pas que...Surprise !



Je ne suis pas fan de polar, mais Mishani à part l'intrigue, est fin psychologue, et ne dérogeant pas à l'originalité de la Littérature israélienne sonde magnifiquement bien l'âme humaine. Une première rencontre très réussie avec le polar israélien ! Et une petite pensée à ma copine Peco !



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Une disparition inquiétante

Tout comme on voyage , je suis partie en Israël , enquêter aux cotés d' Avraham Avraham , commandant de police dans la banlieue sans charme de Tel- Aviv . De ce pays, et de ses écrivains , j'ai honte de dire que je n'ai rien lu depuis mon adolescence ... (C'était des bouquins d'espionnage de Michel Bar Zohar ) . Aussi, c'est pleine de curiosité , qu'en parallèle de l'enquête , j'essayais de me faire une idée de la vie là-bas ...

J'y ai appris que la police était mal considérée , ( les crimes étant facile à élucider car le coupable est toujours parmi les proches , les tueurs en série n'y existent pas ) , que les enquêteurs "intelligents " préfèrent bosser pour les services spéciaux, et laissent les postes de la police aux "truffes" ...

Et c'est vrai, qu'en matière d'enquêteur , on a vu mieux...

Avraham est un jeune flic, célibataire , un peu taciturne et solitaire , qui passe ses loisirs à regarder des séries télé policières et à y traquer la moindre erreur .

Quand une mère de famille débarque devant son bureau et lui annonce la disparition de son fils de 16 ans , Avraham ne s'affole pas . Condescendant , il conseille à la maman de rentrer chez elle, "si ça se trouve , son fils s'y trouve déjà " . Car en Israël, on doit attendre 24h , avant de qualifier une disparition d'" inquiétante" et de mettre en branle les services de police . Hélas, Ofer ne réapparait pas , et notre inspecteur commence à culpabiliser ... Jouant sur cette culpabilité , l'auteur nous propose un roman lancinant et subtil où le héros est plus que dépassé , où deux personnages énigmatiques "affolent " tous les projecteurs . La mère parce que c'est la mère ! Mutique , engluée dans sa douleur , dépassée et loyale . Et le voisin dont les réactions devraient mettre tous les voyants au rouge .

Mais attention, amateurs de sensations fortes, ce roman n'est pas pour vous , le rythme est lent, l'enquête laborieuse , le policier parfois incompétent , mais toujours plein d'empathie .

J'ajouterai attachant , et atypique . Et bon dieu, ce que ça fait du bien parfois, de rencontrer au détour des pages , un inspecteur qui n'est ni alcoolique , ni divorcé, ni dépressif , ni , ni ...



Merci à Pecosa qui m'a fait découvrir cet auteur ...
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Une disparition inquiétante

(Non mais à l'eau, quoi! C'est quoi ce cliché qu'en Belgique il pleut tout le temps?)



Le commandant de police Avraham Avraham (non non vous ne voyez pas double. Par chez nous, il aurait pu s'appeler Martin Martin ou Laurent Laurent) n'est pas un super-flic. Il n'est pas non plus le stéréotype opposé, à savoir le flic qui noie son spleen et ses relations compliquées avec les femmes (surtout sa mère) dans l'alcool et les cachets, allongé sur le divan d'un psy. Non, il est juste un flic ordinaire dans la banlieue de Tel-Aviv, qui aime son boulot mais se sent parfois dépassé, un peu idéaliste et un peu blasé, parfois esprit d'équipe parfois en rivalité avec le nouveau jeune collègue dont les dents raclent le parquet, un peu workaholic, un peu qui rêve de vacances loin de ses dossiers. Un type normal.

Ce jour-là, il reçoit dans son bureau une mère venue signaler la disparition de son fils de 16 ans, Ofer. Statistiques criminelles à l'appui, Avraham la rassure et la renvoie chez elle, certain qu'il s'agit d'une fugue. Pourtant, il ne peut s'empêcher de culpabiliser, et la suite des événements confirmera son pressentiment. Parce que le lendemain, Ofer n'est toujours pas rentré chez lui. L'enquête commence, mais le gamin s'est volatilisé, parti sans téléphone, sans argent ni carte de crédit, sans vêtements de rechange, rien qui puisse laisser une trace. La fugue semble improbable, mais aucune autre piste ne se dégage. On piétine, puis un appel anonyme déclenche une battue dans les dunes, en vain. On refait du surplace. Il y a bien un voisin un peu trop plein de sollicitude qui essaie de s'immiscer dans l'enquête, mais notre commandant n'y voit que du feu (alors que pourtant dans toutes les séries policières télévisées, qu'Avraham se repasse en boucle pour en décortiquer les erreurs, ce genre de comportement est toujours considéré comme suspect).

Las ! Obligé (tu parles d'une galère) de se rendre à Bruxelles dans le cadre d'un échange inter-polices, Avraham se morfond à battre le pavé mouillé de la Grand Place pendant une semaine (l'occasion pour l'auteur de nous servir subtilement les caricatures pluie-moules-frites-bière-pralines. Heureusement on échappe aux chicons au gratin. D'accord, vu d'Israël, c'est exotique, une fois, non peut-être. Mais bof). Il trépigne d'autant plus que c'est à ce moment qu'on retrouve le sac à dos d'Ofer dans une benne à ordures. L'enquête s'emballe à nouveau, puis repasse au point mort, puis, avec le retour d'Avraham à Tel-Aviv, est relancée et conclue grâce/à cause du fameux voisin lourdingue et un brin déconnecté des réalités.

Et donc, pas d'effusion de sang, de muscles, de coups de feu, de crimes horribles. Rien qu'une enquête un peu foirée (mais résolue quand même) par un un flic un peu foireux. Rien que de l'ordinaire.

Loin des polars tonitruants, l'auteur livre une histoire réaliste, sans doute proche de la réalité du terrain, avec des hauts et des bas, des effervescences et des Waterloo-morne plaine. Question vraisemblance, je n'ai pas compris pourquoi on attend 24h après le signalement de la disparition d'un mineur pour lancer le branle-bas de combat, ni pourquoi la personnalité du voisin n'attire pas l'attention tout de suite (sans doute parce que je regarde trop la télé et que les séries policières sont pleines d'erreur, dixit Avraham). Cela dit, la psychologie de ce voisin, et de la mère d'Ofer dans une moindre mesure (parce que moins développée), est fascinante, ce qui compense le fait qu'aucun personnage n'est réellement attachant. Verdict : c'est captivant dans l'ensemble, mais pas totalement convaincant. Même si c'est vrai qu'il pleut beaucoup en Belgique.
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Une deux trois

Pour ma première incursion dans la littérature israélienne ( eh oui, jamais rien lu d'Amos Oz, d'Appelfeld et de tous les autres, Idil, j'attends tes conseils pour combler mes grosses lacunes! ) , j'ai choisi ce thriller . Et je l'ai trouvé excellent. Il faut dire que l'auteur est un spécialiste de l'histoire du roman policier...



La construction est remarquable et prenante. Ternaire, comme le titre l'indique. Trois femmes nous sont tour à tour présentées : Orna, Emilia et Ella...On entre dans l'intimité de chacune, surtout des deux premières. Elles se sentent fragilisées car sont à un moment très difficile de leur vie. Orna , quittée il y a un an par son mari, qui n'a pas donné signe de vie mais revient soudain . Elle craint qu'il ne veuille reprendre leur fils de neuf ans. Emilia est originaire de Lettonie et survit en étant aide à la personne. Elle cherche dans la religion une voie à suivre. Et enfin, voilà Ella.



Toutes trois vont croiser Guil, avocat mystérieux, vu comme une échappatoire ou un salut...



Et...je m'arrêterai ici! Si vous voulez lire un thriller original, portant un regard subtil sur la psychologie des personnages, dépaysant et offrant une vue fort intéressante de l'état hébreu actuel, alors précipitez-vous! Allez, un, deux, trois, partez!







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Un simple enquêteur

Avraham est désormais commissaire de police et marié. A quarante-quatre ans, il fantasme toujours sur les flics célébres de la littérature policière, et ne se voit pas " simple enquêteur", toute sa vie. Avraham a des rêves de plus grand, plus mystérieux : des rêves de Mossad...

Aussi quand une enquête lui améne sur un plateau , un français, mystérieusement "suicidé", il ne s'intéresse absolument pas à une autre affaire arrivée le même jour, celle d'un bébé prématuré, abandonné près de l'hôpital et délégue tout à sa collaboratrice.

Mossad , pas Mossad ?

Avraham ira jusqu'à Paris, ne se fiera pas à ses supérieurs, et ne soutiendra pas beaucoup sa collégue. Laquelle est pratiquement insultée à chaque audition par un témoin, une femme, dont la violence verbale , est assez choquante. Curieusement , au contraire d'Avraham , j'ai préféré cette enquête qui nous en apprend davantage sur ce pays qu'est Israël.

On comprend les errements d'Avraham, le lecteur s'interroge aussi. le rythme est lent, l'intérêt est dans la culture israélienne qu'on entrevoit entre deux dossiers et deux portes . ( J'ai appris ce qu'était un "viol par surprise", par exemple ! ( Deux personnes ont une relation sexuelle consentie mais l'un des deux a caché à l'autre qu'il n'était pas de la même religion...)

Avraham se rêve en Kurt Wallander ou en commissaire Maigret. L'auteur , professeur de littérature policière se fait plaisir et dissème des petites références , des citations de temps en temps.

Avraham est un héros qui doute, qui avance lentement. le rythme n'est pas trépidant, Avraham ne brandit pas de flingues, il se contente de réfléchir et de nous ballader dans son pays. ( Dans ce tome-ci, il pousse même le luxe de venir à Paris ... )
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Une deux trois

Un, deux, trois, comme trois femmes qui vont croiser le chemin du même homme, Guil à Tel Aviv.

Plus qu'une histoire policière, Un, deux, trois est le portrait de trois femmes aux vies très différentes.

Orna est enseignante au lycée, seule avec son fils depuis son récent divorce lorsqu'elle rencontre Guil sur un site de rencontres pour divorcés.

Emilia est auxiliaire de vie après de personnes âgées, elle a été employée via une agence spécialisée (ces auxiliaires sont très fréquentes en Israël) et est lettone.

Est ce leur cassure, leur fragilité que Guil perçoit ? et pourquoi aborde-t-il la troisième femme dans un café ?

Ce que j'ai trouvé particulièrement original dans Un, deux, trois ?

-Le décor, j'ai peu lu de roman se passant à Tel Aviv et cela m'a plongé dans une ambiance particulière et singulière ;

-La façon dont l'auteur instille peu à peu le malaise et le doute chez le lecteur à travers ceux ressentis par ses personnages féminins ;

-L'absence de sensationnalisme et de construction façon page turner, choisissant comme angle le coeur de la vie de ses femmes. On est d'autant plus touché lorsque ces dernières sont en danger ;

-Le retournement étonnant que réserve la dernière partie !


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Un simple enquêteur



4e volet des enquêtes d' Avrahma Avraham à Holon en Israël et je suis ravie, encore une fois.

Dror Mishani est très intelligent. Il sait y faire et respecte son lecteur. Ce personnage d'enquêteur qu'il a créé me parle. Oh rien de sensationnel. On ne joue pas aux cowboys ici. Il ne donne pas de coups de pieds dans les portes, ne se bat pas en criant haut et fort contre l'autorité, ne pointe pas le revolver, n'a pas de travers majeurs si ce n'est d'aimer et les romans policiers et les séries à suspense.

On le sait depuis le T.1 ("Une disparition inquiétante"), Avri est calme, patient, obstiné dans le sens de persévérant disons et, il erre, il doute. De tout. De lui, des gens, du système, de ses enquêtes. D'ailleurs à quoi ça sert de résoudre des crimes si rien ne change? Est-ce si utile?

Mais tout cela nous est présenté non pas en geignant mais de façon alléguée, réfléchie et sans prétendre connaître les réponses pour y changer quoi que ce soit.

Un simple enquêteur c'est lui qui est un brin las de sa qualité d'enquêteur. Il se voit commissaire, ou autre chose mais de plus prestigieux peut être. Il est maintenant marié à Marianka, une catholique dont le père n’a jamais accepté le fait qu’elle se marie à un Juif, et se croit à un carrefour qui le mènera vers d'autres horizons. Faire des choix, toujours difficile pour lui.

Dans ce titre, ce simple enquêteur aura à gérer deux enquêtes bien différentes. Celle d'un bébé prématuré laissé à la porte d'un hôpital dans un sac plastique et qui survivra et celle de la disparition d'un touriste français. D'emblée, il choisira de voir lui même ce qui se passe avec ce touriste et laissera à sa collègue le soin de régler l'histoire du bébé abandonné. Collègue, laissée à elle-même par Avri, et qui se verra quelque peu malmenée verbalement par la suspecte. D’ailleurs, ces échanges sont très étonnants dans leur virulence.

L'histoire de ce touriste français que l'on finit par retrouver noyé ne lui laissera aucun répit. Tout dans la recherche d'informations et de preuves sur cette disparition puis cette noyade et enfin ce meurtre est étrange, singulier, inusité pour Avri. Et boum, il découvre que ce touriste travaillait pour le Mossad et que sa venue en Israël répondait à un rendez vous avec son agent répondant. Dès lors, il se méfie, il est sur la défensive mais ne sait trop quoi faire de ce qu'il comprend car, hum, le Mossad serait-il au-dessus de la loi?

J'ai l'impression qu'à chaque tome j'en apprends un peu plus sur la société israélienne. Sur les moeurs, les fêtes, les confrontations entre juifs et non juifs, entre intégristes et laïcs, ce qui est toujours bien présent même si en sous texte.

Encore une fois le grand talent, la subtilité de Dror Mishani pour commettre de ce genre d'intrigues avec une plume et une langue bien vivante m'emballe chaque fois. Clairement un auteur et un personnage que je prends plaisir à suivre.









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Une disparition inquiétante

C’est mon tout premier polar israélien !

Cela se célèbre !

Dror Mishani s’en amuse à plusieurs reprises dans le récit, en faisant des blagues sur le côté plutôt rare des romans policier israéliens.



Le genre a longtemps été considéré à l’Etat hébreu comme une sous-littérature, et le métier de policier n’y est pas très prestigieux.

Ceci explique peut-être cela.

Toutefois les mœurs évoluant sans cesse et les réseaux sociaux permettant la déconstruction de certaines théories, ce sont les bouleversements sociaux qui ont favorisé l’émergence du polar en Israël.



Cela démarre lentement, dans les premiers chapitres on sent venir un affrontement que l’on perçoit inégal mais essentiel.

Le commandant Avraham Avraham (sans commentaires !) est un personnage complexe qui fait parfois penser aux protagonistes taiseux et dépressifs des polars nordiques.



Même si les éléments du drame sont posés assez rapidement, il nous tarde de le voir bouger ce drôle de commandant !

Il hésite, tergiverse, néglige, tourne en rond, comme s’il évitait d’ouvrir une porte qui causerait un énorme appel d’air.



On traverse son malaise, son mal-être déteint sur l’enquête et le romancier pousse loin le bouchon de la torture intérieure qui assaille le comportement de son héros.

Et c’est efficace !



C’est bien emballé et surtout bien traduit.

On passe un peu par toutes les émotions et l’on ressort avec une réflexion supplémentaire sur notre rapport à la finitude et à l’importance des mots, pour apprivoiser cette drôle de danse entre les vivants et les disparus.



A suivre !





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Une disparition inquiétante

Lorsque le commandant Avraham Avraham de la police de Tel-Aviv reçoit Mme Sharabi venue déclarer la disparition d'Ofer, son fils adolescent, il pense d'abord à une fugue. Mais l'absence se prolonge, et le policier doit se résoudre à ouvrir une enquête.

Perturbé par ses questions existentielles, il n'y met pas toute la lucidité nécessaire : il accepte sans discuter le témoignage de la famille et ne repère pas le comportement étrange de Zeev, un professeur d'anglais, voisin du disparu à qui il donnait des cours particuliers.



Une disparition inquiétante est un roman policier déroutant : une ambiance pesante ; pas réellement d'action ; très peu de rebondissements ; une construction originale, où le narrateur épouse tantôt le point de vue du policier, tantôt celui du professeur d'anglais dont le comportement en fait très vite, pour le lecteur, le principal suspect ; une analyse psychologique fouillée des personnages (ce qui n'en fait pas pour autant un thriller psychologique).

L'intrigue se déroule dans une ville israélienne, mais cela ne tient qu'à la nationalité de l'auteur. L'histoire est plus universelle, se révélera in fine assez banale, et aurait pu se dérouler dans n'importe quelle ville dont les habitants vivent en anonymes par rapport à leurs voisins.

Un polar étonnant qui ouvre une série.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Une disparition inquiétante

QUOI ? Je devrai attendre ? Le pourrais-je? Je piaffe déjà d'impatience. Je suis totalement charmée par Avraham Avraham. Oui je veux encore découvrir sa ville, son commissariat, en savoir plus sur lui, mieux le connaître, comprendre ce commissaire qui ne semble pas hanté par des démons, n'est pas un alcoolique fini, ne vit pas une relation de couple tourmenté. C'est tout simplement un flic, fin trentaine, célibataire et qui dans ses loisirs s'amuse à identifier les grosses lacunes des séries policières de la télé. Merci Dror Mishani pour ce vent de fraîcheur dans le monde du polar. L'écriture de Dror Mishani est intelligente et subtile. On y respire le même air et au même rythme que notre protagoniste de flic: on s'ennuie lorsqu'il s'ennuie, on s'impatiente avec lui, et on culpabilise comme lui ! Mais la beauté de ce roman est que tout est dans le point de vue, tout est dans la perspective et ce, malgré les faits et les preuves. Nous n'en n'avons pas encore fini avec cette disparition inquiétante et avec Avi Avraham. Il ne faut pas non plus passer sous silence les réflexions de l'auteur sur la force de l'écriture et l'influence qu'elle peut avoir. Vivement donc une autre traduction des livres de cet auteur israélien. Une très belle découverte et un gros bonheur de lecture que cette Inquiétante disparition. J'ai tellement passé un bon moment que j'ose, oui j'ose, vous recommander chaudement ce titre.
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Une deux trois

La première Orna est une jeune maman divorcée qui vit mal sa solitude, la deuxième Emilia est une aide-soignante russe très pieuse, la troisième Ella une mère de famille enfermée dans son mariage. Mon tout a pour dénominateur commun un avocat du nom de Guil.



Tel un jeu de stratégie, Dror Mishani avance doucement ses pions pour nous emmener dans ce thriller et ne dévoilera ses cartes que lors de l'ultime final.



Cette sélection des prix des lecteurs me permet de découvrir un auteur Israélien qui a su me faire voyager dans la ville de Tel-Aviv et d'en apprendre un peu plus sur la vie et traditions locales. J'ai aimé le style fluide et le travail d'écriture de Dror Mishani qui le rend ce roman policier très accessible.
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Une disparition inquiétante

Une fois n’est pas coutume, lecture en demi-teinte pour ce thriller israélien qui n’a pas tenu toutes ses alléchantes promesses : manque de rythme, personnage principal peu attachant (d’une banalité et d’une mollesse sans nom oserais-je même dire), intrigue languissante. Pas grand-chose à encenser si ce n’est un final surprenant qui a égayé cette fin de lecture. Dror Mishani l’expliquait très justement dans une interview accordée au Nouvel Obs : en Israël, la police a mauvaise presse ; c’est donc dans un souci de cohérence qu’il a créé son personnage d’Avraham Avraham, flic complètement dépassé par la situation à gérer (la disparition d’un adolescent), mou, un poil fainéant et antipathique. Pour le coup, exit le cliché du flic alcoolique hanté par des démons intérieurs, mais plutôt un homme seul passant ses soirées à débusquer les incohérences des séries policières américaines, pauvre hère légèrement pathétique qui n’a pas voulu prendre au sérieux le désarroi d’une mère venue déclarer la disparition de son fils. Cette affaire va peu à peu prendre une tournure imprévue : la disparition devient officiellement inquiétante, le cas est enfin pris au sérieux. Qui est la victime, ce jeune homme discret dont même les parents ne savent au final pas grand-chose ? Entre manipulation (et là mention spéciale pour le personnage du voisin qui lui a de la consistance !), fausse pistes et prises de bec entre flics, l’enquête peine et piétine. Le problème c’est que le rythme lui aussi peine et piétine ! alors oui, Dror Mishani a voulu décrire une situation vraisemblable : les flics ne sont pas des super héros du quotidien, et oui souvent les enquêtes ne sont pas résolues ! Mais moi je suis restée à côté. C’est dommage, je resterai aussi une disparition inquiétante des prochaines œuvres de Dror Mishani.
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Les doutes d'Avraham

Découverte de cet auteur israélien avec ce roman policier. « Les doutes d’Avraham » de Dror Mishani est un roman policier d’atmosphère, pas de grand suspens ni de grand rebondissement. Dès le début on sait qui est l’assassin et ce n’est pas le majordome !



Avraham qui vient d’être promu chef de la section des homicides de Holon dans la banlieue de Tel Aviv, enquête sur le meurtre d’une femme, retrouvée étranglée dans son appartement.



Dror Mishani a construit son récit en suivant deux personnages en parallèle. Il y a Avraham aux prises à sa première enquête de meurtre depuis sa nouvelle promotion. Comme le suggère le titre, Avram a des doutes. Saura-t-il gérer son équipe ? Est-il assez lucide pour élucider ce crime ? Peut-il réussir dans sa relation amoureuse avec Marianka qui a tout quitté pour lui ?

Mazal est le deuxième personnage. Le couple qu’elle forme avec son mari Koby va mal, elle s’inquiète des changements d’attitude de Koby.



L’auteur joue avec le lecteur, celui-ci à toutes les cartes en mains pour résoudre l’énigme ce qui lui permet de se concentrer sur le cheminement, indices après indices, d’Avram mais aussi de Mazal pour arriver à la vérité.



Un très bon roman policier.

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Une disparition inquiétante

Une disparition inquiétante traine dans ma PAL depuis une éternité et avec l’adaptation au cinéma, j’ai eu envie de me plonger dans cette lecture avant de découvrir le film. Et autant vous dire que c’est le genre de roman ou on se dit après coup : « Mais pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt ? »



On fait la connaissance du Commandant Avraham Avraham qui travaille au sein de la police israélienne. Celui-ci reçoit une mère de famille qui affirme que son fils a disparu. L’ado a déjà fugué et Avraham est fatigué, il ne l’a prend pas au sérieux et lui dit qu’il finira par rentrer. Seulement le lendemain, l’enfant n’est toujours pas la…



J’ai adoré l’ambiance de cette enquête : le silence et le calme des parents, la lenteur du rythme de l’investigation et toutes ces fausses pistes sur lesquelles l’auteur nous emmène, ce professeur et voisin des parents qui est parfois inquiétant, et puis le retournement de situation finale ou le lecteur n’a pas toute les réponses. Le vrai coup de cœur pour moi et j’ai hâte de découvrir le film avec une brochette d’acteurs que j’adore : Vincent Cassel, Romain Duris et Sandrine Kiberlain. Il me tarde aussi de découvrir la suite des aventures d’Avraham Avraham, que j’ai trouvé attachant dans son rôle de flic solitaire.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Les doutes d'Avraham

C'est gris. Il pleut. Holon. Une banlieue assomante, quelque peu insipide de Tel-Aviv, là où il ne se passe pas grand chose. Avraham est maintenant chef de la section des homicides. Il est confronté à sa première enquête pour meurtre. Effectivement, une dame , sexagénaire, est retrouvée étranglée dans son appartement. En plus d'être maintenant le chef, Avri est en couple. Marianka, est venue de Belgique pour vivre avec lui en Israël. Ce qui n'a rien pour arranger sa conscience, son incertitude, ses doutes . Tout comme dans les deux premiers opus de cette série, soit "Une disparition inquiétante" et "La violence en embuscade", notre commissaire est inquiet, anxieux. Et ici, seul, sans sa supérieure/mentor-Ilana Liss- qui est à soigner un cancer, il se sent un peu perdu. On dirait que les changements dans sa vie tout autant professionnelle que personnelle ont du mal à passer. Si notre ami faisait des ulcères, celles-ci seraient drôlement souffrantes. Et cerise sur le sundae, les parents de Marianka décident de leur rendre visite, passer quelques jours avec eux en Israël. Petite visite qui sentira le vent froid du nord et l'hostilité. Rien pour soulager l'anxiété d'Avraham. Encore une fois dans ce titre, Dror Misahani réussit à nous tenir en haleine avec peu de suspense. Dès le départ on connait presque tout du meurtre. La force de l'auteur? L'intérêt qu'il porte aux personnages, à leur vie, à leur intimité. Dans le fond, c'est ce qui hante Avraham. Qui sont ces gens ? Comment vivent-ils? Comment réagissent-ils? Quel est leur quotidien? À quoi sont-ils confrontés? Et de là, l'auteur réussit à nous peindre un pays qui regarde toujours par-dessus son épaule, des moeurs, des gens , une délinquance , une criminalité.

Abonnée et fidèle à Dror Mishani, je suis.
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Un simple enquêteur

Dror Mishani est un auteur que l'on suit sur baz art depuis l'excellent Une deux trois .





Avi Avraham, héros récurrent de l’écrivain israélien traverse une période de doute sur le plan professionnel, affecté par la mort de celle qui fut sa chef pendant de nombreuses années, il aimerait traiter des affaires plus complexes que les crimes domestiques auxquels il est confronté.







Il a l'impression que ces événements sont anecdotiques et que son travail est par conséquent sans grande utilité.





Deux événements survenus le même jour vont peut-être le faire relever la tête : l’abandon d’un bébé devant un hôpital par une femme au comportement énigmatique et la disparition d’un touriste français dans un hôtel de bord de plage.



Dror Mishani parvient très vite à ferrer son lecteur avec ces deux enquêtes qui se déroulent en parallèle.



Les deux enquêtes n’ont pas de lien entre elles, à part une convergence vers Paris, mais elles sont pleines de faux-semblants et de chausse trappe.



Dror Mishani entremêle avec brio ces deux enquêtes où chaque personnage, policier comme suspect, semble se dissimuler dans un double jeu. Bien rythmé et sans temps mort, « Un simple enquêteur » est un thriller de facture certes classique, mais impulsé par une écriture subtile et un grand talent pour broder une intrigue haletante.
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Une deux trois

Le titre original de ce roman est Shosh qui signifie trois en hébreu. Un roman en trois parties pour trois femmes. Elles ne se connaissent pas, sont très différentes, n'ont rien d'autre en commun que de vivre à Tel-Aviv et d'y rencontrer un même homme. Pour ce qu'elles imaginent être le meilleur.

Le lecteur, lui, se doute bien que cela risque fort d'être pour le pire. Tout du moins en partie... Et c'est cette incertitude qui fait le piquant de ce roman surprenant, à la fois social, policier et thriller psychologique. Il tire aussi toute sa force des représentations intimes et touchantes de la vie quotidienne des trois femmes, de leurs difficultés et de leur faiblesses. Et malgré leur banalité, les histoires d'Orna, Emilia et Ella sèment le trouble avec une habileté machiavélique. En même temps que s'insinue le doute et le malaise dans leurs esprits face à un homme providentiel mais ô combien mystérieux, dans celui du lecteur- mal à l'aise lui aussi- s'impose cette question: jamais deux sans trois ?



Une escapade israélienne attendue avec beaucoup d'impatience et qui m'a emballée. Je remercie les éditions Gallimard pour l'envoi de cet excellent roman à l'occasion d'une masse critique.



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Une disparition inquiétante

Il y a tout juste 20 ans, un cinéaste de 40 ans, Erick Zonca, signait un premier long métrage, La Vie rêvée des anges qui faisait alors chavirer le festival de Cannes, un film d'une force et d'une rage incroyables, éclairé par deux jeunes actrices formidables, Elodie Bouchez et Natacha Régnier. Cinéaste rare qui a depuis ce coup d'éclat, réalisé bien peu de longs métrages ,Erick Zonka continue de susciter énormément d'attention à chacun de ses projets.



Dernièrement il s'est ainsi laissé emporter par le récit de Dror Mishani, Une disparition inquiétante, publié aux éditions Points dans une traduction de Laurence Sendrowicz.



Il en a réalisé l'adaptation pour le cinéma, Fleuve noir, sorti en plein mois de juillet au cinéma avec, en duo principal, deux stars du cinéma français Vincent Cassel et Romain Duris.



Malheureusement, le film, qui a connu pas mal de soucis de tournages- Depardieu malade, laissant sa place à Cassel, Sandrine Kiberlain critiquant ses relations avec Zonka- a été éreinté de toute part par la critique et le public..Si vous voulez trancher définitivement entre ceux qui aiment le film de Zonka et ceux qui le détestent, vous pouvez vous plonger dans le roman original« Une disparition inquiétante » de Dror Mishani paru chez Points qui raconte peu ou prou la même histoire mais située dans la banlieue d’Holon à proximité de Tel Aviv.



L'on se rend compte ainsi non sans un certain plaisir que Cassel joue le personnage de l'inspecteur Avraham qui dirige l’enquête, et Duris joue Zeev Avni, professeur apprenti écrivain obsédé par son art. Comme dans le film, on est donc tout de suite plongé dans l’histoire sans aucune présentation préalable, ce qui déroute autant que séduit, .et reconnaissons que les retournements de situations sans doute plus crédibles et mieux amenés que dans le film...



Une lecture profondément interessante qu'on ait vu ou pas le film préalablement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un simple enquêteur

Temps maussade pour le Mossad alors qu'il mouille un commissaire par une machiavélique machination autour de la disparition mystérieuse d'un étrange ressortissant suisse signalée par le directeur d'un hôtel de Bat-Yam. Toutefois, ce simple enquêteur n'est pas né de la dernière pluie ... En pleine crise de la quarantaine, en questionnement sur le sens et l'utilité de son boulot il est plus perclus de doutes que de rhumatismes, nous pouvons néanmoins l'affirmer : ce n'est pas le perdreau de l'année, il fait consciencieusement son boulot tout en rêvant d'une réorientation de carrière. M'enfin à tout prendre, ce cas-là lui paraît plus intrigant que de s'occuper d'un nouveau-né déposé dans un sac à l'entrée des urgences de l'hôpital de Wodson qu'il délègue vite fait à une collaboratrice.





Voilà, Avraham Avraham ne fait pas vroum, vroum, ni pan, pan, moins inspecteur Harry donc que Columbo, par ailleurs l'on ne tarde guère à faire la connaissance de sa femme. Une des raisons du blues de l'inspecteur réside aussi dans la perte de son ancienne supérieure et le fait que son nouveau boss soit plus attaché à l'image de son service qu'aux résultats proprement dits. Ce policier flirtant avec le roman d'espionnage vaut essentiellement par son apport sociologique et la profondeur de la psychologie des personnages. Un point semble apparaître tous portent en eux une insatisfaction, sorte de culpabilité ou, peut-être dû à leur éducation, le poids d'un péché originel ?





Se pose à ce stade le dilemme de comment terminer ce billet. Dois-je montrer mon étonnement à voir cet inspecteur chevronné laisser sa subalterne bâcler une affaire en la montant outrageusement à charge ? Je m'interroge aussi sur le fait de laisser de côté un réel infanticide commis par des parents immatures pour s'acharner sur l'acte désespéré d'une victime de la vie. Décidemment, partout dans le monde la justice est aveugle et arbitraire. Ou bien ne ferais-je pas mieux de relever au passage cette incongruité d'une ignorance crasse : comment les parents de sa charmante épouse pourraient-ils faire le voyage de Bruxelles à Paris (car oui tout ne se passe pas qu'en Israël dans ces deux enquêtes) pour manger des moules frites ? Une hérésie invraisemblable de la part d'un père dogmatique n'ayant jamais digéré le mariage de sa fille avec un catholique.





Du coup, j'ai terminé ma chronique à l'image du livre sur une fin qui laisse chacun sur sa faim.





Et revoilà Columbo pour un petit détail : les remerciements à Babelio et Gallimard pour cet envoi de la masse critique mauvais genre et mes encouragement à l'auteur Dror Mishani même si la route me paraît bien longue pour se rapprocher de Simenon qu'il vénère comme il se doit !

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