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Citations de Eddy L. Harris (163)


C'était peut-être naïf d'espérer qu'on pourrait peut-être un jour - nous tous, pas seulement les noirs - être jugés d'après notre coeur, comme disait le Dr King, et pas d'après la couleur de notre peau. ça ne serait pas génial si on n'était pas coincé dans l'abjection, si notre destin n'était pas soumis au caprice des blancs ? Pourquoi on ne peut pas avoir le destin qu'on choisit, nous , Ce n'est pas ça qu'ils nous ont promis ? Qu'avec la bonne dose d'effort, la juste dose de persévérance, et même, ouais, la juste dose de chance, on pouvait s'élever et réussir, avoir n'importe qu'elle vie et être n'importe qui, si on était suffisamment déterminé ? Mais c'est un mensonge. Qui a persévéré davantage que le peuple noir ? Qui a travaillé plus dur et pour moins de récompense que nous autres ? Peut-être ça doit tenir à la dose de chance, parce qu'on a eu vraiment pas de chance
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Paris était un refuge où je pouvais abandonner une certaine façon d'être, le lieu où je pouvais être qui je voulais, débarrassé du fardeau de celui que je suis censé être.
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L'eau a changé dans l'intervalle, et on a soi-même changé. Celui qu'on était à ce moment-là ne sera plus vraiment. Ce qu'il reste du passé et de ce qu'on était avant d'être marqué par le temps et l'expérience se fond dans la mémoire immédiate, faillible et infidèle, puis dans l'idée de ce qui a été, et bientôt dans une sorte de nostalgie, un désir de cette époque où l'on était jeune, hardi et de plus belle allure, où la vie elle-même, du moins telle qu'on s'en souvient, se comportait mieux.
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Aujourd'hui, la vie est un événement médiatique. Bien mis en valeur, bien balisés, les sentiers sont éculés et tous les endroits à voir, tout ce qu'il y a à faire, sont signalés. Tout le monde, sans exception, a son billet pour le spectacle.
Serions-nous devenus cela, de simples spectateurs au zoo ? Avec la vie, la vraie, mise en cage, hors de notre portée ?
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Je comprenais enfin à quoi tout cela rimait et pourquoi.
À réveiller les sens, puis à les apaiser. À être capable de voir avec les yeux du cœur, de voir la vie. De ne plus faire qu’un avec le fleuve, et mieux encore, de ne plus faire qu’un avec la vie. Avec le fleuve, les arbres, les animaux, les hommes et les femmes, avec le vent. De les sentir tous couler vivement dans mes veines et d’aimer cela. De savoir qu’ils sont moi et que je suis eux. Eux et leur générosité, leur bonté et leur beauté, c’est ce que je veux être. Eux et leur haine, leur honte et leur méchanceté, c’est ce que je suis et que je tente de ne pas voir. Mais tout est là, toutes leurs nombreuses facettes. Et les visages des inconnus ne sont plus inconnus. Je les reconnais et je les connais tous. Robert et Robinovitch, Emily, Don, un petit garçon surnommé Tiger, deux péquenauds armés, je les ai vus, je les ai reconnus, je suis eux. Aucune couleur ne nous sépare, aucune race, aucune question plus importante que notre humanité nous réunit.
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Le pouvoir de destruction de l'homme excède largement le pouvoir de restauration de la nature. ( p 151 )
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Les gens du Sud parlent plus que les gens du Nord. En Nouvelle-Angleterre, deux phrases font une longue conversation, et il faut des forceps pour la démarrer. Au Sud, où le climat favorise l’oisiveté, les mots coulent sans aide ou presque. (Page 208)
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Le Mississippi est accablé des fardeaux de la nation. Large à Saint-Louis où j’ai grandi, le fleuve coule dans ma mémoire, brun et lourd et lent, oisif en apparence, mais toujours occupé par des barges et des remorqueurs, toujours au travail, toujours en mouvement, terrible et intimidant. Tout petit déjà, je regardais le fleuve, trop jeune pour comprendre que les barges chargées de céréales et de charbon ne sont pas le seul fardeau du Mississippi, qu’il charrie aussi péchés et rédemption, rêves, aventures et destin. Enfant, je craignais le fleuve et le respectais plus que je ne craignais Dieu. Adulte, je le crains davantage encore.
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Comment j’ai pu dormir, je ne sais pas. Mais j’ai dû voler quarante secondes de sommeil. En me réveillant de nouveau, j’ai entendu les chiens. Ils avaient dû sentir la chaleur de mon corps qui réchauffait la tente. Ils s’étaient blottis tout contre la toile et autour pour avoir chaud et s’abriter du vent. J’étais terrifié. Je voyais dans ma tête les chiens plonger dans la tente, labourer mon visage et mon corps, déchiqueter ma chair. Je le ressentais pour de vrai. Et j’étais totalement démuni. S’il te plaît, Dieu. Renvoie ces chiens. Ne les laisse pas me tuer et me dévorer. Je savais que s’ils entraient je mourrais.
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Plus jeune, j’ai décidé de descendre le Mississippi, ses quatre mille kilomètres, depuis sa source au lac Itasca dans le Minnesota jusqu’à La Nouvelle-Orléans. Le genre d’exploit qui éprouve la force d’âme et de caractère d’un jeune homme, son courage, la confiance qu’il a en lui-même et celle qu’il a dans son pays. Chez moi, il y avait une raison bien plus profonde. Après sept années d’échec comme écrivain, j’avais besoin de me trouver, de trouver de quel bois j’étais fait, de découvrir si j’avais ce qu’il fallait pour… Finissez la phrase comme vous l’entendez. Je n’imaginais pas une minute que cette aventure allait changer ma vie. Je n’avais pas l’intention d’écrire un livre. Mais un livre est né et avec lui une vie d’écrivain.
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Dans cette Amérique bornée, prompte à se voiler la face , certaines familles blanches sont stupéfiées de découvrir de surprenants ossements noirs dans les placards, tout comme des familles noires en découvrent des blancs
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J'espère qu'à l'heure de ma mort, j'aurai ces mots sur les lèvres : rien qu'une minute encore.
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Se soumettre à une puissance supérieure, laisser le fleuve me conduire et m’emmener là où je dois aller, je veux obéir et accepter sa volonté comme la mienne. […] Me soumettre, c’est chevaucher le vent comme une feuille, me détendre et faire partie du fleuve, de la vie qui m’environne.
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Parfois, il faut avoir le cœur assez grand pour recevoir, pour laisser quelqu’un partager avec soi. Il faut mettre ta fierté et ton ego de côté. Et tu seras surpris de tout ce que tu donnes pendant que tu reçois, parce qu’il y a des gens qui crèvent de donner. Et si tu les laisses faire, tu leur donnes quelque chose en échange. […] C’est pour ça que je dis qu’il ne faut jamais refuser un cadeau. Cela permet au donneur de donner.
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Le voyageur par beaucoup d’aspects ressemble à un artiste. Le voyage est une toile vide, une page blanche, un bloc de pierre qui attend d’être buriné et sculpté. Il n’est rien, tant que l’envie ne se manifeste pas d’attaquer la toile, l’obligation de transformer la pierre, le besoin de s’aventurer quelque part en ayant conscience non seulement de la destination, mais du parcours. La quête du voyageur est celle de l’artiste. Un défi lancé à soi-même. Une remise en cause de ses croyances, la conscience qu’en transformant la toile on se transforme soi-même.
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Nous ne savons que ce que nous savons au moment où nous le savons. Rares sont les visionnaires capables de relier les points avant qu’ils apparaissent tous ou d’anticiper ce qui aurait pu être avant que les faits se réalisent. Envisager un avenir meilleur nécessite des lunettes que la plupart d’entre nous n’ont pas ; c’est pourquoi nous subissons un avenir tissé de conséquences inattendues que nos actes et erreurs passées ont provoquées. Nous agissons en espérant que tout se passera au mieux.
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C'est l'aventure de Mississippi Solo et, découverte fortuite, sa raison d'être : écouter les voix du Mississippi et entendre ce que le fleuve a à dire de notre parcours. Si vous devez jamais connaître en profondeur le pouvoir et le potentiel de l'Amérique, ses fragilités et ses échecs, les tenants et aboutissants de ce pays, vous devrez sûrement venir éprouver le fleuve comme je l'ai fait une première fois pour me trouver et ressentir sa puissance de l'intérieur, et comme je l'ai refait trente ans plus tard.
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Le jour même de mon emménagement à Harlem, sur une population supérieure à deux cent cinquante millions d'Américains, il y avait trente et un millions de Noirs qui, statistiquement parlant, étaient ce jour là, et le sont toujours, sept fois plus susceptibles que les Blancs en Amérique de mourir par homicide, trois fois plus de contracter le sida, deux fois plus de vivre en centre-ville et quatre fois plus de naître hors mariage. Ils ont deux fois moins de chances d'avoir une éducation supérieure et trois fois plus une vie miséreuse, trois fois plus de chances d'être au chômage, sept fois plus de chances de faire de la prison. Un homme noir sur trois entre vingt et trente ans est en prison. Même si nous l'admettons et si nous cherchons à contourner ce qui est une évidence criante, la couleur de peau compte pour beaucoup dans ce pays, et en dépit de ce que je pensais enfant, en dépit de ce que j'espère naïvement encore, savoir que je peux être qui je veux, réussir tout ce que je désire suffisamment fort, et vivre la vie qui me plaît le plus, un Noir est défini par certaines réalités statistiques et par le domaine plus restreint des possibilités.
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Les hommes parlent trop et disent n'importe quoi. Ils piétinent votre sensibilité. Le vent, les arbres et le fleuve, les montagnes et les oiseaux, parlent eux aussi, mais en chuchotant. Ils parlent à travers vous. Ils parlent à votre sensibilité en vous faisant ressentir ce qu'ils ont à dire.
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Une fois qu'ils ont atteint un certain âge, les rêveurs ne sont plus tenus en grande estime. On les raille, au contraire, on les traite de fous et de feignants. Même leurs amis, surtout leurs amis!
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