Citations de Edgar Allan Poe (862)
De cette chambre. .. et de ce manoir... je m'enfuis, frappé d'horreur. La tempête était encore dans toute sa rage quand je franchissais la vieille avenue. Tout d'un coup, une lumière étrange se projeta sur la route. ..
Voici un de vos romans favoris. Je lirai et vous écouterez ; et nous passerons ainsi cette terrible nuit ensemble.
L'ameublement général était extravagant, incommode, antique et délabré.
Mais demain je meurs, et aujourd'hui je voudrais décharger mon âme.
Il était resté à tous égards tel que je l’ai décrit en dernier lieu, à l’exception que le miroir ne donnait plus aucun vestige de respiration.
Chaque nuit, vers minuit, je tournais le loquet de sa porte, et je l’ouvrais, — oh ! si doucement ! Et alors, quand je l’avais suffisamment entrebâillée pour ma tête, j’introduisais une lanterne sourde, bien fermée... bien fermée, ne laissant filtrer aucune lumière... puis je passais la tête. Oh ! vous auriez ri de voir avec quelle adresse je passais ma tête ! Je la mouvais lentement... très, très lentement... de manière à ne pas troubler le sommeil du vieillard.
Il me fallait bien une heure pour introduire toute ma tête à travers l’ouverture... assez avant pour le voir couché sur son lit.
Ah ! un fou aurait-il été aussi prudent ?
Et alors, quand ma tête était bien dans la chambre... j’ouvrais la lanterne avec précaution — Oh ! Avec quelle précaution, avec quelle précaution ! — car la charnière criait.
Je l’ouvrais juste assez pour qu’un filet imperceptible de lumière tombât sur l’œil de vautour.
Et cela, je l’ai fait pendant sept longues nuits — chaque nuit juste à minuit : — mais je trouvai toujours l’œil fermé... et ainsi il me fut impossible d’accomplir l’œuvre... car ce n’était pas le vieux homme qui me vexait... mais son mauvais œil.
L’esprit de perversité. De cet esprit, la philosophie ne tient aucun compte. Cependant, si sur que mon âme existe, je crois que la perversité est une des primes impulsion du coeurs humain. Une des indivisibles premières facultés ou sentiments qui donne la direction au caractère de l’homme
Les dames, selon leur habitude, parlaient beaucoup.
Des années d’amour ont été effacées par la haine d’une seule minute.
Les cheveux gris sont des archives du passé.
I
Dans la plus verte de nos vallées,
Par les bons anges habitée,
Autrefois un beau et majestueux palais,
— Un rayonnant palais, — dressait son front.
C’était dans le domaine du monarque Pensée,
C’était là qu’il s’élevait.
Jamais séraphin ne déploya son aile
Sur un édifice à moitié aussi beau.
II
Des bannières blondes, superbes, dorées,
À son dôme flottaient et ondulaient ;
(C’était, — tout cela, c’était dans le vieux,
Dans le très vieux temps)
Et, à chaque douce brise qui se jouait
Dans ces suaves journées,
Le long des remparts chevelus et pâles,
S’échappait un parfum ailé.
III
Les voyageurs dans cette heureuse vallée,
À travers deux fenêtres lumineuses, voyaient
Des esprits qui se mouvaient harmonieusement
Au commandement d’un luth bien accordé.
Tout autour d’un trône, où, siégeant
— Un vrai Porphyrogénète, celui-là ! —
Dans un apparat digne de sa gloire,
Apparaissait le maître du royaume.
IV
Et tout étincelante de nacre et de rubis
Était la porte du beau palais,
Par laquelle coulait à flots, à flots, à flots,
Et pétillait incessamment
Une troupe d’Echos dont l’agréable fonction
Était simplement de chanter,
Avec des accents d’une exquise beauté,
L’esprit et la sagesse de leur roi.
V
Mais des êtres de malheur, en robes de deuil,
Ont assailli la haute autorité du monarque.
— Ah ! pleurons ! car jamais l’aube d’un lendemain
Ne brillera sur lui, le désolé ! —
Et, tout autour de sa demeure, la gloire
Qui s’empourprait et florissait,
N’est plus qu’une histoire, souvenir ténébreux
Des vieux âges défunts.
VI
Et maintenant les voyageurs, dans cette vallée,
À travers les fenêtres rougeâtres, voient
De vastes formes qui se meuvent fantastiquement
Aux sons d’une musique discordante ;
Pendant que, comme une rivière rapide et lugubre,
À travers la porte pâle,
Une hideuse multitude se rue éternellement,
Qui va éclatant de rire, — ne pouvant plus sourire.
[...] la découverte ne dépend nullement de la perspicacité, mais simplement du soin, de la patience et de la résolution des chercheurs. Mais, quand le cas est important, ou, ce qui revient au même aux yeux de la police, quand la récompense est considérable, on voit toutes ces belles qualités échouer infailliblement.
[ dans « La lettre volée »]
J’avais deviné que le charme de la peinture était une expression vitale absolument adéquate à la vie elle-même, qui d’abord m’avait fait tressaillir, et finalement m’avait confondu, subjugué, épouvanté.
J’aperçus dans une vive lumière une peinture qui m’avait d’abord échappé. C’était le portrait d’une jeune fille déjà mûrissante et presque femme. Je jetai sur la peinture un coup d’œil rapide, et je fermai les yeux.
Je me mariai de bonne heure, et je fus heureux de trouver dans ma femme une disposition sympathique à la mienne.
Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques.
Comme poète et mathématicien, il a dû raisonner juste ; comme simple mathématicien, il n'aurait pas raisonné du tout, et se serait ainsi mis à la merci du préfet.
"Jusqu’alors, je m’étais soumis lâchement à son impérieuse domination. Le sentiment de profond respect avec lequel je m’étais accoutumé à considérer le caractère élevé, la sagesse majestueuse, l’omniprésence et l’omnipotence apparentes de Wilson, joint à je ne sais quelle sensation de terreur que m’inspiraient certains autres traits de sa nature et certains privilèges, avaient créé en moi l’idée de mon entière faiblesse et de mon impuissance, et m’avaient conseillé une soumission sans réserve, quoique pleine d’amertume et de répugnance, à son arbitraire dictature. Mais, depuis ces derniers temps, je m’étais entièrement abandonné au vin, et son influence exaspérante sur mon tempérament héréditaire me rendait de plus en plus impatient de tout contrôle. Je commençai à murmurer, — à hésiter, — à résister. Et fut-ce simplement mon imagination qui m’induisit à croire que l’opiniâtreté de mon bourreau diminuerait en raison de ma propre fermeté ? Il est possible ; mais, en tout cas, je commençais à sentir l’inspiration d’une espérance ardente, et je finis par nourrir dans le secret de mes pensées la sombre et désespérée résolution de m’affranchir de cet esclavage. "
"J’étais brisé, – brisé jusqu’à la mort par cette longue agonie ; et, quand enfin ils me délièrent et qu’il me fut permis de m’asseoir, je sentis que mes sens m’abandonnaient. La sentence, – la terrible sentence de mort, – fut la dernière phrase distinctement accentuée qui frappa mes oreilles. Après quoi, le son des voix des inquisiteurs me parut se noyer dans le bourdonnement indéfini d’un rêve."
"Il n’existe pas d’homme, [...] qui à un certain moment n’ait été dévoré d’un ardent désir de torturer son auditeur par des circonlocutions. Celui qui parle sait bien qu’il déplaît ; il a la meilleure intention de plaire ; il est habituellement bref, précis et clair ; le langage le plus laconique et le plus lumineux s’agite et se débat sur sa langue ; ce n’est qu’avec peine qu’il se contraint lui-même à lui refuser le passage, il redoute et conjure la mauvaise humeur de celui auquel il s’adresse. Cependant, cette pensée le frappe, que par certaines incises et parenthèses il pourrait engendrer cette colère. Cette simple pensée suffit. Le mouvement devient une velléité, la velléité se grossit en désir, le désir se change en un besoin irrésistible, et le besoin se satisfait, — au profond regret et à la mortification du parleur, et au mépris de toutes les conséquences."