AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Edgar Hilsenrath (401)


— Comment s’appelle un homme qui pose encore des questions ?
— Zibulsky.
— Et un homme qui n’en pose plus ?
— Zibulsky aussi.
— Alors tout le monde s’appelle Zibulsky ?
— C’est cela.
— Que signifie Zibulsky ?
— Rien du tout.
— Ce n’est pas possible.
— Pourquoi ?
— Parce que tout a une signification.

(p. 7)
Commenter  J’apprécie          30
Il y a la résurrection des vrais morts, et celle des faux vivants.
Commenter  J’apprécie          30
Itzig Finkelstein s'était trop souvent métamorphosé déjà. L'innocent nourrisson autrefois appelé Max Schulz était devenu un petit chasseur de rats. Le chasseur de rats, un jeune homme instruit. Le jeune homme instruit, un barbier. Le barbier, un SS. Le SS, un génocidaire. Le génocidaire... Itzig Finkelstein, petit trafiquant du marché noir. Et maintenant ? Le petit trafiquant Itzig Finkelstein était devenu un pionnier, de retour chez lui, combattant pour la liberté.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai aussi compris que la naissance de chaque être est en même temps sa condamnation à mort, et je me demande quel sens cela peut avoir.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a longtemps que j'ai changé mes larmes en encre (140)
Commenter  J’apprécie          30
L'allemand était aussi la langue du soldat juif qui perdit ses jambes pour l'Allemagne à Verdun et arriva plus tard à Auschwitz en fauteuil roulant. (122)
Commenter  J’apprécie          30
Erich Maria Remarque a été totalement négligé par la critique et les germanistes d'Allemagne. Pour moi, ses livres sont ce que la littérature allemande a produit de meilleur.

Vous devriez lire « Arc de triomphe ». Souvenirs d'Erich Maria Remarque, p. 50
Commenter  J’apprécie          30
Deux fétiches sont suspendus au tuyau du poêle. Ils appartiennent au Rouquin. Le premier, ce sont trois dents fixées à un long fil. Sûrement les dents de quelqu'un qui lui était proche. Peut-être même de sa femme ?
Le second fétiche est une poupée. Suspendue elle aussi à un fil. L'origine de la poupée offre moins de mystère. Elle appartenait à la fillette.
Il l'appelle la poupée Mia. Un joli nom. Mia n'a qu'un œil. Elle est un peu éventrée, la laine de bois ressort. Pourtant elle n'est pas laide. Comment ça se fait ? Peut-être parce que la pièce est si nue, sans même un tableau aux murs. La poupée dispense un peu de chaleur dans la pièce. Comme la lampe à pétrole.
Son regard glisse de nouveau sur le plancher. La plupart de ceux qui sont par terre lui sont totalement inconnus. Ce sont les sans-nom, ceux qui n'ont pour lui que des jambes, des corps et des têtes… mais pas de visages. Sans nom comme les rues de Prokov. On ne les remarque que quand on trébuche sur eux. Ils gênent.
Ils n'ont pas de visage, pense-t-il... ils n'ont pas de visage.
Commenter  J’apprécie          30
- "Là-bas, j'ai de bonnes relations. Et je suis tout-à-fait prêt à intervenir en votre faveur."

- "C'est quoi ces relations ?"

- "Je connais bien la femme de ménage d'un gros éditeur de Hambourg."
Commenter  J’apprécie          30
Fred est mort. Le creux sous l'escalier fait horriblement vide. On était tellement habitué à le voir couché là. Comme une sorte de maçonnage vivant pour la marche manquante.
Commenter  J’apprécie          30
Tu vas enfin avoir l’occasion de baiser une authentique secrétaire de direction. ( mais)
Dans ce pays (les USA), la pauvreté et la solitude sont une infamie.
Commenter  J’apprécie          30
- Moi, je lutte en permanence contre les souvenirs de l'holocauste, mais ils reviennent sans cesse. Singer m'avait dit en guise d'adieu : "Pourquoi les Allemands ont-ils besoin d'un mémorial ? Le pays tout entier est un monument à l'holocauste."
Commenter  J’apprécie          30
En buvant leur bière, les habitués déblatéraient contre les étrangers. l'un d'eux a dit : "Il faudrait renvoyer tous les Turcs en Turquie, ça libérerait des millions d'emplois pour les Allemands." Un autre a ri et a dit : "Ou bien tous les gazer, comme les Juifs. Adolf, lui il savait y faire". Je me suis dit : C'est la voix du peuple. Un jour ou l'autre ils vont se déchaîner sur les Turcs. et après, ce sera le tour des Juifs.
Commenter  J’apprécie          30
Les conditions actuelles sont les mêmes qu'à l'époque de Weimar, des millions de chômeurs et une jeunesse sans perspectives. Le gouvernement dépense des milliards pour que les chômeurs restent tranquilles. C'est évidemment mieux que pendant Weimar. Mais c'est quand même un baril de poudre. Les chômeurs croient que les étrangers sont responsables du chômage, bien que ce soit une absurdité. Les chômeurs croient que les étrangers prennent le travail des Allemands, et cela ouvre la voie aux extrémistes de droite.
Commenter  J’apprécie          30
Je ne fais pas confiance aux flambeaux de ceux qui font le bonheur de l'humanité. Je me tiens à distance des doctrinaires. Ceux qui assènent de pieuses paroles et prétendent aimer l'humanité entière n'aiment en réalité personne. Quand on aime, on fait toujours des choix.
Commenter  J’apprécie          30
Mon plus gros problème en Amérique était celui de la langue, pourtant je parle bien anglais. Un écrivain allemand n’y a aucune chance.
Commenter  J’apprécie          30
Madame Holle avait l'impression qu'aux premières lueurs de l'aube des chuchotements et des murmures parcouraient le quartier en ruines. Les maisons tombées sous les bombes semblaient grommeler des imprécations, leurs doigts de pierre pointés vers là-haut, vers le ciel blafard qui les avait trahies. Elles démaillotaient petit à petit les pansements noirs de la nuit et montraient au jour nouveau leurs blessures. Les bouches de pierre gratifiaient ...
Commenter  J’apprécie          30
"LE PREMIER JAKOB BRONSKY N'EST QU'UNE PENSÉE.", dis-je. "une pensée que j'avais chassée autrefois, car elle m'effrayait. Si aujourdh'ui le premier Jakob Bronsky pouvait encore me parler, il me raconterait l'histoire suivante:

'Moi, le premier Jakob Bronsky, je ne suis qu'une pensée. J'ai vécu dans six millions de corps, jusqu'au jour où leurs noms furent effacés. Une fois, je me suis glissé dans la peau d'un garçon de quatorze ans. J'y suis resté un moment. Son Moi devenait mon Moi, son histoire...mon histoire
Commenter  J’apprécie          30
Quelque part dans mes souvenirs, il y a comme un trou. Un grand trou noir. Et c'est par l'écriture que j'essaie de le combler.
P. 54
Commenter  J’apprécie          30
Et l’on ne prenait pas au sérieux les types inoffensifs. Ils ne comptaient pour rien, incapables qu’ils étaient par leur seule présence d’intervenir dans le destin d’autrui. Ils ne bousculaient personne. Ils ne faisaient que passer.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Edgar Hilsenrath (2033)Voir plus


{* *}