Citations de Edmond Rostand (624)
Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pacte, libre dans sa pensée autant que dans ses actes.
Chacun de nous a sa blessure: j'ai la mienne. - Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne. - Elle est là, sous la lettre au papier jaunissant - Où l'on peut voir encore des larmes et du sang!
Eh bien donc nous allons au blason de Gascogne
Qui porte six chevrons , Messieurs , d'Azur et d'Or
Joindre un chevron de Sang qui lui manquait encore.
Loin de ce monde obscur,
vulgaire et mensonger…
…il existe un pays pour
les coeurs raffinés.
Loin de ce monde amer
violent et tortueux…
…il existe un pays pour
les amants heureux.
Voici Boudu, Boissat, et Cureau de la Chambre ;
Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud…
Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c’est beau !
C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap. C'est un cap, que dis-je, c'est une péninsule !!!
Recette pour changer un vil géranium - En Légion d'honneur: on ôte trois pétales!
C'est un roc!...C'est un pic!...C'est un cap!...Que dis-je,C'est un cap?.....C'est une péninsule!
Aïe ! au coeur, quel pincement bizarre !
Baiser, festin d'amour dont je suis le Lazare !
Il me vient de cette ombre une miette de toi,
Mais oui, je sens un peu mon coeur qui te reçoit,
Puisque sur cette lèvre où Roxane se leurre
Elle laisse les mots que j'ai dis tout à l'heure !
La peur d'être raillé, toujours au coeur me serre.
Roxane (à Christian) : Et ce n'est plus que pour ton âme sue je t'aime !
[...]
Sois donc heureux0. Car n'être aimé
Que pour ce dont on est un instant costumé,
Doit mettre un coeur avide et noble à la torture ;
Mais ta chère pensée efface ta figure,
Et la beauté par quoi d'abord tu me plus,
Maintenant j'y vois mieux...et je ne la vois plus.
Un baiser C’est un secret qui prend la bouche pour oreille.
Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme !
CYRANO
Eh quoi ! la précieuse était une héroïne ?
ROXANE
Monsieur de Bergerac, je suis votre cousine.
ROXANE
J'ai fait votre malheur ! moi ! moi !
CYRANO
Vous ?... au contraire !
J'ignorais la douceur féminine. Ma mère
Ne m'a pas trouvé beau. Je n'ai pas eu de sœur.
Plus tard, j'ai redouté l'amante à l’œil moqueur.
Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une amie.
Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.
DEUXIÈME MARQUIS, avec des petits cris.
Ah! messieurs! mais elle est
Épouvantablement ravissante!
PREMIER MARQUIS.
Une pêche
Qui sourirait avec une fraise!
DEUXIÈME MARQUIS.
Et si fraîche
Qu’on pourrait, l’approchant, prendre un rhume de cœur!
CYRANO
Où suis-je ? soyez franc !
Ne me déguiser rien ! En quel lieu,
Viens-je de choir, Monsieur, comme un aérolithe ?
DE GUICHE
Morbleu ! ...
CYRANO
Tout en cheyant je n'ai pu faire choix
De mon point d'arrivée,- et j'ignore où je chois !
Est-ce dans une lune ou bien dans une terre,
Que vient de m'entrainer le poids de mon postère ?
Oui, ma vie
Ce fut d'être celui qui souffle, - et qu'on oublie !
A Roxane.
Vous souvient-il du soir où Christian vous parla
Sous le balcon ? Eh bien ! toute ma vie est là :
Pendant que je restais en bas, dans l'ombre noire,
D'autres montaient cueillir le baiser de la gloire !
C'est justice, et j'approuve au seuil de mon tombeau:
Molière a du génie et Christian était beau !
Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;
C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d’un peu se respirer le cœur,
Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !
XI
FABRE-DES-INSECTES
I
Sachant que l’humble arpent d’un jardinet claustral
Contient plus de secrets qu’un mortel n’en pénètre,
Il vit seul comme un pâtre et pauvre comme un prêtre,
Et d’un grand feutre noir coiffé comme Mistral.
C’est un homme incliné, modeste et magistral,
Qui plus qu’un monde au loin cherche à ses pieds un être,
Et qui, ne regardant que ce qu’on peut connaître,
Préfère un carré d’herbe à tout le ciel astral.
Pensif, — car dans ses doigts il a tenu des ailes, —
Poursuivant les honneurs moins que les sauterelles,
— Les sommets rêvent-ils d’être des sommités ? —
Il nous offre une vie égale aux fiers poèmes,
Et des livres qu’un jour il faudra que ceux mêmes
Feignent de découvrir, qui les ont imités.
p.67