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Citations de Edmond Rostand (624)


Philosophe, physicien,
Rimeur, bretteur, musicien,
Et voyageur aérien,
Grand riposteur du tac au tac,
Amant aussi –pas pour son bien !-
Ci-gît Hercule-Savinien
De Cyrano de Bergerac
Qui fut tout, et qui ne fut rien,
… Mais je m’en vais, pardon, je ne peux faire attendre :
Vous voyez, le rayon de lune vient me prendre !
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Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance !
Oh ! Je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu,
Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu;
J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril,- je suis des yeux, sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une,
Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain
L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !
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On se devine à peine
Vous voyez la noirceur d'un long manteau qui traîne,
J'aperçois la blancheur d'une robe d'été,
Moi, je ne suis qu'une ombre, et vous qu'une clarté...
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Oh! mais vraiment , ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux!
Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous!
C'est trop! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n'ai jamais espéré tant! Il ne me reste
Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots
Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux!
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin! (...)
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UN MOUSQUETAIRE, s'avançant vivement vers Cyrano, la main tendue :
Monsieur, voulez-vous me permettre ?
C'est tout à fait très bien, et je crois m'y connaître ;
J'ai, du reste exprimé ma joie en trépignant !
Il s'éloigne.
CYRANO à Cuigy.
Comment s'appelle donc ce monsieur ?

CUIGY
D'Artagnan.


NDL :
Ah, Matthieu, tu dois lire Cyrano !
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PREMIER LAQUAIS, tirant de sa poche un bout de chandelle qu'il allume et colle par terre.
J'ai soustrait à mon maître un peu de luminaire.
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******

Le duc de Grammont

— Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,
On sent, — n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal !
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d’illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.

Cyrano de Bergerac - Acte V Scène II

***
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C'est bien plus beau lorsque c'est inutile.
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Il y a beaucoup de gens dont la facilité de parler ne vient que de l'impuissance de se taire.
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Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!
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C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
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Mortel sans le vouloir,exquis sans y songer,
un piège de nature, une rose muscade
Dans laquelle l'amour se tient en embuscade !
Qui connais son sourire a connu le parfait.
Elle fait de la grâce avec rien, elle fait
Tenir tout le divin dans un geste quelconque
Et tu ne saurais pas, Vénus, monter en conque,
Ni toi, Diane, marcher dans les grands bais fleuris,
Comme elle monte en chaise et marche dans Paris!...
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Edmond Rostand
Ayez une âme, on en réclame.
De mornes jeunes gens aux grimaces de vieux,
Se sont, après un temps de veulerie infâme,
Aperçus que n'avoir pas d'âme, c'est horriblement ennuyeux.

Balayer cet ennui, ce sera votre tâche,
Empanachez-vous donc, ne soyez pas émus
Si la blague moderne, avec son rire lâche,
Vient vous dire que le Panache
A cette heure n'existe plus.

Il est vrai qu'il va mal avec notre costume,
Que devant la laideur des chapeaux londoniens,
Le Panache indigné s'est enfui dans la brume,
En lamissant sa dernière plume
Au Casoar des Saint-Cyriens !

Il a fui ! Mais malgré les rires pleins de bave,
Qui de toute beauté furent les assassins,
Le Panache est toujours pour les yeux clairs et braves
Aussi distinct au front des braves
Que l'auréole au front des Saints !

On peut faire sonner le talon des aïeux,
Même sur des trottoirs modernes et paisibles,
Et les éperons invisibles
Sont ceux-là qui tintent le mieux !

Monsieur de Bergerac est mort, je le regrette.
Ceux qui l'imiteraient seraient originaux.
C'est la grâce aujourd'hui qu'à tous je vous souhaite :
Soyez de petits Cyrano.
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La pudeur vous défend de voir ma lame nue ?
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Acte IV Scène 2
Un cadet :
Mon tortil (1) pour un peu de Chester ! (2)

1- Sur le blason des barons, dessin d'un ruban qui s'enlace autour d'une couronne
2- Fromage anglais. Allusion à Richard III d'Angleterre qui, dans une bataille déclara "mon royaume pour un cheval" !
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Cyrano à Christian
(...) Veux-tu me compléter et que je te complète ?
Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté : Je serai ton esprit, tu seras ma beauté.
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Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades,

Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,

Sans espoir de duchés ni de dotations;

Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;

Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne

De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne;

Nous qui par tous les temps n'avons cessé d'aller,

Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler,

Ne nous soutenant plus qu'à force de trompette,

De fièvre, et de chansons qu'en marchant on répète;

Nous sur lesquels pendant dix-sept ans, songez-y,

Sac, sabre, tournevis, pierres à feu, fusil,

-Ne parlons pas du poids toujours absent des vivres!-

Ont fait le doux total de cinquante-huit livres;

Nous qui coiffés d'oursons sous les ciels tropicaux,

Sous les neiges n'avions même plus de shakos;

Qui d'Espagne en Autriche exécutions des trottes;

Nous qui pour arracher ainsi que des carottes

Nos jambes à la boue énorme des chemins,

Devions les empoigner quelque fois à deux mains;

Nous qui pour notre toux n'ayant pas de jujube,

Prenions des bains de pied d'un jour dans le Danube;

Nous qui n'avions le temps quand un bel officier

Arrivait, au galop de chasse, nous crier :

"L'ennemi nous attaque, il faut qu'on le repousse!"

Que de manger un blanc de corbeau sur le pouce,

Ou vivement, avec un peu de neige, encor,

De nous faire un sorbet au sang de cheval mort;

Nous...

LE DUC (les mains crispées aux bras de son fauteuil, penché en avant, les yeux ardents.)

Enfin!

LE LAQUAIS

...qui, la nuit, n'avions pas peur des balles,

Mais de nous réveiller, le matin, cannibales;

Nous...

LE DUC (de plus en plus penché; s'accoudant sur la table, et dévorant cet homme du regard.)

Enfin!...

LE LAQUAIS

...qui marchant et nous battant à jeun

Ne cessions de marcher...

LE DUC (transfiguré de joie)

Enfin! J'en vois donc un!

LE LAQUAIS

...Que pour nous battre, et de nous battre un contre quatre,

Que pour marcher, et de marcher que pour nous battre,

Marchant et nous battant, maigres, nus, noirs et gais...

Nous, nous ne l'étions pas, peut-être, fatigués?
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Je t'adore, soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prend un arbre obscur et tu l'apothéoses !
O soleil ! toi sans qui les choses ne seraient que ce qu'elles sont !
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Jamais plus, jamais mes yeux grisés,
Mes regards dont c'était les frémissantes fêtes,
Ne baiseront au vol les gestes que vous faîtes.
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Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit si vous aviez un peu de lettres et d'esprit : mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot.
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