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Citations de Edna O’Brien (230)


« J’ÉTAIS UNE FILLE AUTREFOIS, c’est fini. Je pue. Couverte de croûtes de sang, mon pagne en lambeaux. Mes entrailles, un bourbier. »

Extrait de 
Girl
Edna O brien
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On nous avait rassemblées, mais nous étions seules aussi, seules d'une solitude si profonde que jamais elle ne nous quitterait. Partout le brouillard, dans le ciel, dans l'air et dans nos « moi » engourdis.
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J'ÉTAIS UNE FILLE AUTREFOIS, cest fini. Je pue. Couverte de croûte de sang, mon pagne en lambeau, mes entrailles, un bourbier. Emmenée en trombe à travers cette forêt que j'ai vue, cette première nuit d'effroi, quand mes amies et moi avons été arrachées à l'école.
Le pan pan soudain des coups de feu dans notre dortoir, et les hommes au visage couvert, regard furieux, disant qu'ils sont soldats ...
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Ilsme haïssent. Je le vois à leur façon de me regarder. Tout ce qu'ils veulent, c'est trouver un moyen de prouver que je suis coupable, m'arrêter sur-le-champ, me faire envoyer dans une caserne puis à la mort.
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Le pire, c’était le même, les mêmes grands arbres, les mêmes cimes, les taches de lumière qui filtraient à travers, les mêmes épineux, la même terre cuite sans ombre, et nous littéralement qui mourions de soif. Jamais depuis notre évasion cette forêt, ces arbres, cette voûte céleste ne nous ont paru si étrangers, si malveillants, si impitoyables et si indifférents à nous. On était au bord de la vie et on le savait.
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Chacune cherchait un coin où s’isoler, car même si on n’était que des salopes pour eux et qu’on se trouvait répugnantes, on s’accrochait aux derniers lambeaux de dignité. Chaque fille cherchait un coin à soi, puis une flaque ou un ruisseau pour se laver. Et chacune de nous priait que les prochaines règles viennent. Des filles mangeaient des racines ou des feuilles pour ne pas être enceintes.
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Des fois elle disait des mensonges. Je n’étais pas sûre quand elle m’a raconté que des hommes venaient dans l’antre de sa maîtresse avec le sang de nourrissons dans des bouteilles d’essence de vanille. Des enfants que les parents leur avaient vendus, sachant qu’ils allaient être étouffés. La femme était avide de leur sang, croyant qu’il transmettait le don de la jeunesse. Elle voulait rester jeune pour le retour de son mari.
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Chaque partie de l’arbre a son objet. Certains, comme l’acajou, ont des huiles qui refroidissent et guérissent les peaux blessées. Beaucoup ont des feuilles qui font une sauce savoureuse pour divers plats. On brasse différentes feuilles pour faire des thés parfumés. Ils favorisent le calme et apaisent. Puis il y a les fruits si variés, si juteux, si succulents. Dans le noyau de ces fruits se cachent d’autres nourritures, dont une pâte pour faire du beurre. Personne ne meurt de faim, parce qu’à longueur d’année nos arbres vont au-devant de nos besoins. Mais l’aspect le plus important de l’arbre, c’est l’Esprit de l’Arbre. Les ancêtres qui sont morts vivent là et gouvernent les vies. Ils conjurent le mal. Si on abîme ces arbres sacrés, qu’on les ébranche ou les brûle, les ancêtres se fâchent très fort, et parfois ils se vengent. Les récoltes sont mauvaises, les gens ont faim.
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Un des garçons a dit qu’il a mangé du serpent, que lui et les siens en ont mangé un après que leur père lui a coupé la tête. Leur père avait une dent contre les serpents, parce qu’il avait été mordu une fois, et, si on ne l’avait pas conduit à la clinique pour l’anti-venin, il serait mort. Alors ils ont fait griller le serpent et l’ont mangé. Ce n’était pas mauvais.
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Quand le prophète Muhammad a été chassé de Médine, ses anciens disciples ont regardé ailleurs. Lâches. Infidèles. Vos parents peuvent bien imaginer qu’ils vous aimaient et étaient gentils avec vous, ils sont aveugles, aveuglés. La maladie, c’est l’ignorance. Il n’est de Dieu qu’Allah. Demandez pardon pour les péchés de vos parents, et Allah saura si vous êtes sincères dans vos intentions ou non. Souvenez-vous : voici que vous renaissez à une autre vie. Même si vous croyez aimer votre famille et que vous ayez fait une promesse dans votre cœur, vous devez y renoncer, vous devez l’éradiquer.
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Infidèles. Marabouts. Voleurs. Notre président, nos vice-présidents, nos gouverneurs, notre police, tous pourris. Ils étaient les sultans des banques, draguant leur richesse, installés dans leurs grandes villas, sur leurs trônes dorés, regardant des films occidentaux sur leurs écrans de télévision géants. Leurs grosses épouses avaient accumulé tant d’argent, tant d’or, tant de perles, qu’ils devaient construire d’autres demeures pour abriter ce butin. Même les musulmans, parmi eux, étaient contaminés, aspirés dans les miasmes de la corruption. Nous comprendrions bientôt que l’éducation que nous avions reçue était mauvaise de bout en bout, tout comme l’enseignement universitaire auquel nous aspirions.
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La nuit, éveillée, je vois le ciel. Une immense étendue de ciel violet, une terre de beauté devenue lieu de misère. Tant de filles mortes. Morne murmure des arbres.
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Dur mais vrai.
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"Elles allaient nous inviter pour le thé", dis-je à mon mari tandis que nous descendions la colline. J'entendais la succion de ses caoutchoucs dans le sol détrempé.
"Je ne crois pas que nous ayons raté grand-chose", dit-il; et, en cet instant, je me rendis compte qu'en choisissant son monde à lui, j'avais dit adieu au mien propre et aux gens qu'il contenait. Par de tels choix nous devenons peu à peu des exilés jusqu'à ce qu'enfin nous soyons tout à fait seuls.
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Le 6 avril 2012, pour commémorer le vingtième anniversaire du début du siège de Sarajevo par les forces serbes de Bosnie, 11 541 chaises rouges furent alignées sur les huit cent mètres de la grand-rue de Sarajevo. Une chaise pour chaque Sarajévien tué au cours des 1 425 jours de siège. Six cent quarante-trois petites chaises représentaient les enfants tués par les snipers et l'artillerie lourde postés dans les montagnes à l'entour.
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Barbu, avec un long manteau noir et des gants blancs, il se tient sur le pont étroit, observe le courant qui rugit, puis regarde autour de lui, apparemment un peu perdu, sa présence étant la seule curiosité dans la monotonie d'un soir d'hiver en ce trou perdu glacial qui passe pour une ville et s'appelle Cloonoila.
Longtemps après, d'aucun rapporteraient d'étranges événements ce même soir d'hiver : les aboiements fous des chiens, comme s'il y avait du tonnerre, et le timbre du rossignol dont on n'avait jamais entendu si à l'ouest le chant et les gazouillis...
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"You feel you kill people."
"I feel I sort of destroy them, with weakness."
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Look, he said, this sentimentality will get you nowhere; once you make a decision you must stick to it. You've got to be hard on people, you've got to be hard on yourself.
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C'est alors que me vint le thème de mon prochain roman. Tel est le mystère de l'écriture : elle sourd des afflictions, des pasages à vide, quand le coeur est arraché. J'entendis la voix déclamatoire de Baba et ses mots excessifs comme elle se répandait sur leurs vies et les ruines de leurs couples : "Ce n'est pas du droit de vote que les femmes ont besoin ; il nous faut des armes".
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Le taxi s'étant arrêté, ils s'engouffrèrent par la porte ouverte, balançant leurs manteaux et se dirigeant vers la salle à manger, où la télévision était dans un angle. Leur père resta sur le pas de la porte, souriant d'un sourire froid et dément. Il me remerciait. "Merci, Edna, fit-il, tu les as juste légalement abandonnés", et, sur ce, il ferma la porte. A compter de ce jour, je devais toujours associer la fermeture d'une porte au couvercle d'un cercueil que l'on ferme.
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