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Critiques de Eduardo Sacheri (44)
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Nosotros dos en la tormenta

Nosotros dos en la tormenta (titre en français non encore disponible) est un épais roman choral de 476 pages avec un fond historique argentin. Il se lit comme un thriller.



Quand j’ai su que le thème était politique, j’ai eu un mouvement de rejet, mais l’excellence de l ‘écriture de Sacheri, m’a fait dévorer le livre.



Dès sa parution en juin 2023 c’était le livre le plus vendu en Argentine, même si le sujet, 45 ans après, continue d’être difficile à aborder.



Le roman se situe en 1975, un an avant le coup d’état militaire, dans le quartier de Castelar à l’ouest de Buenos Aires et qui se trouve être le quartier de l ‘écrivain Sacheri. Le livre est divisé en 4 parties, les quatre saisons de l’année.

L’année 1975 fût l’année la plus active dans la lutte armée de guerrilleros de plusieurs tendances, guerrilleros convaincus que le pouvoir était à leur portée.



Dans le titre du livre il y a un jeu avec le lecteur car les deux personnages de la tempête pourraient correspondre aux deux révolutionnaires protagonistes : Antonio et Alejandro. Mais il y a une autre possibilité, que ce soit Alejandro et son père âgé, le seul personnage à s’exprimer à la première personne et qui déplore le militantisme violent de son fils.



Nous sommes en Argentine entre mars et décembre 1975, la guerrilla est par tout. Ce sont deux les mouvements principaux : les Montoneros et l’ERP (Ejército Revolucionario del Pueblo).

Les protagonistes Antonio et Alejandro se connaissent depuis l’enfance, ils ont habité toujours le quartier de Castelar, mais ils appartiennent à des mouvements révolutionnaires différents : Antonio à Montoneros (mouvement que maintient une relation équivoque avec le péronisme) et Alejandro à l’ERP (un groupe plus à gauche, inspiré du Che Guevara). Les deux groupes ne se querellent pas, mais ils ne collaborent pas non plus.



Comme lecteur nous assistons à l’organisation criminelle des deux groupes : assassinats, séquestrations, extorsions, bombes avec nombreuses victimes collatérales, filatures, intimidations et des vies passées totalement à la clandestinité.

La position morale de l’auteur est remarquable car il ne prendra jamais parti, mais il racontera les faits de façon chorale avec une dizaine d’avis différents parmi victimes et bourreaux, tous des gens qui ont vécu cette époque.

Le descriptif réaliste et humain de chaque personnage est très réussi. Cela donne la magnitude de l’impact des faits : le rapport entre les gens, les rapports familiaux, les amitiés, le militantisme extrême avec son langage hermétique et abscons, la véritable proximité de la mort soit parce que on la provoque, soit parce qu’on l’assume.



Voilà le sujet du roman, un sujet encore difficile à aborder et que Eduardo Sacheri nous livre avec pas mal d’humour, ce qui allège la tension du lecteur.
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Le bonheur, c'était ça

Sofía, âgée de 14 ans, a toujours vécu avec sa mère, Laura, à Villa Gesell, une ville balnéaire au sud de l'Argentine. Malheureusement, à la mort de cette dernière, sans autre famille, elle n'a d'autre choix que de se rendre dans la banlieue de Buenos Aires, à Morón. Munie d'une adresse et de deux photos, elle monte dans un car et part à la rencontre de son père, un certain Lucas Marittano. Celui-ci est abasourdi et stupéfait lorsqu'elle se présente à la porte de son immeuble, n'ayant jamais été au courant de sa paternité. Ne sachant comment réagir, il lui propose d'aller boire un café, juste au coin de la rue. Une situation qui chagrine et, en même temps, met en colère Sofía, d'autant plus qu'au lieu de l'accueillir chez lui pour la nuit, il la conduit chez son ami, Claudio, suite à l'accueil pour le moins froid et peu cordial de sa compagne, Fabiana. Mais, dès le lendemain matin, il s'excuse auprès d'elle, conscient qu'il a mal agi et qu'il est de son devoir d'être un père...



C'est un véritable coup de massue que se prend sur la tête Lucas lorsqu'il se découvre père d'une adolescente de 14 ans. Mais qu'à cela ne tienne, il compte assumer son nouveau rôle, malgré le peu de soutien qu'il reçoit de sa compagne. Sofía, de son côté, ne peut compter que sur lui et place tous ses espoirs en lui. Si les débuts sont difficiles, chacun devant composer avec les autres, peu à peu, au fil des jours et des apprentissages, s'installe une véritable complicité entre le père et la fille. Eduardo Sacheri nous offre un roman émouvant et juste, peuplé de personnages très attachants. Sofía, que la vie n'a pas épargnée, une ado mature et déterminée, Lucas, un homme dont la vie va basculer et qui, au contact de sa fille, va reprendre confiance en lui, mais aussi ses amis qui le soutiennent. La relation entre le père et sa fille donnent lieu à des dialogues sincères, savoureux, percutants, parfois ponctués d'humour. Un roman, sur la famille assurément, mais aussi sur les décisions que l'on prend, sur le métier d'écrivain, sur la reconstruction et sur ce bonheur auquel l'on ne croyait plus...



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Petits papiers au gré du vent

A la mort d'Alejandro, ses amis d'enfance veulent s'assurer que sa fille ne manquera de rien. Ils se lancent alors dans des stratagèmes afin de vendre le joueur de football sans talent dans lequel leur ami avait placé toutes ses économies.



Je ne me souviens plus pourquoi ce livre se trouvait dans ma PAL. Surtout qu’il n’y a pas eu beaucoup de lecteurs et de critiques et que le foot est loin d’être ma passion !!! Et pourtant j’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre



« Petits papiers au gré du vent » est une ode à l'amitié et la preuve que l'amour et le rire peuvent triompher de l'âpreté de l'existence.

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La nuit de l'usine

Eduardo Sacheri n'est pas seulement un écrivain, c'est aussi un magicien !. Il arrive à nous passionner avec une bande de 8 voisins qui ne sont pas toujours très futes-futes, il faut bien le dire mais qui sont portés par une seule et même voix , se venger d'un homme d'affaires et de leur banquier tout deux verreux et sans scrupules.

Eduardo Sacheri à un style bien à lui, style que l'on reconnaît dès les premières pages. Il y a de l'humour, beaucoup, mais aussi de la tendresse qui émane des relations entre ces 8 amis et qui est très touchante.

Je me suis surprise à être accrochée à leur plan de vengeance qui est, il faut bien le dire, bien chaotique. Il faut vraiment la plume de Eduardo Sacheri, pour que ces pieds nickelés nous fassent oublier le reste du monde. Je ne me suis jamais ennuyée à surveiller des poteaux électriques, c'est pour dire !

Ces 8 argentins s'inspirent de " comment voler un million de dollars ?" de William Wyler avec la belle Audrey Hepburn pour réparer la justice dont ils ont été victimes dans cette Argentine qui subit une crise financière mémorable .

Si "Petits papiers au gré du vent" reste mon préféré "la nuit de l'usine" n'est pas très loin derrière, j'aime vraiment beaucoup le style de cet écrivain que j'aurais vraiment plaisir à rencontrer.!
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Petits papiers au gré du vent

« – Et tu veux me dire comment on va faire pour récupérer ces trois cent mille foutus dollars ? Tu as fais dépenser à mon frère trois cent mille balles dans un bourrin qui vaut pas deux pesos ! Et maintenant mon frangin est mort, le fric s'est envolé, et c'est toi qui l'as mis dans cette merde noire ! »

Nous sommes en Argentine, à Castelar , à 30 km à l'ouest de Buones Aires. Celui qui parle est Fernando , le frangin dont il est question c'est Alejandro dit le Singe qui vient de disparaître. Ce dernier a enterré ses derniers deniers reçus pour son licenciement dans l'achat d'un footballeur sans intérêt, et laisse sa mère et sa fille sans le sous . Voici le départ d'une magnifique histoire d'amitié où le frère et deux de ses amis le Russe et Mauricio, vont essayer de récupérer ces trois cent milles foutus dollars 😊! Mauricio dit Mauri est avocat, Daniel dit le Russe, « Une bonne pâte, avec la force de caractère d'un flan et l'autodiscipline d'un nourrisson » gère une station de lavage pour voiture 😊, et Fernando dit Fer enseigne dans un collège. le Singe inclus qu'on connaîtra rétrospectivement , le livre étant construit sur deux périodes qui s'intercalent, avant son décès et après, on découvre quatre mecs simples, bruts de décoffrage; des personnages qui se rapprochent le plus de la pureté à ma connaissance , émouvants et désopilants dans leurs relations d'amitié , bien même qu'ils se disputent comme des mômes capricieux ne s'épargnant aucune piques mortelles, 😁 , « – Des fois je me demande si tu es un génie avec de longues plages de bêtise ou un crétin avec de fugaces éclairs de génie ».

C'est Fernando qui commencera la sale besogne d'essayer de vendre un joueur en qui il ne croit pas, pour un prix qu'il ne vaut pas, à un quidam qui ne veut pas l'acheter, mais qui de toute façon ne saurait pas comment procéder dans le cas contraire…..les autres le suivront . Y arriveront-ils ?…..😁



Chez Sacheri tout est d'une tendresse infinie, une chaleur humaine émane de ses personnages quelque soit la complexité ou morosité de la situation. C'est profond, le

tout traité avec beaucoup de pudeur et agrémenté d'un humour subtile exquis. Un très beau roman, c'est son deuxième livre que je viens de lire, vous conseillant aussi vivement dans un tout autre registre son premier lu «  le Bonheur, c'était ça ».



Gros coup de coeur !

Et un clin d'oeil à ma copine Laurence ( @diablotin ) qui me l'a fait extraire des fonds de ma PAL, devenue une tour Babel calcifiée avec les années 😁!



« …. parfois aimer, c'est savoir se taire. »
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Dans ses yeux

Deux livres en un.



Un juriste argentin à la retraite décide d'écrire une histoire vécue au cours de sa carrière. L'occasion pour lui de nous faire part de ses amours passées, ses déboires professionnels, ses doutes et tergiversations, l'inefficacité du système judiciaire, et son attirance inavouée pour sa superieure hiérarchique... Si le personnage parvient à être un brin attachant, la banalité de sa vie n'en reste pas moins ennuyeuse.



L'histoire vécue qu'il raconte se veut une intrigue policière : la vengeance d'un mari dont la jeune épouse a été assassinée. L'assassin est démasqué à la moitié du livre, et l'assassin de l'assassin est facilement identifiable au cours de la seconde moitié Par ailleurs, le dénouement n'en finit pas...



Les deux intrigues sont imbriquées inutilement, avec beaucoup trop de personnages inutiles, dans lesquels je me suis quelques fois perdu. La dictature de l'Argentine des années sombres fait quelques apparitions et aurait, à mon goût, mérité de plus amples développements.



Reste l'écriture qui est agréable à lire, et une belle traduction française, hormis quelques expressions vulgaires ("con" à répétition, "fait chier"... ) qui n'ont pas leur place dans le contexte.

Un film a été tiré de ce roman, que j'ai hâte de découvrir !



NB : 4 septembre 2023

Je viens de voir le film tiré du roman. Le film, apuré de toutes les descriptions, détails et personnages inutiles, est une très belle réussite ! Le dénouement est beaucoup plus crédibles, et les personnages principaux sont beaucoup plus attachants ! Par conséquent, je revalorise mon appréciation.
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Petits papiers au gré du vent

Gros gros coup de coeur et pourtant ce roman a bien failli repartir à la médiatheque sans être lu. Le foot n'est pas ma passion et il est dit de ce roman que le thème central est justement le foot. Mais ne vous arrêtez surtout pas à ça, ce serait une grosse erreur.

Ce roman est un un condensé d'émotions, sourires, tendresses, blagues, canulars.

4 gamins inséparables vivant dans le même quartier à Buenos Aires continuent à se voir étant adultes . Alejandro dit le Singe, son frère Fernando, Daniel dit le Russe et Mauricio sont donc des amis très proches mais qui se voient endeuillés par la mort de leur ami Le Singe.

Il sera cependant toujours présent et sont liés par un accord. La 4e de couverture résume très bien sont trop en dire ce merveilleux roman. Je ne vais donc pas répéter ce qui est dit.

En revanche ce qui n'est pas dit c'est tout ce que l'on peut ressentir en lisant Eduardo Sacheri qui arrive à nous transmettre toute une palette de sentiments.

J'ai vraiment adoré l'atmosphère de ce roman et je regrette de ne savoir exprimer mon ressenti. Il faudrait sans doute un peu de recul mais je n'aime pas attendre et j'ai envie de partager tout de suite mon enthousiasme qui parait pourtant bien pauvre. C'est le coup de cœur de mes coups de cœur de cette année.
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Le bonheur, c'était ça

"Le bonheur c'était ça" n est pas le type de titre qui m'attire car il peut laisser penser à une foultitude de bons sentiments, et les romans feel good ou encore de developpement de soi ce n est pas ma tasse de thé. Mais comme l'auteur est Argentin, je n'ai pas eu trop de craintes et j'ai eu raison. Certes ce n'est pas un roman politique, comme souvent lorqu'il s'agit de littérature d'Amerique Latine, mais un roman dans lequel je me suis sentie bien. Tout tourne autour de la relation entre une jeune fille de 14 ans qui vient annoncer à un homme de preque 40 ans qu'il est son père et qu'elle n'a desormais plus que lui.

Les échanges entre ces deux ètres sont teintés de tendresse, d'amour, d'humour et sont tous deux attachants.

Merci Boocky il y a très lontemps, j'ai lu ta critique et j'ai écouté (comme souvent) tes conseils, et voilà, il a enfin eu le droit de sortir de cette liste pense bête qui ne cesse de grandir et qui menace certains livres de n'en jamais sortir.

Merci donc à toi, car j'ai vraiment aimé entrer pour quelques heures dans la vie de cettej famille d'Argentine. Je n'ai pas envie de les laisser mais je n'ai pas le choix. Je vais aller piocher d'autres idées dans ta bibliotheque Boocky
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Dans ses yeux

N'ayant terminé ses études de droit, Benjamin Chaparro n'a pu accéder à un poste plus élevé que celui de chef du secrétariat de la 41ème chambre criminelle d'instruction du tribunal de Buenos-Aires. Le roman démarre le jour de son départ à la retraite, qu'il redoute car il craint de s'apercevoir que la cessation d'activité est difficile à supporter. Pour conjurer ses pensées mélancoliques, il décide d'écrire un livre sur la première affaire criminelle à laquelle il a été confronté, dans laquelle il a joué un rôle prépondérant, et qui le hante depuis 30 ans.





Le 30 mai 1968, Liliana Colotto, jeune institutrice récemment mariée à Ricardo Morales est violée et assassinée dans son appartement. Deux suspects sont arrêtés puis relâchés après des aveux extorqués, mais l'assassin court toujours.





Les années passent. De loin en loin, Benjamin rencontre Ricardo avec qui il a noué une relation particulière. Cet homme fou amoureux de sa femme, qui jamais ne se remettra de sa tragique disparition rappelle à Benjamin l'amour éperdu et muet qu'il voue à Irène, sans avoir le courage de lui avouer.





Dans ses yeux est un roman d'amour beau et tragique, dont la plus grande partie se déroule durant la dictature militaire en Argentine. Dans ce contexte politique nauséabond où les disparitions abondent, les cadavres s'amoncellent, la corruption est érigée au rang d'un art, Benjamin fait l'expérience de l'intégrité bafouée. Il convient d'obéir à tous ceux qui ont un galon de plus sur leurs manches, d'envoyer paître ceux qui en ont un de moins. Il ne faut surtout pas porter plainte contre un collègue pour tentative d'extorsion d'aveux sous la contrainte car s'il a un beau-père colonel, l'honnêteté peut coûter très cher. Last but not least, une amnistie réservée aux prisonniers politiques peut permettre à des assassins aux accointances fascistes d'être libérés.





Dans ses yeux n'est pas un aride traité politique, mais un roman lent au style de toute beauté, rempli d'humanité, d'amour, de douleurs, de doutes, qui pose une question qui poursuit longtemps le lecteur : un citoyen peut-il se substituer à une justice défaillante ?
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La nuit de l'usine

C’est une histoire de vengeance, des gens s’organisent pour récupérer de l’argent. Livre écrit en espagnol d’Argentine et pour cela un peu difficile à comprendre. Une histoire originale ou plusieurs « boludos » et « hijos de puta » essaient de se faire justice eux-mêmes. Une plume amusante qui m’a donné des sourires.
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Dans ses yeux

Un très bon et beau roman qui narre l'amour au bout de 30 ans d'un fonctionnaire fiscal pour une femme à qui il n'ose pas déclarer sa flemme. En même temps cet homme qui a dénoncé un criminel, se voit obligé de fuir Buenos Aires pendant sept années.

Une histoire magistralement racontée qui laisse le coeur tellement attristé.

Le film inspiré du livre et dirigé par Juan José Campanella obtint l'Oscar du meilleur film étranger en 2009, très fidèle au livre.
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Le bonheur, c'était ça

Nous suivons dans ce roman l'histoire de Sofia, une ado de 14 ans au caractère bien trempé dont la mère vient de mourir, qui va aller retrouver son père Lucas (qui va découvrir l'existence de cette enfant dont il ne savait rien).

Alors évidemment lorsqu'une ado vient frapper à votre porte pour vous dire :"bonjour papa j'existe !" La vie peut prendre un drôle de tournant, et ce que j'ai aimé dans ce roman c'est la manière dont Lucas va prendre son rôle à cœur. Il n'y aura pas de rejet, quelques incompréhensions oui, normal! Mais il va tout faire pour que Sofia se sente chez elle et aimée. Il faut dire que c'est assez surprenant au vu du personnage : passif à souhait, sans trop de caractère fasse à sa femme Fabiana (qui m'a exècré du début à la fin), sans ambition non plus...

L'histoire est attendrissante et leur complicité est belle.

Une petite part de mystère subsiste quant à la mort de la mère de Sofia mais je n'en dirai pas plus car il s'agit des dernières lignes du livre (ou presque).

J'ai été émue et j'ai souvent souris face à cette lecture.
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Le bonheur, c'était ça

Il y a longtemps qu’un roman ne m’a pas autant touchée et émue. Le bonheur, c'était ça est juste un magnifique coup de cœur, qui n’est, sans doute, pas assez connu.



Je connaissais Eduardo Sacheri pour avoir lu Dans ses yeux, et je suis très contente d’avoir retrouvé sa plume ici. On fait la connaissance de Sofia, quatorze ans, qui débarque dans la banlieue de Buenos Aires, pour y rencontrer son père. Sa mère vient de mourir et Sofia se retrouve seule avec juste une adresse et deux photos de ce fameux père qu’elle ne connait pas. Lucas, quand à lui, se retrouve a endosser le rôle de père du jour au lendemain.



J’ai adoré Sofia et Lucas, il forme un splendide duo. Tous les deux, un peu paumés, ils vont se serrer les coudes et s’apporter du bonheur mutuellement. Sofia est un ado tellement attendrissante, tellement loin des clichés d’ado en pleine crise, elle est une jeune fille adorable. Lucas, lui, subit sa vie depuis trop longtemps. Il a des rêves qu’il n’arrive pas à réaliser, trop heureux de toujours chercher à satisfaire son épouse exigeante. Sofia, va l’aider à aller au bout de ses envies.



J’ai, enfin, beaucoup aimé le dépaysement qu’offre ce roman : un voyage en Argentine, dans la banlieue de Buenos Aires, mais aussi dans la petite station balnéaire où Sofia a grandi. J’ai aimé vivre au fil des saisons inversées de l’hémisphère sud ou découvrir le système scolaire argentin.


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La nuit de l'usine

Le Corralito, vous connaissez? En Argentine le 1er décembre 2001, le ministre de l'économie décide de mettre fin à la fuite des capitaux avec

le corralito, qui limite les retraits d'argent à 250 pesos par semaine et interdit l'envoi de fonds à l'extérieur du pays. Panique générale. Tout le monde veut retirer son argent. le gouvernement chute. La mesure perdure pendant une année.



Dans un village perdu de la province de Buenos Aires, huit voisins décident de retrouver leur dignité en rachetant une usine sous forme de coopérative. A la surprise générale, le corralito leur tombe dessus. C'est la ruine. Quelques mois plus tard, ils réalisent qu'ils ont été victime d'une gigantesque escroquerie menée par un banquier véreux de mèche avec un homme d'affaires.

Au lieu de se résigner, les voisins décident de mener l'offensive pour récupérer leurs avoirs.

Tremblez puissants! La bande hétéroclite de ruraux guidée par leur leader Perlassi va monter une incroyable opération pour assouvir leur vengeance.



Impossible d'être déçue avec un roman d'Eduardo Sacheri. La Nuit de l'usine est une lecture réjouissante qui atteint son acmé au cours d'une nuit mémorable. « Entre nos ennemis les plus à craindre sont souvent les plus petits. », c'est La Fontaine qui l'a dit, et Sacheri aussi! Si le roman diffère des autres oeuvres de l'Argentin par le grand nombre de personnages, on y retrouve ses intrigues taillées au cordeau, des protagonistes toujours aussi touchants qui oscillent entre désespoir et soif de justice dans un pays en pleine déliquescence , une langue savoureuse, de formidables trouvailles (Comment voler un million de dollars de Wyler avec Audrey Hepburn, comme source d'inspiration !) et beaucoup beaucoup d'humour.

L'adaptation cinématographique de la Nuit de l'usine , La odisea de los giles (Heroic losers) signée Sebastián Borensztein avec Ricardo Darín est formidable, comme l'est l'autre adaptation d'un roman de Sacheri, Dans ses yeux. ❤️❤️❤️
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Dans ses yeux

Je connais très peu, pour ne pas dire pas du tout, la littérature sud-américaine. Du coup, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant le roman d’Eduardo Sacheri mais j’ai été agréablement surprise.



L’intrigue est simple : arrivé à l’âge de la retraite, le secrétaire juridique Benjamin Chapparo décide de faire ce qu’il a toujours rêvé de faire : écrire. Sur sa vieille Remington, empruntée au tribunal de Buenos Aires avant son départ, il décide de raconter une affaire sur laquelle il a travaillé et qui a bouleversé sa vie : le meurtre de Liliana Emma Colotto.



La construction du roman est intéressante : l’auteur alterne les chapitres rédigés à la troisième personne, où l’on suit le Benjamin retraité penché sur son roman et en proie à toute une série de doutes, et les chapitres à la première personne, ceux que Benjamin écrit pour raconter son histoire étroitement liée à celle Liliana et de son mari Ricardo.



Le style est simple, sans fioriture. Ce n’est pas réellement un polar, plutôt un roman d’enquête judiciaire qui se lit d’une traite car le suspense est bien présent.



S’il n’avait pas fait partie du challenge « Du livre au fil », je serai plus que probablement passée à côté , ce qui aurait vraiment été dommage...
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Dans ses yeux

Pas vraiment emballé par le livre et pas plus par le film.
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Le bonheur, c'était ça

Un livre que j'ai apprécié de plus en plus au fil des pages car le sujet est très humain et traité avec réalisme et délicatesse, débordant d'émotions.



Un homme marié et apparemment heureux voit débarques dans sa vie une adolescente farouche qui se dit sa fille. La jeune fille provoque l'éclosion de sentiments et de situations qui lui font voir, par d'infimes détails de la vie quotidienne, qu'il n'est pas si heureux que cela.

Un très joli livre avec une belle histoire.
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Dans ses yeux

Ce roman nous entraîne dans une histoire ayant pour cadre l'Argentine des années 60-70-80-90.

Le jour de sa pension, Chaparro, chef administratif du secrétariat de la 41é chambre criminelle d'instruction du tribunal de Buenos Aires décide d'écrire un roman qui reviendrait sur l'affaire qui a marqué sa vie : le meurtre de Liliana Emma Colotto.

Alternant les chapitres consacrés à l'enquête proprement dite et ses suites (sur plus de 30 ans) et ceux consacrés à la rédaction même du roman de Chaparro, ce roman plein de finesse va au-delà des carcans habituels des polars pour nous offrir une histoire mêlant les genres.

Les personnages sont très réussis et sont particulièrement touchants. Sandoval, l'adjoint de Chaparro, notamment, a vraiment réussi à m'émouvoir et sa relation avec son patron est subtilement narrée.

Le contexte est également judicieusement exploité, les interférences avec la gent militaire et dictatoriale étant placées par petites touches qui n'en sont pas moins glaçantes et ont énormément d'impact sur le lecteur : arrestations arbitraires, passages à tabac, tortures, exécutions sommaires...

J'avoue tout de même une petite déception pour la fin de l'histoire, fin que j'avais soupçonnée depuis une bonne moitié de roman...sans doute parce qu'elle est exploitée quasiment à l'identique dans une de mes BD culte.

Une belle lecture, je me réjouis d'en voir l'adaptation, récompensée par un oscar.
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Dans ses yeux

J'ai lu ce roman après avoir vu le film. Et quel film! Je pense avoir rarement été aussi éblouie par un film - mais les films argentins me plaisent en général. Et même si le roman est très bien, j'ai quand même préféré le film.

Mais, revenons au roman.



Benjamin Chaparro, chef administratif du secrétariat de la chambre d'instruction de Buenos Aires, vient de prendre sa retraite. Et il se rappelle d'une affaire, en 1968, celle d'une jeune femme, mariée et enceinte de quelques semaines, sauvagement violée et assassinée et à qui on n'a pas rendu justice. Il est resté en contact avec le mari de cette femme et le crime dont elle a fait l'objet le hante encore. Il décide de reprendre l'enquête pour retrouver l'assassin.



Le roman va alterner les passages entre présent et passé, ce qui permettra aussi à nous, lecteurs, de rencontrer Benjamin alors jeune secrétaire, secrétement amoureux de sa supérieure, qui le hante depuis tout ce temps.



A la fois enquête policière, roman historique (contexte de l'époque, dictature argentine) et histoire d'amour, ce roman est sublime. Et le final... Dans le film, c'est encore plus fort.



Je le conseille, bien évidemment, mais le visionnage du film aussi.





Challenge du livre au film
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Dans ses yeux

Avec Dans ces yeux, on plonge au cœur de l’Argentine des années 60-70. Benjamin, aujourd’hui, fraichement retraité, se souvient d’une affaire criminelle sur laquelle il a travaillé à l’époque. Alors secrétaire au palais de justice, il avait traité le cas de Liliana Emma Colotto, jeune femme très belle et enceinte, violée et assassinée. Benjamin va alors se donner à 200% dans cette affaire et aujourd’hui il souhaite nous la raconter.



C’est un récit qui se déguste par petite dose. L’écriture et le style sont parfois soutenu, le récit mélange passé et présent et l’enquête avec le quotidien de Benjamin. Ce n’est pas le genre de roman que l’on dévore mais que l’on savoure et qui demande du temps. C’est un roman noir de par l’assassinat de Lilana et j’aurais aimé avoir plus de contexte historique et politique de l’époque qui ne sont que rarement évoqué.



J’ai en tout cas passé un très bon moment en compagnie de Benjamin qui est on ne peut plus attachant et déterminé à aller au bout des choses (je parle bien sûr de l’enquête et non avec les femmes, mais ça c’est une autres histoire !)



Ce roman a été plusieurs fois adapté au cinéma, d’abord en Argentine puis un remake américain a ensuite vu le jour et je suis vraiment curieuse de voir ce que cette histoire peut donner sur grand écran. Je ne vous cache pas que la version argentine me tente plus mais par curiosité, je visionnerai sans doute les deux pour me faire une idée.
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