“Il y a le peureux qui regarde sous son lit, et le peureux qui n’ose même pas regarder sous son lit.”
(J. Renard, Journal)
Calendrier oblige... les citrouilles fichent la trouille, la phrase de Renard est à prendre au premier degré, et le moment me semble idéal pour évoquer les esprits des auteurs morts et enterrés depuis longtemps.
Initialement, je voulais écrire un billet sur les histoires fantastiques "vraiment terrifiantes" d'Edward Benson, mais après avoir regardé les infos du soir, tout en pensant au lecteur blasé d'aujourd'hui, qui, certes, sait encore avoir peur, mais il lui faut pour cela un tout autre environnement, je devrais plutôt parler des histoires "relativement terrifiantes" d'Edward Benson.
Si vous tombez par hasard sur la traduction française (dans la collection Le Masque Fantastique) chez un bouquiniste, et si vous êtes amateur du genre, n'hésitez pas à dépenser quelques centimes.
Edward Frederic Benson (1867-1940) n'est pas sans intérêt.
La passionnante préface de l'édition anglaise nous apprend que ses deux frères, Robert et Arthur, étaient des écrivains tout aussi prolifiques qu'Edward, dans la même veine fantastique, terrifiante ou dystopique. On peut se demander ce qu'en pensait leur père, Edward White Benson, l'archevêque de Canterbury et coqueluche de la reine Victoria. Les relations de la fratrie avec leur père n'étaient sans doute pas faciles tous les jours... et vice-versa.
Le prolifique Edward a à son actif plus de cent ouvrages, y compris un traité sur le golf, sur le patinage artistique (qu'il pratiquait-lui même avec un certain succès), sur l'Allemagne... et il est connu avant tout comme "l'auteur d'une biographie de Charlotte Brontë" (vu par les yeux pragmatiques de l'éditeur anglo-saxon). Mais ce serait dommage de faire l'impasse sur ses histoires aux motifs surnaturels.
Comment sont-elles ?
La réponse est évidente : parfois on doit s'armer d'un certain courage, pour affronter un indiscutable kitsch littéraire. Parfois c'est tout le contraire, et c'est là où l'affaire devient intéressante.
Parmi les réussites relatives, on peut compter "The Bus-Conductor", repris dans le mémorable film britannique "Dead of Night". La possibilité d'ouvrir une fenêtre qui permet de regarder d'un monde à l'autre peut parfois sauver une vie. Ni plus, ni moins.
Tout comme "The Man Who Went Too Far", histoire saluée par le grand Lovecraft en personne (probablement à cause de la flûte de Pan qui résonne sur ses pages), mais qui n'est, au fond, qu'une énième variation sur "Le Portrait de Dorian Gray".
Par contre, l'histoire suivante intitulée "Negotium Perambulans", qui parle des forces maléfiques à l'oeuvre dans une maison bâtie avec des pierres d'une ancienne église, est un véritable délice plein de fraîcheur, malgré ses cent ans d'âge. Il ne reste qu'à le lire, mes chers : c'est à cela que doit ressembler la véritable (et en même temps esthétiquement acceptable) horreur.
Les autres textes très solides sont "The Other bed" (une chambre d'auberge à deux lits, dont un est occupé par un hôte spectral, ou par quelque chose de pire encore) et l'éponyme "The Room in the Tower", légèrement naphtaliné, mais décidément impressionnant conte vampirique.
En ce qui concerne "Mrs Amworth", alias "l'une des meilleures histoires de vampires de tous les temps", force est de constater qu'il mérite sa réputation à juste titre. Mme Amworth cache un sombre secret, mais M. Urcombe n'est pas dupe, et il ne laissera pas les choses comme ça !
Si je fais l'impasse sur le véritablement dégoûtant "Caterpillars" (nouvelle espèce de chenille, baptisé Cancer Inglisensis, un terme qui se révélera étonnamment juste), j'arrive à l'histoire menée avec brio dans le style "ghost story" classique, "A Tale of an Empty House". Deux amis randonneurs vont se protéger de la pluie dans une vieille maison abandonnée...
Mais si vous préférez les messes noires, lisez plutôt "The Sanctuary" : avis aux amateurs de Huysmans et de son "Là-bas".
Une chose m'est venue à l'esprit en lisant ce recueil. On voit à quel point la nature joue encore un rôle important dans les histoires de Benson (et de tous les auteurs de fiction fantastique de l'époque : Machen, Blackwood, Dunsany, Lovecraft...). Les descriptions de paysages sont omniprésentes, elles font partie des histoires ; sans elles, les récits ne seraient qu'une carcasse décharnée. Bien sûr, plus de cent ans se sont écoulés, la civilisation s'est déplacée vers le milieu urbain, et la littérature avec elle. Mais à quel moment avons nous perdu cette perception bensonienne du monde ?
That's all, folks... 4/5, et bonne soirée citrouillarde !
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The Room in the Tower & Other Stories
Traduction : Jacques Finné
C'est dans la collection "Le Masque Fantastique" qu'ont été regroupées et publiées, dans les années 70, ces dix nouvelles de Edward F. Benson.
Le volume s'ouvre en beauté sur l'inoubliable - je ne plaisante pas et surtout, ne la lisez pas avant de vous endormir, c'est un conseil avisé, croyez-moi ! - "Chambre dans la Tour", variation astucieuse sur le cauchemar et le vampirisme qui, de l'avis général, demeure le chef-d'oeuvre de son auteur.
Le thème en est simplissime - en apparence : invité par un ami dans sa maison de campagne, un homme se voit attribuer une chambre dans une tour. Or, cette chambre, il l'a déjà vue maintes fois dans un cauchemar récurrent ...
Autre nouvelle, de très grande qualité, et périodiquement reprise elle aussi dans la littérature spécialisée : "Le Visage" où se mêle la encore le cauchemar et une forme de vampirisme. C'est la seule nouvelle d'ailleurs de Benson d'ailleurs où le personnage féminin soit considéré comme une victime potentielle - le plus souvent, c'est la femme qui agresse.
Au coeur du "Visage" donc, un autre cauchemar récurrent, fait celui-là par Heather, l'héroïne. Un jour, à un vernissage, elle découvre sur une toile le visage de l'homme qui hante ce rêve ...
Sensiblement plus long et voué aux cultes démoniaques, "Le Sanctuaire", dont on devine qu'il a dû réjouir Lovecraft - lequel mourut un an avant Benson - et bien entendu "Negotium Perambulans." (On peut penser que "Le Sanctuaire", qui met en scène un religieux corrompu, constitue une attaque directe contre le catholicisme.)
A citer encore, l'inquiétant "Mrs Amsworth" qui puise là encore aux sources du vampirisme.
Les autres nouvelles m'ont moins touchée. Il n'en reste pas moins vrai que ce petit recueil est digne des meilleurs bibliothèques. A bon entendeur ! ;o)
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Avant dernier tome de cette saga comique. Lucia dégouline d’ambition et se sent frustrée à l’approche de la cinquantaine de ne pas avoir fait de grande chose. Après avoir lu la biographie d’une femme devenue riche grâce à ses placements boursiers elle se lance dans l’aventure et transforme tout le village de Tilling en vaste atelier de spéculations. Mais les vilains coups de voisinages continuent et malheureusement pour leurs habitants les impacts sont plus importants. Lucia, pleine de bonne volonté et réussissant dans ses activités veut donner des conseils à chacun. Il y a ceux qui l’écoutent et qui s’en sortent et ceux qui n’en font qu’à leur tête et surtout, qui pour rien au monde ne feraient ce que leur dicte la grande prêtresse de Tilling. La liste des pertes est désolante mais les habitants se serrent les coudes pour surmonter une nouvelle fois les ambitions démesurées de la grande Lucia ; On ne s’en lasse pas !
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Dans ce cinquième volume des aventures des deux furies que sont Mapp et Lucia, les rebondissements sont nombreux.
Tout commence avec la nouvelle passion de Lucia pour les affaires, elle décide en effet de s'intéresser au marché boursier et dans la foulée, tout le village suit son exemple.
Dans cet opus, nos deux voisines ennemies vont poursuivre leurs manigances diverses et variées, le but étant à chaque fois de faire tout et n'importe quoi pour devenir la personne la plus importante du village.
Qu'elles tentent de devenir la plus riche, la plus cultivée, la plus douée pour le jardinage, la cuisine ou l'archéologie, nos deux héroïnes s'en donnent à coeur joie et mettent en place des pièges à l'encontre l'une de l'autre.
Encore un très bon moment de rire, l'écriture est toujours aussi fine et surannée.
Les deux personnages principaux sont aussi ridicules qu'hilarantes.
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La terreur dans la nuit est un recueil de nouvelles d'Edward Frederic Benson, auteur prolifique du début du XXième siècle qui m'était absolument inconnu avant la lecture de cet ouvrage. C'est l'excellent Jacques Finné qui a regroupé quelques-unes de ces nouvelles pour les éditions José Corti. Rien de bien terrifiant pour le lecteur du XXIème siècle, mais ce sont des nouvelles agréables à lire où il est souvent question de fantômes et autres apparitions. La postface est intéressante.
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Vous connaissez mon addiction à Sherlock Holmes, c'est donc tout naturellement et avec la bave aux lèvres que j'ai sauté sur ce pastiche lorsqu'il a croisé ma route dans une grande librairie.
Maintenant c'est l'heure de l'autopsie ! Que valent ces 8 nouvelles, ces 8 pastiches tirés du recueil "The Big Book of Sherlock Holmes Stories" édité par Otto Penser et qui lui en contient 83.
Si les nouvelles ne casseront pas trois pattes à un canard et se lisent en un peu plus d'une heure (pauses café et pipi comprises), elles restent tout de même plaisantes à lire, amusantes, et voir le Grand Détective malmené par ces auteurs célèbres est assez inhabituel.
Détail qui compte, cet ouvrage contient aussi la patient zéro, le premier pastiche sur Sherlock Holmes écrit à peine 4 mois après la première publication de "Une étude en rouge" par Conan Doyle.
Plus un recueil de nouvelles à conseiller aux holmésiens, pour leur collection (et on risque d'avoir quelques tomes, business oblige) ou à ceux qui voudraient sourire devant quelques nouvelles qui ne mettent pas notre Holmes en valeur, le pauvre !
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N'est pas Conan Doyle qui veut !!!
Certains pastiches sont tout de même drôles, mais on y perçoit un certain agacement/ jalousie envers la réussite et le succès de Holmes, du grand Sherlock.
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vraiment plaisant de voir ces variations autour du theme de Sherlock Holmes!
et on y retrouve tellement bien l'humour anglais typique construit sur l'auto dérision. Cela m'a permis de découvrir de nouveaux auteurs dont 1 m'a tapé dans l'œil! déjà commandé "le mystere de la chambre rouge " sur Amazon!
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Assez inégal. Certaines nouvelles contenus dans ce recueil sont effectivement assez drôle, et pastichent le protagoniste avec brio, mais d'autres frôlent le ridicule et sont assez lourdes. Cela dépend vraiment si on est fan de Sherlock ou pas. les aficionados, passez votre chemin, car notre pauvre Holmes en prend pour son grade. Se laisse lire sans plus.
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À part le Moriarty: Le chien des d'Uberville de Kim Newman, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu des aventures autour de Sherlock Holmes.
Les avatars de Sherlock Holmes : Tome 1 proposent 8 pastiches des aventures de Holmes par des écrivains plus ou moins connus par ici ou alors connus pour autres choses que des romans ou nouvelles policiers. Au programme, James M. Barrie, auteur de Peter Pan, ami de Conan Doyle et auteur de la première parodie des aventures de Sherlock Holmes, P. G. Wodehouse, le créateur de Jeeves, E.F. Benson et Eustace H. Mills, A. A. Milne, le créateur de Winnie l'Ourson, John Kendrick Bangs, Sephen Leacok, auteur notamment de Bienvenue à Mariposa, et Robert Barr (pour 2 nouvelles). En plus d'une préface de l'éditeur français sur laquelle je reviendrais plus tard, chaque auteur est introduit par une courte notice bibliographique, ce qui permet selon de se souvenir de certains auteurs, d'en apprendre davantage sur leurs oeuvres ou carrément de les découvrir.
Les différents pastiches proposés respectent globalement le canon holmesien - en plus de Sherlock Holmes - à l'exception d'une nouvelle qui met en scène le détective Charlot Keumz - et de son violon - je n'ai pas trouvé de traces évidentes d'une quelconque solution à 7%*- , le Dr Watson, Moriarty et Conan Doyle sont présents. Comme indiqué en quatrième de couverture, les nouvelles, plus ou moins longues, se caractérise toutes par un « seul mot d'ordre : humour, délire et fantaisiste ». Les capacités de déduction de Holmes, lorsqu'il ne sera pas enfin tué par Conan Doyle - « un homme peut tomber dans l'abîme du haut des chutes du Reichenbach et en sortir indemne pour narrer plus tard son aventure, amis quand un courant de deux mille volts traverse un corps humain, le propriétaire dudit corps n'y survit pas » (Robert Barr) ; ce qu'un courant n'avait pas réussi à faire, un autre le fera au final - , seront tour à tour minimisées, mises en défaut, voire ridiculisées.
Autant j'aime bien la collection Rivages/Noir, autant avec Les avatars de Sherlock Holmes : Tome 1, il y a une certaine forme d'escroquerie qu'un Napoléon du crime comme Moriarty (dont on apprend encore qu'il n'existe pas en fait) n'aura probablement pas eu la bassesse de commettre. Et là j'en reviens à la préface dans laquelle on apprend que ces nouvelles sont issues de The Big Book of Sherlock Holmes Stories édité par Otto Penser, libraire - il est le propriétaire d'une libraire à New York consacrée exclusivement au roman policier - et éditeur (d'anthologies de nouvelles). Sauf que The Big Book Of Sherlock Holmes, c'est près de 83 nouvelles alors que Les avatars de Sherlock Holmes n'en compte que 9 ! Et oui Rivages avec un profond mépris pour les lecteurs va saucissonner The Big Book Of Sherlock Holmes en plusieurs tomes au bénéfice de son compte de résultat.
Mis à part ce procédé mesquin du monde de l'édition, ce premier tome des avatars de Sherlock Holmes reste d'une lecture plus que plaisante - et je n'ai pas boudé mon plaisir, même si je vais me rabattre sur la version d'origine pour la suite.
À Malraux, De Gaulle avait répondu « Tintin ? Mon unique rival ». S'il avait été anglais, il aurait certainement répondu « Sherlock Holmes ? Mon unique rival ».
* Voir La solution à 7% de Nicholas Meyer.
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Les avatars de Sherlock Holmes est un court recueil (moins de 140 pages) regroupant huit nouvelles se voulant autant de pastiches.
Les choses vont plus loin, le ton est ici délibérément satyrique. La volonté de faire rire, de ridiculiser, de tordre le coup au célèbre détective est évidente. Cela pourra faire grincer quelques dents. Il s’agit ici d’écrits anciens, dont la plupart sont composés par des proches d’Arthur Conan Doyle ou de grands noms de l’époque.
Les nouvelles sont généralement courtes. Si certaines comptent plusieurs dizaines des pages d’autres tiennent en quelques pages, quitte à être de taille comparable à la présentation faite de l’auteur. Car oui, chaque auteur a droit à quelques mots de présentation ce qui est bien vu. Le ton sera ici toujours acide. Touts les écrits réunis ne sont pas forcément des inédits et auront pu être découverts dans d’autres compilations.
Une soirée avec Sherlock Holmes permet à James Barrie de composer le premier pastiche recensé. En l’occurrence, le protagoniste est ridiculisé lors d’un dîner… Extraits du carnet d’un détective pose les jalons pour une relecture burlesque du Canon, la démarche est bien tentée (qui aime bien châtie bien, n’est ce pas ?) mais peu convaincante.
Le retour de Sherlock Holmes offre une relecture du Problème final, dont Watson fait les frais. Le pauvre ! L’enlèvement de Sherlock Holmes est un écrit de jeunesse du créateur de Winnie l’Ourson, également auteur d’un polar considéré comme un classique du genre. Une énigme pragmatique est une sorte de blague… peu vraisemblable, au développement un peu long, mais la chute reste amusante malgré tout. Tiré par les cheveux ne retient guère l’attention.
Deux récits de Robert Barr sont ici retenus. Ceux-ci sauvent l’ouvrage du naufrage. Le mystère de Pegram est sans doute le meilleur récit des deux. Charlot Keumz est une version raté de Sherlock plutôt inspirée. L’affaire du second butin offre également une fin originale et met en scène Arthur Conan Doyle dans un rôle… inédit.
Il faudra donc avoir l’esprit particulièrement réceptif pour apprécier ces nouvelles. D’autant qu’il n’est pas impossible qu’une nouvelle compilation voit le jour…
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PASTICHE 51
Quelques avatars du Détective Consultant qui valent le détour...Des textes humoristiques de très bonne tenue avec notamment des moqueries de P.G. Wodehouse, S. Leacock parfaitement réussies...Il manque juste des écrits du français Pierre Henri Cami (Loufock Holmes et l'affaire du yéti qui marchait au plafond) pour que le plaisir soit complet...Bref Elementary, my dear Holmes !
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Dernier volet des aventures de Mapp et Lucia. Lucia, toujours aussi ambitieuse devient maire de Tilling et se lance à nouveaux dans des projets aussi farfelus les uns que les autres… Constructions ruineuses, activités culturelles soporifiques, restaurations inutiles, etc. Elle réussit à fatiguer tous les habitants de Tilling et à perdre au fur et à mesure tous ses fans. Il fallait tout de même que la fin soit drôle et je ne vous en dis pas plus mais Lucia va s’embarquer avec miss Mapp dans une drôle d’aventure ! Je suis tellement triste que le cycle soit terminé ! J’aurai bien lu encore 3 ou 4 tomes des aventures de Mapp et Lucia, énervantes au possibles mais toujours attendrissantes. Elles sont tellement drôles malgré elles qu’on leur pardonne tout. Et E.F. Benson est un parfait écrivain anglais !
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Dernier tome d’une série qui en compte six, ce roman, écrit dans les années 30 est un bijou d’humour et de finesse.
On y fait la connaissance de deux femmes exceptionnelles, Mapp et Lucia.
En réalité ce sont deux furies qui rivalisent de coups tordus pour savoir laquelle doit être considérée comme la reine incontestée de Tilling, leur petit village anglais.
Qu’elles se lancent des vacheries à la tête, qu’elles organisent des dîners somptueux à tour de bras pour épater la galerie, qu’elles tentent d’acheter leurs amis ou de se ridiculiser mutuellement, ces deux harpies, officiellement amies et voisines, n’arrêtent jamais de se faire la guerre, et tous les coups sont permis.
Nous les suivons dans leur quotidien rempli de parties de bridge, d’expositions de peinture, de conférences soporifiques, de repas grandioses, rien n’ayant jamais lieu sans raison ni arrière pensée.
Elles utilisent les habitants de ce petit village, accessoirement considérés comme des amis, comme des témoins privilégiés de leurs perpétuelles bassesses, de leurs nombreuses manigances, de leurs complots, calomnies et petites ou grandes trahisons en tout genre.
Dans ce volume, Lucia, qui est désormais maire du village, va connaître quelques revers de la part de ses administrés qui commencent à trouver son ingérence un peu lourde.
Nous y côtoierons une Duchesse à la mémoire défaillante et une perruche teinte à la confiture de framboise, nous assisterons à d’étranges leçons de bicyclette, à des thés payants accompagnés de tartelettes à la sardine, à des conseils municipaux éclairs, à des invitations lancées, oubliées ou refusées, et à des échanges incessants de potins et de ragots à chaque heure du jour.
L’auteur manie la plume avec brio, c’est fin, c’est tordu à souhait, c’est souvent mesquin, perfide mais toujours follement drôle, un vrai bonheur de lecture.
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Avec sa position établie de reine de son village de Riseholme Lucia décide de s’attaquer à la capitale ! Elle hérite d’une maison dans un quartier bourgeois de Londres et s’y installe avec son mari afin de devenir reine incontestée du Londres mondain ! La mission est plus ardue qu’elle pensait ! C’est parti pour 1001 aventures piquantes ! Des soirées ratées aux invitations forcées, Lucia arrive quand même à avoir un fan club secret pour l’aider dans ses ambitions ! Je ne raconte pas la fin mais il est vraiment plus facile de régner sur son village où sa cour lui manque énormément. Un 2ème tome, toujours aussi génialissime après la découverte du premier (Queen Lucia.)
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