Quel roman que celui-là ; quelle plongée il nous propose dans le monde moderne et sa folie !
Il nous propose bien sûr une réflexion sur le racisme actuel ; sur les parties d’extrême droite en Europe et comment ils s’habillent de frais ; sur la révolution des casseroles en Islande ; sur le couple et la place de l’enfant.
Mais c’est aussi un roman sur la dérive d’un homme, Omar : hacker à la petite semaine, violeur par inadvertance, pyromane sur un coup de colère. Un homme qui doute de lui, toujours, tout le temps. Je me suis attachée à cet homme déboussolé et sans repère, si ce n’est son amour extraordinaire pour Agnes et son fils, lui pardonnant tout et se rendant lui-même sur les traces du passé de sa femme.
Mais c’est avant tout un roman sur le silence : celui qui ne dit pas les exécutions sommaires des Juifs en Lituanie ; celui des points de suspension dans les dialogues entre les personnages ; celui qui règne entre Omar et Agnes.
Une lecture qui m’a toutefois mise mal à l’aise dans les premières pages, mais dont j’ai aimé la construction, les différentes voix qui se chevauchent.
Et le personnage d’Arnor, si attachant, finalement. Le coeur sur la main, cet homme…..
Un grand roman !
L’image que je retiendrai :
Celle des pensées de Snorri depuis sa naissance jusqu’à la fin du roman : un bébé qui nous raconte son monde et ses avancées en grandissant.
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