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Critiques de Elisa Sebbel (135)
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La prisonnière de la mer

C'est un vrai coup de coeur..

L'auteure nous livre là un récit émouvant, mettant à l'honneur les femmes.



Mais qui est Elisa Sebbel? Docteur en littérature française, elle enseigne dans une université espagnole et vit à Majorque (quelle chance!!). Elle a été découverte dans le cadre des Mazarine Book Day 2018, pour lequel son roman a reçu la mention "spéciale du jury". Il s'agit là de son premier roman, et je suis certaine le premier d'une longue série!



Et bien vous l'aurez compris plus haut, j’ai littéralement dévoré ce livre... C’est vrai que de nature, j’adore les romans sur fonds d’histoire et je suis heureuse que qu'Elisa Sebbel ait mis à l’honneur des femmes, une cantinière notamment... son courage, son dévouement m’ont particulièrement ému.



Ce livre est une pépite extrêmement bien documenté sur une période de notre histoire, malheureusement dont on ne parle presque jamais!

C’est une histoire de courage, une histoire d’amitié, une histoire d’amour.. de survie!

La plume est légère, fluide, et le récit tellement précis que les paysages et les personnages se dessinaient à moi..

En refermant ce livre j’ai eu l’impression d’abandonner une amie... Héloïse, 19 ans, personnage principal de ce récit émouvant!



Je ne peux que vous encourager à le lire... une magnifique découverte et un vrai coup de coeur.

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Les fleurs du sérail. Héloïse

Les fleurs du sérail est la suite de La Prisonnière de la mer. Cependant, les deux livres peuvent se lire de manière indépendante. En effet, dans ce nouvel opus, l’héroïne, Héloïse confie ses pensées sur son passé, sur sa captivité sur l’île de Cabrera. En 1809, après la défaite des troupes napoléoniennes, 5 000 soldats furent déportés, par les Espagnols, sur cette île hostile. Parmi eux, vingt et une femmes. Héloïse était l’une d’elles. Quatre ans séparent mes lectures des deux tomes, aussi, j’ai apprécié les rappels.



Alger, le 2 novembre 1810. Héloïse et son compagnon, Louis, sont enfin libres. Avec d’autres prisonniers de Cabrera, ils sont parvenus à s’échapper de leur geôle à ciel ouvert en construisant une chaloupe. « Survivre à Cabrera, survivre à l’enfer sur terre. » (p. 17) Après cinq jours de traversée, ils accostent une terre inconnue. Héloïse se demande quel accueil leur sera réservé ? « Barbarie ou hospitalité ? » (p. 18) Escortés par des indigènes, ils rejoignent une cité. Sur un bâtiment, Louis reconnaît le symbole de l’Empire ottoman. Ils atteignent, ensuite, une forteresse dans laquelle des gardes les forcent à pénétrer.



Ils sont alors reçus par le pacha. Louis lui décrit leur situation et lui demande son aide. Le dey accorde sa protection aux hommes et promet d’organiser leur rapatriement, mais ordonne qu’Héloïse intègre le harem. La jeune femme est arrachée à son compagnon. Elle est renommée Alev et devient une concubine du sultan. Elle est guidée dans son apprentissage par Leïla, qui devient son amie. Dans cette communauté féminine, dans laquelle règnent la solidarité et les rivalités, Héloïse est forcée de se plier aux règles, mais ne rêve que de s’enfuir. Elle est révoltée par la soumission imposée aux femmes. Pourtant, elle comprend le désir de certaines d’être la favorite du dey : c’est la seule manière d’exister qu’elles connaissent et qui leur est accessible. Dans sa prison luxueuse, Héloïse, elle, n’aspire qu’à la liberté.



Elisa Sebbel dépeint la vie du harem, à Alger, au XIXe siècle. Malgré son jeune âge, son héroïne a déjà connu plusieurs vies, aussi, sa perception est complète, sincère, objective et aiguisée. Héloïse décrit les parfums, les lieux, les saveurs, les sensations, l’atmosphère intimiste et, cependant effervescente de jalousie et de sororité, etc. Elle montre la soumission apparente, opposée à la révolte intérieure, l’espérance couplée au désespoir. Elle exprime sa compassion envers les maîtresses du pacha et les esclaves. Alors qu’elle affûte ses armes (celles de l’esprit), elle veille à protéger ses consœurs. Elle sait que ses actes peuvent rejaillir, dramatiquement, sur elles. Son récit est empreint de compréhension et de résistance, de douceur et de flamme. Ses confidences semblent susurrées à notre oreille, dans le secret des alcôves. Il est dangereux pour elle de parler, mais elle nous offre sa confiance. Cette narration intimiste nous la rend plus proche.



J’avais eu un coup de cœur pour La prisonnière de la mer. Il est encore plus grand pour Les fleurs du Sérail.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La prisonnière de la mer

"Les oubliés de Cabrera" : un drame méconnu des guerres napoléoniennes . Après la capitulation, le 24 juillet 1808, à Bailén, du général Dupont, les prisonniers sont entre les mains des anglais, censés les ramener sur les côtes françaises ou italiennes. Or, l'accord n'est pas respecté et des milliers d'hommes -ainsi qu'une poignée de femmes [vivandières] se retrouvent enfermés dans des pontons (grands navires de guerre auxquels ont été retiré mâts, armes, rames, etc), au large de Cadix. La malnutrition, les maladies, les déciment. Les cadavres, jetés à la mer, provoquent des épidémies sur le continent espagnol. Ordre est alors donné de les déplacer. Le sort en est jeté : on les débarque sur un îlot aride, avec une seule petite source d'eau pour quelques 4 500 personnes. Avec pour toute nourriture, un ravitaillement tous les deux jours (voire plus, en cas de désobéissance ou tentative d'insurrection).

Là commence l'histoire d'Héloïse, jeune femme de 18 ans, qui a suivi son mari dans l'armée, comme vivandière mais qui se retrouve veuve.

Elle doit alors survivre dans cet environnement hostile. Les ennemis : la faim, la soif, les maladies, les ouragans mais aussi les hommes...

La nature reprend ses droits et la lutte est rude.

Un livre bouleversant (même si la part de romanesque, avec l'histoire d'amour ajoutée, vient un peu l'adoucir), de par son côté historique. J'ai continué à me documenter pour en savoir plus et la réalité est terrible.
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La prisonnière de la mer

J'ai adoré ce livre qui nous happe dès les premières lignes. Comment survivre sur une île déserte à la merci du bon vouloir en approvisionnement de vivres de l'armée espagnole ? Sur cette île, chacun essaie de se créer un semblant de vie : on monte des constructions avec ce que l'on trouve, on crée un clan de chefs pour garder un certain ordre, on s'improvise infirmière, distributeur de vivres… Mais parfois les éléments naturels sont plus forts et laisse la population face à leur désarroi, sans compter le nombre de morts qui s'allonge jour après jours, S'il y a aussi une histoire d'amour, j'ai plus été sensible aux conditions que ces gens ont dû endurer sur cette île. Sachant que cela est tiré de faits réels, c'est d'autant plus poignant. Il est censé y avoir une suite mais pour l'instant rien n'est sorti mais cela n'empêche pas la lecture de ce 1er tome.
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La prisonnière de la mer



1809. Cinq mille prisonniers qui se croyaient en route pour la France se retrouvent débarqués sur une petite île des Baleares, Cabrera. On est en pleine guerre napoléonienne.



L'auteure nous livre ici un magnifique roman historique centré sur le destin d'Heloise, une jeune vivandiere de 18 ans, qui a suivi son mari soldat dans un long périple. Atteint du typhus il vient de décéder. Elle se retrouve donc veuve et bien seule en territoire hostile. Heureusement elle peut compter sur l'amitié de la douce Marie, ainsi que sur la providentielle protection d'Henri. Les prisonniers, sous la houlette des gradés, doivent très vite s'organiser face à une terre aride, une météo capricieuse, une source d'eau qui se tarit et des rations de vivres qui s'amenuisent. Sans compter les nombreux blessés qu'il faut soigner et le typhus qui continue à sévir.



Heloise est une figure très romanesque. On admire son courage et son dévouement, on est en colère face à l'agression dont elle est victime, on est ému par ses phases de découragement, on tremble avec elle lorsqu'elle fait la connaissance de Louis. Entre raison et passion, son coeur balance. Indépendante et déterminée, elle défie les codes sociaux, apprend à lire et à écrire, décide enfin! de laisser parler son coeur.



Des les premières pages j'ai été embarquée dans cette histoire, dévorée en 24h. J'ai découvert un pan de notre Histoire jusqu'alors méconnu. Je sais qu'une suite est en préparation. Trop hâte de connaître la destinée d'Heloise et de ses compagnons d'infortune. Un véritable coup de coeur ❤
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La prisonnière de la mer

Elisa Sebbel nous offre un récit poignant, criant de vérité basée sur des faits historiques avérés, capable de chambouler, de faire pleurer et sourire. L’angoisse est au rendez-vous autant que l’appréciation de petites scènes simples, mais synonymes de tant d’allégresse pour ses personnages.



Avant toute chose, avant même votre lecture, je (oui « je ») vous conseille de jeter un œil à la bibliographie et galerie disponible à la fin de l’ouvrage. J’ai regretté de ne pas l’avoir fait avant, malgré les guidances d’Elisa dans son prologue. Cela m’aurait permis une meilleure immersion et des supports à mon imaginaire, sans compter que c’est une grande richesse. Quittons à présent le « je » …



Elisa Sebbel parvient à dépeindre la vie après l’arrivée de tous ces soldats, marins, officiers et vivandières sur cette île de Cabréra avec une dureté curieusement tendre. C’est là tout le talent que l’on peut souligner : une qualité d’écriture indéniable au service d’une poésie relatant des conditions inhumaines, intolérables à nos jours – et pourtant encore si vraies, quelque part dans ce monde – avec finesse, passion, investissement. L’éloquence littéraire est si agréable, si accessible à la fois si soignée et soutenue ! Cette poésie dans les mots correspond bien au caractère d’Héloïse qui tente de se raccrocher au moindre bonheur, au moindre rayon de lumière à travers un ciel obscurci.





Son travail de recherches est digne de respect, sans compter que l’autrice réussit à nous inculquer de l’Histoire, des anecdotes, des mœurs avec une pédagogie au récit romancé avec classe. Peu de longueurs, jamais une page sans intérêt. Tout y est.



Quant aux personnages, ils sont humains dans leur déshumanisation.



C’est bouleversant, aidé par les backgrounds travaillés que leur confère Elisa. Aucun de ceux qui sont mis en avant ne sont laissé pour compte, et ont chacun leur propre passif et devenir, caractère, profondeur. Il est possible de s’identifier à au moins un protagoniste.





Elisa ne nous présente pas non plus une simple narration traitant de l’internement sur Cabréra. Elle soulève des interrogations, des morales (ou des immoralités) sur lesquelles nous pouvons nous poser et réfléchir. Qu’aurions-nous fait, nous ? Aurions-nous abandonné ? Nous serions-nous raccrochés à la vie ? Dans cette situation-là, quelle aurait été mon alternative ?

Si nous commettons un tel acte, sommes-nous bons… ou mauvais ?

Pouvons-nous parler de manichéisme lorsqu’il est question de survie ?



À côté de cela, madame Sebbel met en lumière la condition féminine à cette époque, exacerbée par le mode de vie sur ce fameux rocher. Des situations qui nous soulèvent le cœur, contractent l’estomac, nous fait grimacer… et d’autres qui nous rassurent, nous font soupirer de soulagement.



Difficile de ne pas verser une petite larmichette à défaut de sangloter à la lecture de certains passages. Les émotions sont vivaces, limpides.



En réalité, Elisa Sebbel a réussi un coup de maître : son roman n’est pas un témoignage ou une fiction basée sur des faits historiques, un pan de notre Histoire oublié. C’est l’Humain que l’on découvre au travers de ses pages.

Et ça, c’est beau.



Tout est bien dosé, pas de pathos inutile. La romance ne prend pas le pas sur le reste et est agréable, loin d’être niaiseuse. Les relations et explications un peu plus poussées, narration romancée, sont équilibrées.



Elisa Sebbel est une orfèvre. Ce livre est un somptueux bijou avec pour écrin une superbe écriture.



Bravo pour toutes ces recherches. Ce travail faramineux.

Bravo pour cette scénarisation au service de l’Histoire sans la dénaturer.

Bravo à l’autrice.
Lien : http://marmiteauxplumes.com/..
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La prisonnière de la mer

Ce livre, à la fois historique et romancé, offre une fenêtre réelle sur notre passé, ses événements et la condition des femmes il y a environ 200 ans. Le côté historique est amené finement, on apprend tout en découvrant des personnages incroyables mis en reliefs par des conditions de vie déplorables. Il n’est ni rébarbatif, ni moralisateur, il est authentique malgré la partie fictive de la vie d’Héloïse.



Son rythme varie entre moments intenses et calmes, au gré de la mer qui donne le ton de la vie de ces prisonniers. Il permet ainsi au lecteur de vivre pleinement chaque émotion, d’intégrer chaque information puis de les digérer en douceur malgré la dureté que cela peut évoquer. Le style est travaillé, mature. Les mots choisis sont justes, issus d’un vocabulaire très riche. Les longues descriptions sont si détaillées qu’elles permettent au cerveau de créer une image des lieux précise et réaliste.
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La prisonnière de la mer

Ce roman est un récit historique qui raconte le séjour d’une prisonnière française sur l’île espagnole de Cabrera. Cette vivandière accompagnante au côté de 20 autres femmes de l’armée napoléonienne d’environ 10000 soldats est captive pendant 5 années dans ce que l’on peut qualifier de camp de concentration de 15 km² durant la guerre d’Espagne. L’auteur s’est appuyée sur les mémoires de cette femme pour nous livrer le quotidien de ses semblables dont seulement le tiers a résisté, les prisonniers étaient ravitaillés de temps en temps par leurs geôliers et terrassés par la faim.

La vie s’organisait au mieux et celle des femmes était particulièrement rude, puisqu’elles étaient la proie de nombreux hommes qui les échangeaient contre denrées ou vêtements ou les violer. Mais certains d’entre eux les protégeaient dans la mesure de leur moyen.

Héloïse m’a plu, elle ne s’apitoie pas sur son sort, relève la tête et avance, s’occupe pour ne plus penser à son estomac qui crie famine.

Roman historique qui clôture en beauté le Prix des Lecteurs de Poche 2021. Est venu le temps d’une pause dans les lectures imposées, le temps de l’été, avant une nouvelle aventure de jurée pour un autre Prix de lecteurs à la rentrée.

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La prisonnière de la mer

2021 commence avec une très belle surprise…

Un très joli premier roman d’Elisa Sebbel, qui est arrivé dans ma boite aux lettres, sans aucune indication sur l’expéditeur !

Alors un grand merci à toi, qui peut-être lira ses mots…



Le livre raconte un épisode de l’Histoire que j’ignorai, et qui m’a énormément intéressé. Le destin et la vie quotidienne de 5000 hommes et 21 femmes, capturés par les Espagnols après la défaite des armées napoléoniennes à Baylen, puis presque abandonnés à leur sort, sur l’îlot désert de Cabrera, dans l'archipel des Baléares, de 1809 à 1814. Beaucoup périront dans ce qui peut être considéré comme l'un des premiers camps de concentration de l'histoire.



C’est très poignant et bien rendu, j’avais l’impression d’y être.

Mais c'est surtout l’écriture qui est incroyable. Belle, fluide, un style littéraire juste et équilibré, alternant avec des dialogues aérés, un vrai plaisir. Il y a une aisance déjà très bien maîtrisée pour un premier roman.



Dès les premières lignes, à travers le récit écrit à la première personne, j’étais “Héloïse”.

Femme forte, sensible, émouvante. Elle attire les gens, les confidences. Elle invite à la protection. Les choix qu’elle est obligée de prendre tout au long du récit sont difficiles et douloureux entre passion et raison. Très vite au milieu de tous ces hommes, elle subira le pire, puis la faim, la soif, un climat rugueux qui oscille entre froid, humidité et chaleur extrême… Tous les moyens seront bons pour subsister.

Mais je ne vous dirai rien de plus, pour ne pas trahir Élisa…



Un premier roman que je conseille vivement !

Gracias Élisa, por esta historia muy bonita y muy triste… ¡Me permitió viajar en el tiempo y en el espacio!



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Extraits :



« Pour la première fois depuis des mois, je respirai à pleins poumons et fermai les yeux un instant. Le sable doux glissait sous mes pieds, l’eau fraîche et vive me ramenait à la vie. Sur la plage, les soldats étaient ivres d’air frais et d’espace. Certains s’allongeaient, voulant ressentir ce sol ferme sous leur corps tout entier. D’autres couraient, sautaient, s’embrassaient. Fous de vie, fous d’espoir, fous de terre. Les officiers laissèrent leurs hommes s’abandonner à cette liesse soudaine. Ils se faisaient peu d’illusions, mais à quoi bon leur refuser ce petit moment de bonheur ? »



« Quand Rose me raconta tout cela, j'éclatai en sanglots que rien ne pouvait arrêter. Des pleurs de tristesse, mais surtout de colère, et de désespoir. Pourquoi ce Dieu et cette Sainte Vierge qu'elle priait tant avaient-ils permis cela ? En quoi étaient-ils bon ? Existaient-ils seulement ? Qu’avait fait mon amie pour mériter une mort pareille, elle, si généreuse ? Jean-Baptiste hurlait de faim et je ne pouvais pas supporter ses cris. Il fallait trouver une solution.»
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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La prisonnière de la mer

Ce roman est une véritable pépite qui mérite de nombreux éloges !

Vis-à-vis du cadre historique tout d’abord. Faire revivre cet épisode méconnu des guerres napoléoniennes a nécessité bien sûr des recherches multiples sur les lieux, la constitution de l’île et ses prisonniers. Elisa est passionnée par son sujet, cela se sent dans chacun de ses mots, chacune de ses phrases et le résultat est très réussi : on est littéralement immergés dans l’époque sans pour autant être noyés d’informations historiques (qui sont regroupées dans le prologue).

Vis-à-vis du style aussi. Il est en parfait accord avec la période du récit, Elisa se fond dans le moule d’une belle langue pour donner vie à Héloïse et aux autres personnages. Le récit est mené à la première personne par l’héroïne et on a vraiment l’impression d’un journal intime d’époque.

Vis-à-vis de l’histoire enfin, et c’est sans doute là le principal. Toute femme pourra se reconnaître dans Héloïse car qu’importent les deux siècles qui nous séparent, les combats qu’elle mène et surtout sa condition par rapport à celle des hommes parlent à chacune. Quelle que soit l’époque, les femmes ont toujours lutté — et souffert — pour leur dignité, leur honneur et Héloïse en est un parfait exemple.

Dans le microcosme qu’est l’île de Cabrera, les hommes s’organisent pour leur survie, tentent de retrouver une forme de société, ils reproduisent donc le schéma de celle qu’ils ont quitté, et le fait qu’il y ait une forte différence de proportion entre les hommes et les femmes ne joue pas en faveur de ces dernières.

Après une période où elle est livrée à elle-même, Héloïse a la chance de se lier avec un chirurgien, ce qui lui procure quelques avantages matériels et lui apporte du respect de la part des autres hommes. Néanmoins, les conditions matérielles précaires dues à la détention font que, chaque geste du quotidien (toilette, hygiène…), anodin pour un homme, est tout de suite beaucoup plus compliqué pour elle et ses compagnes. Je citerai un exemple : pour se laver, les hommes peuvent aller librement dans la mer, torse nu. Pour les femmes, elles doivent trouver une crique isolée et il est inconcevable pour elles de retirer leur chemise même dans l’eau…

Il y a donc plusieurs niveaux de lecture pour ce livre — historique, féministe, romantique —, chacun peut y trouver son compte, voilà ce qui en fait une réussite.

Bref, ne passez pas à côté de ce roman, il vous emportera en d’autres temps, en d’autres lieux et son puissant souffle romanesque ne manquera pas de vous faire vibrer.
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La prisonnière de la mer

La prisonnière de la mer est un roman historique très enrichissant.



1809, cinq mille soldats de l'armée napoléonienne, sont fait prisonniers par les espagnols et emmenés sur une petite île des Baléares. Parmi eux, vingt et une femme seulement, dont Heloïse qui vient de perdre son mari. Alors qu'ils pensaient tous n'être de passage sur cet îlot pour quelques jours, le séjour va durer bien plus longtemps.



Le seul bémol dans ma lecture à été le triangle amoureux. J'ai la plupart du temps du mal avec ça car je trouve que la personne central se comporte toujours mal avec les deux autres, et celui-ci n'y a pas dérogé malheureusement. J'ai tout de même apprécié le personnage d'Heloïse qui fait preuve de courage tout au long de ces années d'emprisonnement.



Je ne connaissais pratiquement rien de cette période de notre Histoire. J'ai donc pris plaisir à en apprendre davantage. L'auteure à fait un gros travail de recherche pour nous offrir ce roman très bien documenté.



On découvre ainsi les rudes conditions de vie qu'on eu à subir ces prisonniers, la solidarité qu'ils ont fait preuve pour tenter de survivre. Des sujets comme la condition de la femme, l'amitié, l'amour, le deuil sont abordés.



Si vous aimez les romans historiques, je vous conseille celui-ci qui vous fera découvrir un pan de l'Histoire.
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La prisonnière de la mer

un roman historique à lire absolument. J'ai découvert cette pépite par pur hasard et j'ai vécu une parenthèse enchantée qui m'a complètement déconnectée de mon quotidien.

Outre l'aspect historique parfaitement maîtrisé sur un épisode rarement évoqué que l'auteur m'a permis de découvrir, les personnages sont authentiques et nous font vivre un kaléidoscope d'émotion que seule la plume de l'auteur Elisa Sebbel a sublimé.

A lire, a relire ou a découvrir, un chef d'oeuvre!
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La prisonnière de la mer

Sous Napoléon, en 1809, pendant la Guerre avec l’Espagne, des Français vont être emprisonnés sur une petite ile des Baléares, l’ile de Cabrera.

Parmi eux quelques femmes dont Héloïse.

Elle a suivi son amoureux à la guerre en étant cantinière.

Elle raconte sur cette Ile,

l’eau,

la nourriture,

le marché qui s’instaure,

les services rendus,

la saleté,

le manque de vêtements,

la folie

les malades

La hierarchie,

l’amour aussi,

la relation avec les espagnols



Ce récit est très bien documenté sur l'histoire et nous permet de nous immerger dans cette épisode de la guerre napoléonienne.



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La prisonnière de la mer

Superbe roman historique de @elisasebbel .

Une superbe ecriture pour se laisser embarquer en 1809.

Une 20e de femmes parmi 5000 soldats.... la vie sauvage... le mandaté de nourriture.... le froid.... la pluie..... la précarité..... les maladies..... les épidémies....

L'héroïne Heloise gardera force et courage pour continuer à avancer toujours...

C est vraiment un bijou..... juste un bémol pour la fin......j'attends la suite avec impatience
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La prisonnière de la mer

Magnifique roman historique, je l'ai carrément dévoré, lu d'une seule traite!! On est très vite transportée dans l'histoire, on a l'impression de vivre avec les personnages, les émotions sont d'une telle force et d'une telle intensité!! on en redemande!! Je recommande vivement ce roman. Merci à l'auteure Elisa Sebbel de m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce chef d'oeuvre!! J'ai hâte de vous relire!!

Résumé :

**5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur l’île déserte de Cabréra. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?

Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, de peur, de doute, d’espoir et de désespoir. Il expérimentera la faim, la soif, le froid, la violence mais aussi des instants de bonheur immense, un amour qui emportera la raison et tous les sens et redonnera une raison de lutter, des moments exceptionnels d’amitié, de tendresse, de bonté humaine, il découvrira les ressources inattendues de l’humain quand tout semble perdu… Attrapée entre deux hommes, Angélique l’emportera dans le tourbillon de sa vie. Inspiré de faits réels, ce roman est troublant de vérité.
Lien : https://livresaddict.com/
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La prisonnière de la mer

Une écriture fluide et bien construite, pour un récit richement documenté.



Une envie certaine de partir en Méditerranée !
Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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La prisonnière de la mer

Intégré dans la sélection du Prix des Lecteurs 2021, ce livre a été une superbe découverte. J’ai lu la première partie du livre – plutôt descriptive – assez lentement. Puis passé un certain point on se met à le dévorer. Il m’a été presque impossible de le lâcher – et même si je me suis forcée à le faire je n’ai pas tardé à me replonger dans ma lecture afin de terminer ce roman. Une suite semble être planifiée et j’ai hâte de la découvrir !



Je recommande définitivement ce roman – qui bien que court est intense. Toutefois attention, certains passages sont difficiles à lire.
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La prisonnière de la mer

Ce récit de Elisa Sebbel raconte une partie méconnue de notre histoire : 1809, guerres napoléoniennes, la captivité de 5000 prisonniers de guerre sur l'îlot de Cabrera.

On suit alors le quotidien d'Heloïse, vivandière de 18 ans dont le mari, Armand, est décédé avant le transfert des prisonniers à Cabrera. Environ 5000 prisonniers, dont 21 femmes, vont devoir apprendre à vivre sur cet îlot. Un peu d'eau douce, des rations insuffisantes acheminées par bateaux espagnols, des abris précaires qu'il faut construire soit même. Le quotidien de l'île s'organise.

📚

Les morts s'accumulent, les tensions apparaissent, il faut se protéger de la folie des hommes. Henri, chirurgien de l'armée se prend d'affection pour Héloïse. Mais quand un nouvel arrivage de prisonnier arrive, les beaux yeux de Louis balayent le quotidien de notre héroïne.

Dans ce huis clos de l'île chaque petit bonheur compte. J'ai apprécié en apprendre davantage sur cette partie de notre Histoire. Héloïse, Marie, Rose, Sophie et les autres femmes m'ont touchées par la dureté de leur quotidien. Quand le corps de la femme devient une monnaie d'échange. Quand elle perd le fruit de ses entrailles...

Héloïse s'en sort bien. Et c'est finalement dans cette captivité forcée qu'elle va devenir plus libre : apprendre à lire, à écrire, à soigner, à suturer...a être finalement l'égale de l'homme.
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La prisonnière de la mer



🌊Héloïse est vivandière, elle a été déposé avec cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sur l’île déserte de Cabrera. Ils attendent d’être cherché, un jour. Ils ont faim, parfois froid mais souvent faim. Très faim.



🌊Héloïse fait partie des 21 vivandières après avoir suivi son époux Armand à la guerre, mort d’une maladie dévastatrice. Après avoir vécu la guerre en Espagne, l’horreur donc, ils sont tous amenuisés, fébriles, mourants pour certains. Alors imaginez qu’à tout ça s’ajoute la faim et l’inconnu total sur un possible retour en France.



🌊Et dans ce schéma douloureux d’attente, de souffrance, de maladie, l’Amour persiste. D’une beauté rare et foudroyante, d’une beauté salvatrice peut-être. L’Amour est une denrée rare parmi ces 5000 hommes lorgnant pour certains sur les femmes présentes.



🌊Elisa Sebbel nous offre un roman historique palpitant où l’espoir et l’amour trouvent leur place malgré un contexte rude. Elle manie les mots de manière à nous transporter sur l’île de Cabrera et à nous faire ressentir les émotions ambivalentes qui y règnent. C’est un petit bijou de livre où l’apprentissage de l’Histoire est relégué au premier plan pour notre plus grand bonheur d’élargir nos connaissances. C’est tout en raffinement et en souplesse que la plume de l’auteure nous fait vivre son roman.
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La prisonnière de la mer

L’Histoire, on le sait, est d’ordinaire oublieuse et tourne facilement le dos à ses capitulations, surtout lorsqu’elle n’est écrite que par les vainqueurs, ce qui est souvent le cas. À tel point que le questionnement de la mémoire et des archives devient impératif comme une nécessaire réparation et que, pour sa réécriture, fut‑elle romancée, dramatique ou sous forme d’épopée des oubliés, aucune autre forme n’est plus à même de lui rendre raison que celle de la littérature. C’est ce que réussit à faire brillamment Élisa Sebbel dans son roman « La prisonnière de la mer » publié en ce début d’année aux Éditions Mazarine. Il faut dire que le sujet choisi s’y prête par sa nature romanesque résumée ainsi sur sa couverture : « 1809, une île déserte, 5000 hommes, 21 femmes – Le destin bouleversant d’Héloïse ». De quoi s’agit‑il et quelle est l’étendue romanesque de cette exploration mémorielle ? Pour en savoir plus, nous donnons la parole à Élisa Sebbel, docteur en littérature française qui vit à Majorque et enseigne dans une université espagnole, pour répondre à nos questions.
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